LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

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LES ÉTATS-UNIS

 

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Violences au Capitole : qui sont les principaux suspects arrêtés et poursuivis ?

 

Publié le 10/01/2021

 

 

Parmi les premières personnes poursuivies figurent notamment l'homme à la coiffe de bison, mais aussi celui qui a emporté le pupitre de la présidente de la Chambre des représentants, ainsi que celui qui a posé les pieds sur le bureau de cette dernière.

Jacob Anthony Chansley, le "chaman QAnon", le 6 janvier 2021, face à un policier lors de l'envahissement du Capitole par des partisans de Donald Trump à Washington. (SAUL LOEB / AFP)

Il n'a pas fallu longtemps aux enquêteurs pour remonter jusqu'à eux. Une douzaine de suspects ont été arrêtés et inculpés aux Etats-Unis. Ils sont accusés d'avoir participé à la manifestation violente des partisans de Donald Trump, mercredi 6 janvier à Washington, qui s'est soldée par l'envahissement du Capitole et la mort de six personnes. D'autres sont en cours d'identification et activement recherchés. Voici ce que l'on sait de ces premiers mis en cause.

 

Jacob Anthony Chansley, l'homme aux cornes de bison

Jacob Anthony Chansley, le "chaman QAnon", au centre, lors de l'envahissement du Capitole par des partisans de Donald Trump à Washington, le 6 janvier 2021. (SAUL LOEB / AFP)

Toque en fourrure et cornes de bison sur la tête, torse nu recouvert de tatouages, maquillage patriotique sur le visage : son accoutrement a attiré l'attention. Jacob Anthony Chansley, alias Jake Angeli, a été arrêté et inculpé d'intrusion illégale et de conduite violente au Capitole, indique le ministère de la Justice américain dans un communiqué. "Cet individu était armé d'une lance de deux mètres de long avec un drapeau américain attaché juste sous la lame", souligne le communiqué*.

L'acte d'accusation précise qu'il a appelé lui-même le FBI jeudi pour confirmer sa présence au Capitole. Il a affirmé qu'il "faisait partie d'une action de groupe répondant, avec d'autres 'patriotes' d'Arizona, à un appel du président à tous les 'patriotes' à venir à Washington le 6 janvier".

Originaire de l'Arizona, ce trentenaire, qui se dit "guerrier spirituel" et se fait appeler "Le Loup du Yellowstone", a déjà été aperçu à de nombreuses reprises lors de manifestations pro-Trump, notamment à Phoenix, ces derniers mois, arborant systématiquement son fameux costume. Il se présente comme un "soldat numérique de QAnon", la mouvance complotiste dont Donald Trump est le héros.

Surnommé aussi le "chaman QAnon", il écrivait dans un message posté en décembre sur Parler, le réseau social chéri des ultraconservateurs : "Nous sommes des patriotes, sur le front en Arizona, qui voulons amener notre énergie positive" à Washington.

Adam Johnson, l'homme qui emporte le pupitre de Nancy Pelosi

Adam Christian Johnson tient à la main le pupitre de la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, le 6 janvier 2021, lors de l'envahissement du Capitole par des supporters de Donald Trump, à Washington. (WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES / AFP)

Il a été photographié tout sourire avec son bonnet Trump sur la tête. D'une main, il fait coucou au photographe, de l'autre il emporte le pupitre de la présidente démocrate de la Chambre des représentants, bête noire des militants pro-Trump, Nancy Pelosi.

Adam Christian Johnson a été arrêté vendredi en Floride. Le trentenaire a été inculpé des mêmes chefs que le "chaman QAnon", auxquels s'ajoute le vol, même si le pupitre de Nancy Pelosi a été retrouvé au lendemain de l'émeute, abandonné dans un couloir.

Cet habitant de Parrish, une petite ville de l'ouest de la Floride proche de Tampa, avait également diffusé une vidéo en direct sur Facebook, dans laquelle il déambulait dans les couloirs du Capitole, rapporte le Tampa Bay Times. La vidéo a été effacée et les profils d'Adam Christian Johnson sur les réseaux sociaux ont été supprimés.

Richard Barnett, l'homme qui a posé le pied sur le bureau de Nancy Pelosi

Richard Barnett, un pied sur le bureau de Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, le 6 janvier 2021, lors de l'envahissement du Capitole par des partisans de Donald Trump à Washington. (SAUL LOEB / AFP)

L'homme a été immortalisé, vautré dans un fauteuil, le pied sur le bureau de la présidente de la Chambre des représentants. Richard Barnett a été interpellé à Little Rock, dans l'Arkansas. Il a été inculpé, entre autres, pour intrusion violente dans l'enceinte du Congrès, selon le bureau du procureur fédéral de Washington*.

C'est "mon bureau", avait expliqué mercredi à la chaîne locale KFSM 5News ce sexagénaire au fort accent du Sud. "Je suis un contribuable. Je suis un patriote. Ce n'est pas son bureau. On le lui a prêté." Connu localement pour animer un groupe Facebook pro-armes, "2A NWA STAND", Richard Barnett, surnommé "Bigo", a affirmé s'être retrouvé dans ce bureau presque par accident, alors qu'il "cherchai[t] les toilettes".

Selon un reporter du New York Times*, l'homme s'est vanté de ses exploits à sa sortie du Capitole. Il lui a raconté avoir frappé poliment à la porte du bureau, avant d'y être poussé par d'autres manifestants. En souvenir, il est reparti avec une enveloppe à en-tête de la présidente de la Chambre des représentants. Il ne l'a pas volé, a-t-il assuré : "J'ai laissé 25 cents sur son bureau." Il a aussi laissé à Nancy Pelosi un souvenir de son cru. "Je lui ai écrit un message dégueulasse, j'ai posé mes pieds sur son bureau et je me suis gratté les c…" Le mot insultant disait : "Nancy, Bigo était là, espèce de p…" indique un journaliste de NBC*.

Doug Jensen : le QAnon qui a pourchassé un policier

Doug Jensen n'est lui non plus pas passé inaperçu lors de l'envahissement du Capitole. On le voit sur de nombreuses photos, avec son t-shirt à la gloire des QAnon, faire face à un cordon de policiers.

Il apparaît surtout dans l'une des vidéos les plus vues de cette émeute, postée par un reporter du HuffPost. Il est au premier rang des émeutiers qui forcent un officier de police du Capitole à reculer puis le pourchassent dans les couloirs et les escaliers du bâtiment.

 


 

 

L’assassinat de George Floyd sera l’une des dates les plus marquantes de l’histoire des États-Unis d’Amérique

Strategika51

 

 

RTFrance 3-6-20

 

Derek Chauvin, le policier qui a tué George Floyd lors de son interpellation, est désormais inculpé d'homicide volontaire. La mort de celui-ci a été ainsi requalifiée en «meurtre», avec l'inculpation de trois autres policiers.

Nouveau rebondissement le 3 juin dans l'affaire George Floyd, mort le 25 mai après une interpellation musclée à Minneapolis (Minnesota), provoquant une vague de manifestations aux Etats-Unis et dans plusieurs villes dans le monde pour dénoncer un racisme de la police contre les Noirs. 

Le procureur enquêtant sur cette mort a requalifié les faits en «homicide volontaire», inculpant de «meurtre non prémédité» le policier Derek Chauvin qui a asphyxié l'Afro-Américain, et de «complicité» les trois autres agents présents, a annoncé le 3 juin la sénatrice locale Amy Klobuchar.

La famille de la victime, décédée le 25 mai, s'est félicitée de l'aggravation de ces poursuites via un communiqué transmis par son avocat, Ben Crump. «C'est un pas important sur la voie de la justice», a-t-elle commenté.

L'agent Derek Chauvin encourt une peine maximale de 40 années de réclusion, selon l'acte d'inculpation enregistré au tribunal.

Le 1er juin, l'autopsie du corps de George Floyd avait révélé que son décès était lié à la pression exercée sur son cou par la police, évoquant un «homicide» par «asphyxie mécanique». Selon une vidéo du drame, qui a depuis fait le tour du monde, l'agent de police Derek Chauvin l'a maintenu plaqué au sol, avec un genou sur son cou pendant près de neuf minutes. Ce policier de 44 ans a été licencié.

 

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New York : Sandy 30-10-12


Cuba se réjouit de la défaite des républicains américains aux élections de mi-mandat

LA HAVANE (AP) - 10/11/6 - Cuba s'est félicité jeudi de la victoire des démocrates américaines lors des élections de mi-mandat cette semaine, qui constitue un revers cinglant pour le président George W. Bush et sa politique "ultra-conservatrice".

Selon le ministre cubain des Affaires étrangères Felipe Perez Roque, la reconquête du Congrès des démocrates et leur victoire aux élections pour les postes de gouverneurs sont une "défaite sans appel" pour la politique "ultra-conservatrice" du président américain et de ses alliés.

"Cette victoire montre que divers secteurs (aux Etats-Unis) se sont réveillés", a déclaré M. Perez Roque à la télévision publique, précisant qu'il ne s'attendait pas pour autant à de grands changements sur la scène politique internationale.

Le ministre était de retour à Cuba après avoir présenté une résolution aux Nations unies cette semaine condamnant l'embargo américain qui frappe l'île depuis 45 ans. L'Assemblée générale de l'ONU s'est prononcée mercredi à une large majorité pour exhorter les Etats-Unis à revoir ses sanctions économiques -après avoir cependant défait un amendement australien appelant Cuba à libérer ses prisonniers politiques et à respecter les droits de l'Homme.

"La victoire d'hier est la preuve (...) que notre résistance n'a pas été vaine", a déclaré jeudi M. Perez Roque. AP

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Bel exemple de démocratie !

Les Etats-Unis poursuivront leurs objectifs en Irak
malgré la victoire des démocrates aux élections, selon le Corbeau (Condoleezza Rice)

WASHINGTON (AP) - 10/11/6 - La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a assuré jeudi que la défaite des républicains, qui ont perdu leur majorité dans les deux chambres du Congrès aux élections de mi-mandat mardi, n'entamerait en rien la volonté de l'administration du président George W. Bush de continuer sa mission en Irak jusqu'à ce que "les objectifs qui nous y ont amenés" soient atteints.

"C'est trop important pour notre propre sécurité", a déclaré Mme Rice dans un entretien de presse qui a été diffusé par le département d'Etat. "L'Irak doit connaître le succès pour que l'Amérique soit en sécurité".

Elle a ajouté que le président Bush a promis "que nous ferions certainement des ajustements à notre politique" en Irak. "Nous étudierons certainement de nouvelles idées".

Mais alors que "les Américains ont clairement voté pour le changement, comme l'a dit le président", ils "ne votaient pas pour quelque chose d'inférieur au succès en Irak", a-t-elle souligné.

Une des premières mesures de M. Bush suite au revers électoral, dû en grande partie à l'Irak selon des sondages, a été d'annoncer la démission de son secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, perçu comme l'architecte de la guerre. Il a été remplacé par Robert Gates.

"L'engagement américain aux objectifs qui nous ont amenés en Irak demeurent absolument ferme, et c'est ce qui est important", a-t-elle déclaré au journal de Singapour "The Straits Times".

A la question de savoir si "les Etats-Unis garderont le cap", Rice a répondu: "Les Etats-Unis poursuivront certainement l'objectif qui nous a amenés en Irak, car c'est trop important pour notre propre sécurité. L'Irak doit connaître le succès pour que l'Amérique soit en sécurité. Et donc nous maintiendront ce cap". AP


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Rien ne fera changer d'avis la secte pentagoniste !

Pour la S.I.C.K : la consommation et le profit avant tout !

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USA : Mme Barbara Boxer, la présidente de la commission environnementale du Sénat
demande un sommet des 12 pays les plus pollueurs

NATIONS UNIES (AP) - 3/2/7 - A la suite du rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la présidente de la commission environnementale du Sénat américain a demandé vendredi au président George W. Bush d'organiser un sommet rassemblant les 12 principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre [quels pays ?] .

"J'appelle le gouvernement fédéral des Etats-Unis d'Amérique à être un modèle d'efficacité énergique", a déclaré Barbara Boxer, sénatrice démocrate de Californie. Elle se trouvait aux Nations unies pour la diffusion des conclusions du rapport du GIEC.

"J'appelle le président à organiser un sommet à la Maison Blanche entre les 12 principaux pays responsables du réchauffement de la planète", a-t-elle ajouté, précisant qu'elle comptait demander aux membres du GIEC de venir expliquer leurs conclusions aux sénateurs américains dans les prochaines semaines.

Montrés du doigt pour leur refus de ratifier le protocole de Kyoto sur les gaz à effet de serre, les Etats-Unis ont réaffirmé vendredi leur position après la remise du rapport du GIEC.

Le secrétaire à l'Energie [à la botte du lobby énergétique], Samuel Bodman, a indiqué qu'il n'était pas question d'accepter "des restrictions qui risqueraient d'avoir des conséquences non voulues, y compris sur l'emploi" [sic]...

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Les États-Unis détiennent le record mondial de privation de liberté !

 

Réseau Voltaire - 22/12/07 - Selon le Département de la Justice, le nombre total de prisonniers aux Etats-Unis (incluant les détenus des prisons fédérales, des prisons d’État, des prisons locales, des prisons militaires, des prisons indiennes, etc.) a atteint en 2006 le chiffre de 2 385 213 personnes. À ceux-là doivent être ajoutés 5 035 225 personnes placées sous contrôle judiciaire.

Le total de cette population correctionnelle du « pays de la Liberté », soit 7 420 438 personnes, représente 3,2 % de la population adulte, record du monde absolu. Il s’agit d’une augmentation considérable depuis le 11-Septembre 2001 et le vote de l’USA Patriot Act, en moyenne de 2 % par an.

Ces chiffres ne tiennent pas compte des prisonniers étrangers détenus par les États-Unis hors de leur territoire (Guantanamo, Bagram et autres prisons secrètes de la CIA).

A titre de comparaison, pour plus d’un milliard d’adultes en Chine, il n’y a qu’1,5 million de prisonniers.

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Barack Obama prêt à donner un poste important à Al Gore s'il est élu

WALLINGFORD, Pennsylvanie - AP - 2/4/8 - Barack Obama, candidat à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine, a affirmé mercredi qu'il s'entretenait régulièrement avec l'ancien vice-président Al Gore et qu'il envisageait de lui proposer une fonction ministérielle, voire plus, s'il est élu en novembre prochain.

Interrogé lors d'un meeting en Pennsylvanie sur une éventuelle entrée d'Al Gore dans son équipe s'il devient président, Barack Obama a répondu positivement, affirmant qu'il jouerait même un "rôle central" en matière de lutte contre le réchauffement climatique. "C'est quelque chose que nous devons traiter maintenant, pas dans dix ans, ni dans 20 ans", a déclaré le sénateur de l'Illinois.

Le prix Nobel de la Paix 2007 a été décerné à Al Gore et au GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) pour leurs travaux sur le changement climatique. Al Gore est très populaire au sein du camp démocrate.

Si M. Obama a dit plusieurs fois qu'il était trop tôt pour évoquer des vice-présidents potentiels, il a semblé ne pas exclure Al Gore pour cette fonction qui est la seule à être supérieure à un poste ministériel.

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Kevin Zeese, directeur de l'association "électeurs pour la paix"

 

Les candidats oubliés de la course à la Maison Blanche


Alain JEAN-ROBERT

AFP - 17/10/8 - Le républicain John McCain et le démocrate Barack Obama se disputent la présidence des Etats-Unis, mais ce ne sont pas les seuls: douze autres candidats "oubliés" rêvent de la Maison Blanche. Lire la suite l'article

Aucun d'entre eux n'a la moindre chance de remporter la présidentielle. Sans argent ni organisation, les "petits" candidats sont souvent condamnés à faire de la figuration.

Cependant, le libertarien Bob Barr, l'indépendant Ralph Nader et, dans une moindre mesure, Chuck Baldwin du parti de la Constitution et la candidate des Verts Cynthia McKinney, pourraient gêner McCain ou Obama en cas de duel serré dans certains Etats clefs.

Selon le site spécialisé indépendant RealClearPolitics (RCP), qui établit une moyenne de tous les sondages publiés, M. Nader est crédité de 2,5% d'intentions de vote au niveau national et M. Barr de 1,3%. Tous les autres candidats sont sous la barre des 1%.

Nader, 74 ans, défenseur des consommateurs parfois tenu pour responsable de l'échec du démocrate Al Gore face à George W. Bush lors de l'élection présidentielle de 2000, s'est lancé dans sa 5e tentative de conquête de la Maison Blanche.

Il sera présent dans au moins 46 Etats. Mais contrairement à 2000, il est quasiment ignoré par les médias audiovisuels.

Représentant la Géorgie (sud-est) au Congrès de 1995 à 2003, M. Barr a été l'un des chefs de file des conservateurs, se montrant pugnace dans la procédure de destitution lancée contre l'ancien président Bill Clinton. Mais attaché aux libertés individuelles, il a rompu les ponts avec l'administration Bush après la mise en oeuvre de la loi antiterroriste Patriot Act.

Il sera en lice dans au moins 45 Etats dont plusieurs, comme l'Ohio (nord) ou le Nevada (ouest), sont considérés comme cruciaux. En Géorgie notamment, un Etat traditionnellement républicain mais que M. Obama convoite, la présence de M. Barr pourrait rendre la course indécise.

"En novembre, Barr pourrait être ce que Ralph Nader a été à Al Gore en 2000: catastrophique", a estimé George Will, un éditorialiste politique de Newsweek.

M. Barr lui-même devra compter avec la concurrence de Chuck Baldwin, un ancien républicain comme lui, qui se lance à l'assaut de la Maison Blanche sous les couleurs du parti de la Constitution, dont le programme est assez similaire à celui des libertariens. M. Baldwin sera présent dans au moins 37 Etats.

Les Verts ont choisi comme candidate à la présidence une femme noire et représentante démocrate de la Géorgie au Congrès (1993-2003), Cynthia McKinney.

La candidate des Verts sera présente dans au moins 32 Etats et sa candidature pourrait handicaper M. Obama en le privant de voix de féministes et de pacifistes.

"M. Obama ne peut considérer les voix des pacifistes comme acquises", dit Kevin Zeese, directeur de l'association "électeurs pour la paix".

"Il y a des candidats opposés à la guerre dans tout le spectre politique. A droite il y a Bob Barr et Chuck Baldwin. A gauche, on trouve Cynthia McKinney et Ralph Nader", a dit M. Zeese.

A côté de ces quatre candidats, figurent pas moins de trois candidats revendiquant l'étiquette socialiste, dont la représentante d'un parti pro-castriste qui sera présente dans douze Etats, et plusieurs indépendants.

Sans oublier Gene Amondson, un pasteur à l'air sévère, qui, quoi qu'il arrive, ne sablera pas le champagne le soir du 4 novembre. M. Amondson est candidat à la présidence au nom du parti de la prohibition.

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Elections aux Etats-Unis : dix petits fantômes


Par Mathias Delfe

Les médias français se sont mis depuis longtemps et massivement à l’heure de l’élection présidentielle américaine, au point qu’il semblerait que l’avenir de la Ve République soit en jeu et pas celui des Etats-Unis.

AGIRAVOX - 4/11/8 - Ici, à l’exception des extrêmes et - encore Besancenot préfère-t-il Barack à John –, l’obamania a touché tout le personnel politique, sarkozystes en tête, alors que tous les choix en matière économique et sociale de notre propre président, toute sa sensibilité le rapprochent au contraire de McCain, le digne successeur de l’admirable Bush Jr.
Mais enfin, opportunisme, quand tu nous tiens ! Selon toute probabilité, il va bien falloir s’entendre avec un grand échalas basané qui nous prendra de haut plutôt qu’avec un petit pot à tabac à poil blanc qui nous ressemble en plus vieux, alors…

Passons. Il a fallu atteindre J-1 pour que Le Monde titre sur les «dix autres candidats "indépendants" qui briguent, sans espoir, la Maison-Blanche».
Dix ! Quand même ! Si peu importants néanmoins que notre quotidien «de référence» ne parvient à en citer que quatre, les seuls qui auraient d’un point de vue théorique une chance d’être élu.
En gros, c’est comme si les médias américains avaient réduit la dernière présidentielle française à un duel entre Sarkozy et Royal, pour rappeler au dernier moment à leur public le plus politiquement pointu qu’il y avait d’autres postulants, tout en oubliant tout de même de citer Bové, Villiers et Schivardi.
Ne vous énervez pas ! Oublier, c’est justement ce qu’ils ont fait, je le sais ! D’autant que toute la campagne électorale française ne valait pas plus qu’une brève juste avant la météo.

Il faut touiller et fouiller le net pour dénicher un site qui fournisse la liste exhaustive des personnalités briguant la magistrature suprême :
- Gene Amondson, Prohibition Party ;
- Chuck Baldwin, 56 ans, investi le 26 avril 2008 par le Parti constitutionnaliste ;
- Bob Barr, 60 ans, candidat du puissant Parti libertarien depuis le 26 mai ;
- Roger Calero, Parti socialiste des travailleurs ;
- Charles Jay, Boston Tea Party ;
- Alan Keyes, indépendant ;
- Gloria La Riva, Socialism & Liberation ;
- John McCain, Parti républicain ;
- Cynthia McKinney, le Parti vert, depuis le 12 juillet ;
- Brian Moore, 65 ans, candidat du Parti socialiste des Etats-Unis ;
- Ralph Nader, 74 ans, candidat indépendant depuis le 24 février ;
- Barack Obama, Parti démocrate ;
- Thomas Stevens, Objectivist Party ;
- Ted Weil, 83 ans, candidat du Parti de la réforme.

Il y en a 14 en fait, mais Roger Calero n’étant pas un Américain de seconde génération au moins, il ne peut être éligible.

A la notable exception de Ralph Nader, je suis à peu près sûr que la plupart d’entre vous n’avez jamais entendu parler d’eux.
C’est normal, c’est ça la démocratie considérée depuis une caste dirigeante qui, là-bas comme ici, organise consciencieusement le passage de fait au monopartisme, soit à une dictature soft et glamour qui n’avoue pas son nom.

Tiens, même si je suis loin de partager toute sa philosophie *, c’est avec plaisir que j’ai constaté que le libertarien Bob Barr était bien près d’entériner sur le terrain mon propre constat : «En matière économique, notre pays interdit les situations de monopole, mais, en politique, il les encourage. Notre système est devenu prisonnier de l’idée que seuls deux partis peuvent fournir un candidat viable pour la Maison-Blanche (...) alors qu’il n’y a que très peu de différences entre les deux formations.»

Entre «très peu de différences entre deux formations» et parti unique, à court terme il y a quoi, comme différence ?

* Les libertariens sont plus ultralibéraux que libertaires (néanmoins ils sont hostiles au contrôle social renforcé type Patriot Act, à la prohibition des drogues douces, à la remise en cause du droit à l’IVG).

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Au lieu d'offrir le "Rêve planétaire"

Obama vend son "rêve américain" mortifère à la télé...

LeMonde.fr - 30/10/8 - "La vie est courte. Il faut saisir les occasions..." Pour Barack Obama, l'heure était à la sincérité, mercredi soir 29 octobre. Cette réflexion, le candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine l'a développée au détour de la mémoire de sa mère, morte d'un cancer à 53 ans. C'est sa disparition qui lui a fait comprendre combien le temps était compté. On pouvait comprendre : "lui" était compté... M. Obama s'offrait une première dans l'histoire électorale américaine : trente minutes d'espace publicitaire acheté sur sept chaînes télévisées , dont trois grandes chaînes nationales (CBS, NBC, Fox). L'exercice, selon les spécialistes en communication, fut plutôt réussi.
Coût estimé : 45 millions de dollars. Auteur : Davis Guggenheim, réalisateur oscarisé du film d'Al Gore, Une vérité qui dérange.

Un exercice rendu possible par la manne financière dont bénéficie M. Obama. Une manne très supérieure à celle de son adversaire, le républicain John McCain. Ce dernier, avant même la diffusion du film, avait dénoncé "une publicité vaporeuse payée avec des promesses non tenues", une allusion à l'engagement de M. Obama d'accepter une campagne équitable par le biais du financement public, auquel il a renoncé dès sa nomination par le Parti démocrate.

A un moment où la confiance des Américains dans leur économie est vertigineusement en berne, 90 % du temps d'antenne a été consacré aux questions qui les taraudent : le coût de l'éducation, du logement, de la santé, l'incertitude de l'avenir. Fil conducteur du message délivré : "honorer la dignité du travail" et "rétablir l'équité dans l'économie", positiver aussi, trois conditions pour que le "rêve américain " ne s'évanouisse pas. Car "nous perdons l'Amérique que nous voulons", celle, a rappelé M. Obama, qui se résume en une idée : travailler dur pour mieux investir dans la génération suivante.

Le candidat démocrate surfait là sur un sentiment dont les sociologues constatent l'expansion : la crainte partagée par un nombre croissant de parents que leurs enfants n'aient pas une "vie meilleure" que la leur. M. Obama jouait aussi sur un autre sentiment, très enraciné aux Etats-Unis, la conviction que ce pays est "le meilleur du monde" et que les Américains "s'en sortiront toujours" [sic]. "Partout, malgré la crise économique, la guerre et l'incertitude du lendemain, je vois de l'optimisme, de l'espoir et de la force ", a noté M. Obama.

RIEN N'EST JOUÉ

Tous ceux dont il allait à la rencontre sur l'écran, avant d'intervenir en gros plan la famille typique blanche de classe moyenne, le couple de retraités noirs dont le mari est retourné travailler, à 72 ans, pour assurer le coût des soins de sa femme qui a perdu son assurance santé; l'ouvrier au chômage technique ; la veuve qui a deux emplois pour payer les études des enfants, etc, n'avaient pas été choisis au hasard. Presque tous étaient issus d'Etats Missouri, Ohio, Kentucky où le candidat démocrate sait que la victoire n'est pas acquise.

Après avoir appelé les citoyens à s'impliquer "l'Etat ne peut tout faire" Barack Obama a conclu : "Dans six jours, (...) soyez avec moi, et je vous promets que l'on changera ce pays et le monde entier".

Le sénateur de l'Illinois avait-il besoin d'un show aussi coûteux ? Les sondages s'accordent toujours à lui donner 3 à 8 points d'avance à l'échelle nationale. Mais son équipe clame que rien n'est joué. Car dans le système électoral américain, ce n'est pas le suffrage universel, mais la victoire dans le collège des grands électeurs qui prime. Chacun des 50 Etats américains en désigne un certain nombre, au prorata relatif de sa population. Le vainqueur de l'élection dans un Etat rafle tous leurs suffrages. Pour être élu, il faut remporter 270 voix sur un total de 538 grands électeurs.

Pourtant, là encore, M. Obama devance son adversaire dans tous les Etats-clés. Mais, compte-tenu de leur "marge d'erreur" (souvent jusqu'à quatre points par candidat), des Etats où George Bush l'avait emporté en 2004, comme la Floride et l'Ohio, a fortiori l'Indiana, le Missouri ou la Caroline du Nord, où la marge est plus faible, et même le Nevada et la Virginie, où elle est plus importante, pourraient évoluer d'ici au 4 novembre.

Jusqu'au bout, donc, M. Obama poursuivra son effort. Avant la diffusion du film, il est apparu, pour la première fois, avec l'ex-président Bill Clinton, venu le soutenir en Floride.

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C'est l'heure des "coups tordus" [manipulations frauduleuses] dans la présidentielle américaine

Par Deborah Hastings

AP - 3/11/8 - A quelques heures du vote, les "coups tordus" se multiplient dans la présidentielle américaine, des mails semant la confusion chez l'électeur, des coups de fils perturbants, et des tracts remplis d'insinuations déposés la nuit sur le pas de votre porte. Lire la suite l'article

L'intention, presque à chaque fois, est d'empêcher les gens de se rendre aux urnes, ou de les induire en erreur, que ce soit par la désinformation ou l'intimidation. Mais dans cette course à la Maison Blanche, où un Noir est en tête des sondages, ces méthodes malhonnêtes ont aussi un contenu raciste.

Des plaintes ont été formulées dans les quartiers majoritairement habités par des Afro-américains à Philadelphie, où circulaient des tracts insidieux. Ils avertissaient les électeurs qu'ils risquaient d'être arrêtés s'ils allaient voter sans avoir réglé une amende de circulation, ou après avoir été condamnés.

Ce week-end en Virginie, des tracts avec un logo d'apparence officiel ont expliqué qu'en raison de l'affluence attendue dans les bureaux de vote, le scrutin serait étalé sur deux jours. Les électeurs républicains pourraient aller voter le mardi 4 novembre, le jour réel de l'élection, d'après ce tract, tandis que les électeurs démocrates devraient attendre le lendemain, trop tard pour voter donc.

Au Nouveau Mexique, deux femmes d'origine hispanique ont porté plainte après avoir été harcelées par un détective privé, travaillant pour un avocat républicain, qui est venu les menacer à domicile. Il a prétendu appeler les services d'immigration pour vérifier leurs titres de séjour, alors qu'elles sont américaines.

"L'homme mettait en doute son statut, il a demandé à voir des documents prouvant sa citoyenneté et son droit à voter" a expliqué Guadalupe Bojorquez, s'exprimant au nom de sa mère, une résidente d'Albuquerque de 69 ans qui parle seulement espagnol. "Il l'a terrifié".

En Pennsylvanie, des mails ont fait un lien entre Barack Obama et l'Holocauste. "Les électeurs américains ne peuvent pas se permettre de faire le mauvais choix le 4 novembre", lit-on dans le message, envoyé par un soi-disant comité électoral républicain. "Beaucoup de nos ancêtres ont ignoré les avertissements dans les années 1930 et 1940 et l'ont payé cher" poursuit ce texte trompeur.

Laughlin McDonald, qui travaille sur un projet favorable au vote des minorités, note que jamais il n'y a eu autant d'intérêt dans une élection, et autant de participation, mais jamais non plus autant d'efforts pour les contrecarrer en empêchant des gens de s'inscrire et de se rendre aux urnes. "Cela a un réel impact sur les minorités", selon lui.

La campagne Obama et les groupes en faveur des droits civiques ont aidé des millions de nouveaux électeurs à s'inscrire. Dans l'Ohio, on recense ainsi 600.000 nouvelles cartes d'électeurs.

A travers le pays, beaucoup de ces nouveaux venus sont Noirs ou Hispaniques. Cette brassée de nouveaux électeurs met mal à l'aise certains républicains, estiment les groupes soutenant le mouvement. Ils s'attendent donc à des manoeuvres dans les dernières heures précédant le scrutin, spécialement dans des états disputés comme la Pennsylvanie, la Virginie et le Nouveau Mexique.

Dans un quartier juif, Zachary Stalberg, président d'un groupe non partisan, le Comité des 70, a trouvé des tracts accusant Obama d'être favorable aux Palestiniens, avec une photo de lui en Allemagne. "On le glisse dans votre porte la nuit, s'étonne-t-il. Pourquoi ne pas me le remettre en plein jour ?".

Dans le Nevada, ce sont des électeurs originaires d'Amérique Latine qui ont reçu des appels leur suggérant de communiquer leur intention de vote par téléphone, ce qui leur éviterait de se rendre au bureau de vote, signale Election Protection, un groupe qui tient une permanence téléphonique pour les personnes en difficulté dans le processus électoral.

"La loi sur le droit de vote considère comme un délit le fait d'induire en erreur ou d'intimider les électeurs", rappelle Laughlin McDonald. AP

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"Boulette" [sic] de l'AFP : Obama aurait déjà gagné pour l'agence de presse !

Par Julien Landfried

le 2/11/8

Dans une dépêche publié ce matin "par erreur" [sic], et que de nombreux sites d'informations ont publié, l'agence parle de "la victoire présidentielle du démocrate américain Barack Obama".

Une "belle boulette" [belle désinformation] !

La dépêche a par exemple été publiée sur Yahoo et Google News, mais aussi sur TOUS "les sites qui reprennent automatiquement les dépêches de l'AFP" [sic]. Le résultat sur Google est significatif de la diffusion de la boulette, de même que sur Wikio.

La dépêche se diffuse sur le web...

 

L'élection n'a pas encore eu lieu mais l'AFP annonce déjà :

La victoire présidentielle du démocrate américain Barack Obama !



CARACAS (AFP) — 2/11/8 - La victoire présidentielle du démocrate américain Barack Obama fait naître l'espoir en Amérique latine de relations apaisées avec le puissant voisin du nord, alors que le sentiment anti-américain s'y est accentué face à l'unilatéralisme de l'administration de George W. Bush.
Lors de sa campagne électorale, Obama avait affiché sa volonté de réviser les relations de son pays avec l'Amérique latine.
Le nouveau maître des Etats-Unis va en effet se trouver d'emblée confronté à un délicat contexte de tensions qui s'étaient accrues récemment entre l'administration Bush et une Amérique latine aux gouvernements majoritairement de gauche.
Il s'agira pour lui de gérer une crise diplomatique en cours avec le Venezuela et la Bolivie, une hostilité grandissante du côté de l'Equateur et du Nicaragua, et la question de l'embargo que les administrations américaines successives ont imposé à Cuba depuis 1962.
D'autant que tous ces pays ont en outre largement favorisé ces derniers temps une coopération en matière énergétique et militaire avec la Russie, l'Iran et la Chine et semblent enclins à l'accentuer davantage.
Au premier rang du clan des "anti-impérialistes", Obama va trouver le bouillant Vénézuélien Hugo Chavez, bête noire de l'administration précédente. "Nous voulons un président des Etats-Unis avec lequel on peut parler (...) nous n'aspirons qu'à une seule chose, qu'ils nous respectent (...) nous voulons considérer les Etats-Unis comme un peuple frère et ses entrepreneurs comme des partenaires", déclarait peu avant les élections américaines le chef d'Etat vénézuélien.
Selon Pablo Kornblum, professeur d'Economie internationale à l'Université argentine John F. Kennedy, "fort d'une vision plus progressiste et conciliatrice, Obama tentera de conclure des accords économiques consensuels et une amélioration générale en termes diplomatiques".
L'Amérique latine que va découvrir Obama connaît un processus de changements dans le cadre d'initiatives d'intégration telles que l'Union des Nations sud-américaines (Unasur) que les Etats-Unis ne sauraient ignorer, relèvent en outre les experts de la région. Avec Obama, "l'époque de l'intervention et de l'agression des Etats-Unis est révolue", estime Omar Galindez, professeur à l'Ecole des Hautes études diplomatiques Pedro Gual du Venezuela.
L'avènement d'Obama pourrait être l'occasion de réexaminer les accords commerciaux et les relations diplomatiques sur de nouvelles bases, selon les analystes sud-américains.
A Cuba, la victoire d'Obama porte l'espoir d'un assouplissement de l'embargo, voire de "relations normales et respectueuses", estime le ministre cubain des Relations extérieures, Felipe Perez Roque.
"L'embargo est plus vieux que M. Barack Obama. Il devra décider d'admettre qu'il s'agit d'une politique d'échec (...) ou bien de persister dans cet aveuglement et cette cruauté, à tenter de soumettre le peuple cubain par la faim et les maladies", ajoute-t-il.
Pour la Bolivie du socialiste Evo Morales - qui a établi des relations diplomatiques avec l'Iran et expulsé récemment l'ambassadeur américain -"avec Obama s'ouvre une opportunité d'assouplissement et de changement", juge l'analyste Carlos Cordero.
Sur la même ligne, le chef d'Etat équatorien Rafael Correa - qui a rejeté le Traité de libre échange (TLC) avec les Etats-Unis - a admis que Obama constituait "une surprise", son discours se révélant "plus proche" des positions de son pays.
En Argentine, la présidente Cristina Kirchner relevait la "personnalité, le discours et la façon d'appréhender les choses absolument différente" d'un président Obama.
Le président mexicain Felipe Calderon, pourtant conservateur, avait souligné en septembre que les démocrates bénéficiaient "d'un net avantage sur les républicains qui ont conçu un programme trop conservateur sur le thème de l'immigration".

L'Amérique latine espère trouver un véritable interlocuteur en Obama.

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De fait :

Barack Obama est bien élu président des Etats-Unis !

LeMonde.fr - 5/11/78 - Barack Obama, 47 ans, est désormais le 44e président des Etats-Unis et le 4 novembre 2008 fera date dans l'histoire du pays. Il était 5 h 5, heure de Paris, lorsque les médias américains ont annoncé la victoire du candidat démocrate face à John McCain. Barack Obama devient ainsi le premier président noir des Etats-Unis. Moins d'une heure plus tard, le nouveau président était sur la scène du Grant Park de Chicago son fief pour fêter sa victoire et assurer aux Américains que "le changement est arrivé".

"Il a fallu longtemps. Mais ce soir, grâce à ce que nous avons accompli aujourd'hui et pendant cette élection, en ce moment historique, le changement est arrivé en Amérique", a-t-il affirmé. "Si jamais quelqu'un doute encore que l'Amérique est un endroit où tout est possible, se demande si le rêve de nos pères fondateurs est toujours vivant, doute encore du pouvoir de notre démocratie, la réponse lui est donnée ce soir", a-t-il fait valoir, devant 65 000 personnes. "C'est votre victoire", a-t-il assuré tout en saluant son adversaire républicain John McCain. Tout au long de la journée, le sénateur de l'Illinois a fait la course en tête et les résultats du vote n'ont fait que confirmer le net avantage dont bénéficiait M. Obama dans les sondages avant l'ouverture des bureaux de vote. Finalement, c'est en remportant la Californie qu'il s'est assuré de dépasser le seuil des 270 grands électeurs nécessaires pour obtenir la majorité au collège électoral qui élira le prochain président des Etats-Unis.

FÉLICITATIONS DE BUSH

M. McCain, 72 ans, a lui rapidement perdu tout espoir de remporter l'élection en s'inclinant dans des Etats clés comme l'Ohio, qui avait permis à George W. Bush de l'emporter en 2004 face à John Kerry, et la Virginie, un Etat qui n'avait plus voté en faveur d'un démocrate depuis Lyndon Johnson en 1964. Le candidat républicain a rapidement reconnu sa défaite et a appelé M. Obama pour le féliciter. "Cet échec est le mien pas le vôtre. J'aurais souhaité que le résultat soit différent", a déclaré le sénateur de l'Arizona, accompagné de sa femme Cindy et de sa colistière Sarah Palin. "Le peuple américain a parlé, et il a parlé clairement (...) C'est une élection historique. Je reconnais la signification particulière qu'elle a pour les Noirs américains, la fierté qui doit être la leur ce soir", a-t-il ajouté.

Le président sortant George W. Bush - qui ne cèdera réellement sa place que le 20 janvier - a également félicité Barack Obama. "Je promets que cette transition se passera en douceur. Vous êtes sur le point d'entreprendre l'un des plus grands voyages de votre vie. Félicitations, je vous souhaite d'y trouver du plaisir", a-t-il ajouté.

L'élection d'Obama s'accompagne d'une victoire écrasante des démocrates au Congrès, où le parti de l'âne renforce sa majorité aussi bien au Sénat qu'à la Chambre des représentants.

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La victoire d'Obama illustre les progrès d'un pays marqué par le racisme

Stephen COLLINSON

AFP - 5/11/8 - La victoire à l'élection présidentielle américaine mardi de Barack Obama, né il y a 47 ans d'un père kényan, illustre le chemin parcouru par les Noirs dans un pays toujours agité par le démon du racisme.Evénement Lire la suite l'article

En devenant le 44e président des Etats-Unis, le sénateur de l'Illinois entre dans l'Histoire et fait mentir les pessimistes qui avaient estimé pendant toute sa campagne que l'Amérique n'était pas prête à élire un Noir.

Son élection va non seulement rapprocher les Afro-Américains des autres communautés mais aussi les Etats-Unis du rêve de Martin Luther King, ébauché il y a 45 ans, de l'égalité entre les races.

Barack Obama, grand admirateur d'Abraham Lincoln, artisan de l'abolition de l'esclavage, deviendra le 20 janvier 2009 le président d'un pays où le souvenir de la ségrégation et de la lutte des Noirs pour leur émancipation dans les années 1960, reste vif.

Son mandat de quatre ans, renouvelable une fois, sera scruté avec grande attention pour voir s'il en fera bénéficier la communauté noire, notamment les plus pauvres, et s'il saura refermer des plaies raciales encore grande ouvertes. "Je suis vraiment reconnaissant d'être encore là pour vivre ce moment incroyablement historique pour notre pays", a commenté le parlementaire John Lewis, ancien dirigeant de la lutte pour les droits civiques.

"C'est difficile à croire qu'on ait réussi à faire autant de progrès en si peu de temps, que l'on puisse voir un jeune Afro-Américain devenir président des Etats-Unis", a ajouté à la télévision M. Lewis, qui fut roué de coups par un groupe de Blancs dans l'Alabama en 1961. Selon lui, les Etats-Unis sont "prêts à créer une société démocratique vraiment multi-raciale".

L'ancien candidat à la présidentielle Jesse Jackson se trouvait au milieu de la foule de partisans d'Obama rassemblés à Chicago pour la fête de la victoire. Cet ancien dirigeant de la lutte pour l'émancipation des Noirs a écouté le discours d'Obama, les yeux pleins de larmes. "Je ne savais pas quand, mais j'ai toujours pensé que c'était possible", a déclaré à l'AFP celui qui se trouvait aux côtés de Martin Luther King quand il fut assassiné.

Même l'adversaire d'Obama, le républicain John McCain a évoqué l'importance de la race du futur président en reconnaissant sa défaite. "C'est une élection historique. Je reconnais qu'elle a une signification particulière pour les Afro-Américains", a indiqué l'ancien combattant du Vietnam.

"Même si nous avons surmonté une bonne partie des vieilles injustices qui ont terni l'image de notre pays en refusant à une partie des Américains la pleine jouissance de la citoyenneté américaine, le souvenir de ces moments avait encore le pouvoir de blesser", a admis M. McCain. "Aujourd'hui, il faut qu'il n'y ait plus aucune raison pour qu'un Américain ne puisse pas chérir son appartenance à ce pays, la plus grande nation du monde", a ajouté M. McCain.

Bon nombre d'analystes avaient pronostiqué des difficultés à Obama en raison de l'ostracisme touchant encore les Noirs américains. Barack Obama l'a cependant emporté dans des Etats ouvriers et majoritairement blancs comme la Pennsylvanie et l'Ohio où il avait été battu pendant les primaires démocrates par la sénatrice de New York, Hillary Clinton. Tout au long de sa campagne, Barack Obama s'est gardé de se présenter comme le "candidat noir" et a toujours estimé que s'il devait perdre ce ne serait pas à cause de sa race.

Ce fils d'une Américaine originaire du Kansas qui a grandi à Hawaii et en Indonésie, a su adopter un discours décomplexé, insistant systématiquement sur l'unité nécessaire du peuple américain. C'est sans doute le secret de sa victoire.

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Nuit de fête et d'espoir en Barack Obama à l'Haÿ-les-Roses

AFP - 5/11/8 - Près de 2.000 personnes remplies d'"espoir" ont répondu à l'appel du comité français de soutien à Barack Obama à l'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) pour vivre en direct l'élection présidentielle américaine, en cette nuit du D day.Evénement Lire la suite l'article

Un écran géant, dressé dans la salle de sport prêtée par cette ville de la banlieue sud-est de Paris, relaie les chaînes d'information en continu tandis que de la musique antillaise accueille les premiers arrivants dans une ambiance de fête.

Ils viennent des villes alentour, de province, voire de Suisse ou de Belgique, selon les organisateurs.

L'eurodéputé Harlem Désir et Jack Lang, deux figures du Parti socialiste, ont fait le déplacement pour se mêler aux débats et analyser les résultats.

Pour M. Lang, "Barack Obama est métis et incarne un nouvel humanisme". Il loue ses "qualités d'intelligence, de cohérence et de maîtrise de lui-même".

L'enthousiasme pour le candidat démocrate est partagé par tous dans la salle et tous évoquent "l'espoir" de voir cet homme prendre la tête des Etats-Unis.

"Les jeunes de banlieue parlent entre eux" de la candidature de Barack Obama et "toutes les minorités se retrouvent" en lui, affirment Masse Saint-Just, consultant de 35 ans, et Junior Kibassa, 25 ans, étudiant en informatique, tous deux domiciliés à Gentilly (Val-de-Marne).

"C'est historique, l'élection d'Obama ouvrira des portes", assurent-ils.

Pour Diki Mavakala, 24 ans, de l'Haÿ-les-Roses, "à fond pour Obama", l'élection du candidat démocrate fera "réfléchir les gens" en France, où "on est beaucoup trop bloqué".

Ce futur aide-soignant originaire du Congo-Kinshasa, blouson noir et cheveux décolorés, s'est intéressé au programme des deux candidats et juge celui d'Obama "bien" en matière de santé, d'éducation et de politique étrangère.

"J'espère que la politique étrangère des démocrates sera moins agressive, notamment au Moyen-Orient où il y a beaucoup de conflits autour des matières premières", déclare de son côté Tooran Dana, ingénieur en informatique franco-iranienne de 48 ans.

Selon François Gadré, venu de Brest (Finistère) et qui fonde "beaucoup d'espoir" dans Obama, ces élections montrent "que l'Amérique blanche commence à changer".

"La couleur d'Obama peut poser un problème dans les Etats ruraux mais pas dans les autres. C'est le symbole qu'un Afro-américain peut aller loin et cela aura aussi énormément d'influence aux Antilles", où M. Gadré passe une partie de l'année pour son travail de chargé de prévention.

Clémence, chanteuse de la Compagnie créole doit assurer l'animation musicale de la soirée: elle espère que l'élection d'un Noir à la Maison Blanche permettra aux Antillais d'accéder à une "identité qu'on ne leur reconnaît pas forcément".

"En France, on précise toujours +noir d'origine antillaise+ (...) pourtant il y a beaucoup d'énarques noirs mais ils ne deviennent jamais ministres", affirme-t-elle, jugeant que "les Etats-Unis sont un pays plus libre où la valeur des hommes est reconnue".

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Le président russe cible les États-Unis dans son discours à la Nation

Par Michael Stott

Reuters - 5/11/8 - Dmitri Medvedev a donné la mesure des défis qui attendent Barack Obama en annonçant le déploiement par Moscou de missiles dans son enclave de Kaliningrad pour "neutraliser" le projet de bouclier antimissile américain. Lire la suite l'article

Tout en souhaitant des relations meilleures avec Washington, le président russe élu en mars a prononcé d'un ton autoritaire un premier discours à la Nation marqué par des attaques répétées contre la politique étrangère et économique "égoïste" des Etats-Unis.

Il a en outre surpris sur le plan de la politique intérieure, en proposant de prolonger de quatre à six ans la durée du mandat présidentiel, un geste analysé comme une mesure à l'attention de son prédécesseur Vladimir Poutine.

"Pour neutraliser - si nécessaire - le système antimissile (américain), un système de missiles Iskander sera déployé dans la région de Kaliningrad", a déclaré Dmitri Medvedev, par allusion à l'enclave russe sur la mer Baltique, entre Pologne et Lituanie.

La Russie, a-t-il ajouté, recourra à des moyens de brouillage électronique contre ce projet américain dont des éléments seront déployés en Pologne et en République tchèque. Moscou abandonnera aussi son idée de désactiver trois régiments de missiles nucléaires créés sous la Guerre froide.

Les commentateurs, qui s'attendaient à un style plus modéré, ont été surpris par cette tonalité sévère.

Pour Ronald Smith, un analyste de l'Alfa Bank à Moscou, Dmitri Medvedev semble avoir voulu "prendre des positions fortes sur un certain nombre de sujets avant la mise en place de la nouvelle administration américaine".

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a relativisé la portée des propos de Dmitri Medvedev. "Nous sommes habitués à entendre la Russie gronder de temps en temps. Je n'attacherais pas beaucoup d'importance à cette déclaration", a-t-il dit.

Prague a en revanche déploré une décision néfaste au dialogue et le président lituanien, Valdas Adamkus, a déploré une décision "incompréhensible".

UN PROJET "POUTINE 2024" ?

L'allocution d'une heure et demie a été attentivement suivie par son prédécesseur, le Premier ministre Vladimir Poutine, assis au premier rang de la grande salle Saint-George où s'étaient rassemblés un millier d'élus et dignitaires.

L'annonce d'une éventuelle prolongation à six ans du mandat présidentiel a immédiatement été interprétée comme une mesure en faveur de l'influent chef du gouvernement, qui reste l'homme politique le plus populaire de Russie.

Citée par les agences de presse russes, la chef du département juridique du Kremlin, Larissa Britcheva, a précisé dans la foulée que cette proposition ne s'appliquait pas à l'actuel président.

Vladimir Poutine a confié les clés du Kremlin à son poulain désigné en mai après avoir effectué deux mandats présidentiels successifs, le maximum autorisé par la Constitution. Mais rien ne l'empêche d'être réélu à la présidence.

"C'est une manière de préparer le retour de Poutine pour douze ans, soit deux mandats de six ans. On peut déjà parler du projet Poutine 2024", a déclaré Olga Krychtankovskia, une politologue russe.

Dmitri Medvedev a parallèlement proposé de renforcer les pouvoirs de la Douma d'Etat, la chambre basse du parlement, en allongeant à cinq ans la durée de la législature, contre quatre aujourd'hui. Le gouvernement, a-t-il souhaité, devra expliquer sa politique devant les élus une fois par an.

Le président russe a justifié ces changements constitutionnels par la nécessité de répondre à des défis tels que la crise financière mondiale, la modernisation de l'armée ou le maintien de la stabilité du pays.

"Je suis convaincu que notre mouvement vers la liberté et la démocratie ne sera couronné de succès que si l'autorité du président et de la Douma d'Etat est suffisamment forte", a-t-il dit en affirmant sa volonté d'améliorer la représentativité des petits partis.

PRÉTEXTE DE L'OTAN

S'il a blâmé les fonctionnaires corrompus qui nuisent selon lui aux entreprises russes, Dmitri Medvedev a réservé ses plus vives critiques aux Etats-Unis, quelques heures à peine après l'élection de Barack Obama à la Maison blanche.

Le conflit russo-géorgien du mois d'août, a déclaré le président russe, a été employé comme prétexte par l'Otan pour envoyer des navires de guerre en mer Noire et justifier le projet de bouclier antimissile.

Cette guerre, a-t-il estimé, est "le résultat de la direction arrogante de l'administration américaine qui déteste les critiques et préfère les décisions unilatérales".

Comme la crise dans le Caucase, la crise financière est un événement localisé qui s'est transformé en événement mondial, a encore jugé le chef du Kremlin.

"Les leçons des erreurs et des crises de 2008 ont montré à toutes les nations responsables que le moment était venu d'agir, qu'il était nécessaire de réformer le système politique et économique international de manière radicale", a-t-il déclaré.

Dmitri Medvedev a cependant "tenu à souligner" qu'il n'avait "pas de problèmes avec le peuple américain" et adressé un télégramme de félicitations plus personnel à Barack Obama.

"Je compte sur un dialogue constructif avec vous fondé sur la confiance et prenant en compte les intérêts de chacun", écrit le président russe à son futur homologue.

Avec Denis Dyomkin, Guy Faulconbridge, Conor Sweeney, version française Jean-Stéphane Brosse

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Lobbying et conséquences

Un israélien d'origine dans l'administration d'Obama


Rahm Emanuel et Barack Obama

ALTERINFO - 7/11/8 - Apparemment, le futur président compte bien s’entourer des anciens de l’ère Clinton mais aussi de républicains.Premier nom à être annoncé : celui de Rahm Emanuel. Un israélien d’origine.
Barack Obama a proposé à ce représentant démocrate de l'Illinois, d'occuper le poste de secrétaire général de la Maison-Blanche. Ami proche d’Obama et élu de Chicago comme lui, il devrait rapidement accepter l'offre que lui a faite le 44e président. A 48 ans, Rahm Emanuel a déjà servi à la Maison-Blanche sous la présidence de Bill Clinton comme conseiller politique.

Connu pour son tempérament combatif, il était considéré comme le candidat le mieux placé pour ce poste, l’un des plus importants de l’Administration américaine. S’il accepte, il deviendra le principal «gardien» du bureau ovale et hérite d’un rôle de haut conseiller auprès du président. Le secrétaire général, qui est actuellement Joshua Bolten, est également très haut placé au sein de l'exécutif.
La réaction israélienne ne s’est pas fait attendre.

Le quotidien israélien Yediot Aharonot rapporte d’un des proches de Rham, que ce dernier n’aurait pas accepté ce poste, s’il n’était pas convaincu qu’Obama est l’homme d’Israël. Tandis que le quotidien Maariv révèle que le futur secrétaire général du président Obama s’était porté bénévole pour combattre avec l’armée israélienne sur le front nord d'Israël au cours de la première guerre du Golfe.

L'ex-ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis Danny Aaylon, a affirmé que Rahm Emanuel sera sans doute la personne la plus proche d’ Obama. Il participera à toutes les réunions les plus stratégiques au niveau de la sécurité intérieure et extérieure, il aura pour mission d’aider Obama à monter son équipe, à nommer ceux qui occuperont des grands postes économiques et à définir la politique avec laquelle il faut traiter avec le chef de la CIA et le Président de la Banque fédérale. Mais encore, tout Etat qui souhaite contacter Obama doit passer par Rham Emanuel."

Parailleurs, à cause de la crise financière qui fait rage, le nom du prochain secrétaire au Trésor est tout autant attendu avec impatience. Durant la campagne, Barack Obama a mis en place un groupe de conseillers économiques où se retrouvent d'anciens secrétaires au Trésor de Bill Clinton, Robert Rubin et Lawrence Summers. D'autres noms circulent : celui du président de la Réserve fédérale de l'Etat de New York, Tim Geithner, ainsi que celui de l'ancien président de la Réserve fédérale américaine, Paul Volcker.

Concernant la Défense, certains conseillers de Barack Obama avaient suggéré de garder l'actuel secrétaire, Robert Gates, mais ce dernier a décliné l'offre. Pressenti lui aussi pour ce poste, l'ancien secrétaire d'Etat de George W. Bush, le général Colin Powell, rallié à M. Obama durant la campagne, a indiqué hier qu'il n'était pas «intéressé par un poste au gouvernement», mais que si le nouveau président lui demandait des conseils, il serait «heureux de lui en prodiguer». Quatre candidats restent en lice pour le Pentagone : Richard Danzig, conseiller de campagne de Barack Obama, les sénateurs républicains Chuck Hagel et Richard Lugar et le démocrate Jack Reed.

Plusieurs noms circulent pour succéder à Condoleezza Rice aux Affaires étrangères : l'ancien candidat à la Maison-Blanche John Kerry, le gouverneur du Nouveau-Mexique, Bill Richardson, le négociateur des accords de Dayton pour l'ex-Yougoslavie Richard Holbrooke, ainsi que le sénateur républicain de l'Indiana, Richard Lugar.

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LE PRINCIPAL CONSEILLER D’OBAMA EST UN FAUCON ANTI-IRAN


Par Doug Ireland

Bakchich.info - 4/11/8 - Un faucon anti-Iran pourrait bien hériter du poste de secrétaire d’Etat dans la future administration Obama si le démocrate est élu le 4 novembre. Le récit de « Bakchich ».

Dennis Ross, le principal conseiller de Barack Obama sur l’Iran mais aussi possible successeur de Condeleeza Rice au poste de Secrétaire d’Etat, a signé un manifeste sur l’Iran qui prône une ligne dure. Tellement dure que, si elle est appliquée, elle provoquera l’entrée en guerre de l’Amérique contre le pays des mollahs.

A l’origine, Ross, 59 ans, est un expert de feu l’URSS, rompu et formé à la Guerre Froide. Il a servi au Conseil de sécurité nationale de Ronald Reagan et notamment dans le staff du néo-conservateur Paul Wolfowitz, pour ensuite devenir le Directeur du planning du Département d’Etat sous James Baker, secrétaire d’Etat dans l’administration de Bush père. Il a également été l’émissaire spécial pour le Moyen-Orient de Bill Clinton.

Mais lorsqu’il menait les négociations israélo-palestiniennes, selon les dires de Dan Kurtzner, un juif orthodoxe - cité par Time magazine - qui participait à ces pourparlers aux cotés de Ross et qui est de surcroît un ancien ambassadeur en Israël soutenant Obama, les préjugés pro-israéliens de Ross étaient tellement visibles qu’il n’était pas perçu comme «un médiateur honnête». Le conseiller du candidat démocrate est en outre le co-fondateur du Washington Institute for Near East Policy, un think-tank établi par l’AIPAC, qui prône une ligne pro-israélienne dure et où Ross officie aujourd’hui comme un «Fellow distingué».

Mais il y a plus scabreux à son sujet. Lorsque Obama a dévoilé qu’il l’accompagnait comme conseiller principal lors de son voyage en Israël en juillet dernier, Time a intitulé son article sur cet énergumène de la sorte : «Le choix conservateur d’Obama pour le Moyen-Orient» et a relevé que, compte tenu de son passé, il était «surprenant de le voir devenir un membre officiel de l’équipe d’Obama».

Et pour cause ! Ross a été le principal auteur du discours très musclé et guerrier d’Obama à la convention de l’AIPAC (American Israël Public Affairs Committee, le très conservateur lobby pro-israélien) en juin dernier et dont Bakchich s’était fait l’écho.

Un sommaire passé inaperçu dans le Washington Post

Intitulé « Meeting the Challenge : U.S. Policy Toward Iranian Nuclear Development » ., le manifeste anti-Iran a été préparé par un groupe de travail de onze personnes dont Ross. Ses 87 pages ont soulevé tant d’inquiétude et d’indignation chez les intellectuels démocrates progressistes et experts en politique étrangère redoutant une frappe contre l’Iran qu’ils préparent pour après l’élection une lettre ouverte de protestation à l’attention d’Obama.

Deux hommes, précisément deux ex-sénateurs de droite ont présidé à la rédaction de ce texte : Dan Coats de l’Etat d’Indiana (un républicain conservateur pur et dur) et Chuck Robb de Virginie. Ce dernier est un démocrate conservateur, ancien gendre du Président Lyndon Johnson, ancien officier du Marine Corps qui a servi au Vietnam et co-fondateur du Democratic Leadership Council, l’association de démocrates de droite, très faucons en politique étrangère. Robb a également été nommé membre du President’s Foreign Intelligence Board par George W. Bush en 2005. Coats et Robb ont publié un sommaire vaguement maquillé du manifeste dans un article qu’ils ont co-signé dans le Washington Post du 23 octobre. Un article passé inaperçu…

Le groupe de travail qui a préparé le manifeste compte parmi ses autres membres une belle brochette de néo-conservateurs et d’ancien militaires de haut rang. Les principaux auteurs en sont Michael Makovsky qui a travaillé au Pentagone de Donald Rumsfeld, sous Doug Feith, sous-secrétaire à la Défense, où Makovsky faisait partie de l’équipe qui a fabriqué de toutes pièces les faux renseignements sur les armes de destruction massive ayant servi à justifier l’invasion de l’Irak. Autre co-auteur : Michael Rubin, aujourd’hui membre du staff de l’American Enterprise Institute, un think tank bastion des néo-conservateurs qui a, lui aussi, travaillé dans le cabinet de Rumsfeld.

Et que dit exactement ce manifeste ? Qu’aucun accord permettant à la République islamique d’Iran d’enrichir de l’uranium sur son propre territoire de quelle que manière que ce soit (y compris sous le contrôle strict d’inspecteurs internationaux) n’est possible. Mais aussi que l’abandon total par Téhéran de l’enrichissement d’uranium est un préalable à toute négociation.

Pouvoir attaquer l’Iran depuis «plusieurs endroits»

Toujours selon ce texte, pour montrer à l’Iran qu’il ne laissera rien passer, le nouveau président doit en outre fortement accroître la présence militaire américaine dans la région dès «le premier jour où il accède à la Maison-Blanche». Plus précisément, il devra « mettre en place dans la région des forces militaires américaines et alliées plus importantes, déployer des groupes de porte-avions et des navires démineurs, implanter dans la région des stocks de matériel de guerre (y compris des missiles), augmenter localement le nombre de bases militaires, conclure des partenariats stratégiques avec des pays comme l’Azerbaïdjan et la Géorgie pour pouvoir être opérationnel contre l’Iran de plusieurs endroits ».

Le manifeste va même encore plus loin dans l’hostilité à l’encontre de Téhéran et ajoute que « la présence des forces U.S. en Irak et en Afghanistan offre de nombreux avantages en cas de confrontation avec l’Iran car l’Amérique peut y implanter plus de forces armées et de matériel sous couvert des conflits en Irak et Afghanistan ; et ainsi maintenir un effet de surprise [sic !] stratégique et tactique ».
En clair, si Téhéran n’est pas prêt à abandonner tout enrichissement d’uranium sur son propre territoire (ce que l’Iran n’acceptera jamais comme préalable à une négociation), la guerre devient inévitable. Et toutes les étapes intermédiaires, y compris des négociations directes si le nouveau président américain choisit d’en mener, ne seront en réalité que du bla bla et prétexte à relations publiques pour se faire soutenir par la communauté internationale en vue d’une attaque contre le pays des mollahs.

Le fait que ce conseiller très écouté par Barack Obama ait signé et aidé à rédiger ce manifeste de faucons anti-Iran n’a pas encore été relevé par la presse américaine. Mais qu’un tel type ait l’oreille du candidat démocrate et semble destiné à un poste important aux Affaires étrangères au sein de la future administration de Barack Obama fait tout simplement froid dans le dos.

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Le choix de Rahm Emanuel par Obama
comme secrétaire général de la Maison blanche
douche l'enthousiasme arabe !

Alistair Lyon

Reuters- 12/11/8 - Si l'élection de Barack Obama a soulevé des attentes incontestables au Moyen-Orient, où les huit ans de présidence de George Bush ont déçu, braqué ou révolté Arabes et Iraniens, le choix de son secrétaire général de la Maison blanche inquiète.

La région avait mis ses espoirs dans une politique plus équilibrée de la part de Barack "Hussein" Obama, mais le président élu a semé le doute en choisissant comme chef de son cabinet Rahm "Israël" Emanuel, représentant juif de l'Illinois, ayant de fortes racines familiales dans l'Etat juif.

"Pour des millions d'Arabes qui avaient donné libre cours à leur allégresse lors de la monumentale victoire d'Obama, cette nomination a fait l'effet d'une douche froide après une fête éphémère", écrit mercredi l'éditorialiste Oussama al Charfi dans le quotidien saoudien Arab News.

Aux yeux du journal arabophone marocain Al Massa, ce choix à un poste clé de la Maison blanche dénote qu'"Israël a le bras long au sein de l'administration d'Obama", tandis que le journal radical iranien Kayhan qualifie Emanuel de "sioniste disposant de liens familiaux bien établis avec Israël".

Ces préventions sembleraient confirmées par le journal israélien Maariv, qui a présenté Rahm Emanuel la semaine dernière comme "notre homme à la Maison blanche" et publié une interview de son père Benjamin prédisant qu'il convertira Obama à la cause israélienne.

"Ce n'est pas un Arabe, il ne va pas cirer les parquets de la Maison blanche", a-t-il ajouté, soulevant par ses propos désobligeants une vive indignation.

"Je suis un Arabe américain. Je ne veux par être jugé selon des critères ethniques, mais sur ce que je fais et que je dis", lui a rétorqué le professeur de science politique Shibley Telhami, en invitant à juger Emanuel "en fonction de ses actes et non pas de son père, de son histoire".

DES PRÉVENTIONS EXAGÉRÉES ?

Rahm Emanuel, qui a travaillé dans l'équipe de Bill Clinton, a certes pris dans le passé des positions pro-israéliennes, mais il a soutenu le processus de paix parrainé par les Etats-Unis qui a mené aux accords israélo-palestiniens d'Oslo sur la pelouse de la Maison blanche en 1993.

Pour l'analyste David Levy, le poste d'Emanuel ne lui conférera pas une influence prédominante sur la politique proche-orientale de Barack Obama. Sa loyauté envers Obama primera et rien dans son passé ne traduit une hostilité au processus de paix.

L'ancien ministre des Affaires étrangères égyptien Ahmed Mahed estime que c'est Obama qui prendra les décisions et pas ses conseillers. Rahm Emanuel l'a confirmé mercredi à Reuters en affirmant que le président élu n'avait nullement besoin de son influence pour se déterminer face à Israël, dont il soutient la sécurité de façon "ferme et inébranlable".

Les préventions arabes contre l'homme charnière de la Maison blanche ne sont peut-être donc pas justifiées. Le politologue israélien Shmuel Sandlet, de l'université de Bar Ilan, va même jusqu'à se méfier de lui. "Il est très proche de la gauche et il me fait plus peur qu'Obama."

Quoi qu'il en soit, plus qu'Emanuel, ce sont le choix du président élu à la tête du secrétariat d'Etat et au sein du Conseil de sécurité nationale qui seront éventuellement probants pour ce qui concerne ses projet dans la région.

En attendant, l'Iran comme son protégé libanais le Hezbollah semblent ne pas vouloir insulter l'avenir.

Même si Barack Obama s'est prononcé pour des sanctions renforcées contre l'Iran sur le dossier nucléaire et n'a pas exclu en dernier ressort un recours à la force, il s'est aussi dit prêt au dialogue avec les dirigeants iraniens.

Pour le journal Kayhan International, "le défi pour Obama est de montrer au monde qu'il est véritablement prêt à offrir à Téhéran une négociation globale plutôt qu'un big bang".

Quant au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, il s'est voulu prudent sur les chances d'un changement tout en relevant que l'ascendance d'Obama, dont le père était musulman, et la couleur de sa peau suscitaient de l'empathie dans le monde arabe et africain.

"Je ne veux pas anticiper les événements, mais la logique veut que nous ne misions pas sur une réduction de l'injustice ou sur une éventuelle attitude plus clémente ou moins inique que celle de ses prédécesseurs", a toutefois ajouté Nasrallah.

Version française Marc Delteil

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LES TRISTES CAUSES DU FUTUR MINISTRE D’OBAMA

Par Doug Ireland

Bakchich - 21/11/8 - Le futur ministre de la Justice de Barack Obama est un avocat qui a le mauvais goût de défendre la firme Chiquita Brands… réputée pour ses coups tordus en Amérique du Sud.
Pour la première fois dans l’histoire des Etats-Unis, un Noir va occuper le poste d’«attorney general», l’équivalent du garde des Sceaux en France. Barack Obama a en effet choisi Eric Holder, 57 ans, pour diriger le Département de la Justice. L’homme en connaît par cœur les coulisses car, pendant une vingtaine d’années, il en a gravi les échelons. D’abord comme procureur avant d’être nommé numéro deux du ministère par le président Clinton. Sur les questions de maintien de l’ordre, l’hebdomadaire Newsweek le décrit comme un «centriste».

La nomination d’Eric Holder par Obama a pour objectif de le récompenser d’avoir officié comme co-président de la campagne du candidat démocrate. Si personne ne conteste ses compétences, la presse a en revanche beaucoup disserté sur son rôle dans la scandaleuse grâce présidentielle accordée par Bill Clinton au milliardaire Marc Rich. Celui-ci était poursuivi pour une fraude fiscale de 100 millions de dollars et s’est enfui des Etats-Unis avant son procès pour se réfugier en Suisse puis en Israël.

Denise la généreuse

L’épouse de Marc Rich, Denise, a contribué à hauteur de 450 000 de dollars au financement de la bibliothèque de Clinton et a donné un million de dollars au parti démocrate peu avant la grâce présidentielle accordée à son mari. Par la suite, elle a fait don de plus de 109 000 dollars à Hillary Clinton lors de sa première campagne sénatoriale. Une générosité qui a valu à la riche Denise d’être convoquée par une commission du Congrès soucieuse de l’entendre sur l’éventuel «achat» de la grâce de son époux. Mais, comme on dit en américain, Madame Rich «took the Fifth», s’est retranchée derrière le cinquième amendement de la Constitution stipulant qu’un citoyen n’a pas à s’auto-dénoncer.

Holder a, lui aussi, été entendu par cette commission. En cause ? Son extraordinaire complaisance politique en vertu de laquelle il ne s’est pas opposé à la grâce de Rich.

Depuis que le nom du futur ministre de la Justice d’Obama a été rendu public, les médias suggèrent que cette histoire de grâce pourrait bien être instrumentalisée par les républicains lorsque le Sénat validera cette nomination (c’est une procédure obligatoire). Rich n’a en effet pas respecté les usages de la grâce présidentielle voulant que cinq années doivent s’écouler entre le moment où la grâce est prononcée et la fin du procès de la personne concernée. Or, Rich étant en cavale, il n’a jamais été jugé.

L’aveuglement délibéré d’Holder n’est vraiment pas à son honneur. Pire, par la suite, Holder l’ambitieux a demandé à l’avocat de Rich, Jack Quinn (un ancien conseiller du président Clinton) de l’aider à devenir ministre de la Justice au cas où Al Gore remporterait l’élection présidentielle de 2000.

Avocat de Chiquita Brands alias United Fruit

Holder a également su mettre à profit son travail aux côtés de Bill Clinton pour rejoindre le cabinet d’avocats international Covington et Berling qui représente la crème de la crème des grandes entreprises, de Halliburton à Microsoft. Et parmi les clients que Holder a défendu figure la multinationale Chiquita Brands International. Celle-ci est plus connue sous le nom tristement célèbre de United Fruit.

Archétype même du néocolonialisme, United Fruit, spécialisée dans le commerce de bananes et autres fruits tropicaux, était surtout réputée pour son art de faire et défaire les gouvernements d’Amérique Centrale et Latine. La célèbre expression de république bananière» a d’ailleurs été inventée pour décrire les gouvernements à sa solde !
Par exemple, en 1954, le coup d’Etat commis au Guatemala contre le gouvernement démocratiquement élu du gauchiste Jacobo Arbenz Guzman était organisé par la CIA pour le compte d’United Fruit. La firme était le plus grand propriétaire terrien du pays et se sentait menacée par les réformes agricoles et les amendements au code de travail promulgués par Arbenz. En Colombie, en 1928, une grève massive de 30 000 ouvriers d’United Fruit dans la ville côtière de Ciénaga a dégénéré en un « massacre bananier » lorsque l’armée, aux ordres d’ United Fruit, a tué au moins mille pauvres grévistes. Le célèbre roman « Cent ans de solitude » du Prix Nobel colombien de littérature Gabriel García Marquez s’achève sur un récit de ce massacre.

United Fruit a peut-être changé de nom mais pas d’habitudes. Aujourd’hui, Eric Holder, futur ministre de la Justice, défend Chiquita Brands International (le nom d’United Fruit depuis 1985) qui a fourni de l’argent et des armes aux paramilitaires colombiens d’extrême-droite des AUC (Autodefensas Unidos de Colombia). Sous prétexte de lutter contre la guérilla des Farc (ceux qui ont séquestré Ingrid Betancourt), les paramilitaires ont tué des paysans par milliers.

Guerre de la banane en Colombie

Selon un excellent article d’octobre 2007 sur la «guerre de la banane colombienne» paru dans la revue Portfolio, le magazine d’affaires du groupe de presse Condé Nast, entre 1997 et 2004 Chiquita «a donné 1,7 million de dollars aux AUC dont les escadrons de la mort ont détruit les syndicats, terrorisé les ouvriers et tué des milliers de paysans».

Un rapport de 2003 de l’Organisation des Etats Américains (OAS) affirmait que dans la seule région bananière d’Urabá, l’AUC a tué 3 778 personnes et forcé 60 000 paysans à quitter leurs terres. Chiquita a ensuite «volontairement» fait état de ces paiements à la Justice américaine. Mais comme l’a rapporté le Washington Post dans un article en date du 2 août 2007, les officiels du ministère de la Justice « disaient clairement que Chiquita était en train de violer la loi et que ces versements aux AUC ne pouvaient pas durer». Toujours selon le Post, «les avocats de la Justice et le procureur fédéral à Washington étaient outrés par ce qu’ils considéraient comme la continuation flagrante de ces paiements illicites en dépit d’avertissements formels ».

Hypocrise, hypocrisie…

En 2004, Eric Holder et son équipe de Covington et Berling (cabinet d’avocats) ont négocié un accord avec la justice fédérale où Chiquita a plaidé coupable d’avoir violé la loi et a donné son accord pour payer une amende de 25 millions de dollars. Mais, grâce aux talents d’Holder, pas un seul dirigeant de Chiquita mêlé à ces versements meurtriers n’a été inquiété. Selon l’article du Post, le futur ministre a même demandé clémence pour les dirigeants de Chiquita qui ont pris des « décisions douloureuses » mais n’a jamais exprimé le moindre regret pour les paysans colombiens massacrés.

Aujourd’hui, Eric Holder continue de défendre Chiquita. C’est le cas dans un procès intenté par les familles de 173 paysans colombiens tués par les AUC. Les familles sont représentées par l’avocat Terry Collingworth de l’association International Rights Advocates qui a déjà forcé le géant pétrolier Unocal à payer 30 millions de dollars suite à des abus des droits de l’homme en Birmanie.

La nomination d’Holder par Barack Obama devrait beaucoup inquiéter ceux qui ont voté pour le démocrate en espérant un changement dans les mœurs de Washington. Et la déception est d’autant plus grande qu’Obama, dans son dernier face-à-face télévisé avec John McCain organisé à trois semaines à peine de l’élection présidentielle, s’est élevé contre l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et la Colombie à cause des violations des droits de l’homme systématiques contre les syndicalistes colombiens.

La nomination d’Eric Holder a un nom : l’hypocrisie.

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BUSH-OBAMA : MÊME COMBAT POUR L'IMPERIALISME US

Autrement dit : le changement dans la continuité...

Robert Gates [l'ennemi n° 1 de la Paix planétaire] restera au Pentagone !

AP - 26/11/8 - Le président élu Barack Obama a demandé au secrétaire à la défense de George W. Bush, Robert Gates, de rester à son poste au début de sa présidence.

Un responsable associé aux discussions a indiqué mardi à l'Associated Press que le maître-espion de 65 ans, resterait au Pentagone, pour un an au moins.

Barack Obama devrait annoncer sa décision ainsi que le choix du patron de la CIA la semaine prochaine. Gates a été deux ans le chef des services de la défense. Modéré, mais sans appartenance partisane, il a des liens privilégiés avec la famille Bush. Barack Obama avait promis de maintenir un républicain au sein de sa nouvelle équipe.

Ce choix donnerait à Obama une période d'état de grâce sur les questions de défense, en laissant les problèmes militaires à un expert tandis que le gouvernement se concentrera sur la crise économique et financière.

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Etats-Unis : Robert Gates resterait secrétaire à la Défense d'Obama

AFP - 26/11/8 - Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, aurait donné son accord pour rester en poste après la prise de fonction du président élu Barack Obama en janvier, et l'annonce pourrait en être faite la semaine prochaine, selon plusieurs médias américains.

M. Obama doit tenir ce mercredi sa troisième conférence de presse en trois jours, mais elle devrait être, comme les précédentes, consacrée à l'économie.

Le site Politico.com, ainsi que les chaînes de télévision ABC News et CNN affirment que M. Gates, qui est très respecté, resterait au Pentagone pendant la première année de pouvoir de M. Obama, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, et serait chargé de concrétiser la promesse de retirer les troupes américaines d'Irak faite par les démocrates.

"C'est fait", a indiqué une source proche du processus de décision citée par la chaîne ABC, ajoutant que l'annonce interviendrait après les congés de Thanksgiving, qui vont de jeudi à dimanche.

Interrogés par l'AFP, des collaborateurs de M. Obama n'étaient pas immédiatement en mesure de confirmer cette information.

Selon Politico, M. Gates ferait partie d'une série de personnalités éminentes dont la nomination interviendrait la semaine prochaine, notamment celle de James Jones, un ancien commandant de l'Otan, au poste de conseiller à la sécurité nationale.

Citant des sources officielles non identifiées, Politico ajoute que Susan Rice, une proche conseillère de M. Obama en matière de politique étrangère, serait nommée ambassadrice à l'ONU, et que l'amiral à la retraite Dennis Blair prendrait la tête du renseignement américain.

Toujours selon Politico, l'ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale James Steinberg deviendrait l'adjoint d'Hilary Clinton au poste de secrétaire d'Etat, deux nominations qui devraient elles aussi intervenir la semaine prochaine.

"La nomination de Robert Gates, unanimement apprécié aussi bien côté démocrate que républicain" [sic], permettrait à M. Obama de tenir sa promesse de nommer au moins un républicain.

"Cette nomination a de grands avantages pour Obama, qui peut désormais tenir sa promesse de retirer les troupes d'Irak avec l'aide d'un architecte de la stratégie de renforts en Irak, un des succès de l'administration Bush", commentait mardi Politico.

Par ailleurs, le comité chargé d'organiser l'investiture du président élu américain Barack Obama a annoncé mardi que les dons destinés à la cérémonie du 20 janvier étaient plafonnés à 50.000 dollars et a promis un événement aussi ouvert au public que possible.

Le Comité présidentiel pour l'investiture (PIC) "n'acceptera pas les contributions individuelles dépassant les 50.000 dollars. Les lois actuelles ne limitent pas le montant des donations", indique dans un communiqué le comité, qui souligne que les dons versés lors des dernières cérémonies d'investiture ont atteint jusqu'à 250.000 dollars.

En accord avec la politique de recueil de fonds mise en place lors de la campagne présidentielle de Barack Obama, le Comité indique aussi qu'il n'acceptera pas les contributions venant de sociétés, de comités d'action politique, de lobbyistes reconnus ou d'étrangers.

Dans son communiqué, le comité "promet l'investiture la plus ouverte et accessible de l'histoire" et précise que ses membres travaillent avec les autorités de Washington afin d'ouvrir le plus possible au public le National Mall, la vaste esplanade du centre de la capitale où se tiendra la cérémonie.

Au total, jusqu'à cinq millions de personnes sont attendues pour l'investiture de Barack Obama en tant que 44e président des Etats-Unis, qui prêtera serment depuis les marches du Capitole abritant le Sénat et la Chambre des représentants.

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Who Rules the Pentagon ?

by Frida Berrigan and Tom Engelhardt

ANTIWAR - 26/11/8 - The Obama national security "team" – part of that much-hailed "team of rivals" – does not yet exist, but it does seem to be heaving into view. And so far, its views seem anything but rivalrous. Mainstream reporters and pundits lovingly refer to them as "centrist," but, in a Democratic context, they are distinctly right of center. The next secretary of state looks to be Hillary Clinton, a hawk on the Middle East. During the campaign, she spoke of our ability to "totally obliterate" Iran, should that country carry out a nuclear strike against Israel. She will evidently be allowed to bring her own (hawkish) subordinates into the State Department with her. Her prospective appointment is now being praised by the likes of Newt Gingrich and Henry Kissinger.

The leading candidate for national security adviser is Gen.James L. Jones, former Marine Corps commandant and NATO commander, who remained "publicly neutral" during the presidential campaign and is known to be personally close to John McCain and, evidently, Secretary of Defense Robert Gates as well. Not surprisingly, he favors yet more spending for the Pentagon. The reputed leading candidate for director of the CIA, John Brennan, now head of the National Counterterrorism Center, was George Tenet's chief of staff and deputy executive director during the worst years of the CIA's intelligence, imprisonment, and torturing excesses.

The new secretary of defense is odds on to be… the old secretary of defense, Robert Gates, a confidant of the first President Bush. Still surrounded at the Pentagon by former Secretary of Defense Donald Rumsfeld's holdovers, he has had a long career in Washington as a clever apparatchik. He was the adult brought in – the story of how and by whom has yet to be told – to clean up the Bush foreign policy mess (and probably prevent an attack on Iran). He did this. He now favors no fixed timelines for an Iraq withdrawal, but a significant American troop "surge" in Afghanistan, "well north of 20,000," in the next 12-18 months. He has overseen the further growth of the bloated Pentagon budget and has recently come out for the building of a new generation of nuclear weapons. (Other candidates for defense include former Clinton Navy secretary and key Obama adviser Richard Danzig, who may end up – for the time being – as an undersecretary of defense, Clinton former Deputy Secretary of Defense John Hamre, and Republican Sen. Chuck Hagel, who might instead land the job as the director of national intelligence.)

Drop down a tier, as Yochi Dreazen of the Wall Street Journal wrote last week, and you find the Obama transition people using a little known think-tank, the Center for a New American Security (CNAS), as a "top farm team" to stock its national security shelves. The founders of the center are – don't be shocked now – former Clinton administration officials providing yet more "centrists" to an administration that seems to believe the essence of "experience" is having been in Washington between 1992 and 2000. CNAS, by the way, is officially against a fixed timeline for withdrawal from Iraq. In that, it seems typical of the coalescing national security team, almost none of whom, so far, opposed the invasion of Iraq (other than the president-elect). Having been antiwar is evidently a sign of inexperience and so a negative.

Add in the military lineup – Chairman of the Joint Chiefs Mike Mullen, Centcom Commander David Petraeus, Generals Raymond Odierno and David McKiernan, the U.S. commanders in Iraq and Afghanistan – all second-term Bush picks, all reportedly ready to push for a major "surge" in Afghanistan, all evidently against Obama's timeline for withdrawing U.S. combat forces from Iraq.

Now, mind you, so far we've only been considering the foreign policy issues of empire that face the next team. Domestically, if Gates remains, the Air Force might get kneecapped (perhaps losing the F-22 Raptor, the weapons system it wants for a war that will never be fought), but the Army and Marines will expand, as (so he promises) will the Navy. The essence of the matter is simple enough, as Frida Berrigan, arms expert for the New America Foundation and TomDispatch regular, indicates below: The Pentagon, even in the toughest of economic times, is likely to prove relatively untouchable.

The Obama transition team's explanation for the remarkably familiar look to its emerging national security lineup, suggested David E. Sanger in a recent front-page think piece in the New York Times, is "that the new administration will have no time for a learning curve. With the country facing a deep recession or worse, global market turmoil, chaos in Pakistan, and a worsening war in Afghanistan, 'there's going to be no time for experimentation,' a member of the Obama foreign policy team said." In other words, we need the sort of minds, already imprisoned in Washington's version of "experience," who helped lead us into this mess (long term), to get us out of it. "Experimentation" is obviously for times when it isn't needed. For these custodians of empire, better a steady hand and the same-old thoughts. No ? Tom

Weapons Come Second

Can Obama take on the Pentagon?
by Frida Berrigan

Even saddled with a two-front, budget-busting war and a collapsing economy, President Barack Obama may be able to accomplish a lot. With a friendly Congress and a relieved world, he could make short work of some of the most egregious overreaches of the Bush White House – from Guantanamo to those presidential signing statements. For all the rolling up of sleeves and "everything is going to change" exuberance, however, taking on the Pentagon, with its mega-budget and its mega-power, may be the hardest task he faces.

The Mega-Pentagon

Under President George W. Bush, military spending increased by about 60 percent, and that's not including spending on the wars in Iraq and Afghanistan. Eight years ago, as Bush prepared to enter the Oval Office, military spending totaled just over $300 billion. When Obama sets foot in that same office, military spending will total roughly $541 billion, including the Pentagon's basic budget and nuclear warhead work in the Department of Energy.

And remember, that's before the Global War on Terror enters the picture. The Pentagon now estimates that military operations in Iraq and Afghanistan will cost at least $170 billion in 2009, pushing total military spending for Obama's first year to about $711 billion (a number that is mind-bogglingly large and at the same time a relatively conservative estimate that does not, for example, include intelligence funding, veterans' care, or other security costs).

With such numbers, it's no surprise that the United States is, by a multiple of nearly six, the biggest military spender in the world. (China's military budget, the closest competitor, comes in at a "mere" $120 billion.) Still, it can be startling to confront the simple fact that the U.S. alone accounts for nearly half of all global military spending – to be as exact as possible in such a murky area, 48 percent according to the International Institute for Strategic Studies. That's more than what the next 45 nations together spend on their militaries on an annual basis.

Again, keep in mind that war spending for 2009 comes on top of the estimated $864 billion that lawmakers have, since 2001, appropriated for the Iraq war and occupation, ongoing military operations in Afghanistan, and other activities associated with the Global War on Terror. In fact, according to an October 2008 report by the Congressional Research Service, total war spending, quite apart from the regular military budget, is already at $922 billion and quickly closing in on the trillion dollar mark.

Common Sense Cuts ?

Years late, and with budgets everywhere bleeding red, some in Congress and elsewhere are finally raising questions about whether this level of spending makes any sense. Unfortunately, the questions are not coming from the inner circle of the president-elect.

Representative Barney Frank (D-Mass.) drew the ire and consternation of hard-line Republicans and military hawks when, in October, he suggested that Congress should consider cutting defense spending by a quarter. That would mean shaving $177 billion, leaving $534 billion for the U.S. defense and war budget and maintaining a significant distance – $413 billion to be exact – between United States and our next "peer competitor." Frank told a Massachusetts newspaper editorial board that, in the context of a struggling economy, the Pentagon will have to start choosing among its many weapons programs. "We don't need all these fancy new weapons," he told the staff of the New Bedford Standard Times. Obama did not back him up on that.

Even chairman of the House Appropriations Subcommittee on Defense John Murtha (D-Pa.), a Congressman who never saw a weapons program he didn't want to buy, warned of tough choices on the horizon. While he did not put a number on it, in a recent interview he did say: "The next president is going to be forced to decrease defense spending in order to respond to neglected domestic priorities. Because of this, the Defense Department is going to have to make tough budget decisions involving tradeoffs between personnel, procurement, and future weapons spending."

And now, President-elect Obama is hearing a similar message from the Defense Business Board, established in 2001 by Secretary of Defense Donald Rumsfeld to give advice to the Pentagon. A few weeks ago, in briefing papers prepared for President-elect Obama's transition team, the Board, hardly an outfit unfriendly to the Pentagon, argued that some of the Defense Department's big weapons projects needed to be scrapped as the U.S. entered a "period of fiscal constraint in a tough economy." While not listing the programs they considered knife-worthy, the Board did assert that "business as usual is no longer an option."

Desperate Defense

Meanwhile, defense executives and industry analysts are predicting the worst. Boeing CEO Jim McNerney wrote in a "note" to employees, "No one really yet knows when or to what extent defense spending could be affected, but it's unrealistic to think there won't be some measure of impact." Michael Farage, Sikorsky's director of Air Force programs, was even more colorful : "With the economy in the proverbial pooper, defense budgets can only go down."

Kevin G. Kroger, president of a company making oil filters for Army trucks, offered a typical reaction: "There's a lot of uncertainty out there. We're not sure where the budgets are going and what's going to get funded. It leaves us nervous."

It's no surprise that, despite eight years of glut financing via the Global War on Terror, weapons manufacturers, like the automotive Big Three, are now looking for their own bailout. For them, however, it should probably be thought of as a bail-up, an assurance of yet more good times. Even though in recent years their companies have enjoyed strong stock prices, have seen major increases in Pentagon contracts, and are still looking at boom-time foreign weapons sales, expect them to push hard for a bottom-line guarantee via their Holy Grail – a military budget pegged to the gross domestic product.

"We advocate 4 percent of the GDP as a floor for defense spending. No question that has to be front and center for any new president's agenda," says Marion Blakey, president of the Aerospace Industries Association, a trade group representing companies like Lockheed Martin and Northrop Grumman.

Listening to defense industry figures talk, you could get the impression that the Pentagon's larder was empty and that the pinching of pennies and tightening of belts was well underway. While the cuts suggested by the Defense Business Board report got a lot of attention, the Pentagon is already quietly laying the groundwork to lock the future Obama administration into a possibly slightly scaled-down version of the over-the-top military spending of the Bush years.

Business as Usual ?

At the beginning of October, the Pentagon's latest five-year projection of budget needs was revealed in the Congressional Quarterly. These preliminary figures – the full request should be released sometime next month – indicate that the Pentagon's starting point in its bargaining with the new administration and Congress comes down to one word: more.

The estimates project $450 billion more in spending over those five years than previously suggested figures. Take fiscal year 2010: the Pentagon is evidently calling for a military budget of $584 billion, an increase of $57 billion over what they informed President Bush and Congress they would need just a few months ago.

Unfortunately, when it comes to military spending and defense, the record is reasonably clear – Obama is not about to go toe-to-toe with the military-industrial-complex.

On the campaign trail, his stump speech included this applause-ready line suggesting that the costs of the war in Iraq are taking away from important domestic priorities: "If we're spending $10 billion a month [in Iraq] over the next four or five years, that's $10 billion a month we're not using to rebuild the U.S., or drawing down our national debt, or making sure that families have health care."

But the "surge" that Obama wants to shift from Iraq to Afghanistan is unlikely to be a bargain. In addition, he has repeatedly argued for a spike in defense spending to "reset" a military force worn out by war. He has also called for the expansion of the size of the Army and the Marines. On that point, he is in complete agreement with Defense Secretary Robert Gates. They even use the same numbers, suggesting that the Army should be augmented by 65,000 new recruits and the Marines by 27,000. The Congressional Budget Office estimates that these manpower increases alone would add about $10 billion a year – that same campaign trail $10 billion – to the Pentagon budget over a five-year period.

The word from Wall Street ? In a report entitled "Early Thoughts on Obama and Defense," a Morgan Stanley researcher wrote on Nov. 5, "As we understand it, Obama has been advised and agrees that there is no peace dividend. … In addition, we believe, based on discussions with industry sources that Obama has agreed not to cut the defense budget at least until the first 18 months of his term as the national security situation becomes better understood."

In other words: Don't worry about it. President Obama is not about to hand the next secretary of defense a box of brownie mix and order him to hold a bake sale to buy a bomber.

Smarter, Not More, Military Spending

Sooner rather than later, the new administration will need to think seriously about how to spend smarter – and significantly less – on the military. Our nose-diving economy simply will no longer support ever climbing defense budgets.

The good news is that the Obama administration won't have to figure it all out alone. The contributors to Foreign Policy in Focus' new "Unified Security Budget" have done a lot of the heavy lifting to demonstrate that some of the choices that need to be made really aren't so tough. The report makes the case for reductions in military spending on outdated or unproven weapons systems totaling $61 billion. The argument is simple and straightforward: these expensive systems don't keep us safe. Some were designed for a geopolitical moment that is long gone – like the F-22 meant to counter a Soviet plane that was never built. Others, like the ballistic missile defense program, are clearly meant only to perpetuate insecurity and provoke proliferation.

To cut the military budget more deeply, however, means more than canceling useless, high-tech weapons systems. It means taking on something fundamental and far-reaching: America's place in the world. It means coming to grips with how we garrison the planet, with how we use our military to project influence and power anywhere in the world, with our attitudes toward international treaties and agreements, with our vast passels of real estate in foreign lands, and, of course, with our economic and political relationships with clients and competitors.

As a candidate, Barack Obama stirred our imagination through his calls for a "new era of international cooperation." The United States cannot, however, cooperate with other nations from atop our shining Green Zone on the hill; we cannot cooperate as the world's sole superpower, policeman, cowboy, hyperpower, or whatever the imperial nom du jour turns out to be. Bottom line: we cannot genuinely and effectively cooperate while spending more on what we like to call "security" than the next 45 nations combined.

A new era in Pentagon spending would have to begin with a recognition that enduring security is not attained by threat or fiat, nor is it bought with staggering billions of dollars. It is built with other nations. Weapons come second.

Frida Berrigan is a senior program associate at the New America Foundation's Arms and Security Initiative (ASI). She is a columnist for Foreign Policy in Focus and a contributing editor at In These Times. In early December, ASI will release Weapons at War 2008: Beyond the Bush Legacy, co-authored by Berrigan and William D. Hartung, an examination of U.S. weapons sales and military aid to developing nations, conflict zones, and nations where human rights are not safeguarded. E-mail [email protected] if you would like a copy of the executive summary. To listen to Berrigan discuss Obama and the Pentagon in an audio interview, click here.

Copyright 2008 Frida Berrigan

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Au lieu du changement attendu :

désinvestissement militaire pour un investissement climatique (R. Ripert)

Hillary Clinton à la diplomatie, Robert Gates au Pentagone !

Deborah Charles et Andrew Gray

Reuters - 1/12/8 - Barack Obama a dévoilé lundi son équipe chargée de la sécurité nationale, officialisant la nomination de la sénatrice Hillary Clinton au département d'Etat et le maintien de Robert Gates à la tête du Pentagone.

Lors d'une conférence de presse à Chicago, le président élu, qui succédera à George Bush le 20 janvier, s'est dit "absolument engagé" à éliminer la menace du terrorisme. "Nous ne pouvons tolérer un monde où des innocents sont tués par des extrémistes qui s'appuient sur des idéologies faussées", a-t-il dit.

Le futur 44e président des Etats-Unis a réitéré son projet de rapatrier les forces américaines d'Irak dans un délai de seize mois "mais précisé qu'il demanderait l'avis des militaires" [sic].

"Je crois que seize mois constituent le bon délai mais, comme je l'ai constamment dit, j'écouterai les recommandations de mes commandants" [la secte pentagoniste], a-t-il dit.

"Nous ferons également en sorte de disposer d'une stratégie et des moyens nécessaires au succès contre Al Qaïda et les taliban" [sic] , a-t-il indiqué par ailleurs, annonçant une poursuite des investissements militaires et un renforcement des troupes au sol "pour vaincre les menaces du XXIe siècle".

CONTINUITÉ AU PENTAGONE

Barack Obama a esquissé les priorités de sa politique étrangère en évoquant les dossiers nucléaires iranien et nord-coréen et la recherche de la paix au Proche-Orient.

"Il y a beaucoup à faire, de la prévention d'une prolifération des armes nucléaires en Iran et en Corée du Nord jusqu'à la recherche d'une paix durable entre Israël et les Palestiniens, en passant par le renforcement des institutions internationales", a-t-il dit.

Il reviendra à Hillary Clinton, son ex-rivale dans la primaire démocrate, de mettre en oeuvre cette politique. Lors de la campagne interne, au premier semestre, son discours avait été plus dur que celui d'Obama.

Elle avait notamment critiqué la "naïveté" de son adversaire sur la possibilité d'avoir des discussions directes avec des pays comme l'Iran, la Syrie ou la Corée du Nord.

Avec le maintien de Robert Gates à la tête du Pentagone, où Bush l'avait placé fin 2006 pour remplacer Donald Rumsfeld, l'un des principaux artisans de l'intervention en Irak, Barack Obama confirme sa volonté de transcender les lignes partisanes.

Il s'offre également une garantie de continuité alors que l'armée américaine est engagée sur deux fronts, en Irak et en Afghanistan.

PRAGMATISME

Dans un communiqué diffusé au préalable par ses services, le futur président souligne sa volonté de présider à une "nouvelle aube du leadership américain" [sic] intégrant la puissance militaire, la diplomatie et l'économie.

Trois autres nominations complètent la mise en place de l'équipe qui sera chargée de la sécurité nationale : le général James Jones, issu du corps des "marines" et ancien commandant militaire de l'Otan, est nommé conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche; le département de la Sécurité intérieure va à la gouverneure démocrate de l'Arizona, Janet Napolitano; Susan Rice deviendra, elle, représentant permanent des Etats-Unis auprès des Nations unies.

"L'équipe que nous avons réunie aujourd'hui est exceptionnellement faite pour accomplir sa mission", assure Barack Obama dans ce communiqué. "Ils partagent mon pragmatisme sur l'utilisation de la puissance et mon sens de l'usage du rôle de l'Amérique comme leader du monde" [sic] , ajoute-t-il.

La nomination d'Eric Holder au poste d'Attorney General (ministre de la Justice) a également été confirmée lundi.

Cet ancien de l'administration Bill Clinton va devenir le premier Noir à diriger le département de la Justice. Il lui reviendra à ce titre de s'atteler à la fermeture de la prison militaire de Guantanamo, où l'armée américaine détient encore quelque 250 ennemis combattants capturés sur différents théâtres de la "guerre contre le terrorisme".

Version française Henri-Pierre André

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Yes we can : les Etats-Unis se préparent à étendre la guerre !

 

Par John Lloyds

 

AGORAVOX - 4/12/8 - Le 3 décembre, le vice président de la Douma Jirinovski a déclaré « … à cause de la crise financière et économique mondiale, les Etats-Unis et l’Occident en général étant incapables d’en sortir sans guerre » et a prédit «toute une série de guerres».
Les rumeurs circulaient déjà en novembre, mais les récentes nominations l’ont confirmé : c’est bel et bien une équipe belliqueuse qu’Obama dévoile jours après jours. Bush vient de nous faire verser des larmes en déclarant qu’il n’était pas prêt pour la guerre à son début de mandat, mais il semble que son successeur ait comblé la lacune : au grand regret de son électorat humaniste, pas de quêteurs de la croix-rouge dans l’équipe Obama, un rappel des anciens faucons, autrement dit une rigoureuse continuité de la politique étrangère.

Les attentats terroristes de Mumbaï ont suscité la très révélatrice ironie russe de Jirinovski : «Les attentats de Mumbai nous montrent le vecteur de la politique ultérieure des Etats-Unis». L’article poursuit : «Selon le leader du LDPR, il n’y a pas de terroristes dans le monde, mais tous les attentats sont provoqués par des services secrets dans tel ou tel pays. Et d’ajouter que le terrorisme se retire d’Irak et d’Afghanistan et se développe en Afrique du Nord, en Inde et plus loin en Indonésie». Certaines mauvaises langues prétendent que le gouvernement indien aurait donné un coup de pouce aux terroristes, l’ironie russe sous-entend-elle complicité indo-étatsunienne ? La brève ne le dit pas. Nul doute que nous serons éclairés rapidement, puisque les Etats-Unis se sont empressés de s’investir dans l’enquête, comme l’a publié le Times en Inde : «unprecedented intelligence cooperation involving investigating agencies of India, United States, United Kingdom and Israel».

Obama s’est exprimé sur la question, en résolutions à peine voilées : "The situation in Afghanistan has been worsening. The situation in South Asia as a whole and the safe havens for terrorists that have been established there, represent the single most important threat against the American people ... We’re going to have to mobilize our resources and focus our attention on defeating al Qaeda, (Osama) bin Laden, and any other extremists groups that intend to target American citizens ... I can tell you that my administration will remain steadfast in support of India’s efforts to catch the perpetrators of this terrible act and bring them to justice. And I expect that the world community will feel the same way”. On constatera avec délice que le rêve américain n’a pas perdu une once de ses prétentions en s’octroyant le rôle de grand protecteur du monde : "Not only to keep America safe but also to ensure that peace and prosperity continue around the world”.

Non seulement les dés semblent donc déjà jetés en ce qui concerne le Pakistan, mais l’affaire est également déjà verrouillée pour son voisin, l’Afghanistan. Il était temps que la nouvelle administration vienne redonner un second souffle au bourbier afghan. La presse officielle s’était bien gardée de s’étendre sur la déconfiture de l’Otan dans cette région, l’affaire était déjà pliée, la coalition sur le point de rentrer la queue entre les jambes : Un journaliste indépendant venait de rapporter que les talibans avaient repris le contrôle de la plus grande partie du pays et n’était plus qu’à 20 km de Kaboul. Qu’à cela ne tienne, maintenant Robert Gates envisage d’envoyer 15000 hommes supplémentaires en Afghanistan.
Mais l’attention de la nouvelle équipe s’est plus particulièrement portée sur le grand Satan.

Le conseiller d’Obama, Dennis Ross, s’est prononcé pour une option dure vis-à-vis de l’Iran, anticipant les procédés habituels de Téhéran pour gagner du temps. Par l’intermédiaire d’une nouvelle organisation, l’UANI (United Against Nuclear Iran), il reprend les travaux du BPC (Bipartisan Policy Center) qui avait élaboré un rapport appelé le «Coats-Robb report». Celui-ci préconisait une frappe massive sur l’Iran baptisée «kinetic action» :
“the attacks would target Iranian air defense and missile sites, communications systems, Revolutionary Guard facilities, key parts of Iran’s military-industrial complex, munitions storage facilities, airfields, aircraft facilities, and all of Iran’s naval facilities. Eventually, they say, the United States would also have to attack Iran’s ground forces, electric power plants and electrical grids, bridges, and "manufacturing plants, including steel, autos, buses, etc”

Est-ce pour cette raison que l’Iran bombe le torse et multiplie les démonstrations militaires ?
On peut déjà deviner les “conseils” de cet ancien collaborateur de Wolfowitz (dont on ne fera pas les présentations) auprès d’Obama. Dennis Ross «a soutenu l’invasion de l’Irak et, au cours de la campagne présidentielle 2008, il a à plusieurs reprises collaboré avec des écrivains proches de l’American Entreprise Institute (AEI), le lobby néo-conservateur artisan de la ligne dure contre l’Iran.
Ross a également servi de co-animateur du WINEP pour le Groupe de travail présidentiel sur l’avenir des relations US-Israël qui a délivré un rapport 2008 sur le «renforcement du partenariat : comment approfondir la coopération Etats-Unis/Israël face au défi nucléaire iranien».
Le retrait d’Irak projeté par l’administration américaine avait l’allure pacifique, il prend plutôt l’allure d’un redéploiement, d’autant que l’avenir des bases militaires américaines n’est l’objet d’aucun calendrier.
Le déploiement militaire est également prévu à l’intérieur des Etats-Unis.
Le 20 novembre, des rumeurs de mobilisation se sont répandues sur la toile. Le 1er décembre, le Washington post a annoncé : “The U.S. military expects to have 20,000 uniformed troops inside the United States by 2011 trained to help state and local officials respond to a nuclear terrorist attack or other domestic catastrophe, according to Pentagon officials”. “Domestic catastrophe” ? Doit-on entendre des émeutes ? Il est vrai que le rapport Citigroup n’est pas réjouissant : “Citigroup said the blast-off was likely to occur within two years, and possibly as soon as 2009.”.
Ainsi que l’a dit le conseiller russe, la guerre semble être la politique de fuite en avant des Etats-Unis devant la crise économique. Assurément, il peut le faire.

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Affaire Snowden : Obama, roi des hypocrites

Par Michel Collon


Mondialisation.ca, 12 août 2013
Investig'Action 10 août 2013

Obama vient d’annuler son prochain sommet avec Poutine qui refusait d’extrader Edward Snowden. En réalité, ce jeune homme mérite non pas la prison, mais une statue. Non pas la torture, mais notre solidarité.

Pour avoir défendu nos libertés en démontrant au monde entier que les Etats-Unis violent la vie privée de l’humanité entière. Cet Etat qui donne sans cesse des leçons de démocratie et de morale se comporte en réalité comme le Big Brother le plus totalitaire. Ces délinquants au-dessus de toute justice espionnent leurs propres citoyens, les Etats indépendants, leurs concurrents commerciaux et même leurs «alliés». Téléphones, mails, ordinateurs, rien n’est respecté.

Pour quoi ? Pour augmenter les profits de ces multinationales qui volent le monde entier. Aujourd’hui, les 300 personnes les plus riches de la Terre possèdent plus que les trois milliards les plus pauvres, et cela est possible seulement grâce au pillage des ressources naturelles, à la surexploitation du travail, à la criminalité économique et à des guerres jamais humanitaires. C’est pour briser nos résistances à ces multinationales voleuses que les voyous de la NSA nous espionnent, et qu’Obama les protège.

En plus, c’est le roi des hypocrites ! Il se fâche parce que la Russie (qui n’a pas de traité d’extradition avec les USA) a refusé de livrer Snowden. Lui épargnant ainsi la torture et la prison à vie, infligées à cet autre héros Bradley Manning qui révéla des milliers de mensonges des dirigeants US.

Or, les Etats-Unis ont toujours refusé d’extrader les criminels qui leur avaient été utiles ! Même quand il y avait un traité. En 2003 et en 2007, ils ont refusé d’extrader les agents de la CIA coupables de kidnappings politiques en Italie. En 2010, ils ont refusé d’extrader leur protégé Luis Posada Carriles qui avait placé une bombe dans un avion cubain, tuant 73 personnes. En 2010, ils ont refusé de livrer l’ancien président bolivien Gonzalo Sanchez de Lozada, qui avait massacré les Indiens Aymara, mais était protégé par la CIA et avait engagé des lobbyistes du parti démocrate. Et on peut multiplier les exemples. Jamais, les Etats-Unis ne livrent à la Justice leurs complices, même pour les crimes les plus horribles.

Joliment hypocrites aussi, tous nos gouvernements européens. Faisant semblant de découvrir un espionnage auquel ils ont collaboré et qu’eux-même pratiquent depuis longtemps. Protestant deux minutes du bout des lèvres pour ne pas offusquer le parrain US dont ils sont le paillasson. Accordant l’asile politique à une Femen anti-Poutine et le refusant aux défenseurs de nos libertés Snowden et Assange. Contradiction passée sous silence par les grands médias.

Et qui donc a sauvé l’honneur de la démocratie en offrant l’asile définitif à Snowden ? Le Nicaragua, la Bolivie, le Venezuela. Tandis que l’Equateur protège Assange. A méditer.

Article 12 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (ONU, 1948)

«Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.»

Sources :

On Obama’s cancellation of summit with Putin and extradition, Glenn Greenwald – The Guardian.com
<http://www.nytimes.com/2007/02/28/world/americas/28iht-detain.4753522.html?_r=0>
<http://articles.washingtonpost.com/2013-07-19/world/40669150_1_abu-omar-robert-seldon-lady-hassan-mustafa-osama-nasr>
<http://www.theguardian.com/commentisfree/2012/sep/09/america-refusal-extradite-bolivia>
<http://www.elpasotimes.com/news/ci_16970097>

 

Etats-Unis, la plus grande prison du monde ?
les USA c’est deux fois plus de prisonniers que le Goulag !


«C’est un fait incontestable que les Etats-Unis qui représentent moins de 5% de la population mondiale compte 25% de la population totale de prisonniers du Monde» Hillary Clinton, 29 avril 2015

Ce n’est pas de fumeux gauchistes qui le disent, mais bien Hillary Clinton qui le dit, les Etats-Unis sont l’une des plus grande prisons du monde. Chiffres confirmés par le fort peu suspect de sympathie anticapitaliste Washington Post.

L’Union Américaine pour les Libertés Civiles relèvent elles les chiffres suivants qui font froid dans le dos :

• Entre 1978 et 2014 la population en prison a augmenté de 408% soit une multiplication par 5 !
• Un adulte sur 110 est incarcéré en prison
• Un adulte sur 35 fait l’objet d’une mesure de privation de liberté (contrôle pénal, emprisonnement, liberté conditionnelle et liberté surveillé etc…)

Le dernier rapport officiel du Bureau des Statistiques Judiciaire (BJS) indique que :

Près de 7 millions de prisonniers : 6851000 personnes étaient soumises à une privation de liberté par le système judiciaire à la fin 2014
• Correspondant à 2,8% de la population adultes des Etats-Unis.

Les Etats Unis emprisonnent plus de personnes qu’il n’y en a jamais eu au Goulag.

 


Sur le gratte-ciel en haut à droite «Wall Street».
A gauche, en haut «liberté de la presse» à travers un porte-voix qui produit tous les journaux (les canards) ; en bas «liberté d’opinion» sur un arrière plan de prison…
À droite, en haut « liberté individuelle » devant un arbre auquel est pendu un noir, des membres armés et cagoulés du Ku-Klux-Klan ; en bas «liberté de réunion et de manifestation» un camion bourré de policiers et de soldats fonce sur une manifestation.

 

Rappelons qu’à son pic la population emprisonnée, internée dans les camps de travail du Goulag ou déplacée en URSS n’a jamais dépassée les 2,5 millions de personnes ni durant la période des Grandes Purges, ni même durant la seconde guerre mondiale. [Victims of the Soviet Penal System in the Pre-war Years: A First Approach on the Basis of Archival EvidenceJ. Arch Getty, Gdbor T. Rittersporn, and Viktor N. Zemskov – American Historical Revue 1993 ] C’est moins de la moitié du nombre de prisonniers aux Etats Unis.

En 2008, 7,3 millions de personnes étaient privées de liberté, dont 2,3 millions emprisonnés et 4,3 millions en liberté surveillée (probation). En 2014, l’état du Texas à lui seul emprisonne 700 000 personnes ! Dans 34 états plus de 3% de la population est privée de liberté. Et l’on parle ici d’un pays les Etats Unis se trouvant en état de paix, ne souffrant d’aucune menace extérieures.

Pour comparaison, en URSS ce taux n’a jamais dépassé les 1,5% !

Alors les USA pays symbole du système capitaliste c’est le pays de la liberté ? assurément non !

Source : http://www.initiative-communiste.fr/articles/international/etats-unis-la-plus-grande-prison-du-monde/

ACLU - American Civil Liberties Union

https://www.aclu.org/prison-crisis

THE PRISON CRISIS

THE NUMBERS


• With only 5% of the world’s population, the U.S. has more than 20% of the world’s prison population – that makes us the world’s largest jailer.
• From 1978 to 2014, our prison population has risen 408%.
• One in 110 adults are incarcerated in a prison or local jail in the U.S. This marks the highest rate of imprisonment in American history.
• One in 35 adults are under some form of correctional control, counting prison, jail, parole and probation populations.

In America, our criminal justice system should keep communities safe and treat people fairly, regardless of the color of their skin or the size of their bank account. in order for our system to do a good job, it must be cost-effective by using our taxpayer dollars and public resources wisely, in an evidence-based rather than fear-based manner.

But our criminal justice system is not doing a good job. It has failed on every count: public safety, fairness and cost-effectiveness.

 

L'ancien chef de la CIA compare la politique d’immigration américaine
à celle de l’Allemagne nazie

 

RTFrance 18-6-18 - De nombreuses voix se sont fait entendre pour dénoncer le durcissement de la politique d'immigration des Etats-Unis. Parmi elles, l'ancien chef de la CIA et de la NSA qui a comparé les méthodes de l’administration Trump à celles du Troisième Reich.

Dans un tweet sans équivoque, Michael Hayden, ancien chef des agences de renseignement Central intelligence agency (CIA) et National security agency (NSA) a comparé la politique d'immigration de Donald Trump à celle de l'Allemagne d'Adolf Hitler. Dans un message sur Twitter accompagné d'une photo en noir et blanc de l'entrée du camp de concentration d'Auschwitz, Michael Hyden a écrit : «D’autres gouvernements ont séparé les mères et les enfants».

L'administration américaine a révélé le 15 juin que sa nouvelle politique de tolérance zéro à la frontière avec le Mexique avait conduit depuis mi-avril 2 000 enfants à être séparés de leurs parents, arrêtés pour être entrés illégalement aux Etats-Unis. Les chiffres obtenus par le Département de la Sécurité intérieur et publiés par l’Associated Press montrent que 1 995 mineurs ont été séparés de 1 940 adultes entre le 19 avril et le 31 mai. Il s’agissait de séparations pour entrée illégale, violations de la loi sur l’immigration ou comportement criminel éventuel de l’adulte. La politique de tolérance zéro a été annoncée le 6 avril et la politique a été mise en œuvre en mai.

Ces révélations ont déclenché une vive polémique aux Etats-Unis et même la première dame Melania Trump est sortie de sa réserve habituelle en plaidant le 17 juin en faveur d'un accord rapide au Congrès pour adopter une réforme de l'immigration. Sa porte-parole a déclaré que Melania Trump «détest[ait] voir des enfants séparés de leur famille» et qu'elle pensait que «le pays [devait] respecter la loi mais [devait] aussi être gouverné avec cœur».

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Raad Al Hussein, a appelé le 18 juin le gouvernement américain à ne plus séparer les enfants des migrants illégaux à la frontière avec le Mexique, une politique qualifiée d'«inadmissible» et de «cruelle». «Penser qu'un Etat puisse chercher à dissuader des parents en infligeant de tels abus sur des enfants est inadmissible», a dénoncé Zeid Raad Al Hussein, en ouvrant une session du Conseil des droits de l'homme à Genève. «Je suis profondément préoccupé par les politiques adoptées récemment qui punissent des enfants pour les agissements de leurs parents», a dit le Haut-Commissaire dans son discours au Palais des Nations, siège de l'ONU à Genève. «J'appelle les Etats-Unis à cesser immédiatement de pratiquer la séparation forcée de ces enfants, et j'encourage le gouvernement à ratifier enfin la Convention sur les droits des enfants», a-t-il ajouté. Les Etats-Unis sont le seul pays à ne pas avoir ratifié ce texte qui protège les droits fondamentaux des enfants.

L'administration Trump se justifie en citant la Bible

Pour sa part, l'administration Trump a cité un passage de la Bible qui lui a paru opportun pour justifier la séparation des enfants de migrants. Lors d'une rencontre avec les policiers de l'Etat de l'Indiana le 14 juin, le ministre de la Justice Jeff Sessions a ainsi déclaré : «Je pourrais vous renvoyer à l'apôtre Paul et à son commandement clair et sage, dans Romains 13, qu'il faut obéir aux lois du gouvernement car Dieu les a décrétées afin d'assurer l'ordre.»

Pour ce ministre, partisan d'une politique sévère à l'égard de l'immigration, ces séparations sont une façon «d'envoyer un message» dissuasif. Avant le changement initié par Washington, les familles étaient ainsi détenues ensemble.

Jim Acosta, un journaliste de CNN, a interrogé Sarah Huckabee-Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche sur ce sujet : «Où dans la Bible est-il écrit qu'il est moral d'enlever les enfants à leurs mères ?» La porte-parole a répondu qu'elle n'avait pas entendu le discours du ministre mais qu'il était «très biblique de faire respecter la loi».

Depuis début mai, l'administration Trump a décidé que tous les migrants passant illégalement la frontière avec le Mexique seraient arrêtés, qu'ils soient accompagnés de mineurs ou pas. Les enfants ne pouvant pas être envoyés dans la prison où sont détenus leurs proches, ils en sont donc séparés.

L'attaque étant la meilleure défense, le président américain Donald Trump a réagi à sa manière sur son compte Twitter au tollé déclenché par cette situation : «Les démocrates forcent l'éclatement des familles à la frontière avec leur programme législatif horrible et cruel. Tout projet de loi sur l'immigration DOIT avoir un financement complet pour le mur, mettre fin aux saisies et remises en liberté, au [système] de visas par loterie [...] et passer à une immigration basée sur le mérite.»


 

 

 

Les États-Unis laissent tomber l’affaire des droits de l’Homme

23 juin 2018, Vijay Prashad

Les États-Unis d’Amérique ont décidé d’officialiser leur départ du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Cette action menée par l’administration Trump a été reçue par les cercles libéraux américains et européens avec juste indignation.


Plusieurs groupes de défense des droits – « Human Rights First », « Save the Children », « CARE » –  ont déclaré dans un communiqué, que le retrait des USA « va entraver encore plus la promotion des priorités concernant les droits de l’Homme et l’aide aux victimes d’abus à travers le monde ». L’Union européenne a annoncé que le retrait de Washington « risque de miner le rôle des USA comme le champion et soutien de la démocratie sur la scène internationale ».

Ces groupes d’aide basés aux USA et en UE assument que les États-Unis sont vraiment engagés pour les droits de l’Homme et le respect de la loi internationale. Ils voient les USA comme un instrument de paix. Il est connu que ces assomptions sont fausses. Le gouvernement états-unien n’est ni engagé pour la loi internationale ni pour la paix et c’est l’Histoire même des États-Unis qui nous conduit à ce constat. En prenant la citation de Noam Chomsky – linguiste et Professeur émérite américain – : les États-Unis sont le « pays le plus dangereux au monde » [*].

En regardant les États-Unis à partir du Guatemala ou de l’Irak, nous constatons qu’ils sont vus, pas comme des «champions et soutiens à la démocratie », mais comme une puissance qui impose ses intérêts de façon antidémocratique. Nous pouvons ainsi, pointer du doigt une série d’actions états-uniennes, qui se sont déroulées au cours du dernier siècle :

 

  1. Les guerres illégales. La guerre états-unienne de 2003 en Irak a été appelée de « guerre illégale » l’année d’après, par un proche allié des USA, le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations unies – ONU – Kofi Annan.
  2. Les coups d’État. Ce n’est pas comme si la conception de coups d’État par le gouvernement états-unien pouvait être cantonnée dans le passé – disons, le coup contre le gouvernement de l’Iran démocratiquement élu (1953) ou le Guatemala (1954). Les États-Unis ont aussi conduit en 2009, un coup d’État contre le gouvernement démocratiquement élu du Honduras – un coup condamné par l’Assemblée générale de l’ONU. Et plus récemment, les USA ont ouvertement convoqué un coup d’État contre le Venezuela. L’actuel élément de langage choisi par l’administration Trump est « changement de régime » en bannissant le terme « coup d’État », mais il s’agit juste d’un changement d’expression, plutôt que d’un changement de substance.
  3.  

  4. La torture. Le haut-commissariat pour les droits de l’Homme de l’ONU – depuis 2001 – a condamné l’usage de la torture par les États-Unis dans leur prétendue « Guerre contre la terreur » ou « Guerre contre le terrorisme ». Or la torture, va à l’encontre de toutes les valeurs des Nations unies.
  5.  

  6. La vente d’armes. Les États-Unis sont de loin, le plus grand marchand d’armes, avec des ventes sur 98 pays. Un bon tiers de la vente d’armes dans le monde, est pratiqué par les USA, d’après le rapport du SIPRI – Institut international de recherche sur la paix de Stockholm –  de 2018. Ce pourcentage ne cesse d’augmenter. D’ailleurs, c’est difficile de cadrer une telle quantité d’armes vendues, avec n’importe quelle considération sur les droits de l’Homme et la paix
  7.  

  8. Des politiques commerciales qui produisent de la famine. Les États-Unis et leurs alliés ont conduit un ensemble de politiques commerciales néo-libérales, qui ont affecté négativement la majorité de la population mondiale. Le résultat du néo-libéralisme, ressenti par toutes ces populations, est la faim et la maladie, sachant que les défenseurs des droits de l’Homme regardent rarement la faim, comme mesure de la condition humaine.

 
Les États-Unis sont, comme nous venons de le démontrer, des improbables champions des droits de l’Homme et encore moins des défenseurs du système essentiel à la survie des Nations unies. Depuis 1970 qu’ils essayent de miner de l’intérieur, le système démocratique de l’ONU, en faveur de leurs propres intérêts. A chaque fois que leur feuille de route n’est pas suivie, ils n’hésitent pas à marcher unilatéralement en dehors des organismes et des négociations de l’ONU. Récemment et de façon récurrente, les États-Unis ont abandonné ou refusé d’adhérer aux instances de l’ONU suivantes :

     

  1. Pacte Mondial pour les migrants et les réfugiés.
  2. Statut de Rome de la Cour pénale internationale.
  3. Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture – UNESCO.
  4. Convention-cadre sur les changements climatiques – Accord de Paris.
  5. Accord de Vienne sur le nucléaire iranien.
  6. Convention sur le droit de la mer.
  7. Convention internationale des droits de l’enfant.
  8. Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
  9. Convention sur les armes à sous-munitions.
  10. Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

 

Le retrait des USA du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies doit être perçu dans ce contexte-là. Si l’administration états-unienne n’obtient pas ce qu’elle veut, soit elle mine de l’intérieur le corps de l’ONU, soit elle l’abandonne.

La domination de l’ONU

Dans les années 1970, l’administration Nixon a envoyé comme ambassadeur à l’ONU, Daniel Patrick Moynihan, qui avait comme but explicite de miner l’Assemblée générale des Nations unies. Il voulait ainsi déplacer le pouvoir de cette Assemblée, vers le Conseil de sécurité (je le documente dans mon livre «The Poorer Nations »). Une fois obtenu le droit de veto dans le Conseil de sécurité, les USA pourraient contrôler proprement le verdict de l’ONU. C’était cela le but. En effet, Moynihan a réussi à mettre sur un plan secondaire, l’Assemblée générale, dont les résolutions ne sont plus prises au sérieux et toute l’attention se porte maintenant sur le Conseil de sécurité.

Comme les États-Unis n’étaient pas satisfaits de l’approche du Conseil des droits de l’Homme, envers le militarisme états-unien et envers Israël, l’ambassadrice de Trump à l’ONU – Nikki Haley – a reçu des instructions précises pour miner le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, mis en place en 2006. La stratégie de Haley, était d’argumenter un manque de démocratie à l’intérieur du Conseil. Elle a donc essayé de former une coalition, qui appelait au changement du système de vote, y compris la mise en place d’un test, selon lequel, chaque pays et son régime respectif,  pourrait être jugé trop brutal pour pouvoir y siéger. Il se trouve que les USA n’ont pas réussi à obtenir assez de soutien à leur guise. Ainsi Haley a dit à Genève, que si le Conseil ne se réformait pas (conformément aux souhaits états-uniens) les USA « iraient ailleurs » pour accomplir leurs propres intérêts en matière de droits de l’Homme. L’ambassadrice états-unienne a aussi essayé de faire en sorte, que le Conseil de sécurité reprenne les dossiers du Conseil des droits de l’Homme, mais sans succès. Ce sont ces échecs, pour la domination du Conseil des droits de l’Homme par les États-Unis, qui sont à l’origine de leur retrait.

 

Qu’est-ce qu’a contrarié les États-Unis ?

Les États-Unis sont heureux de critiquer les pays à travers le monde qui ne sont pas leurs alliés, mais ils ne supportent aucune critique à leur encontre. L’année dernière, le rapporteur spécial du Conseil des droits de l’Homme sur l’extrême pauvreté et les droits de l’Homme, a rapporté, que la politique fiscale des États-Unis, faisait des USA une des sociétés la plus inégalitaire de la planète, ce qui est resté, jusqu’à ce jour, en travers de la gorge de l’administration Trump.

Mais les vraies causes qui ont contrarié Trump, viennent  des reproches faits, par le  Conseil des droits de l’Homme à Israël. Le Conseil, en suivant plusieurs résolutions de l’ONU, a été obligé d’étudier l’occupation israélienne de la Palestine et autres violations commises par Israël aux résolutions de l’ONU. C’est vrai, que ces dernières années, le Conseil des droits de l’Homme a été plus agressif à propos de ces sujets. En janvier, le Conseil des droits de l’Homme, a rendu un rapport préliminaire, élaboré à partir de sa base de données, sur des entreprises qui ont violé la résolution n° 2334 et qui faisaient des affaires avec des compagnies israéliennes installées sur les territoires occupés. Les États-Unis – au nom de leurs propres sociétés et d’Israël – ont cherché à bloquer, sans succès, le bon déroulement de ce rapport.

Si le travail engagé dans ce rapport se poursuivait, il pourrait servir de stimulant au Mouvement BDS – Boycott, désinvestissement et sanctions –, car au-delà de la sanction de boycott de l’ONU, ces entreprises seraient placées au rang de parias. Pour les États-Unis, c’est acceptable de sanctionner les politiques de leurs adversaires – Iran, Corée du Nord, Russie, Venezuela – mais c’est inacceptable d’impacter leurs amis avec des sanctions. Il ne s’agit donc pas de principes concernant les droits de l’Homme mais, de la politique.

Les États-Unis, dont l’histoire des violations des droits de l’Homme est si riche, viennent juste  d’abandonner le Conseil des droits de l’Homme. Ainsi soit-il. Voici encore, une illustration de plus, du déclin de l’influence états-unienne sur la scène internationale.

 

23 juin 2018, Vijay Prashad

[*] Entretien conduit en anglais par Daniel Garmeur :https://www.youtube.com/watch?v=Eys-Op2XGWo

Cet article a été produit par « Globetrotter », un projet de l’« Independent Media Institute ».

Vijay Prashad est un historien indien, journaliste et écrivain. Il est aussi entre autre, correspondant en chef de « Globetrotter » à l’« Independant Media Institute », rédacteur en chef de « LeftWord Books » et directeur de « Tricontinental : Institute for Social Research ». Il est aussi l’auteur de « Red Star Over the Third World » (LeftWord, 2017) et de « The Death of the Nation and the Future of the Arab Revolution » (University of California Press, 2016). Son dernier livre traduit en français est «LES NATIONS OBSCURES – Une histoire populaire du tiers monde » (écosociété, 2010).

 

Traduit de l’anglais par Paulo Correia pour Investig’Action

Source : Alternet




 

 

RETOUR A PEUPLES-UNIS

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Un élevage de dindes, le 24 novembre 2008 à Sonoma (Californie)

Les Européens font barrage à la dinde de Noël made in USA


Yacine LE FORESTIER

AFP - 18/12/8 - Les gouvernements européens ont définitivement enterré jeudi un projet défendu par Bruxelles mais que les consommateurs n'arrivent pas à digérer : l'autorisation d'importer des volailles américaines désinfectées au chlore.

La décision a été prise à la quasi-unanimité lors d'une réunion des ministres européens de l'Agriculture à Bruxelles.

"Ce n'est pas du protectionnisme", s'est défendu devant la presse le ministre français Michel Barnier, dont le pays préside l'Union européenne.

"Les Américains et les Chinois doivent prendre l'habitude de voir les Européens affirmer non pas que leur modèle est le meilleur mais qu'il est différent, et que nous tenons à cette différence" tenant au "souci de préserver un modèle alimentaire européen".

Les Etats-Unis privilégient une méthode radicale pour tuer les bactéries dangereuses dans leur volaille comme les salmonelles en les trempant dans une solution chimique antimicrobienne, contenant "notamment" du chlore.

Cette pratique est interdite dans l'UE où les vétérinaires préfèrent des contrôles d'hygiène préventifs tout au long de la chaîne alimentaire.

Toutefois en mai, le commissaire européen à l'Industrie Günter Verheugen avait proposé de lever, à certaines conditions, l'interdiction d'importer des poulets américains, en vigueur depuis dix ans.

L'enjeu commercial est modeste, l'Europe étant plus qu'auto-suffisante pour ses volailles, mais les partisans de la "bonne bouffe" se sont immédiatement emparés de l'affaire, érigée en bataille pour la défense des poulets de Bresse contre le "chicken" industriel d'Outre-Atlantique.

Face au tollé, la Commission a bien tenté de durcir sa proposition, exigeant que le poulet chloré américain soit clairement identifié dans les rayons, par des étiquettes peu ragoûtantes du type "décontaminé par des produits chimiques".

Mais rien n'y a fait. Les experts vétérinaires européens se sont opposés à une levée de l'interdiction, les députés européens ont estimé que les pratiques américaines "ne correspondent pas aux exigences des citoyens européens en matière de sécurité et d'hygiène" et les gouvernements ont fait barrage.

"En plein scandale du porc irlandais à la dioxine et du lait chinois à la mélamine, un tel projet fait désordre", a estimé une source diplomatique européenne.

L'argument est peu goûté par les Etats-Unis qui ont beaucoup insisté pour obtenir la levée de l'embargo, au nom du libre échange. "La volaille américaine est consommée quotidiennement et en toute sécurité par des millions d'Américains", a plaidé l'ambassadrice américaine auprès de l'UE, Kristen Silverberg, interrogée par l'AFP.

Le revers est particulièrement cuisant pour le commissaire allemand Günter Verheugen, qui avait porté le projet à bout de bras en tant que co-président du Conseil économique Transatlantique, un organe mis sur pied pour aider à lever les obstacles aux échanges entre l'Europe et les Etats-Unis.

Sa collègue à la Santé, la Chypriote Androulla Vassiliou, n'a en revanche pas paru bouleversée jeudi. Elle avait hérité il est vrai un peu contrainte et forcée de ce dossier peu après sa nomination en avril, et ne l'a défendu que du bout des lèvres.

"Je ne suis pas déçue car je m'y attendais", a-t-elle dit aux journalistes, et "j'espère que nos partenaires américains vont respecter les inquiétudes et la sensibilité des Etats" européens sur le sujet.

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Obama, l’armée et la menace de la dictature aux Etats-Unis

 

par Bill Van Auken

 

Mondialisation.ca, Le 30 decembre 2008 - En choisissant l’amiral Dennis Blair en tant que directeur du renseignement américain, le président désigné Barack Obama a intégré à son cabinet trois officiers à quatre étoiles qui sont à la retraite depuis peu. Cette représentation sans précédent du corps des officiers au sein de la prochaine administration démocrate est une indication de la croissance du pouvoir politique de l’armée américaine qui menace sérieusement les droits démocratiques fondamentaux.

Commandant en chef de l’armée des Etats-Unis dans le Pacifique en 1999-2000, Blair s’est distingué par ses tentatives de rapprochement entre le Pentagone et l’armée de l’Indonésie au moment où cette dernière procédait à une véritable boucherie au Timor-Oriental. Cela a eu pour effet de contrecarrer complètement les inquiétudes tièdes qu’avait exprimées l’administration Clinton quant aux droits humains dans cette région du monde.

Avant de faire appel à Blair, Obama avait nommé l’ancien général de la marine, James Jones, au poste de conseiller à la Sécurité nationale et l’ancien chef d’état-major de l’armée, le général Erik Shinseki, au poste de secrétaire aux Anciens combattants. On rapporte aussi que la prochaine administration pourrait demander au général à la retraite de l’Air Force, Michael Hayden, de demeurer au poste de directeur de la CIA.

Le Washington Post avait décrit samedi dernier cette concentration d’anciens hauts officiers dans l’administration comme une « tendance inhabituelle pour une administration démocrate, une tendance qui a surpris les deux camps politiques ».

Ces nominations ont été précédées par l’annonce que Robert Gates, le secrétaire à la Défense de l’administration Bush, allait demeurer à son poste au Pentagone, où de nombreuses « équipes de transition » sont à l’œuvre pour s’assurer que les guerres d’agression des Etats-Unis se poursuivent et que l’immense pouvoir de l’armée demeure illimité.

Plus tôt ce mois-ci Obama avait explicitement décrit sa soumission au Pentagone en déclarant, « Pour s’assurer la prospérité au pays et la paix à l’étranger, nous croyons tous qu’il faille maintenir l’armée la plus puissante de la planète. » A cette fin, il s’est engagé à augmenter les effectifs des forces terrestres américaines de 100 000 soldats et marines et a clairement fait savoir qu’il n’y aurait pas de coupures importantes au budget militaire. Ce dernier engouffre environ 850 milliards $ annuellement, dans des conditions d’énormes déficits et de crise financière qui s’intensifie.

Un élément de calcul politique se retrouve sans aucun doute dans la décision d’Obama de s’entourer de l’état-major de l’armée et de s’assurer qu’il soit perçu comme « soutenant nos troupes ». Il y a en effet l’amère expérience de la précédente administration démocrate. Le premier mandat de Bill Clinton était venu près d’être anéanti par sa confrontation avec l’état-major sur sa proposition de retirer l’interdiction d’accès des homosexuels dans l’armée. Clinton fut traité avec mépris par la majorité du corps d’officiers durant le reste de son mandat présidentiel.

Le risque d’une confrontation encore plus acerbe sous Obama est bien réel étant donné les conséquences désastreuses des guerres en Irak et en Afghanistan sur l’armée. On rapporte aussi le développement de l’illusion au sein du corps d’officiers que les échecs des opérations militaires américaines dans ces pays sont le résultat d’une « traîtrise » de la part des autorités civiles, des médias et de la population américaine elle-même.

Mais un processus encore plus fondamental sous-tend l’expérience Clinton et la prosternation d’Obama devant l’armée aujourd’hui : l’immense développement du pouvoir du «complexe militaro-industriel» contre lequel avait mis en garde le président Dwight Eisenhower près d’un demi-siècle plus tôt. Ce pouvoir a crû sans interruption durant toute la Guerre froide.

Au cours des sept dernières années de la soi-disant «guerre mondiale contre le terrorisme», le développement de ce pouvoir, parallèlement à l’augmentation du financement de l’armée, s’est accéléré, accompagné d’éléments de plus en plus sinistres liés à l’impérialisme américain et à son recours accru au militarisme pour contrer le déclin de sa position économique mondiale.

Les chefs militaires des commandements régionaux du Pentagone (CENTCOM, PACOM, SOUTHCOM et le nouvel AFRICOM) ont pour la plupart supplanté les ambassadeurs et les officiels civils en tant que représentants des intérêts et du pouvoir américains à travers le monde.

En menant deux guerres en Irak et en Afghanistan, le commandement militaire a maintenant la tâche de diriger des administrations néocoloniales, obtenant ainsi un pouvoir pratiquement illimité sur des populations entière.

Et de plus, avec la création de tribunaux et prisons militaires, comme à Guantanamo, l’armée a usurpé des tâches qui ont été historiquement dévolues aux tribunaux civils fonctionnant sous les règles de la Constitution des Etats-Unis.

Ces changements capitaux ont pris place alors même que l’armée, et surtout son corps d’officiers, est devenue de plus en plus séparée et isolée du monde civil et dominée par la politique républicaine et les croyances de l’évangélisme chrétien. Etant une armée de « professionnels » qui sont « volontaires », elle est davantage isolée des pressions populaires que ne l’étaient les armées de conscrits et de « citoyens soldats » des générations antérieures.

Le Washington Post a publié dimanche un commentaire exceptionnellement direct d’un ancien assistant à la secrétaire d’Etat dans l’administration Bush, Thomas Schweich, sur la domination croissante de l’appareil militaire sur l’Etat américain.

«Notre Constitution est en danger», a écrit Schweich. Il a averti que la nomination d’un nombre sans précédent d’anciens hauts officiers dans le cabinet Obama pourrait venir « compléter le coup d’Etat militaire silencieux qui fait des avancés constantes à l’insu de la majorité des Américain et des médias ».

Schweich, ancien diplomate pour la lutte contre le trafic de drogue en Afghanistan qui a œuvré au service des stupéfiants du département d’Etat, a écrit qu’il a « lui-même été témoin de la prise de pouvoir militaire de facto aux dépens du gouvernement américain », qui, en Irak et en Afghanistan, « était, en théorie, justifiée par les exigences de la guerre », a-t-il affirmé.

Il a insisté que ce qui a commencé à l’étranger allait se produire au pays. «Le Pentagone a élaboré des plans pour déployer 20 000 soldats américains à l’intérieur de nos frontières d’ici 2011, officiellement pour aider les responsables régionaux et d’Etat à réagir aux attaques terroristes ou à d’autres catastrophes.» Cette mission, a-t-il indiqué, «pourrait facilement passer de travail de contre-terrorisme d’urgence à du contrôle frontalier, du travail de renseignement ou des opérations policières».

Un article paru le mois dernier dans un magazine publié par le US Army War College, quelques semaines seulement après l’élection, indique que le Pentagone prépare sa propre «transition», un processus motivé non pas par les vagues promesses de « changement » d’Obama mais par ce que le commandement militaire perçoit comme une crise historique de l’ordre actuel qui pourrait nécessiter l’emploi de la force armée pour étouffer les luttes sociales aux pays.

Intitulé, «Known Unknowns : Unconventional ‘Strategic Shocks’ in Defense Strategy Development » (Ce que l’on sait des inconnues: Les “chocs stratégiques” non-conventionnels dans le développement de la stratégie de défense), la monographie a été produite par Nathan Freier, un lieutenant-colonel de l’armée à la retraite depuis peu qui est professeur au US Army War College, la principale institution de formation de l’armée pour les futurs officiers. Selon le magazine, il « continue de conseiller, en tant qu’expert, les rôles clé des communautés de politiques et d’analyse à la sécurité et à la défense. »

Freier insiste que l’un des principaux imprévus auxquels doit se préparer l’armée des Etats-Unis est un « violent bouleversement stratégique à l’intérieur des Etats-Unis », qui pourrait être provoqué par un « effondrement économique inattendu » ou le « disfonctionnement de l’ordre politique et légal ».

Il écrit : « Dans la mesure où des événements de ce type impliquent une violence organisée contre les autorités locales, étatiques et nationale, et que ces dernières n’ont pas la capacité de rétablir l’ordre public et de protéger les populations vulnérables, le DD [département de la Défense] serait appeler à combler les lacunes. »

Freier poursuit : « Une violence civile généralisée à l’intérieur des Etats-Unis forcerait l’establishment de la défense à réorienter ses priorités in extremis pour défendre l’ordre fondamental au pays… Un gouvernement américain et un establishment de la défense endormis par une longue période de sécurité au pays seraient forcés de renier certains ou la plupart de leurs engagements de sécurité externes afin de réagir à l’insécurité humaine croissant rapidement au pays. »

Autrement dit, une intensification marquée de l’actuelle crise capitaliste accompagnée d’une éruption de lutte de classe et la menace de révolution sociale aux Etats-Unis pourraient forcer le Pentagone à rappeler ses armées de l’Irak et de l’Afghanistan pour les utiliser contre les travailleurs américains.

Dans de telles conditions, il ajoute : « Le DD pourrait se voir forcé par les circonstances de placer ses importantes ressources à la disposition des autorités civiles pour maintenir et contrer les menaces violentes à la tranquillité domestique. Dans les circonstances les plus extrêmes, cela pourrait signifier l’emploi de la force militaire contre des groupes hostiles à l’intérieur des Etats-Unis. De plus, le DD deviendrait, par nécessité, le centre essentiel pour la continuité de l’autorité politique dans le contexte d’un conflit civil dans plusieurs Etats ou à l’échelle nationale.

Cette formulation étrange : «le centre essentiel pour la continuité de l’autorité politique», est un euphémisme pour dictature militaire.

Il termine cette section de l’article en notant que, « le DD est déjà mis à l’épreuve par les efforts de stabilisation à l’étranger. Imaginez ce qu’impliquerait la même chose mais à beaucoup plus grande échelle au pays ».

Le message est clair. Ayant échoué à étouffer la résistance et rétablir l’ordre en Irak et en Afghanistan, quelles seraient les chances de l’armée de réussir une occupation des Etats-Unis mêmes.

Le fait que ces questions soient posées par les stratèges du Pentagone doit être pris très au sérieux. Ceux qui commandent les forces armées de l’Etat capitaliste américain anticipent que la crise actuelle va créer les conditions pour la révolution et se préparent en conséquence.

Article original en anglais, WSWS, paru le 22 décembre 2008.

© WSWS.

Bill Van Auken est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de Bill Van Auken publiés par Mondialisation.ca

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Bush-Obama même combat

A quand l'abolition de la peine de mort au Texas ?

Roger Ripert

 

Le Texas exécute Willie Pondexter

AP - 4/3/9 - Un homme de l'Oklahoma condamné pour avoir tiré sur une femme âgée de 85 ans, qu'il cambriolait, en 1993, a été exécuté mardi soir au Texas, lieu du crime.

Dans le couloir le menant à la mort, le condamné Willie Pondexter a réaffirmé qu'il n'avait tué personne, tout en s'excusant pour avoir participé à ce crime. "Je ne suis pas fou. Je suis juste un peu en colère et déçu par le tribunal. J'ai l'impression d'avoir été abandonné" a-t-il déclaré.

"J'ai juste joué avec les cartes que la vie m'avait donné" a-t-il conclu.

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Barack Obama fête la Pâque juive à la Maison Blanche !

AP - 9/4/9 - Le président américain Barack Obama réunit jeudi soir des amis proches et des conseillers pour un dîner privé à la Maison Blanche à l'occasion de la Pâque juive (Pessah), a annoncé la présidence.

Si les invités -juifs et non-juifs- seront nombreux autour de la table, il y aura pourtant deux grands absents, qui sont également les deux principaux collaborateurs juifs de Barack Obama : le secrétaire général de la Maison Blanche Rahm Emanuel, et le conseiller spécial David Axelrod, qui sera à Chicago en famille.

Le dîner aura lieu dans la salle à manger familiale de la résidence présidentielle.

Selon la Maison Blanche, il s'agira d'un seder (repas rituel de Pessah, le "passage") traditionnel, avec les herbes amères, le pain azyme, l'oeuf et les autres éléments symboliques du repas, marqué également par la lecture de la Haggadah, le texte racontant la sortie d'Egypte et l'Exode des Hébreux sous la direction de Moïse, après 400 années d'esclavage sous le joug des pharaons.

Les conseillers présidentiels estiment que c'est la première fois qu'un président des Etats-Unis organise un seder pour Pessah à la Maison Blanche. A l'époque de Bill Clinton, ses conseillers ont organisé des dîners pour la Pâque juive, mais le président d'alors n'y aurait pas lui-même participé.

Le Conseil National Juif démocrate [CNJD] a immédiatement salué cette nouvelle : "en organisant le premier seder présidentiel de l'histoire des Etats-Unis, Barack Obama prouve la relation personnelle et profonde qu'il a avec la communauté juive", a noté Alexis C. Rice, directeur exécutif adjoint du groupe.

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Barack Obama "à l'église" pour le dimanche de Pâques...

AP - 11/4/9 - Le président américain Barack Obama se rend à l'église pour le dimanche de Pâques : ce sera la première fois qu'il va dans une église de Washington depuis sa prestation de serment en janvier.

Ses conseillers sont cependant restés discrets sur quelle église serait choisie pour la messe des Pâques, avançant des raisons sécuritaires, mais précisant que le choix ne signifiera sans doute pas qu'il s'agit du choix final du président d'une nouvelle église.

Le choix d'une nouvelle paroisse et d'un nouveau pasteur par Barack Obama risque en effet d'être surveillé de près, après les critiques que lui a valu pendant la campagne présidentielle son précédent pasteur attitré de Chicago.

La campagne d'Obama a en effet été perturbée l'année dernière lorsqu'on été rendues publiques des déclarations de son pasteur et ami, Jeremiah Wright, très virulent envers les Etats-Unis, et laissant entendre que le gouvernement avait une responsabilité dans l'épidémie de sida dans la communauté noire.

L'affaire poussa Obama à prononcer l'un de ses plus puissants discours, sur la race, et également à quitter l'église du pasteur Wright, la Trinity United Church of Christ de Chicago.

"Pâques est un jour très important du calendrier chrétien; il est chrétien", a estimé J. Kameron Carter, qui enseigne la théologie à l'Université Duke. "mais quand on est le président, quelque décision qu'il prenne va être analysée très en détail dans le contexte du révérend Wright".

Obama ne s'est pas depuis décidé pour une nouvelle église, et le choix est vaste. Il devrait notamment choisir entre une église de la communauté afro-américaine -55% de la population de Washington étant noire- ou une paroisse mixte. AP

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La faim, révélateur des inégalités croissantes aux Etats-Unis

Par Bernd Debusmann

Reuters - 24/11/9 - Dans le pays de l'opulence où l'obésité triomphe, près d'une personne sur six a du mal à manger à sa faim, un paradoxe qui illustre les "disparités" [inégalités] sociales croissantes caractérisant les Etats-Unis.

Selon un rapport publié à la mi-novembre par le département de l'Agriculture, près de 50 millions d'Américains ont eu des difficultés à se nourrir en quantité suffisante en 2008, un nombre record depuis la première étude fédérale sur l'insécurité alimentaire, il y a 14 ans.

L'année précédente, 36,2 millions de personnes étaient concernées, dont un tiers de façon occasionnelle.

A la faveur de la crise économique et financière, les chiffres se sont emballés et devraient révéler une situation pire encore en 2009, alors que le chômage aux Etats-Unis a plus que doublé en moins de deux ans, pour atteindre 10,2%.

Et pour beaucoup d'Américains, il n'y a qu'un pas, rapidement franchi, entre la perte d'un emploi et l'angoisse de ne pouvoir nourrir ses enfants.

La sécurité alimentaire est jugée "très faible" pour 5,7% des foyers - ou 17,3 millions de personnes -, détaille le rapport. Cela signifie que certains des membres du foyer n'ont pu manger à leur faim.

Sont particulièrement touchés les foyers monoparentaux, les noirs et les hispaniques.

Il ne s'agit pas de la faim telle que décrite dans de multiples études à travers le monde ou dans des reportages en Afrique montrant des enfants squelettiques au ventre ballonné.

Aux Etats-Unis, la nourriture règne en abondance, à tel point qu'une étude récente de l'université d'Arizona a montré qu'un foyer américain gâche en moyenne 14% de ses achats alimentaires.

CHAMPIONS DU MONDE DE L'OBÉSITÉ

Dans ce pays, obésité et pauvreté vont même de pair et sont les deux faces d'un même problème, l'alimentation à hautes calories étant moins chère que les produits sains.

Les Etats-Unis sont les champions du monde de l'obésité avec deux personnes sur trois en surpoids et un sur trois obèse.

Vicki Escarra, responsable de Feed America, une association responsable de la gestion de 200 banques alimentaires aux Etats-Unis, va même plus loin.

Pour elle, les difficultés croissantes que connaissent les couches les plus défavorisées de la société américaine se rapprochent de celles éprouvées dans le tiers monde en ce sens que l'écart entre riches et pauvres ne cesse d'augmenter.

Lors de la Grande Dépression des années 1930, le nombre de millionnaires avait diminué de 22%. L'an dernier, les 10% d'Américains les plus riches ont gagné 11,4 fois plus que les plus pauvres. En 2007, le ratio était de 11,2.

Depuis le début de cette année, les six principaux établissements bancaires américains ont provisionné 112 milliards de dollars pour les augmentations de salaires et de bonus de leurs employés.

Le montant final pour 2009 pourrait être supérieur aux 164 milliards versés en 2007, juste avant que l'éclatement de la bulle financière ne réduise à néant l'épargne et l'emploi de millions d'Américains.

Les banques et autres institutions financières ont reçu au total 700 milliards de dollars d'aide publique venant du contribuable, alors que le niveau moyen des salaires aux Etats-Unis n'a jamais été aussi bas depuis 19 ans.

De tels chiffres ont provoqué un ressentiment durable des populations envers les élites. Une étude publiée cet été par deux politologues, Benjamin Page et Lawrence Jacobs, montre que 28% des Américains, pourtant imprégnés de la culture de la réussite, estiment que la redistribution actuelle des richesses est inéquitable.

Un avis partagé par le groupe de recherche American Human Development, pour qui "la mobilité sociale aux Etats-Unis est désormais moins dynamique que dans d'autres pays riches".

"Un enfant pauvre né en Allemagne, en France, au Canada ou en Scandinavie a aujourd'hui plus de chances d'intégrer la classe moyenne à l'âge adulte que son alter ego américain", écrivent-ils.

Version française Pascal Liétout

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Le soi-disant pays de la liberté :


2,3 millions de personnes derrière les barreaux aux Etats-Unis en 2008 !

AP - 8/12/9 - La population carcérale aux Etats-Unis a ralenti son rythme de croissance en 2008, à 1,6 millions de détenus. En incluant les personnes en détention préventive, ce chiffre total passe à 2,3 millions de personnes à la fin 2008, selon les chiffres officiels du ministère de la Justice.

Selon ces statistiques, un habitant des Etats-Unis sur 133 est donc privé de liberté. AP

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Plus de deux millions de prisonniers aux Etats-Unis, 1% de la population !


Environ 2,3 millions d'Américains étaient en prison en janvier 2010, soit près d'un Américain sur cent en âge d'être incarcéré, selon une étude du Pew Center publiée mercredi, qui note une légère baisse de la population carcérale dans les prisons gérées par les Etats.

Sur environ 230 millions d'Américains en âge d'être incarcérés, 1.403.091 sont emprisonnés dans des prisons d'Etats, plus de 200.000 dans des prisons fédérales et le reste dans des prisons locales.

Les Etats-Unis continuent ainsi de dominer les statistiques internationales en termes de taux d'incarcération.

Selon cette étude indépendante, la population carcérale dans les prisons fédérales a augmenté de 6.838 détenus en 2009 par rapport à 2008.

Les Etats en revanche ont pris des mesures pour diminuer leur population carcérale, trop coûteuses par temps de récession économique, et obtenu des résultats puisqu'ils comptent 5.739 détenus de moins qu'en 2008. Cette baisse de 0,4% est "une première depuis 40 ans", affirme le Pew Center.

Il constate que 27 Etats ont vu leur population carcérale décroître, contre 23 où elle a augmenté. Parmi les premiers, c'est le Rhode Island (nord-est, -9,2%), le Michigan (nord, - 6,7%) et le New Hampshire (nord-est, - 6%) qui enregistrent les principales réductions en proportion.

En chiffres absolus, la Californie (ouest), un des Etats américains qui emprisonne le plus avec le Texas (sud) a perdu 4.257 prisonniers en 2009.

"Ces chiffres montrent combien les décisions prises par les gouvernements des Etats ont un effet sur la taille et le coût du système carcéral", analyse Adam Gelb, qui a dirigé l'étude.

Il attribue la baisse à plusieurs facteurs dont le fait que "les Etats ont commencé à se rendre compte qu'il existe des moyens attestés par la recherche pour diminuer leur population carcérale tout en garantissant la sécurité publique".

La plupart du temps, il s'agit pour les Etats de privilégier des peines hors prison pour une première infraction et de réduire les périodes de libération conditionnelle, à rallonge aux Etats-Unis.

Parallèlement, cinq Etats concentrent l'augmentation de plus de la moitié des prisonniers au premier rang desquels la Pennsylvanie (est, +2.122 détenus) et la Floride (sud-est, +1.527).

Alors que la population carcérale américaine a augmenté de 705% depuis 1973, le Pew center estime qu'il est "trop tôt pour dire si la baisse observée en 2009 est un accident conjoncturel ou le début d'une tendance de fond.

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Toujours aussi barbares ces USA

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Aux Etats-Unis, "première exécution" [premier assassinat] avec un anesthésiant pour "animaux" !


Voila;fr - 17/12/10 - Les Etats-Unis ont exécuté jeudi soir un homme de 58 ans en utilisant pour la première fois un anesthésiant employé pour euthanasier les animaux en raison d'une rupture de stock nationale du produit habituel.

Le décès de John Duty, condamné à mort en 2002 dans l'Oklahoma pour le meurtre l'année précédente de son compagnon de cellule, a été prononcé à 18H18 locales (OOH18 GMT), soit seulement six minutes après le début de l'injection, a assuré à l'AFP Jerry Massie, porte-parole de l'administration pénitentiaire de cet Etat du sud des Etats-Unis.

L'injection mortelle qu'il a reçu comprenait "pour la première fois dans le pays", selon le Centre d'information sur la peine de mort (DPIC), du pentobarbital, un puissant anesthésiant vétérinaire.

L'Oklahoma, comme plusieurs autres Etats américains, n'a plus de thiopental, l'anesthésiant validé par la Cour suprême, en raison d'une rupture de stock chez Hospira, le seul laboratoire qui le fabrique sur le sol américain.

La production doit reprendre au premier trimestre 2011 mais, en attendant, les Etats ont rivalisé d'ingéniosité pour pouvoir poursuivre les exécutions.

Le 14 octobre l'Oklahoma avait exécuté un condamné grâce à une dose de thiopental empruntée à l'Etat voisin de l'Arkansas (sud). L'Arizona (sud-ouest) est allé se fournir en Grande-Bretagne pour exécuter un condamné le 27 octobre.

Le Kentucky (centre-est) et la Californie (ouest) ont en revanche reporté plusieurs exécutions à 2011.

Craignant que leur client soit réduit à l'état de "cobaye" pour cette exécution inédite, les avocats de John Duty ont tenté jusqu'au dernier moment d'obtenir de la justice qu'elle suspende son exécution.

"En l'absence d'expertise, d'essai clinique et d'études scientifiques capables de donner une idée des effets du produit, M. Duty deviendrait le sujet humain de l'expérimentation d'une méthode d'exécution jamais testée auparavant", écrivaient-ils dans leur requête.

Mais l'utilisation de ce produit a reçu mardi le feu vert d'une cour d'appel fédérale pour qui "la quantité prévue de pentobarbital est suffisante pour plonger le condamné dans l'inconscience et serait même probablement mortelle dans la plupart des cas, voire tous".

Le premier produit injecté est crucial, rappellent les anti-peine de mort car il endort le condamné et permet qu'il ne ressente pas les effets, très douloureux, des deux produits suivants, qui paralysent les muscles et arrêtent le coeur.

Dans le cas de John Duty, l'exécution s'est déroulée comme prévu, a indiqué Jerry Massie de l'administration pénitentiaire de l'Oklahoma.

Cette première expérience pourrait donner des idées aux autres Etats américains en rupture de thiopental.

Lorsqu'il a étranglé son compagnon de cellule, Curtis Wise, 22 ans, John Duty purgeait trois peines de prison à vie consécutives pour viol, braquage, et fusillade avec intention de tuer en 1978. L'homme a avoué avoir convaincu son compagnon qu'il souhaitait être placé à l'isolement et a obtenu de lui qu'il se laisse ligoter pour faire croire à une prise d'otage.

Selon la presse locale, il a ensuite écrit une lettre à la mère de sa jeune victime, racontant les faits avec des détails cruels.

Lors de son procès, il a plaidé coupable et refusé que son avocat présente des éléments de circonstances atténuantes. Il a demandé au jury de le condamner à mort.

John Duty est le 46e et dernier condamné à mort exécuté aux Etats-Unis en 2010.

 

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