EFFET DE SERRE
ET RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE PLANÉTAIRE

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IPCC

 



Communiqué de presse OMM/PNUE

Le GIEC confirme que la Terre continuera de se réchauffer
sous l'effet des activités humaines,
ce qui aura des répercussions spectaculaires sur le temps, le niveau de la mer et l'Arctique

 

Stockholm, le 27 septembre 2013 – Une évaluation internationale majeure consacrée au changement climatique et adoptée à Stockholm par 110 gouvernements apporte de nouvelles preuves scientifiques concluantes d'un bouleversement sans précédent de notre climat du fait des activités humaines.

Produit par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), lequel a vu le jour en 1988 sous les auspices de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), ce rapport confirme qu'il est extrêmement probable (à 95-100%) que le réchauffement observé depuis 1950 soit en grande partie attribuable aux activités humaines.

Le précédent rapport d'évaluation du GIEC, qui date de 2007, avait qualifié de «sans équivoque» les preuves d'un changement climatique anthropique, qui ont au moins 9 chances sur 10 d'être correctes.

Le nouveau rapport affirme en outre que si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme actuel ou à un rythme supérieur, les océans, les glaciers et les calottes glaciaires, la biosphère et d'autres composantes du système climatique connaîtront des changements, dont certains seront très probablement sans précédent depuis des dizaines, des centaines voire des milliers d'années. Pour limiter l'ampleur du changement climatique, il faudrait réduire considérablement et de façon prolongée les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et autres gaz à effet de serre.

«Un faisceau de preuves confirme que la chaleur piégée par les gaz à effet de serre entraîne une hausse record des températures à la surface du globe», a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, Michel Jarraud. «Les océans se réchauffent, le niveau de la mer s'élève, les glaciers et les calottes glaciaires fondent et les régimes météorologiques sont perturbés, sans parler des phénomènes extrêmes.»

«Le rapport du GIEC démontre que nous devrons abaisser considérablement le niveau des émissions dans le monde pour contrer les conséquences les plus catastrophiques du changement climatique», a poursuivi M. Jarraud. «Il contient aussi de nouveaux éléments scientifiques qui pourront servir à élaborer des informations et des services susceptibles d'aider la société à s'adapter aux effets du changement climatique.»

«Le changement climatique est un défi permanent mais qui n'en appelle pas moins une action immédiate», a déclaré le Secrétaire général adjoint de l'ONU et Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner. «Nous ne pouvons nous permettre de remettre à demain les mesures nécessaires étant donné le rythme et l'ampleur de l'accumulation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère et la menace grandissante d'une hausse de plus de 2°C de la température.»

«Il est absolument essentiel que les Nations Unies concluent d'ici à 2015 un nouvel accord universel sur le climat qui s'appuie sur des initiatives volontaristes visant par exemple à limiter les émissions de polluants climatiques de courte durée de vie comme le carbone noir», a-t-il ajouté. «Comme le montrent les études menées au titre de l'Initiative pour une économie verte, les perspectives offertes par un avenir économe en carbone sont prometteuses à de multiples égards: amélioration de la santé publique et de la sécurité alimentaire, création d'emplois, lutte contre le changement climatique dans l'intérêt des générations actuelles et futures, etc.»

«Ceux qui insistent sur les incertitudes scientifiques ont le droit de le faire, mais nous devons nous concentrer aujourd'hui sur l'essentiel et sur la politique à mener, faute de quoi les risques que nous courons s'aggraveront d'année en année.»

Le rôle du GIEC consiste à fournir aux gouvernements du monde des informations sur le changement climatique dont ils pourront se servir pour définir leurs politiques. Le cinquième Rapport d'évaluation du Groupe d'experts sera examiné par les négociateurs chargés de conclure en 2015 un nouvel accord au titre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

Voici quelques conclusions de ce rapport :

· La température moyenne à la surface du globe a augmenté de 0,89°C entre 1901 et 2012. Chacune des trois dernières décennies a été plus chaude que toutes celles qui se sont écoulées depuis 1850. Les années 1983 à 2012 constituent probablement la période de 30ans la plus chaude qu'ait connue l'hémisphère Nord depuis 1400 ans, et à l'échelle du globe, la première décennie du XXIe siècle a été la plus chaude de toutes (la publication de l'OMM intitulée The Global Climate 2001-2010: A Decade of Climate Extremes (Le climat dans le monde entre 2001 et 2010: une décennie d'extrêmes climatiques) fait état d'une température moyenne à la surface du globe estimée à 14,47°C pour cette décennie). La moyenne mondiale des températures devrait encore augmenter dans une fourchette comprise entre 0,3 et 0,7°C sur la période 2016-2035, et la température à la surface du globe, moyennée sur la période 2081-2100, devrait dépasser de 1,5°C voire 2°C (cela dépendra des futures émissions de gaz à effet de serre) les valeurs préindustrielles.

· Des changements ont été constatés depuis 1950 environ en ce qui concerne bon nombre de phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes. Il est très probable que le nombre de journées et de nuits froides a diminué et que le nombre de journées et de nuits chaudes a augmenté à l'échelle de la planète, et la fréquence des vagues de chaleur s'est sans doute accrue dans une grande partie de l'Europe, de l'Asie et de l'Australie.

· Il est quasiment certain que les couches supérieures de l'océan (jusqu'à 700m de profondeur) se sont réchauffées entre 1971 et 2010. Quant à l'océan profond – en-dessous de 3000m –, il s'est probablement réchauffé lui aussi depuis les années 1990, lorsqu'on a commencé à disposer de données d'observation suffisantes. L'évolution de la quantité de rayonnement solaire incident stocké par la planète se traduit pour une très grande part – environ 93% entre 1971 et 2010 – par un réchauffement des océans. Ce réchauffement se poursuivra durant le XXIe siècle: la chaleur passera de la surface aux profondeurs marines, perturbant la circulation océanique.

· Le rythme d'élévation du niveau de la mer s'est accéléré depuis le milieu du XIXe siècle, par rapport à la moyenne calculée pour les deux millénaires précédents. Le niveau moyen de la mer s'est élevé de quelque 19cm entre 1901 et 2010 en raison du réchauffement des océans et de la fonte des glaciers et des inlandsis. La hausse s'est accélérée entre 1993 et 2010, et le rythme devrait très probablement s'accroître encore durant le XXIe siècle et au-delà. Le rapport signale que pendant la dernière période interglaciaire, lorsque les températures dépassaient de 2°C celles de l'ère préindustrielle, le niveau moyen de la mer était 5 à 10 m plus haut qu'aujourd'hui.

· L'eau de mer s'est acidifiée (son pH a diminué de 0,1) depuis le début de l'ère industrielle à cause des émissions anthropiques de dioxyde de carbone, et le processus se poursuivra au XXIe siècle.

· Dans l'hémisphère Nord, il est très probable que l'étendue et l'épaisseur de la banquise de l'Arctique continueront de diminuer et que l'étendue du manteau neigeux au printemps se réduira durant le XXIe siècle au fur et à mesure de l'augmentation de la température moyenne à la surface du globe. Selon certains scénarios, l'océan Arctique sera quasiment libre de glaces en septembre avant le milieu du siècle.

· Il est très probable que les glaciers ont continué de reculer et de perdre de leur masse dans le monde entier, à quelques très rares exceptions près. Le volume des glaces pourrait diminuer encore de 35 à 85% d'ici à 2100, selon un scénario. Par ailleurs, l'étendue du manteau neigeux dans l'hémisphère Nord a diminué depuis le milieu du XXe siècle, surtout au printemps, et cette tendance se poursuivra elle aussi.

· Il est probable que les activités humaines ont eu une incidence sur le cycle mondial de l'eau et ses manifestations depuis 1960. Ces dernières décennies par exemple, les précipitations ont augmenté aux latitudes moyennes de l'hémisphère Nord.

Le volume du cinquième Rapport d'évaluation consacré aux bases scientifiques physiques, dont la gestation a duré trois ans, est le fruit du travail de plus de 250 experts. D'autres volumes sur les conséquences et l'atténuation du changement climatique ainsi qu'un rapport de synthèse paraîtront dans l'année à venir. Le GIEC ne procède pas à de nouveaux travaux de recherche: son mandat consiste à fournir des évaluations susceptibles d'orienter les politiques et portant sur la littérature mondiale consacrée aux aspects scientifiques, techniques et socio-économiques du changement climatique. Ses rapports ont largement contribué à inciter les gouvernements à adopter et mettre en œuvre la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

Note aux journalistes :
Pour de plus amples informations, vous pouvez consulter les sites www.ipcc.ch, www.wmo.int ou www.unep.org ou bien prendre contact avec Clare Nullis à l'OMM (tél.: +41 79 709 13 97; courriel: [email protected]) ou Nick Nuttall au PNUE (tél.: +254 2 62 30 84; courriel: [email protected]).

 


Climat : le Giec donne l'alarme sur les températures et le niveau de la mer

Des militants manifestent le 27 septembre 2013,
en marge de la réunion du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat à Stockholm, en Suède

 

La température moyenne de la Terre devrait encore grimper de 0,3 à 4,8°C d'ici à 2100 et le niveau des mers va significativement s'élever: c'est le constat des experts du climat du Giec, plus certains que jamais de la responsabilité de l'Homme dans le réchauffement climatique.

Dans son nouveau rapport adopté vendredi à Stockholm, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) revoit à la hausse l'augmentation du niveau de la mer, qui devrait être de 26 à 82 cm d'ici 2100, selon le nouvel état des lieux scientifique sur le changement climatique.

Pour le Giec, il est désormais "extrêmement probable" que l'influence humaine est la principale cause du réchauffement observé depuis le milieu du 20e siècle, ce qui équivaut à 95% de certitude dans la terminologie très précise du rapport d'une trentaine de pages, synthèse de plus de 9.000 études scientifiquespubliées. Dans son précédent rapport, en 2007, cette certitude était de 90%.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans une déclaration télédiffusée, a salué le travail du Giec pour son "évaluation régulière et impartiale". Le Giec avait été mis en cause en 2010, suite à quelques erreurs dans son précédent rapport mises en avant par les climato-sceptiques.

"Ce nouveau rapport sera essentiel pour les gouvernements qui oeuvrent à la réalisation d'un accord ambitieux et légalement contraignant sur le changement climatique en 2015", a-t-il estimé.

Car ce diagnostic doit guider les négociations internationales sur le climat en vue d'un accord international visé en 2015 à Paris pour permettre de tenir l'objectif retenu par les 195 pays impliqués dans ces discussions: contenir le réchauffement sous les 2°C par rapport à l'époque pré-industrielle.

Le texte adopté vendredi est une synthèse d'une trentaine de pages entérinée par 110 gouvernements, représentés dans la capitale suédoise.

"La vérité qui dérange est confirmée: le changement climatique est réel, il se produit à un rythme alarmant et les activités humaines, principalement la combustion, le provoquent", a commenté un collectif d'ONG dont Greenpeace, WWF, Oxfam et Les Amis de la Terre.

Concernant l'ampleur du réchauffement d'ici la fin du siècle, le Giec a retenu quatre scénarios possibles sans se prononcer sur leur probabilité.

Evénements météo extrêmes

Le Giec estime probable que la Terre se réchauffe entre 0,3°C, dans le cas le plus optimiste, et 4,8°C d'ici à la fin du siècle par rapport à la température moyenne de la période 1986-2005. La forte incertitude dépendant évidemment en premier lieu des quantités de gaz à effet de serre qui seront émises dans l'atmosphère ces prochaines décennies. La Terre s'est déjà réchauffée d'environ 0,8°C depuis l'époque pré-industrielle.

Seul le scénario le plus optimiste permettrait de contenir la hausse des températures à 2°. Mais même celui-là "ne viendra que si une action rapide est lancée," a prévenu le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale, Michel Jarraud.

L'élévation du niveau de la mer, l'une des conséquences majeures du réchauffement, a été revue à la hausse: les scientifiques estiment désormais qu'il peut monter en moyenne de 26 à 82 cm d'ici à 2100 contre 18 à 59 cm dans le rapport 2007. Les climatologues prennent désormais mieux en compte un phénomène encore insuffisamment étudié il y a 6 ans: la fonte dans les océans des glaciers côtiers du Groenland et de l'Antarctique.

Les experts s'attendent également à ce que le réchauffement climatique provoque des événements météorologiques extrêmes plus intenses, même si certains aspects ne sont pas encore tout à fait clairs.

"Les vagues de chaleur vont probablement se produire plus fréquemment et durer plus longtemps. Avec le réchauffement de la Terre, nous nous attendons à voir les régions actuellement humides recevoir davantage de précipitations et les régions sèches en recevoir moins, même s'il va y avoir des exceptions", estime Thomas Stocker, co-président du Giec.

Le Giec, créé il y a 25 ans sous l'égide de l'ONU, lauréat du prix Nobel de la Paix 2007, a pour mission d'établir l'état des lieux du réchauffement pour éclairer les responsables politiques et économiques, mais ne fournit pas de préconisations. Au printemps 2014, deux autres volumes du rapport (impacts et moyens de les atténuer) seront publiés.

Pour Michel Jarraud, ce rapport "doit servir d'une nouvelle alarme (...) pas seulement pour nous mais pour beaucoup de générations à venir"

 

 



Réchauffement climatique : le GIEC pousse un cri d'alarme, pourquoi rien ne change


Par Geoffroy Clavel


Huffingtonpost.fr - 27/9/13 - ENVIRONNEMENT - Ça chauffe. Le dernier rapport des experts du climat du Giec, présenté ce vendredi à Stockholm, ne fait pas dans la demi-mesure. A en croire les climatologues, la responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique est plus certaine que jamais et la température moyenne de la Terre devrait encore grimper de 0,3 à 4,8°C d'ici 2100.

Des prévisions alarmistes aux conséquences incalculables sur le mode de vie de l'humanité. Les experts du Giec doivent justement remettre un nouveau rapport au printemps prochain sur les impacts possibles par secteur et par région de la montée des eaux et de la hausse des températures.

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Plus inquiétant encore que ces scénarios apocalyptiques, les observateurs peinent à déceler les indices d'une prise de conscience globale dans la classe politique ou dans l'opinion. Certes, selon le dernier baromètre de l'opinion sur le climat, 61% des Français considèrent que le changement climatique est une réalité. Mais plus d'un tiers se classe encore dans le camp des climato-sceptiques et met en doute les conclusions du Giec qui imputent à l'homme et aux émissions de gaz à effet de serre la responsabilité de ce phénomène historique.

Quelques chiffres ? En 2011, le principal secteur d'émission de CO2 était le transport routier (35%) qui a connu une hausse de 9% depuis 1990, en grande partie à cause de l'augmentation du trafic. Les émissions de HFC (Voir la note ci-dessous), "super" gaz à effet de serre (GES), ont quadruplé en France depuis 1990. Et alors qu'on aurait bu saluer la stagnation depuis 2008 de l'empreinte carbone de la consommation des Français, le détail montre que la totalité des gains liés à l'isolation thermique ont été effacés par le boom de la consommation de smartphones et d'écrans plats.

 

A qui la faute ?

L'ATTENTISME POLITIQUE

"Faîtes un sondage: qui dans la classe politique a réellement lu un rapport du Giec ?" Malgré le Grenelle de l'Environnement de Nicolas Sarkozy, malgré les grands messes environnementales de François Hollande, le réchauffement climatique "reste d'avantage perçu comme une question périphérique, une variable d'ajustement plutôt qu'une préoccupation centrale", regrette la Fondation Nicolas Hulot. Une conséquence du profil et de la culture des élites politiques françaises. Recrutés à l'ENA ou à Polytechnique, "les élus sont obsédés par la croissance pour la croissance. C'est un vrai problème générationnel", pense le porte-parole de la FNH Matthieu Orphelin.

"C'est comme être dans un voiture qui roule à toute allure dans la mauvaise direction, avec les gouvernements qui discutent du partage des sièges et l'industrie des énergies fossiles qui pousse la pédale d'accélérateur au plancher. Il est temps de mettre un coup de frein", tonne encore Greenpeace.

Mais l'attitude des classes politiques est également le symptôme des résistances qui s'expriment dans la société. Les engagements de François Hollande de diviser par deux les consommations d'énergie à l'horizon 2050 et de baisser de 30% de la consommation de pétrole et de gaz d'ici à 2030, ont été perçus comme une sanction sociale tant par les syndicats que par l'opposition.

LE POIDS DES LOBBIES

Si le discours climato-sceptique s'est "ringardisé" dans l'opinion, la propagande climato-sceptique n'a pas pour autant disparu en France. "Allègre et Ferry ont fait des ravages", lâche l'ancienne ministre Corinne Lepage. "Chaque pays a son Claude Allègre. Et derrière, vous retrouvez toujours les lobbies industriels pétroliers, automobiles, nucléaires et chimiques", dénonce le député écolo Sergio Coronado.

A en croire les ONG, le poids des lobbies industriels visant à freiner la régulation des émissions des gaz à effet de serre ne doit pas être sous-estimé, y compris en France. Après son limogeage, l'ex-ministre de l'Ecologie Delphine Batho s'est empressée de dénoncer leur influence en affirmant que "certaines puissances économiques n'acceptaient pas le niveau d'ambition qu'(elle) fixai(t) pour la transition énergétique", notamment sur les gaz de schiste ou le nucléaire.

L'écotaxe poids lourds, repoussée une nouvelle fois par le gouvernement, est devenue un serpent de mer "depuis cinq ans sous l'influence des lobbies de transporteurs routiers", dénonçait encore récemment France Nature Environnement.

L’INCOMPRÉHENSION DE L'OPINION

Convaincre les Français, voilà l'enjeu. Convaincre les Français de changer, voilà tout le problème. "De taxe en taxe, la détestation de l'écologie par les Français va s'amplifier, car celle-ci ne se résume qu'à une fiscalité punitive", pense l'ancien ministre de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, promoteur du bonus-malus écologique.

De fait, la lutte contre le réchauffement climatique se heurte encore aujourd'hui aux craintes que suscitent le bouleversement de la transition énergétique. "Il est plus difficile de parler transition énergétique aujourd'hui qu'en 2007. Les Français sont empêtrés dans la crise et leurs problèmes quotidiens", reconnait Matthieu Orphelin de la FNH.

"Les Français ont le nez dans le guidon. Rares sont ceux qui ont compris ce qu'était réellement le Giec, une des plus belles réussites scientifiques", regrette l'avocate écologiste Corinne Lepage.

Effet de la crise, certaines études internationales ont même relevé un recul de l'intérêt des populations pour le changement climatique. Cet intérêt serait parfois d'ailleurs plus sensible aux conditions météorologiques qu'aux avertissements des experts. Une étude publiée dans la revue "Climatic Change" démontrait que les Américains croient davantage au réchauffement climatique lorsqu'il fait chaud et se montrent, à l'inverse, beaucoup plus circonspects face aux thèses alarmistes pendant les vagues de froid.

LE DÉFAUT DE PÉDAGOGIE SUR LE LONG-TERME

Les doutes et les craintes de l'opinion à l'égard du changement climatique se nourrissent d'un défaut patent d'information. L'absence de programmes éducatifs ou d'émissions grand public à la télévision consacrés exclusivement au phénomène joue pour beaucoup, assurent les ONG. Une conférence internationale "Radio-Télévision & Changement climatique" s'était pourtant tenue en septembre 2009 au siège de l’Unesco pour insister sur la mission de "service public" qui incombait aux médias. Sans grande conséquence sur les grilles des chaînes de télévision.

L'incapacité de l'écologie politique à émerger comme une force d'entraînement et de pédagogie n'a pas aidé. Malgré le succès des européennes de 2009, au lendemain du Grenelle de l'Environnement, "nous n'avons pas suffisamment expliqué ce qui est en jeu pour la santé, le bien être, le vivre-ensemble, l'alimentation...", reconnait aujourd'hui le député EELV Sergio Coronado. Pour autant, relève-t-il, la mobilisation croissante des populations pour tenter d'infléchir les politiques environnementales des Etats est un indice d'une évolution lente mais réelle des consciences.

L'INCURIE DES CONFÉRENCES MONDIALES

"La France est mobilisée pour construire un pacte mondial sur le climat en 2015 qui engagera toutes les parties prenantes sur une limitation des émissions de gaz à effet de serre afin de contenir l'évolution des températures en deçà de 2°C à l'horizon 2100", a annoncé le gouvernement français ce vendredi. Problème, depuis l'échec patent de Copenhague, les grandes messes climatiques ont du plomb dans l'aile.

Phénomène global, réponse nationale ? L'incapacité de la communauté internationale à impulser une politique générale de lutte contre le changement climatique constitue un frein majeur à une solution concertée vers la décarbonisation de l'économie . "Le paradoxe, c'est que les choses évoluent plus vite au niveau local qu'au niveau international", constate la présidente de Cap21 Corinne Lepage. Pour l'ancienne ministre de l'Environnement, "les grandes conférences climat sont dominées par des préoccupations géostratégiques, de lutte pour le contrôle des matières premières".

"La transition énergétique commencera par l'échelle locale et régionale. il faut accompagner le changement partout où il s'opère", plaide le député Sergio Coronado

 

Note RR : Les hydrofluorocarbures (HFC) sont composés d'atomes de carbone, de fluor et d'hydrogène. Les HFC, utilisés comme agents réfrigérants dans la réfrigération et la climatisation, agents de propulsion des aérosols, agents d'expansion des mousses, sont des gaz de substitution de seconde génération aux CFC (chlorofluorocarbures), après ceux de première génération, les HCFC (hydrochlorofluorocarbures). Les CFC et les HCFC sont des substances qui appauvrissent la couche d'ozone et sont donc réglementés par le Protocole de Montréal, mais ils sont également des gaz à effet de serre. Source CITEPA

 



 

 

MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, L’URGENCE CLIMATIQUE EST LÀ :

QU’ATTENDEZ-VOUS POUR AGIR ?


LA LETTRE OUVERTE DES ASSOCIATIONS À FRANÇOIS HOLLANDE

Monsieur le Président de la République,

 

RAC - 27/9/2013 - Le Groupe d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) vient de pousser à nouveau un cri d’alarme. Son rapport publié aujourd’hui rappelle combien il est urgent d’agir. D’ici la fin du siècle, la température moyenne globale pourrait s’élever de près de 5°C et le niveau des mers de plus d’un mètre !

Ces changements climatiques sont déjà une réalité, au Nord comme au Sud. En 2012, les sécheresses à répétition dans le Sahel ont causé une crise alimentaire sans précédent, touchant 19 millions de personnes. Aux Etats-Unis, l’ouragan Sandy a causé près de 100 milliards de dollars de pertes. Mais malgré les alertes répétées de la communauté scientifique, la plupart des gouvernements, dont le vôtre, continuent de repousser l’action à plus tard. A trop tard.

C’est aujourd’hui qu’il faut agir pour éviter des changements climatiques dangereux et irréversibles. Des solutions éprouvées existent. Loin d’être une contrainte, elles sont une opportunité et la réponse aux crises qui affectent l’emploi, la santé, la justice sociale ou le portefeuille des ménages. Monsieur le Président, il ne s’agit plus d’annoncer la transition écologique, il faut l’engager. Combien de temps allons-nous rester à la traine en matière d’énergies renouvelables, alors que l’Allemagne a su créer dans ce domaine 380 000 emplois non-délocalisables ? Combien de temps comptez-vous écarter les transports de la transition énergétique, malgré leur impact croissant sur la santé et le climat ? Combien de temps la rénovation énergétique des logements va-t-elle faire l’objet de micro-mesures quand elle est l’un des moyens les plus efficaces de réduire la facture énergétique des ménages, dont 4 millions sont en situation de précarité énergétique ? Combien de temps maintiendrez-vous le verrou nucléaire qui bloque, en Europe, la route au développement des renouvelables ? Combien de temps allons-nous payer une facture énergétique de 70 milliards d’euros, soit la quasi-totalité du déficit de notre balance commerciale ? Combien de temps la France va-t-elle perpétuer un système fiscal qui encourage la pollution et grève chaque année le budget de l’Etat de 20 milliards d’euros ? Combien de temps encore la France hésitera-t-elle à mener une politique climat nationale et européenne véritablement solidaire et cohérente avec les objectifs de développement durable et les droits humains des populations vulnérables au Sud ?

Monsieur le Président, tout retard pris par la France dans sa transition écologique rendra plus coûteuse l’atteinte des objectifs que notre pays s’est fixé. En proposant d’accueillir en 2015 la conférence des Nations unies sur le climat, vous avez pris la responsabilité de faire de la France un pays exemplaire. Vous pouvez montrer votre détermination sans attendre en agissant pour :
Une contribution climat-énergie efficace et juste socialement, et la suppression des subventions dommageables à l’environnement et aux finances publiques.
Un projet de loi ambitieux sur la transition énergétique, qui prévoit la puissance nucléaire à désinstaller d’ici à 2025 pour laisser la place aux alternatives, présenté au plus vite et non pas au printemps 2014 ;
Un nouveau paquet énergie-climat européen pour 2030, reposant sur trois objectifs contraignants et adoptés simultanément en mars 2014 : réduction des émissions de gaz à effet de serre, développement des énergies renouvelables et efficacité énergétique ;
Une politique de coopération cohérente et la mobilisation de financements publics, innovants et additionnels à l’Aide publique au développement pour la lutte contre les changements climatiques dans les pays du sud.

Ces mesures sont autant de jalons qui engageront notre pays dans la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre et le développement de filières créatrices d’emplois. Nous attendons.

 

Pierre Perbos, Président du Réseau Action Climat
Alain Guinebault, délégué général du GERES
Gilliane Le Gallic, Présidente d’Alofa Tuvalu
Luc Lamprière, Directeur d’Oxfam France
Jean-François Julliard, Directeur de Greenpeace France
Hélène Connor, Présidente d’HELIO International
Vaia Tuuhia, Déléguée Générale de 4D
Stéphen Kerckhove, Délégué Général d’Agir Pour l’Environnement
Bruno Gentil, Président de FNE
Madeleine Charru, Présidente du CLER, Réseau pour la transition énergétique

 

 



Comment reconnaître un climatosceptique, en sept contrevérités

 

Par Sophie Chapelle


http://www.bastamag.net/

 


Basta ! - 30/9/2013 - Alors que la réalité du changement climatique est étayée par la sortie du nouveau rapport du Giec, les climatosceptiques se mettent en ordre de marche. Pour décrédibiliser le travail des climatologues, ces marchands de doute professionnels usent d’armes rhétoriques redoutables, allant jusqu’à la falsification des faits. Qui sont-ils ? Quels sont leurs arguments ? Basta ! s’est penché sur les discours de ces artisans de la controverse médiatique. Voici leurs sept contrevérités préférées.

Un peu trop anxiogène pour être un sujet racoleur, le changement climatique est ressorti des limbes de l’information le 27 septembre. Motif, la sortie du premier volume du 5e rapport du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, mis en place par l’Onu. Ce sont 259 auteurs et 50 superviseurs qui planchent sur les travaux de plus de 600 scientifiques venant de 32 pays. Leur travail de synthèse est titanesque : 2 000 pages de rapport avec 1 250 schémas et graphiques. De ce document, est tiré un résumé d’une trentaine de pages destinés aux «décideurs», les chefs d’État et de gouvernement.

Il y est précisé que le réchauffement moyen depuis un siècle et demi est de 0,85 °C, que les trois dernières décennies sont «probablement» les plus chaudes depuis mille quatre cents ans. Et surtout, que les activités humaines constituent, de manière «extrêmement probable», la cause principale du réchauffement de la planète depuis les années 1950. De quoi faire bondir les «climatosceptiques» : ceux qui contestent le lien entre activités économiques et réchauffement climatique, si tant est, selon eux, que celui-ci soit une réalité.

1- Critiquer le Giec, qui «n’est pas un organisme scientifique»

Leur cible privilégiée : le Giec. « Toute une théorie du complot se développe autour de cette instance », confirme Antonin Pottier, chercheur en économie de l’environnement au Cired [1]. Le Giec « n’est pas un organisme scientifique », « refuse le débat scientifique argumenté » et « dénigre la liberté d’expression de ceux qui ne partagent pas ses idées », prétendent ainsi les auteurs du livre collectif Climat, 15 vérités qui dérangent, en tête de gondole dans plusieurs librairies. D’une pierre deux coups : les travaux scientifiques sur lesquels s’appuient le groupe international sont niés et le Giec serait partial, le débat et la pluralité n’y ayant pas leur place.

Les « opinions » des climatosceptiques n’y sont pas entendues ? « Pour produire sa synthèse, le Giec ne prend comme données de base que les travaux qui sont publiés dans les revues scientifiques. Or, la plupart des travaux des climatosceptiques qui contestent l’existence du réchauffement climatique n’arrivent jamais à publication parce qu’ils ne sont pas sérieux », explique Antonin Pottier, qui a travaillé sur la rhétorique du discours climatosceptique.

Malgré des procédures de relecture renforcées, le Giec est accusé d’entretenir « une habile confusion des registres entre science et politique ». Ce qui n’est bien sûr pas le cas des climatosceptiques ! Une fois le rapport scientifique rédigé – un énorme pavé abscons pour les non-initiés – les membres du Giec s’attellent à la rédaction du fameux « résumé pour les décideurs ». Chaque ligne de ce texte est revue par les délégations gouvernementales. « Certains pays exportateurs de pétrole tentent de contester les preuves apportées au changement climatique mais sont obligés de se ranger aux arguments scientifiques avancés. », relève Antonin Pottier. La recherche du consensus prime. « Le mode de fonctionnement du Giec fait qu’il s’aligne sur le socle commun et accepté par tous les scientifiques. Il y a des hypothèses dans la littérature scientifique qui sont nettement plus alarmantes que ce que le Giec peut dire », souligne le chercheur. Qu’importe, un pseudo « Climategate » est toujours possible [2]. Le travail de sape a porté ses fruits.

2 - Dénigrer toute transition énergétique

Le sérieux et l’impartialité du Giec remis en cause, ce sont les politiques climatiques et de transition énergétique qui n’ont plus lieu d’être. « La totalité des hydrocarbures fossiles de la planète [est] appelée à être utilisée et le carbone qu’ils contiennent à engendrer du CO2, affirme ainsi Christian Gérondeau, polytechnicien et membre de l’Automobile Club Association, dans CO2 : un mythe planétaire (2009). Nos efforts ne serviront à rien sur ce plan puisque ce que nous n’utiliserons pas le sera par les autres ». Sans oublier les effets pervers – « l’autre argument phare » des climatosceptiques selon Antonin Pottier – provoqués par les politiques d’économies d’énergies et de diminution des pollutions liées aux hydrocarbures. «Le pays engage des dépenses injustifiées, il freine sa croissance et, au total, détruit nécessairement des emplois» écrit Christian Gérondeau.

Quid des effets désastreux d’un réchauffement de quelques degrés ? « On ne créera pas d’emplois dans une planète morte. Et on ne sera pas capable de venir à bout de la pauvreté si on ne règle pas la question environnementale », rappelait Anabella Rosemberg, de la Confédération syndicale internationale, lors de la conférence sur le développement durable « Rio+20 » (juin 2012).

3 - Dénoncer l’écologie, prémisse d’une «société totalitaire»

A la catastrophe que représenterait une transition énergétique à venir, s’ajoute un autre péril qui fait frissonner la nébuleuse climatosceptique : la mise à mal de la liberté et de la démocratie. Qualifiés d’ «anciens rouges» voir de «Khmers verts» par Luc Ferry, les partisans de la lutte contre le changement climatique sont accusés de promouvoir des réformes conduisant tout droit à «une société totalitaire, encadrée par des taxes et des interdictions à gogo» écrit Claude Allègre. Là encore, rien à voir avec la réalité. C’est justement pour contrecarrer ce discours qu’est organisé le 6 octobre prochain le forum Alternatiba, un village des alternatives démontrant « que les solutions existent et qu’elles sont à notre portée, créatrices d’emploi, porteuses d’un monde plus humain, convivial et solidaire ».

4 - Nier la responsabilité humaine dans le réchauffement

« La manière la plus simple de nier les politiques contre les émissions de gaz à effet de serre, c’est de s’attaquer à la racine même de sa justification, c’est à dire à l’origine "humaine" du réchauffement climatique », souligne Antonin Pottier. Le réchauffement climatique n’est pas d’origine humaine, mais solaire ou cyclique, voire volcanique. Et selon le physicien François Gervais, « l’accroissement annuel du taux de CO2 dans l’atmosphère suit l’évolution de la température » (L’innocence du carbone, Albin Michel). Et non l’inverse... Bref, les travaux des 600 scientifiques synthétisés par le Giec seraient nuls et non avenus. Le CO2 n’y est pour rien ! Rien ne sert d’agir contre le changement climatique puisque nous ne sommes ni responsables ni coupables. Fini le sentiment d’angoisse ou d’impuissance face à un phénomène global et intangible ! Nul besoin de transformer en profondeur les modes de vie : un avenir paisible de progrès continuel, de croissance éternelle et de consommation infinie s’ouvrent à nous...

5 - Prendre des libertés avec les faits

Pour étayer leurs thèses, «les climatosceptiques vont jusqu’à falsifier les faits et truquer les références», constate Antonin Pottier. Les journalistes scientifiques Sylvestre Huet et Stéphane Foucart ont notamment dressé la liste des erreurs de chiffres, mais aussi les mensonges, les trucages de courbes de température, les références erronées, et les fautes de raisonnement, accumulés par Claude Allègre dans son livre L’imposture climatique [3]. Si falsifier des données constitue une fraude que le monde scientifique combat vigoureusement, la capacité à susciter de l’audience semble malheureusement suffire pour être invité sur les plateaux de télévision.

6 - Semer le doute dans les médias de masse

Bien que des erreurs aient été pointées dès la parution de son ouvrage, Claude Allègre s’est vu ouvrir sans réserve les arènes des médias de masse. «Le problème est que l’on met sur un plan d’égalité une opinion qui ne repose sur rien d’objectif et une position scientifique étayée par des recherches, remarque Antonin Pottier. De fait, on légitime le discours climatosceptique et on fait croire à l’existence d’un débat scientifique». Pas facile sur un plateau télé pour le scientifique prisonnier de la complexité de son sujet, de faire le poids face à un orateur habile à caricaturer et à simplifier. « Le climatosceptique prétend alors révéler une vérité cachée. En réalité, il ne fait que recycler dans le débat public des arguments réfutés par la communauté scientifique depuis dix ou quinze ans. »

Mais qui sont ces pseudo dissidents d’une pensée dominante totalitaire ? Ce sont avant tout des scientifiques non spécialistes des disciplines qu’ils critiquent. On trouve ainsi des polytechniciens comme Christian Gérondeau, des géochimistes tels que Claude Allègre, des géophysiciens à l’instar de Vincent Courtillot, des animateurs météo comme Laurent Cabrol, mais aussi beaucoup de géologues. « Aux Etats-Unis ou en France, la plupart des scientifiques qui disent s’opposer aux thèses du Giec ne sont pas généralement des climatologues », confirme le chercheur Cired.

Leur point commun ? L’attachement à une certaine idée du progrès. « Le réchauffement climatique ébranle la croyance au progrès en montrant ses contreparties négatives. » Les climatosceptiques assurent au contraire que la technologie, associée au libre marché, offrira toujours les moyens techniques d’aller au-delà des limites existantes. Exit l’épuisement des ressources, la multiplication des pollutions, la finitude de notre monde.

7 - Entretenir l’opacité sur les financements

En France, le « climatoscepticisme » est plutôt le fait d’individus médiatisés mais isolés. Il existe en revanche aux États-unis un système de réseau de financements. «C’est une nébuleuse de groupes de think tank très proches du parti républicain qui sont à l’origine de la plupart des ouvrages ou rapports d’experts autoproclamés qui contestent l’existence du réchauffement climatique», rappelle Antonin Pottier. Ces think tank bénéficient des largesses de groupes industriels et de milliardaires qui spéculent sur l’avenir de la planète. Pour autant, relativisent les auteurs du livre Les marchands de doute [4], il n’y a pas de complot conscient. On assisterait plutôt à une forme de convergence idéologique entre les grands groupes industriels et certains scientifiques. Leurs actions et leurs choix seraient en fait façonnés par un « fondamentalisme de marché ».

Que faire face à ces marchands de doutes ? L’historien François Jarrige préconise « une meilleure connaissance du fonctionnement du travail scientifique et un meilleur contrôle de sa diffusion dans le champ politique et dans l’opinion » [5]. Mieux prendre en compte la position à partir de laquelle les experts parlent et savoir qui les financent. Si 13 % des Français doutent aujourd’hui de la réalité même du changement climatique, ils seraient 61 % à considérer que ce changement est une réalité et qu’il est dû aux activités humaines [6]. Restent ceux qui doutent de leur responsabilité. La sortie du nouveau rapport du Giec est une piqûre de rappel toujours plus alarmante.

Sophie Chapelle

@Sophie_Chapelle sur twitter

 

Notes
[1] Centre International de Recherche sur l’Environnement et le Développement
[2] En novembre 2009, des hackers divulguent la correspondance privée de plusieurs climatologues, dont certains collaborent à l’élaboration des rapports du Giec. Ces pirates perçoivent dans ces échanges la preuve des manipulations de données. Nature, une revue scientifique de référence, estime cette affaire « risible » : « rien dans ces mails ne remet en cause le fait scientifique que le réchauffement est réel ». En vain, le « climategate » embrase la blogosphère.
[3] On trouvera de nombreux exemples sur le blog de Sylvestre Huet, journaliste à Libération, et dans son livre L’imposteur, c’est lui : réponse à Claude Allègre (Stock, 2010). Voir aussi l’article de Stéphane Foucart, « Le cent-fautes de Claude Allègre », et notre entretien sur Basta !.
[4] Naomi Oreskes et Erik M. Conway, Les Marchands de doutes, Le Pommier, 2012.
[5] Lire l’article de François Jarrige, « Semer le doute, entretenir la confusion, la stratégie paysante des "climatosceptiques" », Revue des Livres n°9, janv-fév. 2013.
[6] Source : baromètre d’opinion sur l’énergie et le climat réalisé par le Commissariat général au développement durable en août 2013.

 

 


Organisation météorologique mondiale

Communiqué de presse n ° 980


Nouveaux records pour les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère

Genève, le 6 novembre 2013 – La teneur de l’atmosphère en gaz à effet de serre a atteint un niveau inégalé en 2012, poursuivant et accélérant une progression qui alimente le changement climatique et façonnera l’avenir de notre planète pendant des milliers d’années.

Le Bulletin de l’Organisation météorologique mondiale sur les gaz à effet de serre révèle que le forçage radiatif de l'atmosphère par les gaz à effet de serre, qui induit un réchauffement du système climatique, s'est accru de 32 % entre 1990 et 2012 à cause du dioxyde de carbone et d'autres gaz persistants qui retiennent la chaleur, tels le méthane et le protoxyde d’azote.

Le dioxyde de carbone (CO2), dû principalement aux émissions liées aux combustibles fossiles, est responsable de 80 % de cette progression. Selon le Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de serre, la hausse de CO2 survenue entre 2011 et 2012 est supérieure au taux moyen d’accroissement des dix dernières années.

Depuis le début de l'ère industrielle, en 1750, la concentration moyenne de CO2 dans l’atmosphère du globe a augmenté de 41 %, celle du méthane de 160 % et celle du protoxyde d’azote de 20 %.
Les processus qui se déroulent dans l’atmosphère ne sont qu’un aspect des changements en cours.
La moitié environ du CO2 rejeté par les activités humaines demeure dans l’atmosphère, le reste estabsorbé par la biosphère et par les océans.
«Les observations provenant du vaste réseau de la Veille de l’atmosphère globale de l’OMM montrent une fois encore que les gaz d’origine anthropique qui retiennent la chaleur ont perturbé l’équilibre naturel de l’atmosphère terrestre et contribuent largement au changement climatique», a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Michel Jarraud.
«Dans son cinquième Rapport d’évaluation paru récemment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) souligne que les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone, de méthane et de protoxyde d’azote ont atteint des niveaux sans précédent depuis au moins 800 000 ans», a-t-il rappelé.
M. Jarraud a poursuivi : «C’est pour cela que notre climat change, que les conditions météorologiques sont plus extrêmes, que les inlandsis et les glaciers fondent et que le niveau de la mer s’élève.
«Selon le GIEC, si nous poursuivons dans la même voie, la température moyenne du globe à la fin du siècle pourrait excéder de 4,6 degrés ce qu’elle était avant l’ère industrielle – et même plus dans certaines régions. Les conséquences seraient catastrophiques.
«Il faut réduire de manière sensible et prolongée les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le changement climatique. Nous devons agir aujourd’hui pour ne pas mettre en péril l’avenir de nos enfants, de nos petits-enfants et de bien d’autres générations encore. Le temps joue contre nous.»
Organisation météorologique mondiale
Institution spécialisée des Nations Unies

Le Bulletin de l'OMM sur les gaz à effet de serre rend compte des concentrations – et non des émissions – de ces gaz dans l'atmosphère. Par émissions, on entend les quantités de gaz qui pénètrent dans l'atmosphère et, par concentrations, celles qui y restent à la faveur des interactions complexes qui se produisent entre l'atmosphère, la biosphère et les océans.

Dioxyde de carbone (CO2)

Le dioxyde de carbone est le principal gaz à effet de serre rejeté par les activités humaines, telles la combustion de matières fossiles ou le déboisement. D’après le Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de serre, la quantité de CO2 présent dans l’atmosphère du globe a atteint 393,1 parties par million en 2012, ce qui correspond à 141 % du niveau préindustriel (278 parties par million).
Entre 2011 et 2012, la teneur de l'atmosphère en CO2 a augmenté de 2,2 parties par million, une hausse supérieure à la moyenne des dix dernières années (2,02 parties par million), ce qui dénote une accélération de la tendance.
Pendant l’année 2012, les concentrations mensuelles relevées par plusieurs stations de la Veille de l’atmosphère globale dans l’Arctique ont franchi le seuil symbolique de 400 parties par million.
En 2013, les données horaires et quotidiennes ont excédé cette valeur ailleurs dans le monde, notamment à Mauna Loa, Hawaii, la plus ancienne station de mesure continue des paramètres de l’atmosphère, couramment considérée comme un site de référence au sein de la Veille de l’atmosphère globale. Les concentrations de CO2 fluctuent d’une saison et d’une région à l’autre. Si le rythme actuel se maintient, la teneur annuelle moyenne en CO2 à l’échelle du globe devrait dépasser le seuil de 400 parties par million en 2015 ou 2016.
Parce qu’il demeure dans l’atmosphère pendant des centaines voire des milliers d’années, le dioxyde de carbone déterminera la moyenne mondiale du réchauffement en surface d’ici à la fin du XXIe siècle et au-delà. La plupart des aspects du changement climatique persisteront pendant des siècles, même si les émissions de CO2 cessaient sur-le-champ.

Méthane (CH4)

Le méthane est le deuxième gaz à effet de serre persistant par son abondance. Environ 40 % des rejets de CH4 dans l'atmosphère sont d'origine naturelle (zones humides, termites, etc.) et 60 % d'origine humaine (élevage de bétail, riziculture, exploitation des combustibles fossiles, décharges, combustion de biomasse, etc.).
Le CH4 atmosphérique a atteint un nouveau pic en 2012 – 1 819 parties par milliard environ, soit 260 % du niveau préindustriel – en raison de l'accroissement des émissions anthropiques. Après une période de stabilisation, la teneur de l'atmosphère en méthane augmente de nouveau depuis 2007.
Le Bulletin précise, dans une partie consacrée au méthane, qu’il n’y a pas à ce jour d’augmentation mesurable des concentrations de CH4 dans l’Arctique sous l’effet de la fonte du pergélisol et des hydrates. L’accroissement des teneurs moyennes en CH4 dans le monde est plutôt associé à une hausse des émissions aux latitudes tropicales et moyennes de l’hémisphère Nord. Une meilleure couverture et des observations plus fines que celles dont on dispose actuellement permettraient de dire si cette progression est due à des facteurs humains ou naturels.

Protoxyde d’azote (N2O)

Les émissions de protoxyde d’azote dans l'atmosphère sont d'origine naturelle (environ 60 %) et humaine (environ 40 %), puisqu'elles proviennent notamment des océans, des sols, de la combustionde biomasse, des engrais et de divers processus industriels. La concentration atmosphérique de N2O a atteint quelque 325,1 parties par milliard en 2012, ce qui représente 0,9 partie par milliard de plus que l'année précédente et 120 % du niveau préindustriel. À un horizon de 100 ans, l'impact du protoxyde d'azote sur le climat est 298 fois plus grand que celui du dioxyde de carbone, à émissions égales. Ce gaz joue aussi un rôle important dans la destruction de la couche d'ozone stratosphérique qui nous protège des rayons ultraviolets nocifs émis par le soleil.

Autres gaz à effet de serre

Le forçage radiatif total induit par l’ensemble des gaz à effet de serre persistants correspondait en 2012 à une concentration de 475,6 parties par million en équivalent CO2, contre 473,0 parties par million en 2011. Parmi les autres gaz à effet de serre persistants figurent les chlorofluorocarbures (CFC) destructeurs d'ozone, ainsi que les hydrochlorofluorocarbures (HCFC) et les hydrofluorocarbures (HFC) qui augmentent à un rythme assez rapide.

Notes aux rédacteurs

Le Programme de la Veille de l’atmosphère globale de l’OMM (http://www.wmo.int/gaw) permet de coordonner l’observation systématique et l’analyse des gaz à effet de serre et autres éléments à l’état de traces. Cinquante pays ont transmis les données ayant servi à préparer le Bulletin sur les gaz à effet de serre. Les mesures communiquées par les pays concernés sont archivées et distribuées par le Centre mondial de données relatives aux gaz à effet de serre (CMDGS), qui est hébergé par le Service météorologique japonais.

Sources additionnelles: Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, Fifth Assessment Report (The Physical Science Basis) http://www.climatechange2013.org/.
OMM: Le climat dans le monde 2001 – 2010: une décennie d’extrêmes climatiques
http://library.wmo.int/pmb_ged/wmo_1119_fr.pdf.
L'Organisation météorologique mondiale est l'organisme des Nations Unies qui fait autoritépour les questions relatives au temps, au climat et à l'eau.
Pour de plus amples renseignements, veuillez prendre contact avec: Clare Nullis, attachée de presse,
Bureau de la communication et des relations publiques (tél.: +41 (0)22 730 84 78; tél. port.: +41 (0)79 709 13 97; courriel: [email protected]).

 

 


Conférence de Varsovie sur le climat : les ONG claquent la porte
Publié le 21.11.2013, 16h35 | Mise à jour : 22.11.2013, 00h07

Varsovie (Pologne), ce 21 novembre


Les ONG quittent le centre des négociations de la Cop 19 sur le changement climatique

 

Par JANEK SKARZYNSKI (AFP)

 

LeParisien.fr - 21-11-13 - Un coup d'éclat sans précédent dans l'histoire, assez récente, des négociations climatiques. Toutes les grandes ONG environnementales ont claqué ce jeudi la porte de la conférence internationale sur le climat à Varsovie pour dénoncer des pourparlers, censés poser les fondations du grand accord de 2015 mais qui ne «débouchent sur rien».

A la veille de la clôture officielle de la conférence, qui s'est ouverte le 11 novembre en présence de délégations de plus de 190 pays, ce geste des ONG qui sont des acteurs à part entière de ces grand'messes du climat, renforçait encore le pessisme ambiant.

Cette conférence «ne débouche sur rien»

«Les organisations et mouvements représentant la société civile aux quatre coins du monde ont décidé de faire un meilleur usage de leur temps en se retirant des pourparlers de Varsovie», ont-elles expliqué. «Cette conférence de Varsovie, qui aurait dû marquer une étape importante dans la transition vers un avenir durable, ne débouche sur rien», ont tranché Greenpeace, Oxfam, WWF, les Amis de la Terre Europe, la Confédération internationale des syndicats, et ActionAid International.

Après une nouvelle nuit de pourparlers dans le grand stade de Varsovie, la commissaire européenne au Climat, Connie Hedegaard, a regretté jeudi matin que «les négociations n'avancent pas». «Nous ne pouvons pas nous offrir de faire marche arrière par rapport à Durban, il faut avancer», a-t-elle averti, faisant allusion à la conférence de l'ONU en 2011 lors de laquelle la communauté internationale s'est donnée pour objectif de sceller un accord en 2015 à Paris.

L'objectif d'un accord ambitieux en 2015 s'éloigne

Cet accord, qui doit entrer en vigueur en 2020, se veut le plus ambitieux jamais obtenu sur le changement climatique : universel, légalement contraignant, il doit réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) afin de limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Pour l'heure, les émissions sont à la hausse et mettent le monde sur la trajectoire d'un réchauffement de près de 4°C.

Mais le chemin vers Paris est pavé d'obstacles, le principal étant le partage des responsabilités entre pays industrialisés et pays en développement, notamment les grands émergents dont la Chine, premier pollueur au monde.

Les PED, Chine en tête, réclament le droit d'en faire moins

Les grands pays émergents ne cessent d'insister sur le fait que les pays industrialisés, responsables historiquement du réchauffement, doivent en faire beaucoup plus qu'eux, et mettent aussi en avant leur «droit au développement». Le négociateur chinois a ainsi réaffirmé ce jeudi cette position : il y a d'un côté des pays en cours «d'industrialisation» et d'autres «qui sont post-industriels», et «cette division subsistera après 2020». Aussi, le ministre Zhenhua Xie, a appelé à ce que l'accord de 2015 comprenne des «objectifs quantité de réduction drastique d'émissions de GES» pour les pays industrialisés, et que les pays du Sud ne s'engagent qu'à «renforcer leurs efforts» en ce sens.

Cette position est fermement rejetée par les Etats-Unis, deuxième pollueur au monde, qui refusent que la Chine bénéficie d'un traitement de faveur. «Nous devons laisser l'idéologie à la porte», a lancé jeudi le négociateur en chef américain Todd Stern. Un accord basé sur cette ligne de partage entre pays développés et en développement «ne fonctionnera pas», a-t-il déclaré.

Chine et pays du nord fustigés par Greenpeace

Selon le directeur de Greenpeace international Kumi Naidoo, «la Chine peut changer la donne, mais elle n'a pas encore traduit ses efforts nationaux en engagements constructifs dans ces pourparlers». Pour autant les pays du Nord ne sont pas épargnés par les ONG qui critiquent le recul du Japon, de l'Australie, et du Canada en matière de lutte contre le changement climatique, et que, sur la question de l'aide financière aux pays du sud, «les gouvernements ont craché au visage de ceux qui souffrent du changement climatique», selon Kumi Naidoo. Les pays du Sud exigent plus de «visibilité» sur l'aide de 100 millards de dollars par an promise d'ici 2020 pour les aider à faire face au réchauffement, et la création d'un mécanisme pour prendre en compte "les pertes et dommages" subis à cause du changement climatique.

Ces deux dossiers, la formulation d'un calendrier des différentes étapes jusqu'à Paris, ainsi que la nature des engagements attendus dans l'accord de 2015 -- la France veut qu'ils soient «chiffrés»-- restaient les points durs des négociations jeudi matin.

 

 


ÇA SUFFIT ! OXFAM QUITTE LES NÉGOCIATIONS CLIMAT DE VARSOVIE

 

Oxfamfrance.com - 21/11/13 - A l’instar de nombreuses autres ONG, et en solidarité avec les millions de personnes touchées par le typhon Haiyan, comme avec toutes les personnes victimes du changement climatique, Oxfam a décidé de se retirer des négociations de la COP 19, qui se déroulent actuellement à Varsovie.

"Varsovie devait être une négociation sur les financements publics pour le climat, c’est un échec !, déclare Alexandre Naulot présent sur place pour Oxfam France. Aucun engagement concret en termes de financements publics n’a été pris, et le Fonds vert est toujours vide. Les populations les plus pauvres vont continuer à souffrir de l’impact du changement climatique."

De cette conférence, on ne veut pas retenir la tentative de sabordage de la convention-cadre des Nations Unies par nombre de pays riches. Entre les intérêts du secteur des énergies polluantes qui priment sur ceux des citoyennes et citoyens du monde, à l’image du "Sommet du charbon et climat" qui se tient en marge de la conférence, et les pays, comme l’Australie, qui ne semblent pas être disposés à participer sérieusement au processus des Nations unies, l’intégrité de ces négociations a été de nouveau mise à mal.

La réunion des ministres des Finances n’a amené quasiment rien de concret sur la question des financements et les négociations sur un mécanisme international de réparation des "pertes et dommages" sont restées au point mort face au refus des pays riches de s’engager sur le financement. Varsovie n’a donné lieu à aucune augmentation des réductions des émissions de carbone, ni aucun soutien à l’adaptation avant 2020. Sur ces points, la conférence nous ramène en fait en arrière. Il manque en outre une feuille de route claire vers un accord global et équitable à Paris en 2015.

"Aujourd’hui, la France, en tant que future présidente du sommet de 2015 doit jouer carte sur table. Financer d’ores et déjà l’adaptation doit être sa priorité pour redonner confiance aux pays en développement et relancer les négociations. Un tel engagement implique également qu’elle se fasse leader des financements publics et innovants au profit des populations les plus pauvres, ajoute Alexandre Naulot. Une des premières étapes élémentaires à franchir est de 'financer le fonds de l’adaptation' [sic]."

Oxfam France est membre de la confédération internationale Oxfam, un réseau de 17 organisations de solidarité internationale qui travaillent ensemble dans plus de 90 pays, en collaboration avec des partenaires et des alliés dans le monde entier, pour trouver des solutions durables à la pauvreté, aux injustices et aux inégalités.

 

 

Session de la Conférence sur le climat de Varsovie, le 22 novembre 2013


Climat : "accord" [sic] à Varsovie posant les premiers jalons vers Paris 2015...




Un accord a été adopté samedi après-midi à Varsovie, au terme de négociations marathon sur le climat, posant les premiers jalons vers la conférence de Paris en 2015 qui doit déboucher sur un texte en mesure de limiter le réchauffement à 2°C.

Un autre texte sur l'aide financière des pays du Nord au Sud, sujet très controversé, a également été adopté durant la séance plénière de la clôture de la conférence de Varsovie qui s'est ouverte le 11 novembre.

L'accord sur Paris 2015 et les moyens d'y parvenir à un accord ambitieux sur le climat a été formulé en urgence, et de manière informelle par les principaux négociateurs dans un coin de la salle, alors qu'un blocage sur cette question menaçait de faire échouer la conférence de Varsovie.

La communauté internationale s'est engagée à conclure à Paris un accord de réduction de gaz à effet de serre entrant en vigueur en 2020 [sic], impliquant tous les pays, légalement contraignant et suffisamment ambitieux pour limiter le réchauffement climatique de la planète à 2°C par rapport à l'ère pre-industrielle.

La hausse de la température actuelle est sur une trajectoire de près de 4°C.

Le texte adopté à Varsovie stipule notamment que les Etats doivent commencer à préparer des "contributions" sur ce qu'ils entendent faire pour lutter contre le changement climatique, qui seront intégrées dans l'accord de 2015.

Cette formulation est plus faible que celle du texte précédent, rejeté notamment par les grands émergents comme la Chine et l'Inde, qui prévoyait des "engagements", formule que souhaitait la France.

Le texte sur la création d'un mécanisme portant sur les "pertes et dommages" que subissent les pays du Sud à cause du rechauffement n'avait, en revanche, pas été adopté.

"Il n'y pas de consensus sur ce texte", a déclaré le délégué egyptien au nom du G77 (pays en développement) et la Chine, qui a demandé "plus de temps" pour en discuter, alors que la conférence de Varsovie avait déjà dépassé d'une journée la date officielle de clôture.

Le président de la conférence, le ministre polonais de l'Environnement Marcin Korolec, a donné une "quinzaine de minutes" pour conclure un accord sur ce point, au terme de la séance en plénière.



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