LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

NON CELLE DES ETATS/NATIONS

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A propos de :

LE PARAGUAY

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Le Paraguay est un pays enclavé situé en Amérique du Sud. Entouré par l'Argentine, le Brésil et la Bolivie, il occupe une superficie de 406 750 km². Le pays comptait 6 347 884 habitants en 2005. Sa capitale est Asunción.

Les Européens arrivèrent dans la région au xvie siècle. Asunción fut fondée par Juan de Salazar en 1537, le jour de l'Assomption, d'où son nom initial Nuestra Señora de la Asunción (Notre-Dame de l'Assomption). Asunción devint une ville importante de l'Amérique du sud.
De nombreuses missions jésuites et de nombreux colons passèrent par cette ville. Les années 1610 à 1767 furent celles de la domination jésuite sur les Indiens Guaranis de la province jésuite du Paraguay, qui comprenait une partie du Paraguay actuel, mais aussi une partie du Brésil et de l'Argentine (actuel État argentin des Misiones).
La présence jésuite se manifesta notamment par la création, à partir de 1609, de "réductions", villages composés de plusieurs centaines ou milliers d'Indiens sédentarisés et encadrés seulement par deux jésuites. On a pu à cet égard parler de «communisme chrétien» (Clovis Lugon), dans la mesure où la vie des Guaranis était communautaire (jusqu'à la distribution chaque matin des outils pour aller travailler aux champs) et fortement encadrée par la religion (messe obligatoire à 5 h 30, le matin, et journée rythmée par les célébrations religieuses)...

La culture du pays est relativement métissée, mais la situation des populations autochtones est souvent difficile. "L’article le plus raciste de l'année" selon Survival a été publié en 2007 dans ce pays, assimilant les Indiens du Paraguay au cancer et les décrivant comme des gens "néolithiques", "attardés" et "crasseux" (voir ci-dessous)

Un article assimilant les Indiens du Paraguay au cancer et les décrivant comme des gens «néolithiques», «attardés» et «crasseux» a été désigné par Survival comme «l’article le plus raciste» publié l’année passée dans les principaux médias. L’annonce de ce prix coïncide avec la journée internationale des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale, le 21 mars.

Cet article a été publié dans le quotidien paraguayen La Nación. Il dépeint également la culture des Indiens comme «dégénérée», argumentant qu’ils «doivent devenir civilisés» et remet en question leur humanité.

La remise du prix de l’«article le plus raciste de l’année» vient couronner la campagne «Racisme dans les médias» que mène Survival contre les propos racistes tenus par les principaux médias du monde à l’égard des peuples indigènes. Le lauréat recevra un certificat portant la citation du chef Sioux Lakota, Luther Standing Bear : «Toutes ces années à traiter l’Indien de sauvage n’en ont jamais fait un».

La campagne de Survival contre le racisme dans les médias est soutenue par d’éminents journalistes britanniques tels que John Simpson, chef du service étranger de la BBC, Sandy Gall et George Monbiot.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : «Le racisme est souvent utilisé pour justifier les violations des droits des peuples indigènes, que ce soit la spoliation de leurs terres, leur exploitation ou même leur meurtre. Cet article est la preuve que le racisme est toujours présent dans les médias, même parmi ceux qui sont censés « en savoir plus ». Cela n’a rien à voir avec le politiquement correct, le racisme a des conséquences bien réelles sur le mode de vie des peuples indigènes, sur leurs terres et sur leur vie même».

Le campement de la plaza Uruguaya (texte traduit par LatinReporters)

Sur la plaza Uruguaya, sous l'oeil tolérant du gouvernement national et de la municipalité, s'est installé un camp d'indigènes qui montrent aux citoyens d'Asunción comment détruire un site attrayant et très coté et comment on vivait à l'époque néolithique.

Selon la maire d'Asunción, les indigènes ont décidé de rester là, que cela déplaise ou non. Ils sont sortis des catacombes de l'histoire, encouragés par les ONG les plus irresponsables d'un pays infecté d'ONG irresponsables, pour mettre à l'épreuve la patience des habitants d'Asunción qui paient religieusement leurs impôts et ne veulent en aucune manière vivre comme eux, même si quelques prêtres catholiques reçoivent de donateurs étrangers des fonds pour, précisément, créer ces foyers de présence absurde sous prétexte d'aide.

Un camp indigène néolithique au centre de la ville est inconcevable et, néanmoins, il est là, comme un cancer exhibé, répandant mauvaises odeurs, destruction et pollution de l'environnement. On inflige à la ville un châtiment immérité qu'elle n'a aucune raison de financer. Les indigènes doivent consentir à vivre comme des personnes où être envoyés dans la forêt.

Si cela continue ainsi, si se maintient ce climat de gauche qui crétinise les gens, un quelconque chef indien se déclarera bientôt, avec l'argent des ONG, descendant direct d'Arambaré [chef indigène du 16e siècle; ndlr] et s'installera au Palacio de López [palais du gouvernement paraguayen; ndlr] pour le transformer en porcherie. Cette prophétie n'est pas hasardeuse, car s'ils s'emparent d'une place publique, qui appartient à tous les habitants d'Asunción, place tracée, construite et maintenue avec l'argent de tous, alors ils peuvent faire n'importe quoi.

Les indigènes doivent se civiliser, se transformer en Paraguayens, en finir avec cette stupide préservation d'une culture arriérée et défraîchie et vivre comme des personnes payant leurs impôts ou, sinon, être relégués dans la profondeur de la forêt pour y continuer à vivre avec les animaux. Il n'y a pas d'alternative et les Paraguayens ne doivent pas payer d'impôts pour maintenir une civilisation caduque, qui a été incapable de se maintenir.

Je ne connais pas un seul Paraguayen qui veuille aller vivre dans un camp [d'Indiens], quoiqu'il en subsistent certains très proches, ni même pour étudier leurs coutumes dégoûtantes. Mais je connais des indigènes qui veulent vivre à Asunción, s'éduquer et échapper au syndrome de la jungle pour se convertir en êtres humains ayant accès à la civilisation.

Je crois qu'il est temps de dire assez! à toutes les stupidités qui nous viennent d'une Europe pléthorique, chaque jour plus sotte et qui veut ressusciter les dinosaures pour voir, pas seulement au cinéma, comment un T-Rex dévore les gens, tout en prenant la défense de ces dinosaures sous l'argument que les gens sont leur nourriture et qu'ils ont le droit de les dévorer.

Les anthropologues veulent avoir les indigènes sous la main pour les étudier comme des bestioles, avec l'argent étranger qu'ils dédient moins à la recherche qu'à l'enrichissement personnel. L'heure est venue de leur dire qu'ils aillent déterrer les cadavres des Vikings sauvages pour voir comment ils vivaient ou de proposer au roi de Suède d'installer une tribu de Vikings sur la place principale de Stockholm. Ou de dire aux "sensibles" Américains de gauche qu'ils installent les tribus sioux, pieds-noirs, pawnees ou dakotas sur le Dupont Circle de Washington, chose impossible car ils les ont tous tués.

Pourquoi est-ce nous, les Paraguayens, qui devons souffrir l'affront d'un campement néolithique sur la plaza Uruguaya? Parce que nous sommes des sudacas [mot péjoratif désignant les Sud-Américains; ndlr] ne sachant pas défendre nos droits et croyant toutes les bêtises imaginables, pourvu qu'elles soient imprimées sur du papier venu d'Europe ou des Etats-Unis.


Langues officielles
Au Paraguay, il existe deux langues officielles : le guarani et l'espagnol. Le Paraguay est un des rares pays d'Amérique latine où la langue indienne est reconnue depuis longtemps.

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Le Paraguay en liesse après la victoire historique de l'ex-évêque Fernando Lugo

Par Laurence THOMANN


ASUNCION (AFP) - 21/4/8 - Le Paraguay était en liesse après la victoire historique de l'ex-évêque Fernando Lugo, candidat de la coalition de gauche, élu officiellement président du Paraguay dimanche, mettant ainsi fin à 61 ans d'hégémonie du Parti Colorado.

En cette nuit de pleine lune, devant la place des Héros, au coeur d'Asuncion, un cortège de voitures était bloqué, des enfants debout sur les capots, au beau milieu d'une marée humaine, composée de jeunes, de vieux, de familles entières brandissant les drapeaux du bleu de la coalition de gauche victorieuse de Fernando Lugo.

Premier président du Paraguay à n'être pas membre du Parti Colorado aux commandes du pays depuis 1947, l'ancien évêque prendra ses fonctions le 15 août prochain.

Descendant dans les rues d'Asuncion, des milliers de partisans du président élu Fernando Lugo avaient commencé à célébrer sa victoire et l'éviction historiques du Parti Colorado, dès 17H00 locales (21H00 GMT).

Au fil des annonces précisant que "le changement" politique était plus que probable, la foule a grandi, la rumeur de la ville amplifiée des sons des klaxons et des détonations de pétards et de feux d'artifices.

"Nicanor s'en va, Nicanor s'en va", chantait ici la foule en se moquant du président sortant Nicanor Duarte. "Lugo a du coeur", chantait elle par là.

La dernière fois qu'une telle manifestation de liesse populaire s'était produite remonte à la chute du dictateur Alfredo Stroessner en 1989.

"Je n'arrive toujours pas à le croire, c'est une bénédiction, enfin notre seigneur Jésus-Christ prête attention au Paraguay", s'est exclamée en se signant Mercedes Jara, une femme au foyer interrogée par l'AFP.

Selon le Tribunal électoral, Fernando Lugo a remporté l'élection présidentielle avec 40,8% des suffrages contre 30,8% pour Blanca Ovelar, sa rivale du Parti Colorado, avec un taux de participation de 65%.

Immédiatement après l'annonce des résultats officiels, Fernando Lugo a rejoint la foule en liesse dans le centre d'Asuncion où il lui a lancé : "Nous vous demandons de ne pas nous laisser seuls, la démocratie nous la ferons ensemble !".

Le président Duarte a reconnu la victoire de M. Lugo et s'est engagé à "collaborer activement pour une passation de pouvoir dans un contexte pacifique, de compréhension et dans un esprit de construction".

Auparavant, Mme Ovelar avait reconnu sa défaite lors d'une brève conférence de presse.

"Je reconnais le triomphe de Fernando Lugo", avait annoncé Mme Ovelar en précisant "assumer avec dignité que les résultats (...) sont à ce stade irréversibles".

Peu après l'annonce des projections officielles qui lui étaient favorables, M. Lugo avait, dans une conférence de presse, fait voeux qu'à l'avenir "le Paraguay ne soit plus simplement connu pour sa corruption et sa pauvreté mais pour son honnêteté".

M. Lugo a également souhaité "que plus jamais on ne pratique de politique fondée sur le clientélisme et la prébende, qui provoquent tant de dommages".

"Si ces résultats sont ratifiés, nous serons ouverts à la rencontre de tous les représentants de la communauté internationale pour travailler à l'intégration réelle de la région et du continent", avait-il alors souligné.

Avec la victoire de M. Lugo et de ses partisans, le marché commun régional du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay plus les pays associés Chili et Bolivie et le Venezuela en cours d'intégration) ne compte désormais que des gouvernements de gauche.

Fernando Lugo, surnommé "l'évêque des pauvres", a renoncé à son sacerdoce en décembre 2006 pour conduire aux élections sa coalition, l'Alliance patriotique pour le changement (APC).

Depuis, la popularité du candidat, qui se qualifie de "progressiste", n'avait cessé d'augmenter dans ce pays où un tiers des six millions d'habitants vit en dessous du seuil de pauvreté.

 

 

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