GRIPPE AVIAIRE

 

Des canetons dans un élevage des Landes, le 10 septembre 2020. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

 

Ce que l'on sait de l'épidémie de grippe aviaire "hors de contrôle" en France

Environ 400 000 canards ont déjà été abattus dans le sud-ouest de la France.

 

Publié le 08/01/2021

 

La souche H5N8 du virus

Une autre pandémie fait des ravages cet hiver en France : la grippe aviaire"Une situation incroyablement difficile"a reconnu le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, vendredi 8 janvier. 

Il doit se rendre ce même jour dans les Landes, où plus d'une centaine de foyers d'infection ont été recensés et des centaines de milliers de canards déjà abattus. Franceinfo fait le point sur la situation.

Une centaine de foyers d'infection en France

L'épidémie de grippe aviaire se propage vite dans l'Hexagone. Quelque 124 foyers d'infection ont été recensés, vendredi 8 janvier, dont 119 dans les Landes. Le nombre de foyers a ainsi plus que doublé par rapport à la semaine dernière.

Outre les 119 foyers identifiés dans les Landes, d'autres, à ce stade plus isolés, ont été recensés dans les départements voisins des Hautes-Pyrénées (deux), des Pyrénées-Atlantiques (deux) et du Gers (un).

Un virus extrêmement contagieux

La souche H5N8 de la grippe aviaire, qui sévit en France et ailleurs en Europe, a été repérée pour la première fois dans un élevage français début décembre. "Ce virus est manifestement très hautement pathogène, a reconnu le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie. Il se transmet extrêmement facilement aujourd'hui."

"C'est une course contre la montre."

Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture 

à France Bleu Gascogne

"On a un virus qui est plus fort que nous. Il y a toujours de nouveaux foyers qui apparaissent", s'est inquiété la directrice de l'interprofession du foie gras (Cifog), Marie-Pierre Pé, qui dresse un "constat d'impuissance" devant l"inflation galopante" des foyers. "On veut comprendre pourquoi ça va aussi vite, pourquoi on a une non-maîtrise"s'interroge un autre éleveur.

Mais au fait, d'où vient ce virus ? "Il ne s'est pas créé dans les Landes, il vient des oiseaux migrateurs, a expliqué le ministre de l'Agriculture. On ne peut pas arrêter la migration des oiseaux. La seule solution efficace, c'est de revoir les protocoles de biosécurité." 

En pleine période de pandémie de coronavirus, Julien Denormandie a aussi tenu à rappeler que ce virus de grippe aviaire n'était "absolument pas transmissible à l'homme".

Des centaines de milliers d'oiseaux abattus

Face à cette situation très préoccupante, une décision radicale a été prise : l'abattage préventif de tous les animaux des foyers concernés, ainsi qu'à leurs  alentours. Ainsi, près de 400 000 canards ont déjà été tués en France, en quelques semaines seulement. Mais le gouvernement veut aller encore plus vite.

Les abattages pratiqués aujourd'hui dans un rayon de 3 km autour des foyers le seront désormais sur 5 km. Ils concerneront, dans le premier kilomètre, tous les oiseaux d'élevage et de basse-cour, et dans les quatre suivants l'ensemble des palmipèdes et autres volailles non enfermées. La zone de surveillance de 10 km autour des foyers pourra être étendue jusqu'à 20 km, avec interdiction des sorties et entrées de volailles.

"L'objectif, c'est de faire un dépeuplement massif pour contenir l'épidémie."

Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture 

à France Bleu Gascogne

Une solution réclamée par de nombreux éleveurs. "Nous demandons un vide sanitaire [une période sans animaux dans les élevages], on voit que la situation est hors de contrôle, qu'on ne maîtrise plus le virus. Il n'y a pas d'autre solution", a affirmé à l'AFP Hervé Dupouy, éleveur à Castelnau-Tursan et président de la section palmipèdes FNSEA des Landes. A l'inverse, deux syndicats agricoles, la Confédération paysanne et le Modef, s'opposent aux abattages d'animaux sains.

Un nouveau plan va être mis en place pour accélérer ces abattages. "Nous avons décidé de réquisitionner des abattoirs pour aller plus vite"a annoncé le ministre de l'Agriculture. Des "centaines de milliers" de canards vont encore être abattus, mais le ministre a reconnu "ne pas pouvoir dire" combien il restera de canards, sur les quelque 5 millions actuellement en cours d'élevage dans le département des Landes.

Pas de vaccin homologué

Une autre solution est réclamée par certains professionnels du secteur pour faire face à la grippe aviaire : la vaccination des animaux. Problème,  l'heure où je vous parle, il n'y a pas de vaccin homologué", a indiqué le ministre de l'Agriculture.

Et même en cas d'homologation de vaccin, cette solution pourrait être contre-productive, selon le gouvernement. "Ces filières sont des filières qui exportent beaucoup et, aujourd'hui, il s'avère qu'un certain nombre de pays à l'export refusent d'acheter des volailles qui ont été vaccinées,a souligné Julien Denormandie. Pourquoi ? Parce qu'ils craignent que cette volaille soit une porteuse saine du virus et que cette même volaille puisse contaminer les volailles localement."

Des aides financières pour les éleveurs

L'épidémie de grippe aviaire et l'abattage préventif des canards sont un séisme pour la filière. "C'est un drame pour les éleveurs", a reconnu le ministre de l'Agriculture. Pour y faire face, Julien Denormandie a assuré que "dès la semaine prochaine, les premiers acomptes vont être versés". Ces aides seront des indemnisations "portant sur la valeur marchande des canards, pas des indemnisations hors sol avec des coefficients. C'est très important."


 

Le virus H5N1 de la grippe aviaire

CAS DE GRIPPE AVIAIRE CONFIRMÉS CHEZ DES CYGNES EN ALLEMAGNE

15/2/6 - Les autorités allemandes ont annoncé que de nouveaux examens pratiqués sur les corps de deux cygnes retrouvés morts sur l'île de Rügen, en mer Baltique, confirmaient que les oiseaux avaient été contaminés par le virus H5N1 de la grippe aviaire.

Photo prise le 15 février 2006/REUTERS/Christian Charisius

 

L'Allemagne, sixième pays de l'UE touché par le virus H5N1

BERLIN (Reuters) - 15/2/6 - L'Allemagne est devenue le sixième pays de l'Union européenne à être contaminé par le virus H5N1 de la grippe aviaire.

La confirmation, sur l'île de Rügen, en mer Baltique, de la présence de ce virus hautement pathogène dans le cadavre de deux cygnes a amené plusieurs partenaires européens de Berlin à renforcer leur dispositif de surveillance et de protection de leur avifaune.

"Malheureusement, les examens ont confirmé que les cygnes avaient été infectés par le virus H5N1 originaire d'Asie", a déclaré mercredi à la télévision allemande Reinhard Kurth, directeur de l'institut Robert Koch. "Il n'y a plus aucun doute là-dessus pour nous".

Le H5N1, potentiellement très dangereux pour l'homme, a été décelé pour la première fois sur le territoire des Vingt-Cinq ce week-end en Italie et en Grèce, chez des cygnes sauvages.

Mardi, l'Autriche et la Slovénie ont fait état à leur tour de cas suspects de grippe aviaire.

La Commission européenne a également annoncé mercredi la présence du H5N1 dans le cadavre de trois cygnes sauvages trouvés dans le sud de la Hongrie. Des échantillons ont été envoyés au laboratoire de référence de Weybridge (Angleterre) pour confirmation.

L'exécutif européen décidera ce mercredi à 16h00 GMT s'il y a lieu de décréter des mesures de précaution pour la Hongrie, comme cela a été fait dans les autres Etats membres touchés.

A Paris, un comité interministériel est prévu ce mercredi où, selon l'Afssa, le risque de grippe aviaire s'est aggravé en France. Le président Jacques Chirac a demandé en conseil des ministres le renforcement immédiat des mesures de protection et invité le gouvernement à être "en alerte".

La propagation à travers l'Europe du H5N1, venu d'Asie, a obligé des gouvernements à prendre des mesures de confinement des élevages d'oiseaux pour les empêcher d'être contaminés au contact d'oiseaux migrateurs.

MESURES DE CONFINEMENT

La transmission du H5N1 aux oiseaux d'élevage pourrait avoir des effets catastrophiques pour le secteur européen de l'élevage de poulets et de la production d'oeufs, qui représente un chiffre d'affaires de 20 milliards d'euros.

Les autorités allemandes ont décidé d'avancer au 17 février le confinement des volailles élevées en plein air tandis que les Suédois ont pris une mesure similaire pour les volailles et les dindes. Les Pays-Bas songent à faire de même avant la date initialement prévue du 20 février.

"Il faut que nous fassions passer le message selon lequel la grippe aviaire n'a été trouvée que sur des oiseaux sauvages, et non dans des animaux de ferme", a souligné Thomas Janning, porte-parole de l'Association allemande des éleveurs de volailles (ZDG).

Mardi, la FAO a prévenu que l'épizootie pourrait gagner du terrain en Europe au printemps, lors du retour des oiseaux migrateurs venus hiverner en Afrique.

Le H5N1 a tué jusqu'ici 91 personnes en Asie et au Proche-Orient, selon l'OMS.

On ne signale pour l'instant aucun cas de contamination humaine en Europe ou en Afrique, où le H5N1 a été décelé chez des volailles au Nigeria, le pays le plus peuplé du continent et aux structures sanitaires déficientes.

 

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Grippe aviaire : un chat retrouvé mort porteur du virus H5N1 en Allemagne

BERLIN (AFP) - 28/2/6 - Un chat retrouvé mort en Allemagne était porteur d'une forme du virus H5N1 de la grippe aviaire, ce qui constitue dans ce pays la première transmission de l'épizootie des volatiles à un mammifère, a annoncé mardi le laboratoire allemand de santé animale.
Le félin a été découvert à proximité de la baie de Wittow sur l'île de Rügen, dans le nord-est de l'Allemagne, a précisé l'institut Friedrich-Loeffler, basé à Riems (nord-est).

Des analyses sont en cours afin de déterminer s'il s'agit de la forme hautement pathogène du virus, a précisé le laboratoire Friedrich Loeffler
"On sait déjà en Asie que des chats peuvent être contaminés s'ils mangent des oiseaux infectés" par le virus, a ajouté l'institut. Il a demandé à toutes les personnes de la région de Wittow possédant des chats de ne pas les laisser circuler en liberté à l'extérieur.

"Bien que tous les cadavres (d'oiseaux morts) se trouvent à l'intérieur d'un vaste périmètre de sécurité, des bêtes continuent à mourir du virus H5N1, qui pourrait être une source de contamination", a ajouté le président du laboratoire, Thomas Mettenletier. De nombreux oiseaux morts avaient été retrouvés ces derniers jours dans la baie de Wittow, sur l'île de Rügen.
Le nombre confirmé d'oiseaux sauvages infectés par le H5N1 en Allemagne s'élève désormais à 129, dont 121 ont été enregistrés rien que dans l'Etat régional du Mecklembourg-Poméranie occidentale (nord-est), en grande majorité sur l'île de Rügen.

Le virus de la grippe aviaire, qui a par ailleurs tué plus de 90 personnes depuis le début de l'épidémie en 2003, majoritairement en Asie, avait été détecté début 2004 en Thaïlande chez des félins, notamment des chats domestiques. L'épizootie avait été détectée chez une panthère longibande et deux chats domestiques, tous trois morts, ainsi qu'un tigre blanc, qui a guéri.

La présence de la maladie chez des mammifères, qui plus est proches de l'homme comme des chats domestiques, renforce les craintes d'une transmission de la maladie plus aisée aux êtres humains. Des mammifères, en l'occurrence des porcs, avaient déjà été infectés lors des précédentes épizooties de grippe aviaire.

Par ailleurs, une "trentaine de pays", représentant 12% des exportations avicoles françaises, ont décidé de restreindre leurs importations de volailles françaises ou de produits dérivés, en raison de la crise de la grippe aviaire, a-t-on appris mardi au ministère du Commerce extérieur.

Lundi soir, le gouvernement avait déjà indiqué qu'une vingtaine de pays représentant 5% des exportations avicoles françaises avaient décidé un embargo total ou partiel sur leurs importations, en raison de la détection sur un élevage en France de cas du virus H5N1 de la grippe aviaire.

Il s'agissait notamment du Japon, de Hong Kong, de l'Egypte ou du Maroc.

La situation "a évolué depuis", a expliqué le ministère, qui devait préciser dans l'après-midi les nouveaux pays concernés.

Les Etats-Unis se sont joints au mouvement en annonçant mardi l'interdiction de certains produits avicoles français en provenance du département de l'Ain, région de l'élevage français contaminé.

Le ministre de l'Agriculture Dominique Busserau a indiqué pour sa part devant l'Assemblée que la France est "mobilisée sur le plan diplomatique auprès de ces pays pour qu'ils puissent réenvisager leurs mesures" et expliqué que les pays "ont mis un embargo sur nos produits parce qu'il y a des accords sanitaire

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Grippe aviaire : l'expansion du H5N1 ravive les scénarios du pire

PARIS (AFP) - 15/2/6 - La diffusion très rapide du virus de la grippe aviaire H5N1 dans les élevages de volailles en Afrique, un continent démuni cumulant déjà des millions de cas de sida, de paludisme et de tuberculose, et son apparition chez les oiseaux sauvages en Europe, relance les scénarios du pire.

Le virus aviaire H5N1 hautement pathogène d'origine asiatique n'est pas actuellement capable de se transmettre facilement et durablement d'un individu à l'autre, mais ce risque augmente avec sa diffusion, selon les experts.

Ses capacités de coloniser de nouveaux territoires, et maintenant un nouveau continent, ravivent les craintes qu'il ne réussisse à s'adapter à l'homme et déclenche la première grande pandémie humaine de grippe du 21e siècle.

"Le fait que l'Afrique soit désormais touchée renforce les craintes d'une pandémie mondiale d'ici quatre à cinq ans", juge Jean-Claude Manuguerra de l'Institut Pasteur (Paris).

Des trois pandémies de grippe du 20e siècle, la plus grave, la grippe espagnole due à un virus d'origine aviaire, a fait 40 à 50 millions de morts en 1918-1919.

Pour une pandémie occasionnée par le H5N1, des scénarios apocalyptiques ont été avancés : elle pourrait faire plus de morts que le sida dans le monde en vingt ans. L'ampleur de la mortalité qu'elle pourrait causer varierait de 2 à 7,4 millions de morts, selon l'OMS.

Mais ces chiffres pourraient atteindre 32 à 150 millions de morts dans le monde, voire plus, selon les prédictions les plus alarmistes ne reposant, rappellent les spécialistes, que sur des conjectures.

La détection rapide de cas animaux dans l'Union Européenne montre que son système de détection fonctionne bien, mais le cas de l'Afrique est plus préocupant. Pour l'instant, au Nigeria où ont surgi des cas animaux, il n'y a pas eu de cas humains confirmés. Toutefois avec la mortalité due à des maux comme le sida et la tuberculose et la pénurie de soignants, il est plutôt difficile de s'en assurer.

Mais le Dr Manuguerra s'inquiète de l'interférence avec le sida : "on a découvert au cours de traitements que le virus de la grippe ordinaire est excrété plus longtemps par les patients atteints par le VIH, de l'ordre de quinze jours alors qu'il subsiste normalement dans l'organisme de 5 à 6 jours".

Cette situation favorise "la sélection de virus grippaux résistants aux traitements (Relenza, Tamiflu) ou pire des mutations susceptibles de faire évoluer le virus aviaire", avance ce spécialiste.

De plus, "dans les zones intertropicales, le virus de la grippe ordinaire circule toute l'année", remarque Jean-François Saluzzo, expert virologue.

Selon l'OMS, les virus H5N1 hautement pathogènes survivent au moins 35 jours à basse température (4° C) dans les déjections d'oiseaux, et 6 jours à température plus élevée (37°).

Actuellement, le H5N1 provoque une mortalité de l'ordre de 50 % parmi les cas confirmés, mais rien n'indique qu'il conserverait une telle létalité (nombre de morts sur nombres de malades) en s'adaptant à l'homme.

"Pour la grippe de 1918, ce pourcentage de mortalité est proche de 2 à 3 %", estime le Pr François Bricaire, spécialiste des maladies infectieuses.

Mais, rassure-t-il, la médecine a progressé depuis : "beaucoup de malades ont été emportés par des complications infectieuses, aujourd'hui soignées par des antibiotiques, ou pour certaines, prévenues par le vaccin antipneumocoque". On dispose également d'antiviraux anti-grippe qui pourraient contribuer à juguler, avec des mesures d'isolement, de premiers foyers humains.

Les délais de production, de plusieurs mois, d'un vaccin conventionnel ne permettraient pas d'endiguer la première vague. Si les premiers foyers humains n'étaient pas maîtrisés, l'épidemie pourrait se propager dans le monde à la vitesse des transports aériens...

Pour le SRAS (pneumopathie atypique asiatique), bien moins contagieux qu'une simple grippe, il a suffit d'une seule personne débarquant à Hong Kong pour diffuser la maladie dans trente pays.

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L'OIE prédit la propagation du virus H5N1 en Europe

PARIS (Reuters) - 28/2/6 - Le virus H5N1 de la grippe aviaire, hautement pathogène, se propagera vraisemblablement à d'autres pays d'Europe et aussi à d'autres pays voisins, estime l'Office international des épizooties (OIE).

"Il est fort probable que le virus H5N1 touche d'autres pays européens", lit-on dans un communiqué de l'OIE, qui organisait jusqu'à mardi une réunion d'une cinquantaine de vétérinaires européens sur la grippe aviaire à son siège à Paris.

L'OIE met l'accent, dans son communiqué, sur l'arrivée en Europe au printemps d'oiseaux migrateurs sans doute contaminés provenant d'Afrique et du Proche-orient.

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La grippe aviaire détectée sur des oiseaux sauvages en Suède, selon Stockholm

STOCKHOLM (AP) - 28/2/6 - La grippe aviaire est arrivée en Suède. Une souche mortelle du virus de la grippe aviaire a été détectée sur deux canards sauvages retrouvés dans le sud de la Suède, ont annoncé mardi les autorités, ajoutant que les analyses complémentaires en cours devraient probablement confirmer qu'il s'agit bien du H5N1.

"Je serais surprise s'il ne s'agissait pas du H5N1", a ensuite déclaré Marianne Elvander, de l'Institut national vétérinaire. Elle a précisé que les premiers tests montraient un virus identique aux souches découvertes au Nigeria, en Russie et en Chine.

Dans un premier temps, le porte-parole du ministère de l'Agriculture Anders Gronvall ne confirmait pas qu'il s'agissait de la souche H5N1, affirmant seulement que "c'est la forme dont des gens sont morts, le genre que nous craignions".

D'après M. Gronvall, le virus hautement pathogène a été retrouvé sur deux oiseaux morts près d'Oskarshamn, à environ 250 kilomètres au sud de Stockholm.

Des experts ont précisé que des échantillons avaient été envoyés au laboratoire de référence de l'Union européenne à Weybridge, en Angleterre, pour que soient réalisées des analyses complémentaires.

"Cela signifie que nous avons la grippe aviaire en Suède. C'est sérieux, mais pas inattendu", a déclaré la ministre de l'Agriculture Ann-Christin Nykvist à des journalistes à Stockholm.

Des recherches doivent être engagées dans la région d'Oskarshman afin de savoir si d'autres oiseaux sont morts. Des tests seraient alors effectués pour déterminer s'ils sont porteurs du virus de la grippe aviaire, a rapporté le vétérinaire Leif Denneberg.

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La grippe aviaire présente dans six régions de Russie

MOSCOU (Reuters) - 26/2/6 - Des oiseaux sauvages atteints de la grippe aviaire ont été découverts dans six régions ou républiques du sud de la Russie et des volailles domestiques infectées ont été signalées dans quatre d'entre elles, fait savoir le ministère de l'Agriculture.

"Des foyers d'infection de volatiles sauvages ont été recensés en Kabardino-Balkarie, au Daguestan, en Tchétchénie, en Kalmoukie et dans les régions de Krasnodar et de Stavropol", précise-t-il dans un communiqué.

Des volailles domestiques atteintes ont été découvertes dans ces deux dernières régions ainsi qu'au Daguestan et en Kalmoukie, poursuit le ministère sans indiquer quelle souche du virus est en cause. La maladie aurait notamment atteint un important élevage de la région de Krasnodar.

Plus de 600.000 volailles ont été abattues en 2005 en Russie pour empêcher la propagation de l'épizootie et plus d'un demi-million ont subi le même sort cette année après l'apparition de nouveaux cas dus au virus H5N1 au Daguestan.

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Premiers cas de grippe aviaire chez deux cygnes en Bosnie

SARAJEVO (Reuters) - 27/2/6 - Des analyses effectuées au laboratoire de référence européen ont confirmé la présence du virus H5N1 de la grippe aviaire chez deux cygnes sauvages retrouvés de Bosnie, une première dans ce pays.

"Les résultats du laboratoire de référence de Weybridge (Angleterre) sont positifs. On a isolé le H5N1", a déclaré Jozo Bagaric, chef des services vétérinaires bosniaques, lors d'une conférence de presse.

Les deux oiseaux avaient été retrouvés il y a dix jours au lac de Malo Plivsko Jezero, près de la ville de Jajce, dans l'ouest du pays. Les premières analyses faites par un laboratoire bosniaque avaient détecté la présence du virus H5.

Les services vétérinaires ont abattu plus d'une dizaine de cygnes sur ce lac et quelque 4.500 volailles élevées dans la région. Ils ont interdit la chasse au gibier à plumes et ordonné le confinement des volailles.

La Bosnie a interdit l'importation de volailles et de produits dérivés en provenance des pays touchés par l'épidémie de grippe aviaire.

"Toutes les mesures préventives restent valables", a déclaré Bagaric. Des analyses de sang prélevé sur 1.500 volailles élevées dans la zone concernée vont être faites.

La Bosnie est située sur l'une des routes migratoires utilisées par les oiseaux du nord et du centre de l'Europe. Elle est frontalière avec la Croatie, qui a signalé la semaine dernière son troisième cas de grippe aviaire en quatre mois.

 


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