LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS
NON CELLE DES ETATS/NATIONS
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A propos de :
Voir aussi : Arménie, Géorgie, Haut-Karabagh, Ossetie du Sud
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L'Azerbaïdjan est un pays du Caucase. Sa capitale est Bakou, la langue officielle est l'azéri et la monnaie le manat.
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Evoquant des «éléments du régime sioniste»,
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Par Afet Mehdiyeva
Reuters - 16/10/8 - Le chef de l'Etat azerbaïdjanais sortant, Ilham Aliyev, a remporté l'élection présidentielle de mercredi avec 89% des voix, selon des résultats partiels portant sur 70% des bureaux de vote, communiqués dans la soirée par la Commission électorale nationale.
Le parti au pouvoir avait d'ores déjà proclamé la victoire d'Aliyev au terme de ce scrutin, dans lequel l'opposition dit voir une "farce" destinée à prolonger l'emprise de la dynastie de la famille Aliyev sur le pays.
La commission électorale a fait état d'un taux de participation de 77%, malgré le boycott du scrutin par l'opposition.
"Ilham Aliyev a gagné !", a clamé Ali Akhmedov, secrétaire exécutif du Nouveau parti Azerbaïdjan, au pouvoir, devant des partisans rassemblés dans le centre de Bakou. "Sa victoire est celle du peuple azerbaïdjanais !", a-t-il ajouté.
Ces résultats permettent à Aliyev d'entamer un second mandat de cinq ans à la tête du pays.
"C'est une farce, une tragicomédie !", a dénoncé Isa Gambar, chef du parti Musavat, la principale formation de l'opposition. "Les autorités forçaient les gens à voter", a-t-il dit à Reuters.
"Quel est l'intérêt de voter quand le résultat est connu par avance ?", a déclaré un passant, Gassan Mamedov, assistant aux préparatifs des festivités organisées par le parti au pouvoir, dans la soirée.
Les dirigeants de l'opposition font valoir que les atteintes à la démocratie et à la liberté de la presse rendaient inutile leur participation au vote. Les organisations de défense des droits de l'homme appuient leurs affirmations et rappellent le culte de la personnalité qui entourait feu le président Heydar Aliyev, père de l'actuel chef de l'Etat, en soulignant le danger qu'il y avait alors à s'opposer à lui.
MONARCHIE
Ilham Aliyev, 46 ans, lui a succédé en 2003 à la tête de ce pays à majorité chiite de 8,3 millions d'habitants.
L'opposition souligne que les puissances occidentales ont modéré leurs critiques contre les lacunes démocratiques du pays par crainte de perdre un allié stratégique pris en sandwich entre la Russie et l'Iran, dans une région qui s'impose comme un point de passage crucial pour l'acheminement des hydrocarbures entre l'Asie centrale et l'Europe.
Mais le gouvernement affirme qu'Ilham Aliyev est authentiquement populaire. Son premier mandat a coïncidé avec un boom pétrolier qui a rempli les coffres du pays et alimente l'une des économies à plus forte croissance de la planète.
Le chef de l'Etat a succédé directement à son père, un ancien chef du KGB local qui a gouverné l'Azerbaïdjan pendant plus de 30 ans, d'abord comme chef du Parti communiste à la période de l'URSS puis comme président, à l'indépendance.
"Nous vivons sous une monarchie", déclaré un partisan de l'opposition, Rafik Gouliyev, 35 ans. "Nous voulons changer et vivre dans une société normale."
L'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), qui a dépêché 400 observateurs sur le terrain, doit rendre jeudi un premier compte rendu sur le déroulement du vote.
Les résultats officiels sont attendus jeudi matin.
Version française Jean-Stéphane Brosse, Eric Faye
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Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev à Bakou le 15 octobre 2008
Michael MAINVILLE
AFP - 16/10/8 - Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont jugé jeudi non démocratique la présidentielle en Azerbaïdjan remportée par le chef de l'Etat sortant Ilham Aliev avec près de 90% des voix, l'opposition rejetant ces résultats.
Le scrutin "n'a pas reflété les principes d'une élection véritablement pluraliste et démocratique", ont noté les quelque 400 membres de la mission d'observation de l'élection dans un communiqué.
La mission a ainsi noté "l'absence d'une véritable compétition" électorale, M. Aliev, réélu mercredi avec 88,67% des voix, ayant été opposé à six candidats plus ou moins loyaux au régime, alors que les principaux mouvements d'opposition boycottaient le scrutin.
Iqbal Agazade, arrivé en deuxième position, n'a rassemblé que 2,78% des électeurs.
Les observateurs ont cependant constaté des "progrès considérables" par rapport aux élections précédentes, et regretté que les opposants aient refusé de participer au vote.
Réagissant aux conclusions de l'OSCE, un conseiller d'Ilham Aliev, Ali Hasanov, a défendu l'élection.
"L'opposition savait qu'Aliev gagnerait cette élection avec la majorité, c'est pourquoi elle n'a pas participé au processus électoral", a-t-il déclaré à la presse.
"Si l'opposition veut être légitime, ils doivent participer aux élections", a-t-il ajouté.
Les principales forces de l'opposition azerbaïdjanaise ont rejeté le résultat du scrutin, après avoir refusé d'y participer pour protester contre la persécution dont elles se disent victimes et la falsification des élections précédentes.
"Nous ne reconnaissons pas la légitimité de cette élection et de ce gouvernement", a déclaré Ali Keremli, le chef du parti du Front populaire.
"Rien d'inattendu n'est arrivé, tout le monde savait qui allait gagner cette élection", a estimé Isa Gambar, leader du parti Musavat.
Les formations de l'opposition ont par ailleurs indiqué que les autorités azerbaïdjanaises avaient rejeté leur demande de manifester samedi contre les résultats. Les scrutins précédents avaient été marqués par des violences entre opposants et forces de l'ordre.
Ilham Aliev, 46 ans, avait été élu la première fois en 2003 avec près de 77% des voix, succédant à son père Heydar, décédé cette année-là. Ce dernier, un responsable du KGB et du parti communiste soviétique, avait dirigé l'Azerbaïdjan entre 1993 et 2003.
Le premier mandat de cinq ans d'Ilham Aliev a été marqué par une croissance économique record (26,4% en 2007) grâce à une gigantesque manne pétrolière. L'Azerbaïdjan a aussi été récemment salué par des institutions internationales comme l'économie se réformant le plus rapidement au monde.
Mais la corruption noircit le tableau. Transparency International a classé Bakou en 2008 à la 158e place sur 180 pays dans un classement allant du moins corrompu au plus corrompu.
Du fait de ses vastes ressources en hydrocarbures, l'Azerbaïdjan est courtisé aussi bien par Moscou que par Washington qui veulent disposer d'un accès aux vastes réserves énergétiques de la mer Caspienne.
Les Américains ont multiplié récemment les gestes de soutien à Ilham Aliev avec une série de visites de hauts responsables, dont le vice-président Dick Cheney en septembre.
Le président russe, Dmitri Medvedev, a adressé "ses sincères félicitations" à son homologue azerbaïdjanais, tandis que le Premier ministre Vladimir Poutine se réjouissait "de la victoire convaincante" de M. Aliev.
Le défi le plus important de M. Aliev aura trait au conflit gelé du Nagorny Karabakh, province séparatiste peuplée majoritairement d'Arméniens et contrôlée par Erevan, principal allié de Moscou dans le Caucase.
M. Aliev a promis de renforcer l'isolement de l'Arménie tant qu'elle ne renoncera pas à l'"occupation" du Karabakh [sic].
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Par Afet Mehdiyeva
(version française, Gregory Schwartz)
Reuters - 24/10/8 - Ilham Aliyev, réélu à la présidence de l'Azerbaïdjan, a été investi vendredi et a promis de reprendre le contrôle de la région séparatiste du Haut-Karabakh.
Aliyev a été réélu le 15 octobre avec plus de 89% des voix, alors que l'opposition avait refusé de participer au scrutin et que les observateurs de l'OSCE ont évoqué des manquements aux règles démocratiques malgré quelques progrès.
Il s'est fait le défenseur d'une ligne dure au sujet du Haut-Karabakh, région peuplée en majorité d'Arméniens qui s'est séparée de l'Azerbaïdjan au début des années 1990.
L'indépendance autoproclamée du Haut-Karabakh n'a été reconnue par aucun Etat mais l'Arménie accorde son soutien à la région.
"L'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan n'est pas, n'a jamais été et ne sera jamais négociable" [sic], a dit Aliyev.
"L'Azerbaïdjan est toujours prêt à poursuivre les pourparlers, et nous gardons espoir", a-t-il toutefois ajouté, tout en soulignant que l'indépendance de la région ne serait jamais reconnue par Bakou. "Nous renforcerons l'indépendance de l'Etat et rétablirons notre intégrité territoriale."
Le président russe Dmitri Medvedev a fait part cette semaine de son espoir d'organiser prochainement un sommet entre Aliyev et son homologue arménien Serj Sarksyan.
La main posée sur le Coran et la constitution azerbaïdjanaise, Aliyev a fait serment de poursuivre l'oeuvre de son père Heydar, qui a dirigé le pays trente ans durant.
"Je mettrai en oeuvre le programme d'Heydar Aliyev, qui est le seul possible pour le développement futur de l'Azerbaïdjan."
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Reuters - 11/2/9 - Le chef de l'armée de l'air azerbaïdjanaise a été abattu à Bakou, annonce un porte-parole du ministère de la Défense.
Le général Rail Rzayev a reçu une balle dans la tête devant son domicile vers 8h00 du matin et il est mort à l'hôpital, a précisé le porte-parole.
Jamais un responsable de si haut rang n'avait été tué dans l'ex-république soviétique depuis les années 1990.
L'officier, également commandant de la défense antimissile, représentait son pays dans les négociations actuellement bloquées entre la Russie et les Etats-Unis sur l'utilisation de la station radar de Qabala, dans le nord de l'Azerbaïdjan.
La Russie loue à l'Azerbaïdjan cette station construite par l'Union soviétique. Moscou proposait à Washington de lui fournir des informations à partir de cette station comme alternative au projet de bouclier antimissile américain en Europe centrale.
L'Azerbaïdjan a des liens étroits avec les Etats-Unis. L'US Air Force en route pour l'Afghanistan se ravitaille dans la république caucasienne.
Le pays est toujours techniquement en guerre avec l'Arménie à propos de la région azerbaïdjanaise du Nagorno-Karabakh, contrôlée par les séparatistes arméniens depuis les conflits du début des années 1990.
Lada Yevgrashina et Afet Mehtiyeva, version française Jean-Stéphane Brosse
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AFP - 17/3/9 - Le Parlement azerbaïdjanais a approuvé mardi une loi d'amnistie de milliers de prisonniers avant la tenue d'un référendum sur la levée de la limite du nombre de mandats présidentiels, ouvrant la voie à une prolongation indéfinie du règne de la dynastie Aliev.
Quelque 9.000 prisonniers bénéficieront de cette mesure proposée par Mehriban Alieva, la première dame d'Azerbaïdjan qui est aussi membre du Parlement. Environ 1.700 d'entre eux seront libérés et les autres verront leur peine réduite.
"Nous leur offrons une nouvelle chance en leur pardonnant leurs crimes et en leur permettant un retour à la vie en société", a déclaré Mme Alieva avant le vote, approuvé à une écrasante majorité par 111 voix pour et une contre [1111 !].
Ce vote intervient à la veille d'un référendum sur une levée de la disposition limitant à deux le nombre de mandats présidentiels dans cette petite république du Caucase riche en pétrole.
Le président Ilham Aliev, 47 ans, a été élu en octobre à une forte majorité pour ce qui devait être son deuxième et dernier mandat de cinq ans. Avant lui, son père, Heydar Aliev, avait présidé aux destinées du pays presque en continu entre 1969 et 2003.
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AP - 19/3/9 - D'après les premiers résultats disponibles, l'Azerbaïdjan a voté mercredi en faveur de la suppression des limites à la durée du mandat présidentiel, selon une agence russe. Les opposants y voient un recul de la démocratie.
Actuellement, la Constitution prévoit que le président peut effectuer deux mandats de cinq ans.
Le président de la commission électorale azerbaïdjanaise, Mazair Panakhov, cité par l'agence ITAR-Tass, affirme que sur la base de 54% des résultats dépouillés, le peuple approuve l'extension sans limite du mandat présidentiel.
L'opposition avait appelé au boycott du référendum, mais la participation atteint 71%. Le référendum aurait été annulé si moins du quart des électeurs s'étaient déplacés pour voter.
Le pays est dirigé par la même famille depuis 1993. AP
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© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT Source: AFP
Pierre-Alain Raphan à l'Assemblée nationale le 8 novembre 2017
Collusion avec la dictature d'Azerbaïdjan
Source : Wikipedia
Pierre-Alain Raphan, né le 6 avril 1983 à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), est un homme politique français, élu député en 2017 dans la 10e circonscription de l'Essonne, sous l'étiquette LREM. Il officie en tant que secrétaire de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation. Il a grandi à Saint-Michel-sur-Orge, dans l'Essonne. A peine entré à l'Assemblée Nationale, Pierre-Alain Raphan s'inscrit au «groupe d'amitié France-Azerbaïdjan » (alors que de son propre aveu il ignorait encore l'existence de ce pays quelques semaines auparavant) et s'en fait rapidement nommer président. — Un député macroniste aurait négocié avec l'Azerbaïdjan un chèque de près de 3 millions par an
RT - 10/11/18 - Selon Marianne, un député LREM a proposé à l'Azerbaïdjan de financer son association pour 2,7 millions d'euros par an. Problème : l'Azerbaïdjan est régulièrement suspecté d'acheter le soutien de politiques occidentaux en échange de cadeaux. La vertu est-elle bafouée par un «nouveau monde» un peu trop attiré par l'argent ? A 34 ans, le député de l'Essonne de La République en marche Pierre-Alain Raphan a été pris la main dans le sac par le magazine Marianne. Selon leur enquête, l'élu a la particularité d'avoir une «passion débordante et intéressée pour l'Azerbaïdjan depuis son entrée au Palais-Bourbon», alors même qu'il ne connaissait ni l'existence de ce pays, «ni son nom» avant son élection. Nul doute, le fait qu'il soit devenu président du groupe d'amitié France-Azerbaïdjan peu après son investiture a éveillé des soupçons. En effet, l'hebdomadaire rappelle que l'émission Cash investigation du 7 décembre 2015 avait pointé du doigt la «diplomatie du caviar» de ce petit pays du Caucase en France. L'Azerbaïdjan pratiquerait de fait un lobbying intense sur les élites politiques et économiques occidentales, leur proposant des cadeaux ou des sommes d'argent en échange d'un soutien ou pour qu'ils ferment les yeux sur un régime souvent qualifié de dictature. Mais d'après Marianne, ce ne serait pas la République caucasienne qui aurait tendu la main à un élu cette fois-ci, mais bel et bien Pierre-Alain Raphan qui aurait pris les devants «en toquant à la porte de l'ambassade». Après son élection à l'Assemblée, il fait donc un premier voyage chez les Azéris avec deux assistants parlementaires, déplacement intégralement financé par Bakou. Contacté par Marianne, les bureaux de la déontologue de l'Assemblée nationale confessent que «[normalement], lors de voyages officiels des groupes d'amitié, les députés sont assistés uniquement par un fonctionnaire de l'Assemblée nationale.» Lors du séjour, le parlementaire rencontre notamment le couple présidentiel. «Visiblement ravi de ce voyage», Pierre-Alain Raphan soumet à son retour un projet aux ambassadeurs azerbaïdjanais. Le député leur suggère alors la création d'une association baptisée Alfa (Alliance franco-azerbaïdjanaise). Le député veut toucher 230 000 € par moisMarianne assure avoir en sa possession des documents précisant la nature de l'association. «Une entité aux contours assez flous», note l'hebdomadaire, qui aurait pour but à peine voilé de faire «du lobbying en faveur du régime d'Ilham Aliev à grand renfort de milliers d'euros. Question pécuniaire, Pierre-Alain Raphan demande auprès des Azéris un financement aux alentours de 2,8 millions d'euros par an. En plus de cette coquette somme, il réclame l'embauche de trois salariés permanents à 3 000 euros net par mois pour administrer le site internet de l'association. Interrogé par Marianne, Pierre-Alain Raphan concède : «En écoutant vos questionnements, je comprends que ça puisse interroger…» Il affirme néanmoins avoir agi «en toute transparence [et que] ses collègues du groupe d'amitié étaient tenus informés». L'hebdomadaire a malgré tout un autre son de cloche venant d'une «source parlementaire de la majorité» qui conteste : «Si j'avais été au courant, ça m'aurait évidemment interpellé.» La déontologue de l'Assemblée affirme pour sa part ne pas avoir eu «connaissance de l'existence» de démarches de fondation de l'entité qui ne pourrait relever que «d'une initiative purement privée du député».
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