LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

NON CELLE DES ETATS/NATIONS

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A propos de :

LE GUATEMALA

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Au Guatemala, pays gouverné depuis des lustres par des hommes blancs,
la candidature de Rigoberta Menchu (à gauche) apparaît d'ores et déjà comme un véritable défi.

Menghini/AP.


L'Indienne quiché, Prix Nobel de la paix en 1992, sera appuyée par un parti de centre gauche

 

Source : lefigaro.fr (23/2/7)
 

C'est depuis le jardin de sa maison de Guatemala Ciudad que Rigoberta Menchu a officialisé sa participation à l'élection présidentielle qui se tiendra le 9 septembre 2007. «Nous voulons donner espoir aux jeunes et aux femmes, a déclaré l'Indienne de 48 ans, visiblement émue. Pas seulement celles du Guatemala, a-t-elle poursuivi, mais toutes les femmes du monde qui attendent depuis longtemps une chance de participer à la vie politique.»
 
Au Guatemala, pays gouverné depuis des lustres par des hommes blancs, cette candidature apparaît d'ores et déjà comme un véritable défi. Née dans un village de montagne, d'une famille maya quiché, Rigoberta Menchu a milité pour la cause des femmes dès son adolescence. Rejoignant la guérilla antigouvernementale dans les années 1980, elle a dirigé des grèves et s'est engagée ensuite dans les rangs d'un groupe radical soutenant les droits des Mayas, un combat qui l'a forcée à s'exiler de longues années au Mexique.
 
Mais son destin a basculé avec l'obtention du prix Nobel de la paix, en 1992, qui a fait d'elle le porte-parole incontesté des Indiens. Majoritaires au Guatemala, ils ont été les principales victimes de la guerre civile qui a déchiré ce pays pendant trente-six ans et dont le bilan s'élève à 200 000 morts et disparus, parmi lesquels figurent les parents de Rigoberta Menchu. Si les accords de paix de 1996 ont mis fin aux massacres, leur situation sociale a très peu évolué : marginalisés, pauvres, victimes d'un racisme qui imprègne toutes les couches de la société, les Indiens du Guatemala présentent des indices de sous-développement comparables à ceux des pays d'Afrique subsaharienne.
 
La candidature de Rigoberta Menchu, après ce parcours, n'est pas une surprise. Elle avait ainsi annoncé sa participation aux élections de 2012, année pour laquelle des prophéties mayas annoncent de grands changements. Les pressions de divers groupes politiques ont cependant accéléré ce calendrier. Le 12 février, elle avait déjà créé son propre mouvement indien, Winaq. Sollicitée par plusieurs partis, elle a d'autre part accepté mercredi une alliance avec Rencontre pour le Guatemala, formation de centre-gauche dirigée par une autre femme, Nineth Montenegro.
 
Soutien d'Evo Morales
 

Malgré ce compagnonnage, il reste cependant hasardeux de comparer Rigoberta Menchu au président bolivien Evo Morales, un autre Indien de gauche qui s'est d'ailleurs empressé de lui adresser une lettre de soutien. « Elle a refusé d'unir sa formation, Winaq, avec des mouvements plus radicaux comme l'Union révolutionnaire nationale guatémaltèque (URNG). En choisissant d'être la candidate de Rencontre pour le Guatemala, elle s'inscrit délibérément dans le centre gauche », explique le politologue Francisco Beltranena. Soucieuse avant tout de défendre la cause indienne avec efficacité, Rigoberta Menchu a également accepté en 2004 d'être « ambassadrice de bonne volonté » de l'actuel président de droite, le propriétaire terrien Oscar Berger. Allant à l'encontre de nombreux dirigeants de gauche latino-américains, elle a enfin approuvé l'essentiel du traité de libre-échange qui lie son pays aux États-Unis.

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Des militants mayas purifient le site sacré guatémaltèque d'Iximche après le passage de Bush

IXIMCHE, Guatemala (AP) - 15/3/7 - De l'encens, des bougies, quelques prières... Des militants indigènes mayas ont organisé jeudi une cérémonie de purification destinée à chasser les "mauvais esprits", après la visite du président américain George W. Bush sur le site d'Iximche.

Le président avait visité ce site, capitale des mayas Kaqchiqueles au cours de son passage d'une journée au Guatemala, dans le cadre de sa tournée latino-américaine.

Les "mauvais esprits" ont été réveillés par les politiques de Bush, qu'il s'agisse de la guerre d'Irak ou du raid contre des clandestins la semaine dernière dans le Massachusetts, estimaient ces militants.

"Aujourd'hui est un jour spécial au calendrier maya. C'est pourquoi nous en profitons pour cette cérémonie spéciale de purification, afin de nous défaire des mauvais esprits et de rétablir l'harmonie de ce lieu sacré", a expliqué Jorge Morales, dirigeant du Mouvement des jeunes Mayas.

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Le président du Guatemala, Alvaro Colom,
le 17 février 2009 à La Havane

Copyright © 2009 AFP

 

Le Guatemala fait ses excuses officielles à Cuba pour la "Baie des cochons"

 

AFP- 17/2/9 - Le président du Guatemala, Alvaro Colom, a présenté mardi des excuses officielles à Cuba pour la "Baie des Cochons", la tentative d'invasion orchestrée en 1961 par les Etats-Unis afin de renverser Fidel Castro.

"Je veux présenter des excuses à Cuba pour avoir prêté notre pays, notre territoire, pour avoir préparé l'invasion de Cuba", a déclaré M. Colom, lors d'un discours à l'Université de La Havane, où il effectue une visite d'Etat.

La "Baie des Cochons" fait référence à l'invasion avortée menée en avril 1961 par un groupe d'exilés cubains, qui avaient été formés par la CIA, l'agence de renseignement américain, à partir du territoire du Guatemala.

A la suite de cet épisode, Fidel Castro, bête noire de l'administation américaine, avait annoncé officiellement le caractère socialiste de la Révolution cubaine.

Les relations diplomatiques entre le Guatemala et Cuba, gelées durant des décennies à l'époque de la Guerre froide, n'ont été renouées qu'en 1998.

Salué par une forte ovation, M. Colom a précisé qu'il présentait "officiellement" ses excuses "en tant que président, chef de l'Etat et commandant en chef de l'armée". "Ce n'était pas nous, mais c'était notre territoire", a-t-il souligné.

Durant sa visite, la cinquième d'un chef d'Etat latino-américain à Cuba depuis le début de l'année, M. Colom a signé des accords économique avec son homologue Raul Castro, qui a succédé en juillet 2006 à son frère Fidel, éloigné du pouvoir par la maladie.

Le président social-démocrate du Guatemala, qui séjourne jusqu'à mercredi à La Havane, a réclamé la levée de l'embargo "injuste" imposé à Cuba par les Etats-Unis depuis 1962.

Il a enfin fait remettre à Fidel Castro la plus haute récompense honorifique du Guatemala, en remerciement à l'aide médicale de Cuba. Plus de 3.500 médecins cubains travaillent au Guatemala et les échanges bilatéraux ont atteint 25 millions de dollars en 2007.

 

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