LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

NON CELLE DES ÉTATS/NATIONS

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A propos de :

L’ARMÉNIE

 

PERSONNALITÉS ARMÉNIENNES

Armeniemonamie

 

 

 

L’Arménie compte 12 millions d’Arméniens

 

Aussi surprenante que puisse être cette déclaration, il est à constater que l’Arménie qui recense 3 millions de citoyens arméniens dispose d’une force de soutien de près de 9 millions d’Arméniens à travers le monde qui sont autant d’ambassadeurs et de soutiens du pays de l’Ararat. 

Et même si les 3 millions d’Arméniens citoyens qui participent à la vie du pays, les 9 millions d’Arméniens de la diaspora contribuent également au développement culturel, économique, politique et sociale de l’Arménie. Il est vrai que cette contribution est plus ou moins grande selon l’engagement de chaque membre de la diaspora, mais elle existe et réelle. Pour preuve : la majeure partie des près de 2 millions de visiteurs qu’accueille chaque année l’Arménie, les Arméniens de la diaspora constituent l’essentiel du nombre de ces touristes.

Une diaspora dont une partie -certes très minoritaire- s’est déjà installée en Arménie, contribuant au développement économique et sociale du pays. En visitant Erévan, mais également les régions d’Arménie, nous constatons à chaque pas l’importance de ces Arméniens installés en Arménie et qui apportent par leur présence et leur investissement, une énergie importante à la société arménienne dont ils sont devenus membres à part entière.

Ces Arméniens de la diaspora, installés en Arménie depuis l’indépendance du pays, mais plus encore depuis ces dernières années, sont présents dans toutes les couches de la société en Arménie. Très actifs et entreprenants, disposant la plupart du temps d’un capital apporté, ils investissent sans hésiter et croient à l’avenir de l’Arménie. Autrefois taxés en Arménie du nom quelque peu péjoratif d’« Akhper » un mot à sens double, aujourd’hui ces Arméniens de la diaspora sont appréciés pour leur patriotisme, leur qualité de professionnels de nombreux secteurs, apportant leur savoir-faire au service de l’Arménie, ainsi que de leur avenir.

Venus des Etats-Unis, du Canada, d’Australie, de France, mais surtout de Syrie et du Liban ces dernières années, ces Arméniens sont de véritables ressources pour l’Arménie. Leurs enfants fréquentent les écoles d’Arménie, s’insèrent à la société arménienne et deviennent des citoyens à part entière du pays. A un moment où les indices démographiques de l’Arménie sont en berne par la baisse des naissances et l’émigration massive des années post-indépendance, l’arrivée de ces Arméniens de la diaspora contribue quelque peu à combler le déficit démographique, sans toutefois résoudre le problème de fond, celui de la croissance démographique déficitaire à ce jour.

Mais seuls quelques dizaines de milliers de ces 9 millions d’Arméniens de la diaspora s’est aujourd’hui installée en Arménie. C’est dire l’importance de cette ressource encore très peu utilisée. Les efforts de transparence de la société arménienne si elles aboutissent, devrait augmenter ce mouvement de « retour au pays », d’autant que l’Arménie dispose de sérieux atouts pour un développement économique garantissant la qualité de vie de ses citoyens.

Pour l’Arménie, ces 9 millions d’Arméniens de la diaspora représente autant d’ambassadeurs et de soutien que beaucoup de pays pourraient envier. Organisés, efficaces, appréciés dans les pays où ils vivent, ces Arméniens constituent un trait-d’union important pour l’Arménie, contribuant à son rayonnement à travers la planète. Née bien avant le génocide de 1915, mais renforcée par le génocide, cette diaspora a su au cours du siècle écoule, s’organiser, se développer et résister autant qu’elle pouvait à la vague assimilatrice. C’est cette diaspora intégrée dans chaque pays qui apporte aujourd’hui sa force -certes insuffisante- à l’Arménie. Une meilleure gestion de cette force par le gouvernement arménien, pourrait la décupler tant cette diaspora a de la ressource.

Aussi, l’Arménie, ce petit pays sur la carte avec sa faible population de 3 millions d’habitants est un grand pays par la force de ses 9 millions d’Arméniens qui vivent en dehors de ses frontières et dont la plupart sont viscéralement attachés à leurs racines arméniennes et à la terre d’Arménie.

Krikor Amirzayan

par Krikor Amirzayan le jeudi 3 novembre 2022

 

Liens

 

Voir le portail Wikipedia

et le site de Jacques Leclerc

Voir aussi : Abkhazie, Azerbaidjan, Georgie, Ossetie du Sud, Haut-Karabagh*

 

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Armenews

ARAM

Armenoscope

Netarmenie

http://www.tacentral.com/default.asp

http://news.am/ru/

http://www.lragir.am/engsrc/home.html

armenia.im

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Chats de Van

(photo d'une sculpture dans la ville de Van, en Turquie)

Voir la rubrique Défense de la nature

(Sauvons nos amis les chats de Van)

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Chronologie de l'Arménie

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http://www.lexpress.fr

Par Catherine Gouëset,

publié le 24/04/2009




600 av J.C. : arrivée des premiers Arméniens (un peuple indo-européen) dans les environs des lacs de Van et de Sevan (Anatolie orientale et Caucase). Ils se mèlent aux autochtones du royaume d'Ourartou. La région passe peu après sous la coupe des Perses et ne retrouve une relative indépendance qu'à la conquête d'Alexandre.
189 av J.C. : deux généraux fondent les royaume de Grande et de Petite Arménie.
95-55 av J.C.: sous le règne de Tigrane le Grand, l'Arménie s'étend de la Méditerranée à la Caspienne.
IVe siècle : le christianisme devient religion officielle. Il s'agit du premier Etat chrétien de l'Histoire. A la fin du siècle, l'empire perse et l'empire romain se partagent l'Arménie.
VIe siècle: rupture de l'Eglise arménienne avec l'Eglise orthodoxe grecque.
VIIe siècle: une partie de l'Arménie passe sous tutelle arabe. A l'ouest de l'Euphrate, l'«Arménie mineure» est sous tutelle byzantine.
1020 : l'empire byzantin déporte un grand nombre d'Arméniens en Cilicie (région d'Adana dans la Turquie actuelle).
X-XIe siècle: dynastie Bagratide. «L'âge d'or» arménien.
XIe siècle : domination des Seljoukides, un peuple turc. Alliés des croisés, les Arméniens de Cilicie créent le royaume de «Petite Arménie» sur les rives de la Méditerranée. Il se maintient jusqu'en 1375.
XIIIe siècle : les invasions mongoles dévastent la région.
XVe siècle : occupation ottomane.
XVIe siècle : des guerres opposent l'empire ottoman et l'empire perse. Ils se partagent le pays. La Perse fait déporter de nombreux Arméniens à Ispahan.
XIXe siècle : la Russie conquiert une partie de l'empire perse. S'ensuit une vague d'émigration arménienne vers la région sous domination russe.
1877-78 : guerre russo-ottomane. La Russie s'empare d'une bande à l'est de l'Anatolie peuplée d'Arméniens.
1887-90 : création des partis révolutionnaires Dachnak et Hentchak.
1894-96 : insurrections en Anatolie orientale. L'armée ottomane répond par des massacres (300 000 morts selon les Arméniens).
1909 : massacre de 30 000 Arméniens à Adana.
1912-1913 : la défaite de la guerre des Balkans affaiblit la Turquie, et incite les pays occidentaux à appliquer des réformes favorables aux minorités ethniques et religieuses de l'Empire.
1914 : déclenchée par les Ottomans, la guerre contre la Russie commence dans la région du lac de Van.
1915 : une révolte arménienne éclate dans cette zone. Le gouvernement procède à des arrestations et des exécutions de milliers d'Arméniens, puis décide la déportation des Arméniens d'Anatolie et de Cilicie vers les déserts de Mésopotamie. Les massacres font entre 1,2 et 1,5 million de morts selon les Arméniens, entre 250 000 et 500 000 selon les Turcs, qui nient son caractère de génocide.
1920 : proclamation de la république socialiste soviétique d'Arménie. Le traité russo-turc de Kars empute la partie occidentale de l'Arménie au profit de la Turquie.
1921 : le Nakhitchevan (qui compte 96% d'Azéris) et le Nagorny-Karabagh (peuplé à 77% d'Arméniens) sont attribués à l'Azerbaïdjan.
1923 : le Nagorny-Karabagh obtient un statut de région autonome de l'Azerbaïdjan.
1984 : le Tribunal permanent des peuples reconnaît le génocide arménien de 1915.
1985 : la sous-commission des droits de l'homme de l'ONU reconnaît à son tour le génocide arménien. Le Parlement européen fait de même en 1987.
1988 : en pleine perestroïka, des manifestations éclatent pour réclamer le rattachement du Karabagh à l'Arménie. Des pogroms anti-arméniens font des dizaines de victimes dans la région de Bakou (capitale de l'Azerbaïdjan). En décembre, un tremblement de terre fait près de 100 000 victimes.
1989 : l'Azerbaïdjan impose un blocus économique à l'Arménie.
1990 : Moscou envoie l'Armée rouge pour rétablir l'ordre.
1991 : l'Arménie proclame son indépendance, alors que l'URSS s'effondre. Un référendum organisé au Karabagh en décembre plébiscite à plus de 99% l'indépendance. Des indépendantistes s'emparent de postes militaires et déclenchent la guerre avec l'Azerbaïdjan. Bakou place la province sous administration directe. La Russie apporte son soutien à l'Arménie.
1993 : l'Arménie occupe le Karabagh ainsi que toute la zone qui entoure le Karabagh et sépare l'enclave de l'Arménie, soit 20% du territoire azerbaïdjanais.
1994 : l'Organisation de sécurité et de coopération en Europe (OSCE) parraine des négociations entre le président azerbaïdjanais Heydar Aliev et l'Arménien Levon Ter-Petrossian. Un accord de paix est signé en juillet.
1997 : sommet de Lisbonne. Bakou est prêt à accorder une large autonomie au Karabagh en échange d'une reconnaissance de son autorité sur la province.
1998 : Levon Ter-Petrossian démissionne, sous la pression des nationalistes. Robert Kotcharian, ancien homme fort du Karabagh, l'emporte largement. Les négociations sont gelées. L'assassinat de nombreuses personnalités met en lumière la dérive mafieuse du pays.
1998 : la Belgique reconnaît le génocide de 1915.
1999 : le Premier ministre Vazgen Sarkissian est assassiné en pleine séance du parlement. il est remplacé par son frère.
2001 : la France reconnaît le génocide arménien. L'Arménie est admise au Conseil de l'Europe, en même temps que l'Azerbaïdjan.
2002 : en septembre, le Conseil de l'Europe met en demeure l'Arménie d'abolir la peine de mort d'ici à juin 2003. Le 28 décembre, le directeur de la radio télévision d'Etat est assassiné.
Février 2003 : réélection contestée de Robert Kotcharian; la majorité emporte également les élections législatives.
Arménie devient le 145e membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Septembre 2003 : l'assemblée nationale abolit la peine capitale.
Avril 2004 : manifestations pour réclamer le départ du président Robert Kotcharia.
Novembre 2005 : par 93,3% de "oui", les Arméniens acceptent la réforme constitutionnelle qui prévoit une réduction des pouvoirs du Président. L'opposition a boycotté le projet.
Janvier 2006 : des attentats endommagent deux gazoducs qui acheminent le gaz russe en Arménie.Cet événement intervient au moment où Moscou a décidé d'augmenter le prix du gaz à destination des pays de l'ex-URSS.
Février 2006 : les présidents de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan clôturent des négociations sur l'enclave du Nagorny Karabakh sans parvenir à poser les bases d'un règlement négocié.
Mai 2007 : les partis de la majorité remporent les élections législatives.
Mars 2008 : au lendemain de l'élection présidentielle du 19 février remportée par le Premier ministre Serge Sarkissian, l'opposition, avec à sa tête Levon Ter-Petrossian, dénonce des fraudes et organise des manifestations dans le centre d'Erevan. Les affrontements avec les forces de l'ordre provoquent la mort de huit personnes.
Novembre 2008 : les présidents d'Arménie, d'Azerbaïdjan et de Russie signent une déclaration appelant à un "règlement politique" du conflit au Nagorny Karabakh afin de "rétablir la stabilité" dans la région.
Mars 2009 : le FMI accorde un prêt de 540 millions de dollars à l'Arménie, fortement atteinte par la crise financière mondiale.

 

 

 

Un monument aux morts à la mémoire des victimes du génocide arménien, à Lyon. © Reuters

 

Génocide arménien : des clés pour mieux comprendre


par Romain Lecompte

Publié par jactiv.ouest-france.fr

29 février 2012

 


Ce mardi l’Assemblée Nationale a voté une proposition de loi réprimant la négation des génocides, dont celui dont ont été victimes les Arméniens entre 1915 et 1917. Une décision qui a déchaîné les foudres de la Turquie qui a décidé de geler ses relations diplomatiques avec la France. Nous avons demandé à l’historien et chercheur au CNRS Philippe Videlier de nous raconter l’histoire du génocide arménien. Et de nous décrypter pourquoi elle est toujours aussi sensible en Turquie.

Interview

Pour commencer, pouvez-vous nous exposer les faits et le déroulement du génocide arménien ?
En 1915, la Turquie, est à l’époque l’Empire Ottoman, et est dirigée par un triumvirat militaire appuyé sur un parti qui s’appelle le Comité Union et Progrès (NDLR plus communément appelé Jeunes-Turcs). Ce régime, qui était allié à l’Allemagne, décide d’une épuration ethnique de l’Empire Ottoman et donc de l’extermination des Arméniens, qui étaient une très forte minorité à l’intérieur de l’empire ottoman. Le 24 avril, à Constantinople (aujourd’hui Istanbul), les notables et les intellectuels arméniens de la ville sont arrêtés. Ensuite, dans toutes les provinces, par l’intermédiaire de l’armée, de la gendarmerie et du parti au pouvoir, les Arméniens sont arrêtés, massacrés et déportés. L’ensemble des opérations a duré entre 1915 et 1917 et a causé environ 1,5 million de morts.

Quelle était la justification officielle du pouvoir pour expliquer ces actions ?
Le prétexte était que les Arméniens formaient une minorité étrangère à l’esprit ottoman et potentiellement dangereuse, potentiellement alliée des ennemis de l’empire.


Voilà pour la raison officielle. Mais qu’est ce qui a réellement motivé ce génocide ?
La raison plus fondamentale, était que les persécutions des Arméniens duraient déjà depuis déjà bien longtemps. Avant le régime Jeunes-Turcs, régnait le sultan Abdülhamid II. À cette époque-là (fin du XIXe siècle) il y avait déjà eu des «pogroms» d’Arméniens et des grands massacres. Notamment en 1894 et 1896. Ces massacres étaient considérés comme un des problèmes majeurs de l’époque en Europe. Ils avaient déjà provoqué des débats à l’Assemblée nationale en France.
Et c’est donc dans un contexte de continuité de cette d’hostilité vis-à-vis de la minorité arménienne que s’est produit le génocide.


À la fin de la guerre avec la défaite de l’Allemagne et de ses alliés (dont l’Empire Ottoman) n’y a-t-il pas eu de procès contre les auteurs de ce génocide ?
D’abord, il faut comprendre que le régime Jeunes-Turcs, né d’une révolution en 1908 contre le sultan Abdülhamid II, considéré comme le pire despote de l’époque, avait suscité pas mal d’espoirs, y compris chez les Arméniens. En effet, les Jeunes-Turcs se présentaient comme des modernistes, alors qu’ils étaient principalement nationalistes. En 1918, quand l’Allemagne perd la guerre, leur régime s’effondre et ils s’enfuient. Un nouveau régime naît.
Ce nouveau régime établi une justice contre les persécuteurs. Et le crime contre les Arméniens a été jugé dans ces années-là à Constantinople. Les responsables ont été condamnés à mort par la justice turque de l’époque. A ce moment-là, on a cru qu’on allait rendre justice aux victimes, mais dans le chaos de l’après-guerre naît un nouveau régime nationaliste, sur la base de la décomposition. L’empire Ottoman est mort et une Turquie nouvelle naît avec Atatürk à sa tête. Ce nouveau régime nationaliste décide la négation du génocide des Arméniens.


Mais pourquoi, presque 100 ans plus tard, cette question arménienne est-elle toujours aussi sensible en Turquie ?
Il faut rappeler que l’appareil d’Etat d’Atatürk, c’est-à-dire son armée, sa police, ses cadres, était composé des gens qui avaient participé au génocide arménien. Ils avaient simplement 10 ou 20 ans de plus. Ces gens-là sont devenus les cadres du nouveau régime. Et cela s’est prolongé pendant des années et des années. La Turquie, ensuite, a été secouée par une succession de coups d’Etats militaire.
Il n’y a que récemment que la Turquie s’est politiquement démocratisée. Mais en même temps l’idéologie nationaliste n’a pas disparu. Elle est restée partagée entre les anciens qui étaient au pouvoir jusqu’à Erdogan et les néo-islamistes qui sont au pouvoir actuellement. Ce qui explique que l’Etat turc promeut ce négationnisme officiel, qui prend parfois des formes incroyables. Actuellement, un éditeur est emprisonné parce qu’il a édité des livres sur le génocide arménien.
Mais il existe une petite frange très démocratique, pour la plupart des intellectuels, qui sont pour la reconnaissance du génocide. Mais de fortes pressions pèsent sur eux. La Turquie n’est, en effet, pas un modèle pour le respect des droits de l’homme et de la liberté d’expression.


Comment cette question arménienne est-elle traitée dans les livres d’histoire en Turquie ?
Alors ça, c’est assez terrible. Car l’histoire officielle qui est enseignée en Turquie c’est cette histoire fausse, nationaliste et négationniste. Et c’est un des grands problèmes de la Turquie d’aujourd’hui. Pendant des années ce qui a formé la jeunesse c’est cette idéologie-là. Ce qui explique qu’aujourd’hui la Turquie en soit à ce point.
Disons que le rapport de la Turquie à la question arménienne c’est le symptôme que la Turquie n’est pas complètement un Etat démocratique. Car si elle était démocratique elle n’aurait aucun problème avec son histoire.


Que pensez-vous de la décision de la France de faire voter une loi pour la reconnaissance de ce génocide. Certains historiens l’ont critiqué, déclarant que ce n’était pas à la loi de faire l’histoire…

Je ne suis pas d’accord avec mes collègues qui disent ça. Ce n’est pas la loi qui fait l’histoire. L’histoire elle est faite depuis bien longtemps. Les historiens qui ont travaillé sur le génocide arménien l’ont fait quasiment depuis qu’il s’est produit.
Cette question n’a rien à voir avec l’histoire. Les faits sont plus que largement établis. Ils ne sont plus en discussion. La réalité du génocide est absolument établie et ce n’est pas la loi qui le fait. Là c’est autre chose, c’est une loi pour la reconnaissance des victimes. Moi je trouve que c’est parfaitement légitime.
On est dans une tout autre dimension, celle des dimensions politiques de reconnaissance. Lorsqu’un crime est commis ont dit toujours que l’essentiel est la reconnaissance pour les victimes. Et là dans un crime de masse, les victimes n’auraient pas le droit à la reconnaissance !


(Philippe Videlier est l'auteur de Nuit Turque, Gallimard, 2005).

 

Infos

(depuis le début 2006)

 

 

 

 

 

 

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A l’initiative de l’Arménie, aujourd’hui 13 septembre, une session extraordinaire du Conseil permanent de l’OTSC s’est tenue sous la présidence de Victor Biyagov, le Représentant permanent et plénipotentiaire de la République d’Arménie auprès de l’OTSC, au cours de laquelle le secrétaire général adjoint de l’OTSC, Valery Semerikov et le chef d’état-major interarmées de l’OTSC Anatoly Sidorov y ont participé.

Comme le ministère des Affaires étrangères d’Arménie a informé, lors de la session, le représentant de l’Arménie a présenté des informations aux membres du Comité central de l’OTSC selon lesquelles le 13 septembre, après minuit, les forces armées de l’Azerbaïdjan, violant gravement le droit international et le régime de cessez-le-feu, a mené de manière agressive des opérations contre le territoire souverain de l’Arménie, effectuant des tentatives d’avancement de position dans certaines directions. Les forces armées de l’Arménie ont été portées à un haut niveau d’entraînement militaire et ont fait face à la défense des zones qui leur étaient confiées.

Les actions des forces armées azéries sont considérées comme une violation flagrante de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Arménie, un État membre de l’OTSC, et la situation peut conduire à un conflit armé à grande échelle.

Victor Biyagov a affirmé que l’Arménie, s’adressant à ses alliés de l’OTSC, attend d’eux des mesures collectives efficaces pour assurer la sécurité, l’intégrité territoriale et la souveraineté de la République d’Arménie dans le cadre de la Charte de l’OTSC. Il s’est dit convaincu que les mécanismes de l’OTSCsont capables de retenir l’agresseur.

Le 13 septembre, à 0h05, les unités des forces armées azéries ont commencé à tirer intensivement avec de l’artillerie et des fusils de gros calibre en direction de Goris, Sotk et Jermuk en direction des positions arméniennes. L’ennemi utilise également des drones.
A ce jour, la partie arménienne compte 49 victimes confirmées par le ministère de la Défense.

A 14h00, la situation dans certaines parties de la frontière arméno-azérie continuait d’être extrêmement tendue. L’ennemi poursuit ses tentatives d’avancement positionnel, notamment en direction de Nerkin Hand, Verin Shorja, Artanish et Sotk. Les unités des Forces armées arméniennes continuent d’accomplir les tâches de combat qui leur sont confiées. Source Armenpress.

Krikor Amirzayan

par Krikor Amirzayan le mardi 13 septembre 2022
© armenews.com 2022

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2021-10-03

 

Des sources en Iran et en Arménie rapportent que Téhéran et Erevan sont parvenus à un accord sur le déploiement de grandes formations de l'armée iranienne sur le territoire de l'Arménie voisine. Cela signifie que l'Arménie deviendra le deuxième pays après la Syrie où les forces militaires iraniennes seront officiellement présentes, ce qui ouvre également des opportunités importantes à Téhéran pour contrer non seulement l'Azerbaïdjan, mais aussi Israël, qui, dit-on, frappe le territoire de la république islamique du territoire azerbaïdjanais

Il n'y a pas de commentaires officiels à ce sujet ni d'Erevan ni de Téhéran, cependant, ces deux États sont intéressés par le transfert de l'armée iranienne sur le territoire de l'Arménie, car cela garantira de protéger le territoire du pays contre l'invasion de la Turquie et de l'Azerbaïdjan. , et l'Iran donnera l'occasion de contrôler soigneusement la situation près de leurs frontières.

Dans le contexte de l'apparition de telles informations, les experts soulignent que l'armée iranienne pourrait être déployée dans la région de Syunik, où il était auparavant prévu d'installer une deuxième base militaire russe. Cela permettra, entre autres, de bloquer la création d'un couloir par lequel l'Azerbaïdjan envisage de relier son territoire au Nakhitchevan.

 

 

 

 

 

Des milliers de manifestants d’opposition de nouveau dans la rue en Arménie

 Le temps de Nikol est terminé !

Armenews


Erevan, 26 fév 2021 (AFP) - Plusieurs milliers de personnes ont manifesté vendredi pour le deuxième jour d’affilée en Arménie afin d’obtenir la dmission du Premier ministre Nikol Pachinian, critiqué pour la défaite dans  la guerre d’automne 2020 au Nagorny Karabakh.


La crise politique qui couvait depuis l’humiliante défaite de novembre face  à l’ennemi juré, je sl’Azerbaïdjan, a connu jeudi un spectaculaire rebondissement avec l’appel de l’état-major à la démission de M. Pachinian, lequel a dénoncé  une tentative de coup d’Etat et réuni quelque 20.000 de ses partisans dans la capitale Erevan.
L’opposition, en retour, a organisé une manifestation d’au moins 10.000 personnes, érigeant des barricades, installant des tentes, bloquant les rues entourant le Parlement et promettant d’y rester jusqu’au départ du Premier ministre.
Après avoir campé dans la nuit, les opposants ont encore défilé vendredi 
dans le centre d’Erevan, agitant des drapeaux arméniens et scandant des 
slogans anti-pouvoir.
"Le peuple doit descendre dans la rue et exprimer sa volonté pour qu’on 
évite un bain de sang et la crise", a lancé l’ex-Premier ministre Vazguen 
Manoukian, que l’opposition aimerait voir prendre la tête du gouvernement. 
Dans le cortège où la colère était palpable, Grigor Airapetian, un retraité 
de 68 ans, estimait que « le temps de Nikol est terminé ». "Tellement de jeunes 
gens ont été tués, nous avons subi une défaite militaire et la souveraineté du 
pays a été affaiblie« , a-t-il expliqué à l’AFP. »Qui respectera un pays dont le dirigeant a capitulé à l’arrachée et a été 
humilié publiquement par (le président azerbaïdjanais) Aliev ?", s’est demandé 
Astghik Manoukian, une manifestante de 32 ans.
Les protestataires se sont rendus devant le siège de la présidence puis la 
résidence du Premier ministre. A 19H30 (15H30 GMT), plus de 2.000 d’entre eux 
étaient toujours réunis devant le Parlement, certains prêts à y passer une 
deuxième nuit.


- Guerre avec l’Azerbaïdjan -

Si Nikol Pachinian s’est dit prêt à entamer des « consultations » avec 
l’opposition pour apaiser les tensions, il a aussi menacé d’arrêter tous ceux 
qui violeraient la loi.
Une figure du parti d’opposition Fédération révolutionnaire arménienne, 
Guegham Manoukian, a pour sa part martelé vendredi qu’il ne parlerait avec 
Nikol Pachinian que de sa « démission ». 
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a lui appelé 
vendredi les partisans de M. Pachinian et de l’opposition au « dialogue » pour 
préserver la « démocratie ».
Le Premier ministre arménien, arrivé au pouvoir en 2018 à la faveur d’une 
révolution pacifique, est visé par des appels à la démission depuis la défaite 
dans la guerre pour le contrôle de la région du Nagorny Karabakh, en novembre 
dernier.
A l’époque, confrontée au risque d’une débâcle, l’armée avait demandé au 
chef du gouvernement d’accepter un cessez-le-feu négocié par le président 
russe Vladimir Poutine et qui impliquait d’importantes pertes territoriales 
pour Erevan. 
Si l’essentiel de la région séparatiste arménienne du Nagorny Karabakh a 
survécu, l’Arménie a perdu la ville symbolique de Choucha, ainsi qu’un glacis 
de territoires azerbaïdjanais entourant la région. En six semaines, la guerre 
a fait environ 6.000 morts.
L’armée soutenait jusqu’à présent le Premier ministre mais l’a lâché cette 
semaine après le limogeage d’un haut-gradé ayant critiqué les déclarations de 
M. Pachinian selon lesquelles la défaite était en partie due à l’inefficacité 
d’un système d’armement russe, les lance-missiles Iskander.
L’état-major arménien a alors réclamé la démission de M. Pachinian, jugeant 
qu’il n’était « plus en mesure de prendre les décisions qui s’imposent » et 
l’accusant « d’attaques destinées à discréditer les forces armées ».
Cette déclaration n’a toutefois été suivie d’aucun mouvement de troupes 
tandis que M. Pachinian prenait la tête, mégaphone en main, d’une marche de 
sympathisants de 20.000 personnes à Erevan pour réaffirmer son pouvoir.
« L’armée (...) doit obéir au peuple et aux autorités élues », a-t-il dit 
jeudi sous les hourras de la foule.

par Ara Toranian le vendredi 26 février 2021
© armenews.com 2021



 

 

Le Sénat adopte une résolution pour la reconnaissance de la République du Haut-Karabagh

25 nov. 2020

RT France



L'Arménie s'est réjouie de la «décision historique» du Sénat français après le vote d'une résolution (non contraignante) visant à reconnaître la région du Haut-Karabagh tandis que l'Azerbaïdjan a dénoncé une «provocation». Le Sénat a demandé au gouvernement français, dans un texte voté le 25 novembre, «la reconnaissance de la République du Haut-Karabagh», région séparatiste d'Azerbaïdjan à majorité arménienne touchée par un conflit meurtrier cet automne. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a salué une «décision historique». Le ministère des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan a en revanche dénoncé une «provocation, menée par un groupe de sénateurs ouvertement pro-arméniens».

«Un exemple éclatant de l'islamophobie en France», a ajouté un conseiller en politique étrangère du président Ilham Aliyev, Hikmet Hajiyev. Un exemple éclatant de l'islamophobie en France Le projet de résolution du Sénat, qui n'a pas de valeur contraignante, a été voté par 305 voix pour, une seule contre et 30 abstentions. Il était co-signé par cinq des huit présidents de groupe : Bruno Retailleau (LR), Hervé Marseille (centriste), Patrick Kanner (PS), Eliane Assassi (CRCE à majorité communiste) et Guillaume Gontard (écologiste).

Cette reconnaissance «n'est pas seulement un symbole c'est un devoir», a souligné Patrick Kanner, alors que le président de la commission des Affaires étrangères Christian Cambon (LR) y a vu un symbole de «l'amitié et de la solidarité» de la France avec le peuple arménien.   Tout en partageant «les motivations» de la proposition de résolution, Alain Richard (RDPI à majorité En marche) a jugé qu'une reconnaissance unilatérale, «dans cette région traversée de conflits, apparaît porteuse de difficultés supplémentaires». Selon le secrétaire d'Etat Jean-Baptiste Lemoyne, elle ferait perdre à la France «toute capacité d'influence» et celle-ci «ne serait plus d'aucun secours pour ceux-là même auxquels vous voulez porter secours».

Le Sénat demande au gouvernement de «reconnaître la République du Haut-Karabagh»

L'Azerbaïdjan et l'Arménie s'accusent mutuellement de crimes de guerre durant les six semaines de combats meurtriers qui les ont opposés de fin septembre à début novembre pour le contrôle du Haut-Karabagh.

Le texte voté au Sénat «condamne l'agression militaire de l'Azerbaïdjan, menée avec l'appui des autorités turques et de mercenaires étrangers et demande le retrait immédiat» de leurs forces armées des territoires pris depuis le 27 septembre dans la région du Haut-Karabagh.

Il «invite le gouvernement à reconnaître la République du Haut-Karabagh» et à «mettre tout en œuvre pour que des discussions en vue d'un règlement négocié et durable du conflit, assurant le rétablissement des frontières définies en 1994 [...] puissent reprendre sans délai dans le cadre du Groupe de Minsk». Il lui demande de défendre «la mise en œuvre immédiate de la protection des populations par le déploiement d'une force d'interposition internationale» et d'«apporter une aide humanitaire massive aux populations civiles». Le texte invite encore le gouvernement «à demander la conduite d'une enquête internationale sur les crimes de guerre commis au Haut-Karabakh» et «à tirer toutes les conséquences diplomatiques du rôle joué par les autorités turques».

Le Haut-Karabagh fait part de sa «profonde gratitude aux sénateurs»

Bruno Retailleau, chef des sénateurs LR, a fustigé «la participation décisive et massive de la Turquie [du président turc] Erdogan, au nom d'une politique nationale islamiste». D'autres collectivités, comme les villes de Paris et Marseille ou encore les régions PACA, Île-de-France et Hauts-de-France ont également voté des résolutions similaires.

Le ministre des Affaires étrangères du Karabakh, Masis Mayilyan, a exprimé sa «profonde gratitude aux sénateurs». Dans un communiqué, le Comité de défense de la cause arménienne a aussi salué ces résolutions, qui constituent «un désaveu cinglant de la stratégie opérée par le gouvernement français qui est désormais plus que jamais isolé dans sa posture criminelle et inefficace de neutralité», de «blanc-seing en faveur de l'extermination des Arméniens du Haut-Karabagh».

Le président Emmanuel Macron a redit samedi son souhait d'une «supervision internationale» de l'accord signé le 10 novembre entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, parrainé par la Russie. Les députés LREM et les sénateurs RDPI ont déposé parallèlement leur propre projet de résolution, appelant notamment «tous les acteurs régionaux, et surtout la Turquie, à s'abstenir de toute ingérence, déclaration ou action belliqueuse».

En savoir plus sur RT France : https://francais.rt.com/france/81094-senat-adopte-resolution-pour-reconnaissance-republique-haut-karabagh

 

 

Pour Bakou, la résolution du Sénat français soutenant la république du Haut-Karabakh
n’est qu’un simple «papier» !

Dans la foulée de l'adaptation par le Sénat français ce mercredi 25 novembre d’une résolution invitant le gouvernement à reconnaître la république du Haut-Karabakh, l'assistant du Président azerbaïdjanais Hikmet Hajiyev l’a condamnée dans un commentaire à Sputnik, en qualifiant le document de simple «morceau de papier».

L'Azerbaïdjan voit l'adoption par les sénateurs français ce 25 novembre 2020 d’une résolution qui invite le gouvernement français à reconnaître la république du Haut-Karabakh comme «un pas très honteux» de la part de la France, a déclaré à Sputnik l'assistant du Président azerbaïdjanais Hikmet Hajiyev.

«Tout d'abord, nous tenons à souligner que pour l'Azerbaïdjan cette résolution n'est qu'un morceau de papier ordinaire. Ce morceau de papier, adopté au nom d'ambitions politiques étroites, ainsi que d'une violation flagrante du droit international, de la Charte des Nations unies et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, soulève de sérieuses questions, en relation avec les intentions et les activités objectives de la France à la fois en tant que pays coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE et en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies», a-t-il déclaré.

Selon lui, le gouvernement français «doit proclamer sa position officielle» condamnant cette résolution «provocatrice» et exprimer son soutien à l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan.

Conflit vieux de plusieurs décennies

Le conflit du Haut-Karabakh a éclaté en février 1988, lorsque cette région autonome principalement peuplée d'Arméniens a annoncé son intention de se séparer de la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan. Lors d’un conflit armé entre 1992 et 1994, l'Azerbaïdjan a perdu le contrôle sur le Haut-Karabakh. Depuis 1992, le règlement pacifique du conflit fait l'objet de négociations menées dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE présidé par les États-Unis, la Russie et la France.

Alors que l'Azerbaïdjan insiste sur la préservation de son intégrité territoriale, c’est l'Arménie qui protège les intérêts de la république non reconnue, le Haut-Karabakh n’étant pas partie prenante dans les négociations.

Après une reprise des combats le 27 septembre, une déclaration sur la cessation complète des hostilités dans le Haut-Karabakh a été signée le 9 novembre. Le document prévoit le passage de plusieurs régions de la république autoproclamée sous le contrôle de l'Azerbaïdjan, l’échange de prisonniers entre Erevan et Bakou ainsi que le déploiement d’un contingent russe de maintien de la paix le long de la ligne de contact et dans le couloir de Latchine reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie.

 

 

 

Michel Onfray: "Un génocide au phosphore"

Pour Michel Onfray, qui revient du Haut-Karabakh, la guerre entre Arméniens et Azéris est le "premier signe d'un grand désastre", la "continuation du génocide de 1915 par d'autres moyens".

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Publié le 20 novembre 2020

Les premiers signes du grand désastre

«Les lendemains se laissaient déjà deviner aux yeux des plus avisés des habitant de l’Empire. Un Ammien Marcellin, un Thémistios – mais ils ne sont pas nombreux à frémir aux premiers signes du grand désastre. Dans les villes, on continue de s’amuser, du moins quand on est riche. On espère les prochains jeux; on se passionne pour les courses et, s’il faut en croire Salvien, les bordels ne désemplissent pas. Bref, on vit. Ammien Marcellin déplore la légèreté ambiante dans la Rome où il achève ses jours: "Les uns mettent leur point d’honneur à posséder des voitures plus grosses qu’il n’est d’usage" (hé oui!), et d’autres des vêtements si luxueux qu’ils transpirent dessous. Pour personne la fin du monde n’est pour demain. Et pourtant…».

Lucien Jerphagnon, Histoire de la Rome antique p. 537.

Il y a une trentaine d’années, à Paris, capitale de l’élégance intellectuelle française, les clercs germanopratins s’étaient trouvé une énième occasion de joute verbale: fallait-il croire avec Francis Fukuyama, auteur de La Fin de l’histoire et le dernier homme (1992), qu’après la chute du mur de Berlin (1989) suivie par l’effondrement de l’empire soviétique (1992), le libéralisme allait enfin triompher de façon planétaire ou penser, avec Samuel Huntington, à qui l’on devait Le Choc des civilisations (1996), que nous entrions dans une ère de conflits de civilisations dont les cartes coïncident avec des religions hétérogènes et antagonistes? Faut-il s’en étonner, j’ai la faiblesse de croire que non, aux Deux Magots et au Flore on avait tranché en faveur du libéralisme triomphant et décrété qu’en nommant le mal des guerres de civilisation Huntington le créait! Dans ce beau quartier de la capitale, on réactivait cette phrase sidérante que Claude Lévi-Strauss écrit dans Tristes Tropiques : «Pour atteindre le réel, il faut d’abord écarter le vécu»! Je m’en frotte encore les yeux…

Or, le vécu, c’était, par exemple, que Salman Rushdie avait été condamné à mort par une fatwa iranienne en 1989 pour avoir écrit un roman, Les Versets sataniques, autrement dit: une fiction! Il n’y était pas même question de caricatures du Prophète mais d’un jeu verbal romanesque avec la figure majeure de l’islam. Qu’a fait l’Occident chrétien contre cette peine de mort décrétée contre un romancier coupable d’avoir fait son métier? Rien. Cette année-là fut la première d’un long chemin de croix dont nous abordons les dernières stations…

A Erevan où je suis venu interroger le réel en sollicitant le vécu, je rencontre dès le premier soir, dans un restaurant enfumé où vont et viennent des jeunes garçons en treillis, Léon Minassian, un colonel de réserve formé à la discipline de fer de l’armée secrète. Lui qui a libéré la ville de Karvadjar avec ses troupes le 1er avril 1993 n’y va pas par quatre chemins: ce qui a lieu en cette fin d’année 2020 est franchement, clairement, évidemment une guerre de civilisations.

Qu’est-ce qui a lieu ?

L’attaque du Karabakh, une terre peuplée de chrétiens arméniens qui vivent de façon pacifique dans une enclave d’Azerbaïdjan, un pays musulman, chiite pour être précis, par une armée qui effectue un djihad d’État avec des armes fournies par la Turquie, le Canada et … Israël (qui, suivant son intérêt, est alliée avec l’Azerbaïdjan qui la protège géographiquement de la menace de l’Iran). En vertu du principe que les ennemis de mes ennemis sont mes amis, Israël a doté l’Azerbaïdjan d’une technologique de pointe qui oblige à ce que l’on hésite à employer le mot de guerre. Car, la guerre, ce sont des armées qui s’opposent de façon valeureuse dans un combat et non le déclenchement d’un passage à tabac mortel du faible par le fort.

Devant sa maison détruite par une bombe larguée du ciel par un drone azéri, un vieil homme qui peine à se retenir de pleurer dit: «Mais devant cette guerre qui nous tombe du ciel, nos kalachnikovs, ce sont tout juste des bâtons… Comment voulez-vous que nous puissions nous battre?» Il n’a pas de nouvelles de son fils combattant depuis des semaines; sa fille qui venait d’acheter sa maison quatre jours plus tôt l’a vue soufflée par une bombe; sa femme pleure et ne veut pas parler. Il regarde le sol. Dans le village, les maisons sont ravagées. Les habitants sont partis. Les chiens errent. Les cochons aussi. Les rideaux ondulent doucement derrière les fenêtres aux vitres brisées. Le front est à quelques centaine de mètres. Ce vieux monsieur vouté attend, résigné: il se sait seul parce que son peuple est seul, oublié par les grandes puissances - sauf par les Russes. Les maisons brûlent et l’Europe regarde ailleurs. Les États-Unis aussi tout à leurs problèmes de bourrages d’urnes.

Certes, la France parle, son président est un larynx, mais elle ne fait rien, son chef de l’État est un cul-de-jatte. Pire, cette même France a accordé de l’aide humanitaire à égalité à l’Azerbaïdjan et à l’Arménie: la moitié pour ceux qui bombardent, la moitié pour ceux qui sont bombardés, parts égales entre le bourreau et ses victimes! La France a peur du pouvoir d’Erdogan qui a déclaré la guerre à la civilisation judéo-chrétienne et menace d’un djihad partout en Europe si elle n’obéit pas à ses diktats. En mars 2017, il dit: «Demain, aucun Européen ne pourra faire un pas dans la rue en sécurité.» La peur: voilà les raisons de ce silence.

Une conversation avec deux reporters de guerre m’apprend que des rédactions françaises refusent leurs reportages. Ils sont sur place, ils ont les textes et les photos, ils veulent même bien renoncer à être payés, ils souhaitent témoigner: pas question que ces rédactions françaises prennent le risque de déplaire. Mais à ne pas vouloir déplaire on déplait aussi, voire on déplait plus encore. Et le dictateur que l’on ménage en profite pour avancer ses pièces. Car il a un plan.

Ce plan est simple: continuer le génocide de 1915 par d’autres moyens.

On sait que ce génocide fut matriciel pour ceux qui ont suivi, notamment celui du peuple juif dont le pays arme aujourd’hui les bourreaux. On n’ignore pas non plus qu’il est nié par ceux-là même qui le soutiennent. Pour quelles raisons? des raisons théologiques: la takia. La takia est une disposition de l’islam qui autorise le mensonge dans la configuration d’un genre de djihad intellectuel: en d’autres termes, tous les moyens sont bons, mensonge compris, pour faire avancer la cause. La cause, ici, c’est l’extermination de la totalité du peuple arménien. On peut donc bien dire que le réel n’a pas eu lieu, que le génocide n’a jamais existé, que c’est une invention.

Pour quelles raisons? Le logiciel marxiste, qui ignore les religions et leurs rôles architectoniques dans les conflits, a beaucoup fait la loi en matière d’interprétation. Il continue d’ailleurs de faire des ravages dans le monde intellectuel où l’on préfère toujours écarter le vécu afin d’atteindre le réel!

Or, le vécu l’a montré et le montre à qui veut bien le voir: le génocide oppose des Turcs musulmans à des Arméniens chrétiens, les premiers voulant clairement exterminer les seconds. Il s’inscrit donc dans une guerre de civilisation telle que la pense Samuel Huntington.

J’ai souvent dit que la géologie faisait la géographie qui faisait l’Histoire. Il suffit de regarder une carte: l’Arménie fait géographiquement partie de l’Asie mais culturellement partie de l’Europe. Elle est le premier pays christianisé en 301, donc bien avant le Rome de Constantin… En ce sens elle est un point de tectonique des plaques entre l’Occident judéo-chrétien et l’Orient musulman. L’Arménie est cernée par des pays musulmans: l’Azerbaïdjan bien sûr et l’Iran, tous deux chiites, et la Turquie, sunnite. La situation géographique de l’Arménie est une situation spirituelle: d’un point de vue géomorphologique, le pays est cerné par un islam qui se fait conquérant depuis l’hégire partout où il le peut sur la planète. Ici, il le peut, donc il le veut.

Le génocide de plus d’un million d’Arméniens ne saurait se comprendre sans cette perspective. Ce génocide est la matrice de tous ceux qui ont suivi: plan de destruction massive d’un peuple, arrestations, déportations dans des wagons à bestiaux, exécutions, pendaisons, saisies des biens, villes rasées, villages incendiés, récoltes détruites, troupeaux tués, travaux forcés, cadavres abandonnés dans les fossés pendant les convois de déportés. Des Arméniens sont jetés dans des puits, précipités vivants dans des feux, noyés après avoir été dévêtus, des prêtres dénudés sont enduits de goudron et trainés dans les rues, puis mis à mort. Des mutilations sexuelles en quantité, on ne compte plus les égorgements. Des femmes envoyées dans des harems servent d’esclaves sexuelles.

Dès novembre 1915, dans Les Massacres des Arméniens, l’historien Toynbee auquel on doit le premier témoignage sur ce génocide, écrit que les catholiques, les protestants et les convertis échappent à la déportation. Des jeunes filles sont rééduquées dans des camps d’islamisation. Quand ils ne sont pas purement et simplement massacrés, les enfants sont placés dans les orphelinats et éduqués de façon musulmane. Dans 1915, le Génocide des Arméniens, Gérard Chaliand et Yves Ternon rapportent ce propos d’un employé du chemin de fer allemand de Bagdad: «Quiconque veut rester en vie est obligé d’embrasser l’Islam.» Le même employé dit que les Turcs enterrent les musulmans, pas les chrétiens. Le consul Kuckhoff de Samsoun écrit dans un rapport rédigé le 4 juillet 1915: «Il ne s’agit de rien moins que de la destruction et de l’islamisation par force de tout un peuple.» Un autre consul d’Allemagne, Von Scheubner-Richter, rédige un rapport lors de son retour à Munich le 4 décembre 1916 dans lequel il précise les objectifs des génocidaires turcs: «L’Empire turc doit être construit sur une base purement musulmane et panturque. Les habitants non-musulmans et non-turcs de l’État doivent être islamisés et turquifiés par la force, et, là où cela n’est pas possible, exterminés. Le temps actuel semble à ces Messieurs le plus propice pour la réalisation de ce plan. Le premier point de leur programme comportait la liquidation des Arméniens.» Ce programme est toujours d’actualité…

En 2020, l’attaque du Karabakh s’inscrit dans cette même logique: c’est le génocide de 1915 qui continue avec les armées sophistiquées du XXI° siècle. C’est un génocide au phosphore, un génocide aux drones qui larguent des bombes ciblées sur écrans par des Azéris dans des bases militaires à des centaines de kilomètres des populations civiles. C’est un génocide aux bombes à sous-munitions qui explosent et libèrent des charges qui, à leur tour, éclatent et projettent des éclats qui coupent chacun comme des milliers de rasoirs - ramasser un éclat de cinq centimètres c’est prendre en main un paquet de lames… C’est un génocide qui tombe du ciel en panaches de feu, en gerbes de phosphore, en pluie d’obus qui s’abattent sur des Arméniens qui n’en peuvent mais… Les civils sont dignes et fatalistes, les soldats sont courageux et valeureux, la population est debout, mais le monde les oublie…

Au monastère de Dedivank, je rencontre le père Hovhannes devant ce monument millénaire. Il a fait savoir qu’il restera sur place, quoi qu’il arrive. Un blindé russe protège désormais le lieu. Des parents font des photos de leur enfant qui pose sur le char. Des Arméniens en treillis entrent dans l’église pour déposer de petits cierges votifs jaunes. Ce sont des colosses. Ils sortent en marche arrière de l’édifice par respect pour Dieu auquel on ne tourne pas le dos comme le veut le rite de ce christianisme arménien. Puis, dans la lumière du dehors qu’ils retrouvent, ils baissent un peu la tête pour qu’on ne voie pas leurs larmes. Ils ont honoré leurs morts. Leurs morts anciens, leurs morts récents. Ils savent qu’il y aura d’autres morts à venir.

Je demande au père Hovhannes s’il pense que ce qui advient ici, entre Azéris et Arméniens, relève d’une guerre de civilisation. Il marque un temps d’arrêt, puis il me dit que non… Il observe un autre silence et ajoute: «Pour qu’il y ait une guerre de civilisations, il faut un affrontement entre deux civilisations. Or, dit-il, on ne saurait parler de civilisation pour l’islam.» Et d’argumenter: «Dans une civilisation on respecte les morts. Et les Azéris ne les respectent pas… Ils torturent, profanent les morts, les décapitent, les mutilent.» Le colonel Léon Minassian dit la même chose: des mutilations sexuelles, des femmes enceintes éventrées, des nez coupés, des langues tranchées. En Azerbaïdjan, sur les réseaux sociaux, circulent des images de torture des soldats arméniens capturés.  Là-bas, le plaisir à faire souffrir est devenu une religion d’État.

La Turquie paie des djihadistes venus de Syrie pour mener ses combats au sol. Ils égorgent les vivants, ils décapitent les morts et le gouvernement azéri leur donne, dit-on, cent euros par tête exhibée au bout d’une pique. Dans les documents photographiques du génocide, il existe des clichés de soldats turcs devant les têtes entassées des notables arméniens décapités - comme faisait Tamerlan, le turco-mongol du XIV° siècle bien connu pour les pyramides de têtes de ses ennemis non-musulmans.

Aux dernières nouvelles, la Turquie donne aux djihadistes venus combattre les Arméniens la possibilité de s’installer en Artsakh, le nom arménien du Karabakh. C’est donc très précisément la création d’un État islamique à laquelle invite le président Erdogan. On imagine que ce ne sera pas pour offrir une terre de retraite bien méritée aux décapiteurs pour leurs exactions, c’en sera plutôt leur base avancée à la porte de l’Europe pour y préparer d’autres combats.

On me dit à Stepanakert, une ville fantôme, que des hommes vêtus du treillis arménien s’adressent à des habitants dans leur langue avant de les décapiter: ce sont des djihadistes qui entrent en ville par petits groupes et qui continuent sur terre la besogne que leurs complices effectuent par drones. La ruse et la tromperie du djihadistes, la lâcheté mécanique de l’armée azérie, voilà qui, aux yeux du peuple arménien, valide la thèse qu’il ne s’agit pas d’une guerre à la loyale où les soldats s’affronteraient dans des combats afin de montrer leur valeur et le courage, mais d’expéditions punitives faites pour exterminer. C’est la suite du génocide…

A Taravard, le village est partagé entre Azéris et Arméniens. Malgré le cessez-le feu, des échanges de tirs se font entendre. Nous allons sur cette ligne où des soldats arméniens guettent l’ennemi dans des tranchées. Il campe à deux cents mètres. Ici, les Arméniens ont combattu pour reconquérir le cimetière: en Arménie, les morts sont vivants, les ancêtres sont là, on les respecte, on leur doit d’être à la hauteur, à leur hauteur. Comme Baudelaire, on estime que «les morts ont de grandes douleurs». Les douilles jonchent le sol, les armes sont pointées vers l’ennemi, dans les parois du fond même des tranchées sont creusées des cavités pour dormir, ce sont des trous qui, déjà, ressemblent à des tombes. Dans ce pays judéo-chrétien on est aussi les enfants des idées gréco-romaines. En face on tue les morts une seconde fois; ici on les respecte. C’est le combat qui oppose la cruauté de Créon à l’humanité d’Antigone.

Ici Antigone est arménienne. Et nous l’avons vue. Elle se nomme Meri. Elle est lieutenant dans l’armée arménienne et, alors que cette bataille pour le Karabakh est perdue, elle affirme qu’ils ont gagné et vont gagner. Je lui dis que, certes, ils sont courageux et valeureux mais que la victoire ne s’est pas faite à l’ancienne avec ces vertus-là dont on se moque en face, mais avec une supériorité technologique et que, leçon de l’appel du 18 juin du général de Gaulle, la reconquête ne pourrait se faire que par une force mécanique supérieure. Or, on ne voit pas quels alliés pourraient aujourd’hui entrer dans ce combat de civilisation susceptible de devenir guerre mondiale en choisissant la ligne claire d’un axe civilisationnel occidental.

Dans un sourire radieux, avec un regard gris vert qui pétille, ses longs cheveux noirs sur les épaules, elle dit qu’ils ont déjà gagné. Elle sait que, si elle devait être faite prisonnière par les Azéris, elle serait torturée, violée, puis tuée. Elle redouble de sourire et de vitalité, elle manifeste plus d’énergie encore et fait savoir qu’elle combattra jusqu’au bout de ses forces et que la dernière balle de son arme sera pour elle. C’est sa façon sublime et désespérée, tragique et fataliste, de dire qu’elle ne craint plus ni la peur ni la mort, qu’elle est déjà de toute façon de l’autre côté et que, de cet au-delà qui est son ici-bas, elle oppose une force qui est celle de son pays qui, de ce fait, ne sera jamais vaincu. C’est à pleurer de tant de grandeur d’âme et de tristesse à voir cette femme et ce peuple sans autres peuples pour les rejoindre dans leur combat de civilisation. Je me dis qu’elle doit être mariée, avoir des enfants… Un fois notre échange terminé, elle rejoint un homme armé et en treillis: c’est son compagnon. Ils partent tous les deux dans les rues de la ville, ils portent l’Arménie sur leurs épaules, elles ont puissantes comme celles d’Atlas. Mais cela ne saurait suffire.

Pour l’heure, ce sont les Russes qui, à la façon du plaideur de La Fontaine, ont gelé la guerre. Ils se sont intercalés entre les Azéris et les Arméniens pour protéger ces derniers d’un carnage annoncé. Sur le corridor qui conduit d’Erevan au Karabakh, ils sont là: de jeunes colosses armés jusqu’aux dents, le poignard sur la poitrine, facile à empoigner, l’arme lourde à la main, ils sont aux check-points où nous montrons nos laissez-passer et nos passeports, ils sont dans des tanks dont certains sont recouverts de filets de camouflages et d’autres cachés dans des ruines de bâtiments, ils créent des chicanes de pierre dans les barrages, ils sont au monastère de Dedivank qu’ils protègent d’un vandalisme annoncé, ils contrôlent la terre et le ciel d’Arménie.

La France a beau présenter Poutine dans les médias maastrichtiens comme un ennemi parce qu’il se rit des signes de notre décadence et n’y souscrit pas, c’est lui qui s’active en rempart de la civilisation chrétienne contre le désir impérialiste planétaire de l’islam conquérant. Certes, il n’est pas un démocrate au sens où l’entendent ceux pour qui la démocratie c’est seulement le pouvoir du capital. Mais, lui absent, c’est l’Arménie rayée de la carte, le Karabakh tenu par des djihadistes, un État islamique aux portes de l’Europe. Pour nous défendre de cette menace djihadiste, c’est donc soit le poignard russe soit les bougies françaises, soit les chars de Moscou soit les peluches de Hollande ou de Macron. Poutine, lui, n’est pas du genre à se faire tatouer sur le biceps: «Vous n’aurez pas ma haine.» Les djihadistes génocidaires ne sont pas gens à s’effrayer de bougies et de peluches. Si le COVID a été présenté de façon martiale et répétée comme une guerre par le président de la république française, quand verra-t-il qu’une autre se profile en regard de laquelle le virus ne ferait pas le poids? Oui, quand ?

Car ce qui se passe en Arménie est notre guerre. Je n’ai pas le tropisme de l’esthète qui me ferait courir les champs de bataille du monde entier pour m’y faire photographier. J’ai voulu venir dans ce pays martyr parce que c’est ici la première bataille perdue d’une guerre de civilisation qui a été déclarée à l’Occident judéo-chrétien et à ses valeurs - pour faire court, disons: à la liberté de croire ou de ne pas croire en Dieu et de vivre selon cette liberté. Je suis venu pour voir et témoigner; j’ai vu et je témoigne.

L’ambassadeur de France en Arménie, me dit-on, a pesté contre ma venue sous prétexte que, pendant mon séjour, je ferai de la politique. Mais lui, n’en fait-il pas? Et si oui, laquelle? Veut-il bien nous dire qu’on sache enfin? Voir et témoigner, c’est donc ce que la France ne souhaiterait pas? Pour quelles étranges raisons? La réponse est simple: par peur de déplaire à Erdogan qui s’interroge sur la santé mentale d’Emmanuel Macron. Peut-on mieux dire à quel degré de soumission, de dhimmitude, nous sommes déjà parvenus?

Car cette guerre de civilisation se mène sur le territoire français depuis des années. Le dernier à avoir pensé le destin de la France dans une perspective civilisationnelle c’était le général de Gaulle en étroite compagnie avec André Malraux qui a écrit sur ce sujet des pages admirables et trop peu connues. Autant dire que, depuis 1969 et son retrait de la vie publique, Charles de Gaulle n’a pas eu de successeur. Il a même eu des adversaires dont les pires sont ceux qui s’en sont souvent réclamé pour mieux détruire son œuvre.

Si la France ne fait rien et laisse mourir ce peuple, si elle ne prend pas l’initiative gaullienne d’aider les Arméniens seuls et dignes, si elle ne travaille pas en Europe au moins à constituer un front occidental capable d’opposer une force à une force qui veut notre mort,  si elle continue à allumer des bougies et à déposer des peluches et des vers de mirliton sur les lieux mêmes où ce combat est menée chez nous, si elle persiste à répondre à la guerre qui nous est déclarée avec des proclamations d’amour onctueuses, des génuflexions, des demandes de pardon, de la résipiscence et du repentir, de la contrition et du remords, alors les Arméniens sont morts, et nous aussi, après, juste après, le temps venu de notre fin programmée par certains qui ne s’en cachent pas.

Michel Onfray

 

 

 

 

Haut-Karabagh : La Turquie y installe déjà des djihadistes syriens à la place des Arméniens chassés

 

par PETINOS 
lundi 23 novembre 2020

Agoravox

L'Observatoire syrien des Droits de l’homme révèle que la Turquie offre à deux factions de djihadistes syriens « Sultan Murad » et « Suleiman Shah » la possibilité d'aller s'installer en Artsakh. Le directeur de l'Observatoire, Rami Abd al-Rahman, souligne que cette offre n'a été formulée qu'aux familles d'origine turkmène, dont la Turquie considère qu'il s'agit des terres ancestrales.

Pour rappel, plus de 4000 mercenaires djihadistes ont été envoyés par la Turquie pour combattre en Azerbaïdjan, après avoir recrutés dans les territoires contrôlés par la Turquie au Nord de la Syrie et avoir été entraînés dans des camps en Turquie.

La Turquie est coutumière de cette politique de nettoyage ethnique et de manipulation démographique. L’ingénierie démographique fait partie de l’arsenal turc depuis des millénaires, perdure durant la fondation de la République turque par Atatürk et se poursuit dans les années récentes. Les éliminations génocidaires successives des Arméniens, des Grecs pontiques, des Grecs du reste de l’Asie Mineure, des Chrétiens orientaux, etc, sont là pour nous le rappeler.

Plus récemment, la Turquie a procédé à la colonisation méthodique de la partie nord de Chypre qu’elle occupe illégalement depuis 1974. Lors de l’invasion de cette année-là, elle a chassé tous les habitants chypriotes grecs de la région (environ 200 000) personnes. Depuis, elle a amené et installé à leur place des colons turcs (environ 200 000) contrôlant ainsi la volonté des Chypriotes turcs devenus minoritaires par rapport aux colons. Cette politique a pour objectif de rendre irréversible l’occupation.

Encore plus récemment, la Turquie a appliqué la même méthode dans le canton d’Afrine situé au nord de la Syrie, qu’elle occupe depuis le début de 2018. Elle a chassé les habitants Kurdes, les remplaçant par des Arabes syriens, sunnites.

Aujourd’hui, deux semaines seulement après le cessez-le-feu en Artsakh (Haut-Karabagh), la Turquie applique la même méthode d’occupation de l’espace, en y installant des colons. Il est évident que ces colons se battront pour y rester, avec le soutien de la Turquie.

Juste pour rappel, la brigade Sultan Murad a été créée en 2013. Elle est issue d'un groupe rebelle turkmène disparu depuis, Jabhat Ahfad al-Sultan[1]. Elle est commandée par le colonel Ahmed Othman qui a fait défection de l'armée syrienne en 2012. Ce groupe rebelle recrute parmi les Turkmènes du nord de la Syrie, surtout dans la province d'Alep, très présents dans la région côtière de cette province. Ils sont affidés à la Turquie qui les a armés et soutenus depuis le début den la crise syrienne.

La Brigade Suleiman Shah est également une milice syrienne turkmène qui arbore le nom du premier sultan ottoman au XIVème siècle.

Ces deux milices faisant partie de l’ANS (Armée Nationale Syrienne, opposée à Assad) ont été en première ligne des offensives contre les Kurdes à Afrine, en janvier 2018, puis contre le nord-est de la Syrie, en octobre 2019[2].

Aussi, à la fin 2019, ces miliciens ont été recrutés par Ankara et envoyés en Libye pour y combattre, sous l’égide de la Turquie, l’armée du maréchal Haftar, progressivement refoulée de l’ouest du pays.

Il s’agit d’une externalisation de la guerre en quelque sorte ; la Turquie recrute des mercenaires, préservant ainsi la vie de ses soldats. En même temps, ces mercenaires sont fanatisés et prêts à tout pour faire avancer leurs croyances obscurantistes en se faisant en même temps, « une place au soleil », si je puis dire.

Le recrutement des mercenaires syriens se fait par le biais de leur milice de rattachement, qui leur facilite un contrat « privé » avec une société de sécurité, paravent des services turcs. Les candidats sont nombreux pour une solde dix fois supérieure à celle touchée en Syrie. Les mercenaires sont généralement acheminés par des vols civils, avant d’être affectés à des fronts très exposés, où au moins 5% d’entre eux sont tués[3].

 

 

 

 

Les dures leçons du conflit du Nagorno Kara Bagh

 

Le conflit du Nagorno Kara Bagh a exclu les diplomaties US et européenne des affaires du Caucase et ce dernier demeure plus que jamais sous le contrôle de deux puissances montantes: la Russie et la Turquie.

La diaspora arménienne, notamment celle disséminée en France et dont l’influence sur les réseaux politiques souterrains de ce pays est souvent sur-estimée, a démontré sa déconnexion totale avec les réalités arméniennes et la géopolitique de ce pays. Il ne suffit pas que six mille français d’origine arménienne (dix mille selon d’autres sources mais ce chiffre semble exagéré) rejoignent les forces armées arméniennes en tant que volontaires de dernière minute pour inverser le cours d’un conflit auquel l’Azerbaïdjan n’a jamais cessé de se préparer et d’accumuler armes et munitions.

Avant même le début de ce conflit, l’armée azérie s’est assuré d’une écrasante supériorité numérique sur les forces arméniennes du Kara Bagh tout en dissimulant ses intentions réelles jusqu’à la dernière minute. Cela explique la capacité des forces azéris à se concentrer des troupes en nombre supérieur sur n’importe quel point d’attaque durant les quarante jours du conflit. Les troupes azéris étaient mieux armées mais surtout mieux commandées grâce à un nouveau système de commandement plus agile influencé par la nouvelle organisation des forces armées turques sur un modèle inspiré des dernières techniques du management de combat élaborées par les israéliens. Mais cet élément seul ne garantit pas la victoire dans un conflit aussi complexe que celui du Nagorno-Kara Bagh; les officiers azéris se sont montrés bien plus motivés que leurs homologues arméniens. Ces derniers n’ont cependant pas manqué de courage mais le courage seul n’est plus un facteur déterminant dans la conduite des guerres depuis le déclin de la chevalerie et l’apparition des armes à feu. 

Une des caractéristiques de ce conflit est l’usage intensif par l’Azerbaïdjan de drones d’attaque comme le fameux Bayraktar TB-2 de fabrication turque mais également des drones kamikazes comme les Harop et Skystriker de fabrication israélienne. On notera également l’usage par des membres des forces spéciales turques « embedded » ou attachés à certaines unités d’élites azéris du drone kamikaze Kargu, une sorte de quadricopter muni de senseurs de haute précision et d’une charge explosive. 

L’incapacité de l’armée arménienne à faire face à la menace posée par les drones adverses semble incompréhensible en regard des succès remportés par les drones turcs Bayraktar TB-2 en Syrie et plus spectaculairement en Libye. Ce manque d’anticipation ou prise en compte d’un nouveau élément dans le champ de bataille par les stratèges arméniens dénote soit une prise à la légère de la menace, soit une rigidité de la réflexion traduisant un conservatisme institutionnel résistant aux changements. 

Quelle que soit la cause d’une telle carence, elle permit aux Azéris et à leurs alliés turcs de mener une guerre à coût limitée puisque l’usage de drones kamikazes permet une reconnaissance du théâtre tactique avant la destruction d’un système d’arme ennemis bien plus onéreux que le coût de sa fabrication, d’acquisition, de maintenance et de préparation. Le président de l’Azerbaïdjan est allé jusqu’à affirmer que les drones de ses forces armées ont détruit l’équivalent d’un milliard de dollars US en systèmes d’armes arméniens. 

Indubitablement, un simple drone permet d’effectuer des missions autrefois allouées à des avions de combat et des hélicoptères d’attaques onéreux. Dans le cas du conflit du Nagorno Kara Bagh, les drones Bayraktar TB-2 et les drones kamikazes ont réussi à détruire des pièces d’artillerie, des chars de bataille lourds et même des portes de commandement mobiles. C’est d’autant plus remarquable que cette mission est menée par un drone équipés de munitions de moindre puissance que les missiles Air-Sol utilisés traditionnellement par des vecteurs traditionnels. Autre facteur d’importance, outre son coût peu onéreux par rapport à un hélicoptère d’attaque ou un avion d’attaque au sol, un drone a une signature infra-rouge inférieure, ne peut être détecté par les radars qu’à une très courte distance (et donc toujours tard), est fabriqué en matériaux composites ( et très peu de pièces en métal). La communication par satellite avec de tels vecteurs est le seul point faible de ce dispositif mais les récents développement en matière de canaux de communication par satellite cryptés et hautement dirigés rendent le piratage ou du moins le brouillage des drones aléatoires si l’on dispose par de puissantes contre contre-mesures électroniques. 

Plus que les drones d’attaque, c’est les tactiques y afférentes utilisées par les turcs et les azéris qui posent un problème majeur pour les systèmes de défense aériennes adverses. Que ce soit en Libye ou au Nagorno Kara Bagh, les drones turcs ont démontré leur formidable capacité à cibler des lanceurs mobiles de missiles balistiques (Un système R-17 Elbrus/Scud B détruit et dont les débris ont été filmés par une équipe de la BBC britannique*), des sites de lancement de missiles SAM et même des systèmes mobiles Pantsir S-1 isolés (Libye). Le cas des drones kamikazes est encore plus problématique puisqu’aucune armée au monde ne dispose actuellement de contre-mesures à 100% efficaces face à ce genre de menace. Paradoxalement, ce genre de menace donne une seconde vie à des systèmes de DCA anciens ou obsolètes pour la défense aérienne car il ne fait aucun doute que dans le cas de figure ou l’usage des drones kamikaze va se généraliser à très court terme, chaque unité, chaque véhicule terrestre devra se transformer en une arme anti-aérienne capable de créer un nuage de projectiles afin d’arrêter les drones kamikazes, d’autant plus qu’ils vont certainement être utilisés en essaim avec un niveau minimal d’intelligence artificielle. 

Cette guerre a renforcé la montée en puissance de la Turquie, le renforcement d’un sentiment de pan-turkisme que l’on croyait en veilleuse mais surtout démontré qu’un conflit bloqué à jeu de sommes nulles pouvait se résoudre par la force brute sans le recours à une diplomatie multilatérale très lente, toujours biaisée et totalement inéfficace. Bakou a observé le tropisme anti-russe du Premier ministre arménien et a décidé d’agir. Les russes ont toutefois sauvé l’Arménie de deux désastres assurés: 1. Ils ont sauvé le peu qui reste de l’Artsakh ou l’enclave arménienne dans le Nagorno Kara Bagh même si le déploiement parallèle de forces (de maintien de la paix ) turques, une provision non prévue dans l’Accord de cessez-le-feu supervisé par Moscou, rend la survie de cette enclave assez problématique dans les années à venir; 2. Moscou a évité à l’Arménie un début d’invasion sur son propre territoire car une victoire totale de l’Azerbaïdjan au Nagorno Kara Bagh et la déroute militaire arménienne laissaient la voie libre à une telle éventualité.

D’un certain point de vue objectif, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a joué la carte occidentale au détriment de Moscou et s’est retrouvé doublement piégé: non seulement l’Occident ne lui a été d’aucun secours mais il s’est aliéné la Russie sans pouvoir marquer le moindre point sur le terrain. Au contraire, il a failli faire envahir son pays et se retrouve in fine sous tutelle russe. Pachinian n’est pas le seul responsable de cette débâcle. Cest l’ensemble des élites arméniennes pro-occidentales ou influencés par des réseaux occidentaux qui ont mené leur pays à une impasse stratégique totale. 

Strategika 51 

23 novembre 2020

 


 

 

 

 

Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou et une importante délégation russe en Arménie demain


Une délégation russe emmenée par Sergueï Lavrov le chef de la diplomatie russe et Sergueï Choïgou le ministre russe de la Défense se rendra prochainement à Erévan et Bakou a indiqué à l’agence TASS le ministère russe des Affaires étrangères.
Un peu plus tôt Maria Zakharova la porte-parole de la diplomatie russe avait indiqué que Moscou était au sujet du Haut-Karabagh en lien régulier « à tous les niveaux » avec ses partenaires.
La délégation russe qui se rendra en Arménie et en Azerbaïdjan outre les deux ministres sera composée de hautes personnalités politiques et de l’administration de la Russie. La délégation pourrait venir à Erévan demain samedi 21 novembre avant de partir vers Bakou.

par Krikor Amirzaya, le vendredi 20 novembre 2020

Armenews

 

 

 

Débarquement surprise des Russes dans le Haut-Karabakh;
l'axe US/Israël/OTAN est mis échec et mat 

 

PRESSTV - Tuesday, 10 November 2020

 

Silence radio à Ankara : ces quelques 2000 soldats russes que Poutine a commencé à déployer dès le mardi 10 novembre à minuit, le long de la ligne de contact dans le Haut-Karabakh, soit dans la stratégique localité de Lachin, avec leurs 90 véhicules blindés et 380 équipements militaires,alors qu'ils quittent la Russie après être arrivés sur place à bord d'un avion IL-76 en provenance de l'aérodrome d'Oulianovsk, cela fait sans doute écho à ces trois bataillons blindés, ces dizaines de forces commandos et ces 500 équipements militaires que l'Iran a placé ces deux dernières semaines et à un rythme régulier sur ses frontières avec l'Arménie que contrôle désormais la République et d’Azerbaïdjan. 

Au fait, cette trêve que Poutine a fait signer un peu à la cosaque au Sorosien Pachinien et à l'Otanien Aleiv sous les yeux ahuris d'un Ankara qui s'apprêtait après la prise de Choucha, d'aller droit vers Stepanokert, donne bien à penser que l'axe Russie/Résistance attendait son heure avant de réagir pour couper l'aile à l'élan caucasien du Sultan et de ses soutiens israélo-américains. Le "foutoir" électoral US et la guerre des vautours au sein de l'administration US aidant, la Russie vient donc de s'emparer  militairement du coeur battant du projet caucasien de l'axe US israélien et ce, suivant les termes de la trêve qu'Aliev a qualifiée de capitulation militaire de l'Arménie, pour une durée de cinq ans.

Cela veut dire que l'éventuel successeur démocrate de Trump, si ce dernier lâchait prise, à qui les experts reconnaissent une mission, celle d'allumer la mèche des guerres "croisées" aux portes de l'Iran, de la Russie et de la Chine, se trouverait pour les 5 années à venir et de manière renouvelable nez à nez avec l'ours russe. Pas brillant brillant pour un Sultan qui a du se retirer ces 15 derniers jours et sous l'effet conjugué des missiles Iskandar russes et des missiles tactiques Fateh-110 iraniens de trois des cinquante "poste d’observation" que les mercenaires pro Turquie occupaient dans le nord ouest syrien depuis trois ans et où ils ont même créé un "pool d'exportation de terroristes" :

 Morek, dans la campagne sud d'Idlib, Sher Magher au nord est de Hama et enfin Qabtan Al-Jabal dans l'ouest d'Alep ont ainsi été abandonnées coup sur coup à l'armée syrienne et ses alliés qui ont su merveilleusement contrer l'afflux des terroristes d'Idlib vers le Haut-Karabakh et empêcher un remake à la syrienne et à la libyenne au Caucase sud et en outre y rétablir une liaison ferroviaire Hama-Alep, façon d'accélérer l'expulsion des occupants otaniens. 

Lundi 9 novembre et pour la première fois depuis le début du conflit made in US/OTAN/Israël dans le Haut-Karabakh, le numéro deux du centre de commandement de la DCA iranienne, le général Rahim Zadeh a très clairement affirmé que les chasseurs et les avions de combat turcs, largement impliqués dans des combats contre l'Arménie, n'auraient aucune chance de survivre s'ils s'aventurait dans le ciel iranien. Il renvoyait en effet aux informations selon lesquelles les avions turcs largement pris à partie avaient remplacé les drones "Bayraktar" que les "médias mainstream" avaient cherché à présenter comme les vainqueurs de guerre. La mise en garde a du pousser Aliev à se dresser au moins momentanément contre les diktats d'Ankara, transmis par le duo Akkar ( ministre de la Défense)-Cavusoglu (MAE) présent à Bakou, surtout que selon des sources informées, une fronde commençait à s'élargir au sein de l'armée azerbaïdjanaise littéralement hostile au commandement turco-takfiriste des opérations face à l'occupation arménienne. Aliev aurait même échappé à une tentative de coup d'État menée par cette frange de l'armée qui ne supporte les ordres des hordes takfiristes venus d'Idlib

Ce qui ne serait probablement pas le cas de Pachiniyan à qui la Russie et l'Iran reprochent ses flirts avec Israël et ses liens étroits avec l'OTAN. Depuis ce matin, des manifestations anti Pachiniyan se déroulent devant l’immeuble du Premier ministre, contre l’accord de cessez-le-feu et les mensonges éhontés de l'homme de l'OTAN à Erevan. L'opposition l'appelle à la démission.

Signe que les choses ne se déroulent pas dans le sens souhaité par le Sultan et ses paires américains et israéliens, un hélicoptère Mi-24 de l'armée russe qui fournissait une couverture pour le convoi militaire russe et qui se dirigeant vers Gyumri a été visé et abattu, quelques heures après l'annonce de la trêve. L'attaque a eu lieu dans le ciel de l'Arménie et Bakou l'a rapidement revendiqué.  L'équipage ne s'attendait pas à une attaque du territoire adjacent de Nakhitchevan (territoire autonome de l'Azerbaïdjan). Pour autant, l'engin a été lancé par un MANPAD. les Russes n'ont pas été dupes. Deux missiles balistiques ont été tirés dans la foulée contre la capitale azerbaïdjanaise. Plus de deux mois de guerre et des centaines de morts de part et d'autre, Pachiniayn sur le point de départ et Aliev et Erdogan ligotés par les Russes.

Aussi bien Moscou et Téhéran avaient parlé des "rubicon" à ne pas franchir. Il est très probable que ces «lignes rouges» comprenaient la prise de Choucha, la prise de la frontière entre le Haut-Karabakh et l'Iran par les forces azerbaïdjanaises et partant la menace imminente d'un assaut féroce contre Stepanakert  avec en toile de fond des milliers de réfugiés arméniens et l'émergence d'un couloir terroriste aux portes de l'Iran et de la Russie. Or ce qui vient de se passer, marque un changement radical des paramètres du conflit au détriment de l'axe US/Israël. La preuve, Moscou vient d'annoncer que seuls les "forces russes de maintien de la paix" seront déployées dans le Haut-Karabakh. Le méga dilemme pour le Sultan : que faire des terroristes transférés depuis Idlib? Soit les laisser périr sous les bombes russes dans le Caucase-Sud soit les faire infiltrer à nouveau à Idlib et là encore les laisser périr sous les bombes et missiles syriens, iraniens et russes... 

 

 

Haut-Karabakh : l'Arménie et l'Azerbaïdjan signent
un accord de "cessez-le-feu total" sous l'égide de la Russie

 

Le contenu de l'accord, signé pour mettre fin à six semaines de combats dans cette zone disputée, n'est pas encore connu.

Article rédigé par 
France Télévisions
Publié le 10/11/2020

 

 

Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a annoncé tard lundi 9 novembre avoir signé avec les dirigeants azerbaïdjanais et russe un accord de cessation des combats dans le Haut-Karabakh, après plus d'un mois d'affrontements meurtriers dans l'enclave séparatiste. "Le 9 novembre, le président de l'Azerbaïdjan [Ilham Aliev], le Premier ministre de l'Arménie [Nikol] Pashinyan et le président de la fédération de Russie ont signé une déclaration annonçant un cessez-le-feu total et la fin de toutes les actions militaires dans la zone du conflit du Haut-Karabakh à partir de minuit le 10 novembre heure de Moscou", a dans la foulée confirmé Vladimir Poutine, selon une déclaration diffusée dans la nuit de lundi à mardi aux médias.

Le président russe a ajouté que des soldats de maintien de la paix seraient déployés, selon l'agence Interfax. Aucun commentaire officiel n'a pour le moment été effectué par l'Azerbaïdjan, et le détail du contenu de l'accord n'est pour l'heure pas connu.

Une initiative "incroyablement douloureuse" pour Erevan

Dans un communiqué posté dans la nuit sur sa page Facebook, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a confirmé avoir "signé une déclaration avec les présidents de Russie et d'Azerbaïdjan sur la fin de la guerre au Karabakh", qualifiant cette initiative "d'incroyablement douloureuse pour [lui] et pour [son] peuple".

Cela n'est pas une victoire, mais il n'y a pas de défaite tant que l'on ne se considère pas soi-même battu (...) Cela doit marquer le début d'une nouvelle ère pour notre unité nationale.

Nikol Pashinyan, Premier ministre arménien 

sur Facebook

Chers compatriotes, sœurs et frères.

J 'ai personnellement pris une décision très dure pour moi et pour nous tous.

J'ai signé une déclaration sur la fin de la guerre du Karabakh avec les présidents russes et azerbaïdjanais à partir de 01.00 heures.

Le texte de la déclaration qui a déjà été publiée est incroyablement douloureux pour moi et notre peuple.

J 'ai pris cette décision à la suite d'une analyse approfondie de la situation militaire et d'une appréciation des personnes qui ont la meilleure possession de la situation. Aussi basé sur la croyance que c'est la meilleure solution dans la situation créée. Je vais écrire un message à ce sujet dans les jours à venir.
Ce n'est pas une victoire, mais il n'y a pas de défaite tant que vous ne vous connaissez pas. Nous ne nous connaitrons jamais nous-mêmes et cela devrait être le début de notre unité nationale, l'ère de la renaissance.
Nous devons analyser nos années d'indépendance pour planifier notre avenir et ne pas répéter les erreurs du passé.
Je m'agenouille devant toutes nos victimes. Je m'incline devant tous nos soldats, tueurs, généraux, bénévoles qui ont protégé et protégé leur patrie de leur vie. Ils ont sauvé Artsakh par leurs personnalités.

Nous nous sommes battus jusqu'à la fin. Et nous allons gagner. Artsakh est debout.

 

Vive l'Arménie. Vive l'Artsakh

 

Cette annonce fait suite à six semaines de lourds combats dans l'enclave et aux avancées des troupes azerbaïdjanaises. Bakou a revendiqué lundi la prise de la deuxième plus importante ville de la zone.

Commentaires

FarouestIl y a 5 heures

Les Arméniens sont perdants: ils perdent du territoire autour du Haut-Karabakh, plus le couloir créé au bénéfice des Azéris qui va prendre sur le sud de l'Arménie. Ou je me trompe ?

AleksandrovIl y a 5 heures

je viens de lire les modalités de l'accord signé.  les arméniens restent aux karabakh  mais ils doivent rendre les territoires qui entourent le Karabakh . Le couloir le Latchin restera ouvert pour que les arméniens puissent circuler du Karabakh à l'Arménie  et l'Arménie en échange doit laisser une route sécurisée pour les azéris puissent aller en voiture rejoindre Nakhitcevan. Le tout sous controle de l Armée Russe.

 


 

 

Le texte de l’accord entre l’Arménie, la Russie et l’Azerbaïdjan


Nous, le Président de la République d’Azerbaïdjan I. G. Aliyev, le Premier Ministre de la République d’Arménie Nikolai Pashinyan et le Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine annonçons ce qui suit :

1. Un cessez-le-feu complet et toutes les hostilités dans la zone de conflit du Haut-Karabakh sont annoncés à partir de 00h00, heure de Moscou, le 10 novembre 2020.

La République d’Azerbaïdjan et la République d’Arménie, ci-après dénommée les Parties, s’arrêtent à leurs positions.

2. La région d’Agdam et les territoires détenus par la partie arménienne dans la région de Gazakh de la République d’Azerbaïdjan seront restitués à la partie azerbaïdjanaise au 20 novembre 2020.

3. Le long de la ligne de contact au Haut-Karabakh et le long du couloir de Lachin, un contingent de maintien de la paix de la Fédération de Russie est déployé, composé de 1 960 militaires avec des armes légères, 90 véhicules de transport de troupes blindés, 380 unités d’automobiles et du matériel spécial.

4. Le contingent de maintien de la paix de la Fédération de Russie est déployé parallèlement au retrait des forces armées arméniennes. La durée du séjour du contingent de maintien de la paix de la Fédération de Russie est de 5 ans avec prorogation automatique pour les prochaines périodes de 5 ans, si aucune des parties ne déclare 6 mois avant l’expiration de la période d’intention de mettre fin à l’application de cette disposition.

5. Afin d’accroître l’efficacité du contrôle de l’application des accords par les Parties au conflit, un centre de maintien de la paix est en cours de déploiement pour contrôler le cessez-le-feu.

6. La République d’Arménie rendra la région de Kelbajar à la République d’Azerbaïdjan d’ici le 15 novembre 2020 et la région de Lachin d’ici le 1er décembre 2020, tout en laissant derrière elle le couloir de Lachin (5 km de large), qui assurera la connexion du Haut-Karabakh avec l’Arménie sans affecter en même temps la ville de Shusha.

Par accord des Parties, dans les trois prochaines années, un plan pour la construction d’une nouvelle route de circulation le long du corridor de Lachin sera déterminé, assurant la communication entre Stepanakert et l’Arménie, avec le redéploiement ultérieur du contingent russe de maintien de la paix pour protéger cette route.

La République d’Azerbaïdjan garantit la sécurité routière le long du corridor Lachin des citoyens, des véhicules et des marchandises dans les deux sens.

7. Les personnes déplacées et les réfugiés rentrent sur le territoire du Haut-Karabakh et dans les zones adjacentes sous le contrôle du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

8. L’échange de prisonniers de guerre et autres détenus et corps des défunts est effectué.

9. Toutes les liaisons économiques et de transport dans la région sont débloquées. La République d’Arménie assure des liaisons de transport entre les régions occidentales de la République d’Azerbaïdjan et la République autonome du Nakhitchevan afin d’organiser la libre circulation des citoyens, des véhicules et des marchandises dans les deux sens. Le contrôle des transports est exercé par les organes du service des gardes-frontières du FSB de Russie.

Par accord des parties, la construction de nouvelles communications de transport reliant la République autonome du Nakhitchevan aux régions occidentales de l’Azerbaïdjan sera assurée.

Novembre 2020

Le président
la République d’Azerbaïdjan
Premier ministre
République d’Arménie
Le président de la
Fédération Russe

 


 

Les forêts brûlent presque sur toute la longueur de la route Stepanakert-Martuni


Les forêts brûlent presque sur toute la longueur de la route Stepanakert-Martuni en raison de l’utilisation par l’Azerbaïdjan de munitions au phosphore

par Stéphane le lundi 2 novembre 2020

Armenews


 

 

Haut Karabakh : l’Europe assiste muette et complice à un

nouveau génocide des Arméniens 

Publié le 3 novembre 2020 in Front populairre

https://frontpopulaire.fr

 

C’est un combat inéquitable qui se poursuit depuis plus d'un mois. Et un massacre progressif des populations arméniennes qui se joue dans cette partie du monde, loin des yeux, loin du cœur qui n’a aucune place dans une diplomatie internationale totalement muette sur le sujet. Les Arméniens d'Artsakh (Haut Karabakh en Arménien, 150.000 habitants) sont attaqués par une alliance de 90 millions d’Azéris, de mercenaires djihadistes syriens et libyens, soldats pakistanais, financés par la Turquie... Ces Arméniens sont évidemment soutenus par l’Arménie mais sa population (à peine 3 millions d’habitants) et son armée faite de civils qui portent les armes - des professeurs, des commerçants, chauffeurs, musiciens, étudiants d’universités, vignerons, etc. - ne font guère le poids face au rouleau compresseur turco-azéri.

Que fait la France ? Rien ou si peu (quelques incantations macroniennes sans aucune portée, ni fermeté...)

Que fait l’Union Européenne ? Rien, sous l’influence des Allemands qui regimbent à dénoncer le crime turc, tant Merkel redoute les heurts à l’intérieur même de ses frontières avec ses ressortissants. Ou plutôt si, l’aumône : 400 000 euros d’aide humanitaire.

Que font les États-Unis ? Rien, embringués dans des élections disputées comme jamais.

Que fait l’ONU ? Rien... Pas même une remontrance ! On croit rêver, sauf à entendre que l’institution vient de nommer de Ayse Cihab Sultanoglu, Turc, au poste de représentant aux discussions de Genève.

Que fait la Russie ? Rien... Poutine observe du coin de l’œil, et ne se sent pas d’engager ses troupes ou de l’armement aux côtés de ce petit pays dont il n’apprécie guère le président arrivé à sa tête par une révolution de velours.

Alors quoi ? Faut-il laisser massacrer les populations chrétiennes de cette partie du monde au motif qu’ils ne sont pas installés sur des gazoducs, des intérêts pétroliers ou riches de matières premières rares ? Massacrés par une armée bigarrée de Djihadistes, mercenaires payés 2 000 dollars par les Aziris pour tuer, et qui touchent une prime de 100$ pour toute « gorge d’Arménien tranchée »...

Comment nos nations européennes, dont on voit que ce combat les concerne tant elles sont aussi attaquées par un islamisme conquérant, acceptent-elles de fermer les yeux et de jeter aux oubliettes le Haut Karabakh ? Le déshonneur est total.

Nous l’avons déjà écrit ici, le conflit est ancien et le territoire du Haut Karabakh, historiquement arménien, a voté pour son autodétermination disputée depuis les années 90.

Le retour des flammes et des canons a démarré fin septembre. L’escalade n’a cessé. Toutes les infrastructures civiles sont touchées et il y a une véritable menace de génocide. L’utilisation inédite et massive de drones de combat y sème la terreur parmi la population. Israël a livré ces armes dernier cri, terriblement meurtrières, à l’Azerbaïdjan, tout occupé par l’idée de ne pas lâcher son allié Azeri qui lui ouvre son territoire pour tenir sous la menace l’Iran. Avec l’aide de conseillers turcs, l’armée azéri n’hésite pas à les utiliser sur les soldats comme sur les civils. Jamais sur les champs de bataille on a vu autant de ces robots tueurs invisibles qui patrouillent à très haute altitude. Ils repèrent n’importe quelle présence ou objectif pour lesquels ils sont programmés et plongent sur leur cible en ne leur laissant aucune chance. Ils ont déjà tué et blessé des milliers de personnes...

A un moment, quand les canons se seront tus, il faudra penser la question de la légalité de ces armes nouvelles au regard du droit de la guerre. Et les pays qui les livrent à l’Azerbaïdjan devront rendre des comptes. On savait Erdogan hors la loi. Mais la coopération militaire discrète d’Israël avec le régime dictatorial de Bakou est tout aussi inacceptable.

Mais la liste des fournisseurs d’armes de l'Azerbaïdjan ne s’arrête évidemment pas à la Turquie et Israël. Les cyniques aux mains sales se comptent sur les doigts des deux mains. Des missiles balistiques LORA, des mortiers Spear-Mk.2, des roquettes antichars Spike-ER, des drones de surveillance Hermes-900, des munitions flottantes autonomes à longue portée Sky-Striker et des radars avancés Sky-Capture (EL/M-2106-ATAR) d'Israël certes ; mais aussi le complexe de missiles tactiques Polonez, les obusiers 2A36-Giatsint-B et le système de guerre électronique Groza-S du Belarus ; le système antidrone İHTAR et les missiles de croisière SOM-B1 de la Turquie ; les fusils de sniper anti-matériel NTW-20 d'Afrique du Sud ; et les véhicules de combat modernisés BTR-82A de Russie encore.

En plus d'investir dans son industrie militaire nationale, l'Azerbaïdjan a diversifié ses marchés de matériel lourd en passant de fournisseurs dominants à des pays européens et asiatiques. Parmi les nouveaux fournisseurs, on trouve des obusiers automoteurs DANA et des lance-roquettes multiples RM-70 de fabrication tchèque ainsi que des hélicoptères Bell-412 et MD-530F de marque américaine. En 2018, l'Azerbaïdjan a signé un accord avec le Belarus pour l'achat d'armes de défense aérienne et avec la société turque ASELSAN pour la production conjointe d'installations de communication.

En juin 2018, l'entreprise allemande Rheinmetall a signé une lettre d'intention avec l'Azerbaïdjan sur la coopération militaire. L'Azerbaïdjan coopère également avec le Leonardo italien pour recevoir des hélicoptères civils. Il a été signalé que l'Azerbaïdjan pourrait acheter à la France des systèmes de missiles de défense aérienne ASTER-30-SAMP/T et Vertical Launch-MICA ainsi que des patrouilleurs Adroit-OPV-90. Ou en est ce marché ? Nous ne connaissons pas son état mais gageons qu’il ne doit guère être ragoûtant. Pour l'aviation, l'Azerbaïdjan attend en plus des avions turques de recevoir l'avion de combat JF-17-Thunder du Pakistan (développé conjointement avec la Chine).

Les marchands de morts n’ont jamais aussi bien porté leur nom, ils se retrouvent à participer à un nouveau génocide, un génocide contre ces chrétiens d’Orient. Le cynisme est à son comble, comme le silence des gouvernants qui entoure ce crime.


 

 

 

ISRAËL-AZERBAÏDJAN : L’AXE DU MAL !

 

le : 26 octobre, 2020

in https://www.afrique-asie.fr/

Depuis le 27 septembre, une coalition composée de l’armée azerbaïdjanaise, de l’armée turque et de mercenaires djihadistes a lancé une vaste offensive blitzkrieg contre la République autoproclamée de l’Artsakh et l’Arménie. Si au bout de vingt jours, les gains territoriaux semblent minimes, les pertes humaines de part et d’autre sont considérables. Forts de leur supériorité technologique que leur confèrent de redoutables drones kamikazes livrés par Israël, l’Azerbaïdjan pratique un terrorisme d’Etat à l’encontre des populations civiles

Par Etienne Pellot

Le premier est un État qui nous a appris à relativiser l’impact du droit international ; le second une dictature pétro gazière classée 168e sur 180 selon le rapport de RSF. Ensemble, unis pour le meilleur ; pour l’instant le pire.

En 2008 déjà Wikileaks avait fait fuiter le télégramme de l’assistant chef de mission de l’ambassade américaine à Bakou, Donald Lu, envoyait au quartier général du département d’État à Foggy Bottom. Dans ce câble titré : « La symbiose discrète de l’Azerbaïdjan avec Israël», on pouvait y lire une citation du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, décrivant la relation de son pays avec l’État juif comme un iceberg : « Les neuf dixièmes en sont sous la surface ». Impossible de comprendre en effet, l’alliance qui lie l’Azerbaïdjan et Israël sans jeter un coup d’œil sur une carte. L’État hébreux fut l’un des premiers pays à reconnaître l’indépendance de l’Azerbaïdjan en 1992 alors que ce dernier cherchait à retourner le rapport de force en sa faveur contre les Arméniens. Israël y voyait une occasion rêvée de mettre en œuvre sa « diplomatie de la périphérie », censée lui permettre de surmonter l’encerclement par des pays arabo-musulmans hostiles en nouant des liens avec le « deuxième cercle » comprenant des Etats musulmans non arabes : hier, l’Iran du Shah, l’Ethiopie et les Kurdes d’Irak, aujourd’hui l’Azerbaïdjan.

Un partenariat géostratégique, une alliance naturelle

Les échanges bilatéraux touchent à tous les domaines, de l’agriculture au tourisme en passant par les télécommunications. Mais ils comprennent également un volet bien plus sensible. La coopération sécuritaire étant très intense, les services secrets israéliens sont, de fait, familiers de la très longue frontière de l’Azerbaïdjan avec l’Iran ; un sujet dont on ne parle ni à Bakou ni à Tel-Aviv. Car c’est un secret de polichinelle, l’Azerbaïdjan est devenu progressivement une base arrière pour les services de renseignement israélien dans le cadre de leur agissements contre l’Iran. Une convergence d’intérêt géostratégique est confortée par la crainte de Bakou face aux ambitions expansionnistes de Téhéran, vis-à-vis de la population azerbaidjanaise, majoritairement chiite. A l’époque de l’administration d’Obama, des responsables américains ont cru bon de savoir qu’Israël avait obtenu l’accès à des bases militaires à la frontière nord de l’Iran, constituant un atout significatif pour l’aviation israélienne.

En visite en Azerbaïdjan, en août 1997 et en décembre 2016, le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, avait déclaré : “Les relations avec l’Azerbaïdjan sont très étroites. Elles seront encore meilleures après cette visite”. La relation stratégique comprend la coopération en matière de commerce et de sécurité, et les échanges culturels et éducatifs. Depuis lors, Israël a développé des liens plus étroits avec Bakou et a aidé à moderniser les forces armées du pays. L’armée israélienne aurait été l’un des principaux fournisseurs d’armes d’aviation, d’artillerie, anti-char et anti-infanterie, dans les affrontements qui ont opposé les Azéris aux forces arméniennes en 2016. En 2009, la visite du président israélien, Shimon Peres, en Azerbaïdjan, avait donné lieu à un renforcement des relations militaires, la société israélienne Aeronautics Defence Systems Ltd annonçant qu’elle allait construire une usine à Bakou. Un an plus tard, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, avait publié un décret interdisant la délivrance de visas dans les aéroports internationaux du pays ; les étrangers devaient désormais demander des visas au consulat azerbaïdjanais le plus proche… à l’exception des ressortissants d’Israël et de la Turquie.

Plus significatif est l’accord conclu en 2012 entre les deux pays pour un montant d’1,6 milliard de dollars pour l’achat de drones et de systèmes de défense antiaérienne, systèmes radars, batteries anti-missiles, munitions et missiles antichars à l’Azerbaïdjan. Et en janvier 2019, le service national des frontières d’Azerbaïdjan a acheté le kamikaze Sky Striker à la société israélienne Elbit Systems. De sorte que l’Azerbaïdjan est devenu le premier acheteur étranger de ce système offensif1.

En contrepartie de ces achats, les autorités azéries se sont engagées à fournir à Israël de grosses quantités de pétrole. Celles-ci représentent environ 40 % des importations israéliennes en la matière et arrivent par un oléoduc qui relie Bakou-Tbilissi au port turc de Ceyhan. Avant d’atteindre Israël, cet oléoduc, d’une capacité de 1,2 million de barils par jour, traverse la Turquie sur 1 000 kilomètres. Ce qui permet à Ankara d’encaisser des royalties importantes. Est-il besoin de le rappeler ? L’autre allié de l’Azerbaïdjan dans la région n’est autre que la Turquie d’Erdogan qui, fait rare, se trouve donc du même côté qu’Israël…
Des engins semant la mort made in Israël

Dès les premiers jours qui ont suivi l’offensive du 27 septembre 2020, l’Azerbaïdjan a déployé des armes de fabrication israélienne sur des cibles arméniennes, tandis qu’Israël continue de soutenir l’Azerbaïdjan en maintenant un canal de livraison d’armes dévastatrices contre lesquelles les forces de défense de la République autoproclamée de l’Artsakh ne peuvent rien ou presque2. Trois jours plus tard, Erevan rappelait son ambassadeur à Tel-Aviv pour consultation alors que ce dernier venait d’entrer en fonction. Si l’alliance géostratégique entre Bakou et Tel-Aviv est rarement abordée, celle-ci a une incidence directe dans le conflit en cours. En témoigne le manège d’avions-cargos de la compagnie azerbaidjanaise, Silk Airways, propriété d’une des filles d’Aliev, effectuant des vols en boucle entre l’Etat hébreux et l’Azerbaïdjan, n’a pas cessé tout au long des premières semaines.

Dans sa guerre d’extermination contre les Arméniens, Bakou peut compter sur les drones israéliens qui lui confèrent un redoutable avantage technologique. Entre le 22 et le 30 septembre, six Iliouchine IL-76, ces cargos gros-porteurs azéris, se sont posés sur la base militaire d’Ouvda, dans le sud d’Israël. Ils sont tous repartis quelques heures plus tard. Il y a fort à parier que la cargaison comprenait des drones fabriqués par les industries aéronautiques israéliennes. Dans une interview au site d’information israélien Walla, Hikmet Hajiyev, le conseiller du président de l’Azerbaïdjan, avait confirmé l’utilisation de drones « kamikazes » Harop dans son offensive contre l’Arménie, au Haut-Karabagh. Un terrorisme d’Etat qui suscitant des rapports alarmants de la part du CICR et d’Amnesty International3.

Entre realpolitik, cynisme, et rappel à la morale

C’est un fait. Israël, État construit sur les décombres de la Shoah et en réaction à l’antisémitisme, ne reconnaît toujours pas la réalité du Génocide de 1915. L’utilisation des drones de fabrication israélienne par l’Azerbaïdjan contre les civils et militaires arméniens au Haut- Karabagh, dénoncée par l’Arménie et les Arméniens de la Diaspora, contribue à relancer un débat. Israël, qui fournit une quantité importante de l’armement azéri, est également critiqué par les Israéliens. Le cas du professeur Israël Charny, directeur du Musée-Institut de l’Holocauste de Jérusalem, et véritable autorité morale qui a toujours milité pour la reconnaissance du Génocide des Arméniens par Israël semble bien seul. Plus récemment, la pétition lancée par des intellectuels et universitaires israéliens, dont Charny et l’historien Yaïr Auron, auteur d’un ouvrage de référence sur Israël et le Génocide arménien4, en faveur d’une suspension des ventes d’armes à l’Azerbaïdjan (qui constituent environ 60% de ses importations) demeure à ce jour, le principal geste en faveur de la paix et d’une reconsidération du partenariat stratégique entre Bakou et Tel-Aviv.

Toujours est-il que le 12 octobre, la cour suprême de l’État hébreux rejetait la pétition, prétextant un « manque de preuves » au sujet des crimes de guerre perpétrés par les Azéris5. En réaction au rappel de l’ambassadeur d’Arménie, le président de l’Etat hébreu, Reuven Rivlin s’était adressé à son homologue arménien, Armen Sarkissian, pour lui expliquer que « les relations avec l’Azerbaïdjan ne sont pas contre vous ».

Mis à part quelques articles ayant filtré dans le grand quotidien de gauche Haaretz, le sujet est soigneusement évité par de nombreux commentateurs israéliens mais aussi de la Diaspora juive dont le silence pour le moins assourdissant sur ces livraisons d’armes, de la part d’amis prétendus de la Cause arménienne, habitués des dîners du CCAF, n’en a été que plus troublant.S i Bernard-Henri Lévy a, une semaine après le lancement de l’agression, rédigé un éditorial dans Le Point visant directement Erdogan, suivi quelques jours plus tard d’une tribune dans l’Obssignée par des figures de la vie intellectuelle et des artistes français d’origine juive6, le silence gêné du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), en dit beaucoup sur la proximité de certains de ses dirigeants vis-à-vis de la dictature des Aliev. On citera au passage la figure de Jean-Pierre Allali membre du Bureau exécutif du CRIF. Fervent relais d’influence de l’Azerbaïdjan, cet ancien universitaire et journaliste, auteur d’une trentaine d’ouvrages dont une quinzaine porte sur les Juifs de Tunisie dont il est originaire, se rend régulièrement à Bakou. Il a été notamment le conseiller scientifique du film documentaire Shalom, Bakou de Murielle Lévy. On citera particulièrement son article paru en 2017 dans l’Arche sous le titre suggestif de : « Heureux comme un juif azerbaïdjanais ». Il faudra néanmoins, attendre le 15 octobre, pour que François Khalifat, président du CRIF, signe une tribune de soutien aux Arméniens dans Actualité Juive appelant Israël à reconnaître le Génocide arménien, esquivant toutefois la question des livraisons d’armes à l’Azerbaïdjan7.
En se rapprochant de l’Arménie, avec lequel les relations n’ont jamais été véritablement au beau fixe, l’Etat hébreu craint-il de sacrifier la communauté juive d’Azerbaïdjan qui représente une dizaine de milliers de personnes relativement bien intégrées ? Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que le lobby pro azéri a encore de beaux jours en Israël, comme l’atteste la couverture médiatique, qui hormis quelques journaux de gauche comme Haaretz, penche plutôt pour la version azérie des faits. En 2016, le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, lui-même originaire de l’ex-URSS, avait soutenu la position de l’Azerbaïdjan dans les affrontements arméno-azerbaïdjanais de 2016, la qualifiant ‘’d’absolument justifiée”, allant jusqu’à tenir l’Arménie pour responsable du déclenchement du conflit en avril 2016. Tout porte donc à croire que tant que Benyamin Netanyahou se maintiendra au pouvoir la lune de miel perdurera entre Bakou et Tel Aviv.
Etienne Pellot
26 octobre 2020
Notes
http://www.slate.fr/story/195905/haut-karabakh-conflit-armenie-azerbaidjan-suprematie-militaire-drones-munitions-intelligentes-vente-israel 
https://www.timesofisrael.com/azeris-use-israeli-made-drones-as-conflict-escalates-with-armenia-report/
https://www.amnesty.fr/presse/armnieazerbadjan-il-faut-protger-la-population-civ
4 Yaïr Auron, Israël et le génocide des Arméniens, Sigest, 2017
https://www.jpost.com/israel-
https://www.nouvelobs.com/monde/2020
http://www.crif.org/fr

Source : Proche et Moyen-Orient.ch

 




 

 

 

La société américaine Viasat a confirmé l’arrêt de ses livraisons à la Turquie pour ses drones Bayaktar


La société américaine Viasat vient d’annoncer l’arrêt de ses livraisons à destination de la Turquie. Viasat équipait notamment les drones tueurs turcs Bayraktar de triste réputation en Artsakh et en Arménie. Viasat fait ainsi suite aux demandes de la communauté arménienne des Etats-Unis qui manifeste contre toutes les fournitures d’armes à la Turquie qui sont utilisées contre la population civile arménienne en Artsakh. La militante arménienne Kristiné Haladjian avait rencontré Ken Peterman le représentant de Viasat et avait fait par de l’émotion de la communauté arménienne des Etats-Unis face à ces ventes de systèmes d’armements à la Turquie. Ken Peterman avait aussitôt répondu que sa société arrêtait toute livraison à la Turquie et allait demandait des comptes à Washington.

Krikor Amirzayan

par Krikor Amirzayan le jeudi 22 octobre 2020
© armenews.com 2020



 

 

La lettre de Nicolas Aznavour au Président d’Israël


Aujourd’hui, le 23 octobre 2020, le plus célèbre journal israélien Haaretz a publié la lettre de Nicolas Aznavour (cofondateur et président du conseil d’administration de la Fondation Aznavour) adressée au président d’Israël.

Nous publions sa lettre ci-dessous en trois langues

Lettre ouverte de Nicolas Aznavour adressée au Président de l’État d’Israël.

Monsieur le Président,

En 2017, avec mon père Charles Aznavour, j’ai eu le plaisir de me rendre en Israël où la Fondation Internationale Raoul Wallenberg (IRWF) a décerné la « Médaille Raoul Wallenberg » à Aïda et Charles Aznavour en votre présence.
Ce prix prestigieux est un gage de reconnaissance à la famille Aznavour, à la mère Knar, au père Misha et à leur fille et fils susmentionnés, qui, pendant les jours sombres de l’occupation nazie en France, ont tendu la main à ceux qui étaient persécutés. Je me souviens que mon père se rappelait comment il avait grandi dans le quartier du Marais à Paris où de nombreux immigrants s’étaient installés côte à côte, dont des réfugiés juifs et arméniens. C’étaient des voisins et des amis proches.

Lorsque la Gestapo a commencé à arrêter des Juifs pour les expulser, l’appartement de mes grands-parents est devenu un abri pour qu’ils se cachent et trouvent un passage sûr. Mes grands-parents savaient qu’ils couraient un danger énorme tous les jours, mais mon père et sa sœur ne l’ont compris que plus tard.

Mes grands-parents avaient fui en France pour échapper au Génocide des Arméniens par l’Empire ottoman dans les années 1920. Leur vie n’a pas toujours été facile à cause de leur pauvreté, de leur méconnaissance du français et de la douleur qu’ils portaient en eux. Lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté, ils ont réalisé avec consternation que l’Histoire se répétait et ils ont pris de grands risques pour sauver autant de vies que possible.
La médaille que mon père a reçue au nom de notre famille fait partie des objets que nous prévoyons d’exposer prochainement au musée Charles Aznavour à Erevan et d’informer nos visiteurs des horreurs de la Shoah.
Monsieur Reuven Rivlin, depuis le 27 septembre, l’agression militaire de l’Azerbaïdjan s’est déjà transformée en guerre et en tragédie entraînant la mort de centaines, voire de milliers de jeunes hommes, journalistes, civils et enfants.

L’armée azerbaïdjanaise utilise de nombreuses armes fabriquées en Israël, notamment des bombes à fragmentation interdites par le droit international, et des drones militaires.

En réponse aux photos publiées par les autorités arméniennes, Amnesty International a publié son rapport en notant en particulier : « Les experts d’Amnesty International Crisis Response ont pu retracer l’emplacement des images dans les quartiers résidentiels de Stépanakert et ont identifié des armes à sous-munitions M095 DPICM de fabrication israélienne tirées par les forces azerbaïdjanaises vers Stepanakert, Shushi, Martakert et d’autres villes. « L’utilisation de bombes à fragmentation en toutes circonstances est interdite par le droit international humanitaire, de sorte que leur utilisation pour attaquer des zones civiles est particulièrement dangereuse et ne fera qu’entraîner de nouveaux morts et blessés », a déclaré Denis Krivosheev, chef par intérim d’Amnesty International pour l’Europe de l’Est et le Centre-Asie. « Les bombes à fragmentation sont par nature des armes aveugles, et leur déploiement dans les zones résidentielles est absolument épouvantable et inacceptable. Alors que les combats continuent de s’intensifier, les civils doivent être protégés et non délibérément ciblés ou mis en danger de manière imprudente. »

En souvenir de mes grands-parents et de mon père, je vous invite, Monsieur le Président, à intervenir pour assurer un moratoire sur la vente de ces armes à l’Azerbaïdjan. Israël, établi par les survivants et descendants de la Shoah, ne peut fermer les yeux ni participer au génocide que l’Azerbaïdjan, avec l’aide du gouvernement turc, se prépare à commettre en Arménie. Ce serait un affront à la mémoire de mes ancêtres qui ont sauvé de nombreuses vies juives pendant la Seconde Guerre mondiale, mais plus encore, donc ce serait un terrible affront à la mémoire des victimes de la Shoah.. Je vous demande de nous aider dans l’intérêt de l’humanité et de la longue amitié entre les Juifs et les Arméniens, de vous tenir debout à nos côtés contre les horreurs de la guerre et de la destruction.

Dans l’annexe de cette lettre, veuillez trouver quelques preuves documentées de l’utilisation des munitions internationalement interdites par les forces armées azerbaïdjanaises.

Je tiens à vous assurer, Monsieur le Président, de ma très haute considération.

Nicolas Aznavour
Cofondateur de la Fondation Aznavour et Président du Conseil d’administration

Par Jean Eckian le samedi 24 octobre 2020
© armenews.com 2020


 

Cessez-le-feu et reconnaissance de la République du Haut Karabakh

Manifestation le 18 octobre 2020, de l’Assemblée nationale vers l’Elysée 
Départ 15h angle esplanade des Invalides rue de l’Université


Depuis le 27 septembre, les forces arméniennes de la République du Haut Karabakh font face à une agression militaire de grande envergure lancée par la coalition turco-azerbaïdjanaise. Les dictateurs Aliev et Erdogan sont depuis cette date en train de livrer une guerre totale, visant à annihiler la présence arménienne de cette région qui constitue le berceau historique de l’Arménie. 
Cette volonté de nettoyage ethnique se double d’une instrumentalisation inadmissible de la religion symbolisée par la participation massive dans les rangs turco-azerbaïdjanais de plusieurs milliers de djihadistes syriens, afghans et pakistanais qui ont notamment procédé à la destruction de la cathédrale du Saint Sauveur de Chouchi. 
Les bombardements qui ont ensanglanté Stepanakert, ont provoqué de nombreuses victimes dans la population civile et entraîné le départ de 70 000 réfugiés. 
Ces crimes s’inscrivent dans la continuité du génocide de 1915. Ils procèdent de la même idéologie et poursuivent les mêmes finalités. Du fait de son implication dans cette tentative de nettoyage ethnique et religieux, l’Azerbaïdjan perd tout droit et toute légitimité à exercer une quelconque autorité sur cette terre dont elle tente d’éliminer la population.
La République du Haut Karabakh, qui fait usage depuis 32 ans son droit à l’autodétermination, lequel ne pèse pas moins du point de vue du droit international que la soi-disante intégrité territoriale dont se réclame l’Azerbaïdjan, doit pouvoir vivre libre en paix et en sécurité. 
C’est pourquoi le CCAF appelle à une grande manifestation pour demander la reconnaissance par la France de la République du Haut Karabakh, seule structure susceptible de garantir le droit à l’existence de son peuple sur sa terre. 
Manifestation dimanche 18 octobre 2020 de l’Assemblée Nationale, vers l’Elysée. 
Départ Esplanade des Invalides rue de l’Université à 15h.

par Ara Toranian le samedi 17 octobre 2020
© armenews.com 2020



 

 

 

La région Auvergne-Rhône-Alpes unanimement aux côtés de l’Arménie


Le conseil régional Auvergne Rhone Alpes réunis en assemblée plénière par visioconférence a voté l’unanimité de tous les groupes politiques une subvention de 100 000 euros pour aider : "l’Arménie et l’ Artsakh ».
Le Président Laurent Wauquiez a souhaite que le CCAF Centre soit l’opérateur de cette subvention destinée à acheminer de l’aide humanitaire aux populations arméniennes et Artsakiotes qui ont quitter d’urgence les régions bombardées par les Azeris pour se réfugier en Arménie. 
Le CCAF a pu faire partir dès le 14 octobre un premier avion avec 10 tonnes de médicaments et de matériel humanitaire. Des dons venus de toutes les villes de la region Auvergne Rhone Alpes où la mobilisation des bénévoles a été sans faille. Un second vol sera programme dans les semaines à venir avec le reste de la collecte déjà effectuée. Il sera également financé en grande partie par la subvention regionale complétée par la ville de Décines devenue pour cette opération : « une petite Arménie »

par Ara Toranian le vendredi 16 octobre 2020


 

 

Arayik Harutyunyan a fermement condamné Israël pour sa livraison de drones et d’armes à l’Azerbaïdjan utilisées contre les Arméniens qui ont connu le génocide

Armenews 11-10-2020

Ce matin à 10 heures à Stepanakert, Arayik Harutyunyan le président de l’Artsakh a tenu une conférence de presse pour faire le point sur la situation. Il a affirmé qu’après le cessez-le-feu humanitaire signé à 12 heures hier, l’Azerbaïdjan n’a pas respecté ses engagements en bombardant plusieurs localités de l’Artsakh comme la capitale Stepanakert. Mais ce matin un calme relatif était visible sur la zone de combat.
Le président de l’Artsakh a également critiqué Israël qui livre des drones tueurs à l’Azerbaïdjan qui sont utilisés contre la population civile arménienne en Artsakh. « Lors de la guerre d’Avril 2016, les autorités israéliennes étaient informées de l’utilisation de ces drones par l’Azerbaïdjan non pas pour sa défense mais pour l’attaque. Et ce sont des spécialistes venus d’Israël qui manipulaient ces drones (…) les autorités israéliennes sont donc au courant et continuent encore de livrer aujourd’hui encore et les autorités d’Israël sont responsables pour ce génocide envers un peuple qui a déjà subi un génocide » a déclaré Arayik Harutyunyan le président de l’Artsakh.
Il a également affirmé que la finance dominait le monde, et la positions des dirigeants d’Israël en est la dernière preuve de ce non-respect des valeurs humaines au profit de l’argent. Arayik Harutyunyan a affirmé que tous les gouvernements de la planète et les autorités israéliennes savent qu’Israël continue de livrer des armes à l’Azerbaïdjan. Armes qui sont utilisées également contre la population civile arménienne de l’Artsakh.

https://www.facebook.com/watch/live/?v=673407780226695&ref=watch_permalink&t=1

par Krikor Amirzayan le dimanche 11 octobre 2020
© armenews.com 2020


 

Les drones de l’armée azérie, de fabrication turque et israélienne pour la plupart, attaquent les chars arméniens

par Alexandre Lemoine

RI - 14-10-20

Les activités militaires qui se déroulent actuellement au Haut-Karabakh se distinguent considérablement des affrontements antérieurs dans cette région. Il s’agit d’une utilisation massive de drones d’attaque. À l’aide de drones l’Azerbaïdjan teste contre le Haut-Karabakh un modèle d’opérations qui pourrait à terme changer le modèle de batailles terrestres dans toutes les guerres du futur.

Tous les jours l’Azerbaïdjan parle de la destruction d’une multitude de canons d’artillerie, de lance-roquettes multiples (LRM), de systèmes de défense antiaérienne (ABM) et d’autres armements, notamment de chars. Le ministère arménien de la Défense rapporte lui aussi des succès majeurs. Chaque camp diffuse des vidéos pour confirmer les résultats opérationnels. Il est évident dès à présent que dans une guerre encore locale les drones occupent une place particulière. Sous nos yeux se forme une sorte de guerre du futur quand des machines contrôlées à distance vont au combat.

Les drones sont utilisés aujourd’hui par pratiquement toutes les armées du monde. Ils remplissent des fonctions de reconnaissance et d’attaque, ils sont capables d’embarquer divers armements ou peuvent servir de « missile guidé » (drone kamikaze). Leur efficacité a été également prouvée au cours du conflit actuel au Haut-Karabakh.

Les vidéos relayées par l’Azerbaïdjan montrent comment des drones de l’armée azérie, de fabrication turque et israélienne pour la plupart, attaquent les chars arméniens.

Les vidéos publiées par Erevan sont moins nombreuses, même si l’Arménie utilise tout aussi activement des drones. 90% des drones arméniens sont de production locale, il s’agit pour la plupart de drones légers de reconnaissance, mais aussi de drones d’attaque comme le Krunk-25-1 et ses modifications. Sa puissance d’attaque n’est pas très grande, elle ne dépasse pas 15-20 d’équivalent TNT, et sa vitesse maximale est de seulement 140 km/h. L’Arménie en possède quelques dizaines et théoriquement ils sont capables de détruire des blindés ennemis. Des experts militaires notent que l’Arménie a beaucoup de retard sur l’armée azérie en termes de nombre et de qualité de drones.

Tandis que l’Arménie utilise principalement des drones de production nationale, l’armée azérie possède essentiellement des drones israéliens – Aerostar, Hermes, Heron, Harop ou Orbiter 2M. Ainsi que des drones d’attaque de fabrication turque Bayraktar TB2, qui ont été filmés lors d’une attaque contre des chars arméniens. Leur portée est limitée à 250 km, leur capacité d’emport de munitions n’est pas non plus élevée – environ 50 kg, ce qui suppose deux missiles guidés antichars ou un projectile en version « kamikaze » permettant d’éliminer un char à coup sûr.

La guerre pour le Haut-Karabakh a clairement montré l’efficacité de l’utilisation de drones, ce qui témoigne une fois de plus d’un changement de tactique de guerres en tant que telles. Les drones dominent dans le ciel et nous voyons qu’ils tirent un trait sur l’usage de matériel blindé. Ce dernier est complètement vulnérable face aux drones, même avec un blindage réactif. Aujourd’hui, les chars sous leur forme actuelle deviennent obsolètes, du moins les ingénieurs doivent tirer des conclusions sérieuses.

D’où la question : à quoi sert tout cet épais blindage pour protéger l’équipage s’il peut être détruit par une frappe précise et impunément depuis les airs ? L’époque des chars en tant que principale force offensive de l’armée de terre serait-elle terminée ?

Cependant, un drone est efficace contre les chars seulement si le matériel terrestre ne dispose pas de moyens de protection contre des attaques aériennes. Un drone en soi est relativement vulnérable pour l’ABM à cause d’une vitesse basse et d’une manœuvrabilité limitée. Il peut être abattu par un lance-roquettes antiaérien ou même par une mitrailleuse de char de gros calibre. Un tireur expérimenté détruirait sans problème un drone dans son champ de vision. En revanche, un drone est capable d’attaquer à très grande distance, comme le Bayraktar turc.

La perspective d’une large utilisation de drones d’attaque n’est précisément qu’une perspective pour le moment. L’utilisation de drones au Haut-Karabakh actuellement est en quelque sorte en phase d’essai, et l’efficacité de leur utilisation reste inférieure pour l’instant par rapport à la puissance de feu de LRM.

source : http://www.observateurcontinental.fr

 

 

Stop à l'hypocrisie du CRIF !

 

A l'instar du Canada, entre autres, Israël doir cesser de vendre des armes (des drones en particuler) à l’Azerbaïdjan

en cessant par ailleurs de redire de manière hypocrite "son amitié et sa solidarité avec le peuple arménien" [sic].

Dans une tribune publiée dans Actualité Juive, le Président du Crif entend condamner avec force le jeu du Président turc et "redire son amitié et sa solidarité avec le peuple arménien" [sic].

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Tribune du Président du Crif, Francis Kalifat publiée dans "Actualité Juive", le 14 octobre 2020

 

Si les démocraties européennes ne s’unissent pas pour l’arrêter, Recep Tayyip Erdogan pourrait bouleverser le siècle.

Depuis plusieurs années, le Président turc mène une politique agressive et expansionniste faite de menaces, d’intimidations et de coups de mentons qui rappelle le tristement célèbre Empire Ottoman qui a dominé une partie du monde pendant des siècles et qu’il rêve de rétablir.

Après avoir montré ses muscles en Syrie contre les Kurdes, fourni armes et combattants syriens au gouvernement libyen d’union nationale dirigé par Fayez al-Sarraj, soutenu par les Frères Musulmans, ouvert un nouveau front dans le nord de l’Irak et menacé la Grèce et Chypre en Méditerranée orientale en violant leurs eaux territoriales, Erdogan s’est trouvé un nouveau terrain de jeu dans le Caucase.

Alors qu’en France, les Arméniens sont attaqués et injuriés par les militants ultranationalistes turcs (les loups gris), le Président turc vient s’impliquer directement dans le conflit du Haut Karabakh apportant un soutien actif à l’Azerbaïdjan, qui mène la guerre contre un territoire dont la population est ethniquement et culturellement en grande majorité arménienne suscitant une réaction compréhensible de l’Arménie.

Mon propos n’est pas ici de dire le droit international ou la légitimité des uns ou des autres sur ce territoire, je n’ai ni la compétence ni l’autorité pour cela, mais bien de redire à cette occasion "notre amitié, notre solidarité et notre proximité avec nos compatriotes Arméniens, plus largement avec le peuple Arménien" [sic] et de condamner avec force le jeu du Président turc. Plutôt qu’user de son influence pour calmer les tensions, il vient une nouvelle fois les attiser, pensant ainsi se servir du conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Artsakh pour poursuivre sa volonté déstabilisatrice au Caucase et ses ambitions expansionnistes qui mettent en danger la stabilité et la paix dans la région mais aussi en Europe.

Il est temps pour l’Europe de prendre toute la mesure du danger et de montrer un front uni pour stopper l’expansionnisme turc.

Comme il est temps pour Israël, d’envoyer un message fort à Tayyip Erdogan, dont on connait les attaques virulentes et récurrentes qu’il profère et les liens forts qu’il entretient avec le Hamas, en s’engageant dans un processus de reconnaissance du génocide Arménien.

 

 

 

Le rôle de l’État hébreu
dans les coulisses de la crise Arménienne

 

par Dominique Delawarde

RI -16-10-2020

 

Je vous propose un texte dédié au rôle de l’état hébreu dans les coulisses du conflit Azerbaïdjan-Arménie.

J’y donne mon analyse personnelle en insistant sur un aspect trop peu abordé, à mon avis, par les « experts » traitant de la région en géopolitique.

*

Les médias mainstream occidentaux ont beaucoup insisté sur le rôle majeur et indéniable de la Turquie dans la crise opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan, mais ils sont restés extrêmement et étonnamment discrets, voire silencieux sur le rôle tout aussi important, joué, en coulisse, par Israël, et sur son positionnement dans cette affaire.

Ce rôle n’a pourtant pas pu échapper à un géopoliticien ou à un observateur averti

Il y a, bien sûr, les discrètes navettes aériennes entre Tel Aviv et Bakou qui, au début d’octobre, ne transportaient pas des oranges, mais de l’armement sophistiqué (notamment des drones et des missiles). Une part non négligeable de l’armement azéri est d’origine israélienne. Il faut rappeler que l’Azerbaïdjan est le premier pourvoyeur de pétrole d’Israël et lui fournit 40% de ses besoins. Ceci suffirait presque à expliquer l’alliance de fait, entre les deux pays, alliance basée sur une sorte d’échange « pétrole contre armement ».

Il y a la relative discrétion des chancelleries et des médias occidentaux – dont on sait qui les contrôle – sur l’ingérence ouverte de la Turquie, pays membre de l’OTAN, contre l’Arménie, pays membre de l’OTSC (Organisation du Traité de Sécurité Collective) aux côtés de la Russie. La coalition occidentale a bien protesté du bout des lèvres ; elle a bien appelé « à la retenue » et au « cessez le feu », mais elle a laissé faire la Turquie sans vraiment dénoncer son impérialisme islamiste, désormais tous azimuts (Syrie, Irak, Libye, Méditerranée orientale, Caucase).

Il y a encore la prise de position officielle de Zelenski, premier président juif d’Ukraine, en faveur de l’Azerbaïdjan, et contre l’Arménie. Ce président aurait certainement été plus discret dans son soutien si l’Azerbaïdjan avait été hostile à l’état hébreu.

Il y a enfin cette déclaration de Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro qui nous apprend dans un tweet :

Conflit au Nagorny-Karabakh : au-delà de la station du Mossad basée en Azerbaïdjan pour espionner l’Iran et de la livraison de matériels militaires à Bakou, Israël entraîne les forces de sécurité azéris, confie un diplomate européen, qui fut basé en Azerbaïdjan.

Mais pourquoi l’État hébreu se distingue-t-il aujourd’hui, par sa présence et son action dans cette région du monde aux côtés de la Turquie, de l’Azerbaïdjan et du djihadisme islamiste ?

Avant de tenter de répondre à cette question, il faut se rappeler que l’activisme d’Israël sur la scène internationale n’est pas que régional, mais mondial. Il peut être direct ou indirect. Son empreinte est souvent perceptible et parfaitement identifiable dans la politique étrangère des grands pays occidentaux (USA, UK, FR, Canada, Australie), mais elle l’est aussi dans presque tous les grands événements qui ont affecté l’évolution géopolitique mondiale des dernières décennies: (guerres au Proche et Moyen-Orient, révolutions colorées et/ou changement de pouvoir (ou tentatives) notamment en Amérique du Sud (Brésil, Bolivie, Venezuela, Colombie, Équateur) mais aussi en Europe (Maïdan …) et en Afrique du Nord (printemps arabes, hirak algérien). À noter aussi l’ingérence plus ou moins ouverte dans les élections des grands pays de la coalition occidentale (USA, FR, UK, Canada, Australie) par des financements généreux de sa diaspora visant à promouvoir les candidats qui lui sont favorables et à détruire ceux qui ne le sont pas.

Cet activisme pro-israélien s’exerce par le biais d’une diaspora riche, puissante et organisée. Cette diaspora  collectionne les postes d’influence et de pouvoir, plus ou moins « achetés » au fil du temps et des circonstances, au sein des appareils d’État, au sein des médias mainstream, au sein des institutions financières et des GAFAM qu’elle contrôle. Le Mossad n’est pas en reste et fonde l’efficacité de son action sur le système des sayanims, parfaitement décrit par Jacob Cohen dans sa conférence de Lyon.

L’action de ces relais et soutiens vise à défendre et à promouvoir les intérêts directs et indirects de l’État hébreu sur la planète entière et à élargir le cercle des pays et des gouvernances qui le soutiennent. Elle vise aussi à affaiblir celles et ceux qui lui sont opposés. Elle est tenace, efficace et s’inscrit dans la durée.

Pour gagner, l’État hébreu, comme le fait aussi très bien l’OTAN, n’hésite jamais à faire des alliances de circonstance, limitées dans l’espace et dans le temps, avec tel ou tel de ses adversaires (Turquie et djihadistes en Syrie par exemple). Ses actions sont souvent « préméditées », « concoctées » et « coordonnées » avec ses correspondants « néoconservateurs » de Washington. Comme partout ailleurs le mensonge d’État et la duplicité sont monnaies courantes…

Pourquoi susciter et/ou mettre de l’huile sur le feu dans un conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie et pourquoi maintenant ?

Trois grands pays de la région, la Russie, la Turquie et l’Iran, sont directement concernés par ce conflit et par ses conséquences potentielles, parce qu’ils sont frontaliers avec l’une des deux parties en conflit, et parfois les deux. Israël, pour sa part, n’est qu’indirectement concerné, mais l’est tout de même, nous le verrons.

Par ailleurs, cette région du Caucase est également une «zone de friction» entre des alliances qui ne s’apprécient pas vraiment: La coalition occidentale et l’OTAN dont la Turquie et Israël jouent la partition, l’OTSC (Organisation du Traité de Sécurité Collective) dont la Russie et l’Arménie sont membres, et l’OCS (Organisation de Coopération de Shangaï) à laquelle la Russie et l’Iran sont liés (pour l’Iran, comme membre observateur et aspirant candidat depuis 15 ans).

Pour compliquer le tout, le premier ministre arménien en fonction, Nikol Pashinyan, a cru bon de devoir afficher sa préférence pour l’Occident dès sa prise de fonction et de prendre ses distances avec Moscou, ce qui met son pays en position délicate pour réclamer aujourd’hui l’aide de la Russie.

Le déclenchement de la crise actuelle est, selon moi, une opération qui dépasse largement le cadre étroit d’un conflit territorial entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Il s’agit d’une opération de plus – après Maïdan en Ukraine, après la tentative de révolution colorée en Biélorussie et après les affaires Skripal et Navalny – visant à mettre la pression sur la Russie, mais aussi sur l’Iran, en les mettant dans l’embarras, voire, en les poussant à la faute.

Il est clair que toute intervention rapide et musclée de la Russie dans ce conflit aurait été immédiatement condamnée par la « communauté internationale autoproclamée » – c’est à dire par l’OTAN – et suivie de l’habituel train de sanctions anti-russes, par les USA, servilement suivis par ses vassaux européens. Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, mettre un terme au gazoduc North Stream II reste un objectif majeur pour les USA…

L’absence d’une ferme réaction des occidentaux dans la crise du Caucase est, en elle- même, révélatrice sur quatre points :

1 – La défense de l’Arménie n’est pas une priorité pour la coalition occidentale. Monsieur Nikol Pashinyan, premier ministre arménien, s’est donc trompé de cheval en misant sur l’Occident pour la défense de son pays. La coalition occidentale laisse souvent tomber ses alliés de circonstance comme ils l’ont fait pour les Kurdes en Syrie…

2 – En atermoyant et en laissant venir une réaction russe qu’elle espère pouvoir sanctionner en mettant définitivement fin au North Stream II, la coalition occidentale montre, une fois de plus, sa duplicité et son cynisme. Peu lui importe l’Arménie…

3 – En créant un foyer d’infection djihadiste aux frontières de la Russie et de l’Iran, la coalition israélo-occidentale montre, une fois de plus, qu’elle est prête à pactiser avec le diable et à l’instrumentaliser pour parvenir à ses fins, en l’occurrence l’affaiblissement de ses  adversaires russes et iraniens.

4 – En laissant agir la Turquie et Israël sans réaction, la coalition occidentale reconnaît implicitement, derrière des discours trompeurs, que ces deux pays agissent à son profit.

Le quotidien israélien « The Jerusalem Post » a abordé dans un article récent les affrontements entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie non sans laisser éclater la joie israélienne de voir le Caucase devenir un nouveau foyer de crise potentiellement susceptible d’avoir un impact considérable sur le Moyen-Orient. L’impact recherché par Israël est toujours le même : alléger les pressions et les actions iraniennes et russes sur le théâtre syrien en ouvrant un « nouveau front de préoccupations » aux frontières de ces deux pays.

En conclusion, quatre points méritent d’être soulignés, à ce stade de la crise,

1 – Monsieur Pashinyan, premier ministre arménien, a fait une erreur d’appréciation en misant sur un camp occidental qui s’avère moins fiable que prévu pour défendre l’intérêt de son pays. Il devra, peut être, in fine, faire des concessions douloureuses et pourrait bien y perdre son emploi lors des prochaines élections.

2 – Monsieur Aliyev, président d’un Azerbaïdjan majoritairement chiite, regrettera peut être un jour d’avoir introduit sur son sol des djihadistes sunnites pour combattre l’Arménie. Il regrettera peut-être aussi l’instrumentalisation dont il est l’objet par la Turquie et Israël, chevaux de Troie de l’OTAN. Ses voisins russes et iraniens ne  lui pardonneront pas facilement…3 – La Russie, dont la gouvernance et la diplomatie ne sont pas nées de la dernière pluie, n’est toujours pas tombée, tête baissée, dans le piège de l’intervention immédiate et musclée qui pourrait, après la tragi-comédie « Navalny », sonner le glas du North Stream II.

Elle interviendra, tôt ou tard, lorsque le bon moment sera venu. Les différents protagonistes directs et indirects ne perdront rien pour attendre.

4 –  Israël et l’Occident otanien auront-ils gagné quelque chose à poursuivre leurs  actions de harcèlement aux frontières de la Russie et de l’Iran en instrumentalisant l’Azerbaïdjan et en cherchant à détacher l’Arménie de l’OTSC dans le cadre de la stratégie d’extension à l’Est qu’ils poursuivent depuis trente ans ? Rien n’est moins sûr. L’avenir nous le dira.

Quant à la solution du problème territorial, source du conflit déclenché par l’Azerbaïdjan-contre l’Arménie, elle réside probablement dans l’application de l’article 8 du Décalogue de l’Acte final d’Helsinki voté le 1e août 1975 qui régit les relations internationales entre les états participants. Cet article évoque clairement « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».

Lorsqu’une volonté de quitter un ensemble étatique est validé par un, voire plusieurs référendums à plus de 90%, et lorsque cette sécession a été effective durant 34 ans, sans conflit majeur – ce qui est le cas pour la république d’Artsakh (Haut-Karabakh)-,  il semble légitime que la communauté internationale puisse prendre en compte la volonté des peuples et d’accepter de reconnaître ce fait en dotant ces nouveaux états d’une structure juridique particulière leur garantissant une paix sous protection internationale.

On me rétorquera que l’article 3 du même décalogue d’Helsinki rappelle l’intangibilité des frontières. Il s’agira donc, pour la communauté internationale, de déterminer si le droit des peuples à disposer d’eux même doit primer, ou non, sur l’intangibilité des frontières, après 34 ans de séparation totale et effective de vie commune entre deux parties d’un même état.

Cette décision, lorsqu’elle sera prise, ne devrait pas être sans conséquences jurisprudentielles sur le futur du Kosovo, de la Crimée, ou de la Palestine occupée…

Pour ceux qui souhaitent élargir et diversifier leurs connaissances sur ce sujet sensible, je suggère la lecture de deux articles intéressants :

– un article de Jean Pierre Arrignon, historien byzantiniste et spécialiste de la Russie

– un éditorial de Eric Denécé, patron du CF2R (Centre Français de Recherche sur le Renseignement sous le titre : « Le conflit Arménie/Azerbaïdjan au Haut-Karabakh relancé par la Turquie ».

– Un article de source azérie permettant de mieux comprendre la place du mouvement sioniste en Azerbaïdjan:

– Un autre article de DD (février 2017) expliquant les relations croisées entre la Russie, les USA et Israël et susceptible d’éclairer le sujet d’aujourd’hui:

Dominique Delawarde


 

 

Kim Kardashian offre 1 million de dollars pour l’Artsakh


Kim Kardashian vient d’offrir 1 million de dollars au Fonds Arménien en faveur de l’Artsakh, lors d’une Phonéton qui se déroule ce samedi 10 octobre à Los Angeles. Kim Kardashian a annoncé la nouvelle de ce don sur Twitter. Elle a affirmé que chaque don comptait et que l’unité autour de l’Artsakh était majeure. « Venez ensemble réalisons le meilleur recueil de dons de l’histoire » la star de la téléréalité américaine qui n’oublie jamais ses racines arméniennes.

Armenews

par Krikor Amirzayan le dimanche 11 octobre 2020

 

 

Les forces aérospatiales russes ont frappé des terroristes pro-turcs envoyés au Karabakh

PressTV.com

9/10/2020 

La Russie a rendu un service sérieux à l’Arménie et au Karabakh en détruisant des camps de terroristes pro-turcs impliqués dans la guerre du Haut-Karabakh, a-t-on appris du site d’information russe Avia.Pro.

Après que des sources syriennes ont rapporté l’envoi de plusieurs centaines de terroristes pro-Ankara depuis la province d’Idlib vers la République d’Azerbaïdjan, le commandement militaire russe a reçu les coordonnées des lieux de rassemblement et d’entraînements des terroristes, et quelques heures plus tard, des avions de combat russes ont lancé avec succès des frappes sur ces zones.

« Le travail sur les camps de formation des terroristes pour le Karabakh se poursuit. Le regroupement d'information en ce qui concerne ces terroristes est en cours, cette mission d'information s'est faite dans le cadre de la lutte contre le terrorisme syrien sur le plan international. Les informations reçues incluent ceux des camps d'entraînements des terroristes impliqués au Karabakh. Ses informations ont été tous vérifiés et corroborées, en effet sur les coordonnées indiquées, des postes de commandement, des camps d'entraînement de terroristes et d'autres infrastructures de groupes armés illégaux ont été trouvés, sur lesquels l'activité des terroristes a été enregistrée », selon la chaîne de la publication d'information russe Russian Vesna.

 

 

À en juger par l'ampleur de l'envoi de terroristes en Azerbaïdjan pour mener les hostilités au Haut-Karabakh, on peut conjecturer que près de plusieurs centaines de terroristes ont été éliminés,  ce succès est arrivé alors que la Russie s'est impliquée en fournissant non seulement un soutien considérable à l'Arménie et au Haut-Karabakh, mais aussi à la Syrie, effectuant là-bas un important nettoyage de la présence des terroristes.

Selon des informations précédemment rapportées, en à peine une semaine et demie de conflit, un millier de terroristes ont été envoyés au Karabakh.


 

Les maires ruraux de France aux côtés des élus Arméniens

 

Les membres de l’association des Maires ruraux de France qui, dans le cadre d’échanges de pratiques sur l’exercice du mandat d’élus se sont rendus à plusieurs reprises en Arménie et ont accueilli leurs homologues en France, expriment leur très vive inquiétude quant à la situation actuelle à laquelle l’Arménie et le Haut-Karabakh sont confrontés. 

L’association des maires ruraux de France exprime sans aucune réserve son soutien et sa solidarité avec leurs homologues et la population des villages arméniens lourdement agressés. 

Compte tenu des risques objectifs d’extension du conflit dans la région, nous appelons l’Union Européenne et les Pays influents à agir en responsabilité et sans délai pour que cessent les combats. 

Les membres de la Commission d’échanges
Vanik BERBERIAN, maire de Gargilesse-Dampierre (Indre), président de l’AMRF
Bruno BETHENOD, maire de Arceau (Cote d’Or)
Marie-Jeanne BEGUET, conseillère à Civrieux (Ain), vice-présidente des maires ruraux de France
John BILLARD, maire de Le Favril (Eure-et-Loir), vice-président de l’AMRF
Christophe BEDROSSIAN, maire de Autrac (Haute-Loire)
Laurance BUSSIERE, maire de Daubeuf la campagne (Eure)
Michel VARTANIAN, maire de Chamaloc (Drôme)
Claire CARRERE-GODEBOUT de Graveron-Semerville (Eure)
Lionel ARMAGHANIAN, maire de Beauregard-de-Terrasson (Dordogne)
Andrée RABILLOUD, maire de St Agnin sur Bion (Isère)
Cédric SZABO, Directeur de l’AMRF

et les membres du Conseil d’Administration de l’AMRF

par Ara Toranian le dimanche 4 octobre 2020
© armenews.com 2020



 

 

 

Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez et Michèle Rubirola. (Sipa)

Hidalgo, Pécresse, Rubirola ou encore Wauquiez...
173 élus appellent la France à soutenir l'Arménie

 

Le Journal du Dimanche, le 3 octobre 2020

TRIBUNE - Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, Michèle Rubirola et 173 signataires, en collaboration avec le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, plaident dans une tribune pour le JDD pour que la France réexamine "sa stratégie dans le conflit" qui oppose l'Arménie à l'Azerbaïdjan.

Dans le conflit opposant l'Azerbaïdjan et l'Arménie dans la région du Haut-Karabakh, Emmanuel Macron a proposé sa médiation entre les deux parties et de reprendre un processus de négociation. Insuffisants pour les 173 signataires de cette tribune, parmi lesquels on compte Anne Hidalgo, Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse ou encore Michèle Rubirola, en collaboration avec le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France. Ils veulent que la France réexamine "sa stratégie dans le conflit" : "dénoncer avec force l’agression azerbaïdjanaise et exiger l’arrêt immédiat des violences de la part de l’Azerbaïdjan sous peine d’un soutien massif aux autorités du Haut-Karabakh qui passera par la reconnaissance de leur légitimité pleine et entière." Voici leur tribune.

"Le 27 septembre au matin, l'Azerbaïdjan est entré en guerre contre les Arméniens au Haut-Karabakh où des villes et des populations sont prises pour cible. Ce territoire, berceau de la civilisation arménienne et dont la population fut de manière ininterrompue au cours de l'histoire composée essentiellement d'Arméniens, a conquis de haute lutte sa liberté dans une guerre qui s'est achevée en 1994 par un cessez-le-feu. Mais le conflit n'est toujours pas résolu et les affrontements d'une extraordinaire violence qui se développent le long de la ligne de front et se poursuivent depuis quelques heures, attestent de l'échec des tentatives de médiation.

La neutralité ne saurait être un blanc-seing aux offensives qui n'ont pour seul objectif, la disparition des populations arméniennes de ce territoire

Pourtant, la diplomatie française ne ménage pas ses efforts. En tant que co-présidente aux côtés de la Russie et des Etats-Unis, du Groupe de Minsk mis en place par l'Organisation de Sécurité et de Coopération en Europe pour rechercher une résolution pacifiste dans ce conflit, la France, invoquant une position de neutralité, oeuvre résolument depuis plusieurs décennies pour rechercher une solution garante avant tout de la paix et de la sécurité des populations. Elle devrait pourtant à la lumière des événements récents de l'année 2020 reconsidérer profondément sa stratégie.

Le 12 juillet dernier et sur plusieurs jours, l'armée azerbaïdjanaise a déjà attaqué, non pas le Haut-Karabakh, mais l'Arménie dont les frontières sont pourtant unanimement reconnues par la communauté internationale. Cette extension du conflit dans une région extrêmement instable, à la frontière de la Turquie, de l'Iran et aux abords de la Syrie, est aux antipodes des objectifs du Groupe de Minsk qui postulent le non recours de la force et a fortiori sa non expansion régionale. Cette attaque représentait, en outre, une agression insupportable contre un pays ami de la France, auprès duquel nous avons une responsabilité historique et universelle au regard du génocide dont son peuple a été victime en 1915. Une responsabilité qui doit nous conduire à dépasser cette position de neutralité absolument intenable lorsque depuis quelques heures, les populations civiles sont attaquées : des femmes et enfants ont été tués, et la ville de Stepanakert, capitale du Haut-Karabakh, éloignée de plusieurs kilomètres de la ligne de front a été la cible de bombardements. La neutralité ne saurait être un blanc-seing aux offensives qui n'ont pour seul objectif, la disparition des populations arméniennes de ce territoire.

La nouvelle donne concerne également le rôle de la Turquie, désormais omniprésente dans ce conflit. Depuis l'attaque contre l'Arménie du mois de juillet dernier, la Turquie alimente violemment le conflit par des déclarations belliqueuses de soutien aux Azerbaïdjanais. Ces encouragements, renouvelés ces dernières heures, ont conduit les Loups Gris - groupuscule d'extrême droite paramilitaire turc - à s'en prendre violemment, sur notre territoire, à des manifestants pacifistes, le 24 juillet dernier à Décines-Charpieu (Rhône), au motif qu'ils étaient d'origine arménienne.

L'espace de neutralité dans lequel la France s'efforçait depuis plusieurs décennies de créer un chemin vers la paix n'existe plus

Le 24 septembre, soit trois jours avant la nouvelle agression azerbaïdjanaise, l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme dénonçait l'envoi de miliciens –  pour ne pas dire de djihadistes – à la solde de la Turquie, acheminés en Azerbaïdjan depuis la Syrie où ils étaient venus semer la mort en particulier contre les populations kurdes. C'est contre eux que se battent en ce moment même les Arméniens. Fâcheuse ironie, la Turquie est, elle-même, membre dudit Groupe de Minsk. Cette attitude d'Ankara s'inscrit, du reste, dans sa stratégie de sabotage des organismes de concertation multilatérale au profit du recours systématique à la force.

Face à l'ensemble de ces événements, force est de constater que l'espace de neutralité dans lequel la France s'efforçait depuis plusieurs décennies de créer un chemin vers la paix n'existe plus. Il présente désormais davantage de garanties d'impunité au profit des agressions azerbaïdjanaises conduites en étroite concertation avec son allié turc, que de leviers pour rechercher une solution concertée au conflit. Pour l'ensemble de ces raisons, nous considérons que la diplomatie française doit réexaminer sa stratégie dans le conflit du Haut-Karabakh : dénoncer avec force l'agression azerbaïdjanaise et exiger l'arrêt immédiat des violences de la part de l'Azerbaïdjan sous peine d'un soutien massif aux autorités du Haut-Karabakh qui passera par la reconnaissance de leur légitimité pleine et entière."

Les signataires (par ordre alphabétique) 

Damien ABAD, Député de l'Ain, Président du Groupe LR à l’Assemblée nationale

Saïd AHAMADA, Député des Bouches-du-Rhône

Michel AMIEL, Maire des Pennes-Mirabeau

Emmanuel ANTHOINE, Député de la Drome

Cathy APOURCEAU-POLY, Sénatrice du Pas-de-Calais

François ASENSI, Maire de Tremblay-en-France

Eliane ASSASSI, Sénatrice de la Seine-Saint-Denis, Présidente du Groupe communiste républicain citoyen et écologiste au Sénat

Bassem ASSEH, Premier adjoint à la ville de Nantes

Julien AUBERT, Député du Vaucluse

Clémentine AUTAIN, Députée de la Seine-Saint-Denis

Jérémy BACCHI, Sénateur des Bouches-du-Rhône

Delphine BAGARRY, Députée des Alpes-de-Haute-Provence

Jean-Pierre BARBIER, Président du Conseil départemental de l'Isère

Valérie BAZIN-MALGRAS, Députée de l'Aube

François-Xavier BELLAMY, Député européen, Président de la délégation française du Groupe PPE

 Esther BENBASSA, Sénatrice de Paris

Vanik BERBERIAN, Président de l'Association des maires ruraux de France, Maire de Gargilesse

Aurore BERGÉ, Députée des Yvelines

Jean-Didier BERGER, Maire de Clamart

Bruno BERNARD, Président de la Métropole de Lyon

Etienne BLANC, Sénateur du Rhône

Jean-Baptiste BLANC, Sénateur du Vaucluse

Stéphane BLANCHET, Maire de Sevran

Eric BOCQUET, Sénateur du Nord

Emilie BONNIVARD, Députée de la Savoie

Patrick BORE, Sénateur des Bouches-du-Rhône

Jean-Claude BOUCHET, Député du Vaucluse

Hussein  BOUGRI, Sénateur de l'Hérault

Valérie BOYER, Sénatrice des Bouches-du-Rhône

Marine BRENIER, Député des Alpes-Maritimes

Jean-Paul BRET, Député Honoraire, Ancien maire de Villeurbanne

Céline BRULIN, Sénatrice de la Seine-Maritime

Bernard BUIS, Sénateur de la Drôme

Laurent BURGOA, Sénateur du Gard

Dominique BUSSEREAU, Ancien Ministre, Président de l'Association des Départements de France, Président du Département de la Charente Maritime

Sophie CAMARD, Maire des 1er et 7ème arrondissements de Marseille

Damien CAREME, Député au Parlement européen

Marie-Arlette CARLOTTI, Sénatrice des Bouches-du-Rhône

Luc CARVOUNAS, Maire d'Alfortville

Danièle CAZARIAN, Députée du Rhône

Bernard CAZENEUVE, Ancien Premier Ministre

Annie CHAPELIER, Députée du Gard

Dino CINIERI, Député de la Loire

Laurence COHEN, Sénatrice du Val-de-Marne

Jean-Charles COLAS-ROY, Député de l'Isère

François CORMIER-BOULIGEON, Député du Cher

Jean-Pierre CUBERTAFON, Député de la Dordogne

Cécile CUKIERMAN, Sénatrice de la Loire

Philippe DALLIER Sénateur de la Seine-Saint-Denis

Nicolas DARAGON, Maire de Valence

Jean-Paul DAVID, Maire de Guillaumes

Charles, DE LA VERPIERE, Député de l'Ain

Jennifer DE TEMMERMAN Députée du Nord

Bernard DEFLESSELLES, Député des Bouches-du-Rhône

Michaël DELAFOSSE, Maire de Montpellier et Président de la Métropole Montpellier-Méditerranée

Karima DELLI Députée au Parlement européen

Stéphane DELPEYRAT, Maire de Saint-Médard-en-Jalles et Vice-Président de Bordeaux-Métropole

Marguerite DEPREZ-AUDEBERT, Députée du Pas-de-Calais

Gilbert-Luc, DEVINAZ, Sénateur du Rhône

Éric DIARD Député des Bouches-du-Rhône

Julien DIVE, Député de l'Aisne

Pascal DOLL, Maire d'Arnouville

Jacqueline, DUBOIS, Députée de la Dordogne

Françoise DUMAS, Députée, Présidente de la commission de la défense et des forces armées

Pierre-Henri DUMONT, Député du Pas-de-Calais

Frédérique ESPAGNAC, Sénatrice des Pyrénées-Atlantiques

Nadia ESSAYAN Députée du Cher

Christian ESTROSI, Maire de Nice

Laurence FAUTRA, Maire de Décines-Charpieu

Rémi, FERAUD, Sénateur de Paris

Michel FORISSIER, Sénateur honoraire

Bernard FOURNIER, Sénateur de la Loire

Jean-Paul, FOURNIER Maire de Nîmes

Bernard, GAUDUCHEAU , Maire de Vanves

Fabien GAY, Sénateur de la Seine-Saint-Denis

Annie GENEVARD, Députée du Doubs

Raphael GLUCKSMANN Député au Parlement européen

Michelle GREAUME, Sénatrice du Nord

Jean-Noël GUERINI, Sénateur des Bouches-du-Rhône

Patrick GUIGONETTO, Maire de Ceyreste

Sylvie GUILLAUME, Députée au Parlement européen

Didier GUILLAUME, Ancien Ministre.

Joël GUIN Président de la Communauté d'agglomération du Grand Avignon

Patrick HADDAD, Maire de Sarcelles

Benoît, HAMON, Ancien Ministre

Mathieu HANOTIN, Maire de Saint-Denis et Président de Plaine Commune

Michel HERBILLON, Député du Val-de-Marne

Anne HIDALGO, Maire de Paris

Yannick, JADOT, Député au Parlement européen

Régis JUANICO, Député de la Loire

Hubert JULIEN-LAFFERRIÈRE, Député du Rhône

Patrick KARAM, vice-président de la région Ile-de-France

Roger KAROUTCHI, Sénateur des Hauts-de-Seine

Guillaume KASBARIAN, Député de l'Eure-et-Loir

Georges KEPENEKIAN, Ancien Maire de Lyon

Yannick KERLOGOT, Député des Côtes-d'Armor

Thierry KOVACS, Maire de Vienne

Jacques KRABAL, Député de l'Aisne

Gérard LAHELLEC, Sénateur des Côtes-d'Armor

François-Miche LAMBERT, Député des Bouches-du-Rhône

Mohamed LAQHILA, Député Bouches-du-Rhône

Denis LARGUERO, Maire de Meudon

Jean LASALLE, Député des Pyrénées-Atlantiques

Pierre LAURENT Sénateur de Paris

Constance LE GRIP, Députée

Eric LEJOINDRE, Maire du 18ème arrondissement de Paris

Sébastien LEROY, Maire de Mandelieu-la-Napoule

Marie-Noëlle LIENEMANN, Sénatrice de Paris

Ronan LOAS, Maire de Ploemeur

Alexandra LOUIS, Députée des Bouches-du-Rhône

Sylvain MAILLARD, Député de Paris

Richard MALLIÉ, Maire de Bouc-Bel-Air

Hervé MARSEILLE, Sénateur des Hauts-de-Seine

Marcel MARTEL, Maire de Chateaurenard

Alain MILON, Sénateur du Vaucluse

Maxime MINOT, Député de l'Oise

Jean-Michel MIS, Député de la Loire

Sandrine MORCH, Députée de la Haute-Garonne

Marlène MOURIER, Maire de Bourg-Lès-Valence

Renaud MUSELIER, Président de la région sud

Nathalie NIESON, Maire de Bourg-de-Péage

Mathieu ORPHELIN, Député de Maine-et-Loire, Co-Président du groupe Ecologie, Démocratie, Solidarité

Pierre OUZOULIAS, Sénateur des Hauts-de-Seine

Eric PAUGET, Député des Alpes-Maritimes

Christian PAUL, Ancien Ministre

Benoît PAYAN, Premier adjoint de la ville de Marseille

Valérie PECRESSE, Présidente de la Région Ile-de-France

Philippe PEMEZEC, Sénateur des Hauts-de-Seine

Gaël PERDRIAU, Maire de Saint-Etienne

Bernard PERRUT, Député du Rhône

Anne-Laurence PETEL, Députée des Bouches-du-Rhône

Emmanuel PIERRE-MARIE, Maire du 12ème arrondissement de Paris

Florence PROVENDIER, Députée des Hauts-de-Seine

Audrey PULVAR, Adjointe à la Mairie de Paris

François PUPPONI, Député du Val-d'Oise

Didier QUENTIN, Député de Charente-Maritime

Cathy RACON-BOUZON, Député des Bouches-du-Rhône

Robin REDA, Député de l'Essonne

Sandra REGOL, Secrétaire nationale adjointe d'EELV

Cécile RILHAC, Députée du Val d'Oise

Michèle RIVASI, Députée européenne

François ROCHEBLOINE, Député honoraire

Roberto ROMERO, Conseil régional Ile-de-France, Responsable des relations internationales à Génération.s

René ROUQUET, Député honoraire

Martine ROURE, Ancienne Vice Président du Parlement européen

Cédric ROUSSEL, Député des Alpes-Maritimes

Alain ROUSSET, Président de Nouvelle Aquitaine

Michèle RUBIROLA, Maire de Marseille

Thomas RUDIGOZ, Député du Rhône

Arlette SALVO, Maire de la Ciotat

Isabelle SANTIAGO, Député du Val de Marne

André SANTINI,  Mairie d'Issy-les-Moulineaux

Pascal SAVOLDELLI, Sénateur du Val-de-Marne

Gilles SIMEONI, Président du conseil exécutif de Corse

Lucien STANZIONE Sénateur du Vaucluse

Bruno STUDER, Président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, Député du Bas-Rhin

Michèle TABAROT Député des Alpes-Maritimes

Aurélien TACHÉ, Député du Val-d'Oise

Sophie TAILLE POLIAN, Sénatrice du Val-de-Marne

Guy TESSIER, Député des Bouches-du-Rhône

Stéphan TESTE, Député de la Seine-Saint-Denis

Marie-Hélène THORAVAL, Maire de Romans-sur-Isère

Jean-Louis TOURAINE, Député du Rhône

Frédérique TUFFNELL, Députée de la Charente-Maritime

Isabelle VALENTIN, Député de la Haute-Loire

Cédric VAN STYVENDAEL, Maire de Villeurbanne

Marie-Claude VARAILLAS, Sénatrice de Dordogne

Martine VASSAL, Présidente des Bouches-du-Rhône

Michèle VICTORY, Députée de l'Ardèche

Cédric VILLANI, Député de l'Essonne

Philippe VITEL, Député honoraire

Laurent WAUQUIEZ, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

Jean-Marc ZULESI, Député des Bouches-du-Rhône

 

 

 

Bakou exalte sa coopération avec Israël
et loue l’efficacité des drones israéliens contre le Karabag

 

Dans leurs bilans quotidiens des activités militaires depuis le début des hostilités autour du Haut Karabagh dimanche 27 septembre, les militaires arméniens ont fait état de plusieurs drones de fabrication turque utilisés contre les soldats et les civils arméniens par l’armée azérie et abattus par les tirs arméniens. Mais un proche conseiller en politique étrangère du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, Hikmet Hajiyev, a jugé utile, dans un entretien accordé mercredi 30 septembre au journal israélien Walla news, que l’armée de Bakou utilisait aussi des drones de fabrication israélienne dans les combats d’une ampleur inédite depuis 2016, qui ont éclaté dimanche et qui continuent à faire rage. Il n’est un secret pour personne que l’armée azérie a acheté de grandes quantités d’armes à Israël, dont ces drones, dont l’Etat hébreu s’est fait une spécialité bien avant la Turquie. En 2019, des essais en grandeur réelle, par l’armée azérie, de nouveaux drones israéliens envoyés sur les positions arméniennes en présence des fournisseurs et experts israéliens avaient fait grand bruit en Arménie comme en Israël d’ailleurs, où la firme concernée avait été – mollement- rappelée à l’ordre. Reste à savoir pourquoi H.Hajiyev a cru bon d’insister sur ces livraisons de drones israéliens, en précisant qu’ils auraient prouvé leur efficacité sur le terrain lors des derniers combats, singulièrement pour ce qui concerne les « drones kamikaze”, non sans « féliciter » au passage les « ingénieurs qui les ont conçus ». Et H. Hajiyev d’ajouter, dans la même interview, que les Azeris “apprécient beaucoup la coopération avec Israël, spécialement dans le domaine de la défense”. 

Sans doute faut-il voir dans ces propos une volonté d’impliquer Israël dans un conflit qui ne le concerne pas directement, en mettant en avant les relations privilégiées de ce pays avec l’Azerbaïdjan, auquel il est lié par des accords commerciaux et sécuritaires : Israël fournirait selon certaines sources 60 % de l’armement de l’Azerbaïdjan, ce dernier livrant de grandes quantités de gaz naturel à l’Etat hébreu, alors que les relations entre l’Arménie et Israël sont plutôt limitées, même si, et ce n’est peut-être pas anodin, Erevan a fait un geste fort à la mi-septembre en ouvrant son ambassade à Tel Aviv. Le conseiller du président Aliev est tellement confiant dans la solidité des liens entre l’Azerbaïdjan et Israël qu’il ne se montre guère déçu par le silence d’Israël depuis le début de la guerre qu’a lancée Bakou contre les Arméniens. Il croit plus aux actes qu’aux paroles, comme ces navettes d’avions cargos entre Israël et l’Azerbaïdjan observées depuis quelques temps. Selon les signaux captés par les radars, ces avions cargo dépendant du ministère azéri de la défense, atterriraient sur la base militaire d’Ovda, au sud d’Israël. Interrogé sur cet inquiétant ballet aérien d’appareils dont certains analystes israéliens ont affirmé qu’ils pourraient transporter des armes et autres équipements militaires à destination de Bakou, H. Hajiyev s’est voulu évasif, en laissant entendre que les avions pourraient être chargés de « fruits et de légumes » comme de « matériel militaire », mais il a délibérément suggéré que le sujet, que les autorités israéliennes refusent d’ailleurs de commenter, relevait du secret-défense. Tout en estimant que ces mouvements aériens ne seraient pas directement liés aux combats entre Azéris et Arméniens, il les a mis sur le compte d’une « longue coopération entre l’Azerbaïdjan et Israël » dans tous les domaines, y compris militaire, avec la fourniture de drones et d’une technologie israélienne qui « aide l’Azerbaïdjan à assurer la sécurité de ses citoyens ». 

Au moment où l’Azerbaïdjan est montré du doigt sur la scène internationale, pour sa collusion avec la nébuleuse djihadiste dont son allié turc a dépêché des centaines d’éléments pour se battre aux côtés des soldats azéris contre les Arméniens, Bakou ne va pas se priver de jouer la carte de ses liens dits privilégiés avec Israël, en tentant ainsi de brouiller un peu plus les cartes et de présenter l’Azerbaïdjan comme un allié de l’Occident. Une manœuvre qui a toutefois ses limites et ne trompera personne. Sans doute l’Iran, qui affiche sa neutralité et a appelé ses deux voisins du Sud Caucase à cesser les hostilités, tout en dénonçant toute tentative d’intervention de tierces parties dans le conflit, pourrait y voir l’ombre d’une ingérence de son ennemi juré israélien ; mais à dire vrai, la coopération entre l’Azerbaïdjan et Israël est depuis longtemps déjà un obstacle à une franche amitié entre Bakou et Téhéran. L’Iran, qui se méfie aussi d’éventuelles velléités irrédentistes de l’Azerbaïdjan sur les provinces du nord de l’Iran, où vit une importante minorité azérie, a tissé au cours des deux dernières décennies, des relations plus cordiales et moins ambiguës avec l’Arménie. Israël de son côté, a tout intérêt à ce que l’Iran n’attire pas dans son orbite l’Azerbaïdjan, majoritairement chiite lui aussi. Mais l’exaltation par l’Azerbaïdjan de ses liens d’amitié proclamés avec Israël place la Turquie dans une position plutôt embarrassante. Depuis une décennie, les relations entre Israël et la Turquie, qui a longtemps été le principal partenaire musulman de l’Etat hébreu dans la région, n’ont cessé de se dégrader, alors que les rivaux arabes sunnites de la Turquie tendent vers une normalisation de leurs relations avec Israël. Le président turc Erdogan, qui se pose en grand, voire seul défenseur du droit à l’autodétermination des Palestiniens (principalement du Hamas islamiste d’ailleurs), envoie sans état d’âme ses mercenaires djihadistes et ses soldats se battre, aux côtés d’une armée azérie qui se flatte d’être équipée par Israël, contre les Arméniens du Karabagh revendiquant leur droit à l’autodétermination. L’ami israélien de son ami azéri serait-il redevenu son ami à la faveur de ce conflit ? Pour ne pas prêter aux manipulations simplistes de Bakou, il revient à Israël de clarifier sa position sur cet échiquier complexe où sa sécurité n’est pas en jeu.

par Garo Ulubeyan le vendredi 2 octobre 2020
© armenews.com 2020



 

 

L’Arménie rappelle son ambassadeur en Israël sur fond d’escalade dans le Haut-Karabakh

 

© Sputnik . Sputnik

01.10.2020

Alors que les combats se poursuivent dans le Haut-Karabakh, l’Arménie a rappelé son ambassadeur en Israël, reprochant à l’État hébreu de fournir des «armes ultramodernes» à l’Azerbaïdjan.

Erevan a rappelé pour consultation son ambassadeur en Israël en raison de livraisons par ce pays d’armes à l’Azerbaïdjan, a annoncé jeudi 1er octobre la porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères, Anna Nagdalian.

«Nous considérons comme inacceptables les livraisons par Israël d’armes ultramodernes à l’Azerbaïdjan, surtout au moment de l’agression azerbaïdjanaise soutenue par la Turquie», a expliqué la porte-parole.

Combats meurtriers dans le Haut-Karabakh

Le 27 septembre, Bakou a annoncé que les forces armées arméniennes avaient attaqué des localités situées sur la ligne de contact dans le Haut-Karabakh, région peuplée majoritairement d’Arméniens et théâtre d’un conflit gelé depuis 1994.

Pour sa part, Erevan a accusé Bakou d’avoir lancé une offensive contre l’enclave, avec attaques aériennes et tirs de missiles. La mobilisation générale a été décrétée en Arménie.

Moscou, Paris et Washington prônent l’arrêt des hostilités

Emmanuel Macron, Vladimir Poutine et Donald Trump ont adopté ce 1er octobre une déclaration conjointe exhortant à arrêter immédiatement les hostilités au Haut-Karabakh.

Ils ont adressé leurs condoléances aux familles des personnes tuées depuis la reprise des combats et ont appelé Bakou comme Erevan à reprendre les discussions en vue de régler le conflit.

La partie arménienne a annoncé ce jeudi 1er octobre avoir abattu plusieurs drones azerbaïdjanais, dont un à proximité de la capitale, Erevan.

Un drone azerbaïdjanais a été abattu par les forces arméniennes de défense anti-aérienne près de la capitale, Erevan, a annoncé la porte-parole du ministère arménien de la Défense, Chouchane Stepanian, sur sa page Facebook.

Pour sa part, le Premier ministre, Nikol Pachinian, a annoncé qu’un total de quatre véhicules sans pilote avaient été aperçus dans le ciel arménien avant d’être abattus.

L’agence de presse Reuters, citant des témoins oculaires, a fait état de la chute d’un «objet volant» près de la capitale arménienne.

Dans le même temps, l’Arménie a constaté la mort d’un civil dans une frappe de drone contre un village situé près de l’autoroute menant à la république autoproclamée du Haut-Karabakh, théâtre d’une nouvelle escalade meurtrère opposant Erevan à Bakou.


 

 

Haut-Karabakh : Vladimir Poutine et Emmanuel Macron
appellent à un arrêt "complet" des combats

Depuis plusieurs jours, des combats meurtriers opposent les séparatistes arméniens de cette région séparatiste de l'Azerbaïdjan, aux forces militaires du pays.


Les présidents russe Vladimir Poutine et français Emmanuel Macron ont appelé mercredi 30 septembre à un arrêt "complet" des combats au Haut-Karabakh et se sont dits prêts à intensifier les efforts diplomatiques pour contribuer à la résolution du conflit, a annoncé le Kremlin.

Les chefs d'Etat ont discuté de "paramètres concrets de coopération future, avant tout dans le cadre du groupe de Minsk de l'OSCE", a déclaré la présidence russe dans un communiqué. Constitué au sein de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le groupe de Minsk sur le dossier du Karabakh est composé de la Russie, des Etats-Unis et de la France.

Moscou dénonce le recours à des "terroristes étrangers"

Plus tôt, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait proposé "une rencontre des chefs des diplomaties de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de la Russie" à Moscou, réitérant un appel au cessez-le-feu. Un appel d'autant plus urgent que la Russie affirme que des combattants"venant notamment de Syrie et de Libye", sont présents dans le conflit, de quoi "provoquer une escalade" dans toute la région. Moscou a exhorté, sans préciser ses allégations, à ne pas permettre l'arrivée de "terroristes étrangers et de mercenaires".

La présence de ces combattants restent pour le moment peu claire. Deux sources proches des insurgés syriens ont déclaré à l’agence de presse Reuters que la Turquie avait envoyé des rebelles soutenir les forces azerbaïdjanaises. Mais cette affirmation a été réfutée par Anakara et Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan.

Un conseiller du président azerbaïdjanais a toutefois affirmé à l'Agence France Presse que "des mercenaires venus des pays du Moyen-Orient se batt[aient] contre nous aux côtés des forces arméniennes". Lundi, le quotidien britannique The Guardian (en anglais), affirmait également que des rebelles syriens avaient été embauchés par une société privée de sécurité turque pour rejoindre l’Azerbaïdjan.


 

 

 

 

Haut-Karabagh : des membres de la communauté arménienne battent le pavé à Paris

 

RTFrance, 29/9/2020

Plusieurs centaines de membres et représentants de la communauté arménienne en France ont manifesté à Paris pour protester contre les combats en cours entre les forces azerbaïdjanaises et les combattants arméniens du Haut-Karabagh.

Environ 500 personnes se sont réunies à l'appel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France à proximité de l'ambassade d'Azerbaïdjan à Paris se 29 septembre. 

Brandissant des drapeaux et des fumigènes, ces manifestants étaient réunis pour dénoncer les violences dans la régions du Haut-Karabagh dont l'Azerbaïdjan et la Turquie sont, selon eux, responsables. 

«Nous sommes là pour condamner la guerre, condamner le régime guerrier d'Erdogan et d'Aliev [présidents de la Turquie et d'Azerbaïdjan] puisque dans cette guerre les deux Etats sont ensemble contre le Haut-Karabagh et contre l'Arménie et nous sommes la pour demander à la communauté internationale de faire cesser cette guerre et de sanctionner l'Azerbaïdjan», a déclaré Mourad Papazian, co-président du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF) interrogé par RT France. Il a par ailleurs plaidé pour que l'Azerbaïdjan soit sanctionné pour avoir attaqué «un autre état membre de l'ONU [l'Arménie]». 

«Nous souhaiterions que la France qui est l'un des pays européens phares avec l'Allemagne prenne vraiment ses responsabilités et dise une bonne fois pour toutes stop à Erdogan» a réclamé pour sa part Christophe Altounian, Adjoint au maire d'Arnouville. «Aujourd'hui Erdogan arme des djihadistes qui vont se battre contre les Arméniens et contre les Arméniens du [Haut-]Karabagh», a-t-il par ailleurs déclaré, relayant des accusations proférées par des responsables arméniens la veille, mais formellement démenties par Bakou. 

Les hostilités se poursuivent entre forces arméniennes et azerbaïdjanaises dans la région disputée du Haut-Karabagh alors qu'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU était prévue le soir du 29 septembre.

Selon les derniers bilan officiels, 97 personnes ont été tuées dans les combats : 80 soldats du Haut-Karabagh et dix-sept civils, douze en Azerbaïdjan et cinq côté arménien mais chacun des deux camps affirme avoir tué des centaines de soldats ennemis. 

L'affrontement en cours peut faire craindre un embrasement de la région alors que l'Arménie a accusé un F-16 turc en provenance d'Azerbaïdjan d'avoir abattu un de ses avions militaires et tué son pilote. La Turquie a démenti cette accusation. Le président d'Azerbaïdjan Ilham Aliev a par ailleurs affirmé qu'il n'y avait pas «une seule preuve d'une participation de la Turquie au conflit». 


Des chasseurs F-16 et drones turcs Bayraktar ont violé le ciel de l’Arménie
pour bombarder la région de Vardenis, un chasseur arménien SU-25 abattu

Armenews, 29/9/2020

Shushan Stepanyan la secrétaire de presse du ministère arménien de la Défense a indiqué que ce matin à 10h30 des chasseurs turcs F-16 qui avaient décollé de la base de aéroport de Gyandja (Azerbaïdjan) ont bombardé les villages de la région de Vardenis en Arménie ainsi que Sotsk. Des chasseurs SU-25 de la base de l’aéroport de Dalyar (Azerbaïdjan) participaient également à ces attaques ainsi que des drones de fabrication turque Bayraktar. Ces chasseurs ont bombardé des objectifs au sol en Arménie.

Pendant la tâche militaire, lors des batailles anti-air et aériennes, le combattant multifonctionnel F-16 des forces militaires de la République de Turquie a été blessé dans la zone aérienne de RA. Mais l’un de ces F-16 turcs a abattu un avion de chasse arménien SU-25 dont le pilote est malheureusement mort en héros.

Ardzroun Hovhannisyan le représentant du ministère arménien de la Défense vient d’indiquer que « La Turquie réalise une agression directe de la République d’Arménie ».

Krikor Amirzayan

 

« CRIMINELLE OFFENSIVE DEL’AZERBAÏDJAN CONTRE LA REPUBLIQUED’ARTSAKH » (PCF)


Le Parti communiste français (PCF) appelle à un cessez-le-feu immédiat et exprime sa solidarité avec le peuple de la République d’Artsakh.
Les Arméniens qui ont fait la démonstration de leur attachement à la démocratie, au prix de sacrifices immenses, doivent être placés sous protection internationale.
Il est plus que temps de condamner et de sanctionner la politique agressive et expansionniste de la Turquie à Chypre, en Irak, en Syrie, en Libye et en Méditerranée orientale.
Il est plus que temps de mettre un terme aux massacres des Kurdes et des Arméniens. R.T. Erdogan nourrit partout un nationalisme belliciste qui enflamme le Moyen-Orient et l’Asie Centrale. Seule les voies de la diplomatie peuvent mettre un terme à cette violence et ouvrir un chemin pour la paix.


Parti Communiste Français,
Le 27 septembre 2020

par Ara Toranian le dimanche 27 septembre 2020
© armenews.com 2020

 

 

 

Reprise des combats entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan après une brève accalmie

 

16 juil. 2020

© Karen MINASYAN 

RTFrance - Source : AFP

 

Après une journée de trêve, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont repris leurs affrontements transfrontaliers, ce 16 juillet. Les deux pays s'accusent mutuellement d'avoir relancé les hostilités.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont indiqué chacun dans un communiqué que «des combats [étaient] en cours» ce 16 juillet, mettant de fait un terme au cessez-le-feu en vigueur depuis la veille.

Ces affrontements, qui ont initialement débuté le 12 juillet à la frontière nord entre ces ex-républiques soviétiques du Caucase, opposent deux ennemis de longue date et constituent les heurts les plus graves depuis 2016, laissant craindre une déstabilisation de la région.

Le ministère arménien de la Défense a affirmé avoir empêché à l'aube «une tentative d'infiltration» suivie d'un pilonnage au mortier et à l'obusier des villages d'Aygepar et Movses. 

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a de son côté affirmé l'inverse, disant «qu'une unité des forces armées arméniennes ont de nouveau tenté d'attaquer nos positions dans le district de Tovouz». Il soutient en outre avoir abattu un «drone tactique» ennemi. Selon lui, les villages d'Аgdam, Donar Gouchtchou et Vakhidli ont ensuite essuyé «des tirs d'armes lourdes et de mortiers».

Selon le bilan officiel, 17 personnes ont été tuées depuis le 12 juillet. Parmi elles, 12 militaires et un civil azerbaïdjanais et quatre soldats arméniens. Bakou a notamment perdu un général.

 

Le Haut-Karabagh en toile de fond

L’Arménie et l’Azerbaïdjan sont embourbés depuis des décennies dans un conflit qui les opposent sur la question du Haut-Karabagh, région montagneuse qui faisait partie de l’Azerbaïdjan jusqu’en 1988, avant sa déclaration d'indépendance en 1991, qu'aucun Etat membre de l'ONU n'a reconnu. Majoritairement peuplée par des Arméniens, le Haut-Karabagh est soutenu par Erevan. Cette région a été le théâtre d'une guerre qui a fait environ 30 000 morts dans les années 90. 

Bakou, qui dispose de revenus importants grâce à ses importantes réserves de pétrole, a depuis des années dépensé sans compter en matière d'armement, et a menacé de reprendre la région par les armes si nécessaire, alors qu'une médiation internationale échoue depuis près de 30 ans à trouver une solution négociée.

Les récents affrontements ont cependant lieu loin de ce territoire, à la frontière nord entre ces deux pays du Caucase, une escalade rare qui ouvre la possibilité à une guerre ouverte. La Russie, puissance régionale, les Etats-Unis et l'Union européenne ont tous appelé l'Azerbaïdjan et l'Arménie à cesser les hostilités. Ankara a apporté son soutien à Bakou.


 

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Gaz russe : l'Arménie accepte de payer le double du tarif actuel

EREVAN (AFP) - 13/1/6 - L'Arménie a accepté de payer le double du tarif actuel au géant gazier russe Gazprom pour ses livraisons de gaz naturel en provenance de Russie, a annoncé vendredi le Premier ministre arménien Andranik Margarian.
"A compter du 1er avril, selon l'accord préliminaire, l'Arménie sera fournie en gaz au prix de 110 dollars pour 1000 mètres cubes. Jusqu'au 1er avril, elle continuera de payer l'ancien prix de 56 dollars", a déclaré à l'AFP M. Margarian.

L'accord, dont les détails restent à fixer, sera finalisé après une réunion prévue d'ici fin janvier à Moscou entre les présidents russe Vladimir Poutine et arménien Robert Kotcharian.

Cette annonce survient alors que les prix du gaz russe ont été au centre d'une crise majeure ces dernières semaines entre la Russie et l'Ukraine, une autre ex-république soviétique.

Gazprom, le géant russe du gaz, réclamait le presque quintuplement du prix du gaz livré à l'Ukraine, à 230 dollars le millier de m3, arguant de la nécessité d'un passage aux prix du marché alors que Moscou pratiquait jusqu'à présent des prix largement préférentiels pour ses anciens satellites.

Kiev a dénoncé une mesure de pression politique, liée à l'orientation pro-occidentale prise par le pays depuis la "révolution orange" de la fin 2004, alors que des alliés de Moscou comme le Bélarus continuent de bénéficier de prix bas.

Environ 80% des exportations de gaz russe vers l'Union européenne transitant par les gazoducs ukrainiens, le bras de fer a été jusqu'à perturber cet approvisionnement, causant l'inquiétude de l'Europe.

Kiev et Moscou ont finalement signé un accord aux termes duquel Gazprom obtient gain de cause mais l'Ukraine ne subit au total qu'un doublement du prix du gaz grâce à un approvisionnement complémentaire en gaz provenant du Turkménistan.

L'accord a été le prétexte à une crise politique en Ukraine, menaçant le pouvoir du président pro-occidental Viktor Iouchtchenko au profit de l'opposition pro-russe.

Avant l'Ukraine, la Géorgie - qui a également pris une orientation pro-occidentale fin 2003 - a dû accepter de voir passer le tarif du gaz russe de 60 dollars pour 1.000 m3 à 110 dollars à partir de 2006.

Gazprom a affirmé ne pas faire de distinction politique dans ses hausses de tarifs. L'Arménie est de fait le meilleur allié de la Russie dans le Caucase.

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LE GENOCIDE ARMENIEN PAR LA TURQUIE

Abandon des poursuites contre l'écrivain turc Orhan Pamuk

ANKARA (AP) - 23/1/6 - Un tribunal d'Istanbul a abandonné lundi les charges contre l'écrivain turc Orhan Pamuk, poursuivi pour avoir évoqué le génocide arménien dans un entretien à un journal suisse en février 2005. Cette décision met fin à un procès à haut risques pour Ankara, alors que la Turquie frappe à la porte de l'Union européenne.

L'écrivain âgé de 53 ans, lauréat de nombreux prix littéraires en Europe, dont le prix Médicis étranger en 2005 en France pour "Neige", risquait jusqu'à trois ans de prison pour ses propos au supplément hebdomadaire du quotidien "Tages-Anzeige", "Das Magazin". "Trente mille Kurdes et un million d'Arméniens ont été tués sur ces terres (en Turquie, NDLR) et personne n'ose en parler, à part moi", avait-il déclaré.

Dès l'ouverture de son procès le 16 décembre dernier, l'audience avait été ajournée et la suivante fixée au 7 février. Ce délai devait permettre de déterminer si l'article 301 du nouveau code pénal, réprimant les atteintes et insultes contre la république turque, pouvait s'appliquer de manière rétroactive à l'écrivain.

"Le tribunal a abandonné les charges. Cette affaire n'aurait jamais dû avoir lieu", a déclaré à l'Associated Press l'avocat d'Orhan Pamuk, Me Haluk Inanici. Dimanche, le ministre turc de la Justice Cemil Cicek avait choisi de laisser au tribunal d'Istanbul devant lequel comparaissait l'écrivain le soin d'abandonner ou non les poursuites à son encontre.

Selon un responsable du ministère de la Justice, Cemil Cicek a estimé que le gouvernement turc n'avait pas son mot à dire sur l'interprétation de l'article 301 du nouveau code pénal adopté en juin dernier. Les avocats nationalistes, à l'origine des charges, ont toutefois promis de faire appel. "C'est un scandale", a réagi Kemal Kerincsiz, un membre de l'Union des avocats turcs. "Orhan Pamuk doit être puni pour avoir insulté la Turquie (...) C'est un crime grave et il ne devrait pas rester impuni".

Avec le procès d'Orhan Pamuk, c'est aussi la Turquie qui risquait d'être jugée. "Le plus difficile, c'est d'expliquer pourquoi un pays s'engageant officiellement à entrer dans l'Union européenne souhaiterait emprisonner un auteur dont les livres sont bien connus en Europe", résumait en décembre dernier l'écrivain, auteur notamment de "Mon nom est Rouge", "Istanbul" ou "Neige".

L'affaire, de fait, a conforté les opposants de l'entrée de la Turquie dans l'UE. "Le procès d'un romancier qui a exprimé une opinion non-violente jette une ombre sur les négociations d'adhésion entre la Turquie et l'Union européenne", avait noté le commissaire européen à l'élargissement Olli Rehn.

L'abandon des poursuites, a-t-il commenté lundi, est "une bonne nouvelle pour la liberté d'expression en Turquie". Toutefois, a-t-il souligné, Ankara doit à présent "combler les vides juridiques" de son nouveau code pénal, susceptibles de porter atteintes aux libertés.

Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul a récemment reconnu que ces poursuites contre Pamuk ont terni l'image du pays et déclaré, pour la première fois, que les lois limitant la liberté d'expression pourraient être modifiées.

Les livres d'Orhan Pamuk portent sur la mémoire et l'identité du pays, tiraillé entre ses influences occidentales et orientales, conservatrices et modernes, islamiques et laïques. L'écrivain s'est fréquemment élevé contre le traitement de la minorité kurde et a critiqué le manque de démocratie et le "nationalisme effréné" de la Turquie, refusant en 1998 le statut d'artiste officiel.

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Incidents frontaliers entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie

BAKOU, Azerbaïdjan (AP) - 7/3/6 - Les forces azerbaïdjanaises et arméniennes se sont affrontées mardi à coups de tirs de mortier à plusieurs points de leur frontière, ont annoncé des responsables de l'armée des deux pays. Il s'agit des violences les plus graves dans cette région depuis plusieurs mois.

Des militaires azerbaïdjanais ont affirmé qu'un de leurs soldats avait été tué et un autre gravement blessé dans les combats, qui ont eu lieu lundi soir et mardi matin dans au moins trois lieux différents. Les forces arméniennes ont fait état pour leur part de plusieurs blessés dans leurs rangs.

Les tensions sont fortes entre les deux pays, qui restent en désaccord sur le statut du Haut-Karabakh, enclave montagneuse autonomiste située en Azerbaïdjan et peuplée majoritairement d'Arméniens.

Durant les six premières années du conflit au Haut-Karabakh, commencé en 1988, les combats ont fait 30.000 morts et un million de réfugiés. En 1994, un cessez-le-feu a mis fin au gros des combats, mais des accrochages frontaliers se sont poursuivis, faisant de nombreuses victimes chaque année dans l'enclave. En outre, les villages dans et autour du territoire restent lourdement armés.

En février, les présidents arménien Robert Kotcharian et azerbaïdjanais Ilham Aliev se sont rencontrés au château de Rambouillet, en région parisienne, pour essayer de régler le conflit. Mais les discussions ont échoué.

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Vue du mémorial du génocide arménien à Lyon, le 1er avril 2006

L'édification d'un mémorial du génocide arménien à Lyon, qui avait déjà donné lieu à une manifestation hostile, pro-turque, le 18 mars, a été à l'origine d'une nouvelle polémique en fin de semaine avec la suspension de sa construction sur décision du Tribunal administratif (TA). • Jeff Pachoud (AFP/AFP - dimanche 2 avril 2006)

Lyon : le mémorial du génocide arménien, un monument qui fait du bruit

LYON (AFP) - 2/4/6 - L'édification d'un mémorial du génocide arménien à Lyon, qui avait déjà donné lieu à une manifestation hostile, pro-turque, le 18 mars, a été à l'origine d'une nouvelle polémique en fin de semaine avec la suspension de sa construction sur décision du Tribunal administratif (TA).
Après les vives protestations liées à des slogans négationnistes dans le cortège pro-turc du 18 mars et les incidents dus au télescopage avec la fin d'une manifestation anti-CPE, la controverse a rejailli sur la politique locale, à deux ans des municipales.

"Les opposants a/u mémorial sont allés chercher un petit point technique, en rapport avec les statuts de l'Association +Mémorial lyonnais pour le génocide des Arméniens+. Mais celle-ci devrait rapidement revoir la question et les travaux vont reprendre", a assuré le maire PS de Lyon, Gérard Collomb, à la suite de la décision du TA, mercredi, d'interrompre les travaux.
"Etonnés" voire "scandalisés" par ces polémiques autour d'un monument qui, a priori, faisait "l'objet d'un consensus", M. Collomb et son entourage s'interrogent sur une éventuelle motivation politique chez certains opposants.

"Nous sommes soumis à une véritable guérilla juridique", fait valoir la mairie centrale de Lyon, en référence aux quatre recours introduits par l'Association de défense et de protection des places Bellecour et Antonin Poncet (ADPBAPL).

Cette association compte parmi ses principaux porte-parole Marie-Chantal Desbazeille, conseillère municipale UMP et ancien maire du VIIe arrondissement. "La décision a été prise sans concertation. La mairie de Lyon n'a pas à construire un tel monument sur une place classée par l'Unesco", proclame l'élue UMP pour qui Gérard Collomb agit "pour s'assurer les suffrages de la communauté arménienne".

"Notre démarche n'a rien de politique", clame néanmoins la présidente de l'ADPBAPL, Chantal Lefort. Selon elle, le monument va "dénaturer la place Antonin Poncet", dans le IIe arrondissement de la ville. "Pourquoi cette place ? Quant à l'histoire lyonnaise, elle n'a rien à voir avec l'histoire arménienne", ajoute-t-elle.

La polémique rejaillit sur le maire de l'arrondissement lui-même, Denis Broliquier, un fidèle de l'ancien ministre de la Défense et ex-président de la région Rhône-Alpes, Charles Millon, dont l'attitude est critiquée par les deux camps. "Il tient un double langage", juge-t-on à la mairie centrale. "Il a minimisé les choses", estime Mme Lefort.

"Qu'on ne vienne pas nous dire que les +Millonistes+ sont contre un monument arménien. Le lieu a été mal choisi", s'insurge-t-on à la mairie du IIe qui critique la méthode employée par Gérard Collomb.

En cas de redémarrage des travaux, ce mémorial - qui a aussi pour but "d'honorer les victimes de tous les génocides du XXe siècle", selon M. Collomb - devra encore franchir au moins deux recours sur le fonds avant l'inauguration. Celle-ci reste fixée au 24 avril, date de la commémoration du génocide arménien de 1915, reconnu par la France en 2001.

Les massacres et déportations d'Arméniens sous l'empire Ottoman, de 1915 à 1917, ont fait 1,5 million de morts, selon les Arméniens, entre 300.000 et 500.000, selon Ankara qui rejette catégoriquement la qualification de génocide.

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Inauguration d'un mémorial arménien à Marseille

MARSEILLE (AFP) - 24/4/6 - Près de 2.000 personnes ont assisté à l'inauguration d'un mémorial du génocide arménien, lundi 24 avril à Marseille, ville qui a la plus forte communauté arménienne en France avec 80.000 personnes. La cérémonie s'est déroulée en présence du président de l'Assemblée nationale de la République d'Arménie, Arthur Baghdassarian et du maire de la ville Jean-Claude Gaudin

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Aucun survivant dans l'accident d'un avion arménien en mer Noire

MOSCOU (AP) - 3/5/6 - Un avion arménien transportant 112 personnes s'est abîmé tôt mercredi matin par mauvais temps au large des côtes de la mer Noire, peu de temps avant d'atterrir dans la ville russe de Sochi, ont annoncé les autorités russes. Il n'y a aucun survivant.

L'Airbus A-320 de la compagnie arménienne Armavia effectuait la liaison entre la capitale arménienne Erevan et Sochi (sud de la Russie), a expliqué le porte-parole du ministère russe des Situations d'urgence, Viktor Beltsov.

Il a disparu des écrans de contrôle à 2h15 locales à un peu moins de six kilomètres des côtes russes et s'est abîmé après avoir effectué un virage en direction de l'aéroport d'Adler, près de Sochi, a-t-il ajouté, précisant que les pilotes s'apprêtaient à effectuer un atterrissage d'urgence.

Les 112 personnes, dont cinq enfants, qui se trouvaient à bord sont mortes, ont annoncé des responsables de la région de Krasnodar du ministère des Situations d'urgence.

Selon un responsable de la compagnie Armavia à Erevan, l'avion transportait 95 passagers et huit membres d'équipage. Ce responsable, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, a précisé que les contrôleurs au sol de Sochi avaient demandé au pilote de l'avion d'attendre avant d'atterrir en raison des mauvaises conditions climatiques. L'Airbus s'est ensuite abîmé en mer.

Des débris de l'appareil ont été retrouvés à proximité des côtes, a fait savoir M. Beltsov. Les équipes de secours ont repêché 11 corps.

Les sauveteurs ont découvert des débris à six kilomètres des côtes, et notamment des gilets de sauvetage vides, ce qui signifie que les passagers n'ont pas eu le temps de s'en vêtir, selon ITAR-Tass, citant un responsable des opérations.

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Crash d'un Airbus en mer Noire : identification des corps, les boîtes noires retrouvées

SOTCHI (AFP) - 4/5/6- Les familles ont commencé la difficile identification des corps jeudi, après la chute d'un Airbus A320 au large des côtes russes, alors que les deux boîtes noires de l'appareil ont été localisées.
Jeudi soir, 53 corps avaient été repêchés et 28 d'entre eux identifiés, selon le parquet général cité par l'agence Itar-Tass.

Les deux boîtes noires de l'Airbus de la compagnie arménienne Armavia qui s'est abîmé en mer, près de Sotchi, dans le sud de la Russie, ont été localisées, a annoncé jeudi le ministre des Transports Igor Levitine.
L'appareil de la compagnie arménienne Armavia, qui assurait la liaison entre Erevan et Sotchi, dans le sud de la Russie, s'est abîmé en mer Noire dans la nuit de mardi à mercredi peu avant l'atterrissage. Les 113 passagers et membres d'équipage, pour l'essentiel des Arméniens, ont été tués dans la catastrophe.

La nuit suivante, les premières photos des victimes ont été affichées dans un hôtel de la célèbre station balnéaire russe, à des fins d'identification. De nombreuses personnes ont éclaté en sanglots ou se sont évanouies en découvrant des clichés de visages bouffis, bleuis, parfois défigurés, et de corps gonflés par l'eau. "Les photos sont horribles (...) L'essentiel est qu'on me rende le corps de ma fille", se lamente Tamara Mkrtchan, 36 ans, qui n'a pu identifier son enfant sur les photos.

A la mi-journée, les familles, rassemblées dans un cinéma au centre de Sotchi, ont réclamé de pouvoir accéder à la morgue, nombre d'entre elles n'ayant retrouvé aucun de leurs proches sur les photos.
"Laissez-nous entrer dans la morgue et montrez-nous des effets personnels pour qu'on puisse les reconnaître", s'exclame un Arménien, en présence du ministre des Transports Igor Levitine. "Faites tout pour retrouver les corps. Je vous en implore", lance un jeune homme en pleurs

Dans une école arménienne d'Adler, près de Sotchi, une cinquantaine de personnes ont rendu hommage à deux adolescents tués qui y avaient étudié. Une trentaine de proches des victimes sont rentrés à Erevan jeudi soir et des premiers corps doivent être rapatriés vendredi matin.

Les familles des victimes seront conduites vendredi sur le lieu de la catastrophe pour s'y recueillir et jeter des fleurs à la mer, après un office funèbre. Le ministère des Situations d'urgence et les autres services concernés vont coordonner leurs efforts pour remonter les débris de l'avion qui gisent par près de 680 mètres de profondeur.

Le ministre avait auparavant déclaré que Moscou avait fait appel à l'expérience de pays étrangers pour accéder à de telles profondeurs. Les autorités russes sont en général extrêmement réticentes à reconnaître qu'elles n'ont pas la capacité technique pour des opérations de secours et doivent faire appel à l'aide de l'étranger.

Dans le cas du sous-marin nucléaire Koursk, accidenté en mer de Barents en août 2000, elles avaient attendu une semaine avant d'accepter une intervention norvégienne et britannique. Aucun des 118 membres d'équipage n'avait pu être sauvé.

Les enquêteurs excluent un attentat mais attendent les informations des boîtes noires pour comprendre ce qui s'est passé, la catastrophe étant survenue par très mauvais temps et avec une visibilité réduite.

Les spécialistes français - du constructeur européen Airbus et du Bureau français d'enquêtes et d'analyses (BEA) - participent à l'enquête car l'appareil a été construit en France. Ils sont équipés de matériel permettant de capter l'écho des balises installées sur les boîtes noires et de les localiser.

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Génocide arménien : la Turquie rappelle ses ambassadeurs en France et au Canada pour des consultations

ANKARA (AP) -8/5/6 - La Turquie a rappelé ses ambassadeurs en France et au Canada pour "une courte période" pour des consultations, a annoncé lundi le ministère turc des Affaires étrangères, afin de protester contre des mesures prises dans ces deux pays qui reconnaissent le massacre des Arméniens comme un génocide.

Cette initiative diplomatique est la dernière en date d'Ankara pour faire face à la pression croissante exercée par la communauté internationale sur la Turquie afin qu'elle reconnaisse comme un génocide les meurtres d'Arméniens commis à l'époque de la Première guerre mondiale.

Les autorités turques affirment que le nombre de morts est exagéré, et insistent sur le fait que les Arméniens ont été tués ou déplacés alors que l'empire ottoman essayait de sécuriser sa frontière avec la Russie et de faire cesser les attaques de militants arméniens.

La Turquie a récemment critiqué le Premier ministre canadien Stephen Harper pour ses propos soutenant la reconnaissance de ces massacres comme un génocide, et averti que de telles déclarations menacent les relations turco-canadiennes.

La Turquie a aussi demandé aux parlementaires français de ne pas approuver un proposition de loi qui ferait un délit de la dénégation du génocide arménien de 1915. Le Parlement français doit examiner la semaine prochaine cette proposition de loi, présentée par les socialistes. La France a déjà adopté une telle mesure pour toute dénégation de la Shoah.

Les Arméniens affirment qu'1,5 million des leurs ont été tués entre 1915 et 1923, et qu'il s'agissait à l'époque de génocide délibéré des dirigeants turcs.

La Turquie a rappelé son ambassadeur à Paris, Osman Korutuk, et son ambassadeur à Ottawa, Aydemir Erman, "pour une courte période pour des consultations sur les derniers développements des allégations sans fondement du génocide arménien en France et au Canada", a expliqué le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Namik Tan. Ils reprendront leurs postes après ces consultations, a-t-il ajouté.

En 2001, la Turquie avait annulé des contrats d'une valeur de plusieurs millions de dollars avec des entreprises françaises, après la reconnaissance du génocide par les parlementaires français.

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"Arménie, mon amie" du 21 septembre 2006 au 14 juillet 2007

Première description du programme par Stéphane/armenews

L’Année de l’Arménie, intitulée Arménie, mon amie, se déroulera dU 21 septembre 2006 à juillet 2007.

Par son instauration, le Président de la République française et le Président de la République arménienne ont souhaité un approfondissement et une mise en lumière des relations d’amitié séculaires qu’entretiennent nos deux pays.

Dossier de présentation de l’Année de l’Arménie

Arménie, mon amie sera l’occasion de mieux connaître le destin singulier d’un peuple qui a plus de 3.000 ans d’histoire et celui d’une jeune République qui fêtera ses quinze ans d’indépendance. Cette Année rendra compte d’une civilisation qui s’est épanouie entre Orient et Occident et célébrera le dynamisme et la contribution des diasporas arméniennes aux arts et à la culture à travers le monde.

L’Arménie est un pays de profonde culture : le propos de cette Année est donc de mettre en valeur les trésors qu’elle a su donner au monde et sa capacité à préserver un haut niveau culturel en encourageant la pratique de toutes les disciplines artistiques.

Cette année débutera le 21 septembre 2006, date anniversaire de l’indépendance de la République d’Arménie, et se prolongera jusqu’à juillet 2007.

Arménie, mon amie s’annonce ainsi riche en événements tant à Paris qu’en régions :

- le Louvre présentera des khatchkars et de précieux objets liturgiques,
- la Vieille Charité à Marseille et la Bibliothèque nationale de France de riches collections de manuscrits,
- le Musée d’Orsay et l’Institut du Monde Arabe devraient proposer des fonds photographiques patrimoniaux inédits,
- le Musée de la Marine rendra hommage au grand mariniste Aïvazovsky et le Centre Pompidou à Arshile Gorky...
- L’Orchestre Philharmonique d’Erevan accomplira une tournée en France, et accompagnera Charles Aznavour à l’Opéra Garnier.
- Le cinéma, art dans lequel les Arméniens excellent, constituera un volet fort, avec Paradjanov, Verneuil, Guédiguian, ou Egoyan.
- Enfin les talents arméniens d’aujourd’hui, de la République ou de la diaspora, seront mis à l’honneur.

En parallèle des événements organisés en France, l’automne 2006 sera l’occasion d’un Festival français en Arménie, qui viendra renforcer d’autant les relations entre nos deux pays. Il débutera fin septembre avec le lancement officiel de l’Année, et se poursuivra jusqu’au mois de novembre 2006.

Nelly Tardivier, Viguen Sarksyan
Commissaires généraux de l’Année de l’Arménie

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FAUSSE INFORMATION !!!

De fait, après le sommet de la francophonie à Bucarest,
J. Chirac s'est rendu à Erevan le 29 septembre !

"Visite en Arménie du Président français
Le village de Garni attend l’arrivée de Jacques Chirac"

par Krikor Amirzayan/armenews

"Le village de Garni se prépare à accueillir le président français Jacques Chirac. A l’occasion de sa visite officielle en Arménie le 21 septembre, Jacques Chirac se rendra également à Garni visiter le temple romain du Ier siècle, haut lieu touristique de l’Arménie. Achot Vartanian le maire de Garni affirme fièrement que les travaux de rénovation de décoration de la ville s’effectuent grâce aux fonds de la commune. Les artères principales de Garni subissent un «toilettage » pour présenter au Président de la République Française un faciès propre et ordonné. Les travaux prendront fin à quelques jours de l’arrivée de Jacques Chirac en Arménie" [sic].

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Inauguration de la Place de France à Erevan

Le 30 septembre 2006

Photos prises par Roger Ripert

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Chirac en Arménie pour une "visite à très forte portée symbolique"

Par Emmanuel SEROT et Mariam HAROUTUNIAN

EREVAN (AFP) - 29/9/6 - Le président français Jacques Chirac a entamé vendredi soir une visite d'Etat en Arménie, la première d'un président français, qui revêt pour la France une "très forte portée symbolique" et est qualifiée d'"historique" par l'Arménie.
M. Chirac, en provenance de Bucarest où il avait participé au Sommet de la Francophonie, a été accueilli vers 19H45 (14H45 GMT) à l'aéroport d'Erevan par son homologue arménien Robert Kotcharian.

"C'est une visite à très forte portée symbolique et l'occasion de retrouvailles entre deux peuples, la découverte aussi de l'Arménie moderne pour plusieurs centaines de milliers de Français d'origine arménienne", a expliqué le porte-parole de la présidence française, Jérôme Bonnafont.

Cette visite témoigne pour l'Elysée de "la volonté de la France de contribuer à l'Arménie moderne", cette "jeune république d'une vieille nation".

"C'est une visite historique. C'est pour notre Etat et notre peuple un grand honneur que d'accueillir un hôte de si haut rang. Outre les émotions historiques qu'elle portera en elle, cette visite aura une importante signification politique et économique", a déclaré pour sa part à l'AFP le ministre arménien des Affaires étrangères, Vardan Oskanian.

En descendant l'escalier de l'avion, M. Chirac a tendu la main en direction du mont Ararat, bien visible par temps clair. Une fois descendu, il a répété le même geste puis une troisième fois avec le président Kotcharian. Bien que situé en Turquie voisine, le mont Ararat a une haute valeur symbolique pour les Arméniens.

Les deux présidents devaient se retrouver vendredi soir pour un dîner d'Etat au palais présidentiel et, dès samedi matin, le chef de l'Etat français doit se recueillir au mémorial de Tsitsernakaberd, érigé à la mémoire des victimes du génocide arménien. Il y plantera un arbre.

Le génocide arménien a débuté en 1915 dans l'empire ottoman et s'est poursuivi jusqu'en 1917. Plus de 1,5 million de personnes ont trouvé la mort selon les Arméniens, entre 250.000 et 500.000 selon les Turcs qui réfutent l'idée d'un génocide.

La France, qui compte 400.000 citoyens d'origine arménienne, a reconnu ce génocide par la loi du 29 janvier 2001, ce qui a été perçu "comme un témoignage de solidarité envers le peuple arménien, surtout dans la diaspora", selon l'Elysée.

Le chef de l'Etat français, qui est accompagné de son épouse Bernadette, compte aussi marquer cette visite de plusieurs "gestes d'amitié et de mémoire", dont l'inauguration, samedi, d'une "Place de France".

Cette visite d'Etat est également l'occasion de lancer à Erevan l'année de l'Arménie en France, intitulée "Arménie mon amie".

Celle-ci débutera par un concert exceptionnel du chanteur français d'origine arménienne Charles Aznavour, en présence des deux chefs d'Etat, sur une place publique d'Erevan samedi soir.

Après un entretien avec le chef de l'Eglise apostolique arménienne, Karékine II, Catholicos de tous les Arméniens, et une visite de la cathédrale d'Erevan, le couple présidentiel regagnera Paris dimanche.

Jacques Chirac est accompagné d'une importante délégation comprenant quatre ministres (Affaires étrangères, Transports, Fonction publique et Culture).

Il est également accompagné de l'ancien ministre d'origine arménienne Patrick Devedjian, du président de la Commission de Défense de l'Assemblée nationale français, Guy Teissier, de plusieurs députés, ainsi que de l'ancien ministre Renaud Muselier, président de l'Etablissement public Euroméditerannée, et de Lévon Sayan, conseiller artistique de Charles Aznavour.

Des chefs d'entreprises dont Alain Manoukian (textile), Jean-Cyril Spinetta (Air France - KLM), Serge Tchuruk (Alcatel), Jean-François Dehecq (Sanofi), Jérôme Clément (Arte), ainsi que le footballeur Youri Djorkaeff et le journaliste Daniel Bilalian, accompagnent également Jacques Chirac.

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Charles Aznavour en concert le 30 septembre 2006 à Erevan


AFP - 30/9/6 - Charles Aznavour a lancé samedi soir "l'année de l'Arménie en France" par un concert géant sur "une place de Erevan" [la place de la République], auquel a assisté le président français Jacques Chirac en visite d'Etat dans ce pays. Patrick Kovarik

EREVAN (AFP) - 30/9/6 - Charles Aznavour a lancé samedi soir "l'année de l'Arménie en France" par un concert géant sur une place de Erevan, auquel a assisté le président français Jacques Chirac en visite d'Etat dans ce pays.
Nana Mouskouri, Line Renaud, Danny Brillant, Isabelle Boulay, Hélène Ségara et Michel Legrand - ces deux derniers étant d'origine arménienne - ont précédé sur la scène Charles Aznavour, véritable star dans son pays.

De "La bohème" à "Emmenez moi" ou encore "J'me voyais déjà", celui-ci s'est lancé sur la "place de la République" durant plus d'une heure dans un tour de chant durant lequel il a interprété ses principaux succès devant plusieurs dizaines de milliers d'Arméniens éblouis, hurlant de joie dès le début de chacun des tubes du chanteur de 82 ans.

Il a déchaîné régulièrement le public en lui parlant en arménien, reconnaissant qu'il n'utilise jamais cette langue sur scène, "mais çà va peut-être changer", a-t-il lancé.

"Merci de nous avoir donné Charles Aznavour, ce soir nous vous le prêtons", a déclaré Line Renaud à la foule en le présentant aux côtés de Jean-Claude Brialy, l'animateur de la soirée.

M. Chirac et son épouse Bernadette, ainsi que les quatre ministres qui l'accompagnaient, l'ancien ministre d'origine arménienne Patrick Devedjian, plusieurs députés et une dizaine d'hommes d'affaires d'origine également arménienne, dont Alain Manoukian (textile) et Amen Petrossian (caviar), ont assisté à ce concert, clos par une chorale d'enfants d'Erevan chantant un "formi-formidable" revisité.

Ce concert ouvre l'année de l'Arménie en France, "Arménie mon amie", qui présentera jusqu'au 14 juillet prochain environ 400 manifestations culturelles arméniennes dans une centaine de sites en France.

Monument de la culture française, même s'il n'aime pas ce qualificatif, Charles Aznavour, 82 ans, est aussi l'une des plus célèbres vedettes internationales originaires d'Arménie, le pays de ses parents, avec lequel il a entretenu des liens étroits tout au long de sa vie.

Le chanteur, dont le vrai nom est Aznavourian, fonde en décembre 1988 après le tremblement de terre qui dévasta le nord du pays, le comité "Aznavour pour l'Arménie" pour collecter des fonds.

Il est ensuite nommé ambassadeur permanent en Arménie par l'Unesco.

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Jacques Chirac : La Turquie serait grandie en reconnaissant le génocide arménien

Par EuroNews

30/9/6 - Ce n'est pas la première fois que Jacques Chirac fait ce genre de déclaration. Cette fois, le président français s'est exprimé à l'occasion de sa visite officielle de deux jours en Arménie, une première pour un chef d'Etat français. Des propos tenus au palais présidentiel d'Erevan, après une visite du mémorial de Tsitsernakaberd à la mémoire des victimes des massacres : "Tout pays se grandit en reconnaissant ses drames et ses erreurs".
Et Jacques Chirac de dresser un parallèle avec l'Allemagne qui s'est grandie, a-t-il souligné, en reconnaissant la Shoah. Le génocide arménien, officiellement reconnu par la France depuis 2001, remonte à la première guerre mondiale.
Jusqu'à un million et demi d'Arméniens ont été massacrés par l'Empire Ottoman. Ankara, qui parle de 300.000 à 500.000 victimes, réfute le terme "génocide" et estime qu'il s'agit d'un conflit ayant fait des victimes des deux côtés.

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Visite empreinte d'émotion pour Chirac en Arménie

Par Emmanuel SEROT

EREVAN (AFP) - 30/9/6 - Le président français Jacques Chirac a effectué samedi une visite d'Etat empreinte d'émotion en Arménie, où la question des massacres d'Arméniens entre 1915-1917 dans l'Empire ottoman, reconnus par la France comme un "génocide", a été omniprésente.
M. Chirac a à cette occasion pressé la Turquie de procéder à une reconnaissance similaire avant de pouvoir adhérer à l'Union européenne.

"C'est avec une émotion profonde que je découvre la terre d'Arménie", a lancé Jacques Chirac, saluant "l'histoire héroïque et tourmentée de ce peuple d'Arménie issu de la plus haute antiquité".
Il a rendu hommage à "tous les survivants de cette tragédie", évoquant les tueries de 1915-1917.

Au cours de cette période, les massacres et déportations d'Arméniens dans l'Empire ottoman ont fait plus de 1,5 million de morts, selon les Arméniens, entre 250.000 et 500.000 selon les Turcs qui réfutent la notion de génocide.
M. Chirac a débuté la première journée de sa visite d'Etat par un hommage à ces victimes au pied du Tsitsernakaberd, le "Monument au génocide des Arméniens", en présence du couple présidentiel arménien.

Parmi ses invités de la diaspora arménienne, le numéro un mondial du caviar Armen Petrossian confiait être "submergé par l'émotion", le journaliste Daniel Bilalian éclatait en sanglot et le footballeur Youri Djorkaeff observait, figé, la minute de silence.

La France est devenue en 2001 le premier grand pays européen à reconnaître comme "génocide" ces événements par une loi, alors qu'un grand nombre de pays ne retiennent pas cette qualification.

En conférence de presse, Jacques Chirac a enfoncé le clou en jugeant que la Turquie devait procéder à une reconnaissance similaire avant de pouvoir adhérer à l'Union européenne. "Tout pays se grandit en reconnaissant ses drames et ses erreurs", a-t-il jugé.

"Quand de surcroît il s'agit de s'intégrer dans un ensemble qui revendique l'appartenance à une même société et la croyance en de mêmes valeurs, je pense qu'effectivement la Turquie serait bien inspirée (...) d'en tirer les conséquences", a-t-il poursuivi.

Jusqu'à présent, les Européens n'ont pas fait de la reconnaissance du génocide arménien de 1915 une condition de l'entrée d'Ankara à l'UE.

Selon son entourage, Jacques Chirac, qui est favorable à l'entrée de la Turquie dans l'UE, juge que tout pays qui y adhère doit partager ses valeurs, notamment au regard du réexamen de sa propre histoire, à l'image de ce qu'ont fait l'Allemagne ou la France.

La Turquie a entamé en octobre 2005 des négociations en vue d'une entrée dans l'UE dans dix ou quinze ans.

Pour sa part, le président arménien Robert Kotcharian a assuré ne voir aucun danger dans une éventuelle entrée de la Turquie au sein de l'Union européenne.

Jacques Chirac, qui a inauguré une "place de France" au centre de Erevan, a également mentionné la dispute autour du Nagorny Karabakh, une enclave habitée en majorité par des Arméniens et qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan après un conflit meurtrier ayant débuté à la fin des années 1980.

"Je veux croire que le temps de la paix est venu. Je veux le croire parce que je connais le prix de la guerre", a-t-il déclaré.

En soirée, il a assisté à un concert géant de Charles Aznavour, véritable monstre sacré dans ce pays, qui a lancé l'année de l'Arménie en France, "Arménie mon amie".

Les chanteurs Nana Mouskouri, Line Renaud, Danny Brillant, Isabelle Boulay, Helène Ségara et Michel Legrand --ces deux derniers étant d'origine arménienne-- ont précédé sur la scène Charles Aznavour, qui, de "La bohème" à "Emmenez moi" ou encore "J'me voyais déjà", s'est lancé durant plus d'une heure dans un tour de chant devant plusieurs dizaines de milliers d'Arméniens éblouis, hurlant de joie à chaque tube du chanteur de 82 ans.

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Israel Asks U.S. Jews to Lobby for Azerbaijan, against Armenia

by Harut Sassounian

The California Courier - 11/8/6 - It is common knowledge that Azerbaijan, following Turkey’s footsteps, tries to use the political clout of Israel and American-Jewish organizations in Washington, D.C. to counter Armenian interests. Israel obliges the Azeri demands out of an interest in importing oil and gas from Azerbaijan and exporting various products, possibly including weapons. Israel also needs access to Azerbaijan in order to collect intelligence on neighboring Iran.

The details of this close cooperation, more aptly described as “mutual exploitation,” are not usually made public. The July 10, 2006 issue of The Jerusalem Report, however, published a 13-page article by Netty C. Gross disclosing some of the ties between Azerbaijan, Israel and American Jewish organizations. The Report covered the visit to Baku of “a delegation of Israeli dignitaries and Russian Jewish functionaries” in mid-May. The article titled, “The Azeri Triangle,” started with a straightforward statement : “Israel and Diaspora Jewry are deepening their own links with oil-rich Muslim Azerbaijan and helping the Azeri regime win friends in Washington.”

Describing “a strong Azerbaijani-American-Israel-Jewish connection...[that] benefits everyone,” Gross wrote that Israel “is deeply interested in consolidating its relations” with Azerbaijan. “Israel has seen it in its interest to encourage U.S. Jews to take up the Azeri cause in the Washington corridors of power, at the same time reinforcing the notion held by many Azeris and others in the Third World that the way to Washington leads through Jerusalem.” It is noteworthy that Gross implicated “U.S. Jews” in carrying out the instructions of Israel — a foreign power — in the United States to serve the interests of Azerbaijan.

In addition to its connections in Washington, Gross reported that Israel is using the services of “rich and influential Russian Jewish businessmen, some of whom have powerful contacts from the old Soviet days — and who proudly point out to me that [Pres.] Ilham [Aliyev]’s son-in-law has a Jewish mother and a Muslim father.”

Gross provided the list of visits made to Azerbaijan earlier this year by various Jewish individuals and groups : “In recent months, a parade of several high-level Israeli and Jewish delegations, who have been mobilized to help Azerbaijani interests in the U.S., passed through Baku.... In early February, a 50-strong delegation from the Conference of Presidents of Major American Organizations was received by Aliyev. In April, the Azeri president welcomed Israeli tycoon Lev Leviev.... And in early June, Israeli National Infrastructures Minister Binyamin Ben-Eliezer arrived in Baku, to explore the idea of purchasing Azeri oil or gas at some time in the future.... Underscoring the close ties between the Russian Jewish machers and the locals, EAJC [Euro-Asian Jewish Congress] operatives move about Baku’s corridors of power like kings, freely initiating press conferences and government meetings....”

Gross gave the details of some of the links between the two countries as relayed to him by Israel’s ambassador to Azerbaijan, Arthur Lenk, a native of New Jersey : “The weekly Azerbaijani Airlines flights between Tel Aviv and Baku are packed, and there are Jewish studies programs, with local and Israeli students and some Israeli faculty, at Baku State University.... Israeli agro-businesses recently visited Baku for a bilateral trade forum and Israeli technology in telecommunications and waste management is being used in Azerbaijan. (In the past, Israelis have had financial interests in, among other things, Azerbaijan’s second-largest cell phone firm, a hospital project and a turkey farm).”

Gross then disclosed the political connections between Azerbaijan, Israel and American Jews regarding Armenian issues : “Israel’s main selling point with Azerbaijan is not Israeli. Rather, it’s the American Jewish lobby, which, encouraged by Israel, has helped Azerbaijan in Congress. The background to the story is the Nagorno-Karabakh conflict.... A particularly painful sore point is Section 907, a U.S. congressional amendment to the 1992 Soviet [sic] Freedom Support Act, aimed at boosting economic and humanitarian aid to all of the 15 emerging former Soviet republics except Azerbaijan. Passed at the urging of the Armenian-American lobby in 1993, when the Nagorno-Karabakh conflict was flaring, 907 barred the U.S. from military or other cooperation with Azerbaijan.... Encouraged by Israel, influential American Jewish groups have since acted on behalf of Baku as a bulwark against the powerful American-Armenian lobby in Congress and have tried to get 907 repealed. Since 2002, when the U.S. needed Azeri airspace to reach Afghanistan, the U.S. has agreed to annual presidential waivers of 907, which lift restrictions.”

Gross then specifically cited Mark Levin, the executive director of the National Conference on Soviet Jewry, a Washington-based organization that is “a member of the coalition of Jewish groups that have worked on behalf of Azerbaijan’s interests on Capitol Hill.” Levin, who traveled to Baku with the Conference of Presidents in February, told Gross that the organized Jewish community has “worked closely with the administration to implement the presidential waiver of 907 in 2002,” and that the coalition “continues to express support on a regular basis for the waiver.”

Gross quoted Levin as stating that the American-Armenian lobby in Washington “is very strong and organized, and speaks in a unified voice. On other political issues, we have partnered with [the Armenians], but when it comes to Azerbaijan, we are on different sides of the fence.” Levin acknowledged that, on the whole, American Jewish policymakers feel comfortable in their strong support of Azerbaijan on the Hill and take their cue from the U.S. and Israel.

Various Azeri officials confirm the value of the Jewish lobby in countering Armenians : “American Jews have helped us lobby in Washington against the Armenians and their help is very important. We are very appreciative,” Azerbaijan’s Foreign Minister Elmar Mammadyarov told Gross. Sheikh Alla Shukur Pasha Zade, the Spiritual leader of Azerbaijan, is also quoted telling the gathered Jewish delegation in Baku : “I know that Jewish groups have played a role against the Armenian lobby in trying to find a positive alternative to the conflict. I would like to express my gratitude to these groups for lobbying on Azerbaijan’s behalf.”

Regrettably, Gross misleads his readers by not pointing out that not all Jews sell out their souls to Azerbaijan or Turkey. As it has been repeatedly documented in previous columns, many Jewish individuals and organizations in both Israel and the United States are strong supporters of Armenian issues, despite the pressures from the government of Israel !

Gross balanced the effusive pro-Azeri comments in his article by including statements that accuse Azerbaijan’s leaders of “corruption and political repression.” He referred to critics who said that the cozy relationship between Israel and Azerbaijan “will unravel just as Israel’s romance with Iran did.” He quoted Dr. Asim Mollazade, the chairman of an Azeri opposition party, as saying that the United States, Israel and Jewish Americans would someday be “deeply disappointed” for supporting the undemocratic and corrupt regime in Azerbaijan. Gross also pointed out the double standards practiced by Azeri leaders who present themselves to Jews as being pro-Israeli while distancing themselves from Israel in front of the Muslim world. He mentioned, for example, the fact that Israel opened its Embassy in Baku in 1993, and yet Azerbaijan has not opened its Embassy in Israel in order to appease fellow Muslims. Last month, Azerbaijan assumed the chairmanship of the Organization of Islamic Countries which held its annual conference in Baku.

Furthermore, Gross reported that the Jewish community in Azerbaijan has dwindled from 80,000 to around 10,000 during the past decade. He also pointed out another telltale sign of potential trouble in “paradise” when he revealed that “all the Jewish institutions in Baku appear to be protected by armed guards.”

Obviously, Israel is free to establish economic and political ties with any country, including Turkey and Azerbaijan. American Jewish organizations are likewise free to send delegations to various countries. But when they agree to place their considerable political clout at the services of Azerbaijan or Turkey against Armenia’s interests, Armenians worldwide then have the perfect right to expose their sinister arrangements and counter their every move.

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Tollé en Turquie après le vote français sur le génocide arménien

Par Burak AKINCI

ANKARA (AFP) - 12/10/6 - L'adoption jeudi par les députés français d'une proposition de loi punissant la négation du génocide arménien a provoqué une levée de boucliers en Turquie, qui récuse catégoriquement ce qualificatif pour désigner les massacres commis aux dernières années de l'empire ottoman.
Pour le ministère turc des Affaires étrangères, le vote à une large majorité du texte proposé par l'opposition socialiste a asséné un "coup dur" aux relations franco-turques.

"Les relations turco-françaises ancestrales (...) se sont vu infliger aujourd'hui un coup dur par les démarches irresponsables de certains politiques français au sujet d'allégations infondées", a souligné le ministère dans un communiqué.
"Avec ce projet de loi, la France perd malheureusement sa position privilégiée au sein du peuple turc", ajoute le texte.

Ankara avait averti par la voix de ses dirigeants, et notamment le chef de la diplomatie Abdullah Gül, qu'une adoption de la loi aurait pour effet d'exclure des firmes françaises de marchés potentiellement fructueux en Turquie.

La Turquie musulmane mais laïque, qui a entamé en 2005 de difficiles négociations d'adhésion à l'Union européenne devant durer dix, voire 15 ans, estime que le texte français, qui doit encore être adopté par le Sénat, avant une deuxième lecture, est une entorse à la liberté d'expression.

"A une période où l'on conseille (à la Turquie) de renforcer davantage la liberté d'expression, l'adoption de ce texte en France constitue un double langage", selon le ministère turc.

"La crédibilité des Etats passe avant tout par le respect des principes qu'ils professent", ajoute le communiqué.

Le président du parlement turc Bülent Arinç s'est joint aux multiples critiques en dénonçant une attitude "hostile" envers la Turquie.

"C'est une décision honteuse", de nature à "endommager globalement" les relations bilatérales, a-t-il estimé.

La Turquie est un partenaire commercial privilégié de la France qui est son 5è fournisseur avec 4,7 milliards d'euros d'exportations. Les échanges se sont chiffrés en 2005 à 8,2 mds d'euros.

En 2001 déjà, le vote par les députés français d'une loi reconnaissant le caractère génocidaire des massacres d'Arméniens avait suscité l'ire d'Ankara.

Plusieurs entreprises françaises comme Thomson ou Alcatel avaient alors été exclues d'appels d'offres publics.

Les chances des sociétés françaises de remporter de lucratifs contrats publics pourraient se voir compromises, comme par exemple la construction de trois centrales nucléaires pour un montant d'environ 4 milliards d'euros.

Un projet Airbus est d'autre part actuellement à l'étude avec la compagnie aérienne nationale Turkish Airlines.

Depuis plus d'une semaine, des manifestations ont été organisées à travers la Turquie pour dénoncer le projet sur le dossier arménien, une question très sensible en Turquie malgré des premiers débats académiques.

De nombreuses associations d'hommes d'affaires ont appelé à un boycott des produits français, tandis que des personnalités ont exprimé leur intention de se rendre en France pour nier le génocide arménien, afin de protéger la liberté d'expression.

Parmi eux se trouve le journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, qui a lui-même eu des démêlés avec la justice turque pour des propos sur la question arménienne.

Les Arméniens estiment que jusqu'à 1,5 million des leurs ont péri dans un génocide orchestré aux dernières années de l'Empire ottoman entre 1915 et 1917.

"La Turquie" [L'Etat turc en place] rejette catégoriquement le caractère génocidaire de ces violences, affirmant que 300.000 Arméniens et "au moins autant de Turcs" [sic] ont trouvé la mort à l'occasion de troubles internes dus à des soulèvements d'Arméniens indépendantistes soutenus par les envahisseurs russes dans l'est de la Turquie, alors que l'empire ottoman se désintégrait.

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Arménie : l'UMP ne donnera pas de consigne de vote

PARIS (AP) - 3/10/6 - L'UMP ne donnera pas de consigne de vote lors de l'examen le 12 octobre de la proposition de loi PS punissant la négation du génocide arménien, a déclaré mardi le président du groupe Bernard Accoyer.

"Sur cette question, le vote des députés du groupe est parfaitement libre", a-t-il expliqué lors de son point presse hebdomadaire au Palais-Bourbon.

A titre personnel, M. Accoyer a dit qu'il n'était "pas partisan que la France continue de légiférer sur l'histoire".

Bernard Accoyer a précisé que cette question avait été débattue le matin même à la réunion hebdomadaire du bureau du groupe après la "situation nouvelle" créée par les déclarations de Jacques Chirac samedi dernier à Erevan.

En visite d'Etat en Arménie, le chef de l'Etat a appelé la Turquie à reconnaître le génocide arménien avant de pouvoir adhérer à l'Union européenne. Il a aussi estimé que la proposition de loi du PS "relève plus de la polémique que de la réalité juridique".

Le texte socialiste, qui suscite la division de la majorité et l'embarras du gouvernement, vise à rendre effective la loi du 29 janvier 2001 qui a reconnu le génocide arménien, en sanctionnant les propos négationnistes.

Il n'avait pu être voté lors de son premier examen le 18 mai dernier dans l'hémicycle. Pour couper court à la polémique, le président de l'Assemblée Jean-Louis Debré avait interrompu le débat au bout de seulement 45 minutes, sans que les députés aient pu évoquer l'article unique.

Les députés socialistes ont décidé de représenter le texte lors de leur prochaine séance d'initiative parlementaire le 12 octobre. "On verra bien ce que feront les députés de l'UMP, surtout après les déclarations de Jacques Chirac en Arménie", a déclaré mardi leur président de groupe Jean-Marc Ayrault.

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Le gouvernement français n'est pas favorable à l'adoption de la loi PS punissant la négation du génocide arménien

PARIS (AP) - 12/10/6 - Le gouvernement "n'est pas favorable" à la proposition de loi PS punissant la négation du régime arménien, a déclaré la ministre déléguée aux Affaires européennes Catherine Colonna.

"Ce n'est pas à la loi d'écrire l'histoire", a lancé Mme Colonna à des députés majoritairement favorables à l'adoption du texte.

"Le gouvernement a déjà exprimé sa position sur cette proposition de loi le 18 mai dernier. Il n'en a pas varié. Il n'y est pas favorable", déclaré la ministre déléguée. Elle n'a pas été entendue par les députés, qui ont décidé dans la foulée par un vote à main levée de passer à l'examen de l'article unique du texte.

Mme Colonna rappelé que la France "s'est d'ores et déjà dotée le 29 janvier 2001 d'une législation qui reconnaît le génocide arménien". "Le président de la République l'a encore exprimé avec force et émotion à Erevan il y a deux semaines à peine: la France reconnaît pleinement la tragédie du génocide arménien commis en 1915", a-t-elle rappelé.

La ministre déléguée aux Affaires européennes a par ailleurs fait valoir que la proposition de loi risque "d'avoir des effets contraires" à ceux recherchés par les députés.

Elle a observé que la Turquie s'était "progressivement résolue depuis peu" à "effectuer un travail de mémoire sur son passé" [sic].

"Nous devons accompagner cette démarche mais en aucun cas prendre le risque de la contrarier, voire de la figer", a-t-elle dit.

Catherine Colonna a enfin expliqué que le gouvernement avait "de réels doutes sur l'opportunité de cette proposition" après le débat sur l'article 4 de la loi du 23 février 2005, qui reconnaissait le "rôle positif" de la colonisation. Elle a estimé que le vote du texte "reviendrait à remettre en cause" le principe selon lequel "ce n'est pas à la loi d'écrire l'histoire".

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Les députés français adoptent la loi punissant la négation du génocide arménien

PARIS (AP) - 12/10/6 - Au risque d'ouvrir une crise diplomatique avec la Turquie, les députés français ont adopté jeudi par 106 voix contre 19 la proposition de loi socialiste punissant la négation du génocide de 1915, malgré l'opposition du gouvernement et les pressions d'Ankara.

La proposition de loi doit cependant être approuvée dans les mêmes termes par le Sénat pour entrer en vigueur.

Le vote, applaudi debout par les représentants de la communauté arménienne présents dans les tribunes du public, a transcendé les habituels clivages partisans.

Quarante-neuf députés UMP, 40 socialistes, sept UDF, six communistes et quatre non-inscrits se sont prononcés pour le texte. Mais la majeure partie des députés UMP n'a pas participé au scrutin et 17 d'entre eux ont même voté contre.

L'article unique de la proposition punit de peines allant jusqu'à cinq ans de prison et 45.000 euros d'amende ceux qui contesteront l'existence du génocide arménien, qui a fait 1,5 million de morts entre 1915 et 1923. Le texte complète la loi du 29 janvier 2001, par laquelle la France a reconnu officiellement ce génocide.

Les députés ont en revanche rejeté l'amendement du député UMP Patrick Devedjian, qui excluait du champ de la loi les recherches universitaires et scientifiques. La majorité des députés s'est opposée à cet amendement qui aurait restreint la portée du texte.

Contrairement à celui du 18 mai, interrompu par le président de l'Assemblée nationale Jean-Louis Debré au bout de 45 minutes, le débat est allé jeudi jusqu'à son terme.

Les députés présents étaient dans leur grande majorité favorables à l'adoption de cette "proposition de paix civile" qui donnera un "instrument" aux autorités pour interdire les manifestations niant le génocide arménien, selon M. Devedjian.

Devant une délégation de sept députés turcs, présents eux aussi dans la tribune du public, M. Devedjian a dénoncé les pressions du gouvernement d'Ankara, qui menaçait la France de représailles économiques en cas de vote de la loi.

"La Turquie n'a pas de leçon à nous donner sur l'expression d'une opinion", a lancé le député des Hauts-de-Seine. Il a rappelé que le gouvernement Erdogan avait "fait adopter l'article 301 du nouveau code pénal turc qui punit par la prison la seule affirmation du génocide".

Bruno Le Roux (PS) s'est pour sa part insurgé contre les propos tenus par la ministre déléguée au Commerce extérieur Christine Lagarde, qui a jugé le texte "électoraliste" avant les scrutins présidentiel et législatifs du printemps 2007. Plusieurs centaines de milliers de Français sont d'origine arménienne.

Sur les 13 intervenants de la discussion générale, deux seulement, les UMP Pierre Lequiller et Michel Piron, ont exprimé leur opposition au texte qui aura des "conséquences très lourdes sur les relations entre l'Union européenne et la Turquie", selon le premier.

Chargée de défendre la position de la diplomatie française devant un hémicycle hostile, Catherine Colonna n'a pas été entendue lorsqu'elle a rappelé que le gouvernement n'était "pas favorable" au texte. "Ce n'est pas à la loi d'écrire l'histoire", a lancé la ministre déléguée aux Affaires européennes.

Mme Colonna a également fait valoir que la proposition de loi risquait "d'avoir des effets contraires" à ceux recherchés par les députés, car la Turquie s'est "progressivement résolue depuis peu" à "effectuer un travail de mémoire sur son passé" dans le cadre de sa candidature à l'Union européenne.

Le vote des députés français risque de fait de compliquer les négociations ouvertes l'an dernier en vue de l'adhésion de la Turquie.

Avant le vote, le négociateur turc Ali Babacan a estimé lors d'un colloque à Bruxelles que le texte "violait l'un des principes fondamentaux de l'Union européenne, la liberté d'expression".

La proposition de loi risque aussi de gêner la réconciliation entre la Turquie et l'Arménie, a estimé la porte-parole de la Commission européenne Krisztina Nagy.

Le texte voté jeudi par les députés est loin d'être définitivement adopté. La proposition de loi doit en effet maintenant être soumise au Sénat et c'est au gouvernement de décider de la mettre ou non à l'ordre du jour.

 

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Génocide arménien : l'Europe très énervée par la France !

Jeudi matin, une centaine de représentants de la communauté arménienne était rassemblée devant l'Assemblée. (YG)
L'Assemblée nationale a voté ce matin le texte pénalisant la négation des massacres commis entre 1915 et 1917
A Bruxelles comme à Strasbourg, on craint que cela complique un peu plus les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE

Par Marc SEMO

LIBERATION.FR- 12/10/6 - La France est mise au ban de l'Europe après le vote, en fin de matinée par l'Assemblée nationale, du projet de loi sanctionnant  la négation du génocide arménien. Par la Commission de Bruxelles, qui avait exhorté les députés français à rejeter un texte qui lui rendra la tâche encore plus difficile dans des négociations d'adhésion déjà compliquées avec Ankara. «Dans le cas où cette loi entrerait en vigueur, elle empêcherait le dialogue et le débat nécessaire pour la réconciliation sur ce sujet», a expliqué lors d'un point de presse la porte-parole du commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn qui, jeudi, a publié dans les pages Rebonds de Libération une tribune expliquant les raisons de sa ferme opposition à un tel texte.

Aux yeux de Bruxelles, la Turquie a commencé à bouger sur le dossier arménien en créant une commission d'historiens pour établir la vérité historique sur ce sujet. En septembre 2005, une conférence universitaire évoquant le génocide avait pu pour la première fois se tenir sur le sol turc et remettre en cause la vérité officielle. Pour la quasi-totalité des historiens, plus d'un million d'Arméniens sont morts entre 1915 et 1917 dans des déportations forcées et des massacres à caractére génocidaire organisé par le gouvernement «jeune turc»  allié de l'Allemagne.  La Turquie, elle, ne reconnaît pour l'instant que des «massacres» interethniques entre Turcs et Arméniens qui auraient fait 350 000 victimes de chacun des côtés. «Cette loi aurait pour effet de bloquer le débat qui commence», a ajouté la porte-parole d'Olli Rehn.

Une dizaine de jours après le voyage de Jacques Chirac en Arménie où il a fait de la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie un préalable à l'entrée d'Ankara dans l'Union, l'exécutif européen a rappelé la position des Vingt-Cinq. «Cette décision (d'ouvrir les négociations avec Ankara) ne prévoit pas la reconnaissance du génocide arménien comme un critère d'entrée dans l'UE», a dit la Commission. L'exécutif européen doit publier le 8 novembre son rapport sur l'état d'avancement des négociations d'adhésion entamées il y a un an avec la Turquie et le climat est tendu. Après le vote de l'Assemblée nationale, les chances de voir Ankara faire un geste sur l'ouverture de ses ports et aéroports aux bateaux et aux avions chypriotes sont encore plus réduites et les négociations pourraient être suspendues.

    Au Parlement européen, l'émotion était aussi grande jeudi. Pour le libéral-démocrate britannique Andrew Duff, vice-président de la délégation pour la Turquie, «c'est un jour triste pour les "idées libérales" [sic] en France. L'Assemblée nationale a rejeté le droit fondamental de liberté d'expression.»  «Voltaire doit se retourner dans sa tombe», a-t-il ajouté dans un communiqué en estimant que la France violerait la Convention européenne des droits de l'homme adoptant un texte qui «a fait d'énormes dégâts aux relations UE-Turquie et, au passage, aux relations turques avec l'Arménie».

     De manière frappante, la présidente de la délégation UE-Arménie au Parlement européen, la verte française Marie-Anne Isler Béguin, est exactement sur la même longueur d'ondes. «Comment justifier une loi qui restreint la liberté d'expression, alors que dans le même temps l'Union européenne demande expressément à la Turquie de modifier son code pénal, qui sanctionne les “offenses à l'identité turque”, au nom de cette même liberté ?», s'est-elle interrogée.  En outre, cette loi donnerait selon elle du grain à moudre à tous les adversaires à l'entrée de la Turquie dans l'UE et risque de «définitivement détourner de l'Europe une opinion publique turque, déjà lassée des exigences toujours plus nombreuses de l'UE», a-t-elle ajouté.

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Bien cravaté (en signe d'allégeance aux "milieux d'afffaires" de la SIC) :

le Premier ministre turc, M. Recep Tayyip Erdogan

La question de la reconnaissance du génocide arménien a dû lui porter un coup au coeur !

Recep Tayyip Erdogan hospitalisé

ISTANBUL (AP) -17/10/6 Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été hospitalisé mardi après une brusque baisse de sa pression sanguine, a rapporté la chaîne de télévision CNN-Turk.

Le Premier ministre a été hospitalisé après éprouvé de la difficulté à ouvrir une porte de voiture, ont précisé les chaînes CNN-Turk et NTV.

Selon CNN-Turk, Erdogan a été ausculté par un cardiologue et se trouve dans un état stable. Son porte-parole, Akif Beki, a déclaré qu'il n'y avait aucune raison de s'alarmer.

 

Génocide arménien : Ankara cherche l'appui des "milieux d'affaires" français


ISTANBUL (AFP) - 7/10/6 - Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a rencontré samedi à Istanbul les représentants de sociétés françaises faisant des affaires en Turquie afin d'obtenir leur appui face à une proposition de loi française qui menace d'empoisonner les relations entre les deux pays.

Ce projet de loi controversé, qui doit être débattu jeudi au Parlement français, rend passible de prison la négation du génocide arménien pendant la Première guerre mondiale.

"Erdogan a demandé aux sociétés françaises de faire pression sur les législateurs français pour essayer d'empêcher que cette proposition de loi voie le jour", a déclaré à l'AFP à l'issue de la réunion Mustafa Abdullahoglu, cadre d'une société qu'il n'a pas souhaité nommer.

"Il (le Premier ministre) a dit que la proposition de loi endommagerait les relations bilatérales si elle était adoptée", a indiqué ce cadre.

M. Abdullahoglu a dit craindre un boycott des produits français en Turquie si le texte venait à être adopté.

Les représentants des constructeurs automobiles Peugeot et Renault, du géant de l'alimentation Danone, du producteur de matériaux de construction Lafarge et de la chaîne de supermarchés Carrefour participaient à la réunion.

Un groupe d'hommes d'affaires franco-turc devait s'envoler dimanche pour Paris dans le but de faire pression contre la proposition de loi qui fait de la négation du génocide arménien, en 1915, un délit punissable d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.

Vendredi, le ministère turc des Affaires étrangères a averti que l'adoption du texte pourrait mettre en péril "des investissements, fruit d'années de travail", et que "la France pourrait, pour ainsi dire, perdre la Turquie".

Le texte législatif avait commencé à être discuté en mai. Mais son examen avait été interrompu faute de temps et le vote n'avait pu avoir lieu.

Omer Sabanci, qui dirige le plus important groupe d'affaires turc, Tusiad, a également condamné le texte, estimant qu'il reflétait "les craintes que le projet de la Turquie d'adhérer à l'Union européenne ne se matérialise" et qu'il constituait une tentative pour "faire échouer les efforts visant à un dialogue constructif et à un débat rationnel".

"J'en appelle aux politiciens français: ne voyez-vous pas que vous mettez en danger les relations politiques, économiques et sociales entretenues par la France et la Turquie pendant des siècles et ce pour servir vos propres intérêts politiques?", a déclaré M. Sabanci dans un communiqué diffusé par l'agence de presse turque Anatolie.

Les Arméniens estiment que jusqu'à 1,5 million des leurs ont péri dans un génocide orchestré pendant les dernières années de l'Empire ottoman entre 1915 et 1917. Ankara affirme que des massacres ont été commis de part et d'autre et récuse les accusations de génocide.

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Le voyage de Chirac en Arménie : photographie de l’impolitique française


Par "Zéro pour cent de matière grise"

Universitaire passionné par les questions internationales, en particulier par tout ce qui se déroule aujourd’hui sur le continent eurasiatique (Europe, Russie, Chine, Transcaucasie, Asie centrale). Convaincu que le confort de la démocratie a endormi les hommes, qui doivent se réveiller, observer le vaste monde, le penser par eux-mêmes, retrouver leur vigilance pour critiquer sans relâche ceux qui gouvernent, possèdent et monopolisent la parole.

Article rédigé "sous le couvert de l'anonymat" [ce qui est fort regrettable] par [email protected]

6/10/6 - Chirag (prononcer : Chirac) : en arménien, province de l’ancienne Arménie. C’est aussi le nom d’un nombre incalculable de restaurants arméniens à travers le monde. Voilà une de ces coïncidences qui permet de trouver des sorties spirituelles et de combler les blancs dans les dîners officiels !

Gageons que lors de la récente visite de notre chef d’Etat et de son impressionnante délégation ministérielle dans cette "république amie du Caucase", une visite qui inaugure l’année de l’Arménie en France, cette amusante circonstance aura fourni aux deux délégations toutes les occasions de faire bonne figure et de sauver les apparences. Car, au fond, qu’avait-on à se dire ?

Tout va bien. C’est Aznavour qui vous le dit à la télé. Tout va bien en Arménie, d’abord. Ou plutôt, "ça va mieux" : taux de croissance, investissements, développement, ça repart. Et tout va bien entre la France et l’Arménie, aussi. Il y a quelques années, l’Assemblée nationale a voté la reconnaissance du génocide arménien et, à Erevan, Chirac a solennellement invité la Turquie à la reconnaissance de ce génocide, rappelant au passage son soutien à la candidature turque à l’UE. Cette candidature, d’ailleurs, ne rencontre pas d’opposition en Arménie. Bien au contraire : on pense que si la Turquie entre, l’Arménie, elle aussi, finira bien par entrer !

La délégation française s’est recueillie en grand deuil au mémorial du génocide. Devedjian au premier rang : bon sang ne saurait mentir ! Show must go on ! Mais derrière la façade people et les flonflons chiraquiens qui sont devenus la marque de fabrique des visites officielles françaises dans le monde, l’heure est à la déception du côté arménien, et à l’indifférence, pour rester poli, du côté français.

Cette année, les savoureux abricots d’Arménie ont gelé, et il n’y a presque pas eu de récolte. Ce n’est pas, loin de là, le seul problème de ce pays, qui est l’un des plus pauvres d’Eurasie, totalement enclavé, totalement dépourvu de ressources naturelles, et dont un quart de la population (au bas mot) a émigré au cours des quinze dernières années.

Les immeubles en verre fumé et les nombreux casinos du centre de la capitale ne peuvent faire oublier le dénuement absolu des campagnes, la déréliction des banlieues d’Erevan, l’état d’abandon des villes, petites et moyennes. Ajouter à cela que les dégâts du tremblement de terre de décembre 1988 sont loin d’avoir été réparés...

L’Arménie reste sous l’étroite tutelle économique, militaire et énergétique de son ancienne métropole, la Russie, qui est aussi son seul véritable allié. D’ailleurs, près de deux millions d’Arméniens vivent en Russie. Et que représente, dans le revenu national, l’argent envoyé de Russie par les familles de ceux qui sont restés au pays ? Question incongrue, apparemment. Aucune évaluation officielle n’est disponible. Mais beaucoup, à n’en pas douter.

L’Amérique, elle aussi, est présente. Les retraités arméniens de Californie, qui viennent volontiers se réinventer une patrie entre deux parties de golf, font flamber les prix de l’immobilier dans la capitale. Washington déverse en Arménie de très généreuses subventions : l’Arménie est un des pays de la planète les plus arrosés par les fonds publics américains par tête d’habitant.

Washington a déployé en Arménie son parapluie d’ONG et construit à Erevan un hideux bunker qui sera sa plus grosse ambassade dans la région.

L’Arménie est aussi, et surtout, un pays en guerre, ou du moins engagé dans un conflit non résolu, gelé par un armistice intervenu en 1994. Ce conflit porte sur la région du Haut-Karabakh, une enclave majoritairement peuplée d’Arméniens, située en Azerbaïdjan, l’Etat post-soviétique voisin, riche en pétrole, peuplée de turcophones et soutenue par Ankara. Cette enclave est le résultat de l’absurde découpage des frontières internes imposé par Staline. En bonne logique, ses habitants ont toujours exprimé leur volonté d’être rattachés à l’Arménie, plutôt qu’à l’Azerbaïdjan. Les Azeris, peu préparés, ont subi une défaite humiliante lors de la guerre proprement dite (1992-1994), ce qui a occasionné des déplacements de population et de très nombreux réfugiés (azeris). La "communauté internationale" a entrepris de parrainer des négociations sous l’égide de l’OSCE, au sein d’un "groupe de Minsk" longtemps dirigé par la France. Résultat ? Nul, ou presque.

Le principe ? Intangibilité des frontières en Europe (Accord d’Helsinki, 1975). Mêmes atermoiements qu’au Kosovo. Sauf qu’ici, pas de faux dilemme. Washington a vraiment du mal à jongler entre ses intérêts, qui font pencher la balance vers Bakou et Ankara, et le lobby arménien aux Etats-Unis, qui fait pencher la balance vers Erevan. Seule la Turquie (qui n’est pas partie dans le groupe de Minsk) mouille sa chemise en soutenant les Azeris, et la Russie (partie dans le groupe de Minsk), a soutenu et soutient, notamment au plan militaire, la partie arménienne.

Confinée dans une posture d’interposition, c’est-à-dire d’indécision, d’impuissance, en un mot d’impolitique, la France piétine et se ridiculise. L’Europe, voiture-balai presque cinquantenaire de la diplomatie américaine, attend. La France se ridiculise, car elle avait un rôle à jouer en Arménie. Plutôt que de moraliser sans fin sur le génocide arménien, jérémiades qui n’empêcheront pas la Turquie de faire son chemin jusqu’à Bruxelles, nos élites auraient dû soutenir sans faiblir la revendication arménienne sur le Haut-Karabakh et, en d’un seul coup, réaliser trois objectifs :

1) s’imposer comme un acteur incontournable dans le concert européen et proche-européen, en montrant à l’Amérique qu’elle ne peut réaliser tous ses desseins sans négocier avec ses alliés, et notamment leur imposer sans discussion son axe Ankara-Tbilissi-Bakou qui remet en cause les grands équilibres de leur continent,
2) se rendre crédible aux yeux de Moscou, où personne ne nous prend plus au sérieux
3) montrer à ces Etats post-soviétiques qui se sentent coincés entre la puissance tutélaire régionale et la puissance globale qu’il existe une voie médiane, et que sur ce terrain, Paris répond encore présent.

A Erevan, certains rêveurs attendaient sans doute encore de Gaulle, son discours de Bucarest... Ils furent bien déçus. Car ils ne virent que Chirac, évocation spectrale de leur ancienne province, et aussi de la politique étrangère française, toutes deux perdues à jamais...

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La communauté arménienne de France se mobilise pour faire pression sur les politiques


Par Isabelle LIGNER         

PARIS (AFP) - La communauté arménienne de France se mobilise pour faire pression sur les politiques en pleine campagne électorale afin de faire passer au Sénat, avant la présidentielle, la loi controversée sanctionnant le génocide arménien de 1915.

Parlant d'un "grand meeting contre le négationnisme", organisé mercredi à Paris à 20H00 à la Mutualité (5ème arrondissement), Jules Boyadjian, porte-parole du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), explique à l'AFP que le "but est de soutenir les sénateurs afin que cette loi passe avant la fin de cette session parlementaire" (fin février).

"Si ce texte était examiné après l'élection présidentielle, il y aurait certainement des complications", dit-il.

Le texte controversé, proposé par l'opposition socialiste et prévoyant des peines allant jusqu'à un an de prison et 45.000 euros d'amende pour négationnisme du génocide arménien, a été voté le 12 octobre par l'Assemblée nationale, déclenchant l'ire de la Turquie. Il doit être soumis au Sénat.

A trois mois de la présidentielle, les associations arméniennes, très actives sur le terrain du lobbying politique, ont donc convié "les principaux candidats". Aucun n'a encore confirmé sa participation.

En revanche, le chanteur et champion de la cause arménienne Charles Aznavour, Serge Klarsfeld, président de l'association des Fils et Filles de déportés juifs de France, Bernard-Henri Lévy et Me Christian Charrière-Bournazel, nouveau bâtonnier de Paris et avocat de la Licra lors du procès Papon, seront présents.

Forte d'environ 400.000 membres, selon ses propres estimations, la communauté arménienne de France avait déjà obtenu le 29 janvier 2001 une loi déclarative reconnaissant le génocide arménien, contesté par la Turquie.

Ce second vote à l'Assemblée a provoqué un tollé en Turquie. Le chef de la diplomatie turque Abdullah Gül a notamment averti que s'il prenait effet de loi, les liens bilatéraux seraient "irréparablement endommagés", alors qu'Ankara est un partenaire commercial privilégié de la France.

Les massacres et déportations d'Arméniens entre 1915 et 1917 dans les dernières années de l'Empire ottoman, auquel a succédé en 1923 la République de Turquie, ont fait plus de 1,5 million de morts selon les Arméniens, 250.000 à 500.000 selon la Turquie, qui évoque des tueries de part et d'autre.

Des historiens français se sont insurgés contre cette nouvelle "loi mémorielle", après celle notamment sur la colonisation. L'association "Liberté pour l'Histoire", présidée par René Rémond, a ainsi accusé les députés de vouloir "soumettre la recherche et les enseignants aux vérités officielles qu'elle édicte".

Ils ont reçu le soutien d'une cinquantaine de juristes qui estiment que ce type de loi "viole à plus d'un titre la Constitution" et "la liberté d'expression et de recherche".

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La Turquie "enquête" [sic} sur le meurtre de Hrant Dink, qui a semé la consternation

Par Nicolas CHEVIRON

ISTANBUL (AFP) - 20/1/7 - La police turque a diffusé samedi des images d'un homme soupçonné d'être le meurtrier du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink tué par balle la veille à Istanbul, un crime qui a semé la consternation dans le pays.

Les images, provenant selon les médias des caméras de surveillance de magasins de la rue où Dink, 52 ans, a été abattu, montrent un jeune homme brun portant une veste en jean et coiffé d'un béret blanc. Il tient un objet, apparemment un pistolet, sous sa veste.

Le suspect s'est rendu dans les bureaux de l'hebdomadaire bilingue turco-arménien Agos où travaillait Hrant Dink environ trois heures avant l'attentat, a indiqué le gouverneur d'Istanbul Muammer Guler, citant des déclarations à la police des secrétaires du journal.
Il a affirmé être un étudiant de l'université d'Ankara et a demandé à rencontrer Hrant Dink, se heurtant à un refus. Lorsque l'une des secrétaires est sortie environ deux heures plus tard, il se tenait toujours dans la rue en bas de l'immeuble.

Hrant Dink, directeur de la publication d'Agos, a été tué de trois balles dans la tête et la gorge, devant les locaux de son journal, dans le quartier cosmopolite de Sisli, en plein centre de la rive européenne d'Istanbul.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a promis que "tout le nécessaire" serait fait pour trouver et punir le ou les meurtriers du journaliste.

Trois personnes interpellées vendredi soir dans le cadre de l'enquête ont été relâchées, ont indiqué des responsables.

La presse a accusé le gouvernement de ne pas être parvenu à protéger un homme qui avait écrit dans ses articles qu'il recevait des menaces et des courriers haineux.

Dans un article du 12 janvier, Dink indiquait aussi avoir été convoqué en 2004 par un adjoint du gouverneur d'Istanbul qui lui avait signifié qu'il pourrait devenir la cible de violences nationalistes s'il ne modérait pas le ton de ses écrits.

Le gouverneur d'Istanbul a assuré que le journaliste n'avait pas demandé de protection.

L'assassinat de cet intellectuel critique de la position officielle turque sur les massacres d'Arméniens commis en Anatolie sous l'empire ottoman, conspué comme un "traître" par l'extrême droite pour les avoir qualifiés de "génocide", a créé une onde de choc à travers le pays.

En dépit des controverses, Hrant Dink avait forcé l'admiration de beaucoup par son dévouement à la cause du dialogue turco-arménien, qui l'avait notamment conduit à dénoncer avec force en octobre une proposition de loi française visant à pénaliser la négation du génocide arménien.

Condamnant unanimement le meurtre comme une "honte nationale", les quotidiens turcs appelaient samedi leurs lecteurs à assister en masse aux funérailles de Hrant Dink, prévues pour mardi, pour afficher leur soutien à la démocratie en Turquie.

La présidence allemande de l'Union européenne s'est dite "bouleversée" par "l'assassinat ignoble" de Hrant Dink, se disant "convaincue que les autorités turques feront très rapidement toute la lumière sur cet acte" [sic] .

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies samedi sur les lieux de l'assassinat, portant des bougies et déposant des fleurs au pied d'un portrait du journaliste.

La veille au soir, quelque 5.000 personnes ont défilé à Istanbul, scandant "Nous sommes tous Arméniens, nous sommes tous Hrant".

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Le meurtrier présumé de Hrant Dink et quatre possibles complices incarcérés

ISTANBUL (AFP) - 24/1/7 - Ogün Samast, 17 ans, soupçonné d'être l'assassin du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, et quatre complices présumés ont été incarcérés mercredi après avoir comparu devant un tribunal d'Istanbul, a indiqué à la presse le procureur général d'Istanbul.
Le jeune suspect devra répondre des chefs d'inculpation de meurtre avec préméditation, appartenance à organisation criminelle armée et port d'arme prohibée, a indiqué le procureur général Aykut Cengiz Engin, cité par l'agence de presse Anatolie.

Les quatre autres suspects seront jugés pour incitation au meurtre, formation d'une organisation criminelle et infraction à la loi sur les armes à feu.
Les autorités vont désormais élargir les investigations en vue de déterminer si ce groupe de cinq personnes était lié à "des organisations terroristes ou politiques" et si il a été "manipulé ou téléguidé" a déclaré le représentant du ministère public.

Il a ajouté que l'enquête allait aussi s'orienter vers la ville de Trabzon, un bastion nationaliste au nord-est de la Turquie, où un prêtre catholique avait été tué par balles l'an dernier par un adolescent de 16 ans.

Le jeune Ogün Samast a été écroué préventivement aux termes d'un article de la procédure pénale qui prévoit l'incarcération d'un suspect sur lequel pèsent de "fortes présomptions", a expliqué après la première comparution de son client son avocat, Me Levent Yildirim, commis d'office par le barreau d'Istanbul.

"De toute évidence, nous parlons ici d'un homicide", a précisé l'avocat interrogé par les journalistes sur les charges qui pouvaient être retenues contre Ogün Samast.

L'adolescent a ensuite été écroué la prison de Bayrampasa, dans la partie européenne de la métropole.

Originaire de Trabzon, il a quitté l'école avant le lycée et est sans emploi. Il a avoué avoir tué vendredi par balles Hrant Dink, 52 ans, devant le siège de son journal, l'hebdomadaire Agos, en plein coeur d'Istanbul.

"Mon client n'a pas agi seul. Il a été poussé par quelqu'un", a déclaré Me Yildirim sans préciser la date du procès. L'avocat a ajouté que son client éprouvait des remords, contrairement à ce qui a été écrit dans la presse, mais n'avait pas saisi les retombées de son acte.

Quatre autres suspects ont comparu devant la même cour et ont été incarcérés. Parmi eux figurait Yasin Hayal, 26 ans, qui aurait incité Samast à tuer le journaliste et lui aurait fourni l'arme du crime.

Selon la justice, Yasin Hayal a déjà purgé une peine de prison de 11 mois après avoir commis un attentat à la bombe contre un restaurant McDonald's dans la ville de Trabzon.

Escorté par des policiers, Hayal, le principal complice présumé de Samast, l'air confiant, a menacé en passant devant les caméras le lauréat turc du prix Nobel de littérature 2006, Orhan Pamuk. "Orhan Pamuk doit prendre garde", a-t-il lancé.

Hrant Dink, qui a toujours défendu sa nationalité turque, s'était attiré les foudres des cercles nationalistes pour avoir dénoncé le génocide arménien de 1915-1917 que la Turquie nie catégoriquement.

M. Pamuk a été poursuivi puis acquitté par la justice turque pour "insulte à l'identité turque", tout comme Dink.

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Oügun Samast, le jour de son arrestation à Samsun le 21 janvier 2007


Sur des images et photos publiées par les médias, on voit le jeune suspect déployant un drapeau turc flanqué de deux agents de sécurité décontractés devant un calendrier sur lequel figure la citation suivante du fondateur de la Turquie, Mustafa Kemal Atatürk : "la terre de la mère-patrie est sacrée. Elle ne peut être abandonnée à son sort".

Des photos du tueur de Hrant Dink avec des agents de sécurité font scandale

ISTANBUL (AFP) - 2/7/7 - Les forces de sécurité turques ont été de nouveau mises dans l'embarras vendredi dans l'enquête sur le meurtre du journaliste d'origine arménienne Hrant Dink avec la publication de "photos souvenirs" montrant des policiers et gendarmes posant avec le tueur présumé.

Sur des images et photos publiées par les médias, on voit le jeune suspect, visiblement fatigué et incrédule, déployant un drapeau turc flanqué de deux agents de sécurité décontractés devant un calendrier sur lequel figure la citation suivante du fondateur de la Turquie, Mustafa Kemal Atatürk : "la terre de la mère-patrie est sacrée. Elle ne peut être abandonnée à son sort".

La scène se passe à Samsun, ville portuaire du nord du pays, où Ogün Samast, un adolescent de 17 ans qui a avoué avoir tué le journaliste le 19 janvier à Istanbul, a été arrêté le lendemain.

Le procureur de Samsun Ahmet Gökçinar a indiqué à l'agence Anatolie qu'une enquête visant la police et la gendarmerie, corps d'armée qui dépend du ministère de l'Intérieur, avait été ouverte sur cet incident.

Quatre gendarmes et quatre policiers de Samsun impliqués dans ce scandale ont ensuite été démis de leur fonctions, a rapporté Anatolie, citant des sources du ministère de l'Intérieur.

La police est déjà sous le feu d'allégations selon lesquelles elle aurait été informée il y a un an d'un projet d'assassinat du journaliste, détesté par les cercles nationalistes en raison de ses remarques sur le génocide arménien sous l'empire ottoman - que la Turquie rejette-, mais n'y a pas donné suite.

La presse libérale et le principal parti d'opposition au Parlement ont réclamé la tête du ministre de l'Intérieur Abdülkadir Aksu et du chef de la police stambouliote, Celalettin Cerrah, les accusant de n'avoir pas protégé M. Dink qui avait écrit dans son journal bilingue Agos avoir reçu des menaces de mort.

Mais le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a clairement rejeté vendredi cette éventualité.

Dans ce nouveau scandale, les journaux s'en sont pris aux forces de sécurité de Samsun pour avoir présenté le jeune assassin présumé comme un "héros".

"Il ne manquait plus que de donner un baiser sur le front de l'assassin", martelait le quotidien Radikal tandis que pour le journal Vatan, "ces images sont encore plus graves que le meurtre lui-même".

Huit personnes, dont Samast, qui feraient partie d'un même groupuscule ultranationaliste de la grande ville de Trabzon (nord-est), ont été inculpés et écroués à Istanbul dans le cadre de l'enquête.

Le gouverneur et le chef de police de Trabzon ont été limogés la semaine dernière.

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L'Arménie prête à établir des relations diplomatiques avec la Turquie sans conditions...

Oui, mais qu'en pense le Premier ministre turc, M. Recep Tayyip Erdogan ?!

ISTANBUL, Turquie (AP) - 24/1/7 - L'Arménie a réitéré mercredi sa proposition d'établir des relations diplomatiques avec la Turquie, sans conditions, à l'occasion d'une visite à Istanbul de son vice-ministre des Affaires étrangères.

"Le souhait de l'Arménie est que des relations diplomatiques avec la Turquie puissent démarrer sans conditions", a déclaré aux journalistes le vice-ministre arménien des Affaires étrangères, Arman Kirakosian, après avoir rendu visite à la famille du journaliste turc d'origine arménienne récemment assassiné à Istanbul.

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L'Arménie commémore les massacres de l'Empire Ottoman de 1915

Par Mariam HAROUTUNIAN

 

EREVAN (AFP) - 24/2/7 - Les Arméniens ont célébré mardi le 92ème anniversaire des massacres commis par l'Empire Ottoman, reconnus comme génocide par une vingtaine de pays et qui assombrissent les relations avec la Turquie voisine.
Sous une forte chute de neige, des milliers d'Arméniens se sont rendus vers le monument à la mémoire des victimes dans la capitale arménienne.

Après avoir brûlé un drapeau turc sur la place de la Liberté à Erevan, les participants ont déposé des gerbes de fleurs au pied du monument où brûle une flamme éternelle depuis 1965, date de sa construction à une époque où l'Arménie faisait partie de l'URSS.

De nombreux participants portaient les drapeaux des pays qui ont reconnu le génocide.

Des responsables politiques, dont le président arménien Robert Kotcharian, ont assisté à la cérémonie de commémoration.

"La mémoire de ces actions démoniaques va toujours rester dans nos âmes", a déclaré M. Kotcharian.

"La communauté internationale a pris conscience que le génocide n'est pas seulement un crime contre un peuple en particulier, mais contre l'humanité, et qu'un déni et une dissimulation d'un tel crime sont aussi dangereux que sa préparation et son exécution", a estimé M. Kotcharian.

Comme chaque année, de nombreux membres de la diaspora arménienne se sont rendus à Erevan pour prendre part à la marche.

Parmi eux, il y avait la réalisatrice américaine d'origine arménienne, Carla Garapedian, qui tourné "Screamers" (les hurleurs), un film documentaire contre le négationnisme du génocide arménien et de tous les génocides.

"Je sais que la Turquie veut rejoindre l'Union européenne. Ils doivent s'excuser, dire +nous avons fait une énorme erreur et nous en sommes désolés+", a déclaré Mme Garapedian à l'AFP.

Hrant Gazarian, 24 ans, est arrivé de Turquie pour déposer une gerbe au pied du monument, en l'honneur de Hrant Dink, un journaliste turc d'origine arménienne abattu en janvier à Istanbul.

"Cela fait 100 jours et ceux qui sont derrière ce meurtre ne sont toujours pas identifiés et punis (...) La Turquie doit reconnaître le génocide, afin qu'il n'y ait plus de victimes, comme Dink", dit Hrant Gazarian.

Les massacres et déportations d'Arméniens de 1915 à 1917 ont fait plus de 1,5 million de morts selon les Arméniens, 250.000 à 500.000 selon la Turquie, qui récuse catégoriquement la notion de génocide.

Erevan et Ankara n'ont aucune relation diplomatique en raison de ce différend. Cette question complique également les négociations de la Turquie pour son entrée au sein de l'Union européenne.

Plus de 20 pays ont officiellement reconnu les tueries commises entre 1915 et 1917 comme un génocide, dont la Belgique, le Canada, le Pologne, la Russie, la Suisse et la France.

Mais des puissances comme la Grande-Bretagne et les Etats-Unis refusent d'utiliser ce terme, soucieuses de garder de bonnes relations avec la Turquie.

Israël, qui a des liens très proches avec la Turquie, un des rares pays musulmans avec lequel il a des relations diplomatiques, a rejeté en mars une motion reconnaissant implicitement la réalité d'un génocide arménien.

La Turquie a suspendu sa coopération militaire avec la France en novembre, en raison de l'adoption par l'Assemblée nationale française d'une proposition de loi réprimant la négation du génocide arménien.

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Législatives en Arménie, le samedi 12 mai 2007

EREVAN (AP) - 12/5/7 - Les Arméniens se rendent aux urnes samedi pour élire un nouveau parlement, après une campagne dominée par des questions économiques et l'inquiétude de l'opposition qui craint des fraudes orchestrées par le gouvernement.

Les sondages indiquent que les gagnants devraient être le Parti républicain du Premier ministre Serge Sarkisian et Arménie prospère, qui recueillent environ 30% des intentions de vote chacun. La Fédération révolutionnaire arménienne, actuel partenaire du Parti républicain au gouvernement, devrait obtenir la troisième place.

Tous les principaux partis ont fait campagne sur des sujets économiques et sociaux, et notamment sur la manière de faire augmenter la population, qui s'élèvent à environ 2,9 millions d'habitants.

L'ex-république soviétique connaît depuis la chute de l'URSS une forte baisse de la natalité et une émigration estimée à 900.000 personnes, parties en raison notamment de problèmes économiques...

L'Assemblée nationale sera renouvelée dans la totalité de ses 131 sièges, dont 90 sont répartis selon la proportion du vote obtenue par les partis au niveau national, et 41 dans des circonscriptions à scrutin majoritaire.

Après des échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre cette semaine à Erevan, l'opposition a dit craindre un truquage des résultats et annoncé que de nouvelles manifestations pourraient avoir lieu.

Les partis d'opposition ont affirmé que les élections présidentielle et législatives de 2003 étaient entachées d'irrégularités. Des observateurs internationaux avaient eux aussi souligné que les scrutins n'étaient pas conformes aux normes démocratiques.

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Les femmes forment 51,7% de la population de l’Arménie. A Erévan elles représentent même 53,3% !

Krikor Amirzayan

Armenews

31/3/7 - La population féminine de l’Arménie était de 1,665 123 million au 1er janvier 2007.
Ainsi les femmes représentent 51,7% de la population de la République arménienne.
C’est à Erévan que les femmes sont les plus nombreuses, avec 53,3% des habitants de la capitale arménienne.
En revanche dans la région de Kegharkounik les femmes représentent seulement 49,7% de la population.
Néanmoins la tendance pourrait s’inverser en Arménie puisque les filles ont représenté seulement 46,4% des naissances de 2006.

Selon Karine Kuyumdjian, responsable au Centre d’études statistiques d’Arménie, il y a généralement d’avantage de naissance de garçons [?].
Mais du fait des guerres, les hommes sont plus exposés que les femmes, d’où la diminution de leur nombre.
Enfin, notons que les femmes vivent plus longtemps que les hommes et leur espérance de vie est de 76,5 ans en Arménie.

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NEGATIONNISME

La sénateur-maire de Bourg-Lès-Valence avait demandé au Préfet l’annulation de la manifestation

par Krikor Amirzayan/armenews


Samedi 25 mars 2006 - Le sénateur-maire de la ville de Bourg-Lès-Valence (Drôme), Bernard Piras (PS), dans une lettre adressée en date du 16 mars, avait mis en garde le Préfet du Rhône, Jean-Pierre Lacroix afin d’annuler la manifestation des négationnistes et ultranationalistes Turcs de Lyon, samedi 17 mars. B.

Piras écrit « Mon attention a récemment été attirée sur le projet d’associations culturelles turques de manifester contre le Mémorial Lyonnais du Génocide Arménien. Une telle manifestation, si elle était autorisée, irait à l’encontre du texte voté par le Parlement français visant à reconnaître l’existence du Génocide Arménien.

Les différents monuments commémoratifs érigés dans la région Rhône-Alpes ne doivent pas être remis en cause. C’est la raison pour laquelle je me permets de vous saisir afin que, grâce à votre action, la loi soit respectée ».

Demande restée lettre morte puisque la manifestation fut autorisée avec les conséquences que l’on connaît.

Rappelons que la commune de Bourg-Lès-Valence (20 000 habitants) recense plus de 10% de citoyens d’origine arménienne. La communauté arménienne est représentée au Conseil municipal par trois élus (Georges Isacian (PS), Brigitte Ballore née Der Sarkissian et Krikor Amirzayan (liste citoyenne « Droit de Cité »-Divers Gauche conduite par Alain Maurice, vice-président du Conseil général de la Drôme). La ville a inauguré en novembre dernier un mémorial dédié au génocide arménien réalisé avec du tuf provenant de Taline (ville d’Arménie jumelle).

Rappelons également le rôle actif du sénateur-maire Bernard Piras lors du vote de la Loi sur le génocide arménien de 2001.

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Krikor Amirzayan

"Indépendant de tout parti politique arménien, mais se réclamant du "Parti de tous les Arméniens" l'auteur reste néanmoins un "intellectuel" engagé derrière toutes les causes nobles et parmi ces dernières, la défense des intérêts du peuple arménien "victime du premier génocide du XXe siècle et des pires injustices de l'Histoire ".

Profondément marqué par la tragédie de son peuple, Krikor Amirzayan met, dès ses premiers croquis, sa vocation première, la caricature, au service de son peuple, "afin de le distraire, le réconforter et le défendre contre ses agresseurs" confesse l'auteur qui est aujourd'hui l'un des rares caricaturistes en exercice dans la presse arménienne d'Europe occidentale et du Moyen-Orient.

Krikor Amirzayan est également le premier caricaturiste arménien de la diaspora dont les œuvres paraissent régulièrement dans la presse d'Arménie et du Haut Karabagh et notamment dans Le célèbre "Vozni" d'Erévan et "BIe Boughi " à Stépanakert.

Phénomène rare, le caricaturiste possède également l'art de l'écriture. Maîtrisant tant l'arménien que le français, les articles signés par l'auteur, généralement bien documentés, paraissent dans de nombreux journaux arméniens, tant en Arménie que dans le reste du monde, consolidant la solide réputation de l'auteur, comme un personnage incontournable de la presse arménienne.

Appelé également le "Vozni de la diaspora" (par Aramaïs Sahakian), Krikor Amirzayan participe activement à la vie arménienne. Il est le président de l'association culturelle " Arménia " de Valence. Militant de l'arménité, de la justice et des valeurs humaines, l'auteur se définit comme "le défenseur des faibles face aux injustices et aux dictatures morales, physiques ou sociales".

Né en 1956 à Alep (Syrie), installé en compagnie de sa famille à Valence depuis 1966, Krikor Amirzayan consacre une grande partie de sa vie à l'écriture et à la caricature.

Marié et père de trois enfants qui parlent et écrivent l'arménien, Krikor Amirzayan s'est imposé par ses œuvres comme l'un des plus célèbres caricaturistes de la diaspora et d'Arménie. Créateur infatigable, l'auteur qui dispose d'un talent exceptionnel de l'art de l'écriture et de la caricature, continuera dans les années futures à produire ses articles et dessins au service de la presse arménienne, reflet de la pensée des Arméniens."

Par Souren Baghdassarian
Journaliste, Commentateur sportif de la Télévision nationale arménienne.
Fondateur et rédacteur en chef de l'hebdomadaire "Football Plus".

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Génocide arménien : mise en garde du président turc à George W. Bush

ANKARA - AP - 9/10/7 - Le président turc Abdullah Gül a écrit à son homologue américain George W. Bush pour l'avertir qu'un vote du Congrès reconnaissant le génocide arménien de 1915 porterait préjudice aux relations entre les deux pays.

Dans son courrier, M. Gül brandit la menace de "graves problèmes" dans les relations bilatérales si ce projet de loi devait être adopté, selon les services de la présidence turque.

De même source, on ajoute que le président Gül a personnellement remercié M. Bush pour s'être opposé à ce texte face à une Chambre des représentants et à un Sénat sous domination démocrate.

Le projet doit être examiné mercredi par la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants. Il pourrait ensuite être soumis à un vote en séance.

Beaucoup aux Etats-Unis craignent que le vote de ce projet de loi n'entraîne des représailles turques. Ces dernières pourraient prendre la forme d'un blocage des voies d'accès à l'Irak et à l'Afghanistan via la Turquie. La base aérienne d'Incirlik, site stratégique utilisé par les Etats-Unis, pourrait quant à elle être fermée.

L'adoption d'un texte comparable en 2001 par le Parlement français avait entraîné des tensions bilatérales et l'annulation d'accords militaires entre Paris et Ankara. Les relations entre les deux pays se sont encore détériorées après le vote, l'automne dernier, d'une autre loi sanctionnant la négation du génocide arménien.

Selon l'Arménie, le génocide perpétré par les Ottomans contre les populations arméniennes a fait plus de 1,5 million de morts entre 1915 et 1917. AP

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RECONNAISANCE DU GENOCIDE

Le numéro deux de l’AKP menace les USA de mesures de rétorsion

par Stéphane/armenews

 

9/10/7 - La Turquie pourrait réduire son soutien logistique aux forces américaines en Irak si le Congrès américain adopte une loi qualifiant de génocide les massacres d’Arméniens par les Turcs ottomans en 1915, a déclaré un influent député du parti AK, au pouvoir, cité lundi par le quotidien Hurriyet.

La commission des Affaires étrangères du Congrès devrait approuver mercredi un texte sur la question et la présidente de la Chambre des Représentants Nancy Pelosi, qui soutient la cause arménienne, pourrait décider de le soumettre à un vote à la Chambre.

« Rejetez cette loi. Si vous l’acceptez, nous serons contraints de faire de nombreuses choses que nous ne voulons pas faire » a déclaré le numéro deux de l’AKP, Egemen Bagis, cité par le journal.

« Par exemple, les Américains dépendent de la Turquie pour une grande partie de leur soutien logistique en Irak. Nous serions contraints de réduire ce soutien » a-t-il ajouté, selon HÜrriyet.

Bagis s’exprimait à titre personnel, mais le gouvernement turc a exhorté à plusieurs reprises d’autres gouvernements, dont celui des Etats-Unis, à ne pas adopter de telles résolutions, arguant qu’il revenait à des historiens, et non à des hommes politiques, d’établir la vérité historique.

L’an dernier, la Turquie a gelé sa coopération militaire, et une partie de sa coopération commerciale avec la France, après le soutien exprimé par l’Assemblée nationale à une loi rendant illégale la négation du génocide arménien. Cette loi n’est toutefois pas entrée en vigueur.

Les forces américaines en Irak et en Afghanistan sont approvisionnées en grande partie via la base militaire d’Incirlik, située dans le sud de la Turquie.

Contacté par Reuters, Bagis s’est refusé à tout commentaire sur les mesures concrètes que la Turquie pourrait prendre si le Congrès adoptait la loi incriminée, mais il a dit : « Cette loi pourrait faire plaisir, pendant quelques jours, à des Arméniens américains, mais elle aura un impact négatif durable sur la relation entre ces deux alliés stratégiques ».

Dans l’article de Hurriyet, Bagis souligne que l’opinion turque est devenue plus hostile à l’Amérique après la guerre en Irak et au vu de l’incapacité de Washington à réprimer les rebelles kurdes qui se servent du nord de l’Irak, kurde, pour mener des attaques contre la Turquie.

« Si la loi est adoptée, la pression de l’opinion publique (pour que des mesures soient prises contre les intérêts américains) sera très forte » prédit-il.

Bagis est parti lundi à Washington avec deux autres députés turcs pour convaincre le Congrès de renoncer au texte.

Le Premier ministre Tayyip Erdogan a exprimé la préoccupation de la Turquie lors d’une conversation téléphonique avec le président George Bush vendredi dernier. L’administration Bush est opposée au texte mais le Congrès est passé sous le contrôle de ses adversaires démocrates.

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Etats-Unis : divisions démocrates autour d'un vote à la Chambre des représantants
sur la résolution reconnaissant le génocide arménien

WASHINGTON - AP - 17/10/7 - L'incertitude planait mardi sur l'organisation d'un vote à la Chambre des représentants sur une résolution reconnaissant le génocide arménien, après que plusieurs démocrates ont retiré leur soutien au texte et que d'autres ont imploré la présidente de la Chambre Nancy Pelosi de suspendre le vote afin de ne pas dégrader les relations entre les Etats-Unis et la Turquie.

Ces développements semblent représenter un revers de taille pour Mme Pelosi et plusieurs autres dirigeants démocrates. Ils s'étaient en effet fermement engagés sur cette résolution, déjà adoptée par la commission des Affaires étrangères de la Chambre, la qualifiant d'impératif moral.

Le président américain George W. Bush, qui avait vivement regretté le vote de la résolution la semaine dernière en commission, a appelé Mme Pelosi mardi afin de lui demander de ne pas la soumettre au vote de la Chambre.

"Le président et la présidente (de la Chambre) ont échangé des visions franches sur le sujet et la présidente a expliqué le fort soutien bipartisan pour la résolution au sein de la Chambre", a déclaré le porte-parole de Mme Pelosi, Nadeam Elshami.

Le chef de file des démocrates à la Chambre Steny Hoyer a cependant déclaré à la presse mardi que la majorité entendait soumettre la résolution au vote avant la clôture de la session parlementaire à la fin de l'année.

Mais, a-t-il ajouté, "il y a un certain nombre de personnes qui revoient leurs propres positions, et nous allons devoir déterminer où tout le monde se situe".

Parmi les voix qui se sont levées contre la résolution figure celle du représentant John Murtha, un proche de Mme Pelosi dans l'opposition à la guerre en Irak.

"Après mes discussions avec nos commandants militaires et nos experts de politique étrangère, je pense que cette résolution pourrait endommager nos relations avec la Turquie et donc nos intérêts stratégiques dans la région", a-t-il déclaré mardi dans un courrier électronique.

Les dissidents démocrates, dont au moins six ont retiré leur soutien au texte et deux ont demandé à Mme Pelosi de renoncer au vote, reprennent les arguments de l'administration Bush, qui a notamment rappelé que plus de la moitié des livraisons américaines vers l'Irak et l'Afghanistan transitent par la Turquie, qui voit d'un très mauvais oeil la résolution qualifiant de génocide la mort de centaines de milliers d'Arméniens en Turquie en 1915.

Ankara a de son côté rappelé son ambassadeur à Washington pour des consultations, et demandé à l'administration Bush d'empêcher la résolution d'être examinée par la Chambre des représentants. AP

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Manifestation à Erevan

12.000 Arméniens étaient dans la rue à l'appel de l'opposition


17/11/7 - L'Est républicain - Près de 12.000 Arméniens ont manifesté hier à Erevan à l'appel de l'opposition contre le régime du président Robert Kotcharian dont le mandat expire l'année prochaine.
Les manifestants réunis sur la place de la Liberté, dans le centre de Erevan, ont dressé des drapeaux arméniens orange-bleu-rouge, en scandant : «Liberté».
«Nous nous sommes rassemblés ici pour nous libérer du joug de cette bande de bandits et restaurer l'ordre constitutionnel dans le pays», a déclaré devant les manifestants l'ancien président arménien Levon Ter-Petrossian, passé dans l'opposition et qui envisage de se présenter à la présidentielle de février 2008.
L'opposition arménienne critique le régime du président Kotcharian, dénonçant la corruption, des problèmes sociaux et économiques, ainsi que l'absence de règlement du conflit avec Bakou sur le territoire séparatiste du Nagorny Karabakh.
La date de l'élection présidentielle en Arménie, a été fixée au 19 février 2008. M. Kotcharian qui achève son deuxième mandat présidentiel ne pourra plus se représenter.

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Arménie : Ter-Petrossian revient en politique avec la promesse de défier la «machine d’Etat»

Par Haroutiun KHACHATRIAN à Erévan

Traduit en français par Lili DI PUPPO et Nicolas LANDRU

 

Source : CAUCAZ.COM

Article paru dans l'édition du 14/12/2007

Alors que les élections présidentielles en Arménie vont se tenir le 19 février 2008, une bataille entre deux candidats, l’actuel premier ministre Serge Sargsian et l’ancien président Levon Ter-Petrossian, commence à se dessiner deux mois avant le scrutin. Alors que le parti au pouvoir, le Parti Républicain d’Arménie (RPA), et son candidat Serge Sargsian visaient avec confiance une victoire aux élections, la donne a changé avec le retour inattendu de l’ex président Levon Ter-Petrosian en politique.

A la mi-septembre, la situation était encore différente. Le parti au pouvoir, le RPA, avait acquis une victoire majeure aux élections du 12 mai et se préparait déjà pour sa prochaine cible, le poste de président pour l’année suivante. Les chances du candidat potentiel, Serge Sargsian, paraissaient d’autant plus solides au vue du contrôle du RPA sur les «ressources administratives». Il suffit d’indiquer que plus de 60% des dirigeants locaux dans le pays sont membres du RPA. Tout a changé après le 21 septembre lors du premier discours public de Levon Ter-Petrossian après 9 ans de silence total. Il a annoncé officiellement sa décision de se présenter comme candidat à la présidence un mois après, le 26 octobre.

Levon Ter-Petrossian, 62 ans et historien de formation, a été le dirigeant de l’Arménie a partir d’août 1991 avant de devenir président de la république lorsque cette fonction fût instaurée en septembre 1991. Il a quitté ses fonctions en 1998, trois ans avant l’expiration de son second mandat. Sa présidence a été marquée par une phase de construction de l’Etat arménien au moment où l’ancienne république soviétique gagnait son indépendance. Cette période a vu un déclin économique rapide à la suite de l’effondrement de l’URSS. Celui-ci a été rendu encore plus sévère par le conflit du Nagorno Karabakh et la rupture des communications avec les Etats voisins, l’Azerbaïdjan et la Turquie. Ces années difficiles ont laissé une empreinte profonde dans la mémoire populaire et Ter-Petrossian avait vu sa popularité du début des années 1990 largement entamée à la fin de son mandat.

A première vue, le retour de Ter-Petrossian en politique n’aurait pas dû susciter de craintes de la part des autorités actuelles. La période ou le RPA a été au pouvoir a été marquée par une croissance économique enviable et une amélioration des conditions de vie dans la population. On observe tout de même une certaine nervosité chez les dirigeants actuels. Quelle en est la raison ?

Un adversaire politique de taille ?

En annonçant sa candidature à la présidence devant une assemblée de 20.000 personnes, Ter-Petrossian a pointé les mêmes faiblesses du gouvernement que les autres membres de l’opposition, c’est-à-dire une corruption rampante et des monopoles économiques cultivés et exploités par le gouvernement. Malgré la tentative des autorités de présenter Ter-Petrosian comme l’un des nombreux candidats de l’opposition, celui qui a été le premier président de l’Arménie pourrait bien se révéler un rival dangereux pour Serge Sargsian, voire son seul adversaire de taille. Certains facteurs tentent à confirmer cette impression.

Tout d’abord, l’ex-président jouit d’une expérience politique solide et peut encore compter sur sa réputation aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Son silence de 9 ans a effacé jusqu'à un certain point les sentiments négatifs associés à la période de sa présidence. Ces années de silence lui donnent même un certain avantage sur les autres candidats de l’opposition, puisqu’il n’a pas fait l’expérience d’essuyer la succession de défaites face au président Robert Kotcharian, formellement affilié à aucun parti et face au RPA.

Ces défaites à répétition ont en effet entamé la popularité des figures de l’opposition. Les déclarations de l’ancien président à l’encontre de ses anciens subordonnés, Robert Kotcharian (premier ministre de 1997 a 1998) et Serge Sargsian (ministre de la défense et de la sécurité nationale entre 1993 et 1998) ont aussi plus de poids. Il n’est donc pas surprenant que les autres leaders de l’opposition ne voient pas d’un très bon œil cette candidature.

Aux yeux d’un bon nombre d’observateurs, la force de Ter-Petrossian tient aussi à ses qualités d’orateur, exceptionnelles. Son éloquence et la richesse de son langage le démarquent des autres hommes politiques et est un des éléments de sa personnalité lui permettent de tenir 20 a 30.000 personnes en écoute pendant près de deux heures lors de ses discours publics.

Ces quelques avantages sont relativisés par une couverture médiatique biaisée ou parfois absente de sa campagne, qu’on peut attribuer a certaines pressions des autorités. La plupart des télévisions donnent très peu d’informations sur la campagne de l’ancien président, comme par exemple ses rencontres de haut niveau avec le président de l’assemblée parlementaire du conseil de l’Europe Terry Davis ou une réception en son honneur avec les ambassadeurs des pays membres de l’Union Européenne dans les locaux de l’ambassade française d’Erevan. Ces médias sont ouverts à d’autres politiciens, également de l’opposition, ces derniers critiquant non seulement le pouvoir en place, un pur exercice de rhétorique devenu routinier et par là insignifiant pour les autorités, mais aussi l’ancien président.

Ces discussions sont la principale source d’information par laquelle la majorité des électeurs sont informés des déclarations de Ter-Petrossian. Cette situation ouvre la porte a de possibles falsifications de ses propos. Par exemple, Ter-Petrossian avait déclaré le 26 octobre que le gouvernement arménien ressemblait a «une pyramide de corruption» avec Robert Kotcharian et Serge Sargsian à son sommet, soulignant son intention de la détruire. Lors d’un discours au congrès du RPA le 10 novembre, Serge Sargsian déclarait que l’ancien président avait l’intention de démanteler «la pyramide de l’état».

Thèmes de campagne: Nagorno Karabakh et la peur d’une “révolution colorée”

La question de la résolution du conflit du Nagorno Karabakh est un des thèmes dominant de la bataille politique entre Ter-Petrossian et Serge Sargsian. Un désaccord sur cette question avec les membres de son équipe avait déjà conduit à la démission de Ter-Petrossian en 1998. Il avait alors déclaré que l’Arménie ne serait pas capable de se développer sans une résolution rapide du conflit et avait par là appelé à des concessions envers l’Azerbaïdjan (l’approche « step-by-step », progressive). La présidence de 10 ans de son successeur, Robert Kotcharian, pendant laquelle l’Arménie a vu un progrès économique enviable malgré la rupture des communications avec l’Azerbaïdjan et la Turquie, semble avoir contredit les peurs de Ter-Petrossian.

L’ancien président maintient toutefois sa position sur la nécessité de se montrer plus flexible avec l’Azerbaïdjan et la Turquie, sans détailler pour autant sa vision. Ses adversaires répondent en accusant le président, qui a tout de même assuré une sortie du conflit sans pertes territoriales pour l’Arménie, de vouloir « vendre le Karabakh ».

Un autre thème dominant de la campagne est le danger d’une déstabilisation en cas de désaccord sur les résultats électoraux, lequel pourrait culminer dans une « révolution colorée », à l’image d’autres pays post-soviétiques. L’Arménie n’était pas loin de se trouver dans cette situation après les élections présidentielles de 2003.

Ter-Petrossian prend soin d’écarter une telle perspective par des déclarations moderées. Il a proposé par exemple d’amender le code électoral pour réduire les possibilités de falsifications. Il a également déclaré son intention de coopérer avec la majorité parlementaire actuelle en cas de victoire, sous peu qu’elle propose un autre candidat au poste de premier ministre. Une autre position modérée concerne son refus d’attaquer sur un ton populiste les «oligarques» qui essaient prétendument d’exploiter le peuple, appelant au contraire la communauté des hommes d’affaires à le soutenir dans sa bataille contre le chantage des autorités.

Même si la période de nomination officielle des candidats vient de se terminer avec neuf candidats enregistrés, la campagne pre-électorale bat déjà son plein. L’équipe de Serge Sargsian, qui représente en réalité le gouvernement dans son entier, contrôle les medias et de nombreux petits partis alliés, dont certains présentent leurs propres candidats. Les autorités ont commencé à exercer des pressions, par exemple par des attaques soudaines des autorités financières contre les hommes d’affaires et une chaîne de télévision qui soutiennent l’ancien président, la chaîne GALA dans la ville de Gyumri.

Ter-Petrossian, dont le propre parti «Mouvement National Arménien» est faible, n’a d’autres ressources que quelques petits partis alliés, quelques journaux et une équipe restreinte. Un phénomène assez nouveau pour l’Arménie est son recours à l’Internet et la distribution de ses discours sur DVD.

Il reste à voir si ses instruments de campagne qui consistent à voyager dans tous le pays pour toucher les électeurs et à parler à de larges assemblées vont peser plus dans la campagne électorale que les «ressources administratives» et techniques de PR dont dispose Sargsian. Les électeurs arméniens seront-ils sensibles à l’image de Ter-Petrossian comme combattant solitaire défiant la «machine d’Etat» ?

Les élections du 19 février 2008 apporteront la réponse (voir ci-dessous).

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Serge Sarkissian (ou Sarksian, pour la diaspora) remporte l'élection présidentielle



EREVAN (AFP) - 20/2/8 - Le Premier ministre Serge Sarkissian a remporté l'élection présidentielle en Arménie dès le premier tour, selon les résultats officiels quasi-définitifs annoncés par la Commission électorale centrale arménienne.

Après le dépouillement de 97,5% de bulletins de vote, Sarkissian a obtenu 844.088 de voix, ou 52,7%, selon les résultats diffusés par la télévision publique arménienne.

Levon Ter-Petrossian, premier président de l'Arménie post-soviétique, a obtenu 21,5% de voix, tandis qu'Artour Bagdassarian, ancien président du Parlement, a recueilli 16,8% des suffrages.

La participation a atteint 69,25%, a annoncé la commission électorale.

Avant même la fermeture des bureaux de vote, l'équipe de campagne de M. Ter-Petrossian a dénoncé des fraudes - bourrages d'urnes, intimidation d'électeurs, votes multiples - et a appelé à des manifestations mercredi.

Près de 600 observateurs étrangers, dont ceux de l'OSCE, ont suivi le déroulement du scrutin. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe doit rendre ses conclusions mercredi à 12H00 GMT à Erevan.

Au pouvoir depuis dix ans, le président sortant Robert Kotcharian ne pouvait se représenter, après deux mandats consécutifs, et s'était choisi comme dauphin son Premier ministre, un allié politique de longue date originaire lui aussi de la province séparatiste du Nagorny Karabakh en Azerbaïdjan.

M. Sarkissian, 53 ans, a fait campagne sur le thème de la stabilité politique et économique avec des taux de croissance de plus de 10% par an dans ce petit pays de trois millions d'habitants, pauvre et soutenu financièrement par la diaspora.

M. Sarkissian devrait poursuivre la politique étrangère de son prédécesseur marquée par des liens étroits avec Moscou et un froid persistant avec deux pays voisins, l'Azerbaïdjan et la Turquie, qui conduit de facto à un isolement de l'Arménie.

Ces deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques avec Erevan et fermé leurs frontières en riposte au soutien d'Erevan aux séparatistes du Nagorny Karabakh, région d'Azerbaïdjan peuplée en majorité d'Arméniens.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan demeurent officiellement en guerre au sujet du Nagorny Karabakh. Cette guerre a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés au début des années 1990.

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Elections en Arménie
Résultats officiels de la commission centrale électorale

par Ara/armenews

20/2/8 - La commission centrale électorale a donné ce jour à midi (GMT) le résultat final de l’élection présidentielle, établi à partir du décompte de l’ensemble des bulletins. Les chiffres donnés sont les suivants :


Serge Sarkissian : 52,86%
Lévon Ter Pétrossian : 21,5%
Arthur Baghdassarian : 16,66 %
Vahan Hovhanessian : 6,12%

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Nouvelles d’Arménie Magazine

LA UNE DU 20 FEVRIER 2008

Serge Sarkissian élu président dès le premier tour

A trois heures du matin, dans l’espace clos et froid de la nuit caucasienne, tout le monde dort, à commencer par les candidats déçus du scrutin - mais les journalistes continuent à alimenter leurs chaînes respectives depuis la Commission Elecorale Centrale. Et là, au fur et à mesure que les résultats des bureaux de vote parviennent des quatre coins du pays, plus grand doute à avoir. Serge Sarksian passe dès le premier tour, avec 56,03% des voix, Lévont Ter Pétrossian n’a pour l’heure que 18% des suffrages, suivi de près par Artur Baghdassarian, dans les 17%.

Bien sûr, il reste encore de nombreux suffrages à rapatrier du fin fond des provinces pour un décompte plus exact qui sera donné dans la matinée du 20 février. Mais penser encore à un deuxième tour semble impossible. Sarksian ne reculera plus beaucoup, douteux que Ter Pétrossian opère une remontée spectaculaire depuis le bas de cette pente des 18%... Bref, l’Arménie a voté pour la continuité du régime en place. Le président actuel va tirer sa révérence sans pourtant oublier de donner à son dauphin Sarksian les clefs les plus importantes du pays : des discours avares de mots en trop et souvent tranchants ; une libéralisation certaine de l’économie malgré tout tenue par une minorité ; une marge de tolérance assez rapidement atteinte sur tous les sujets qui tendraient à remettre en cause le pouvoir ou le ternir ; une garantie que le statut du Karabagh, lui, sera un jour ou l’autre reconnu et la victoire arménienne, dans la foulée du Kosovo, finalement avalisée.

L’Arménie n’avait sans doute pas besoin de renouer avec le pouvoir de LTP qu’elle a eu la joie d’endurer de 91 à 98. A-t-elle besoin réellement d’une poigne de fer comme tous les partisans du régime l’affirment ? N’avait-elle pas besoin aussi d’un changement réel ?

L’homme de ce changement n’est pas au rendez-vous, mais Artur Baghdassarian, jeune loup de la politique arménienne, emporte un score méritoire. Lors des meetings campagne, le candidat parlait chiffres, bas salaires, inadéquation entre ces salaires et le cours de la vie et moyens souvent assez concrets pour y remédier. Coincé par un enregistremnet d’une conversation avec un diplomate britannique lors des législatives, il avait malgré tout remporté lors de ce scrutin de quoi garantir des sièges à quelques députés, au beau milieu des 131 raflés par le parti de Serge Sarksian.

Le plus dangereux pour l’Arménie reste maintenant de gérer la sortie du scrutin. LTP et ses deux acolytes, Stepan Demirdjian et Aram Sarksian, ne sont pas précisément du genre à accepter une aussi large défaite sans hurler aux fraudes massives et aux intimidations de toutes sortes. Surtout, en convoquant à un meeting dès demain, la petite coalition emmenée par Lévon envoie un message clair : nous sommes décidés. A quoi ? A tenter le coup d’Etat ? Ou à se borner à quelques manifestions qui seront de toute manière d’abord tolérées puis réprimées ? Chassé par la rue, LTP espérait lui devoir son retour en grâce. Il lui aura manqué sans doute une forme de clairvoyance sur « son » peuple. L’Arménien n’a pas particulièrement de bons souvenirs de son règne, avec l’Arménie sous blocus, en pleine guerre, rationnée, avec une heure d’électricité par jour pour traverser des hivers rigoureux.

Quant à Serge Sarksian, si les chiffres du vingt février au matin confirment son accès à la présidence, de lourds dossiers l’attendent. Il lui faudra d’abord recevoir l’adoubement des observateurs internationaux pour que l’élection fasse office de scrutin libre. Il lui faudra de manière urgente trouver de quoi endiguer l’émigration, ce qui ne peut passer que par l’augmentation générale des salaires, infiniment trop bas, surtout par rapport à un Dram maintenu fort contre un Dollar qui ne cesse de se déprécier. Il lui faudra aussi régler le conflit du Karabagh, et là, l’exemple du Kosovo pourrait donner des ailes à la diplomatie arménienne - scénario que redoute la Russie pour d’autres séparatismes du Caucase, celui d’Abkhazie et d’Ossétie notamment, alors que son seul allié dans la région reste cependant bien l’Arménie. Il lui faudra aussi changer le style de la gouvernance, mélange de féodalisme et de clanisme recomposé. Sur tous ces dossiers, la diaspora aura un mot à dire. les décrets d’application de la loi sur la double citoyenneté devront en effet entrer en vigueur lors de la présidence Sarksian.

Laurence Ritter
Nouvelles d’Arménie Magazine
Erevan

Source : http://armenews.com/

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Les urnes, la rue et le jeu de pouvoir

par Piotr Moszynski

 

Armenews - 3/3/8 - Après onze jours de manifestations de l’opposition arménienne à Erevan, un drame semblait presque inévitable. Il est arrivé dans la nuit de samedi à dimanche. Les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre se soldent par huit morts (dont un policier) et 131 blessés (dont 72 policiers). L’opposition réclame l’annulation de l’élection présidentielle du 19 février, mais paraît de plus en plus isolée politiquement.

La présidentielle du 19 février a été gagnée par l’actuel Premier ministre Serge Sarkissian, mais l’opposition rassemblée autour de l’ancien président Levon Ter-Petrossian n’arrive toujours pas à digérer sa défaite, pourtant nette et confirmée par les observateurs internationaux. Selon les résultats officiels, Serge Sarkissian a obtenu 52,8% des voix, Levon Ter-Petrossian 21,5%. Un recours aux fraudes est toujours possible, mais il aurait dû être vraiment massif pour falsifier le résultat au point de faire gagner le candidat gouvernemental avec deux fois plus de suffrages que son principal rival. Or l’opposition ne dispose pas de preuves de fraudes particulièrement massives. Au contraire, au grand dam des adversaires de Serge Sarkissian, les observateurs de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) ont trouvé l’élection «dans l’ensemble conforme aux engagements internationaux».

Arménie, Russie, même combat ?

Pour un observateur extérieur, la situation politique en Arménie pourrait paraître semblable, dans les grandes lignes, à celle que connaît la Russie. Voilà un président, Robert Kotcharian, qui - comme Vladimir Poutine - ne pouvait plus se représenter pour le même poste après deux mandats consécutifs et qui ambitionne de continuer à régner sur son pays en devenant un influent Premier ministre. Tout comme Dmitri Medvedev - qui reste 1er vice-Premier ministre jusqu’à son investiture présidentielle le 7 mai prochain - l’actuel Premier ministre arménien Serge Sarkissian a gagné les élections, mais doit attendre la passation de pouvoir encore quelques semaines. Et tout comme Medvedev, il doit surtout se poser beaucoup de questions sur sa marge de manœuvre dans l’exercice de ces pouvoirs et sur les relations futures avec son prédécesseur.

Cela dit, les ressemblances s’arrêtent là. Le vainqueur de l’élection présidentielle en Arménie est très loin d’avoir obtenu un score rappelant les exploits des dirigeants soviétiques. Il a en face de lui une opposition nombreuse, bien organisée, capable de mener des manifestations de rue de longue durée et rassemblée autour d’un homme politique expérimenté et populaire. Et surtout, il ne peut pas compter sur un soutien infaillible du président sortant qui risque de devenir son Premier ministre. Il est vrai que les deux hommes se connaissent de longue date et Robert Kotcharian - bien que déclaré « sans parti » - soutient le parti libéral HHK dont Serge Sarkissian est le chef. Il est également vrai que l’élection de Sarkissian confirme que le clan des natifs du Nagorny Karabakh, région orientale objet du conflit avec l’Azerbaïdjan - dont Kotcharian fait aussi partie - domine complètement la vie politique arménienne. Néanmoins, selon la presse russe, Robert Kotcharian traite son successeur avec une «pitié méprisante». Contrairement à la Russie, la question de la coopération ou du combat pour la position dominante entre les nouveaux maîtres de la scène politique pourrait donc ne même pas se poser. Cela risque d’être le combat. Et Kotcharian semble avoir remporté la première manche.

En tout cas, en instaurant l’état d’urgence après les affrontements entre les supporters de Levon Ter-Petrossian et la police envoyée par Serge Sarkissian, Robert Kotcharian pourrait arriver à affaiblir les positions des deux et devenir - si ses ambitions se confirment - un Premier ministre vraiment puissant. En effet, la situation actuelle empêche Levon Ter-Petrossian de continuer à se prévaloir d’une «révolution démocratique» ou d’une «révolution en gants blancs». En même temps, cette situation met en cause la capacité du nouveau président à résoudre les crises de grande ampleur.

Toutefois, le président élu - qui dirige toujours le gouvernement - est en train de jouer, assez habilement, une autre manche de ce jeu. Le problème immédiat est pour lui de neutraliser les opérations de l’opposition qui visent à le déstabiliser. Il a déjà réussi à rallier un des leaders clés de l’opposition, Artour Bagdassarian du parti Etat de Droit, arrivé troisième à la présidentielle, en lui proposant un poste très important - celui de secrétaire du Conseil de sécurité auprès du président. Par ailleurs, un accord pourrait bientôt être conclu entre Sarkissian et un autre opposant, Vagan Ovannissian, leader du parti nationaliste Dachnaktsoutioun. Si le président élu réussissait ce coup de maître, Levon Ter-Petrossian et ses partisans se retrouveraient isolés. Serge Sarkissian vient également de s’assurer le soutien de l’Eglise orthodoxe arménienne. Son chef a appelé les deux côtés du conflit à la retenue, mais a très clairement critiqué les actions de l’opposition en affirmant que «les manifestations et les marches n’étaient pas la meilleure façon de contester les résultats de l’élection».

Paralèllement, une quinzaine d’opposants ont été arrêtés juste après les heurts avec la police et deux députés soutenant l’opposition ont été interpellés pour «tentative de prise de pouvoir». Levon Ter-Petrossian lui-même reste assigné à résidence. En surface, le calme règne donc à Erevan, mais en coulisses la lutte pour le pouvoir continue. Et elle pourrait encore changer de configuration si un besoin de nomination d’un Premier ministre de compromis - comme Artour Bagdassarian ou Vagan Ovanissian - se faisait sentir.

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Incidents armés Arménie-Azerbaïdjan au Haut-Karabakh


Par Lada Ievgrachina


BAKOU (Reuters) - 5/3/8 - L'Azerbaïdjan accuse l'Arménie de fomenter des troubles au Haut-Karabakh, au lendemain d'un affrontement armé qui a coûté la vie, selon Bakou, à trois soldats azerbaïdjanais et à douze militaires arméniens dans la région sécessionniste.

Un quatrième soldat azerbaïdjanais a été tué mercredi dans un autre accrochage, a affirmé le ministère de la Défense, précisant que l'affrontement de mardi avait duré treize heures.

"L'Arménie se livre à des provocations sur la ligne de front afin de détourner l'attention de la communauté internationale et de sa population des problèmes intérieurs qu'elle connaît", a déclaré Khazar Ibrahim, porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères.

"L'Azerbaïdjan, pour sa part, ne se livrera jamais à de telles provocations mais y répondra de façon appropriée", a-t-il ajouté.

Le président arménien Robert Kotcharian a imposé le week-end dernier l'état d'urgence dans son pays à la suite de violentes manifestations de l'opposition qui estime que l'élection présidentielle du 19 février a été entachée de fraudes.

L'affrontement mardi au Haut-Karabakh entre forces azerbaïdjanaises et soldats arméniens, si son bilan est confirmé, serait le plus sanglant depuis des années.

Le Premier ministre arménien Serj Sarksian a confirmé qu'il y avait bien eu une fusillade entre soldats arméniens et azerbaïdjanais mais n'a fourni aucun bilan.

"Le conflit du Haut-Karabakh sera réglé par des moyens pacifiques et j'exclus toute solution militaire", a-t-il dit.

Kotcharian, lui-même originaire de la province, devait donner une conférence de presse dans la journée à Erevan.

Robert Simmons, représentant spécial de l'Otan pour le Caucase et l'Asie centrale, a assuré que l'Alliance était prête à "apporter son aide pour faire progresser le processus de paix" [sic].

"Je pense qu'il y a une chance de règlement", a-t-il dit.

Mardi, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a déclaré que son pays était prêt à reprendre le contrôle de la province sécessionniste, si besoin par la force, et qu'il achetait des armes et du matériel militaire dans cette perspective.

Il a lié cette annonce à la récente proclamation d'indépendance du Kosovo qui a, selon lui, encouragé les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh.

Ces derniers ont arraché par les armes la province du Haut-Karabakh à la souveraineté de l'Azerbaïdjan en 1992, sans obtenir la reconnaissance de la communauté internationale. Le conflit a fait 35.000 morts et des centaines de milliers de déplacés. Un cessez-le-feu a été signé en 1994.

Avec James Kilner et Hasmik Mkrtchian à Erevan, version française Guy Kerivel

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Karabakh : Bakou met en garde la Russie, la France et les Etats-Unis

par Stéphane

Armenews 17/3/8 - L’Azerbaïdjan a mis en garde samedi la Russie, la France et les Etats-Unis qu’il ignorerait leur opposition à la résolution votée la veille par l’ONU pour traiter du différend territorial du Nagorny Karabakh.

L’Assemblée générale de l’ONU a adopté vendredi une résolution qui reconnaît l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan et demande le retrait "immédiat, complet et inconditionnel" de toutes les forces arméniennes du Nagorny Karabakh.

Les Etats-Unis, la Russie et la France notamment, qui coprésident le "groupe de Minsk" chargé de trouver un règlement du conflit du Nagorny Karabakh, ont voté contre cette résolution.

Ces trois pays "se sont retrouvés dans une situation difficile" lorsque la résolution a été adoptée, a estimé samedi devant la presse le vice-ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Araz Azimov.

"La résolution de l’ONU est un message sérieux à l’Arménie et un avertissement pour les coprésidents" du groupe de Minsk, a-t-il estimé.

"Nous allons coopérer avec eux sur la base de la position soutenue au niveau de l’Assemblée générale de l’ONU", c’est-à-dire l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, a-t-il poursuivi.

Le ministre arménien des Affaires étrangères Vardan Oskanian a pour sa part souligné que "l’écrasante majorité des pays" avaient "rejeté une approche unilatérale" concernant le règlement du conflit.

Il a appelé l’Azerbaïdjan à "revenir à la table des négociations" et "régler la question en faisant des concessions réciproques".

Trente-neuf Etats ont voté vendredi en faveur de la résolution présentée par Bakou, qui réaffirme notamment "le respect et le soutien (de l’assemblée de l’ONU) pour la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Azerbaidjan".

Sept Etats, dont la Russie, les Etats-Unis et la France, ont voté contre et 100 ont choisi l’abstention. L’Assemblée générale de l’ONU compte 192 Etats.

La Russie a défendu samedi sa position dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

"La résolution ne contient que quelques principes de base qui correspondent seulement aux intérêts de l’Azerbaïdjan", souligne ce texte.

Les séparatistes arméniens ont pris le contrôle du Nagorny Karabakh à l’issue d’un conflit armé au début des années 1990, qui a fait près de 30.000 morts. Un cessez-le-feu a été signé en 1994 mais l’Arménie et l’Azerbaïdjan n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le statut de la région et les accrochages y sont fréquents.

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Intronisation de Serj Sarksian, nouveau président arménien

EREVAN (Reuters) - 9/4/8 - Le nouveau président arménien Serj Sarksian, intronisé ce mercredi, a nommé comme prévu le chef de la banque centrale Tigran Sarksian Premier ministre et a promis d'oeuvrer à la réconciliation nationale, un mois après des affrontements entre forces de l'ordre et opposition qui ont fait huit morts.

Malgré cette homonymie, les deux hommes n'ont aucun lien de parenté.

La main droite posée sur la constitution et un vieux texte religieux, le chef de l'Etat a prêté serment dans le bâtiment de l'opéra d'Erevan, devant plusieurs centaines d'invités.

"Cette cérémonie a lieu environ un mois après des événements douloureux, dont les cicatrices ne sont pas encore refermées", a-t-il dit.

"Ces blessures ont été douloureuses pour tous et nous ont laissé beaucoup d'amertume. Aujourd'hui, je vous invite tous à regarder vers l'avenir, à chercher et à trouver la voie de la réconciliation et du développement", a-t-il ajouté.

Serj Sarksian, un allié du président sortant Robert Kotcharian, a remporté l'élection présidentielle le 19 février avec 53% des voix mais l'opposition a affirmé que le scrutin avait été entaché de fraudes, ce qui a provoqué de violentes manifestations le 1er mars à Erevan.

Hasmik Mkrtchian, version française Guy Kerivel

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Le PIB d’Arménie en hausse de 10,1% sur les deux premiers mois

par Stéphane

Armnenews - 31/3/8 - Le PIB de l’Arménie sur les deux premiers mois de cette année a cru de 10,1% par rapport à 2007 soit 221,4 milliard de drams. Il a grimpé de presque 19% en février par rapport à janvier.

Selon les chiffres du Service National de la Statistique (Armstat), la production industrielle dont la production d’énergie a cru de 3% par rapport à 2007 soit 108 milliards de drams. En février il a augmenté de 6% par rapport à janvier.

Sur les deux premiers mois la production énergétique a été de 1,237 milliard de kilowatt / heure soit 7,4% de plus quen 2007. Cependant cette production a chuté en février de 14% par rapoort à janvier.

Le Produit Intérieur Brut agricole a augmenté de 0,4% soit 25,7 milliards de drams. En février il a baissé de 22% par rapport à janvier.

Quelque 18.3 milliards de drams ont été investis dans le secteur de la construction. La croissance par rapport à 2007 a presque été de 30%.

Le commerce au détail a augmenté de 9% soit 121 milliard de drams et les services à la population ont augmentés de 15% soit 80 milliards de drams.

Officiellement il y avait 72400 sans emplois en janvier et février soit une baisse de 14% par rapport à 2007.

Le salaire moyen mensuel a grimpé de 22% soit 83,772 drams.
Le taux de change moyen d’un "dollar américain" sur les deux premiers mois a été de 307 drams.

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Abdullah Gül (à gauche) et Serge Sarkissian (à droite)
Copyright © 2008 AFP

 

Visite historique du président turc en Arménie venu chercher l'apaisement

Score du match de foot : 2 à 0 en faveur des Turcs !

 

Par Nicolas CHEVIRON et Mariam HAROUTUNIAN

 

EREVAN (AFP) - 7/9/8 - Le président turc Abdullah Gül et son homologue arménien Serge Sarkissian ont affiché samedi leur "volonté politique" d'apaiser les relations après des années d'acrimonie entre les deux pays, à l'occasion de la première visite d'un chef d'Etat turc en Arménie.

Le président Gül a déclaré samedi à son retour d'Arménie que sa visite historique dans ce pays avait été productif et lui avait donné de l'espoir pour l'avenir des deux pays voisins à la longue histoire pleine d'acrimonie.

"Je pense que ma visite a été fructueuse et porteuse d'espoir pour l'avenir", a déclaré lors d'une conférence de presse le président turc à son retour d'Erevan où il a rencontré son homologue arménien, Serge Sarkissian.

"Je suis heureux de voir que nous sommes d'accord avec la partie arménienne sur la nécessité d'un dialogue pour faire tomber les obstacles afin d'améliorer les relations bilatérales", a-t-il ajouté.

M. Gül a quitté Erevan peu avant minuit (19H00 GMT) après une visite de quelques heures émaillée de manifestations de nationalistes exigeant une reconnaissance du "génocide arménien" qui remonte à l'empire ottoman au début du XXe siècle.

"Nous avons la volonté politique de résoudre les différends entre la Turquie et l'Arménie. J'espère que cette visite pourra créer la possibilité d'améliorer nos relations", a affirmé M. Gül à Erevan, repris ensuite quasiment dans les mêmes termes par M. Sarkissian.

"Nous avons échangé sur la façon de favoriser la stabilité et la coopération dans le Caucase", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse commune avec son homologue arménien.

Le Caucase, une région riche en hydrocarbures et l'un des enjeux majeurs de la course mondiale aux ressources énergétiques, est en proie à de graves tensions notamment après l'entrée des troupes russes en Géorgie début août.

Ce conflit a donné lieu samedi à une nouvelle passe d'armes entre Moscou et Washington qui s'accusent mutuellement d'alimenter les tensions dans la région pour leurs propres intérêts stratégiques et économiques.

Cette crise a poussé Ankara à revoir sa politique dans le Caucase, favorisant le réchauffement des relations turco-arméniennes, avait déclaré vendredi soir le ministre turc des Affaires étrangères, Ali Babacan.

"Quand on regarde une carte du Caucase, on voit l'Arménie", avait-il reconnu.

Signe d'un réchauffement diplomatique entre Ankara et Erevan, M. Sarkissian a annoncé que M. Gül l'avait invité en Turquie à l'occasion du match retour Turquie-Arménie de qualification pour le mondial 2010 de football.

M. Sarkissian avait invité son homologue à l'occasion du match aller auquel les deux dirigeants ont assisté ensemble samedi soir, remporté 2 à 0 par les Turcs.

M. Gül est le premier président turc à se rendre en Arménie depuis l'indépendance en 1991 de cette ex-république soviétique, avec laquelle Ankara n'entretient pas de relations diplomatiques en raison de divergences sur le caractère des massacres d'Arméniens commis entre 1915 et 1917 en Anatolie.

Des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place dans la capitale arménienne à l'occasion de cette visite qui a été accompagnée toute la journée par des centaines de manifestants, à l'appel du parti nationaliste Dachnak Tsoutioun.

"Reconnaissance", "arrêtez de nier le génocide", scandaient notamment les manifestants qui ont hué M. Gül à son arrivée à la présidence et ont formé une chaîne humaine aux abords de l'aéroport. Il ont aussi organisé une marche aux flambeaux devant le mémorial dédié au "génocide arménien".

Les sifflets et les huées ont également retenti dans le stade dès l'arrivée de M. Gül qui s'est installé derrière les vitres blindées de la tribune

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Rayons de Lune sur la coupole

7 septembre 2008

 

Crédit & Copyright : Babak Tafreshi (TWAN)

Ciel des Hommes

26/9/8

Le 7 septembre 2008, un premier quartier de Lune filtrant au travers des nuages a contribué à produire un saisissant paysage céleste nocturne au-dessus de l’observatoire astrophysique de Byurakan.
Ce panorama débute sur la gauche, plein est, et le lever des étoiles de la constellation de Persée.
Puis votre regard se porte plein sud, où il découvre la grande coupole de l’observatoire abritant un télescope de 2,6 mètres de diamètre, se détachant en silhouette devant les lumières de la ville d’ Erevan, capitale de l’Arménie.
Disposé fort à propos quasiment à la verticale de la coupole et tout en haut de l’image, l’étoile géante Enif porte bien haut les couleurs de la constellation à laquelle elle est rattachée, Pégase.
Plus à droite, juste au dessus d’un banc de nuages, la géante gazeuse Jupiter, plus grosse planète de tout le système solaire, brille tel un phare céleste.
Enfin à l’extrême droite, la Lune, partiellement cachée par les nuages, projette l’ombre de ces derniers en marge de sa lumière, créant un effet rayonnant dans le ciel nocturne.

Traduction réalisée par Didier Jamet

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Le président Russe en Arménie

RIA NOVOSTI - Le président russe Dmitri Medvedev est arrivé ce lundi (20 oct. 2008) pour une visite officielle à Yerevan où il entend aborder avec son homologue arménien Serge Sarkissian le développement économique et la situation dans le Caucase, rapporte le correspondant de RIA Novosti sur place.

Mardi 21 octobre, en plus de sa participation aux négociations russo-arméniennes, M. Medvedev se rendra au mémorial aux victimes du génocide arménien et assistera à la cérémonie d'inauguration de la place de la Russie à Erevan. Il participera aussi au lancement du projet de la compagnie russe Comstar United Telesystems pour la mise en place d'un réseau national en Arménie.

Cette rencontre, organisée à l'initiative de M. Sarkissian, sera la cinquième entre les deux présidents depuis le début de l'année, ce qui témoigne, selon l'interlocuteur de l'agence, du haut niveau du dialogue politique et du partenariat stratégique entre les deux pays.

"La rencontre des présidents permettra de passer en revue la coopération dans le domaine économique et commercial. Sur les huit premiers mois de l'année 2008, le montant des échanges a augmenté de 13% en glissement annuel, pour atteindre 536,5 millions de dollars. La Russie est le principal partenaire commercial de l'Arménie, et l'un des principaux investisseurs dans le pays. Au premier semestre 2008, les investissements russes ont atteint 428 millions de dollars", a-t-il indiqué.

Le représentant du Kremlin a rappelé que la Russie participait à la modernisation des chemins de fer arméniens, et que des compagnies telles que Gazprom, la banque VTB et la compagnie électrique Inter RAO EES opéraient en Arménie.

Selon lui, le partenariat des régions russes est également extrêmement satisfaisant, environ 70 régions coopérant avec le pays dans les sphères économique, commerciale, scientifique, et culturelle. M. Medvedev assistera en outre à la cérémonie d'inauguration de la place de Russie à Erevan et à la création du réseau de téléphonie mobile de la compagnie russe Komstar en Arménie.

"Lors des négociations, nous examinerons en outre la situation dans le Caucase, suite à l'agression géorgienne contre l'Ossétie du Sud et les problèmes internationaux actuels" a indiqué le président russe.

Concernant le conflit du Haut-Karabakh, une enclave peuplée d'arméniens en territoire azerbaïdjanais [une province séparatiste située en Azerbaïdjan], la Russie réitèrera "sa position de principe visant à trouver une solution "acceptable pour toutes les parties".

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Russie-Arménie : les entretiens au sommet confirment l'alliance des deux pays (Medvedev)

EREVAN, 21/10/8 - RIA Novosti. Les entretiens au sommet russo-arméniens à Erevan confirment que la Russie et l'Arménie sont alliées, a déclaré mardi le président russe Dmitri Medvedev à l'issue d'une rencontre avec son homologue arménien Serge Sargsian [Sarkissian].

"Je suis satisfait par les résultats de nos entretiens. Ils maintiennent la bonne tradition de nos rencontres fréquentes au sommet et confirment que nos pays sont alliés", a indiqué M.Medvedev lors d'une conférence de presse.

"Nous avons examiné la situation dans le Caucase du sud après l'agression géorgienne contre l'Ossétie du Sud. Nos pays préconisent le renforcement de la paix et de la stabilité dans la région. Nous considérons que toutes les questions doivent être réglées pacifiquement et conformément aux normes du droit international", a conclu le président russe.

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La Russie et l'Arménie affichent une amitié sans faille



Euronews - 21/10/8 - Dimitri Medvedev est depuis hier à Erevan ou il rencontre son homologue arménien Serge Sarkissian Les deux dirigeants vont parler géostratégie, coopération économique et des derniers développements de la situation dans le Caucase, notamment Géorgie. Lire la suite l'article

Ce matin, le président russe s'est rendu sur le mémorial du génocide arménien, puis il a inauguré la toute nouvelle place de la Russie située au coeur de Erevan, symbole a-t-il dit de l'amitié russo- arménienne.

Autre sujet délicat au programme, celui de la région du Nagorny-Karabakh, une province séparatiste située en Azerbaïdjan, mais contrôlée par les arméniens. C'est un conflit ouvert entre les deux pays, qui a déjà fait plus de 30 000 morts, et la Russie a plusieurs fois souligné son intention "d'aider les parties en présence à trouver des solutions, réciproquement avantageuses."

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H1 (Hayastan 1) - Public TV of Armenia

Diffusé en clair en Europe

Voir : http://fr.kingofsat.net & http://www.armtv.com

 

Pan-Armenian Television


Today Armenian Public Television can be watched in Europe, North America and Australia. From February 2005 satellite broadcasting of Panarmenian television is carried out using ultra-modern satellites. Our programs are broadcast with EutelSat, W1 and Hot Bird 6 * satellites. For broadcasting in USA we use Intelsat Americas 5 satellite.

Today Armenian Public Television has the largest coverage in Armenia. We are one of those unique TV companies that have the same number of TV viewers in and out of the country.

By the decision of RA government, the implementation of satellite broadcasting project of Armenian Public Television started in 1997. By the contract signed on February 24, 1999 between the Ministry of Transport and Communication of Armenia and Italian "Telespasio" company the First channel started to be broadcast with satellite communication covering European countries, the Middle East and North Africa. Thanks to the "Hot Bird 3" satellite our channel can be watched in former USSR Central Asian countries.

As a result of the contract signed by the Armenian Public Television and "GlobeCast" company, Armenian programs started to be broadcast in the USA and Canada. Taking into account the peculiarities of broadcasting in the USA, Panarmenian television is broadcast in two variants: by installing a satellite receiver, by connecting to Intelsat Americas 5 satellite or by subscribing to the Charter System network.


* Hotbird 6 (13.0E) - 12597.00 V - Txp: 94 - Faisceau: Europe - 27500 3/4

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Une pétition demandant pardon aux Arméniens crée la polémique en Turquie

Nicolas CHEVIRON

AFP - 17/12/8 - A travers une pétition diffusée depuis mardi sur internet, plus de 11.000 Turcs ont demandé pardon aux Arméniens pour les massacres de membres de leur communauté commis en 1915 en Anatolie, une initiative sans précédent qui se heurte à de nombreuses critiques. Lire la suite l'article

Le document, conçu par un petit groupe d'universitaires, ne qualifie pas les massacres d'Arméniens survenus sous l'empire ottoman de "génocide", un terme dont l'emploi en Turquie est passible de poursuites pénales, mais il s'indigne de l'"injustice" commise par l'histoire officielle turque.

"Ma conscience ne peut accepter que l'on reste indifférent à la Grande Catastrophe que les Arméniens ottomans ont subi en 1915, et qu'on la nie. Je rejette cette injustice et, pour ma part, je partage les sentiments et les peines de mes soeurs et frères arméniens et je leur demande pardon", dit-il.

Mardi à 14H00 GMT, soit en moins de deux jours, cet acte de contrition sur un sujet encore largement tabou en Turquie avait réuni 11.047 signatures, dont celles de nombreux intellectuels et artistes.

Un succès, selon l'un des initiateurs de la campagne, Cengiz Aktar, spécialiste des affaires européennes à l'université stambouliote de Bahçesehir.

"Je sentais qu'il y avait ce désir de s'exprimer chez les individus, qu'il y avait beaucoup de gens en Turquie qui ne gobaient pas le discours officiel sur ce qui est arrivé en 1915 (...). J'ai été confirmé", a déclaré M. Aktar à l'AFP.

L'initiative a revanche suscité la colère des milieux nationalistes, le chef du Parti de l'action nationaliste (MHP) Devlet Bahçeli accusant au Parlement des "soi-disant intellectuels" de vouloir "transformer en champs de bataille les valeurs sociales et spirituelles" de la société turque.

Une soixantaine d'anciens diplomates sont également montés au front, au nom de leurs 42 camarades tués entre 1975 et 1984 par l'Armée secrète arménienne de libération de l'Arménie (ASALA), qui ambitionnait de contraindre par une campagne d'attentats la Turquie à reconnaître le "génocide".

"Est-ce que ceux qui sont à l'origine de cette initiative bancale ont songé à s'excuser auprès des victimes du terrorisme arménien à travers l'histoire?", s'interrogent-ils dans un communiqué, dénonçant une "trahison".

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan lui-même, qui avait pourtant soutenu en 2005 la tenue à Istanbul d'une conférence critique sur les massacres de 1915 et dont le gouvernement s'active actuellement à une normalisation des relations avec l'Arménie, a désapprouvé la campagne.

"Si un tel crime a eu lieu, celui qui l'a commis peut s'excuser. Mais ce n'est pas mon cas, pas plus que celui de mon pays ou de ma nation", a déclaré mercredi à la presse M. Erdogan, cité par l'agence de presse Anatolie. "Je n'accepte pas cette campagne, je ne la soutiens pas et je n'y prends pas part."

Ses signataires se défendent pourtant de vouloir imposer leur point de vue à la société turque ou de militer pour des excuses officielles de l'Etat turc.

"C'est quelque chose entre l'histoire et moi en tant qu'individu", souligne Ahmet Kuyas, historien de l'université stambouliote de Galatasaray. "Il n'y a pas de devoir national, pas de devoir étatique. On le fait ou pas, c'est peut-être une question de maturité citoyenne ou éthique."

L'Arménie estime que les massacres commis entre 1915 et 1917 ont fait jusqu'à 1,5 million de morts et constituent un génocide, une position adoptée par plusieurs pays, mais catégoriquement rejetée par Ankara qui considère qu'entre 250.000 et 500.000 Arméniens et au moins autant de Turcs sont morts après que les Arméniens se furent soulevés contre le pouvoir ottoman.

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Des milliers de Turcs s’excusent sur le web du génocide arménien

 

Par Virginie/armenews

 

ARMENEWS - 17/12/8 - Des milliers de Turcs ont rejoint leurs concitoyens dans leurs excuses pour les mises à mort massives de la Première Guerre monndiale et les déportations d’Arméniens sous l’Empire ottoman.

L’excuse sans précédent a été amorcée au début du mois par un groupe de 200 universitaires turcs, des journalistes, des auteurs et des artistes n’étant pas d’accord avec la version officielle turque de ce que beaucoup d’historiens considèrent comme le premier génocide du 20e siècle. Leur pétition, nommée "Je fais des excuses," a été posté sur un site web (www.ozurdiliyoruz.com), lundi 15 décembre. Plus de 7 000 Turcs l’ont signée dès mardi soir, indiquant leur nom, occupations et des domicile.

« Je ne peux pas consciencieusement accepter l’indifférence envers "la grande catastrophe" que des Arméniens ottomans ont subi en 1915, et surtout son démenti », dit la pétition. «Je rejette cette injustice, je partage les sentiments et les douleurs de mes frères et sœurs arméniens et je leur fais des excuses.»

 

Le site de la pétition

özür diliyorum/je fais des excuses


English
My conscience does not accept the insensitivity showed to and the denial of the Great Catastrophe that the Ottoman Armenians were subjected to in 1915. I reject this injustice and for my share, I empathize with the feelings and pain of my Armenian brothers and sisters. I apologize to them.

French
Ma conscience ne peut accepter que l’on reste indifférent à la Grande Catastrophe que les Arméniens ottomans ont subi en 1915, et qu’on le nie. Je rejette cette injustice et, pour ma part, je partage les sentiments et les peines de mes sœurs et frères arméniens et je leur demande pardon.

German
Mein Gewissen akzeptiert nicht, gegenüber der Leugnung der Großen Katastrophe, die den Armeniern des Osmanischen Reiches widerfahren ist, gleichgültig zu bleiben. Ich weise diese Ungerechtigkeit zurück und entschuldige mich bei meinen armenischen Brüdern und Schwestern, deren Gefühle und Schmerzen ich teile.

Kurdish
Nikarim bédeng û béhistyar bim li hemberî 'Karesata Mezin' ya di sala 1915é di dema Osmaniyan de bi seré Ermeniyén hatî. Û wîjdané min mendelkirina vé bûyeré ranagire, û ez jî napejirînim. Vé bédadiyé ez red dikim, , li tevî ê? û kula wan dibim, û bi navé xwe ji birayén xwe yén Ermenî bex?în û léborîné dixwazim.

Portuguese
A minha consciencia não aceita ficar invisível verso a negação da grande catástrofe que é entendida pelos Armenios do Império Otomano Respingo essa injustiça por minha parte compactuo os sentimentos e do dos meus irmãos e irmãs Armenios. Peço desculpa por eles.

Spanish
Mi conciencia no acepta permanecer impasible ante la negación de la Gran Catastrofe que padecieron los armenos durante el Imperio Otomano. Personalmente denuncio esta injusticia y comparto los sentimientos y sufrimentos de mis hermanos y hermanas armenos a los cuáles les pido perdón.

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Des milliers de Turcs demandent "pardon" aux Arméniens


LeMonde.fr - 19/12/8 - En quatre jours, plus de 13 000 Turcs ont signé la pétition lancée, lundi 15 décembre, sur Internet. "Ma conscience ne peut pas accepter que l'on reste indifférent et que l'on nie la "grande catastrophe" [sic] subie par les Arméniens ottomans en 1915, dit le texte d'introduction. Je rejette cette injustice et, pour ma part, je partage les sentiments et les peines de mes frères et soeurs arméniens. Je leur demande pardon."

Ces excuses adressées aux victimes du génocide de 1915 ont été formulées par quatre intellectuels issus de la gauche turque : l'économiste Ahmet Insel, le professeur de sciences politiques Baskin Oran, le spécialiste des questions européennes, Cengiz Aktar, et le chroniqueur, Ali Bayramoglu.

Le mot génocide n'apparaît pas, l'expression "grande catastrophe", utilisée par les Arméniens, lui a été préféré.

Mais cette initiative inédite de la société civile est un pas supplémentaire dans le rapprochement entre Turcs et Arméniens, opéré ces derniers mois, notamment depuis la visite à Erevan du président de la République, Abdullah Gül, en septembre. "Cela montre qu'il y a au moins 13 000 personnes qui ne croient pas dans la propagande officielle, constate Cengiz Aktar. Mais il faut y aller doucement. Sur ces terres où ont été commis des massacres, la mémoire a été gommée et remplacée par le négationnisme."

Sans surprise, les réactions haineuses ont fusé de toutes parts à l'annonce de cette campagne. "Une blague", selon Ertugrul Özkök, le rédacteur en chef du quotidien nationaliste Hürriyet, voire "un acte de trahison", pour la députée du Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste), Canan Aritman. Une soixantaine de diplomates à la retraite ont estimé, eux, qu'il s'agissait d'une initiative "inacceptable, fausse et défavorable aux intérêts de la nation. Une telle tentative, incorrecte et partiale est irrespectueuse pour notre histoire et revient à trahir notre peuple", ont-ils écrit. Pour le député du Parti de l'action nationaliste (MHP), Deniz Bölükbasi, "si quelqu'un doit s'excuser, ce sont les intellectuels et les Arméniens. Ils devraient s'excuser pour les atrocités dont ont souffert des milliers d'Anatoliens".

Le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, n'a pas été le moins virulent. "Je ne l'accepte pas, je ne la soutiens pas. Nous n'avons commis aucun crime, donc nous n'avons pas besoin de nous excuser", a-t-il riposté, mercredi. Certains intellectuels, tels Nuray Mert ou Murat Belge, critiquent eux aussi cette logique de repentance.

Plus mesuré, le président Abdullah Gül, loin de condamner la pétition, a estimé que chacun était libre de donner son opinion. Même tonalité au ministère des affaires étrangères : "Nous n'avons pas à réagir contre cela", répond un porte-parole, mettant en évidence des divergences au sein du gouvernement.

Les intellectuels à l'origine de ces excuses publiques reçoivent, eux, depuis quelques jours, des tombereaux d'insultes et de menaces de mort. Pas de quoi les décourager pour autant. "C'est une ligne de crête en Turquie, souligne Cengiz Aktar. Ce qui est nouveau, c'est que ce qui n'était qu'un débat d'intellectuels devient les prémices d'un débat public."

Baskin Oran souligne, lui, la nécessité pour la fière Turquie de se doter d'une "culture du pardon". Un mot encore difficile à entendre. "C'est une chose qui n'existe pas chez nous, admet Uraz, un étudiant qui envisage de signer la pétition. Mais on vit sous ce régime qui n'accepte pas la réalité historique et si cela ne change pas, c'est un peu de notre faute."

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Incident au forum de Davos : Le modérateur était arménien !

 

Par Stéphane

 

Armenews - 31/1/9 - Selon la presse turque l’incident de Davos résulte d’une cause désormais identifiée : David Ignatius le modérateur du débat est d’origine arménienne. Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avait laissé éclaté sa colère jeudi 29 janvier au cours d’un débat sur Gaza à Davos, quittant un débat public en reprochant aux organisateurs de l’empêcher de parler après une longue intervention du président israélien Shimon Peres.

David R. Ignatius (né le 26 mai 1950) est en effet un journaliste et romancier américain d’origine arménienne. Depuis 2008, il est l’un des rédacteurs et chroniqueur du «Washington Post». Dans un article en date du 14 octobre 2007 il avait écrit «C’est la difficulté quand la chambre des représentants des États-Unis fait pression sur la Turquie pour admettre qu’elle a commis un génocide contre les Arméniens il y a 92 ans. Ce n’est pas que cette demande est erronée. Je suis un Arméno-Américain, et certains de mes propres parents péris dans ce génocide. Je suis d’accord avec la résolution du Congres, mais je sais que c’est un problème que les Turcs on du mal à résoudre. Ils sont emprisonnés dans un passé qu’ils n’ont pas encore pu accepter».

Le forum économique mondial est une machine d’ordinaire parfaitement huilée. Les plus de 200 sessions s’enchaînent de jour en jour avec la précision d’une horloge suisse. Mais, jeudi 29 janvier au soir, une rencontre dans le grand hall consacrée à Gaza s’est terminé en un incident diplomatique aussi rare que remarqué.

Le président d’Israël, Shimon Peres, a parlé plus de vingt minutes, avec une touchante éloquence selon plusieurs témoins, avec agressivité selon d’autres, pour justifier l’incursion israélienne dans la bande de Gaza.

Le premier ministre turc, Recep Erdogan, aurait voulu lui répondre mais le modérateur de cette session publique, un éditorialiste du Washington Post, David Ignatius, lui a indiqué qu’il n’y avait plus de temps, que les spectateurs devaient pouvoir sortir dîner.Le chef du gouvernement turc est alors sorti de ses gonds, a quitté la rencontre sur le champ, promettant de ne plus remettre les pieds au forum.

«L’esprit de Davos», celui d’un dialogue constructif tout en modération et respect mutuel, était soudain brisé. Le président et fondateur de la réunion annuelle, Klaus Schwab, a ensuite cherché à réparer les dégâts, tenant un long aparté avec Recep Erdogan. Une conférence de presse des deux hommes a vite été organisée dans la foulée avec traduction simultanée devant les caméras de CNN et de BBC World.

«J’ai du respect pour Peres et pour son âge», a tenu à préciser le premier ministre turc, prévenant : « J’aurai pu m’emporter plus ». Mais, selon lui, le chef de l’Etat hébreu s’est exprimé « 25 minutes » tandis que lui auparavant n’avait eu la parole que « 12 minutes » : « Ma réaction était dirigée contre cette modération ».

«Même si le temps de la session était fini, le premier ministre turc aurait dû pouvoir parler», a renchéri après le secrétaire général de la Ligue arabe, Amre Moussa, devant quelques journalistes. «Il y a eu des erreurs dans la gestion du temps de parole», a expliqué Klaus Schwab à La Croix, rappelant toutefois : «Le seul souci pour moi, c’est la paix dans cette région».

En Turquie, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a été accueilli en héros par des milliers de personnes venues saluer sa décision de quitter avec fracas le débat. Brandissant des drapeaux turcs et palestiniens, et scandant des slogans comme «La Turquie est fière de vous», les manifestants se sont pressés à l’aéroport Atatürk avant même que le soleil ne se lève, vendredi, pour accueillir M. Erdogan. Ce dernier s’est adressé à la foule avant de donner une conférence de presse.

M. Erdogan a affirmé qu’il avait défendu «le prestige de son pays», et que ses commentaires ne s’adressaient pas aux Israéliens ou aux juifs, mais au gouvernement israélien. «Je ne suis pas un chef de tribu. Je suis le premier ministre de la Turquie. J’ai fait ce que je devais faire», a-t-il affirmé. M. Erdogan a reçu l’appui du président de la Turquie, Abdullah Gül.

Le mouvement islamiste Hamas, qui était la cible officielle d’Israël dans le conflit, a publié un communiqué pour rendre hommage «à la position courageuse du premier ministre turc».

L’affaire a visiblement perturbé ce forum de Davos, où les participants sont davantage habitués aux ambiances feutrées. Réagissant à l’affaire, M. Peres, Prix Nobel de la paix en 1994, a dit vendredi qu’il espérait que les relations avec la Turquie n’en seraient pas affectées. « Nous ne sommes pas en conflit avec la Turquie. Nous sommes en conflit avec les Palestiniens », a-t-il déclaré.

Le président israélien a affirmé avoir eu une conversation téléphonique avec M. Erdogan depuis. Israël a toutefois démenti des informations selon lesquelles il aurait présenté des excuses à M. Erdogan.

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Finances : l'Arménie adhère à l'accord russo-kazakh sur la BEAD




EREVAN, 2/2/9 - RIA Novosti. L'Assemblée nationale d'Arménie a ratifié lundi l'accord sur la création de la Banque eurasiatique de développement (BEAD) déjà signé par la Russie et le Kazakhstan en janvier 2006.

"Il s'agit d'adhérer à l'entente intervenue entre la Russie et le Kazakhstan", a indiqué le ministre arménien de l'Énergie et des Ressources naturelles Armen Movsissian présentant l'accord au parlement.

La BEAD est une organisation financière internationale appelée à encourager le développement économique et les processus d'intégration en Eurasie. Le capital statutaire de la banque se situe à 1,5 milliard de dollars.

Le 20 octobre 2008, l'Arménie est devenue membre de la BEAD conformément à une décision du conseil des directeurs de la banque. Elle débloquera 100.000 dollars pour à titre de cotisation d'entrée à la Banque.

Erevan compte attirer des fonds de la BEAD pour moderniser son secteur énergétique, notamment pour construire un nouveau réacteur nucléaire civil d'une puissance d'environ 1000 MW. Ce projet coûtera quelque 5 milliards de dollars, selon le ministère arménien de l'Énergie. En vue d'attirer le capital étranger privé pour la construction d'une nouvelle centrale nucléaire dans la république, le parlement arménien a mis fin au monopole de l'État sur le nucléaire civil.

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Charles Aznavour, nouvel ambassadeur arménien en Suisse, continuera à chanter

EREVAN, 21/2/9 - RIA Novosti. Le chanteur français d'origine arménienne Charles Aznavour, qui a accepté la semaine passée d'être ambassadeur d'Arménie en Suisse, a assuré qu'il n'allait pas abandonner sa carrière artistique, selon des images retransmises vendredi soir par la télévision arménienne.

"A une époque, j'ai donné jusqu'à 130 galas (par an). Maintenant, j'en fais 50 à 60", a précisé le crooner dont les propos ont été diffusés en arménien.

Agé de 84 ans, Charles Aznavour a entretenu toute sa vie des liens étroits avec la terre de ses ancêtres. Né à Paris de parents arméniens, il avait collecté des fonds après le tremblement de terre meurtrier de 1988 qui avait dévasté le nord du pays.


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PATRIMOINE

 

 

Le monastère de Tatev sera valorisé pour le tourisme

par Krikor Amirzayan

 

Armenews - 22/2/9 - Le Premier ministre arménien Dikran Sarikissian a révélé que le projet de rénovation et de valorisation du site du monastère de Tatev [près de Goris] nécessitera près de 20 millions de dollars. Afin de rendre les lieux plus accessibles aux touristes, le gouvernement arménien aménagera dès cette année, un téléphérique conduisant les visiteurs vers le monastère de Tatev situé sur des hauteurs.

Le gouvernement arménien sera aidé dans ces investissements par des financeurs privés dont des professionnels du tourisme.
Des aménagements autour du monastère de Datev permettront aux touristes de visiter les lieux dans la convivialité.
L’installation du téléphérique est confiée à une société autrichienne.

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Fin de la taxe d’aéroport en Arménie à partir de fin mars !

par Krikor Amirzayan

 

Armenews - 7/2/9 - Un geste qui sera apprécié des touristes qui se rendent en Arménie. Le gouvernement a voté il y a peu une loi pour la suppression des taxes d’aéroport prélevés directement auprès des touristes décollant de Zvartnots.
Désormais, à partir du 28 mars 2009, ces frais seront inclus dans le prix des billets des vols.
Annonce effectuée par Armen Alaverdian, le co-responsable chargé des recettes de l’Etat.
Selon A. Alaverdian, ces taxes d’aéroport rapportaient près de 7 milliards de drams. Mais elles occasionnaient de nombreuses perturbations lors des vols et incommodaient les passagers qui devaient se rendre auprès des bureaux de change de l’aéroport pour disposer de la somme nécessaire pour la taxe d’aéroport, versée en drams.

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Le salaire mensuel moyen a atteint 91331 drams en Arménie en 2008 *


par Stéphane

Armnenwes - 1/3/9 - Selon le Service national de la Statistique National le salaire mensuel moyen a atteint 91331 drams en 2008 soit une augmentation annuelle de 17,4 %.

La moyenne du salaire mensuel dans la fonction publique a été de 64836 drams en augmentation annuelle de 18,6%.

La moyenne du salaire mensuel dans le secteur privé a été de 113882 drams en augmentation annuelle de 16,3 %.

* Soit 237 € au 1/3/9 (1 € = 386 drams). Voir : Capital.fr

et 198 € seulement au 6/3/9 ! (1 € = 460 drams).

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Zones de population arménienne en 1915

Copyright © 2009 AFP

 

Turquie : "poursuites possibles" [sic] après une pétition sur le pardon aux Arméniens !

AFP - 2/3/9 - Une Cour d'Ankara a jugé lundi que des poursuites pouvaient être lancées contre les auteurs et les signataires d'une pétition demandant pardon pour les massacres d'Arméniens commis en 1915 en Anatolie, annulant une décision contraire d'un procureur.

La 1e Cour d'assises de Sincan, dans la périphérie d'Ankara, a annulé un non-lieu prononcé le 26 janvier par le procureur général de la capitale concernant cette pétition controversée, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Des poursuites pourront ainsi être lancées contre les auteurs et les pétitionnaires, selon les médias.

Un petit groupe d'universitaires a publié sur internet à la mi-décembre un texte demandant pardon pour les massacres d'Arméniens survenus sous l'empire ottoman, sans qualifier ceux-ci de "génocide", un terme dont l'emploi en Turquie conduit en général à l'ouverture de poursuites pénales.

A la suite de plaintes déposées par des particuliers, le procureur général d'Ankara avait estimé que la pétition s'inscrivait dans les limites de la liberté d'expression, ce qu'a contesté la Cour de Sincan.

"Ma conscience ne peut accepter que l'on reste indifférent à la Grande Catastrophe que les Arméniens ottomans ont subie en 1915, et qu'on la nie. Je rejette cette injustice et, pour ma part, je partage les sentiments et les peines de mes soeurs et frères arméniens et je leur demande pardon", dit le texte.

Lundi, la pétition avait réuni plus de 29.000 signatures, dont celles de nombreux intellectuels et artistes.

L'Arménie estime que les massacres commis entre 1915 et 1917 ont fait jusqu'à 1,5 million de morts et constituent un génocide, une position adoptée par plusieurs pays, mais catégoriquement rejetée par Ankara qui considère qu'entre 250.000 et 500.000 Arméniens et au moins autant de Turcs sont morts après que les Arméniens se furent soulevés contre le pouvoir ottoman en pleine guerre mondiale.

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Rouble : l'Arménie est intéressée aux règlements avec la Russie en roubles à la place du dollar



EREVAN, 28/2/9 - RIA Novosti. La question de la mise en place d'une zone rouble n'a jamais été à l'ordre du jour des pourparlers russo-arméniens, a déclaré devant les journalistes le premier ministre arménien Tigran Sargsian, câble l'agence Armenia-News.

"L'ordre du jour ne comportait aucun point sur la création d'une zone rouble, et lors de ma rencontre avec le président de la Banque centrale de Russie ce problème n'a pas été évoqué. Nos collègues russes n'ont jamais abordé cette question avec nous", a déploré le premier ministre arménien, tirant le bilan de sa visite de la délégation de son pays à Moscou.

Par ailleurs, M.Sargsian a noté que l'Arménie était intéressée aux règlements avec la Russie en roubles à la place du dollar.

"Ceci permettra une diversification de nos actifs étrangers et de nos opérations monétaires, et par là même diminuera notre dépendance envers les "chocs externes", que nous importons par le biais de nos opérations en dollars", a expliqué le premier ministre.

 

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La Banque mondiale salue la dévaluation du dram arménien

 

Par Stéphane

 

Armenews 5/3/9 - La Banque mondiale a salué mercredi la décision de l’Arménie de dévaluer sa monnaie, la dram, tout en appelant cette ancienne république soviétique à contrôler les prix pour éviter une inflation galopante.

"Une plus grande flexibilité du taux de change va permettre aux sociétés arméniennes d’être plus compétitives sur les marchés mondiaux et intérieur", a déclaré à des journalistes le directeur de la Banque mondiale pour l’Arménie, Aristomene Varoudakis.

Il a ajouté que la Banque centrale d’Arménie avait dépensé depuis octobre 500 millions de dollars (400 millions d’euros), soit un tiers de ses réserves en devises, pour soutenir la dram.

Mais il a également appelé ce pays à assurer un strict contrôle des prix des biens de consommation courante, afin d’éviter une inflation trop élevée.

De son côté, le président de la commission pour la compétitivité économique en Arménie, Achot Chahnazarian, a affirmé que des hausses de prix significatives avaient été constatées après que le dram a perdu près de 20% de sa valeur par rapport au dollar mardi.

Il a assuré que la commission surveillerait l’évolution des prix et prévenu que les sociétés qui procédaient à des hausses de prix disproportionnées risquaient "d’importantes amendes".

Mardi, le Fonds monétaire international (FMI) avait annoncé qu’il allait accorder un prêt de 540 millions de dollars (426 millions d’euros) à l’Arménie, se félicitant des mesures prises par les autorités en matière de politique monétaire, fiscale et financière, en particulier le "retour à un régime de taux de change flottant".

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Panique en Arménie


Par Stéphane

Armenews - 6/3/9 - Les Arméniens ont soupçonné que la situation tournait au vinaigre quand les supermarchés de la capitale Erevan ont fermé mardi vers midi. Ce qu’ils ont vu deux heures plus tard lors de la réouverture a justifié les pires craintes : Les prix des aliments de base avaient augmenté en moyenne de 40%.

Le gouvernement arménien a aussitôt déclaré que les prix se stabilisaient et a promis de poursuivre les propriétaires de magasin pour hausse excessive.

Les magasins ont subi un achat panique après la décision de la banque centrale de laisser flotter la valeur du dram. Ce dernier a dégringolé de 18% passant de 305.75 à 372.11 pour un dollar (de 386 à 460 drams pour 1 €) tandis que le prix de l’huile, du beurre, du sucre et de l’essence ont augmenté quand les arméniens ordinaires se sont précipités pour acheter des marchandises dans la crainte que la valeur de leur argent chute davantage.

Mercredi la monnaie s’était stabilisé à 372.95 drams pour un dollar.

"Tout de suite, les prix se sont stabilisés" a déclaré Ashot Shahnazaryan, le président de la commission de régulation du commerce d’Arménie mais il a ajouté : "les commerçants doivent fournir des explications sur la hausse des prix. S’ils sont peu raisonnables, ces commerçants seront condamnés à une amende." "En deux ou trois heures hier nous avons vendu ce que nous vendions d’habitude en deux ou trois jours" a dit Vahan Kerobyan, le directeur de la chaîne de supermarché Star qui a fermé brièvement ses portes mardi pour consulter ses distributeurs.

Vahan Kerobyan a dit que Star augmenterait ses prix de 15 à 20% mais qu’il s’attendait à ce que les prix des autres magasins augmentent plus.

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CRISE


Une usine de minerais menacée de fermeture

 

Par Virginie

 

Armenews - 16/2/9 - La société d’extraction d’or Deno, une usine canadienne implantée au Sud-Est de l’Arménie, employant environ mille résidents locaux pourrait fermer la semaine prochaine à cause de la crise économique, selon la collectivité locale.

Située près de la ville de Kapan, l’entreprise a déjà licencié 300 salariés et a imposé à des centaines d’autres un congé volontaire (donc impayé). Son activités se sont largement réduites depuis novembre dernier, les prix internationaux des métaux non ferreux ayant chuté.

La société, achetée par le groupe de métaux précieux Dundee du Canada, en 2006, a pendant des décennies extrait et traité des minerais de cuivre et de zinc dans le secteur montagneux près de la frontière arméno-iranienne. C’est le plus grand employeur de Kapan.

 

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L’exploitation de la mine de cuivre d’Alaverdi arrêtée
Conséquence de la chute du cuivre sur le marché mondial

 

Par Krikor Amirzayan

 

Armenews - 29/11/8 - La baisse importante des cours du cuivre sur le marché mondial a ses conséquences en Arménie. La direction de l’usine de cuivre d’Alaverdi (Nord de l’Arménie) a été emmenée à décider la fermeture de l’exploitation, le 21 novembre.
Une dizaine de salariés resteront néanmoins à l’usine d’Alaverdi. 75 ouvriers seront transférés à la mine de Drmbon pour travailler dans une unité d’enrichissement du minerai. Pour le reste des salariés, la direction proposera d’autres missions ou placements ainsi que des licenciements.
Cet arrêt de l’exploitation de l’unité d’Alaverdi qui était le plus grand employeur de la ville, crée bien évidemment de nombreux problèmes sociaux à cette petite ville d’Arménie tournée vers sa mine.

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La Compagnie Yeraz présente :
Parfums d’Arménie au Casino de Paris les 14 et 15 Mars 2009

Après l’Olympia et une tournée au Liban, la Compagnie Yeraz est de retour sur une grande scène parisienne !

Avec plus de 70 artistes sur scène, Parfums d’Arménie promet deux heures de spectacle pleines de force et d’émotions composé de chorégraphies largement inspirées des thèmes puisés dans les traditions, légendes et Histoire arméniennes. Son originalité réside dans une approche scénique d’inspiration parfois contemporaine, délivrée des modèles classiques préexistants, pour s’ouvrir à des choix artistiques novateurs intégrant tradition et modernité. La danse arménienne est ici réappropriée, réinventée, perpétuant ainsi l’héritage d’un art toujours vivant.

Réservation des billets dans les points de ventes Fnac, Carrefour, etc. et au Casino De Paris www.casinodeparis.com ou bien auprès d’Armineh au 06.24.33.35.86 ou par e-mail : [email protected] .

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FRANCE

Inauguration à Paris de "La Petite Arménie parisienne"



Photos © Jean Eckian 12 mars 2009, Paris

 

Le Jardin d’Erevan

 

Par Stéphane

 

Armenews - 13/3/9 - C’est sous une légère bruine que la musique de la Police municipale a entamé l’hymne Arménien au moment où, le Maire de Paris, Bertrand Delanoê, déposait une gerbe de fleurs au pied de l’imposante statue de Komitas, lieu de recueillement dédié aux 1,5 millions victimes arméniennes du carnage perpétré par le gouvernement ottoman en 1915.

Même, si le soleil ne fut pas de la partie, en ce 12 mars 2009, pour l’inauguration du «Jardin d’Erevan», il était bel et bien dans les cœurs du millier de personnes rassemblé quand, dans un désordre indescriptible, Charles Aznavour fit son apparition dans le carré réservé aux invités de marque.

Il y avait là, et parmi tant d’autres élus municipaux, Mgr Norvan Zakarian, François Lebel (maire du 8 ème arrdt de Paris), André Santini, François Rochebloine, Nicole Essayan (adjointe au maire d’Issy-les-Moulineaux), Hélène Ségara, Alain Terzian, Pierre Terzian, Levon Sayan, Armen Petrossian, Alexis Govciyan, Mourad Papazian, Pascal Chamassian, Yves Ternon et Claude Mutafian, Martin Yorgantz, etc.

Ils étaient donc venus, ils étaient presque tous là quand, Bertrand Delanoë, rappelant l’amitié séculaire régnant entre Erevan et Paris, réjouis de la présence de nombreux enfants, garants de la transmission de la mémoire, aborda vivement la question arménienne.

«Nous sommes liés pour toujours ensemble sur le socle de la vérité », dira-t-il. Ajoutant que, même si «la Turquie n’est pas notre ennemie», la vérité ne saurait souffrir du négationnisme. Sous les applaudissements nourris de l’assemblée et du Ministre des Affaires étrangères d’Arménie, le maire a ensuite cédé la parole à son hôte.

Remerciant Paris au nom de la République d’Arménie pour ce jardin symbolisant la «consolidation de la sympathie mutuelle et des liens de fraternité tissés entre les deux capitales, dont les destins se croisent et furent ressuscités au siècle dernier», Edouard Nalbandian a ensuite rejoint Charles Aznavour qui a dévoilé la plaque officielle du «Jardin d’Erevan ».

À l’issue de la cérémonie, le futur ambassadeur d’Arménie en Suisse et Hélène Ségara ce sont rapprochés de la jeune chorale de l’École Tebrotzassere du Raincy, qui entonna «Erevan», clôturant ainsi magnifiquement l’inauguration du «Jardin d’Erevan», un espace d’une longueur d’environ 250 mètres sur 25 mètres de large.

Dorénavant, lieu de promenade de la «Petite Arménie parisienne», comme l’a qualifié François Lebel, maire du 8 ème arrdt de Paris.

Jean Eckian

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Les travaux du musée Charles Aznavour d’Erévan avancent...

 

par Krikor Amirzayan

 

ARMENEWS - 11/4/9 - Les travaux du musée Charles Aznavour d’Erévan qui avancent à grands pas seront terminés fin mai.
Situé près de la Cascade, en plein centre de la capitale arménienne, ces travaux avaient débuté fin 2007. Selon Nareg Sarkissian, l’architecte du musée Aznavour, la totalité du financement est assuré par l’Etat arménien.
Fin mai, le choix de la présentation des pièces du musée et de leur agencement sera effectué par l’équipe d’architectes et de designers, en accord avec le célèbre chanteur.
L’espace du musée disposera par ailleurs une salle de réception et de spectacle d’une capacité de 180 places.

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Commémoration du Génocide à Erevan

Par Jean Eckian

 

Armenews - 24/4/9 - Journée de commémoration en Arménie. A Erevan, comme chaque année, des cérémonies ont marqué le 94ème anniversaire du début des massacres d’Arméniens sous l’empire ottoman. Le président Serge Sarkissian a milité pour une reconnaissance du génocide arménien. Toutefois, il a précisé que ce processus n‘était pas dirigé contre le peuple turc et que la reconnaissance du génocide par Ankara n‘était pas une condition préalable à l‘établissement de relations bilatérales. Ces commémorations interviennent deux jours après l’annonce d’une feuille de route entre l’Arménie et la Turquie pour avancer sur la voie d’une normalisation de leur relation.

Jeudi soir, des milliers d’Arméniens ont défilé dans les rues de la capitale, appelant le président Obama à parler publiquement de “génocide”, terme évité jusque-là par les Etats-Unis pour ne pas froisser leur allié turc.

Entre 1915 et 1917, les massacres et déportations d’Arméniens ont fait plus de un million et demi de morts selon les Arméniens, 300 à 500 000 selon la Turquie. La notion de génocide a notamment été reconnue par la France, le Canada et le Parlement européen.

Euronews http://fr.euronews.net/2009/04/24/commemoration-du-genocide-de-1915-en-armenie/

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94e anniversaire des massacres de 1915

Des milliers d'Arméniens commémorent le génocide

AP - 24/4/9 - Plusieurs milliers d'Arméniens marquaient vendredi le 94e anniversaire des massacres de 1915, qu'ils qualifient de génocide, malgré un dégel diplomatique récent entre l'Arménie et la Turquie.

Ils ont défilé à Erevan, la capitale arménienne, en tenant des torches et des bougies. Certains manifestants ont brûlé des drapeaux turcs. Beaucoup brandissaient des bannières reprochant à la Turquie d'avoir fait couler "le sang de millions" de personnes, et appelant son gouvernement à reconnaître que ces massacres étaient un génocide.

D'après les autorités arméniennes, jusqu'à 1,5 million d'Arméniens ont été tués par les Turcs dans l'Empire ottoman. Selon la Turquie, les massacres se sont produits à une période de conflit civil, et le nombre de victimes est exagéré.

L'Arménie et la Turquie ont annoncé jeudi qu'elles progressaient sur la voie d'un rétablissement complet de leurs relations, après 15 ans de querelles, et d'une réouverture de la frontière qu'elles partagent.

Le 24 avril marque ce jour où en 1915, en pleine guerre mondiale, un important groupe d'intellectuels et dirigeants politiques arméniens fut exécuté par les autorités ottomanes, qui les accusaient d'avoir aidé l'invasion de l'armée russe. On estime que jusqu'à 1,5 million d'Arméniens ont été tués entre 1915 et 1917, entre massacres et déportations, dans ce qui est considéré par les historiens comme le premier génocide du XXème siècle.

Si plus de 20 pays, dont la Russie et la France, ont reconnu le génocide arménien, la Turquie refuse toujours cette qualification. Ce qui pèse notamment sur son dossier de candidature à l'entrée dans l'Union européenne.

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Turquie-Arménie : Obama n'emploie pas le mot "génocide"

 

AP - 24/4/9 - Evoquant les massacres d'Arméniens par les Turcs ottomans en 1915, le président américain Barack Obama n'a pas employé vendredi le terme "génocide", alors que le choix de ses mots était surveillé de près, notamment par la Turquie.

Dans un communiqué, le chef de la Maison Blanche a fait référence à "l'une des plus grandes atrocités du 20e siècle". Lors de la campagne présidentielle, Barack Obama s'était engagé à reconnaître ces massacres comme un génocide.

Le président américain s'exprimait à l'occasion vendredi du 94e anniversaire des massacres de 1915. D'après les autorités arméniennes, jusqu'à 1,5 million d'Arméniens ont été tués par les Turcs dans l'Empire ottoman. Selon la Turquie, les massacres se sont produits à une période de conflit civil, et le nombre de victimes est exagéré.

Cet anniversaire intervient alors que la Turquie et l'Arménie ont entamé un processus de normalisation de leurs relations. Les deux pays ont annoncé jeudi qu'elles progressaient sur la voie d'un rétablissement complet de ces relations, après 15 ans de tensions querelles, et d'une réouverture de la frontière qu'elles partagent. AP

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Les Russes vont moderniser les chemins de fer arméniens

 

par Gari

Armenews -27/2/9 - La compagnie ferroviaire du sud Caucase, appartenant à un groupe russe, devrait investir quelque 78 millions de dollars en 2009 pour la modernisation des infrastructures ferroviaires d’Arménie, datant de l’époque soviétique. La compagnie russe gère le réseau ferroviaire arménien depuis le mois de février 2008, après avoir remporté l’appel d’offres lancé par l’Etat arménien qui lui octroie le contrôle du réseau pendant au moins 30 ans.

Chevket Chaydulin, représentant de la compagnie, a précisé aux journalistes que les travaux de rénovation portaient sur l’ensemble du réseau arménien, et au-delà. En effet, la compagnie étudierait actuellement la faisabilité d’un projet de réhabilitation de la voie ferrée Kars-Gumri, reliant l’Arménie à la Turquie et fermée depuis 1993 en raison du blocus exercé par la Turquie sur l’Arménie.

Il y a quelques semaines, le ministère arménien des transports et des communications avait fait savoir que la compagnie russe avait bon espoir que l’Arménie soit raccordée au réseau ferroviaire de la Turquie et de l’Azerbaïdjan, respectivement en 2009 et 2010.

La construction d’une voie ferrée reliant l’Arménie à l’Iran est également à l’étude, un projet très important selon M. Chayduline, qui a rappelé que les deux pays n’étaient reliés à ce jour que par une route.


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Profanation raciste arménophobe à l’Eglise de Saint-Chamond

 

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Des tags anti-arméniens ont été retrouvés à l’intérieur de l’Eglise Saint-Pierre de Saint-Chamond (Loire). Les slogans "Arménie nasi" (sic), "Arménie Le Pen extrême droite", "A mort l’Arménie" ont été tracés sur les murs, vraisemblablement dans la nuit du 25 au 26 avril 2009, soit au lendemain des commémorations du génocide arménien, dont le jour anniversaire est célébré, dans le monde entier, le 24 avril.

L’église du XVIIème siècle, monument historique, particulièrement connue pour son plafond de style Renaissance italienne et ses boiseries, avait accueilli dans la soirée du 25 avril, la chorale Sipan Komitas de Paris pour un concert organisé par le Centre Culturel Arménien de Saint-Chamond et l’Espace Culturel Arménien de Saint-Etienne.

Une plainte a été déposée par l’Evêché, l’Union des Associations Arméniennes de la Loire et la Ville de Saint-Chamond dont le Maire PS, Philippe Kizirian a été élu en 2008, avec 37,46 % des voix au second tour.

Cet acte de vandalisme s’inscrit dans une suite d’actes anti-arméniens à Saint-Chamond, puisque le monument du génocide arménien avait déjà été taggué, et les plaques de rue du "Square du 24 avril 1915 - Génocide Arménien" dérobées à plusieurs reprises. Les plaintes déposées alors n’ont donné aucun résultat.

 

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La signature de l'accord Arménie-Turquie bloquée par des différends de dernière minute


AP - 10/10/9 - La signature du protocole d'accord entre la Turquie et l'Arménie a été retardée samedi à Zurich en raison de différends de dernière minute sur la formulation des déclarations de chaque partie, a-t-on appris auprès de la délégation américaine. Lire la suite l'article

Le porte-parole du Département d'Etat Ian Kelley a précisé que la délégation américaine travaillait avec les deux parties pour parvenir à un compromis sur les déclarations finales. "Nous aidons les deux parties à trouver un accord sur les déclarations qu'elles feront après la cérémonie", a-t-il expliqué.

D'après des sources diplomatiques, les Arméniens seraient préoccupés par la formulation de la déclaration qui devait être faite par la Turquie à l'issue de la cérémonie.

En attendant, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui devait assister à la cérémonie, avec ses homologues français, Bernard Kouchner, et suisse, Micheline Calmy-Rey, est rentrée à son hôtel.

Le protocole d'accord qui doit être signé samedi prévoit l'établissement de relations diplomatiques entre la Turquie et l'Arménie et ouvre la voie à une réouverture des frontières après un siècle d'acrimonie entre les deux pays.

Le texte est toutefois critiqué par une partie de la population arménienne, qui exige avant toute chose que la Turquie reconnaisse sa responsabilité dans les événements de 1915. Ankara récuse le terme de "génocide" pour qualifier le massacre et la déportation de plusieurs centaines de milliers d'Arméniens survenu dans l'Empire ottoman entre 1915 et 1917.

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Arménie-Turquie : les protocoles sur les relations diplomatiques signés à Zurich

ZURICH, 10 octobre 2009 - RIA Novosti. La Turquie et l'Arménie ont signé samedi soir les protocoles sur l'établissement des relations diplomatiques et le développement des relations bilatérales, à Zurich, en Suisse.

Edouard Nalbandian et Ahmet Davutoglu, ministres arménien et turc des Affaires étrangères, ont apposé leurs signatures en bas des deux documents historiques visant à normaliser les rapports bilatéraux, qui doivent être approuvés par les parlements des deux pays.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, ses homologues russe, français et slovène, Sergueï Lavrov, Bernard Kouchner et Samuel Zbogar, ainsi que le Haut représentant pour la politique étrangère de l'UE Javier Solana, qui ont assisté à la cérémonie à l'Université de Zurich, ont quitté la salle sans faire de déclarations.

Initialement prévue pour 15h00 GMT, la cérémonie a été retardée après que la délégation turque a modifié le texte du discours qu'elle devait prononcer après la signature des protocoles, y mentionnant le problème du Haut-Karabakh, selon le site internet arménien Panorama.am qui se réfère à des sources diplomatiques. La secrétaire d'Etat américaine a appelé les Turcs à régler le problème après une rencontre avec les Arméniens. Selon un diplomate américain, la délégation turque a de nouveau modifié le texte avant de le soumettre à Mme Clinton, rapporte Panorama.am.

L'Arménie et la Turquie n'entretiennent pas de relations diplomatiques bilatérales depuis l'indépendance de l'Arménie en 1991 et la frontière commune entre les deux pays est fermée depuis 1993 à l'initiative d'Ankara. Les relations complexes entre les deux pays s'expliquent par une série de facteurs, notamment par le soutien d'Ankara à la position azerbaïdjanaise sur le conflit du Haut-Karabakh et par la réaction violente de la Turquie à la reconnaissance internationale du génocide arménien de 1915 dans l'Empire ottoman. Les relations arméno-turques sur la normalisation des relations bilatérlaes ont été lancées en 2007 avec la médiation suisse.

 

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Le Haut-Karabakh, clef turque de la normalisation avec l'Arménie

Par Alexandra Hudson

Reuters - 11/10/9 - Au lendemain de la signature de l'accord historique en vue de l'établissement de relations diplomatiques entre la Turquie et l'Arménie, la question du Haut-Karabakh s'est imposée comme une des clefs de la réussite du processus.

Cette enclave arménienne de l'Azerbaïdjan est à l'origine du conflit armé qui a opposé les deux anciennes républiques soviétiques du Caucase en 1991. Quelque 30.000 personnes ont péri et un million d'autres contraints au départ.

Un accord de cessez-le-feu a été signé en 1994 entre Erevan et Bakou, mais l'Arménie occupe toujours plusieurs régions d'Azerbaïdjan. La Turquie, principal allié de Bakou, a fermé sa frontière avec l'Arménie en 1993.

Dimanche, le Premier ministre turc Tayyip Erdogan a réaffirmé que l'Arménie devait se retirer des zones azéries qu'elle contrôle afin d'assurer la ratification de l'accord de Zurich par les députés turcs.

"La Turquie ne peut prendre de disposition positive vis-à-vis de l'Arménie à moins que l'Arménie se retire des territoires azerbaïdjanais (...) Si cette question est réglée, notre peuple et notre Parlement auront une attitude plus positive vis-à-vis de ce protocole (d'accord) et de ce processus", a-t-il dit devant les cadres de son parti AKP réunis à Ankara.

Les ministres turc et arménien des Affaires étrangères ont paraphé samedi soir à Zurich un accord visant à l'établissement de relations diplomatiques normalisées et à l'ouverture de leur frontière commune.

Ce protocole, dont la signature a été différée de trois heures en raison de divergences de dernière minute, doit tourner la page de près d'un siècle d'hostilité liée aux massacres d'Arméniens par les Ottomans pendant la Première Guerre mondiale.

OPPOSITION DES NATIONALISTES

Il doit être ratifié à présent par les Parlements turc et arménien, et la partie s'annonce difficile du fait de l'opposition des nationalistes des deux bords et de l'insistance avec laquelle l'importante diaspora arménienne demande que la Turquie reconnaisse que les tueries de 1915 constituaient un génocide.

"Nous soumettrons ce protocole au Parlement, mais ce dernier doit étudier les relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie pour décider si ce protocole peut être mis en oeuvre", a souligné Erdogan.

Pour Alexander Iskandaryan, qui dirige l'Institut des médias du Caucase à Erevan, la marge de manoeuvres est étroite. "C'est un fait que le mot Karabakh pas plus que celui d'Azerbaïdjan n'apparaissent dans les documents qui ont été signés."

Le Premier ministre turc s'est parallèlement attaché à rassurer l'Azerbaïdjan, dont le ministère des Affaires étrangères a jugé dimanche que "la normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie avant le retrait des forces arméniennes du territoire azéri occupé (était) en contradiction frontale avec les intérêts nationaux de l'Azerbaïdjan".

Mais l'établissement de relations normalisées entre Ankara et Erevan revêt une importance stratégique majeure: cette région du Sud-Caucase est un carrefour crucial entre les gisements de pétrole et de gaz de la mer Caspienne et les marchés européens.

Il constitue aussi un nouvel atout dans le jeu d'Ankara qui négocie difficilement son adhésion à l'Union européenne.

Samedi soir à Zurich, la cérémonie concluant le processus mené sous médiation de la Suisse s'est déroulée en présence de Javier Solana, porte-parole de la diplomatie européenne, du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, de la secrétaire américaine d'Etat Hillary Clinton, et de Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie française (Russie, Etats-Unis et France forment le groupe de Minsk qui tente de régler la question du Haut-Karabakh).

Dans un communiqué diffusé dimanche, Lavrov a salué cet accord, ajoutant que Moscou apporterait son soutien au processus de normalisation. "Aucune de ses dispositions ne peut être interprétée comme portant atteinte à une tierce partie", a-t-il souligné.

Avec Afet Mehtiyeva à Bakou, version française Henri-Pierre André

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Des supporteurs turcs et arméniens, avant le début du match entre leurs pays
le 14 octobre 2009 à Bursa - Source AFP

Novelle victoire de la Turquie : 2-0. !

 

Les présidents arménien Serge Sarkissian (g) et turc Abdullah Gül (c), et Michel Platini, président de l'UEFA,
le 14 octobre 2009 à Bursa avant le match Turquie-Arménie - Source AFP

 

Les présidents turc et arménien en Turquie pour un match de réconciliation

Voila.fr - 14/10/9 - Les présidents turc et arménien se sont retrouvés mercredi à Bursa, en Turquie, pour un match de football des équipes nationales, un événement hautement symbolique, quatre jours après la signature d'accords visant à mettre fin à près d'un siècle d'hostilité.

Les deux présidents Abdullah Gül et Serge Sarkissian ont eu avant le match un entretien "dans une atmosphère extrêmement positive", selon un diplomate turc.

Avant la rencontre, des colombes avaient été lâchées en signe de paix.

Mais malgré l'appel au respect lancé au micro par le présentateur du stade Atatürk, les spectateurs turcs ont bruyamment sifflé l'hymne national arménien.

Les deux présidents avaient pris place dans la tribune d'honneur, M. Sarkissian souriant faiblement.

De nouveaux sifflets ont accueilli l'équipe arménienne, au début de la deuxième mi-temps, qui s'est achevée une victoire de la Turquie 2-0.

Signe de la tension ambiante, un bus transportant des journalistes arméniens, dont la journaliste de l'AFP, a été bombardé de pierres par des dizaines de fans, alors qu'il approchait du stade. Personne n'a été blessé.

"Nous n'écrivons pas l'Histoire, nous sommes en train de la bâtir", a déclaré le président turc lors de son entretien avec son homologue arménien, selon le compte-rendu d'un diplomate turc.

"J'ai eu une démarche très courageuse quand je suis allé à Erevan (en 2008), et maintenant le président Sarkissian fait preuve d'une stature de grand dirigeant. Ces visites ouvrent la voie à nos deux peuples", a-t-il ajouté.

Cette visite de M. Sarkissian répondait à celle effectuée par M. Gül à Erevan en septembre 2008, pour le match aller, également remporté 2 à 0 par les Turcs. A Erevan, M. Gül avait, lui aussi, été sifflé.

Le match de Bursa (ouest), une rencontre de qualification pour le Mondial 2010, était sans enjeu, les deux pays n'ayant plus d'espoir d'aller au Mondial.

Mais il constituait une étape dans le rapprochement historique des deux pays, opposés depuis près d'un siècle sur la question des massacres d'Arméniens sous l'empire ottoman (1915-1917), considérés comme un "génocide" par l'Arménie, un terme rejeté par la Turquie.

Samedi à Zürich (Suisse), les deux pays ont signé des accords qui doivent aboutir à l'établissement de relations diplomatiques et à la réouverture de leur frontière commune. Ces accords doivent encore être approuvés par les deux parlements.

"Nous avons préparé le cadre légal et ce qui nous incombe maintenant est de rendre effectifs ces documents", a ajouté M. Gül.
"Les deux parties pensent que le processus ne sera pas facile (...) mais que le soutien à ces accords ira grandissant", a assuré le diplomate turc.

"Les présidents ont discuté de la question de la ratification des accords, en particulier le calendrier", a expliqué pour sa part un diplomate arménien.

"L'Arménie espère avoir la garantie de la Turquie que la ratification ne prendra pas trop de temps", a-t-il ajouté.

M. Sarkissian n'est pas le premier chef d'Etat arménien à venir en Turquie, mais il est le premier à le faire pour des raisons bilatérales.

Des mesures de sécurité draconiennes avait été prises, pour prévenir des manifestations d'hostilité à l'égard de l'Arménie lors du match, auquel assistait aussi le président de l'UEFA, Michel Platini.

La ministre suisse des affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, dont le pays a fait l'intermédiaire entre Turcs et Arméniens, était également présente.

L'opposition arménienne a pour sa part condamné la visite de M. Sarkissian, l'accusant de brader les intérêts du pays.

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Charles Aznavour sur la scène du festival de Carthage, près de Tunis, le 21 juillet 2009

Aznavour veut discuter avec Sarkozy d'un "programme" pour les immigrés

Voila.fr - 22/11/9 - Le chanteur franco-arménien Charles Aznavour a confié au Journal du Dimanche souhaiter "un rendez-vous avec Nicolas Sarkozy" car "il a un programme pour aider les immigrés", tout en jugeant qu'"il ne sert à rien de renvoyer trois pauvres Afghans dans leur pays en guerre".

Le ministre de l'Immigration Eric "Besson a fait une erreur monumentale. Y'en avait sûrement d'autres à choper, un dealer, un passeur... Mais seuls les naïfs se laissent prendre", estime dans un entretien au JDD l'artiste, en allusion à l'expulsion par avion de trois Afghans fin octobre.

"Je voudrais un rendez-vous avec Nicolas Sarkozy car j'ai un programme pour aider les immigrés", assure Charles Aznavour. "Parmi tous ces gens qui sont venus chez nous poussés par la faim, on trouve de tout. Des menuisiers, des pharmaciens, des médecins, des gens qui savent travailler la terre. Pourquoi ne pas en faire de vrais citoyens ?", s'interroge le chanteur.

Charles Aznavour, 85 ans, est né à Paris dans une famille arménienne. Résidant à Genève depuis trente ans, il a été nommé en mai dernier ambassadeur d'Arménie en Suisse et représentant de ce même pays auprès du bureau européen des Nations unies.

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Génocide arménien : coup de froid entre les USA et Ankara

Par Thomas Vampouille

 

Lefigaro.fr - 5/3/10 - Les relations se tendent entre Ankara et Washington. La commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine a approuvé jeudi une résolution sur la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie en 1915. «C'est une nouvelle preuve de l'attachement du peuple américain aux valeurs humaines universelles et un pas important vers la prévention des crimes contre l'humanité», a réagi le ministre arménien des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian. En signe de protestation, Ankara a en revanche immédiatement rappelé son ambassadeur aux Etats-Unis «pour consultations».

«Nous condamnons cette résolution qui accuse la nation turque d'un crime qu'elle n'a pas commis», a déclaré le gouvernement turc. Elle n'a «aucune valeur aux yeux du peuple turc», a ajouté le président turc Abdullah Gül, qui menace de «conséquences négatives (…) dans tous les domaines». Selon Ankara, ce vote montre «un manque de vision stratégique» parmi les élus américains, alors que les deux pays «travaillent ensemble sur un large éventail de questions». La Turquie, alliée de longue date de l'OTAN, joue un rôle important dans les intérêts américains au Moyen-Orient et en Afghanistan, ainsi que dans la médiation face à Téhéran dans le dossier du nucléaire iranien.

Hillary Clinton avait pourtant mis en garde les membres de la commission contre l'adoption d'une telle position. Cela «pourrait dresser des obstacles devant la normalisation des relations» entre la Turquie et l'Arménie, soutenue par Washington, avait averti la secrétaire d'Etat américaine. Ce qui n'a pas empêché le texte d'être voté par 23 voix contre 22. «Les Turcs disent que voter la résolution pourrait avoir des conséquences terribles pour nos relations bilatérales, et peut-être y aura-t-il en effet des conséquences», a déclaré le président de la Commission, Howard Berman. «Mais je crois que la Turquie tient à ses relations avec les Etats-Unis au moins autant que nous tenons à nos relations avec la Turquie.»

Le texte n'a pas encore force de loi
La question est un champ de mines diplomatique. Alors que les massacres commis entre 1915 et 1917 par l'empire ottoman sont qualifiés de «génocide» par la France, le Canada ou encore le Parlement européen, l'importante diaspora américaine aux Etats-Unis fait pression depuis des années en ce sens. Selon les Arméniens, plus d'un million et demi d'entre eux ont été tués dans ce génocide. La Turquie reconnaît qu'entre 300.000 et 500.000 personnes ont péri mais, selon elle, dans le chaos des dernières années de l'Empire ottoman et non pas victimes d'une campagne d'extermination. Elle récuse donc la notion de «génocide».

Le texte voté jeudi appelle le président américain à «qualifier de façon précise de génocide l'extermination systématique et délibérée de 1.500.000 Arméniens». Pour avoir force de loi, il doit désormais faire l'objet d'un vote devant la Chambre des représentants en séance plénière. En 2007, une résolution similaire avait déjà été approuvée mais à l'époque, le président George W. Bush avait empêché que le texte soit soumis à l'ensemble des élus du Congrès. Barack Obama, qui avait promis lors de sa campagne électorale la reconnaissance du génocide arménien, a toutefois renoncé à employer ce terme après son élection. Ankara voudrait bien le voir rester sur cette position et a appelé vendredi Washington à bloquer la résolution par «des efforts plus efficaces», estimant que le vote de jeudi prouve que l'administration Obama «n'a pas suffisamment pesé» jusqu'à présent.

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Turkey Warns Ties With US Will Worsen Over Genocide Vote

Turkish FM Slams Obama For Failing to Sway Congress


by Jason Ditz

Antiwar.com - 5/3/10 - Tensions with Turkey continue to rise in reaction to yesterday’s House Foreign Affairs Committee vote, which 23-22 affirmed that the Ottoman era killing of Armenians amounted to genocide.

Turkey withdrew its ambassador to the United States yesterday in protest, and Foreign Minister Ahmet Davutoglu declared today in a press conference that long-term relations with the US going forward will not be “positive” as a result.

Davutoglu also angrily condemned President Obama for his failure to sway the House committee, saying Obama had not done a good enough job of explaining the importance of US-Turkey relations. President Obama had campaigned in support of the measure before his election, but has since adopted the stance demanded by the Turkish government.

The vote reportedly has several major US military contractors concerned, as they stand to lose major weapons contracts if relations with Turkey continue to worsen. Turkey may also take a stronger position on other matters, including the vote against Iran in the UN Security Council. Turkey’s longstanding relations with Iran already made such a vote difficult.

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Permanence haineuse en Azerbaïdjan contre les Arméniens

 

Par Jean Eckian

 

Armenews - 28/2/10 - La persécution systématique des Arméniens de la République soviétique d’Azerbaïdjan a commencé il y a exactement vingt deux ans dans la ville de Soumgaït. Entre le 27 et le 29 février 1988, les 26000 habitants arméniens de cette ville industrielle située à 30 km au nord de Bakou, ont été la cible d’une des persécutions les plus horribles et sadiques de l’histoire humaine avec pour objectif leur expulsion définitive. Officiellement, les autorités soviétiques ont dénombré 32 morts. Cependant, des témoignages évoquent entre 400 à 500 victimes. Aucune enquête judiciaire n’avait été diligentée à l’époque.

En novembre 1990, une deuxième phase d’expulsion de la population arménienne a eu lieu dans la capitale Bakou ainsi que dans la deuxième plus grande ville d’Azerbaïdjan Kirovabad (aujourd’hui Gjandsche). Ces expulsions ont été suivies en avril 1991 par le lancement d’une opération militaire nommée «Opération anneau», avec pour objectif un plan d’extermination des habitants autochtones des villages arméniens dans la région autonome du Nagorno-Karabakh.

Cette politique d’anéantissement a été couronnée en décembre 2005 par la destruction de trois mille croix-de-pierre arméniennes de très haute valeur artistique et historique (à l’origine au nombre de 10000) de la nécropole de Djougha (dans l’enclave du Nakhitchevan). Ces croix-de-pierre ont été littéralement pulvérisées par les forces armées azéries.

Cette obsession destructrice a été documentée par des enregistrements vidéo qui ont été présentés par une délégation internationale, dirigée par le Groupe parlementaire Suisse-Arménie à l’ancien directeur général de l’UNESCO, M. Koïchiro Matsuura, le 16 octobre 2006. Malgré ces preuves irréfutables, la République d’Azerbaïdjan n’a pas été condamnée par l’UNESCO et n’a pas non plus été traduite devant un tribunal international. Le mois dernier, l’Azerbaïdjan a déclenché une vaste campagne de propagande avec l’appui de certains médias européens. Cette campagne vise à détourner l’attention de l’opinion publique de la lourde responsabilité que porte l’Azerbaïdjan en matière des crimes contre l’humanité. La Arbeitsgruppe Anerkennung - gegen Genozid und für die Völkerverständigung (AGA) et l’Association Suisse-Arménie (GSA), regrettent que l’objectivité de certains médias puisse ainsi être altérée par la propagande initiée par un Etat, et invitent ces derniers au travail journalistique sur la question de l’ethnocide des Arméniens en Azerbaïdjan respectant les principes d’impartialité et d’indépendance.

Contact : Sarkis Shahinian, Président de l’ASA ; [email protected]

Link : www.armenian.ch/gsa

www.aga-online.org/

Documentations annexées :

«Von Sumgait bis Baku : Versuch einer menschenrechtlichen Beurteilung» : Texte qui sera prononcé par Dr. Tessa Hofmann, Berlin, lors de la commémoration des victimes de Soumgaït, à Berlin Charlottenburg, le 27 février 2010 (en allemand, annexe)
«Proteste gegen den (eigenen) Balken im Auge des Anderen - Der Karabach-Konflikt in aktuellen und kontroversen TV-Kurzfilmen (Euronews, Deutsche Welle)» : analyse de Christian Kolter, Berlin (en allemand, annexe)
Video de la destruction de la nécropole arménienne de Djougha : http://www.youtube.com/watch ?v=JZu2zqFE_gI
Memorandum à l’attention du Directeur général de l’UNESCO M. Koïchiro Matsuura concernant la destruction de la nécropole de Djougha : http://www.armenian.ch/forum/Docs/Jugha/Jugha-MemorandumUNESCO_F.pdf
Résumé chronologique du conflit du Karabakh : http://www.nkrusa.org/nk_conflict/facts_evidence.shtml

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Le chanteur français et président de cérémonie Charles Aznavour
s'adresse au public lors des 25e Victoires de la musique au Zenith de Paris

 

Charles Aznavour(ian) reçoit une Victoire d'honneur sur la scène du Zénith

Voila.fr (AFP) - 6/3/10 - Charles Aznavour a reçu une Victoire d'honneur pour l'ensemble de sa carrière des mains du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, samedi soir au Zénith de Paris, en ouverture de la 25e édition des Victoires de la musique.

"Vous connaissez mon principe ? (Les trophées), je les accepte tous parce que j'ai attendu très longtemps pour en avoir un", a lancé le chanteur, président d'honneur de cette 25e édition.

"Moi qui avais perdu l'espoir de voir la chanson redevenir ce qu'elle devait être, j'ai depuis deux ou trois ans le grand bonheur de me rendre compte que nous avons des artistes formidables, des jeunes qui sont de plus en plus extraordinaires et qui font avancer la chanson française comme elle n'avançait plus depuis les Souchon, Cabrel et autres", a-t-il ajouté.

Charles Aznavour, qui arpente toujours les scènes du monde à 85 ans, a publié cet automne "Charles Aznavour and The Clayton Hamilton Jazz Orchestra", un album dans lequel il revisite ses classiques avec des arrangements jazzy.

Ce géant d'1,65 m incarne aujourd'hui la chanson française, y compris à l'étranger. Pourtant, avant d'arriver en haut de l'affiche, il a dû lutter pour imposer son physique et sa voix atypique, qui lui avaient valu à ses débuts les sobriquets peu flatteurs d'"Aznovoice" (jeu de mots signifiant "Il n'a pas de voix") ou "l'enroué vers l'or".

Né à Paris dans une famille arménienne, mais résidant à Genève depuis trente ans, il a été nommé en mai dernier ambassadeur d'Arménie en Suisse et représentant de ce même pays auprès du bureau européen des Nations unies.

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Plusieurs milliers d'Arméniens de France mobilisés pour la reconnaissance du génocide

 

Voila.fr - 24/4/10 - La communauté arménienne de France s'est saisie samedi des cérémonies de commémoration des massacres de 1915-1917 pour relancer son combat pour la reconnaissance du génocide par la Turquie et le vote en France d'une loi pénalisant la négation de ce génocide.

Plusieurs milliers d'Arméniens de France, 5.000 selon les organisateurs, se sont rassemblés samedi après-midi place du Canada à Paris (8e arrondissement), au pied de la statue de Komitas, ecclésiastique rescapé du génocide mort en 1935, pour réclamer la reconnaissance du génocide.

"L'objectif de cette journée, c'est de se recueillir en mémoire des victimes mais aussi de rappeler à l'état turc que nous attendons que le génocide soit reconnu", a dit à l'AFP Alexis Govciyan, président du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF).

Les Arméniens qualifient de génocide les massacres et déportations qui, entre 1915 et 1917, ont fait, selon eux, plus d'un million et demi de morts au sein de leur communauté.

La Turquie reconnaît qu'entre 300.000 et 500.000 personnes ont péri. Selon Ankara, toutefois, elles n'ont pas été victimes d'une campagne d'extermination mais du chaos des dernières années de l'Empire ottoman.

Des représentants des communautés religieuses, dont Monseigneur Norvan Zakarian, primat du diocèse arménien de France, ont prononcé une prière et des gerbes de fleurs ont été déposées au pied de la statue.

"C'est un moment fort pour nous, pour se souvenir de nos parents, de nos grands-parents", a confié à l'AFP Arsène Kalaidjian, 73 ans. "Mon père, qui a survécu mais pas son frère, avait neuf ans quand il est parti dans les convois de déportation", raconte-t-il, les larmes aux yeux.

"Nous, la deuxième génération, nous sommes restés silencieux, c'est la troisième génération, nos enfants, qui ont pris conscience du drame et commencé à revendiquer la reconnaissance du génocide", a-t-il poursuivi.

Venus de Reims en train avec un ami pour assister aux commémorations de la journée, Roman Khoudhaverdian, 17 ans, un drapeau arménien sur les épaules, se dit "là pour défendre (son) peuple".

"On sait qu'il y a eu des massacres par les Turcs, que beaucoup de personnes sont mortes et on veut montrer par notre présence que ça ne s'oubliera pas", ajoute Levon Hakobian Abdoulov, 19 ans, qui l'accompagne.

Vers 16h00, les manifestants sont partis en direction des Champs-Elysées, où la flamme sur la tombe du soldat inconnu devait être ravivée en fin d'après-midi, en présence notamment de Charles Aznavour.

Vendredi matin, des représentants de la communauté arménienne avaient été reçus au Sénat, où ils ont réclamé que celui-ci examine la proposition de loi visant à pénaliser la négation du génocide, toujours en suspens depuis son vote à l'Assemblée nationale le 12 octobre 2006.

"Je pense que les choses vont avancer", a confié Alexis Govciyan, reçu vendredi par le président du groupe d'amitié France-Arménie au Sénat, Serge Lagauche (PS).

"Nous lui avons dit que nous sommes très pressés parce que nous sommes inquiets des actes et écrits négationnistes", a ajouté Alexis Govciyan, soulignant que "lorsqu'on nie la réalité d'un génocide, on offense les victimes de la guerre et on porte atteinte à la mémoire de leurs descendants".

La France, qui a reconnu le génocide arménien par une loi promulguée le 29 janvier 2001, héberge la plus forte communauté arménienne d'Europe occidentale avec plus de 500.000 personnes, essentiellement en région parisienne, à Lyon et Marseille.

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Versailles

Charles Aznavour (2eG) et l'ambassadeur d'Arménie en France Viguen Tchitetchian (D), le 30 mai 2010 à Versailles

 

Inauguration à Versailles d'un monument évoquant le génocide arménien



Voila.fr - 30/5/10 - Quelque 200 personnes ont participé dimanche à l'inauguration à Versailles d'un monument saluant la mémoire des victimes du génocide arménien et des combattants arméniens morts pour la France.

Des élus, des anciens combattants ainsi que l'ambassadeur d'Arménie en France, Viguen Tchitetchian, étaient rassemblés pour la cérémonie dans les jardins de l'hôtel de ville, à laquelle assistait également Charles Aznavour.

Le président de l'Association nationale des anciens combattants et résistants arméniens, Antoine Bagdikian, à l'origine de l'édification de la stèle sculptée dans de la pierre volcanique, a salué "la mémoire des 1,5 million d'Arméniens victimes du génocide perpétré en 1915 par l'empire Ottoman".

"Nous ne sommes pas ici pour réclamer vengeance, nous sommes là simplement pour que justice soit rendue après toutes ces années. Nous rendons grâce à la France qui a été la première à reconnaître ce génocide", a ajouté M. Bagdikian.

"Cette stèle salue le courage extraordinaire, né de convictions profondes, d'un peuple qui s'est battu à plusieurs reprises pour la France", a déclaré le maire de Versailles, François de Mazières.

Parmi les nombreux Français d'origine arménienne figurait Madeleine, très émue par la cérémonie. "Nous rendons hommage chaque année à Paris aux victimes de ce génocide. Ce que nous attendons aujourd'hui, c'est que la Turquie reconnaisse ses fautes. Le pardon ne pourra intervenir qu'ensuite", a confié la sexagénaire.

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Le mont Ararat

Photo prise de Erevan, quartier Arabkir (celui des Iraniens), le 12/10/2010,

par Roger Ripert

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Les glaciers du mont Ararat menacés par le réchauffement climatique :

moins 30 % de leur surface de 1976 à 2008 !

 

Voila.fr - 8/9/10 - Les glaciers du mythique mont Ararat, dans l'est de la Turquie, ont perdu 30% de leur surface en une trentaine d'année, vraisemblablement en raison d'une augmentation de la température environnante, a affirmé mercredi à l'AFP l'auteur d'une étude sur le sujet.

"Nous avons utilisé des images satellites pour analyser la réponse des glaciers au sommet du mont Ararat face au changement climatique. Nous avons découvert qu'ils avaient perdu 30% de leur surface entre 1976 et 2008", a déclaré le géologue Mehmet Akif Sarikaya, dont la recherche n'a pas encore été publiée.

"La surface des glaciers est passée de 8 km/2 en 1976 à environ 5,5 km/2 en 2008, soit une rétraction d'environ sept hectares par an", a poursuivi le chercheur, professeur assistant à l'université Fatih d'Istanbul et chargé de recherches à l'université d'Omaha (Etats-Unis).

Le scientifique a désigné le réchauffement du climat autour du mont Ararat comme la cause la plus probable de la fonte des glaciers, qui pourrait selon lui menacer à terme leur existence.

"Nous avons cherché les raisons de la fonte et avons établi que la température avait progressé de 0,03 degré par an" durant la période étudiée, a-t-il expliqué, sans pour autant rejeter d'autres éventuels facteurs, comme l'augmentation des précipitations, l'ensoleillement et la topographie.

Le géologue n'était pas en mesure de s'exprimer sur les causes de ce réchauffement ni sur son lien éventuel avec un phénomène global de changement climatique [sic].

Il a également refusé de se prononcer sur les nouvelles possibilités que cette fonte pourrait offrir dans la recherche de l'arche de Noé.

L'arche de Noé, d'après la Bible, est une grande embarcation construite sur l'ordre de Dieu afin de sauver Noé, sa famille et toutes les espèces animales d'un déluge sur le point d'arriver.

Selon certains spécialistes, le mont Ararat (5.137 m) serait le lieu où l'arche se serait échouée à la fin de son périple. De nombreuses équipes ont tenté de retrouver l'arche sur le mont Ararat, sans résultat probant.

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Chats de Van en Arménie

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Voir aussi :

Défense de la Nature : "Sauvons nos amis les chats de Van"

 

Timbre arménien du chat de Van

Propriété de Jean-Pierre Derlon

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Chat de Van à l'«Aragil pets lovers club» à Erevan

Photo Roger R. du 6 oct. 2010

Carte de l'Aragil pets lovers club à Erevan

Selon les gérants du club, il n'existerait plus en Arménie, en 2010,

qu'une trentaine de véritables chats de Van, en élevage.

 

Extrait d'un ouvrage russe présentant le chat de Van

 

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PHONÉTHON - SUIVI EN TEMPS RÉEL

DEPARDIEU et MANOUKIAN aident l’Arménie et le Haut-Karabakh

 

par Jean Eckian

 

Armenews - 21/11/10 - Ce sont deux personnalités atypiques qui soutiennent la collecte de fonds organisée par le Fonds Arménien de France au bénéfice de l’Arménie et de l’Artsakh.

L’un comme l’autre et chacun dans leur domaine n’inspirent qu’admiration respect et proximité, le tout concocté avec l’humour et la générosité qu’on leur connaît.

L’immense acteur Gérard Depardieu a lancé un appel aux dons pour aider l’Arménie. Par ailleurs le Karabakh a besoin d’un réseau d’eau potable pressant.

L’artiste qui a tissé des liens avec l’Arménie grâce à son ami Metzo Ikitian, président de la Fondation pour le développement de la culture arménienne, s’était incliné devant la flamme du Mémorial de Tsitsernakaberd début septembre. A cette occasion, il avait rencontré le président Sarkissian et le président de l’Assemblée nationale Hovik Abrahamyan.

S’exprimant à Erevan, il a émis le désir de mettre sur pieds un film dont le sujet traiterait du drame arménien et de l’Arménie.

Notons que l’interprête des "Valseuses" pourrait présider l’an prochain le Festival International du Film "Karot" (Nostalgie).

Quant à André Manoukian, sublime jazzman, philosophe de la "quadrature du sexe", révélé par l’émission de M6 "Nouvelle Star", c’est tout naturellemnt qu’il a accepté de parrainer l’édition 2010 de la collecte de fonds de la communauté arménienne de France, Belgique et Suisse.

Pour participer à l’élan de générosité, composer le 0 810 10 14 14 (prix d’une communication locale d’une ligne fixe France Télécom, y compris depuis les DOM).

 

- Suivi des dons 2010 - (en temps réel)

Total Europe : 1 330 411 €
Nombre de donateurs : 13 619

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Sa Sainteté Karekine II à Paris

 

par Jean Eckian

 

Armenews - 25/11/10 - Sa Sainteté Karekine II, Patriarche suprême et Catholicos de tous les Arméniens, est arrivé aujourd’hui à Paris à l’invitation de Monseigneur Norvan Zakarian, Primat de l’Église apostolique arménienne de France.

Le Catholicos devrait séjourner en France durant une semaine.

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Génocide arménien : vote d'une loi française, représailles turques en projet



Voila.fr - 22/12/2011 - Les députés français ont voté jeudi une proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien de 1915, qui va entraîner des représailles diplomatiques, économiques et culturelles de la Turquie, considérées à l'avance comme non sérieuses par la France.

Le texte a été approuvé à main levée par une très large majorité de la cinquantaine de députés présents, une demi-douzaine votant contre, alors que plusieurs milliers de manifestants dénonçaient cette législation aux abords de l'Assemblée nationale.

Il a provoqué une grave crise entre la France et la Turquie, dont les relations vont se brouiller pour une durée indéterminée, dans un contexte où les deux pays s'attachaient au contraire à faire cause commune pour obtenir un arrêt de la répression meurtrière en Syrie.

Peu après le vote, Ankara a rappelé son ambassadeur à Paris. "Il part demain" vendredi et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan va préciser sous peu les décisions prises par son pays à la suite de l'adoption de la loi française, a expliqué à l'AFP le porte-parole de l'ambassade, Engin Solakoglu.

L'Arménie a de son côté remercié la France pour l'adoption du texte réprimant la négation de génocide.

La proposition de loi punit d'un an de prison et de 45.000 euros d'amende la négation d'un génocide reconnu par la loi, comme l'est depuis 2001 en France le génocide arménien de 1915 qui a fait 1,5 million de morts, selon les Arméniens.

La Turquie reconnaît que jusqu'à 500.000 Arméniens sont morts pendant des combats et leur déportation, mais non par une volonté d'extermination.

Ankara a multiplié les pressions pour empêcher un examen du texte par le Parlement français, promis un rappel de son ambassadeur, une expulsion de son homologue français, l'exclusion des industriels français de marchés turcs et le gel de la coopération culturelle entre les deux pays.

En 2010, la Turquie a compté près de 12 milliards d'euros d'échanges avec la France.

"Ce sont des menaces en l'air et je crois qu'il faudrait que nous revenions à un dialogue beaucoup plus apaisé parce que cela ne sert à rien d'exacerber les haines de part et d'autre", a rétorqué jeudi avant le vote des députés le ministre français aux Affaires européennes Jean Leonetti. A la question de savoir s'il jugeait ces représailles sérieuses, il a répondu: "Non".

Liée par des engagements internationaux au sein de l'Union européenne et de l'Organisation mondiale du commerce, la Turquie "ne peut pas discriminer pour des raisons politiques un pays ou un autre", a précisé le ministre.

La Turquie juge que la loi a une motivation électoraliste pour s'attirer les faveurs du demi-million d'"Arméniens de France" lors de la présidentielle d'avril, ce qu'a démenti Paris.

Le texte a été déposé par Valérie Boyer, une députée du parti présidentiel élue à Marseille (sud-est) où vit une forte communauté arménienne.

Sur les deux génocides reconnus par la France, celui des juifs durant la seconde guerre mondiale et celui des Arméniens, seule la négation du premier est actuellement réprimée.

Si la majorité des députés de droite et de gauche ont apporté lors du débat leur soutien à la proposition de la loi, plusieurs voix dissonantes se sont fait entendre, y compris au sein du gouvernement.

Le ministre français de la Défense Gérard Longuet a ainsi jugé que "les députés (n'étaient) pas nécessairement les meilleurs historiens", tandis que son collègue de la Culture, Frédéric Mitterrand, déclarait qu'il n'était "pas très chaud sur les lois mémorielles".

Le chef de la diplomatie, Alain Juppé, est lui resté silencieux.

Selon plusieurs médias, il serait en désaccord avec l'opportunité de la proposition de loi en raison de ses conséquences sur les relations bilatérales et l'aurait fait savoir au président de la République.

Nicolas Sarkozy est l'un des plus vifs opposants à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne et les relations avec la Turquie depuis son arrivée au pouvoir en 2007 ont été émaillées de crises.

Pour entrer en vigueur, la proposition de loi devra cependant aussi être adoptée par le Sénat, ce qui pourrait prendre plusieurs mois.


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Le Parlement a définitivement adopté la pénalisation du génocide arménien

Voila.fr - 24/1/12 - Le Parlement a définitivement adopté lundi soir, après un ultime vote du Sénat, la proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien, suscitant immédiatement le courroux de la Turquie.

Le ministère turc des Affaires étrangères a "condamné fermement" le vote dénonçant un "acte irresponsable" de la part de la France.

"La Turquie n'hésitera pas à rapidement mettre en oeuvre comme bon lui semble les mesures prévues" contre la France, souligne un communiqué, dans une référence à de nouvelles sanctions contre Paris.

Pour sa part, le ministre turc de la Justice Sadullah Ergin a qualifié le vote de "manque total de respect" et de "grande injustice" à l'égard de la Turquie. Sur la chaîne d'information CNN Türk, il a qualifié cette loi était "nulle et non avenue".

"Si la loi est promulguée par le gouvernement, les conséquences seront permanentes. La France est en train de perdre un partenaire stratégique", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'ambassade de Turquie à Paris, Engin Solakoglu.

L'Arménie a aussitôt exprimé sa satisfaction. Ce vote est une "initiative historique qui contribuera à prévenir d'autres crimes contre l'humanité", a déclaré mardi Edouard Nalbandian, ministre arménien des Affaires étrangères.

"Ce jour sera écrit en lettres d'or non seulement dans l'histoire de l'amitié entre les peuples arménien et français, mais également dans les annales de la protection des droits de l'Homme à travers le monde" a précisé le ministre dans un communiqué.

Au terme d'un débat de plus de sept heures et alors que plusieurs centaines de manifestants étaient rassemblés pendant tout l'après-midi autour du palais du Luxembourg, les sénateurs ont adopté le texte par 127 voix contre 86. 237 sénateurs (sur 347) ont seulement pris part au vote.

Avec ce vote conforme (sans modification) du Sénat, la proposition est définitivement adoptée par le Parlement français.

Déjà adoptée par les députés le 22 décembre, la proposition prévoit un an de prison et 45.000 euros d'amende en cas de contestation ou de minimisation de façon outrancière d'un génocide reconnu par la loi française.

Deux génocides, celui des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale et celui des Arméniens, sont reconnus, mais seule la négation du premier était pour l'instant punie.

Représentant le gouvernement, Patrick Ollier, ministre des relations avec le Parlement, a justifié la proposition de loi de la députée UMP Valérie Boyer par la nécessité pour "notre société (...) de lutter contre le poison négationniste".

"Cette proposition de loi participe d'un mouvement généralisé de répression des propos racistes et xénophobes. Elle n'est pas une loi mémorielle", a argué le ministre.

Le vote final du texte est intervenu en dépit des critiques émanant de membres éminents du gouvernement comme Alain Juppé (Affaires étrangères) et Bruno Le Maire (Agriculture).

La Turquie réfute le terme de génocide, même si elle reconnaît que des massacres ont été commis et que quelque 500.000 Arméniens ont péri en Anatolie entre 1915 et 1917, les Arméniens évoquant quant à eux 1,5 million de morts.

Après le vote des députés fin décembre, Ankara avait déjà gelé sa coopération militaire et politique avec Paris.

La proposition de loi a profondément divisé les sénateurs, beaucoup plus que les députés, tous partis confondus, même si une majorité a finalement été trouvée en faveur d'un texte défendu par le président Nicolas Sarkozy et bénéficiant du soutien des deux principaux groupes, UMP et PS.

A quelques mois d'échéances électorales majeures, l'UMP et le PS ne comptaient pas se passer des voix de la communauté arménienne, la plus importante d'Europe occidentale (environ 600.000 membres).

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NÉGATIONNISME

 

Valérie Boyer « Je ne renoncerai pas ! »

 

Armenews - 28/2/12 - «L’annulation de la loi sur la pénalisation de la négation des génocides reconnus par la loi est une très grande déception pour les Français d’origine Arménienne et plus généralement pour l’ensemble des Français défenseurs des droits de l’Homme. Avec l’ensemble des élus qui défendent cette cause universelle et notamment les parlementaires marseillais de droite et de gauche au premier rang desquels Jean-Claude GAUDIN, Roland BLUM, Guy TEISSIER et Renaud MUSELIER, je partage la tristesse des familles de voir une fois de plus notre action avancer mais ne pas aboutir.

Comme toutes les décisions du Conseil Constitutionnel, celle-ci procède d’une interprétation de la Constitution. Même si nous ne sommes pas en mesure de contester cette décision qui s’impose à nous, je la trouve parfaitement discutable. En effet, de nombreux constitutionnalistes possèdent de solides arguments en faveur de la constitutionnalité de la loi. Ils n’ont malheureusement pas été retenus par le Conseil Constitutionnel. J’en prends acte.

Cependant, en tant qu’auteur du texte, je voudrais redire combien il me paraît inacceptable que la mémoire de victimes de génocides reconnus par la France ne soit pas protégée de la même façon. Cette inégalité de traitement des familles de victimes est intolérable et ne saurait perdurer en France.

La liberté d’expression est certes une liberté constitutionnelle mais elle est également une liberté relative et non pas absolue. Il appartient donc au législateur de l’encadrer afin d’assurer le bon fonctionnement de l’ordre public et ainsi, protéger la mémoire des victimes de génocides quelles qu’elles soient.

Si les interprétations de la Constitution aboutissent à de telles discriminations, il est parfaitement légitime et nécessaire que nous proposions un nouveau texte comme le Président de la République vient de l’annoncer.

Avec l’adoption par l’Assemblée nationale et le Sénat de la pénalisation de la négation des génocides reconnus par la loi, nous avons franchi une étape supplémentaire dans la défense de la cause arménienne. Et je suis très fière d’y avoir participée activement malgré toutes les pressions que j’ai subies.

Aujourd’hui, le Conseil Constitutionnel nous oppose un nouvel obstacle, et bien il nous appartient une nouvelle fois d’unir nos forces avec les élus et les associations représentatives de la communauté arménienne et l’ensemble du peuple français pour le dépasser. La pression exercée par un Etat étranger négationniste [la Turquie] ne l’emportera jamais sur une cause universelle, sur la défense des droits de l’Homme et la grandeur de la France. Pour ma part, le combat continue et je me battrai jusqu’au bout. »

mardi 28 février 2012,
Ara ©armenews.com

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Hollande confirme son engagement de pénaliser la négation du génocide arménien

Voila.fr - 7/7/12 - François Hollande a confirmé samedi son engagement de pénaliser la négation du génocide arménien et qu'était à l'étude le moyen juridique d'y parvenir alors que des représentants de cette communauté redoutaient un revirement après les propos de Laurent Fabius sur la relation franco-turque.

"Le président a fait part de ses engagements pendant la campagne. Il les tiendra", a indiqué l'Elysée à l'AFP en confirmant un échange téléphonique dans la journée entre François Hollande et un représentant du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF).

Quant au moyen qui serait utilisé par le gouvernement pour respecter cet engagement, on a assuré un peu plus tard dans la soirée à l'Elysée qu'une réflexion était en cours sur ce sujet après la censure du Conseil constitutionnel sur un précédent texte. On n'a toutefois pas précisé si le véhicule juridique prendrait ou non la forme d'un nouveau texte de loi, soulignant que tout dépendrait des résultats de l'étude en cours.

Le chef de l'Etat a "toujours la volonté de proposer un projet de loi visant à réprimer le négationnisme du génocide arménien", avait affirmé le CCAF dans un communiqué du CCAF publié dans l'après-midi, en rapportant l'échange avec François Hollande .

"Pour couper court à toutes les rumeurs consécutives aux déclarations de Laurent Fabius qui a semblé remettre en cause l'engagement de François Hollande de proposer une nouvelle loi de pénalisation du négationnisme, le président de la République a téléphoné ce (samedi) matin à M. Franck Papazian (coprésident du CCAF) pour lui confirmer qu il n avait pas changé d'avis sur le sujet", indiquait le CCAF dans son communiqué.

"François Hollande a de nouveau fait part de sa volonté de proposer un projet de loi visant à réprimer le négationnisme du génocide arménien, ainsi qu'il l'avait dit durant sa campagne et même bien avant. Le président devrait recevoir avant la fin du mois une délégation du CCAF pour envisager les modalités de la mise en place d'un tel texte", ajoutait le texte.

Les représentants de la communauté arménienne de France avaient fait part de leurs inquiétudes et parlé même de "trahison" après les déclarations du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius évoquant une "nouvelle étape" des relations entre Paris et Ankara.

Après s'être entretenu jeudi avec son homologue turc, le chef de la diplomatie française avait semblé exclure l'adoption prochaine par la France d'une nouvelle loi punissant la négation des génocides, dont celui des Arméniens, après la censure par le Conseil constitutionnel d'un texte voté en ce sens fin 2011 par l'Assemblée nationale.

Cette instance "a décidé que la proposition de loi qui avait été présentée par les parlementaires (de la précédente majorité de droite) était contraire à notre Constitution donc il n'est pas possible de reprendre le même chemin sinon le résultat sera évidemment le même", avait constaté M. Fabius.

"Sauf déclaration rapide du chef de l'Etat, il s'agit là d'une trahison" avait réagi auprès de l'AFP le président du CCAF Ara Toranian, rappelant qu'avant son élection M. Hollande s'était engagé en faveur d'une telle loi "à plusieurs reprises, sans ambiguïté".

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Franck Papazian, co-Président du CCAF salue la position officielle du Président Hollande

 

Armenews - 8/7/12 - Franck Papazian, Co-Président du Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France (CCAF), “salue la position officielle du Président François Hollande en faveur de l’adoption d’une loi pénalisant la négation du génocide arménien. Nous n’avons jamais douté de la sincérité du Président Hollande qui confirme qu’il respectera les engagements pris devant les Français d’origine arménienne qui attendent que la loi leur assure une protection face au négationnisme d’Etat exercé, orchestré et financé par le gouvernement turc. Lorsque le Président Hollande m’a annoncé hier (samedi) au téléphone qu’il confirmerait sa position dans un communiqué officiel, j’ai compris qu’il avait décidé de décliner, sur cette question du négationnisme, le concept de Justice qu’il veut placer au centre de toutes ses décisions.

La semaine prochaine nous avons une réunion de travail avec Bruno Le Roux, le Président du Groupe socialiste à l’Assemblée Nationale, pour définir les prochaines étapes avant l’adoption d’une loi pénalisant la négation du génocide arménien.

Il est temps que le gouvernement turc s’oriente clairement et courageusement vers un processus de reconnaissance du génocide arménien. Il n’est pas possible que près de 100 ans après le génocide, le gouvernement turc s’enferme toujours dans cette stratégie du négationnisme qui ne permet pas de s’engager efficacement dans la voie nécessaire du dialogue politique.“

Paris, le 8 juillet 2012


Jean Eckian ©armenews.com

 

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AZERBAIDJAN

L’argent derrière l’extradation par la Hongrie d’un officier azéri emprisonné pour le meurtre sauvage d’un arménien

 

Par Stéphane

 

Armenews - 1/9/12 - La Hongrie a extradé vers Bakou un officier de l’armée azerbaïdjanaise, qui a été condamné à la prison à vie pour le meurtre prémédité à la hache d’un lieutenant arménien alors qu’il assistait à un cours de formation de l’OTAN à Budapest en 2004.

Les agences de presse ont indiqué que l’Azéri Ramil Safarov a été gracié et libéré vendredi par le président Ilham Aliyev immédiatement après avoir été extradé vers l’Azerbaïdjan.

Un tribunal hongrois avait condamné Safarov, maintenant âgé de 35 ans, en 2006, pour le meurtre d’un lieutenant arménien de 26 ans, Gurgen Markarian, d’une façon « préméditée, malveillante et exceptionnellement cruelle » en le décapitant avec une hache en Février 2004, alors que la victime dormait dans un dortoir utilisé par les participants à un cours de langue de l’OTAN.

Ramil Safarov a également été reconnu coupable d’avoir planifié l’assassinat d’un autre Arménien. Il était censé être admissible à une libération conditionnelle seulement dans 30 ans.

«La compassion et le remords étaient totalement absents du témoignage de [Safarov]» avait indiqué le juge de l’affaire, Andras Vaskuti en annonçant le verdict qui a été confirmée par la cour d’appel de Budapest.

Ramil Safarov a déclaré lors de son procès que le conflit du Nagorno-Karabakh est à l’origine de son acte. Il a également affirmé que l’officier arménien l’avait à plusieurs reprises provoqué et se moquait de lui.

Ramil Safarov a remercié Aliyev pour son « acte humain » à son retour à Bakou. « C’est un triomphe de la justice » a-t-il déclaré à l’agence APA. « C’était un peu inattendu pour moi ». « Je salue tout le peuple azerbaïdjanais » a-t-il déclaré, selon l’agence de nouvelles officielles AzerTaj.

« J’exprime une profonde gratitude pour l’attention et les soins envers moi-même et les membres de ma famille pendant toutes ces années ».

Les officiels à Bakou, quant à eux, ont félicité les autorités hongroises d’avoir libérer Ramil Safarov.

«La partie azerbaïdjanaise a travaillé dans cette voie depuis un certain temps, et nous apprécions hautement la coopération du côté hongrois sur cette question» a déclaré le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Elman Abdullayev à l’agence Trend News.

Comme on pouvait s’y attendre, la libération de Safavov a suscité l’indignation en Arménie, où de nombreuses personnes avaient attribué assassinat brutale de Markarian à ce qu’ils considèrent comme une hystérie anti-arménienne attisé par le gouvernement de Bakou.

Eduard Sharmazanov, le porte-parole du Parti Républicain d’Arménie (HHK), a condamné cette libération en disant que la partie hongroise savait que l’assassin de Markarian se promenerait sans entraves en cas de rapatriement. Dans une déclaration écrite, Sharmazanov a également décrit que le pardon accordé par Aliev est « épouvantable ». Il a dit «qu’une fois de plus il est prouvé que la politique fasciste anti-arménienne est mis en œuvre au niveau de l’Etat en Azerbaïdjan».

Récémment le journal arménien Golos Armenii avait publié un article avec le titre suivant, « Pourquoi l’Azerbaïdjan a besoin de la dette hongroise ? » qui annonçait que l’Azerbaïdjan cherche à acheter des obligations à terme de 2 à 3 ans du gouvernement hongrois sur une échelle de 2 à 3 milliards d’euros en citant un hebdomadaire hongrois.

Le journal indiquait que la Turquie pourrait également impliquée dans l’affaire, mais le plus probablement dans un rôle d’intermédiaire seulement.

La question était perçue comme offrant des avantages à la fois à la Hongrie et à l’Azerbaïdjan.

Peu avant la libération de Ramil Safarov le ministère hongrois de la justice a publié un communiqué indiquant “le ministère de la Justice de l’Azerbaïdjan a en outre informé le ministère de l’Administration Publique et de la Justice de la Hongrie que la sentance de Ramil Sahib Safarov ne sera pas modifié immédiatement, mais continuera à être appliquée selon le jugement hongrois“.

Le ministère a indiqué qu’il a fondé sa décision sur la Convention de 1983 de Strasbourg sur le transfèrement des personnes condamnées.

Le Ministère hongrois de la Justice n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires sur la libération de Safarov.

samedi 1er septembre 2012,
Stéphane ©armenews.com

 



Photo : RIA Novosti



La tragédie de Soumgaït

Le 20 février 1988

 

Par Andreï Smirnov

 

La Voix de la Russie - 27/2/13 - Les communautés arméniennes du monde entier commémorent les victimes de la tragédie de Soumgaït. Il y a 25 ans – le 27 février 1988 – dans cette ville azerbaïdjanaise ont commencé les pogromes dirigés contre la population arménienne. On peut considérer cette date comme le début du conflit d'Azerbaïdjan et d'Arménie autour du Haut Karabakh – le conflit, dont la solution n’est toujours pas trouvée.
Tout avait commencé, apparemment, de façon tout à fait paisible. Le 20 février 1988, la session des députés nationaux de la région autonome du Haut Karabakh (habitée principalement d’Arméniens) a envoyé un message à Moscou, Bakou et à Erevan. Il contenait la demande de la sortie de l’Azerbaïdjan. La réponse a suivi - non officielle et, pour ne pas dire plus, pas très adéquate. Le 27 février à Soumgaït, à 26 kilomètres de Bakou, ont commencé les pogromes contre la population arménienne de la ville - 18 mille personnes - et les meurtres. D'après les données officielles, ont péri 32 personnes, la statistique non officielle parle des centaines de victimes. Le 29 février, à Soumgaït, les troupes étaient introduites, auxquelles on avait donné néanmoins l'ordre de ne pas intervenir. Seulement vers le soir, quand ont commencé les attaques sur les soldats eux-mêmes, les militaires ont passé aux actions.

Les pouvoirs – central, ainsi que local – tentaient de présenter les événements à Soumgaït comme un voyoutisme ordinaire. L'impunité réelle n’a fait que réchauffer davantage « les têtes chaudes » des instigateurs des désordres : le scénario de Soumgaït s'est répété à Bakou, à Kirovabad, à Khanlar et dans d'autres villes azerbaïdjanaises. Ensuite, les événements se développaient encore plus tragiquement : la guerre du Haut Karabakh commencée en 1990, des dizaines de milliers de victimes, des centaines de milliers de réfugiés de part et d'autre... Et seulement en mai de 1994, on a signé l'accord sur la cessation du feu illimitée, « gelant » le conflit jusqu'à nos jours.

Les événements de Soumgaït sont devenus un des premiers signaux de l'impuissance des pouvoirs de l'URSS de ce temps-là, estime le président de la société scientifique des études caucasiennes Alexandre Krylov.

« Le pouvoir central se trouvait en crise profonde et perdait le contrôle sur la situation. Cela se passait à de différents niveaux – de la république, de la région, de tout le pays. En aval, il y avait des processus destructifs, les forces nationalistes tentaient d'obtenir leurs buts personnels ».

Un de ces jours, on s’est souvenu de la tragédie de Soumgaït dans le Conseil de Sécurité de l'ONU. On y a examiné le sujet « la Protection des populations civiles au cours des conflits armés ». La partie arménienne a confirmé la volonté de Erevan à chercher un règlement pacifique, ayant souligné que le problème du Karabakh pouvait être résolu seulement à la base du droit international et exceptionnellement par la voie pacifique.

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FRANCE


Incidents à l’Assemblée entre des militants pro-Arménie et deux Azerbaïdjanais (AFP)


Armenews - 28/2/13 - Des incidents ont opposé hier soir à l’Assemblée nationale des militants de la cause arménienne, qui y tenaient une réunion, à deux Azerbaïdjanais, provoquant l’intervention immédiate de l’ambassadeur d’Azerbaïjan, a-t-on appris aujourd’hui.

Les pro-Arméniens s’étaient rassemblés pour une cérémonie d’hommage aux victimes arméniennes d’un pogrom survenu dans la ville azérie de Soumgaït, en 1988, à l’époque de l’URSS, quand les deux Azerbaïdjanais sont intervenus et ont été, selon l’ambassade d’Azerbaïdjan à Paris, frappés.

Ils avaient déclaré à la salle vouloir pour leur part commémorer un autre massacre, perpétré selon eux par les Arméniens en 1992 à Khojaly, lors du conflit de la région du Nagorny-Karabach. Les militants arméniens ont alors, toujours selon l’ambassade, “sauvagement battu les deux Azerbaïdjanais“.

Ceux-ci se sont alors réfugiés dans une autre salle, où se réunissaient des députés. “Ils étaient en état de stress, et des coups avaient été portés“, a indiqué un député à l’AFP.

L’ambassadeur d’Azerbaïdjan en France, Elchin Amirbayov, s’est ensuite rendu sur place pour réclamer que “les agresseurs“ soient “bientôt identifiés et traduits en justice“, selon l’ambassade.

Pour sa part, le Conseil de coordination des Arméniens de France (CCAF), jugeant “curieux“ cette arrivée de l’ambassadeur “quelques minutes après l’incident“, a dénoncé dans un communiqué “une provocation inadmissible“ de la part des Azerbaïdjanais.

AFP

jeudi 28 février 2013,
Stéphane ©armenews.co

Communiqué du BFCA

Incidents à l ’assemblée nationale

Une délégation azérie a perturbé la commémoration des 25 ans des pogroms anti arméniens de Soumgait le mardi 26 février aux alentours de 20h30.
« Deux individus en liaison avec l’ambassade d’Azerbaidjan ont provoqué l’assemblée composée de Français d’origine arménienne venus commémorer les massacres des Arméniens en Azerbaïdjan a déclaré Franck PAPAZIAN, Président du Conseil de Coordination des Arméniens de France - CCAF. Il est curieux que quelques minutes après l’incident une dizaine de diplomates azéris avec à leur tête l’ambassadeur d’Azerbaidjan soient arrivés sur les lieux. Il s’agit d’une provocation inadmissible à deux jours d’une manifestation que nous organisobs face à l’ambassade d’Azerbaidjan. Nous allons porter plainte à conclu Franck PAPAZIAN. »

Paris - Assemblée nationale Le mardi 26 février 2013

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ASSEMBLÉE NATIONALE

 

Communiqué de Valérie Boyer après la provocation à l’Assemblée nationale

 

En entretenant la propagande négationniste et en multipliant les actes de provocation anti-arméniens avec notamment la promotion des criminels qui se sont rendus coupables d’actes de barbarie anti-arménienne (affaire Safarov), le régime d’Aliev encourage le type d’incident qui s’est produit hier dans l’enceinte même de l’Assemblée nationale où s’est déroulée la commémoration du 25ème anniversaire des pogroms arméniens de Soumgaït, les 28-29 février 1988. Ce moment de recueillement et d’émotion a été le théâtre d’une nouvelle provocation azéri prouvant une nouvelle fois que les intentions de l’Azerbaïdjan ne sont ni à l’apaisement ni à la résolution du conflit du Haut-Karabagh.

Il y a un an, je me suis rendue au Haut-Karabagh pour connaître cette terre ancestrale arménienne où se joue depuis des années un conflit ethnique oublié auquel le gouvernement socialiste est totalement indifférent. Pire, le Président Hollande tout sourire recevait Aliev en septembre 2012.

La voix de notre pays doit s’élever pour défendre les valeurs de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. A l’approche du centenaire du génocide arménien, il ne faudrait pas que les arméniens du Haut-Karabagh soient encore l’objet de persécutions du fait de leur origine.

Je demande à François Hollande de prendre les mesures diplomatiques qui s’imposent afin que sur le sol national français toute propagande négationniste cesse. Je demande à Claude Bartolone d’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale ma proposition de Loi tendant à la transposition en droit interne de la Décision-cadre 2008/913/JAI du 28 novembre 2008 sur la lutte contre certaines formes et manifestations de racisme et de xénophobie au moyen du droit pénal, qui entend précisément créer une sanction pénale à l’encontre des personnes se rendant coupables de contestations du Génocide arménien.

Le pétrole n’achète ni la mémoire, ni les Droits de l’Homme.

VALERIE BOYER

mercredi 27 février 2013,
Ara ©armenews.com

 


© Collage : La Voix de la Russie

 

Par La Voix de la Russie - 3/12/13 - Russie et l'Arménie ont signé un accord sur l'abolition des taxes d'exportation sur le gaz fourni à l'Arménie, et sur l’exportation des diamants bruts. Ce document a été signé à l’issue des pourparlers entre les présidents des deux pays Vladimir Poutine et Serge Sarkissian.
Selon Vladimir Poutine, le prix du gaz pour l'Arménie sera de 189 dollars américains pour 1000 mètres cubes de gaz. A titre de comparaison, l'Ukraine reçoit le gaz russe pour 400 dollars la même quantité, malgré toute une série de réduction que la Russie a accordé à ce pays.
Arménie a l'intention d'adhérer à l'Union douanière, dont les membres sont la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan. L’Arménie pourra ainsi participer par la suite à la formation de l'Union économique eurasienne.

A LA UNE DU 28 JANVIER 2014

MANIFESTATION DU TROCADÉRO À PARIS
Le NON à cette Turquie en Europe

 

 

NAM- 28/1/14 - Paris, place du Trocadéro, 26 janvier - Sous un temps à ne pas faire sortir son chien, 400 courageux manifestants se sont malgré tout massés face au Parvis des Droits de l’homme, à l’appel du CCAF, pour dénoncer encore et encore la posture négationniste de cette Turquie, qui n’a décidément pas vocation à s’installer en Europe. Une Turquie qui non seulement s’éloigne jour après jour des valeurs de la démocratie, mais qui persiste et signe dans son déni, feignant de ne pas entendre les appels du pied de sa société civile, impatiente d’en finir pour ouvrir la voie vers un avenir serein, lavé de tout ressentiment, et que chacun appelle de ses voeux.

Toujours est-il, qu’en ce 26 janvier 2014, à la veille du voyage officiel en Turquie du Président de la République française, François Hollande, les Franco-Arméniens d’Ile-de-France, à l’instar des communautés de Marseille, Lyon et Montpellier, ont tenu à rendre leçon à ceux qui, à longueur de tweets promettent la défaite et la désaffection du combat arménien. Il n’en est rien messieurs des forces obscures venus subrepticement, juste avant 15h, photographier le site du Parvis des Droits de l’homme encore désert des coeurs battants de celles et ceux qui, sachez-le, n’abandonneront jamais l’impérieux devoir que chaque Arménien doit aux âmes perdues de Deir ez- Zor.

Prenant en compte le froid et la pluie, les prises de paroles se sont voulues plus courtes qu’à l’accoutumée, mais non moins fortes, sinon plus.

C’est le co-Président du CCAF, Mourad Papazian qui a lancé la première salve à l’endroit de l’État turc. Après avoir remercié de leur présence les représentants des communautés Assyro-chaldéennes, Grecques, Kurdes et Chypriotes, le leader de la FRA Dachnaktsoutioun, indigné, a martelé un NON à cette Turquie qui enferme les journalistes, qui bafoue les droits de l’homme, des femmes et des kurdes. Qui occupe Chypre et dont des ressortissants sèment la terreur en Syrie. Un État, candidat à l’adhésion dans l’Union européenne qui loin des valeurs des démocraties dignes de ce nom, corrompt, contraint sa jeunesse... Mais il a aussi laissé entendre que « l’exigence veut que nous oeuvrions pour mettre la Turquie sur la bonne voie et dans la bonne direction, mais qu’avec Erdogan, ce n’est pas possible ». Ajoutant que « ce ne sera pas mieux avec Gülen ». « Il y a des pratiques que nous devons condamner. Nous attendons une expression qui soit porteuse de justice, de soutient de tous les démocrates qui en Turquie tentent de faire évoluer les choses. Il y en a beaucoup et de plus en plus dans la société civile qui prennent des risques insensés par amour de leur pays. Mais cette Turquie là ne correspond pas à leurs attentes. C’est pourquoi la question de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne doit pouvoir faire progresser ce pays. Mais tant que cet État là demeurera dans cette posture, il nous aura tous face à lui en permanence pour faire barrage à cette Turquie dans l’Union européenne. », a fermement averti Mourad Papazian. Pour terminer son intervention, il a indiqué que l’année 2014 était très importante puisqu’elle préfigure l’année du centenaire du génocide des Arméniens, avec à l’ordre du jour le dossier très important de la loi pénalisant la négation du génocide. Un point sur lequel la confiance est semble-t-il de rigueur.

Si Mourad Papazian laisse une porte un tant soit peu entre-ouverte dans l’attente d’une improbable, mais néanmoins possible amélioration in-situ, Ara Toranian, co-Président du CCAF, souligne que « Le voyage d’Etat de François Hollande en Turquie, après l’ouverture d’un nouveau chapitre de négociation, vient couronner le retour au beau fixe des relations entre Paris et Ankara ». « Situation qui n’est pas sans inquiéter la communauté arménienne toujours en butte à l’hostilité de cet Etat qui a fait de « la lutte contre les allégations de génocide, une priorité de sa politique étrangère. »

« On garde tous en mémoire les conditions pour le moins scandaleuses dans lesquelles le Conseil constitutionnel a bloqué il y a deux ans la loi Boyer qui permettait de pénaliser le négationnisme outrancier des génocides reconnus par la France. Soumise à un violent chantage de la Turquie, l’institution de la Rue Montpensier, réussissait à invalider cette loi grâce à un tour de passe-passe juridique, au motif qu’elle portait atteinte à la sacro-sainte liberté d’expression. » accuse Toranian, qui ajoute « Mais on sait bien en réalité que cette décision obéissait à d’autres motifs qui sont directement liés à l’objet de notre manifestation d’aujourd’hui, à savoir : l’incroyable influence politique de l’Etat turc sur notre territoire. » « Comment expliquer, dit-il, « la présence dans l’institut du Bosphore, principal lobby turc en France, d’autant de responsables des plus grandes entreprises françaises (Areva, Gdf suez, Airbus industrie, aéroport de Paris )  ? Et pendant ce temps la communauté arménienne attend toujours un texte permettant de pénaliser le négationnisme du génocide arménien, comme il en existe un pour les crimes de la Seconde Guerre mondiale. Il fut un temps où les démocraties occidentales faisaient pression sur les dictatures pour leur arracher des avancées. En l’espèce, on est tombé dans un cas de figure diamétralement opposé : c’est un État génocidaire et autoritaire qui est en train d’obtenir, moyennant finances, un recul de la France sur sa gestion interne des droits de l’homme. Ce qui est lamentable dans l’attitude de nos gouvernants face au marché turc, c’est qu’ils oublient toujours que ce pays a au moins autant besoin de la France que le contraire. », s’est indigné le co-Président du CCAF. Puis il précise, « En tout cas une chose est sûre, quand on voit les dégâts causés par l’influence de la Turquie sur nos institutions démocratiques, alors qu’elle est à l’extérieur de l’Europe, on n’ose imaginer ce qu’il en serait s’il elle intégrait l’Union européenne. A cette perspective, l’inquiétude ne tarit pas chez les fils et les filles des victimes du génocide que nous sommes. Qui pourrait en effet nous demander d’envisager avec insouciance ce retour en force, dans notre environnement politique, dans notre quotidien, dans notre vie, d’un Etat dont les intérêts sont si étroitement liés à l’extermination de notre peuple  ? Nous disons non à cette Turquie dans l’Europe. Et quand nous disons à « cette » Turquie, il s’agit en réalité de « la »Turquie telle qu’elle a été conçue par Mustafa Kémal. A savoir un Etat dont la construction, étage par étage, repose sur le génocide, la spoliation, le déni de réalité, le recel et qui est donc structurellement négationniste. ».

Ara Toranian rappelle enfin que « tous les présidents de la 5e république qui se sont déclarés en faveur de l’entrée de la Turquie dans l’Union, et je ne parle pas de Nicolas Sarkozy qui était de toute manière contre, ont affirmé qu’elle serait naturellement conditionnée par sa reconnaissance du génocide arménien. Mais n’est-il pas temps de signifier cette condition haut et fort, avec plus de conviction  ? N’est-il pas temps de la formaliser en l’inscrivant clairement dans l’agenda des discussions »  ? comme l’avait voté le Parlement européen le 18 juin 1987. Une « résolution sur une solution politique de la question arménienne » dans laquelle il conditionnait l’intégration de la Turquie à sa reconnaissance du génocide arménien et au respect des minorités. Un 18 juin n’ayant rien de gaullien comme l’avenir l’a infligé aux descendants des survivants du Premier génocide du XXème siècle.

« La question est désormais de savoir si c’est l’Europe qui va finir par se « kémaliser » en pliant toujours plus au poids de l’influence d’Ankara, ou bien si c’est la Turquie qui finira par s’humaniser, en demandant pardon et en réparant. C’est l’un des enjeux du combat d’aujourd’hui et des mobilisations à venir., a conclu avec force le co-Président du CCAF.

Léon Haydar, représentant la Fédération des associations kurdes en France (FEYKA) a stigmatisé la Turquie pour le génocide des Arméniens et des Assyro-chaldéens, et qui depuis 40 ans opprime le peuple kurde par une guerre au Kurdistan . Une Turquie responsable des tueries en Syrie et de l’assassinat de trois militantes kurdes à Paris le 9 janvier 2013 : Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, pour lesquelles la FEYKA demande des comptes.

C’est ensuite le cinéaste Robert Kéchihian qui s’est exprimé en s’adressant au Président de la République française, à Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et à Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, leur rappelant que si des français d’origine arménienne avaient voté pour eux, c’est parce qu’ « ils croyaient que vous aviez une aura supérieure à ce qu’on appelle les raisons d’État ». Des ministres, dit-il « qui avec de la morale plein la bouche, tout d’un coup, face aux réalités économiques, tous ces bons engagements moraux qui depuis des décennies ont marqué les combats des partis de gauche et principalement le parti socialiste à travers les figures majeures de Jean Jaurès et de Georges Clémenceau, cette morale s’est dissoute, s’est diluée ». « Une honte ! », s’est-il exclamé. Pointant Laurent Fabius et sa «jolie musique» de condamnation des dictatures, Kéchichian monte le ton en l’interpellant pour avoir invité François Hollande «à une rencontre avec monsieur Erdogan qui fait partie d’un gouvernement corrompu, mettant en prison toute opposition. Une Turquie», martèle-t-il « qui est un nain économique et politique qui prend l’argent des communautés européennes.» Le cinéaste s’est dit déçu du président Hollande «dans cette démarche» qu’il qualifie d’immorale». Puis il mettra en garde les politiques, arguant que « la morale revient souvent en politique comme un boomerang. Que le 24 avril 2015, il n’y aura pas que des Arméniens dans les rues, mais aussi des français et les peuples ébranlés de toutes les communautés qui se dresseront. C’est cette morale qui obligera la Turquie à reconnaître le génocide des Arméniens ! », a-t-il lancé, la gorge prise.

Pour conclure les prises de paroles de ce rendez-vous du NON à cette Turquie, le Président de l’Association des Assyro-chaldéens de France, Daniel Auguste, a regretté de devoir avoir une posture de défiance envers François Hollande, pour lequel il se dit proche idéologiquement et dont on attend toujours que sa promesse de projet de loi condamnant la négation des génocides arménien, assyro-chaldéen et grec entre dans les faits. Dépité, il dira ne plus faire confiance à la parole politique en France, comme « en Belgique, un gouvernement de la honte, où le lobbying turc fait florès. Cent ans se sont écoulés depuis 1915. S’il le faut, nos peuples se battront encore cent ans pour obtenir gain de cause ! »

Se disant plusieurs fois trompés par la parole politique, les communautés françaises d’origine arménienne, assyro-chaldéenne et greque ont décidé de se rassembler dans un combat commun pour dire à la présidence de la République que cette Turquie ne remplit aucunement les critères d’adhésion à l’Union européenne. Une opinion largement partagée par les français qui, selon un sondage IFOP pour le magazine Valeurs actuelles, indique que 83% des français rejettent le projet d’une adhésion de la Turquie en Europe.

Jean Eckian

 

 

A Ankara, Hollande prudent sur l'adhésion de la Turquie à l'UE


Voila.fr - 27/1/14 - Le président français François Hollande a soutenu lundi du bout des lèvres le lent et très controversé processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), que son homologue Abdullah Gül lui a demandé de ne plus bloquer.

"Inutile d'ajouter quelque peur que ce soit, le peuple français sera de toute façon consulté" par référendum, a tenu à rappeler le chef de l'Etat français au premier jour d'une visite d'Etat de quarante-huit heures, sans précédent depuis celle de François Mitterrand en 1992.

Contrairement à son prédécesseur Nicolas Sarkozy, farouchement hostile à l'intégration de la Turquie, un pays de 75 millions d'habitants à très forte majorité musulmane, M. Hollande s'est montré très prudent sur cette perspective.

Rappelant qu'il avait approuvé en 2004 la décision de l'un de ses prédécesseurs, Jacques Chirac, d'engager ces négociations, il a toutefois souligné que "aucune date" n'était encore prévue pour la fin de ce processus.

Sur les 35 "chapitres" d'adhésion à l'UE, seuls 14 ont été ouverts depuis 2004. Après trois ans de paralysie, le processus d'intégration d'Ankara a repris à l'automne dernier, après la levée du veto français sur l'ouverture du chapitre consacré aux politiques régionales.

"Nous attendons de la France qu'elle n'apporte pas de blocage politique" à ce processus, a lancé d'entrée lundi M. Gül à son invité.

"Depuis que M. Hollande a pris ses fonctions, nous avons vu que la France à une attitude très positive à l'égard de ce processus d'adhésion (...) et nous en sommes très satisfaits", a-t-il ajouté.

A l'heure où la Turquie se débat depuis plus d'un an dans une crise politique majeure, François Hollande a rappelé que ce "processus doit continuer avec les sujets les plus difficiles", citant la "séparation des pouvoirs" et "l'indépendance de la justice".

Ces dernières semaines, le régime du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, est éclaboussé par un scandale de corruption sans précédent qui a contraint trois ministres à la démission et précipité un remaniement ministériel d'ampleur, à la veille des élections municipales de mars et présidentielle d'août 2014.

Rattrapage économique

Le chef du gouvernement turc a durement répliqué par des purges sans précédent dans les milieux judiciaires et policiers et en engageant une réforme judiciaire controversée qui a suscité de nombreuses critiques, aussi bien en Turquie qu'à l'étranger.

C'est avec la même prudence que M. Hollande a abordé un autre sujet qui fâche entre les deux pays, les massacres de centaines de milliers d'Arméniens commis en 1915-1916 commis par l'empire ottoman, sur les cendres desquelles s'est créée la Turquie moderne.

"Le travail de mémoire est toujours douloureux, mais doit être fait", a-t-il estimé devant M. Gül, dont le pays refuse catégoriquement de reconnaître à ces événements le caractère de génocide.

Interrogé sur une éventuelle nouvelle loi française réprimant la négation du génocide, le chef de l'Etat français, qui en avait promis l'adoption, a assuré que la France "fera le droit et rien que le droit", sans autre précision.

Les relations franco-turques ont été émaillées de crises à répétition depuis l'adoption en 2001 par le Parlement français d'une loi reconnaissant le génocide arménien, suivie de tentatives législatives avortées pour en réprimer la négation.

La dernière en date, adoptée en décembre 2011 par le Parlement avec le soutien du précédent président français Nicolas Sarkozy, a été invalidée en février par le Conseil constitutionnel.

La position française a dans le passé eu de lourdes conséquences sur la position économique de la France en Turquie, dont M. Hollande a fait une des priorités de son déplacement.

"Notre présence est élevée mais nous ne sommes pas au niveau qui est souhaité, et par la Turquie, et par la France (...) nous devons atteindre 20 milliards d'euros d'échanges commerciaux", a dit le président français, qui doit rencontrer mardi à Istanbul des patrons français et turcs.

Conséquence du refroidissement des relations sous l'ère Sarkozy, la part de marché française en Turquie a chuté de 6 à 3% entre 2009 et 2012 alors que cette puissance émergente a vu son PIB par habitant tripler entre 2002 et 2012.

Ce déplacement en Turquie est le premier de M. Hollande depuis l'annonce samedi de sa rupture avec sa compagne Valérie Trierweiler, arrivée elle-même dans la nuit de dimanche à lundi en Inde où elle doit apporter son soutien à l'ONG Action contre la faim (ACF).

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France : un référendum sur l’adhésion de la Turquie à l’UE

 

Photo : EPA

Par La Voix de la Russie - 27-1-14 - Le président français François Hollande s’est efforcé de désamorcer les craintes concernant une éventuelle adhésion de la Turquie à l’Union européenne, assurant que les Français seront consultés par référendum sur cette question.
«Inutile d’ajouter quelque peur que ce soit, le peuple français sera de toute façon consulté», a déclaré Hollande à Ankara lors du premier jour de sa visite d’Etat en Turquie à la conférence de presse conjointe avec son homologue Abdullah Gül.
Selon le sondage Ifop pour Valeurs actuelles, 83 % des Français sont opposés à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.

© Collage: Voix de la Russie

 

Poutine a soumis le traité d'adhésion de l'Arménie à l’UEE à la Douma pour la ratification


Par La Voix de la Russie - 2-12-14 - Vladimir Poutine a soumis à la Douma un projet de loi sur la ratification du traité d'adhésion de l'Arménie au traité sur l'Union économique eurasiatique (UEE).

La Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan ont signé en mai et ont déjà ratifié le traité instituant l’UEE à partir du 1er janvier 2015. Le 10 octobre, un accord sur l'adhésion de l'Arménie a été signé à Minsk.

Il est prévu que le document sera ratifié par les parlements des pays membres de l’UEE et d'Arménie avant le 1er janvier. En mai également, un plan d'action sur l’adhésion du Kirghizistan à l’intégration eurasiatique a été signé.

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La radio France Culture va consacrer une semaine spéciale au centenaire du génocide arménien

 

Armenews.com - 5/4/2015 - A l’occasion du centenaire du génocide arménien, la radio France Culture a annoncé qu’elle consacrera une semaine spéciale à la mémoire des victimes du génocide.

Du 13 Avril au 18 avril elle diffusera un certain nombre de programmes culturels et politiques sur le génocide arménien en coopération avec le périodique La Croix et la chaîne de télévision France 5.

>>> du lundi 13 au samedi 18 avril sur France Culture

Du lundi 13 au jeudi 16 avril

9h05-10h LA FABRIQUE DE l’HISTOIRE par Emmanuel Laurentin

L’histoire du génocide arménien et ses répercussions aujourd’hui

Avec notamment mardi 14 avril : Zabel Essayan : vivre et écrire la Catastrophe, un documentaire de Nathalie Lempereur et Chant Marjanian - Réalisation : Séverine Cassar

Du lundi 13 au jeudi 16 avril

17h-18h SUR LES DOCKS coord. Irène Omelianenko

Lundi 13 avril Une famille arménienne à Lyon par Marie Chartron et François Teste

Le 24 avril sera commémoré le centenaire du génocide arménien de 1915. Dans les années 1920, ils sont 60 000 rescapés à débarquer à Marseille pour s’implanter dans l’Hexagone. Qu’est-ce qu’être Français d’origine arménienne aujourd’hui ? Reportage dans des familles de la région lyonnaise. Retrouvez la transcription illustrée de ce documentaire dans la revue France Culture Papiers n° 13, actuellement disponible en kiosque et librairie.

mardi 14 avril A la recherche des Arméniens de l’ombre : Les restes de l’épée par Ilana Navaro et Manoushak Fashahi

La formule “les restes de l’épée“ désignait les Arméniens qui avaient échappé à l’extermination de l’armée ottomane. Quelques milliers de survivants ont été enlevés, adoptés, islamisés, puis ont vécu le reste de leur vie sous une “nouvelle“ identité. Hrant Dink faisait partie de ceux qui ont levé le tabou sur l’histoire de ces Arméniens islamisés après le génocide. Nombreux furent ceux qui prirent conscience du déni dans lequel ils avaient vécu. Depuis quelques années un phénomène nouveau fait son apparition, au-delà de la reconnaissance du génocide arménien : de plus en plus de Turcs découvrent qu’ils ont des origines arméniennes et se mettent à en parler.

mercredi 15 avril Hrant Dink ou la mobilisation contre le déni par Ilana Navaro et Manoushak Fashahi

Hrant Dink était le paria conscient de la société turque. Ses déclarations lui valurent l’hostilité du gouvernement turc tandis que sa mort était programmée par les milieux nationalistes. Grâce à sa parole si franche, si viscérale, Hrant sut émouvoir beaucoup de ses concitoyens turcs. Il racontait à la fois son origine arménienne et sa citoyenneté turque toutes deux assumées et révélait sans détour, dans des débats télévisés, ce que la société refusait de reconnaître : une culture du déni. Hrant Dink était un homme de paix, un militant de la réconciliation. Mais que reste-t-il du combat de cet homme, entre les peuples difficilement compris par les Turcs et aussi parfois dans sa propre communauté ?

Du lundi 13 au vendredi 17 avril

20h-20h30 A VOIX NUE coord. Sandrine Treiner

Charles Aznavour par Hélène Azera (rediffusion)

lundi 13 avril, 13h30-14h LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund

Le cours d’Arménien, un documentaire d’Ilana Navaro et Manoushak Fashahi

Cent ans après le génocide de 1915, un cours d’arménien en plein cœur d’Istanbul rassemble des Turcs qui souhaitent apprendre cette langue. Pourquoi viennent-ils ? Comment font-ils face à leur passé ?

mardi 14 avril, 15h-15h30 TOUT UN MONDE par Marie-Hélène Fraïssé

Arménie : un aussi long silence

Avec Pinar Selek, sociologue, romancière, auteure de Parce qu’ils sont arméniens (Liana Lévi, février 2015). Pinar Selek, née en 1971 à Istanbul dans une famille de gauche, est sociologue. Ses travaux portent sur les minorités opprimées par la République turque. En juillet 1998, accusée d’avoir participé à un attentat terroriste, elle est arrêtée, torturée, incarcérée pendant deux ans. Réfugiée politique en France, Pinar Selek mène actuellement des recherches sur l’espace militant turc et les mouvements arméniens de la diaspora à l’ENS Lyon. Après un premier roman, La Maison du Bosphore (éd. Liana Lévi), elle raconte sa prise de conscience progressive des manipulations de la mémoire nationale turque, du traitement inacceptable du génocide arménien, ou comment fut occulté un pan d’histoire pendant un siècle...

samedi 18 avril, 16h-17h UNE VIE, UNE OEUVRE coord. Martin Quenehen

Calouste Gulbenkian (1869-1955), Monsieur 5%, un documentaire d’Elise Gruau - réalisation : Manoushak Fashahi

Calouste Sarkis Gulbenkian fut un homme d’affaire d’une rare envergure internationale. Né à Istanbul dans une famille arménienne, il perçut très jeune les enjeux stratégiques du pétrole. Ses talents de négociateur lui permirent de constituer une fortune colossale. Millionnaire à trente ans, érudit et voyageur, il put nourrir sa passion d’esthète et constituer une extraordinaire collection d’œuvres d’art. Quittant la France de Vichy en 1942, il s’installa à Lisbonne jusqu’à sa mort. Il y créa une fondation pour maintenir l’unité de sa collection d’art dans un musée spécialement créé pour, et dans le but de soutenir la recherche, l’éducation, le développement des arts et la culture arménienne à travers le monde.

dimanche 5 avril 2015,
Stéphane ©armenews.com

 

 

Arménie : début de la commémoration du génocide de 1915

 

Armenews.com - Une minute de silence à la mémoire des victimes du génocide arménien a été respectée vendredi par les dirigeants mondiaux présents à Erevan pour commémorer les massacres en 1915 de plus de 1,5 million d’Arméniens.

Le président arménien Serge Sarkissian, a remercié les dirigeants présents, dont François Hollande et Vladimir Poutine, qui ont déposé des fleurs au mémorial dédié au génocide arménien, sur les hauteurs d’Erevan.

« Rien ne sera oublié », a ajouté le président arménien devant plusieurs dirigeants étrangers, dont les présidents François Hollande et Vladimir Poutine.

« Je m’incline devant la mémoire des victimes et je viens dire à mes amis arméniens que nous n’oublierons jamais les tragédies que votre peuple a traversées », a pour sa part déclaré le président François Hollande après avoir déposé une fleurs au Mémorial des victimes du génocide arménien.


L’Arménie célèbre le 100e anniversaire du génocide de 1915 perpétré par les Turcs ottomans, au lendemain de la canonisation par l’Eglise arménienne des 1,5 million de morts dans ces massacres et malgré les critiques de la Turquie qui rejette le terme de génocide.

Les Arméniens estiment qu’un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique entre 1915 et 1917, pendant les dernières années de l’Empire ottoman, et une vingtaine de pays, parmi lesquels la France et la Russie, ont reconnu qu’il s’agissait là d’un génocide.

La Turquie récuse ce terme et évoque pour sa part une guerre civile en Anatolie, doublée d’une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

« Par millions, notre peuple a été déraciné et massacré de manière préméditée, par le feu et l’épée, il a goûté aux fruits amers de la torture et du chagrin », a déclaré jeudi le chef de l’Eglise arménienne, le Catholicos Karékine II, pendant la plus importante canonisation en nombre jamais décidée par une Eglise chrétienne.

« Au milieu de ces horribles tourments et face à la mort, ils sont restés portés par l’amour du Christ », a-t-il continué. « La canonisation des martyrs du génocide donne un nouveau souffle de vie, grâce et bénédiction à notre vie nationale et ecclésiastique. »

- « Injure au peuple turc » -

L’Allemagne, par la voix de son président Joachim Gauck, a reconnu jeudi soir pour la première fois le génocide arménien, soulignant sa « coresponsabilité » dans ce crime attribué à son allié ottoman pendant la Première guerre mondiale.

Le Parlement autrichien avait quant à lui observé mercredi une minute de silence pour marquer ce génocide, une première dans ce pays, allié à l’époque à l’Empire ottoman.

Un geste qui a provoqué la fureur de la Turquie : celle-ci a dénoncé une « injure au peuple turc » et rappelé pour consultation son ambassadeur à Vienne.

Dans un communiqué aux mots soigneusement choisis, le président américain Barack Obama a qualifié jeudi le massacre d’Arméniens pendant la Première Guerre mondiale de « terrible carnage », évitant d’employer le mot « génocide ».

Ces derniers jours, le gouvernement turc avait déjà été très irrité par les déclarations du pape François, qui a parlé pour la première fois du « génocide » des Arméniens, et par le Parlement européen qui a demandé à la Turquie de le reconnaître.


Ankara a rappelé son ambassadeur auprès du Vatican, et le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté le pape à ne pas répéter cette « erreur ».

En avril 2014, M. Erdogan, alors Premier ministre, avait fait un geste inédit, en présentant ses condoléances pour les victimes arméniennes de 1915, sans pour autant cesser de contester toute volonté d’extermination.

« J’espère que le président Erdogan adressera un message plus fort le 24 avril et que les relations (bilatérales) pourront se normaliser », a de son côté déclaré le président Sarkissian dans un entretien accordé à la chaîne de télévision turque CNN-Türk diffusé jeudi.

Pour le chanteur Charles Aznavour, d’origine arménienne et membre de la délégation officielle française à Erevan, la Turquie reconnaîtra « un jour ou l’autre » ces massacres quand elle « en aura marre d’être montrée du doigt ».

AFP

vendredi 24 avril 2015,
Stéphane ©armenews.c

 

Des Arméniens tiennent les photos de proches tués lors du génocide arménien,
au mémorial de Tsitsernakaberd le 24 avril 2015 à Erevan - KIRILL KUDRYAVTSEV AFP

 

L'Arménie commémore dans l'émotion le génocide de 1915




20minutes.fr - 24-4-15 - Les Arméniens commémoraient vendredi le génocide perpétré en 1915 par les Turcs ottomans contre leurs ancêtres au cours d'un hommage solennel qui a notamment rassemblé à Erevan Vladimir Poutine et François Hollande, le président français appelant la Turquie à reconnaître le génocide arménien.

Des manifestations ou rassemblements à la mémoire des victimes se sont également déroulés dans plusieurs capitales et grandes villes du monde, y compris à Istanbul où une centaine de personnes se sont symboliquement réunies devant l'ancienne prison, où furent détenus les premiers Arméniens arrêtés le 24 avril 1915 lors de l'opération considérée comme le coup d'envoi des massacres.
Lors d'un discours, François Hollande, chef du premier grand Etat européen à avoir reconnu le génocide arménien en 2001, a appelé la Turquie à enfin reconnaître le caractère génocidaire des massacres de 1915.
«Il y a en Turquie des mots, et des mots importants, qui ont déjà été prononcés mais d'autres sont encore attendus pour que le partage du chagrin puisse devenir le partage d'un destin», a affirmé M. Hollande devant les délégations de près de 60 pays réunis à Erevan au Mémorial aux victimes du génocide.
«Je m'incline devant la mémoire des victimes et je viens dire à mes amis arméniens que nous n'oublierons jamais les tragédies que votre peuple a traversées», a ajouté le président français.
Vladimir Poutine a pour sa part déclaré que «rien ne peut justifier des massacres de masse» et que le peuple russe «se recueillait aux côtés du peuple arménien», avant de dénoncer la montée des «nationalismes radicaux» dans une référence à peine voilée à l'Ukraine.
Plus tôt dans la journée, le président arménien Serge Sarkissian avait «remercié» les dirigeants étrangers venus prendre part aux commémorations, promettant que «rien ne sera oublié».
«Nous nous souvenons et nous exigeons» la reconnaissance du caractère génocidaire des massacres perpétrés par les Turcs ottomans, a ajouté le chef de l'Etat arménien.
Après la cérémonie officielle, des centaines de milliers d'Arméniens ont participé à une procession au Mémorial du génocide, l'endroit le plus visité du pays, pour y déposer bougies et fleurs près de la flamme éternelle.
Des cérémonies commémoratives organisées par de nombreuses diasporas arméniennes auront également lieu de Los Angeles à Stockholm, en passant par Paris et Beyrouth.
En Iran, plus d'un millier de personnes ont protesté vendredi devant l'ambassade turque à Téhéran pour demander la reconnaissance du génocide, tandis que près de 500 personnes se sont rassemblées pour une messe à Jérusalem avant d'aller protester aux cris de «Honte à la Turquie» devant le consulat turc.
Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique entre 1915 et 1917, pendant les dernières années de l'Empire ottoman, et une vingtaine de pays, parmi lesquels la France et la Russie, ont reconnu qu'il s'agissait là d'un génocide.
La Turquie récuse ce terme et évoque pour sa part une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.


- Canonisation des victimes -
Ces cérémonies interviennent au lendemain de la canonisation par l’Église arménienne des 1,5 million de morts dans ces massacres, pendant la plus importante canonisation en nombre jamais décidée par une Église chrétienne.
L'Allemagne, par la voix de son président Joachim Gauck, a reconnu jeudi soir pour la première fois le génocide arménien, soulignant sa «coresponsabilité» dans ce crime attribué à son allié ottoman pendant la Première guerre mondiale.
Le président américain Barack Obama ne s'est de son côté risqué jeudi qu'à évoquer un «terrible carnage» dans un communiqué aux mots soigneusement choisis, évitant d'employer le mot «génocide».
Ces derniers jours, le gouvernement turc avait été très irrité par les déclarations du pape François, qui a prononcé pour la première fois le mot de «génocide» des Arméniens, et par le Parlement européen qui a demandé à la Turquie de le reconnaître.
L'Arménie, ex-république soviétique, et sa nombreuse diaspora à travers le monde luttent depuis des décennies pour que les massacres perpétrés par les forces ottomanes entre 1915 et 1917 soient reconnus en tant que génocide.
La Turquie moderne, héritière de l'Empire ottoman, rejette catégoriquement ce terme. Toutefois en avril 2014, Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, avait fait un geste inédit, en présentant ses condoléances pour les victimes arméniennes de 1915, sans pour autant cesser de contester toute volonté d'extermination.
La Turquie célèbre pour sa part en grande pompe le 100e anniversaire de la bataille de Gallipoli, un épisode meurtrier de la Première guerre mondiale. L'anniversaire du début historique des combats devrait être le 25 avril, soit samedi, mais les autorités ont avancé les cérémonies d'une journée, obligeant certains chefs d'Etat ou de gouvernement à choisir entre Gallipoli et le génocide arménien.


Commémorations sous tension du centenaire du génocide arménien


par Grégoire Lecalot

 


France info - 23/4/15 - Les cérémonies de commémorations du centenaire du génocide arménien auront lieu à Erevan ce vendredi, en présence de François Hollande. Alors que les négociations entre l'Arménie et la Turquie sont au point mort, Ankara rejette le terme de génocide et met en garde les pays qui le reconnaissent. L'Allemagne, elle a reconnu une coresponsabilité.

Intense activité diplomatique autour de la commémoration d'un des plus grands plus grands drames du XXème siècle, qui n'en a pas manqué. Il y a 100 ans commençait les massacres qui allaient conduire au génocide arménien. 1,5 millions d'Arméniens vont trouver la mort entre 1915 et 1917. Les cérémonies officielles vont avoir lieu à Erevan, en présence de François Hollande et d'autres représentants de la vingtaine d'Etats qui reconnaissent officiellement le génocide. Parmi eux, la Russie, et le déplacement du président français sera l'occasion d'une rencontre avec son homologue russe, Vladimir Poutine.
Rencontre Hollande-Poutine

Les deux hommes se verront vers 16h, heure locale et évoqueront les relations bilatérales, ainsi que la situation en Ukraine, au Proche et au Moyen-Orient. Ils devraient également évoquer le sort des navires de guerre "Mistral", vendus par la France à la Russie mais toujours bloqués à Saint-Nazaire. Cette vente est toujours suspendue et Moscou entend désormais être remboursé des sommes déjà versées.

Si l'actualité va ainsi s'inviter dans les célébrations, la question du génocide continue à provoquer des crispations. Ainsi le Parlement autrichien a-t-il observé une minute de silence en mémoire des victimes, et il s'apprête à reconnaître officiellement à son tour le génocide, au grand agacement d'Ankara, qui met en garde l'Autriche contre une dégradation des relations diplomatiques. L'empire austro-hongrois était alors l'allié de la Turquie, tout comme l'Allemagne, qui de son côté a fait un geste symbolique fort. Le président Joachim Gauck a pour la première fois reconnu une "coresponsabilité" allemande dans ce crime. "Et même potentiellement, une complicité", dit-il. Un texte doit être discuté ce vendredi au Bundestag, toujours sous le regard courroucé de la Turquie, important allié de Berlin, de même que l'importante communauté turque en Allemagne, qui se monte à trois millions de personnes.
1,5 millions de victimes canonisées

C'est sur cette toile de fond, alors que des rassemblements du souvenir ont lieu dans de nombreuses villes d'Europe, comme à Marseille, que l'Eglise arménienne a canonisé jeudi les 1,5 millions de victimes du génocide. Un office en plein air a été célébré par le chef de l'Eglise arménienne, le le Catholicos Karékine II, à Etchmiadzine, à une vingtaine de kilomètres d'Erevan, la capitale arménienne, devant un édifice datant du IVe siècle qui est considéré comme la cathédrale chrétienne la plus ancienne au monde. Jamais une Eglise chrétienne n'a décidé une canonisation aussi importante.

par Grégoire Lecalot
jeudi 23 avril 2015 23:17, mis à jour le vendredi 24 avril 2015 à 05h05

 

Allemagne : Le président reconnaît le génocide arménien et la «coresponsabilité» de son pays

20 minutes.fr - 23/4/15 - L'Allemagne, par la voix de son président Joachim Gauck, a reconnu ce jeudi soir pour la première fois le génocide arménien.
«Nous devons également, nous Allemands, faire notre travail de mémoire», a-t-il déclaré, évoquant «une coresponsabilité, et même, potentiellement, une complicité (de l'Allemagne) dans le génocide des Arméniens», lors d'une cérémonie religieuse à Berlin, à la veille des commémorations officielles du centenaire des massacres perpétrés par les Turcs ottomans, qui ont fait 1,5 million de victimes entre 1915 et 1917.

C'est la première fois que l'Allemagne utilise officiellement le terme de «génocide» pour évoquer ces massacres. Une vingtaine de pays, dont la France et la Russie, avaient déjà franchi le pas. Ankara rejette toujours ce terme.
Joachim Gauck prend le risque de froisser la Turquie, un important allié que Berlin s'est toujours efforcé de ménager sur ce sujet. L'Allemagne abrite la première communauté turque à l'étranger, estimée à environ trois millions de personnes.
Dans un texte publié lundi, et qui devait être discuté vendredi au Bundestag, les groupes parlementaires allemands n'étaient pas allés aussi loin que Gauck, se contentant d'établir un lien entre le massacre des Arméniens et les «génocides» du XXe siècle. L'initiative avait obtenu le soutien du gouvernement allemand, après d'âpres débats.
Des militaires allemands «ont participé à la planification des déportations»
Le Parlement autrichien a suscité mercredi la colère d'Ankara en reconnaissant le génocide arménien, une première dans ce pays allié, comme l'Allemagne, à l'empire ottoman durant la Première Guerre mondiale. La Turquie a réagi en rappelant pour consultation son ambassadeur en Autriche.
Ankara avait déjà été très irrité par des déclarations du pape François, qui a parlé pour la première fois du «génocide» des Arméniens, et par le Parlement européen qui a demandé aux Turcs de reconnaître le génocide.
Evitant de stigmatiser la Turquie, Gauck, un ancien pasteur de RDA, a insisté sur les responsabilités allemandes, dans son discours prononcé lors d'une cérémonie oecuménique dans la cathédrale protestante de Berlin.
Des militaires allemands «ont participé à la planification et pour une part à la mise en place des déportations» d'Arméniens, a-t-il relevé. «Des informations d'observateurs et de diplomates allemands qui ont clairement établi la volonté d'extermination contre les Arméniens ont été ignorées» car le Reich allemand, allié à l'empire ottoman, «ne voulait pas compromettre ses relations» avec lui.

160 personnes commémorent le génocide arménien à Nevers

 

Des roses et des bougies ont été déposées devant le Monument aux morts, place Carnot. - BASSET Eric


JdC - 24/4/15 - En commémoration du centenaire du génocide arménien, 160 personnes se sont rassemblées devant la préfecture, vendredi, en début d'après-midi, avant de se rendre en cortège, devant le Monument aux morts, place Carnot.
Une manifestation de paix, avec une démarche de vérité, pour que les autorités turques reconnaissent ce génocide. Plusieurs Géorgiens de la communauté yézide se sont joints à la communauté arménienne.

L'un des organisateurs de la manifestation, Agadjanian Babken, premier Arménien venu s'établir dans la Nièvre en 1994, a fait l'historique du premier génocide du 20e siècle, qui a fait un 1,5 million de morts.

« Nous sommes tous arméniens », appuyait l'abbé Jean Baffier, chargé de la pastorale des migrants. L'évêque de Nevers, Thierry Brac de la Perrière, a lui aussi prononcé un discours de soutien. A son initiative, les cloches des églises ont retenti en fin d'après-midi.

Samedi 25 avril, à 10 h 00, une messe sera célébrée à l'église Sainte-Bernadette. Le 7 juin, un pique nique aura lieu à la maison du diocèse

Eric Basset

Centenaire du génocide arménien : 6 500 personnes à la marche de Marseille

 

LaProvence.com

24/4/15

 

UNE FLEUR SYMBOLIQUE : LE MYOSOTIS

 

 

En symbole du centenaire du génocide de 1915, les Arméniens portent à leur boutonnière la fleur de myosotis. C'est le symbole de l'Arménie et du génocide. Ses cinq pétales représentent les cinq continents. Leur double lobe représente les 12 régions dans lesquelles a été perpétré le génocide et les couleurs de la fleur sont celles de la capitale religieuse d'Etchmiadzine.

 

"NOUS N'OUBLIERONS JAMAIS" (HOLLANDE)

A l'occasion du centenaire du génocide arménien, le Président de le République François Hollande s'est rendu à Erevan en guise de soutien. "Je tenais à être présent à Erevan. Je viens dire à nos amis arméniens que nous n'oublierons jamais. D'ici, j'ai une pensée pour nos concitoyens d'origine arménienne. La France a reconnu le génocide et lutte contre le négationnisme. Nous attendons de la Turquie des mots importants pour transformer le partage du chagrin en partage de destins", a t-il indiqué, dans des propos rapportés par François Tonneau, envoyé spécial de La Provence sur les lieux.

Un avis partagé par Vladimir Poutine, le chef du gouvernement russe : "La tragédie du génocide arménien a été ressentie personnellement par la Russie". Des chants religieux et une grande émotion transpirent sur la colline qui domine Erevan et où brûle la flamme du mémorial. Poutine et Hollande se sont fait une accolade après l'intervention du président arménien Sarkissian.

 

 

La manifestation vient de démarrer à Marseille avec en tête du cortège les jeunes scouts arméniens, suivis des officiels parmi lesquels plusieurs élus, personnalités locales et responsables politiques. En première ligne, on retrouve notamment le conseiller municipal PS Eugène Caselli, le conseiller municipal Front démocrate Jean-Luc Bennahmias, le conseiller général PS Benoît Payan, le conseiller municipal UMP Maurice Talazac ou encore le conseiller municipal UMP Didier Parakian.

 

En quelques minutes, la place Castellane est devenue noire de monde. Plusieurs milliers de personnes sont rassemblées autour de la colonne monumentale au pied de laquelle le départ de la manifestation va être donné.

En tête du cortège, de jeunes Arméniens brandissent de grandes photos en noir et blanc prises lors du génocide. Images terrifiantes d'un crime que le peuple arménien essaye désespérément de faire reconnaître par l'État turc actuel.

Plusieurs personnes marchent avec un drapeau blanc, en forme de croix avec quatre vagues bleu blanc rouge. Il s'agit du drapeau de l'Assyrie.

 

PLUS DE 5000 PERSONNES PRÉSENTES À BEAUMONT

Plus de 800 personnes étaient présentes ce matin devant l'Eglise apostolique arménienne de Beaumont, dans le 12e arrondissement de Marseille, à l'occasion du centenaire du génocide arménien. Un cortège qui prend de l'ampleur puisqu'ils sont actuellement près de 5000 à se rendre en direction du mémorial Beaumont. Parmis les personnes mobilisées, des jeunes étudiants mais aussi des personnalités comme Adriana Karembeu et son mari Aram Hoanian, Martine Vassal, présidente du Conseil général ou encore Valérie Boyer.

 

 

samedi 25 avril 2015,
Krikor Amirzayan ©armenews.com

Bourg-Lès-Valence a commémoré le 100ème anniversaire du génocide des Arméniens

 

Armenews - 25/4/15 - La ville de Bourg-Lès-Valence (Drôme) a commémoré le 100ème anniversaire du génocide des Arméniens. Vendredi 24 avril à 14h30 près de 200 personnes s’étaient rassemblées devant la stèle du génocide, place du 24 Avril à Bourg-Lès-Valence. Krikor Amirzayan (co-président du C24, Comité du 24 Avril) a appelé la représentante du Nor Séround à faire son discours. Puis ce fut le tour de Patrick Labaune (député et président du Conseil départemental), Nicolas Daragon (maire de Valence et président de la communauté d’agglomération) et de Marlène Mourier (maire de Bourg-Lès-Valence). Tous apportèrent leur soutien aux manifestations liées au centenaire du génocide des Arméniens ainsi que leur attachement à l’Arménie et au Haut Karabagh. Patrick Labaune appelant à la signature d’un traité d’amitié et de coopération entre le département de la Drôme et le Haut Karabagh, Nicolas Daragon évoquant la venue à Valence le 19 mai de Bako Sahakian, le président de la République du Haut Karabagh avec la signature d’un traité d’amitié entre Valence et Stepanakert. Enfin Marlène Mourier évoquant la charte d’amitié entre la ville de Bourg-Lès-Valence et Chouchi « la capitale culturelle » du Haut Karabagh. Après le dépôt de gerbes, la cérémonie s’est clôturée après l’hymne national arménien joué par la fanfare des jeunes scouts du Homentmen ainsi que l’hymne français.

Krikor Amirzayan

 

La Turquie d’aujourd’hui poursuit le génocide arménien

 

par Thierry Meyssan

 

RÉSEAU VOLTAIRE INTERNATIONAL, DAMAS (SYRIE), 26 AVRIL 2015 - Le monde vient de commémorer le centenaire du génocide des non-musulmans de Turquie. Cependant, contrairement aux idées reçues, ce crime a débuté avec les massacres hamidiens de 1894-95 ordonnés par le sultan Abdülhamid II, a continué à une très grande ampleur avec les massacres de 1915 à 1923 planifiés par les Jeunes Turcs, et se perpétue aujourd’hui avec les massacres de Deir ez-Zor et Kessab organisés par Recep Tayyip Erdoğan. Depuis 120 ans, des pouvoirs turcs successifs massacrent les non-musulmans dans l’indifférence générale afin de constituer une nation homogène.


Dans cet article, je ne traiterai pas de la question des réparations, qui me semble polluer le débat, mais uniquement de la manière dont nous devons nous opposer aux crimes contre l’Humanité. J’emploierai le terme génocide au sens original que lui avait donné Raphaël Lemkin de « destruction d’une nation ou d’un groupe ethnique » [1]

Le centenaire du génocide des non-musulmans de Turquie a donné lieu à un festival d’hypocrisie. Tandis que quelques États célébraient la mémoire des victimes à Erevan, d’autres se révélaient sans honte.


Le sultan Abdülhamid II voulait créer une Turquie islamiste homogène. Il lui fallait donc faire fuir ou tuer les populations non-musulmanes.
- D’abord la Turquie dont les aïeuls commirent le crime. Le président Erdogan avait là une occasion de confesser cette très vieille histoire, dont il n’est nullement responsable. Il aurait pu de la sorte faire de son pays un État normal. Mais non ! Accroché à ses mensonges, il a dénié l’Histoire, affirmant qu’il n’y avait eu «que» 100 000 morts et qu’ils avaient été tués pour leur participation à des actions terroristes.

En s’enferrant dans ce délire, la Turquie actuelle manifeste non seulement son soutien aux massacres hamidiens du sultan Abdülhamid II (1894-95) —qui firent entre 80 000 et 300 000 victimes—, mais surtout aux crimes commis par l’« Organisation spéciale » du Comité Union et Progrès (CUP), de 1915 à l’élection de Mustafa Kemal Atatürk à la présidence de la République (1923) —qui firent entre 1 200 000 et 1 500 000 morts—, et sa continuité idéologique avec le régime d’alors. Ce que nous avons tous constaté avec effroi lorsque nous avons vu, l’année dernière, en 2014, l’armée turque accompagner le Front al-Nosra (c’est-à-dire al-Qaïda en Syrie) à Kessab et en chasser la population arménienne. Ou encore lorsque la même armée turque a aidé Daesh à dynamiter le Mémorial de Deir ez-Zor commémorant l’extermination de plus de 200 000 Arméniens dans le camp que les Turcs y avaient installé, en 1916.


 

Ismail Enver dit « Enver Pacha », il renversa le sultan Abdülhamid II, mais poursuivit sa politique de génocide.
Le panislamisme, le projet du sultan Abdülhamid II et des Jeunes Turcs hier, comme celui de l’AKP aujourd’hui, c’est d’être le leader du monde sunnite et, pour cela, de créer un État homogène sunnite. Ce projet nécessitait d’exterminer les chrétiens (Arméniens, Grecs pontiques, et Assyro-chaldéens) et les Yézidies. Tous le furent. Exactement comme aujourd’hui Daesh extermine les chrétiens et les Yézidies.

L’intervention de l’armée turque en territoire syrien, à Kessab et Deir ez-Zor, est cohérente avec ce projet, Recep Tayyip Erdogan espérant annexer le Nord de la Syrie après que l’Otan ait renversé le président Bachar el-Assad.

C’est un fait, l’idéologie panislamiste est aujourd’hui soutenue à la fois par les Frères musulmans (donc par l’AKP qui est contrôlé par la branche turque de la Confrérie), al-Qaïda et Daesh.


Recep Tayyip Erdoğan souhaite rétablir la grandeur de l’Empire ottoman. Il a repris la politique de génocide du sultan Abdülhamid II.
C’est un autre fait, depuis un siècle dans cette région du monde, seuls la Turquie et Daesh ont commis le crime de génocide. Et aujourd’hui, la première aide le second à le perpétrer.

Il n’est pas surprenant que la Turquie et Daesh soient en guerre contre la République arabe syrienne car celle-ci incarne le projet contraire. Le plus vieux pays du monde a toujours accueilli les peuples persécutés de la région jusqu’à devenir la « mosaïque ethnique » actuelle. Dans les années 2000, le ministre de la Défense de Bachar el-Assad, le général Hassan Tourekmani, élaborait une « doctrine de Défense » basée sur la conservation de cette diversité [2].

- Israël ensuite. Un État créé à la suite d’un accord entre Londres et Washington, en 1917, mais qui prétend s’être constitué en réaction au génocide des juifs européens par les nazis, en 1942-45. Son absence à Erevan pour ne pas froisser son allié turc suffit à montrer que sa rhétorique n’est qu’une justification publicitaire masquant son projet colonial.

C’est aussi une reconnaissance du rôle des Dönmehs au sein des Jeunes Turcs. Les Dönmehs, c’est une secte kabbaliste qui se convertit au XVIIe siècle à l’islam pour échapper aux persécutions, mais conserva sa foi juive.


 

Le professeur Bernard Lewis a toujours dénié le génocide perpétré par les pouvoirs turcs au XXe siècle.
Le soutien d’Israël au génocide de 1915 n’est pas nouveau, mais il ne s’était jamais exprimé jusqu’ici de manière officielle. On se souvient cependant de la position du professeur Bernard Lewis, ancien conseiller de Benjamin Netanyahu lorsque celui-ci était ambassadeur à l’Onu puis membre du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, est surtout historien spécialiste de la Turquie contemporaine. L’inventeur de la stratégie de « guerre des civilisations » soutint dans le quotidien Le Monde que le massacre avait été exagéré et n’avait jamais été planifié, bien que —à l’inverse du génocide des juifs par les nazis— on dispose dans ce cas des documents ordonnant le crime et que des chancelleries occidentales en furent informées longtemps à l’avance. Bernard Lewis fut condamné en France pour avoir porté atteinte aux intérêts de la communauté arménienne en occultant de mauvaise foi des éléments historiques invalidant sa présentation des faits [3].


 

L’ambassadrice Samantha Power s’est opposée au Conseil de sécurité à condamner l’intervention turque, aux côtés d’Al-Qaïda, contre les Arméniens de Kessab.
- Les États-Unis enfin. Le président Obama a nommé ambassadrice à l’Onu Samatha Power, l’auteure de "A Problem from Hell" : America and the Age of Genocide (Un problème de l’enfer : l’Amérique et l’ère du génocide). Dans cette étude, qui part du génocide arménien et de la réponse juridique que Raphaël Lemkin tenta de lui apporter à la Société des Nations, elle narre les réactions de Washington aux crimes commis au Cambodge, en Irak, en Bosnie, au Rwanda et au Kosovo. Manipulant sans vergogne la vérité historique, elle exonère son pays de ses responsabilités et plaide pour qu’il devienne une autorité morale s’opposant à tout génocide. Mais Madame Power aussi était absente à Erevan, ainsi que tout représentant politique de son pays.

À ceux qui croyaient que les États-Unis ont changé et qu’ils cherchent aujourd’hui sincèrement à protéger les personnes persécutées en raison de leur appartenance à une foi ou à une ethnie, l’absence de représentation US a montré que Washington n’a aucune morale, juste des intérêts. Le baratin de Madame Power n’est important que lorsqu’il lui permet de condamner, avec ou sans preuves, des ennemis des États-Unis.

Par son absence à Erevan, Washington a montré qu’il se tenait du côté du crime, de la Turquie et de Daesh.

 

Les déclarations du président Gauck

En reconnaissant « une coresponsabilité, et même, potentiellement, une complicité » allemande dans les massacres de 1915, le président allemand Joachim Gauck a levé un tabou, celui de la continuité du crime. Et il l’a fait avec d’autant plus de courage qu’il y a en Allemagne une forte présence turque et aucun électorat arménien

 

 

Fonctionnaire exemplaire, Rudolf Höß a acquis un savoir-faire en matière de génocide en Turquie durant le IIe Reich, puis est devenu directeur du camp d’Auschwitz durant le IIIe Reich.
Il y a bien longtemps que les historiens ont établi le rôle de la délégation allemande dans le génocide. Ainsi des ordres de déportation signés par le vice-chef d’état major ottoman, le général allemand Fritz Bronsart von Schellendorf, ont-ils été publiés. L’Empire allemand de Guillaume II s’était déjà essayé au génocide en exterminant les Héréros et les Namas en Afrique du Sud-Ouest (actuelle Namibie), en 1905. Les officiers allemands qui observèrent et parfois participèrent au génocide des non-musulmans en Turquie usèrent de leur savoir-faire durant le régime nazi. C’est par exemple le cas de Rudolf Höß : son père participa au génocide des Héréros en 1905, lui-même à celui des Arméniens en 1916, puis il devint le commandant du camp d’Auschwitz de 1940 à 1943 où il massacra des juifs, des Tsiganes et des Slaves.

Pour comprendre et prévenir les génocides, nous ne devons pas les étudier du point de vue des victimes, mais en comprenant celui des bourreaux.

Jusqu’à présent, on considère, à tort, que les Jeunes Turcs et les nazis sont les seuls responsables des génocides arméniens et juifs. Mais l’Histoire nous montre que les idéologies qui ont conduit à les commettre ont été partagées par d’autres, avant et après eux, qui ont tenté d’en perpétrer également. Contrairement à ce que l’on s’imagine, il n’y a pas d’exemple de génocide qui soit accompli en une seule fois, ni contre une seule population. Ces crimes se poursuivent toujours très longtemps et concernent toujours plusieurs groupes ethniques. Il est donc essentiel de condamner les premiers massacres et de condamner les idéologies sous-jacentes pour empêcher la continuation des génocides.

Thierry Meyssan

[1] La Convention de l’Onu de 1948 définit le génocide de manière plus large comme des « actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux » (ainsi le génocide n’est pas nécessairement un meurtre : stériliser une population pour la faire disparaître suffit). Au cours des dernières années, le mot a prit des sens complètement différent selon les contextes. Pour les uns, il est purement quantitatif. Ils parlent ainsi de génocide pour traiter de massacres de masse (par exemple, l’extermination de population par la famine imputable au système économique). Pour d’autres, principalement des juristes anglo-saxons, il est exclusivement qualitatif. Il désigne alors n’importe quel meurtre de haine pourvu qu’il soit fondé sur la race ou la religion (assassiner une seule personne en raison de sa couleur de peau par exemple).

[2] Les ouvrages du général Tourekmani ne sont disponibles qu’en langue arabe, mais son fils Ali Tourekmani a récemment publié une étude sur son œuvre, Pourquoi la Syrie ?, actuellement en cours de traduction.

[3] « Condamnation judiciaire de Bernard Lewis », Réseau Voltaire, 8 juin 2004.

 

NON AU PILLAGE

De nouveau, des milliers de manifestants ont défilé à Erevan

 

 

Armenews - 24-6-15 - Des milliers d’Arméniens se sont rassemblés à nouveau dans une rue menant aux bureaux du président Serge Sarkissian hier à partir de 15h, alors que la veille la police anti-émeute avait bloqué et arrêté des dizaines de militants qui protestaient contre la hausse des prix de l’électricité.

Les policiers anti-émeutes déployés sur l’avenue du maréchal Bagramian les ont à nouveau empêchés d’approcher du palais présidentiel, ouvrant la voie à de nouveaux affrontements possibles. Un officier de police sur les lieux a tenté en vain de convaincre la foule de manifester ailleurs dans le centre-ville.

Alors que les manifestants atteignait la scène de la dispersion violente de la veille, Valery Osipian, chef adjoint du département de police d’Erevan, a annoncé que les 237 personnes arrêtés avaient être remises en liberté. Cela incluait les membres du No To Plunder.

Certains des leaders du mouvement non partisan ont pu rejoindre les plusieurs milliers de manifestants à Liberty Square peu avant qu’ils ne marchaient sur l’avenue maréchal Bagramian. Ils ont reçu un accueil de héros.

“Nous allons continuer à nous battre avec les mêmes exigences“, a déclaré l’un d’eux, Maxim Sargsian, à la foule.

“Leurs canons à eau ne vont pas nous effrayer. Nous allons leur causer des problèmes chaque jour “, a déclaré un autre leader, Vaghinak Shushanyan.

Osipian a fait face à des réactions de colère de ceux-ci et d’autres organisateurs quand il les a approchés pour tenter de les persuader d’éviter une autre émeute.

Osipian a défendu le fait qu’il n’y avait pas eu un usage disproportionnée de la force.

Selon les autorités policières, au moins 25 personnes, parmi lesquelles 11 policiers, ont été blessées au cours des violences. Certains de ces manifestants ont reçu des soins médicaux dans les hôpitaux.

Un chef adjoint de la police nationale, le général Hunan Poghosian, a fait part d’un changement important dans la réponse des autorités arméniennes aux protestations alors qu’il rencontrait les dirigeants de « Non au pillage » sur les lieux du rassemblement tard dans la soirée. Il leur a assuré que les forces de sécurité ne tenteraient pas de disperser la foule s’il n’y avait pas de la violence et autres « provocations“ militaires. Poghosian les a exhortés à examiner de nouveau l’offre de Sarkissian de se rencontrer et de discuter de la question du tarif de l’énergie.

Les activistes ont rejeté cette offre lundi, mais semblaient, à un moment donné, prêts à l’accepter, cette fois. Cependant, après un débat houleux entre eux ils ont finalement refusé de tenir des pourparlers avec le président. Armen Mkrtchian, un des leaders de la contestation, a indiqué que la décision a été soutenue par la majorité de leurs partisans. Ils demandent à Sarkissian de veiller à ce que la hausse tarifaire de l’énergie prévue par la Commission de Services publics de Régulation soit annulée.

Sarkissian n’a fait aucune déclaration publique sur les hausses de prix et les protestations en résultant jusqu’ici.

Peu après minuit, "la plupart du temps" des jeunes manifestants ont été rejoints par trois dizaines d’anciens et actuels députés de l’opposition, le ministre de l’Education Armen Ashotian, des artistes arméniens de premier plan et d’autres personnalités publiques qui sont venus faire rempart en se tenant entre les manifestants et les forces de sécurité armées de matraques et de boucliers.

Un des députés de l’opposition, Nikol Pashinian, a déclaré qu’il s’agissait d’un « bouclier humain » visant à empêcher de nouvelles violences. « Si ont veut commettre des violences, il faudra passer par nos corps, » a déclaré aux journalistes Pashinian. « Nous croyons que de nouvelles violences sont irrecevables. »

La présence de Ashotian a rendu furieux certains manifestants. Avec chants offensifs, ils ont exigé qu’il quitte la place. Le ministre, qui est aussi un membre éminent du Parti républicain de Sarkissian d’Arménie (HHK), troublé par cette hostilité a refusé de bouger.

mercredi 24 juin 2015,
Claire ©armenews.com

 

Les Arméniens de Syrie survivent en défiant le terrorisme © Sputnik. Valeriy Melnikov

 

Daech s'attaque au christianisme dans son berceau

 

Sputnik - 17.1/19 - La ville de Kessab, ville syrienne composée majoritairement d'Arméniens et située sur la frontière turco-syrienne dans la province de Lattaquié, a été attaquée par des combattants du groupe terroriste Front al-Nosra il y a près de deux ans.

Avant le déclenchement des hostilités en Syrie, en 2011, plus de 80.000 Arméniens vivaient dans le pays. Les lieux de résidence regroupés de la communauté arménienne étaient les villes d'Alep, de Damas, de Deir ez-Zor et de Lattaquié, cependant des villages et des quartiers arméniens étaient dispersés à travers le pays.

Depuis le début du conflit syrien, la communauté des Arméniens syriens reste fidèle au gouvernement du pays, en participant à toutes les grandes batailles contre les rebelles radicaux.

Après l'attaque de Kessab par les islamistes, 17.000 volontaires arméniens sont arrivés de la ville d'Alep afin de protéger leurs terres. Les milices arméniennes considéraient cette bataille comme une obligation morale de lutter contre les forces islamistes. Ils appellent les militants islamistes les "terroristes ottomans", en incitant à défendre leurs terres contre les mêmes forces qui auraient commis le génocide de 1915.

 

Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/international/20160116/1020992357/armeniens-kessab-syrie.html#ixzz3xhqC3F7j

 

 

Clooney et Aznavour rendent hommage aux victimes du génocide arménien


Sputnik - 24-4-16 - En Arménie, le président Serge Sargsian a rendu hommage aux victimes du génocide arménien en compagnie de George Clooney, Charles Aznavour et d'autres personnalités de renom.

Le président arménien Serge Sargsian a déposé une gerbe au mémorial dédié aux victimes du génocide arménien à l'époque de l'Empire ottoman dans le complexe Tsitsernakaberd, situé dans la capitale du pays, Erevan.

Le président était accompagné par le Catholicos de tous les Arméniens, Garéguine II Nersissian, le Catholicos arménien de Cilicie Aram Ier et Charles Aznavour, auteur, compositeur et interprète français d'origine arménienne.

Le comédien américain Georges Clooney, ainsi que les hommes d'affaires et les mécènes Ruben Vardanyan et Noubar Afeyan, étaient également présents auprès du président.

Le 24 avril, les Arméniens du monde entier rendent hommage aux victimes du génocide arménien.

Ce génocide a été perpétré entre 1878 et 1922 dans les territoires de l'Empire ottoman (l'actuelle Turquie), historiquement appelés Arménie occidentale (actuellement Anatolie orientale), peuplés à l'époque majoritairement par des Arméniens (65 à 75% de la population). Il a conduit à la mort d'environ 1,5 million d'Arméniens et à l'éradication de la population autochtone des régions historiques de l'Arménie occidentale. En 1915, le gouvernement impérial ottoman a entrepris l'élimination systématique de la population arménienne.

De plus en plus de parlements prennent l'initiative de reconnaître officiellement le génocide. En 2006, l'Assemblée nationale française a reconnu le caractère génocidaire des faits, ainsi que le Conseil de l'Europe et les parlements des Pays-Bas, de l'Argentine, de l'Arménie, du Canada, de Chypre, de la Grèce, de l'Italie, du Liban, de la Pologne, de la Russie, de l'Uruguay, de la Suède et de la Suisse.

La Turquie, héritière de l'Empire ottoman depuis 1923, nie catégoriquement que ce dernier ait organisé le massacre systématique de sa population arménienne pendant la Première Guerre mondiale et rejette le terme de "génocide".

 

 

Ankara menace de riposter, rappelle son ambassadeur à Berlin après le vote sur le génocide arménien


RT France - 2/6/16 - Le Premier ministre turc a déclaré qu’Ankara rappelait son ambassadeur en Allemagne après l'adoption par le Bundestag de la résolution reconnaissant le génocide arménien, nié par Ankara.

La décision prise par le parlement allemand et soutenue par la chancelière - qui n’a pas pris part au vote à cause d'un emploi du temps chargé - a suscité l'indignation du gouvernement turc.

«L'ambassadeur de Turquie en Allemagne a été rappelé pour consultation», a déclaré le nouveau Premier ministre turc Binali Yildirim, cité par l'agence de presse gouvernementale Anatolyu.

Recep Tayyip Erdogan a par ailleurs réitéré les menaces qu’il avait déjà prononcées la veille du vote.

«Cette résolution va sérieusement affecter les relations turco-allemandes» [sic], a-t-il dit devant la presse, au Kenya, où il effectue une visite, ajoutant qu'à son retour en Turquie une décision serait prise sur les «démarches» que prendrait son pays pour y riposter.

Condamnant la décision du Budenstag, Binali Yildirim a même déclaré qu'elle avait été imposée par «un lobby américain raciste».

«La reconnaissance par l'Allemagne de certaines allégations infondées et déformées constitue une erreur historique», a réagi le porte-parole du gouvernement turc Numan Kurtulmus sur son compte Twitter, ajoutant que «pour la Turquie, cette résolution est nulle et non avenue».

Malgré les menaces du gouvernement turc, la chancelière se dit sûre des relations avec Ankara. «Il y a beaucoup de choses qui lient l’Allemagne et la Turquie. Et même si nous avons des points de vue différents sur un cas particulier [sic], l’ampleur de nos relations, de notre amitié, de nos liens stratégiques est grande», a-t-elle conclu.

Les Arméniens, pour leur part, n'ont de cesse de se réjouir de leur «victoire».

«Je suis sûr qu’avoir reconnu et condamné la crime le plus grave qui été commis il y a 101 ans pourra contribuer à éviter de nouveaux génocides. Aujourd’hui, l’Allemagne a confirmé son respect des valeurs démocratiques et la défense des droits de l’homme», a fait savoir le président du parlement arménien Edouard Charmazanov lors d'une conversation téléphonique avec le vice-président du Bundestag Edelgard Bulmahn.

Les Arméniens estiment qu'1,5 million de leurs concitoyens ont été tués durant les dernières années de l'Empire ottoman. Plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu ce génocide.

La Turquie affirme, pour sa part, qu'il s'agissait d'une guerre civile, dans laquelle entre 300 000 et 500 000 Arméniens - et autant de Turcs - ont trouvé la mort.

 

 

Allemagne : Les députés reconnaissent le génocide arménien, colère d'Ankara

20 minutes.fr - 2/6/16 - La tension est palpable. Ce jeudi, la Turquie a réagi avec colère à l’adoption à la quasi-unanimité par les députés allemands d’une résolution qui reconnaît le génocide arménien, rappelant son ambassadeur à Berlin et menaçant d’une riposte en pleine crise migratoire.
Ce vote complique des relations déjà tendues avec Ankara notamment sur l’application d’un accord controversé entre l’Union européenne et la Turquie, porté par Berlin, qui a permis de considérablement réduire l’afflux de migrants en Europe.


Une « erreur historique »

« Cette résolution va sérieusement affecter les liens turco-allemands », a averti après le vote le président turc Recep Tayyip Erdogan qui effectuait une visite au Kenya. Il a promis que des « démarches » seraient entreprises à son retour en Turquie.
Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a de son côté annoncé le rappel « pour des consultations » de l’ambassadeur de Turquie en Allemagne, tandis que le porte-parole du gouvernement a qualifié d'« erreur historique » le vote du Bundestag.

La chancelière allemande Angela Merkel a quant à elle souligné peu après le vote auquel elle n’a pas participé que son gouvernement voulait favoriser « le dialogue entre l’Arménie et la Turquie ».

« Des perturbations durables »

Les remous causés par la résolution inquiétaient avant même le vote le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier et son porte-parole a dit mercredi « espérer » que le texte ne provoquerait pas de « perturbations durables dans les relations avec la Turquie ».
La résolution du Bundestag constitue un pas supplémentaire vers une reconnaissance officielle en Allemagne du génocide des Arméniens, après que le président allemand a, le premier, utilisé le terme de génocide pour qualifier les massacres ayant visé les Arméniens en 1915. Mais le texte n’engage pas le gouvernement d’Angela Merkel.

 

 

 

© REUTERS/ David Mdzinarishvili

 

"Ankara doit cesser de jouer à l'autruche" concernant le génocide arménien

Sputnik - 3/6/16 - Selon une parlementaire turque, le rappel de l'ambassadeur turc à Berlin, suite à la décision du Bundestag allemand de qualifier de génocide les massacres d'Arméniens dans l'Empire ottoman, est une réaction inappropriée.

Ankara rappelle son ambassadeur en Allemagne après la reconnaissance du génocide arménien
La Turquie doit accepter la position de la communauté internationale et reconnaître que la déportation des Arméniens en 1915 est un crime contre l'humanité, a déclaré à Sputnik Selina Dogan, députée du Parti républicain du peuple turc (opposition) et membre de la commission parlementaire pour les relations avec l'UE.
"La Turquie doit cesser de se mettre la tête dans le sable quand il s'agit de ce problème. La déportation est un crime contre l'humanité. C'est pour cette raison que de nombreux pays européens ont signé les conventions contre le génocide", a indiqué Mme Dogan.

Le Bundestag allemand a qualifié jeudi de génocide la déportation et les massacres des Arméniens dans l'Empire ottoman. La Turquie a considéré cette décision comme erronée et a rappelé son ambassadeur de Berlin.

Suède : un film sur le génocide arménien provoque la colère d'Ankara

"La tragédie de 1915 et la reconnaissance de ces événements comme un génocide n'est pas un problème auquel on peut réagir en condamnant la décision du parlement allemand, en rappelant un ambassadeur et en appelant à dire +non+ aux voitures Mercedes. La résolution allemande ne ressemble pas à celles examinées auparavant. L'Allemagne reconnaît sa responsabilité dans cette tragédie. Un pays qui a connu le nazisme a élaboré un projet de loi permettant de voir la vérité en face et accepter la vérité historique", a ajouté Mme Dogan.

De plus, si la Turquie souhaite protester contre la décision du Bundestag allemand conformément aux normes juridiques, elle doit "déposer une plainte auprès de la Cour pénale internationale ou la Cour internationale de justice de La Haye et se soumettre à la décision d'un tribunal, plutôt que de simplement dénoncer la résolution du parlement allemand", estime la parlementaire.


Génocide arménien : la Turquie rappelle son ambassadeur à Vienne

"L'Allemagne dispose d’archives importantes. Elle a reconnu sa responsabilité suite à une étude des archives allemandes", et la Turquie devrait aussi créer une commission spéciale pour enquêter sur les massacres des Arméniens, d'après Selina Dogan, qui est une Arménienne ethnique.
"Nous insistons sur la formation d'une commission parlementaire spéciale chargée d'enquêter sur ce crime contre l'humanité. Malheureusement, il n'existe pas de base solide en Turquie pour lancer une telle enquête. Il n'y a ni système parlementaire efficace ni liberté de la parole" en Turquie, déplore la représentante de l'opposition turque.

Ankara s'oppose toujours à toute reconnaissance du génocide arménien par la communauté internationale. La Turquie soutient que la mort de plusieurs centaines de milliers d'Arméniens et d'autres minorités non-musulmanes, entre 1915 et 1917, était bien une tragédie, mais ne constitue pas un génocide. Les Arméniens et la majorité des chercheurs du monde entier qualifient l'événement de génocide et plus de 20 pays le reconnaissent officiellement en tant que tel.

Des députés allemands menacés de mort après la reconnaissance du génocide arménien

RT France - 6/6/16 - Le vote par le Bundestag de la reconnaissance du génocide arménien a provoqué l'ire de l'opinion publique turque. Et le président turc Recep Tayyip Erdogan n'a pas hésité à souffler sur les braises. Angela Merkel a décidé de répliquer.

La Turquie ne décolère pas. La reconnaissance du génocide arménien par les députés allemands le 2 juin continue de susciter de violentes critiques et les mots vont très loin. Certains élus allemands ont reçu une pluie d'insultes et même des menaces de mort.

Des menaces et des accusations de la part d'anonymes mais aussi du président turc Erdogan lui-même, qui loin de calmer le jeu, a accusé les 11 députés allemands d'origine turque qui avaient voté le texte qualifiant de génocide le massacre des Arméniens en 1915 d'être «les bras prolongés des terroristes». La colère du président turc s'est notamment concentrée sur le député allemand d'origine turque Cem Özdemir, l'un des auteurs du texte de loi et responsable du parti écologiste allemand Die Grünen.

Des propos qui ont encouragé certains citoyens turcs à se lâcher, notamment sur les réseaux sociaux, s'en prenant tout particulièrement aux députés issus de l'immigration turque en les accusant de trahison.

Les députés les plus menacés, dont Cem Özdemir, ont dû être placés sous protection policière.

Dans une autre sortie violente, Recep Tayyip Erdogan, qui a acquis la réputation de ne pas mâcher ses mots, suggérait de faire «analyser dans un laboratoire le sang des députés allemands d'origine turque» qui avaient voté la reconnaissance du génocide, afin de vérifier si ce sang était encore véritablement turc.

La déclaration a provoqué un tollé dans la classe politique allemande et le torchon brûle encore une fois entre Angela Merkel et Recep Tayyip Erdogan. Via son porte-parole Steffen Seiber, la chancelière allemande a qualifié d'«incompréhensibles» les propos du chef de l'Etat turc. «Le Bundestag a pris une décision souveraine qu'il convient de respecter et c'est précisément dans ce sens que la chancelière a mené ses discussions avec le président turc», rappelle le porte-parole.

De son côté, la ministre allemande de l'Intégration Aydan Özoguz, qui se trouve aussi être d'origine turque, a été encore plus nette, en parlant à propos de ces accusations et a déploré un «acte incroyable qui met gravement en cause les relations germano-turques».

Le Bundestag avait adopté la résolution intitulée «Souvenir et commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités chrétiennes il y a 101 ans» à la quasi-unanimité des députés présents. Des personnes présentes dans le public ont alors brandi des panneaux sur lesquels on pouvait lire «merci». L'Arménie a salué «un apport appréciable de l'Allemagne à la reconnaissance et à la condamnation internationale du génocide arménien».

 

 

 


Армянский квартал в Иерусалиме: у кого евреи заимствовали шестиконечную звезду ?


/ Армяне / 30.09.2017
Армянский квартал — один из четырёх кварталов Старого города Иерусалима. Считается, что армянский квартал расположен на месте дворца царя Ирода Великого. Первые армянские поселенцы появились в Иерусалиме, предположительно, в конце I века.

Сегодня в Армянском квартале проживает 2 тыс. армян. ААЦ принадлежат престолы в Храме Гроба Господнего, в Храме Успения Божьей Матери и в Храме Рождества в Вифлееме. Армянская декоративная керамика из Иерусалима славится по всему миру

Вопреки распространённому заблуждению, гексаграмма (шестиконечная звезда), в настоящее время используемая как «Звезда Давида», первоначально использовалась еще в 3 тысячелетии до н.э. в Армении как один из многих культурных символов, и была частью религии и культуры.

Иудейская ассоциация и последующее его использование материализовались несколько тысяч лет спустя, когда политеизм (многобожие) иудейского пантеона в Египте в конце концов трансформировался в монотеизм (единобожие) по мере того, как дальнейшее воздействие египетской, армянской, греческой и вавилонской культур стало распространяться в рамках преобразования иудаизма.

Александр Бакулин

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Le quartier arménien à Jérusalem : à qui les Juifs empruntèrent l'étoile à six branches ?

Armenia.im - 30/9/17 - Le quartier arménien — un de quatre quartiers de la Vieille ville de Jérusalem. On pense que le quartier arménien est disposé à la place du palais du roi du Tyran Grand. Les premiers colons arméniens sont apparus à Jérusalem, hypothétiquement, à la fin de I siècle.

Aujourd'hui dans le quartier Arménien vivent 2 mille Arméniens. ААЦ les trônes à Khrame Groba Gospodnego, dans le Temple d'Ouspeniya de la Mère De Dieu et dans le Temple de Noël à Bethléem appartiennent. La céramique arménienne décorative de Jérusalem est célèbre dans le monde entier

Contrairement à l'erreur répandue, гексаграмма (l'étoile à six branches), à présent utilisé comme «l'Étoile de David», était utilisée primordialement encore dans 3 millénaire avant J.C. en Arménie comme un de plusieurs symboles culturels, et était la partie de la religion et la culture.

L'association judaïque et son utilisation ultérieure se matérialisaient quelques mille ans après, quand le polythéisme (polythéisme) du panthéon judaïque en Egypte était transformé finalement en monothéisme (monothéisme) à mesure que l'influence ultérieure des cultures égyptiennes, arméniennes, grecques et babyloniennes a commencé à se répandre dans le cadre de la transformation du judaïsme.

Alexandre Bakoulin

 

 

 

Marble tombstone of the Armenian Grand Prince Hasan Jalal Vahtangian (1214-1261)

 

The Six Pointed Star of Armenia


A few months ago, I made a YouTube video about the history of the Armenian Wheel of Eternity. Maybe the most iconic among many ancient Armenian symbols. As expected people started to ask questions and post comments. Among the commentators a keen observer noticed that in some cases Armenians depicted the Wheel of Eternity inside a six pointed star. Because of the many questions I received since, I’ve decided to finally grant this symbol attention in a manner of a blog post.

Most people today associate the six pointed star (hexagram) with the Jewish Star of David (Magen David), as it is the modern symbol of Jewish identity and Judaism. In 1948 it was even adopted on the official flag of Israel. According to Wikipedia: “Its use as a symbol of the Jewish community dates to the 17th century.” However, like many other aspects of Armenian culture, not much has been written about the Armenian usage of the hexagram. Even though its usage in science, art, architecture, decorations and even for religious purposes has been extensive throughout the history.

Historically Armenians are skilled mathematicians, architects and craftsman. As such geometry has always been very special to the Armenians. The ancient Armenians had a refined knowledge of astronomy and were able to predict astral events. The oldest known observatories are located in Armenia. Dated as early as 4200 BCE, Karahunj and the ca. 2800 BCE observatory at Metsamor allowed Ancestral Armenians to develop geometry to such a level they could measure distances, latitudes and longitudes, envision the world as round, and were predicting solar and lunar eclipses about 1000 years before the Egyptians began doing the same. Armenian architecture is often geometrically sound with straight lines connecting columns and mathematical precision. The geometry of the Armenian architecture has stood the test of time by preserving many ancient buildings in a region dominated by war, poverty and natural disasters. The fortress cities and temples that have been excavated in Armenia (some going back as far as 7000 years) show a remarkable awareness of using geometry in constructing sacred buildings, using a complex system of squares, rectangles, circles, polygons with intersecting patterns.

 

Geometry emerges from the study of natural laws. With such knowledge one can build structures, create devices and predict astral events. As such geometrical shapes have been considered magical by the ancients. For without geometry, you cannot build anything, and its knowledge was the key to survival, and believed to be a key to unlocking the secrets of the universe. This love for creation/construction has enabled the early Armenians to value geometrical shapes and symbols giving them a prominent place in the Armenian Culture.

Floor plan of a Medieval Armenian Church of the Shepherd
Among many symbols Armenians used the six pointed star for architectural purposes. Early Armenians believed the symbol to hold magical powers and incorporated it in architecture, astronomy and sacred art. Attesting to that are the numerous Armenian churches that are constructed in the shape of a six pointed star, the usage of hexagrams to support the dome or simply as sacred decoration protecting the Church like magic charms.

Hexagrams on Etchmiadzin Cathedral (303 AD.)
The first and the most important Armenian Cathedral of Etchmiadzin (303 AD, build by the founder of Christianity in Armenia) is in fact decorated with many types of ornamented hexagrams. Another example is seen on the tomb of an Armenian prince of the Hasan-Jalalyan dynasty of Khachen (1214 A.D.) in the Gandzasar Church of Artsakh (see above). Maybe the most famous example of architectural usage of a hexagram can be admired in the 12th century Armenian Church, the Cathedral of St. James in Jerusalem. Where the hexagram shaped arches are supporting the dome. Similar dome arches in the shape of a six pointed star can be found throughout ancient Armenia. To name a few; the excellent craftsmanship of the Khorakert monastery dome, or the 13th c. Khoranashat monastery (see pictures bellow)

Arches and dome of St James Armenian Cathedral

The handle of a dagger excavated in Ashtarak (Nerkin Naver) burial (3rd millenium BC., Armenia)
That the Armenians are acquainted with this symbol from the times immemorial became once again clear when the oldest known depiction of a six pointed star (dating back to the 3rd millennium BC.) was excavated in the Ashtarak burial mound in “Nerkin Naver” (in Armenia). This was confirmed by a series of radiocarbon analysis of artifacts, conducted in laboratories in Germany and the USA. The handle of a dagger depicts the worlds earliest decoration of a six-pointed star buried in a burial mound containing over 500 graves.

As people who love to build and create Armenians have always valued science. Geometry in particular has a long history in Armenian arts, religion as well as sciences. While the usage of hexagrams (as I have demonstrated) has been significant throughout the course of Armenian history, there exist many other geometrical shapes and symbols prominent in Armenian culture. Geometry is after all bound to Armenian culture. The (eight pointed) Armenian Star for example deserves it’s own entry and will be covered next time around.

In closing the following are a few more examples of hexagram usage in ancient Armenia


http://www.peopleofar.com/2012/01/14/the-six-pointed-star-of-armenia/

 



Macron veut inscrire au calendrier un jour commémorant le génocide arménien

 

Paris, 30 jan 2018 (AFP) - Emmanuel Macron s’est engagé mardi soir, lors du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), à faire inscrire au calendrier une “journée pour la commémoration du génocide“ arménien, une promesse de campagne.

Le chef de l’Etat, qui se rendra en octobre en Arménie lors du sommet de la francophonie à Erevan, était l’invité d’honneur de ce dîner animé par André Manoukian, qui réunissait 500 personnes de la communauté arménienne dans un hôtel parisien.

Etaient également présents la maire de Paris Anne Hidalgo, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, des élus français d’origine arménienne comme Patrick Devedjian ou le maire de Lyon Georges Képénékian, le député turc d’origine arménienne Garo Paylan (HDO, prokurde) "ainsi que des responsables de la communauté juive" [sic].

“Le combat pour la justice et la reconnaissance est notre combat. Nous le menons par la mémoire en soutenant l’inscription au calendrier républicain d’une journée pour la commémoration du génocide“, a déclaré le chef de l’Etat qui a rappelé que c’était “un engagement“ de campagne qu’il était “essentiel que la représentation nationale se ressaisisse de ce sujet dans les prochains mois“.

Les coprésidents du CCAF, Ara Toranian et Mourad Papazian, ont demandé à Emmanuel Macron de condamner la Turquie qui, ont-ils accusé, menace les minorités dont les Arméniens, et l’ont aussi prié de se rendre au Haut-Karabakh, région peuplée en majorité d’Arméniens que se disputent l’Arménie et l’Azerbaïdjian.

Après avoir rendu hommage à la communauté arménienne en France, le président de la République leur a opposé un net refus, défendant sa politique de dialogue avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, qu’il a reçu à l’Elysée début janvier, ainsi que sa neutralité dans le conflit du Haut-Karabakh.

“Sur la Turquie, j’ai engagé un dialogue régulier et exigeant avec le président Erdogan, parfois à l’abri des médias. Je ne mésestime rien de ce que vous avez dit. Je lui ai dit ce qu’il en était. Et nous avons obtenu des résultats en libérant des journalistes“, a-t-il rappelé.

“Beaucoup doutent du bien-fondé du dialogue avec la Turquie. Mais j’estime que cela condamnerait le message de la France à n’être qu’une injonction dans le vide“. Et sur le terrorisme, la crise migratoire, “nous avons besoin d’alliés, y compris ceux qui ne partagent pas nos valeurs“, a-t-il fait valoir.

La France “soutient les voix courageuses qui s’élèvent“, a-t-il argué, “condamner pour ne pas avoir à discuter, c’est les laisser seules ou obligées de quitter le pays“. Il a chaleureusement salué Garo Paylan qu’il a promis de soutenir “pour que sa voix puise porter et l’emporter“.

“J’assume ce déséquilibre, ce choix plus difficultueux“, “moins glorieux que de grandes déclarations mais plus utile“, a-t-il insisté. “Et je vais à nouveau vous décevoir mais je ne vous accompagnerai pas au Karabakh“ [sic], a-t-il continué, car “je perdrai ce que la France a d’utile dans ce conflit, celle d’être un médiateur et d’être entendu par les deux parties“. “J’espère venir avec vous le jour où nous aurons réglé tout cela “, a-t-il conclu, sous les applaudissements.

mercredi 31 janvier 2018,
Claire ©armenews.com

 

 

 

COMMUNIQUÉ DU CCAF 

Libérez Pachinian !



Armenews.com - 22-4-18 - Depuis 10 jours un mouvement populaire d’une ampleur exceptionnelle secoue l’Arménie. Son but revendiqué : obtenir la démission du Premier ministre Serge Sarkissian. Jusqu’au bout le CCAF a voulu croire qu’un dialogue entre les parties aurait pu s’instaurer. Mais l’arrestation dimanche 22 avril du député Nikol Pachinian, leader de ce mouvement marque un tournant antidémocratique inacceptable dans la gestion de cette crise. Jusqu’alors, les autorités avaient fait montre de sang-froid et d’une certaine retenue face à l’inexorable montée de la contestation. Tandis que les manifestants, suivant en cela les consignes de leurs leaders, s’étaient eux-mêmes gardés de toute violence. Mais l’arrestation de Nikol Pachinian qui est de surcroit député et président de la coalition Yelk, constitue une rupture non adminissible du processus politique en cours.

Attaché à l’Etat de droit, au développement démocratique du pays, et particulièrement sensible aux souffrances de sa population, le CCAF demande aux autorités de relâcher immédiatement Nikol Pachinian. Il leur demandent de s’abstenir de toute violence à l’égard de la population et de respecter scrupuleusement la constitution du régime parlementaire du pays adoptée par voie de référendum en 2015. Face à la gravité de la situation qui pose la question de la légitimité et de la représentativité du pouvoir en place, le CCAF estime que seul un dialogue entre les parties en vue de créer les conditions d’un arbitrage démocratique de cette crise, par le peuple souverain, sera susceptible de ramener la paix sociale et la confiance. Il en appelle à la grande sagesse des autorités et au sens des responsabilités de l’opposition pour une solution politique, démocratique et pacifique. Ce qui passe par la libération de Nikol Pachinian.

Bureau National du CCAF
22 avril 2018

dimanche 22 avril 2018,
Ara ©armenews.com

 

Erevan, 22 avr 2018 (AFP) - Le chef de la contestation antigouvernementale en Arménie, Nikol Pachinian, a été interpellé, a annoncé dimanche le parquet général arménien, alors que les protestations se poursuivaient pour le dixième jour dans cette ex-république soviétique de Caucase.

Le député et leader de l’opposition Nikol Pachinian, ainsi que deux autres députés d’opposition “ont été interpellés au moment où ils commettaient des actes dangereux pour la société“, a précisé le parquet dans un communiqué. Pour sa part, la police arménienne a annoncé plus tôt dans la journée avoir “évacué de force“ Nikol Pachinian d’une nouvelle manifestation de l’opposition, organisée dans la capitale Erevan après l’échec d’une rencontre entre le chef de la contestation et le Premier ministre Serge Sarkissian, dont le départ est réclamé par les protestataires.

Selon le parquet arménien, M. Pachinian et deux autres députés “ont violé de manière répétitive et grossière la loi sur les manifestations, en organisant des défilés et des meetings illégaux et en appelant à bloquer les routes et paralyser le fonctionnement des établissements publics“.

Les manifestations de protestation secouent l’Arménie depuis une dizaine de jours, les manifestants dénonçant le maintien au pouvoir de l’ancien président Serge Sarkissian, récemment nommé Premier ministre avec des pouvoirs renforcés.

dimanche 22 avril 2018,
Ara ©armenews.com


 

Arménie : l'opposant Nikol Pachinian élu Premier ministre

Seul candidat en lice, cet ancien journaliste de 42 ans a été soutenu par 59 députés, alors qu'il avait besoin de 53 voix pour être élu.

 

Nikol Pachinian, le 2 mai 2018 à Erevan (Arménie). (ASATUR YESAYANTS / SPUTNIK / AFP)

 

franceinfo avec AFPFrance Télévisions

Mis à jour le 08/05/2018

Il a obtenu gain de cause. Âgé de 42 ans, le chef de l'opposition arménienne Nikol Pachinian a été élu Premier ministre, mardi 8 mai, par le Parlement de cette ex-république soviétique, secouée depuis trois semaines par des protestations antigouvernementales.

Seul candidat en lice, ce député d'opposition et ancien journaliste a été soutenu par 59 députés, alors qu'il avait besoin de 53 voix pour être élu. Il s'agit du deuxième vote au Parlement arménien en huit jours : le 1er mai, ses adversaires du Parti républicain au pouvoir, qui dispose de 58 sièges sur 105, avaient alors fait bloc contre lui.

L'élection de Nikol Pachinian constitue le point d'orgue du mouvement de protestation qui a vu des dizaines de milliers d'Arméniens manifester pacifiquement depuis le 13 avril contre l'ancien président Serge Sarkissian, devenu pour quelques jours Premier ministre avant d'être contraint à la démission. Les manifestants l'accusaient de ne pas avoir lutté efficacement contre la pauvreté et la corruption.


 

Mise à jour : 31/10/2019

La Turquie "froissée" par la reconnaissance du génocide arménien
par la Chambre des représentants US

RTFrance - 30 oct. 2019

Ankara a décidé de convoquer l'ambassadeur américain en Turquie, après la reconnaissance formelle du génocide arménien par la chambre basse du Congrès américain. Un nouveau sujet de tensions entre les deux alliés de l'OTAN.

La Chambre des représentants des Etats-Unis a reconnu formellement le 29 octobre le génocide arménien, lors d'un vote symbolique inédit qui a suscité la colère de la Turquie au moment où les relations américano-turques sont déjà soumises à rude épreuve.

C'est la première fois qu'une telle résolution est adoptée en séance plénière d'une des chambres du Congrès à Washington.

Appelant à «commémorer le génocide arménien», à «rejeter les tentatives [...] d'associer le gouvernement américain à la négation du génocide arménien» et à éduquer sur ces faits, ce texte non-contraignant a été adopté par l'écrasante majorité de 405 voix sur 435, avec une rare union entre démocrates et républicains, et seulement 11 voix contre.

La Turquie a réagi immédiatement par la voix de son ministère des Affaires étrangères en «condamnant fortement» un «acte politique dénué de sens», ayant pour «seuls destinataires le lobby arménien et les groupes anti-turcs». De plus, le 30 octobre, l'ambassadeur américain à Ankara David Satterfield a été convoqué au ministère des Affaires étrangères en lien avec «la décision dépourvue de fondement juridique prise par la Chambre des représentants», ont indiqué des responsables turcs à l'AFP. De plus, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que le vote des représentants américains sur le sujet n'avait «aucune valeur».

De son côté, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a «salué le vote historique du Congrès américain reconnaissant le génocide arménien», jugeant que cette résolution était «un pas audacieux vers la vérité et la justice historique qui offre également un réconfort à des millions de descendants des survivants du génocide arménien».

Il a également fait part de son «admiration pour des générations d'Arméniens et d'Américains d'origine arménienne, dont l'activisme désintéressé et la persévérance ont été le moteur et l'inspiration derrière le vote historique d'aujourd'hui». Parmi eux, la star américaine de téléréalité Kim Kardashian avait dans la matinée du 29 octobre appelé sur Twitter le Congrès à «passer à l'acte». 

Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays. Selon les estimations des historiens, entre 1,2 million et 1,5 million d’Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman, alors allié à Allemagne et à l'Autriche-Hongrie.

La Turquie refuse l'utilisation du terme «génocide», évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps [sic].

Lire aussi : Colère de la Turquie après la reconnaissance du génocide arménien par le parlement néerlandais

Relations turco-américaines en dents de scie

Ce vote est intervenu le jour de la fête nationale turque alors que les relations entre Washington et Ankara, alliés au sein de l'OTAN, viennent de traverser une nouvelle zone de fortes turbulences. Le président Trump a laissé le champ libre à une offensive turque en Syrie contre des milices kurdes, pourtant également alliées des Etats-Unis, en retirant ses forces du nord du pays début octobre.

Cette décision a suscité un tollé au sein de la classe politique américaine, jusque dans le camp républicain du locataire de la Maison Blanche, dont des élus ont menacé d'imposer des sanctions «infernales» à la Turquie et à ses dirigeants.

Face à la pression, le gouvernement américain a lui-même annoncé des mesures punitives, plus modestes, avant de les lever à la faveur d'un cessez-le-feu négocié avec Ankara.

Lire aussi : L'opération turque a laissé sans surveillance 12 prisons pour militants djihadistes, selon Moscou

 

 

Mise à jour : 10/11/2019

 

Après l’échec syrien, les USA souhaitent-ils allumer la mèche dans le Caucase du Sud ?

 

Auteur : Mikhail Gamandiy-Egorov  | 

Editeur : Walt | Samedi, 09 Nov. 2019

Alors que l’establishment étasunien perd nettement en notoriété dans la région stratégique du Moyen-Orient, il semblerait que Washington porte un regard de plus en plus intéressé sur l’espace transcaucasien. Connaissant le «champion» de propagation du chaos mondial, cet intérêt est à prendre avec grande attention.

Selon l’analyste d’Heritage Foundation (l’un des plus importants think-tanks néo-conservateurs basé à Washington) Luke Coffey, par ailleurs un vétéran de l’armée US, les Etats-Unis doivent élargir leur présence dans cette partie du monde et ce pour plusieurs «raisons»:

– Intensification des tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en raison du territoire disputé du Haut-Karabakh («occupé» par l’Arménie selon les termes de l’analyste étasunien)

– Un possible référendum sur l’éventuelle «annexion» du territoire «séparatiste» de l’Ossétie du Sud par la Russie (reconnu comme Etat indépendant par la Russie et plusieurs autres pays)

– La montée de «l’ingérence» iranienne dans la région

– Ainsi qu’une présence militaire croissante de la Russie en Arménie

Cette position dudit analyste date de 2016. Sauf qu’il revient à la charge avec les récents développements moyen-orientaux, notamment en Syrie, en proposant par exemple d’envoyer la partie du contingent américain ayant quitté le territoire syrien dans la région administrative du sud de la Géorgie, majoritairement peuplée d’Arméniens, la Samtskhé-Djavakhétie, se trouvant d’une part à la frontière avec l’Arménie, de l’autre avec la Turquie. Evidemment, on peut se limiter au fait de dire qu’il s’agit simplement d’une opinion d’un expert US sur la question, plutôt que d’une confirmation d’agir ou d’un avertissement, il n’empêche que l’Heritage Foundation est connue pour avoir souvent influencé les preneurs de décisions étasuniens dans leurs actions à divers endroits du monde.

Maintenant essayons de parler perspectives. Si le choix de la Géorgie parait en effet peu surprenant, sachant que depuis le temps de la «révolution des Roses» de 2003, faisant partie de la série des révolutions de couleur dans l’ex-URSS orchestrée par les USA en vue de mettre en place des régimes pro-étasuniens et pro-occidentaux, le pays est sous la coupe de Washington. Mais pourquoi choisir plus particulièrement une région avec une population majoritairement arménienne, d’autant plus aux frontières avec l’Arménie et la Turquie ?

Eh bien, la réponse est déjà donnée en partie ci-haut. A savoir «la présence militaire croissante de la Russie en Arménie». Cette dernière étant effectivement un des alliés stratégiques de Moscou dans l’ex-URSS et plus généralement parlant dans l’espace eurasien. Plus que cela, l’Arménie abrite une base militaire russe sur son sol – la base de Gyumri – et fait partie intégrante de l’Union économique eurasiatique (UEEA), ainsi que de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) – des organisations à vocation géoéconomique, géopolitique et politico-militaire dont l’Occident politique, Washington en premier lieu, ne cache pas le désamour.

Et malgré le fait que depuis déjà plusieurs années l’establishment étasunien a activé les réseaux pro-occidentaux en Arménie, jusqu’à maintenant le pays est resté fidèle dans ses relations avec Moscou.

Cette idée donc de créer une présence militaire américaine supplémentaire et non-négligeable dans un pays sous contrôle des élites étasuniennes, en l’occurrence la Géorgie, permettant de mettre la pression sur l’Arménie qui reste encore un allié de la Russie, en basant cette présence dans une zone à forte population arménienne, n’est donc aucunement anodine. Mais ce n’est pas tout. Sachant que ladite région est à la frontière aussi avec la Turquie – la pression se fera donc également sur cet «allié» et membre de l’Otan, dont l’Occident politique ne peut plus tolérer la politique indépendante.

En effet, Ankara ne laisse plus dormir tranquilles ses supposés alliés otanesques, et ce depuis déjà plusieurs années. Que ce soit par rapport à ses relations stratégiques avec la Russie et l’Iran, notamment dans le volet géoéconomique influant de plus en plus sur le géopolitique, que dans la manière d’agir sans devoir rendre des comptes ni à Washington, ni Bruxelles.

Et là aussi ce n’est pas tout. Il s’agit évidemment aussi d’une nette volonté étasunienne de frapper les intérêts russes, comme iraniens, à un moment où l’Eurasie devient tout simplement une réalité géopolitique majeure dans un monde multipolaire, et dont le rôle de premier plan dans la résolution des principales affaires internationales est appelé à croitre. Au grand dam de Washington et de ses suiveurs.

Que cela reste une simple opinion d’un expert proche du pouvoir US, d’un avertissement ou d’une réalité prochaine, le fait est que l’espace eurasien est de toute façon appelé à être prêt à relever de nouveaux défis. Dans son ensemble. Car si effectivement certains pays ont accepté, à l’instar de nombre de pays de l’Europe bruxelloise, à être de simples instruments dans la politique étasunienne, les pays refusant cette réalité devront joindre leurs efforts en vue de contrer de nouveau le chaos et l’insécurité – caractéristiques de premier plan du pouvoir étasunien, et plus généralement des élites occidentales nostalgiques de l’unipolarité révolue.

 

 

 

 

La guerre hybride entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie

27 juillet 2020 -

 

 Varoujan Sirapian

Le 12 juillet 2020 la confrontation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est montée d’un cran. L’origine du conflit remonte à la guerre de 1992 entre l’Azerbaïdjan et l’Artsakh (Haut Karabagh) terminée en 1994 par la victoire des Arméniens avec la signature d’un cessez-le-feu. Depuis lors, des escarmouches fréquentes ont eu lieu sur les lignes de contact entre les deux parties. Jusqu’en 2016 les violations du cessez-le-feu (toujours par l’Azerbaïdjan, la partie arménienne ne faisant que répondre) se limitaient aux lignes de contact autour d’Artsakh.

Depuis 1994 les deux parties se réunissent régulièrement sous la houlette du groupe de Minsk (OSCE) pour trouver une solution pacifique à ce conflit et le respect du droit à l’auto-détermination du peuple de l’Artsakh.

En avril 2016, l’Azerbaïdjan a décidé d’élargir le champ de ses attaques en déclenchant une guerre éclaire de 4 jours sur environ 800 km de frontières incluant non seulement l’Artsakh mais aussi l’Arménie. Ce qui s’est passé le 12 juillet et les jours suivants sont la continuité de cette stratégie de la tension voulue par Bakou pour détourner le mécontentement de plus en plus grandissant de la population à cause de la crise économique (suite à la chute vertigineuse du prix du pétrole) en attisant la flamme patriotique nourrie par la haine anti-arménienne. Bien que l’Azerbaïdjan soit incomparablement plus riche que l’Arménie, le niveau de vie du peuple d’en bas est presque identique que celui d’Arménie. Ceci à cause d’un régime oligarchique corrompu, basé sur le clientélisme du clan Aliyev, répressif contre toutes sortes d’oppositions, politique ou intellectuel. La révolution de velours, (avril 2018) qui a renversé pacifiquement le système oligarchique en Arménie avec un soutien populaire massif, donne aussi des sueurs froides au clan Aliyev qui redoute un mouvement identique en Azerbaïdjan.

Irrité, coincé à l’extérieur par le statu quo à la table des négociations, il vient de limoger le Ministre des Affaires Étrangères Mammedyarov qui était en poste depuis 2004 et, à l’intérieur, le peuple gronde alors qu’Aliyev pense ainsi pouvoir gagner du temps en semant le chaos dans la région. Il est soutenu dans cette stratégie par son allié, la Turquie. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères la Turquie a fait savoir qu’elle aiderait l’Azerbaïdjan si un conflit éclatait, avec l’arrière-pensée de reconquérir l’Artsakh.

Cette guerre d’usure ne se joue pas seulement sur le terrain escarpé du Sud Caucase. L’information, la désinformation, le piratage de sites, l’activisme de trolls mais aussi les nouvelles technologies sont de la partie, ce qui fait de cette confrontation une guerre hybride (cf. le dossier spécial de la revue « Europe et Orient » n° 30-juin 2020). L’article paru dans le journal nationaliste turc « Hürriyet » le 17 juillet « Le monde entier regarde la confrontation Azerbaïdjan-Arménie » (Dünyanın gözü Azerbaycan – Ermenistan sınırındaki çatışmalarda) est un exemple de désinformation de la presse turque sous couvert d’analyse de deux « spécialistes ». Entre autres, ils mettent en avant la thèse classique de « la main de l’étranger qui envenimerait le rapprochement entre deux peuples qui devraient vivre en paix côte à côte ». Les Arméniens en savent quelque chose du « vivre ensemble » avec les Azéris, se souvenant des exemples comme les massacres de Chouchi dans les années 20 (cf. Europe&Orient n° 30, juin 2020), du pogrom de Soumgaït en 1988, de la décapitation d’un officier arménien dans son sommeil par un officier azéri en 2004 à Budapest, de la mutilation des personnes âgées lors de la guerre de 4 jours en avril 2016, etc.

La technologie aussi a changé la donne. Commençant la fabrication des drones-espions il y a quelques années, l’Arménie produit aujourd’hui des drones d’attaques. La précision de la défense antiaérienne a été améliorée et on a vu son efficacité ces derniers jours. Un drone azéri de type Hermes-900 (de fabrication israélienne, l’un des meilleurs du monde à 30 millions $ l’unité) a été abattu par les forces arméniennes.

Si une guerre totale devait éclater entre les deux pays, les cibles potentielles sur le territoire d’Azerbaïdjan seraient les raffineries de la mer Caspienne. Aliyev le sait et les Occidentaux aussi qui sont inquiets, puisqu’ils dépendent en partie du pétrole et du gaz azéri. Or, par la voix de leur ministre de la Défense, les Azerbaïdjanais ont agité la menace d’envoyer un missile sur la centrale nucléaire de Metsamor près d’Erevan. Alors que la première hypothèse semble réaliste (cf. « La pensée stratégique arménienne » de Jean Dorian in Europe & Orient n° 29, décembre 2019), faire sauter une centrale de type Tchernobyl en Arménie, qui se trouve à quelques dizaines de kilomètres des frontières turque et géorgienne semble peu probable. Sauf si Dr Folamour du Caucase décide, par désespérance, de passer la ligne rouge.

Varoujan Sirapian
Directeur de la revue Europe&Orient

Relu par Kira

source:https://lesakerfrancophone.fr/la-guerre-hybride-entre-lazerbaidjan-et-larmenie

 

 

 

Ardzroun Hovhannisyan le responsable du Centre d’information de crise d’Idjevan a publié diverses images de parties de drones tueurs utilisées par les forces azéries à la frontière arméno-azérie du Tavouch au nord-est de l’Artsakh. Il a également informé que les spécialistes Israéliens ont été invités en Azerbaïdjan pour analyser pourquoi leurs drones n’ont pas été concluant contre les Arméniens. Des Israéliens qui avaient il y a quelques années participé directement à l’utilisation de ces drones israéliens contre les Arméniens, notamment lors de la guerre de 4 jours d’avril 2016 en Artsakh. Ce qui avait créé une polémique jusqu’en Israël à l’époque tandis qu’une plainte avait été déposée contre le fabricant Aeronautics Defense Systems Ltd. Toutefois le ministère israélien de la Défense avait levé le 5 février 2019 son interdiction d’exporter vers l’Azerbaïdjan les drones « kamikazes ». 

L’arsenal des drones de l’armée azérie a subi ces derniers jours de lourdes pertes. Selon les informations communiquées par le ministre arménien de la Défense, l’Azerbaïdjan a perdu 14 drones face aux Arméniens depuis le 12 juillet. Un drone Obiter-3 à la frontière de l’Artsakh et 13 au-dessus de la région du Tavouch en Arménie. Tous les drones azéris sont fabriqués en Israël. D’où l’invitation des spécialistes israéliens à Bakou pour comprendre pourquoi ces engins de morts censés être imparables peuvent être ainsi abattus par les forces arméniennes.

Krikor Amirzayan

par Krikor Amirzayan, le mardi 21 juillet 2020
© armenews.com 2020

 

 

 

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