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Assaut armé contre une ville du Caucase russe, défi rebelle au Kremlin

 

NALTCHIK (Russie) (AFP) - 13/10/5 - Des dizaines d'hommes armés ont lancé jeudi une opération commando à Naltchik, en Kabardino-Balkarie, attaquant plusieurs bâtiments des forces de l'ordre, en un défi au Kremlin qui ne parvient pas à éliminer les métastases du conflit tchétchène dans le Caucase.
L'attaque, menée par 100 à 300 combattants armés, visait simultanément trois commissariats de police, les sièges locaux du ministère de l'Intérieur et du Service fédéral de sécurité (FSB), ainsi qu'une armurerie et l'aéroport de la ville. Elle a été suivie de combats de rues et fait au moins une cinquantaine de morts et une centaine de blessés.

La Kabardino-Balkarie est l'une des sept républiques autonomes caucasiennes faisant partie de la Fédération de Russie, avec la Tchétchénie, le Daguestan, l'Ossétie du nord, l'Ingouchie, le Karatchaïevo-Tcherkessie et l'Adyhées. C'est un petit territoire agricole de 12.500 km2 comptant près de 800.000 habitants, dont 45% de Kabardes (un peuple turc islamisé) et 35% de Russes.
Le vice-procureur général de Russie, Vladimir Kolesnikov, a évoqué en fin d'après-midi un bilan de plus de 20 assaillants tués, ainsi que 12 membres des forces de l'ordre et 12 civils.

Le président de la république de Kabardino-Balkarie, dont Naltchik est la capitale, Arsen Kanokov, a pour sa part fait état de 62 tués : 50 assaillants et 12 habitants de la ville.
Les responsables hospitaliers parlaient en outre d'un nombre de blessés compris entre 90 et 150.

Des bilans impossibles à vérifier immédiatement, d'autant que les échanges de tirs se poursuivaient en fin de journée autour de deux "foyers", un commissariat et un magasin dans lesquels des rebelles se seraient réfugiés.
Ils ont "pris des otages", a annoncé à la télévision le représentant du président russe dans le sud, Dmitri Kozak, arrivé sur place.

Des renforts ont été dépêchés sur les lieux et des hommes des "forces spéciales" continuaient à s'activer en fin d'après-midi, notamment près du siège local du FSB, a constaté un photographe de l'AFP. Des hélicoptères survolaient la ville.

Près du commissariat n° 1, où les combats étaient terminés, quatre corps d'assaillants étaient étendus par terre, non loin de deux carcasses de voitures brûlées.

Le président Vladimir Poutine a ordonné le blocus de Naltchik, et l'élimination de toute personne qui porterait des armes et opposerait une résistance, a déclaré le premier adjoint du ministre de l'Intérieur, Alexandre Tchekaline, après une rencontre avec le chef de l'Etat.

Cette opération rebelle est la dernière d'une série d'attaques qui, depuis plus d'un an, déstabilisent tout le Caucase russe, et non plus la seule Tchétchénie où les troupes fédérales sont à nouveau déployées depuis octobre 1999.

L'Ingouchie avait été la cible en juin 2004 d'une gigantesque attaque rebelle contre les bâtiments des forces de l'ordre. 88 personnes étaient mortes, sans compter deux rebelles tués.

Et si le Kremlin assure régulièrement que la situation se "normalise" dans le Caucase, enlèvements, rafles et attaques de combattants s'y sont en fait multipliés, touchant régulièrement le Daguestan, l'Ingouchie ou la Kabardino-Balkarie.

L'assaut - que les autorités régionales ont attribué aux islamistes radicaux - a été lancé au nom des séparatistes tchétchènes, a affirmé un site internet proche des indépendantistes, assurant avoir reçu une revendication.

"Des détachements du Front caucasien, partie intégrante des forces armées de la République tchétchène d'Itchkérie (nom de la Tchétchénie indépendante, ndlr), dont l'un des détachements de choc est le djamaat de Kabardino-Balkarie Iarmouk, sont entrés dans la ville", a relevé le bref communiqué revendiquant l'attaque et cité par le site Kavkaz-Center.

Les "combattants" de Iarmouk ont d'ailleurs également été mis en cause directement par le président de Kabardino-Balkarie qui les a qualifiés "d'extrémistes religieux".

Iarmouk est une organisation islamique locale qui avait été la cible d'une importante opération des forces de sécurité en janvier 2005.

Un mois auparavant, une attaque, attribuée à Iarmouk, avait visé l'antenne de l'agence de lutte contre le trafic de stupéfiants. Les assaillants avaient saisi un important arsenal.

Quelques heures avant le déclenchement de l'attaque de jeudi, à l'aube, une opération policière avait été menée dans la banlieue de Naltchik contre un groupe d'"extrémistes religieux", dont plusieurs ont été arrêtés. Selon Interfax, les combats en cours auraient été engagés par leurs camarades pour les libérer.

 

Caucase russe : 50 assaillants et 12 civils tués à Naltchik

VLADIKAVKAZ (AFP) - 13/10/5 - Des hommes en armes, qualifiés d'islamistes par les autorités, ont lancé jeudi une série d'attaques simultanées, faisant des morts, et visant la police, le Service fédéral de sécurité (FSB, ex-KGB), l'aéroport et l'armée, à Naltchik, importante ville du Caucase russe.
Environ cinquante assaillants et douze habitants de Naltchik ont été tués jeudi dans cette capitale de la Kabardino-Balkarie, a déclaré le président de cette république du Caucase russe, Arsen Kanokov, cité par l'agence Itar-Tass. Quelque 300 assaillants en armes ont participé à cette vaste attaque, a ajouté pour sa part un officier du Service fédéral de sécurité (FSB, ex-KGB) à Naltchik, cité par Ria Novosti.

Un fonctionnaire du FSB a été tué et sept autres ont été blessés lors de l'attaque contre leur quartier général. Enfin, les combats continuaient toujours dans un commissariat de la ville, où les assaillants s'étaient retranchés au deuxième étage du bureau.
Trois commissariats de police, le siège du ministère de l'Intérieur et celui du FSB, ainsi qu'une armurerie, ont été attaqués par des hommes en armes à 9H00 du matin (5H00 GMT), ont rapporté des sources concordantes interrogées par l'AFP et citées par les agences russes. Les combats ont gagné plusieurs quartiers de Naltchik, capitale de la république caucasienne russe de Kabardino-Balkarie, proche de la Tchétchénie. Et un fonctionnaire interrogé par l'AFP depuis la république voisine d'Ossétie du Nord a fait état de nombreux tirs et d'explosions de grenade. Une attaque contre l'aéroport de Naltchik a pour sa part été repoussée, mais tous les vols ont été suspendus, a précisé une source à l'état-major local.

Une soixantaine de "rebelles" auraient participé à cet assaut bien organisé, selon une source du ministère de l'Intérieur régional, citée par Itar-Tass.

L'attaque a été repoussée et sept assaillants tués, a affirmé vers midi (8H00 GMT) le ministère, tout en reconnaissant que des accrochages continuaient à éclater dans les rues de la ville et que les forces de l'ordre avaient eu des morts et des blessés dans leurs rangs, dont le nombre était en cours de vérification. Des soldats en armes couraient dans les rues et une fumée d'incendie s'élevait dans le centre ville, ont montré les premières images de la télévision publique russe Rossia. Des hélicoptères survolaient la ville où des renforts ont été appelés, a précisé le correspondant de la chaîne sur place.

Le président Vladimir Poutine a été tenu au courant de la situation et son représentant pour le sud de la Russie, Dmitri Kozak, est parti d'urgence pour la Kabardino-Balkarie. L'école primaire n° 5, qui se trouve juste derrière un commissariat attaqué, a dû être évacuée d'urgence, a précisé un responsable des services de sécurité expliquant pourquoi des hommes en armes étaient entrés dans l'école et que des enfants en sortaient en courant et en larmes. Un témoin a en effet vu plusieurs enfants en pleurs fuir de l'école. Une fillette âgée d'environ sept ans lui a dit que des hommes armés étaient entrés dans l'école et qu'une fusillade y avait éclaté.

Le centre de Naltchik était bloqué par la police et la télévision russe a montré des gens quittant la ville, dont l'entrée a été interdite. Deux immeubles du centre étaient en feu, selon la chaîne. Les téléphones mobiles ne fonctionnaient pas jeudi à Naltchik, ni les transports publics. Et la frontière administrative avec la république voisine d'Ossétie du Nord a été fermée. Quelques heures avant le déclenchement de l'attaque, à l'aube, une opération policière avait été menée dans la banlieue de Naltchik contre un groupe d'"extrémistes religieux".

Selon Itar-Tass, trois "extrémistes religieux" ont été tués au cours de cette opération, tandis que selon Interfax, plusieurs "wahhabites" (partisans d'un islam radical) ont été arrêtés et les combats en cours ont été engagés par leurs camarades pour les libérer.

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L'usage de la torture est systématique en Tchétchénie, selon Human Rights Watch

MOSCOU (AP) - 13/11/6 - L'usage de la torture est systématique et répandu en Tchétchénie, affirme lundi l'organisation Human Rights Watch, exhortant le Comité contre la torture des Nations unies à prendre des mesures.

L'organisation basée à New York affirme avoir obtenu des preuves sur 115 cas de torture en Tchétchénie entre juillet 2004 et septembre 2006. La plupart concerne des victimes de violences par les forces de sécurité sous l'ordre du Premier ministre proche du Kremlin, Ramzan Kadyrov, observe Human Rights Watch dans un rapport publié lundi.

Elle déclare avoir reçu des informations sur au moins dix centres de détention illégaux utilisés sur l'ensemble du territoire. Certaines victimes auraient cependant été torturées par des employés du Second bureau d'investigation opérationnelle, une agence créée en 2002 pour lutter contre le crime organisé.

Le Comité contre la torture doit "appeler la Russie à prendre des mesures concrètes pour faire cesser la pratique de la torture, notamment en enquêtant et en traduisant les auteurs devant la justice, et en fournissant une réparation aux victimes", a plaidé Holly Cartner, directrice de l'organisation pour l'Europe et l'Asie centrale.

Human Rights Watch observe que les procureurs et tribunaux n'ont pris aucune mesure pour punir les personnes coupables d'avoir commis des actes de torture. Elle a pu citer le seul cas d'un officier de police russe condamné à 11 ans de prison en 2005 pour "avoir intentionnellement infligé une souffrance" à un Tchétchène.

 

 

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