LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS,

NON CELLE DES ETATS/NATIONS

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A propos de :


L'ÉQUATEUR


Source : Wikipedia

 

La République de l’Équateur est un pays du nord-ouest de Amérique sud , entouré par le Pérou au sud et la Colombie au nord. Il occupe une surface de 283 560 km², soit environ la moitié de la surface de la France et 9 fois la surface de la Belgique. Le nom du pays vient de sa position sur l’Équateur.
La capitale est Quito, mais la plus grande ville est Guayaquil, l’un des ports les plus importants d’Amérique du Sud. Le pays compte 13.360.000 habitants (2005) et est divisé en 23 provinces (îles Galapagos comprises).

Histoire

L’Équateur fut nommé ainsi en Europe, à la suite d’une mission scientifique dirigée par Louis Godin, Charles Marie de La Condamine et Pierre Bouguer au XVIIIe siècle.

Après avoir été dominé dans un premier temps par les Incas puis par les Espagnols, l’Équateur prit son indépendance le 24 mai 1822, au sein de la Grande Colombie, puis en 1830 séparément.

Depuis lors, l’histoire du pays est troublée par des périodes d’instabilité politique avec l’instauration régulière de dictatures militaires : 55 dirigeants se sont succédé depuis 1900. Par ailleurs de nombreuses guerres ont opposé le pays au Pérou pendant plus d’un siècle.

En 1990, les indigènes manifestèrent pacifiquement pour la reconnaissance de leurs droits, bloquant le pays en s’asseyant par terre. Le président Borja dut accorder à la confédération des Shuars la propriété de 11 000 km² de territoire en Amazonie, même si au même moment des escarmouches étaient lancées contre les chefs indiens.
Enfin en 2000, à la suite de la dollarisation de l’économie, la population manifesta, bientôt suivie par l’armée, au point de renverser le président Jamil Mahuad.


Politique

Les élections générales des 15 octobre et 26 novembre 2006 ont donné gagnant Rafael Correa, économiste de gauche avec 56 % des voix au deuxième tour, contre Álvaro Noboa, milliardaire de droite.
Conformément à sa promesse électorale, Correa annonce lors de son investiture1 la tenue d'un référendum le 18 mars 2007 dans le but d'autoriser la création d'une assemblée nationale constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution. Ce dernier s'est finalement tenu le 15 avril 2007. Les électeurs équatoriens se sont à cette occasion prononcés en faveur de l'élection d'une Assemblée constituante.
L'alliance électorale qui soutient le président Correa s'était abstenue de présenter des candidats lors de l'élection législative qui se déroulait parallèlement à l'élection présidentielle. L'absence de députés de la mouvance présidentielle au sein de la chambre des représentants, majoritairement orientée à droite, a créé des tensions notables entre les pouvoirs exécutif et législatif durant les premiers mois du mandat présidentiel. L'épisode le plus marquant de ce conflit larvé s'est soldé par la destitution de 57 des 100 députés qui composaient la chambre des représentants. Ces derniers avaient tenté de destituer le président du Tribunal électoral à la suite de son annonce d'autoriser la tenue du référendum concernant l'élection de l'Assemblée constituante. L'organe de contrôle électoral avait réagi en destituant à son tour le groupe de députés dont une partie s'est exilée en Colombie2.
Le 30 septembre 2007, l'Alianza Pais (Alliance pays) qui soutient le projet du président Correa, a obtenu 70 % des suffrages lors de l'élection de l'Assemblée constituante. L'Alliance pays totalise quatre-vingts des cent trente députés chargés de la rédaction de la nouvelle constitution.
Le projet de constitution, élaboré par cette constituante, a été approuvé par référendum le 28 septembre 2008 avec 64% de votes favorables contre 28% de votes défavorables.3. Cf. Référendum constitutionnel équatorien de 2008.

Géographie

Situé en Amérique du Sud, l’Équateur comprend 4 régions fort distinctes :
La Costa (côte) est une région côtière chaude et humide. Elle forme une plaine longue de 800 km, s’étalant des versants de la cordillère des Andes jusqu’à l’océan Pacifique.
La Sierra est une région de la cordillère des Andes présentant deux chaînes parallèles de plusieurs volcans de plus de 5 000 m. Le plus haut est le Chimborazo (6 310 m), mais le plus majestueux est le Cotopaxi (5 897 m). L’altitude moyenne du haut plateau andin est d’environ 2 500 m. La région s’étend sur 600 km depuis la plaine de Pasto jusqu’au massif de Loja. Les précipitations sont faibles et les températures moyennes.
L’Oriente (Amazonie) est une région peu accessible, peu peuplée, sillonnée de différents affluents du fleuve Amazone (dont le Napo). Cette région au climat extrêmement chaud et humide ne connaît qu’une seule saison. Elle représente la moitié de la superficie totale du pays.
Les Îles Galápagos sont un archipel considéré comme patrimoine de l'humanité pour la diversité de ses espèces. L'origine des îles est volcanique.

Population

La population équatorienne est divisée en quatre groupes ethniques.
Les métis sont de loin ceux qui ont le plus de poids démographique parmi toutes les ethnies équatoriennes, et constituent plus de 65 % de la population actuelle.
Les Amérindiens sont la deuxième ethnie avec une représentation démographique aux alentours de 25 %.
Les Européens et créoles, les descendants directs des colonisateurs espagnols, ne représentent que 7 % de la population.
La minorité ayant la plus faible représentation sont les afro-équatoriens (les Mulatos et les Zambos) qui ne sont que 3 %.
D'autres groupes ethniques sont aussi représentés en Équateur. Des Chinois venus dans le pays au xixe siècle participer à la construction des deux voies ferrées reliant Quito à Guayaquil d'une part et Quito à San Lorenzo via Ibarra d'autre part. Aujourd'hui beaucoup de leurs descendants ont ouvert des restaurants chinois appelés Chifas ou des épiceries. À Guayaquil, nombre de commerçants sont d'origine coréenne ou libanaise. Trois fils de cette communauté libanaise ont d'ailleurs accédé à des fonctions politiques importantes : Abdala Bucaram Ortiz dit "el Loco" ancien maire de Guayaquil et président de la République en 1996, Jamil Mahuad, ancien maire de Quito et président de la République de 1998 à 2000, Alberto Dahik Garzozzi, ancien vice-président de Sixto Duran Ballen de 1992 à 1995.
L'Équateur compte aussi des petites communautés japonaises, allemandes, suisses allemandes, françaises et italiennes. La population équatorienne est actuellement d’un peu plus de 13 millions d'habitants. Elle est par ailleurs très jeune puisque l’âge moyen est de 22,5 ans alors que l’espérance de vie est de 71 ans.

Culture

L’Équateur est un pays très catholique et évangélique, où l'on parle l’espagnol et des langues amérindiennes (comme le kichwa ou le shuar). Un certain contraste apparaît entre la culture de la région de la Costa et celle de la Sierra.
L'«heure équatorienne» symbolise le manque de ponctualité des Équatoriens, qui ont l'habitude d'arriver tellement en retard (jusqu'à plusieurs heures) à leurs rendez-vous que le gouvernement a lancé en octobre 2003 une campagne de sensibilisation contre cette spécificité, que l'on retrouve également au Pérou.

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Nouvelles

(depuis oct. 2006)

 



RAFAEL CORREA CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE EN EQUATEUR

Ancien ministre de l'Economie, adversaire des partis traditionnels et avocat d'une renégociation de la dette, Rafael Correa, que certains comparent au Vénézuélien Hugo Chavez, s'est imposé comme le candidat préféré des Equatoriens pour la présidentielle de dimanche.

Photo prise le 12 octobre 2006/REUTERS/Angelo Chamba

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Equateur : l'anti-Bush et pro-Chavez Rafael Correa favori de l'élection présidentielle

QUITO (LatinReporters.com) - 14/10/6 - Ex-ministre de l'Economie, partisan de la révolution bolivarienne menée au Venezuela par Hugo Chavez et ostensiblement anti-Bush, Rafael Correa est à 43 ans le favori de l'élection présidentielle équatorienne du 15 octobre. Sa victoire éventuelle pourrait associer l'Equateur à l'axe radical Cuba-Venezuela-Bolivie.

Président, vice-président, Parlement monocaméral (100 députés) et conseillers provinciaux et municipaux doivent être choisis pour un mandat de quatre ans par 9,1 millions d'électeurs. Le vote est obligatoire. L'Equateur, cinquième producteur de pétrole d'Amérique latine, compte 13,4 millions d'habitants, dont plus de 65% de pauvres (selon les organismes de l'ONU) et un tiers d'Indiens autochtones. Trois millions d'émigrés peuvent voter pour la première fois, mais à peine 143.000 d'entre eux se sont inscrits sur les listes électorales consulaires.

"Appeler diable Bush est offenser le diable qui, en dépit de sa méchanceté, est intelligent. Bush, lui, est un président extrêmement lourdaud qui a fait grand tort à son pays et au monde"...

Rafael Correa émettait ce diagnostic satanique le 27 septembre dernier sur la chaîne de télévision équatorienne Ecuavisa. Une semaine auparavant, à la tribune des Nations unies, le Vénézuélien Hugo Chavez avait traité de "diable" le président des Etats-Unis, George W. Bush.

Des claquements de ceinturon résonnent dans les spots radio-télévisés électoraux de Rafael Correa. Son nom, Correa, signifie précisément ceinturon. Les coups virtuels ainsi donnés visent la classe politique traditionnelle, accusée d'avoir mis l'Equateur au bord de l'abîme.

Sous le vert pomme d'une nouvelle marque électorale, Alianza Pais (Alliance Pays), Rafael Correa pourrait réunir 42% des intentions de vote, contre 22% au social-démocrate Leon Roldos, 14% au magnat de la banane Alvaro Noboa (droite populiste) et 10% à la belle social-chrétienne Cynthia Viteri. Des chiffres à prendre avec précaution, car diffusés la semaine dernière sous le manteau par un institut qui ne voulait pas être cité, la publication de sondages étant interdite en Equateur pendant les 20 jours précédant le scrutin.

Néanmoins, deux jours avant les élections, le groupe Informe Confidencial n'a pas hésité, lui, à révéler aux journalistes étrangers les résultats d'un sondage réalisé le 8 octobre sur un échantillon de 6.590 Equatoriens. Les perspectives y sont revues à la baisse pour Rafael Correa (30%) et à la hausse pour Alvaro Noboa (23%), propriétaire de 110 entreprises et considéré comme l'homme le plus riche du pays. Ils passeraient tous deux, selon ce sondage, au second tour de la présidentielle, fixé au 26 novembre. Il s'agirait de l'affrontement de deux populismes, le néolibéral de droite teinté d'appels à la Bible et à Dieu contre le radical de gauche d'inspiration chaviste.

S'il remportait la présidence dès le premier tour, Rafael Correa deviendrait l'unique président équatorien à avoir réussi cet exploit. Pour y parvenir, il devrait, selon la Constitution, obtenir ce dimanche 15 octobre la majorité absolue ou au moins 40% des votes valables et une avance minimale de dix points sur le concurrent le plus proche.

La plupart des candidats -ils sont treize à briguer la présidence- risquent de n'être que des figurants. On surveillera néanmoins le score de Gilmar Gutierrez, frère de l'ex-président Lucio Gutierrez, et surtout celui de l'Indien Luis Macas, candidat du mouvement Pachakutik (Nouvelle aube), bras politique de la Confédération de nationalités indigènes d'Equateur (CONAIE).

Luis Macas fut, au portefeuille de l'Agriculture, l'un des trois ministres indiens du premier gouvernement de l'ex-officier putschiste Lucio Gutierrez, élu président en 2002. L'heure de la revanche populaire et autochtone semblait alors avoir sonné. Surnommé à l'époque "le Chavez équatorien", car il exprimait son "admiration" pour Hugo Chavez et Fidel Castro, Lucio Gutierrez renonçait néanmoins à tout radicalisme et évinçait ses trois ministres autochtones après à peine huit mois de gouvernement. Il fut destitué en avril 2005 et remplacé par son vice-président Alfredo Palacio à la suite d'émeutes populaires à Quito.

Ce même avril 2005, Rafael Correa, professeur d'université et docteur en économie formé aux Etats-Unis et en Belgique (outre l'espagnol, il parle couramment l'anglais et le français), prenait la tête du ministère de l'Economie et des Finances. Il en claquait la porte quatre mois plus tard, sa prétention de dévier vers un fonds social les remboursements de la dette extérieure ayant provoqué trop d'étincelles. Cet épisode lui servit de pré-campagne électorale.

Après l'expérience frustrée de Lucio Gutierrez, Hugo Chavez trouve donc en Rafael Correa une seconde opportunité de faire entrer l'Equateur dans le camp bolivarien et antiaméricain. Récemment, au Venezuela, Correa était reçu et dormait dans la maison de la mère d'Hugo Chavez, un honneur rare.

Mais pour devenir un allié efficace, Rafael Correa devrait, s'il était élu, déjouer une instabilité d'une rare puissance. Pas plus que ses prédécesseurs, il ne disposerait d'une force parlementaire déterminante. Aucun des trois derniers présidents élus en Equateur n'a terminé son mandat. Par le jeu des suppléances et vice-présidences, sept locataires différents se sont succédé en dix ans à Quito au palais présidentiel de Carondelet. C'est pourquoi Correa promet-il, en cas de victoire, la convocation d'une Assemblée constituante pour refondre les institutions comme l'a fait le Venezuela et comme tente de le faire la Bolivie d'Evo Morales.

Le "Plan de gouvernement" de l'Alianza Pais de Rafael Correa annonce clairement la couleur. "Les Latino-Américains, nous sommes tous bolivariens" clame-t-il en référence à l'ambition bolivarienne d'Hugo Chavez, qui rêve de l'unité régionale réalisée au 19 siècle contre la domination espagnole par le libertador vénézuélien Simon Bolivar.

S'il la critique, le Plan ne prône pas l'abolition de la dollarisation effectuée en 2000 (l'Equateur est l'unique pays sud-américain où le dollar est la seule monnaie officielle). Néanmoins, Alianza Pais prône l'avènement d'une devise régionale au nom de l'unité et de l'indépendance de l'Amérique du Sud.

"Nous rejetons le TLC (Traité de libre commerce) dont la négociation avec les Etats-Unis a été suspendue grâce à la mobilisation populaire menée par diverses organisations indigènes" lit-on encore dans le Plan.

La minorité indienne avait en effet confirmé sa force en mars dernier en bloquant plusieurs provinces contre le TLC et contre la société pétrolière américaine OXY. L'expulsion de cette société et la révision unilatérale, par Quito, du partage des revenus pétroliers ont amené les Etats-Unis à suspendre indéfiniment la négociation d'un TLC comparable à ceux signés par Washington avec les deux voisins andins de l'Equateur, la Colombie et le Pérou. Aussi mise-t-on d'autant plus, à Quito, sur un accord d'association entre la Communauté andine et l'Union européenne.

Le Plan de gouvernement de Rafael Correa réclame par ailleurs "la renégociation" des contrats avec les sociétés des secteurs du pétrole, de l'électricité et des télécommunications. Il avertit aussi que "la dette extérieure sera payée dans la mesure où elle n'affecte pas les priorités du développement national".

Enfin, le même Plan affirme que "nous notifierons aux Etats-Unis la non-rénovation de l'accord sur la base de Manta". L'accord arrivera à échéance en 2009. Conclu en 1999, il a cédé aux Etats-Unis la base aérienne de Manta, sur la côte du Pacifique, à une demi-heure de vol de la Colombie, dont le gouvernement combat avec l'aide de Washington des guérillas d'extrême gauche.
 
LatinReporters.com est un collectif de journalistes qui analysent l'actualité latino-américaine et espagnole. Le texte de cet article peut être reproduit aux conditions explicitées sur le site www.latinreporters.com

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Equateur : le candidat de gauche Rafael Correa en tête des sondages avant le premier tour

QUITO (AP) - 13/10/6 - L'Equateur se choisit dimanche un nouveau président. Dans les pas du Bolivien Evo Morales et du Vénézuélien Hugo Chavez, le candidat de gauche Rafael Correa, qui fustige l'élite politique en place, a pris la tête des sondages dans ce petit pays pauvre des Andes. Mais aucun des 13 candidats ne semble pouvoir l'emporter dès le premier tour.

Il est jeune, grand, charismatique: Rafael Correa, 43 ans, s'est imposé en tête de la course en profitant du discrédit des partis traditionnels. Sa critique de la démocratie équatorienne, devenue pour lui une "partidocracia", au service des partis et pas du peuple, parle manifestement à des électeurs lassés de la corruption et de l'incompétence des politiques.

Rafael Correa ne présente pas de candidats au Parlement, "un égoût". Il prône une révision de la Constitution pour rogner les pouvoirs des partis et menace même de mobiliser la rue si les parlementaires s'y opposent. Le texte, ambigu, donne lieu en effet à une bataille de pouvoir entre le président et le Parlement depuis la fin de la dictature en 1979.

Un discours qui fait craindre à certains que l'Equateur ne bascule dans l'instabilité si Correa l'emportait. Depuis la fin de la dictature en 1979, aucun des trois derniers présidents n'a réussi à aller jusqu'à la fin de son mandat de quatre ans.

"Nous nous débarrasserons de l'oligarchie du mensonge. Nous le ferons dès le premier tour, le premier tour!", lançait Correa jeudi soir devant quelque 3.000 personnes rassemblées sous une pluie battante pour son dernier meeting de campagne.

Cet économiste ne cache pas son admiration pour Hugo Chavez. Quand le président vénézuélien a traité George W. Bush de "diable" devant l'assemblée générale des Nations unies, Rafael Correa en a rajouté, remarquant que la comparaison n'était guère flatteuse pour Satan... Le chef de la Maison Blanche est tout de même "extrêmement stupide", a-t-il noté perfidement.

Pour autant, ce diplômé de l'université de l'Illinois assure qu'il "aime profondément" les Etats-Unis et compte maintenir avec Washington des relations "fondées sur un respect total". "Mais nous exigerons aussi le respect de la souveraineté équatorienne", a-t-il prévenu. Il rejette tout accord de libre-échange avec les Etats-Unis et veut aussi rompre les liens de l'Equateur avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).

Face à Rafael Correa, l'homme le plus riche d'Equateur, Alvaro Noboa, un avocat de formation qui a hérité en 1994 de la fortune de son père, géant de la banane. Porté par des promesses populistes, il a arraché la deuxième position dans les sondages à l'ancien vice-président de centre-gauche Leon Roldos.

Déjà présent au second tour des présidentielles de 1998 et 2002, Alvaro Noboa, qui se vante d'être le plus gros investisseur du pays, a achevé sa campagne dans un quartier pauvre de la ville côtière de Guayaquil. Il y a distribué des ordinateurs dans une école, donné des fauteuils roulants, et prêté l'équivalent de 560 euros à une femme souhaitant monter un petit commerce.

"Nous construirons 300.000 logements par an", a promis l'oligarque de 55 ans, devant quelque 15.000 personnes, expliquant qu'il financerait cette politique avec l'émission de 2,4 millions d'euros de bons. Les habitants pourraient payer leur logement avec un versement mensuel minimum de 40 euros et le projet créerait selon lui trois millions d'emplois.

D'abord en tête des sondages il y a un mois, le modéré Leon Roldos, 64 ans, qui jouit d'une réputation d'intégrité mais ne brille pas dans les campagnes, a perdu régulièrement du terrain. A Quito mercredi soir, ce candidat d'une coalition dont fait partie la Gauche démocratique, l'un des premiers partis du pays, disait vouloir "changer le pays, mais par la démocratie". Et dénonçait l'approche autoritaire de Rafael Correa.

Loin derrière dans les sondages, la candidate du premier parti du pays, le parti social chrétien, arrive quatrième. Soutenue par l'influent ex-président Leon Febres Cordero, la belle et blonde Cynthia Viteri, 40 ans, ancienne parlementaire conservatrice et ancienne journaliste-télé, défend les entreprises et prône un accord de libre-échange avec Washington.

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14 millions d'Equatoriens votent dimanche pour élire leur président

Par EuroNews


Si la tendance se confirme c'est cet homme qui pourrait l'emporter : Rafael Correa, le candidat de gauche

14/10/6 - Cet universitaire de 43 ans, ancien ministre de l'Economie sous le président sortant Alfredo Palacio, se qualifie lui même comme un chrétien de gauche mais pas marxiste. D'après les sondages cet allié du président vénézuélien Hugo Chavez récolterait 44 pourcent des suffrages. Sur sa route le candidat de gauche trouvera le milliardaire Alvaro Noboa, un des hommes les plus riches du pays, producteur et exportateur de bananes. Mais le plus solide adversaire de Correa est Léon Roldos le social démocrate crédité de 39 pourcent des intentions de vote. C'est la troisième fois qu'il se présente. Enfin si la candidate sociale démocrate Cynthia Viteri ne ménage pas sa peine, elle ne devrait pas peser très lourd dans cette campagne. Cette jeune avocate espère passer au moins le premier tour. Si Rafael Correa l'emportait ce serait encore un virage à gauche pour l'Amérique latine et un adversaire de plus pour l'administration Bush.
Correa avait qualifié le président des Etats Unis de "diable" et il n'a jamais caché son nationalisme et le fait qu'il soit favorable à une alliance avec l'Argentine, le Vénézuela et la Bolivie.

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Vers un second tour pour départager Noboa et Correa en Equateur

QUITO (Reuters) - 16/10/6 - Un second tour opposera dans l'élection présidentielle équatorienne le magnat de la banane Alvaro Noboa au candidat de la gauche Rafael Correa, selon des résultats préliminaires publiés dimanche.

Le milliardaire a remporté environ 27% des voix et Correa 22%, après dépouillement de près de la moitié des urnes.

Ces résultats préliminaires pourraient ne pas être représentatifs de la situation à l'échelle nationale, les premiers votes dépouillés étant généralement ceux des villes.

Mais ils correspondent à ce qu'indiquent des sondages de sortie des urnes qui s'accordent pour annoncer un second tour.

Noboa, 55 ans, l'un des hommes les plus riches du pays, a promis à ses compatriotes des crédits moins chers et des logements pour les pauvres. Il s'est présenté comme un partisan de l'économie de marché, désireux de conclure un accord de libre échange avec les Etats-Unis et de relancer l'investissement.

Peu connu avant le début de la campagne, Correa, un ancien ministre des Finances âgé de 43 ans est devenu le favori des sondages en promettant de rompre avec la politique traditionnelle dans un pays très instable sur le plan politique.

Faisant claquer sa ceinture au-dessus de sa tête pour illustrer sa volonté de "donner le fouet" à la vieille garde équatorienne, Correa compte sur la lassitude des électeurs envers les partis traditionnels, incapables malgré leurs promesses de combattre la pauvreté et de réduire la corruption.

Il a promis un référendum sur une réforme de la constitution et sur un renforcement des pouvoirs présidentiels. Sa proximité avec Chavez, ses menaces de suspendre les négociations commerciales avec les Etats-Unis et son intention d'obtenir un rééchelonnement de la dette extérieure ont inquiété Wall Street.

Une victoire de Correa consoliderait la position des autres dirigeants de la région hostiles à l'influence des Etats-Unis, comme Chavez et le Bolivien Evo Morales.

CAMPAGNE POPULISTE

"Il incarne le changement dont le pays a besoin en terme d'idéologie et d'attitude", a estimé Gonzalo Jaramillo, un ingénieur de Quito.

Mais Noboa, qui en est à sa troisième course à la présidence, a promis emploi et logement aux électeurs, dans une campagne populiste où il a distribué fauteuils roulants, médicaments et argent liquide. Il s'est employé à présenter Correa comme un socialiste pur et dur qui ferait reculer les libertés économiques.

"Les gens ne veulent pas du communisme, ils veulent un emploi, un logement et la santé", a déclaré Noboa, qui fêtait les résultats dans sa ville natale de Guayaquil, exhortant les électeurs à le soutenir au second tour.

Si aucun des candidats ne remporte au premier tour 50% des voix, ou 40% des voix avec une avance de dix points sur son adversaire le plus proche, un second tour sera organisé le 26 novembre.

Correa, s'adressant à des journalistes, a qualifié de partiaux les sondages de sortie des urnes a déclaré avoir remporté le premier tour mais avoir été victime de fraudes.

"Nous allons devoir remporter le second tour avec une marge telle que malgré les millions (l'argent dépensé par l'opposition), la campagne vicieuse et les manipulations (...) ils ne puissent pas nier la victoire du peuple", a déclaré Correa.

Leon Roldos, candidat de la gauche modérée, perçu comme incarnant la stabilité, est arrivé troisième avec environ 16% des voix, selon les résultats préliminaires.

Plus de neuf millions d'Equatoriens étaient appelés à désigner leur huitième chef d'Etat en seulement dix ans.

L'Equateur, le premier exportateur mondial de bananes, est un pays habitué aux soubresauts politiques, puisque trois présidents ont été chassés par des manifestations du rues ou renversés par le parlement ces dix dernières années.

Voter est obligatoire pour les Equatoriens, qui doivent en outre élire dimanche un nouveau congrès et des centaines de conseillers locaux.

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AFP - 16/10/6 - Le candidat de gauche pro-Chavez Rafael Correa suit les premiers résultats de la présidentielle équatorienne,
à Quito le 15 octobre 2006

Présidentielle en Equateur : second tour entre le milliardaire Noboa et le pro-Chavez Correa

QUITO (AFP) - 16/10/6 - Faute de vainqueur au premier tour dimanche, un second tour de la présidentielle aura lieu fin novembre en Equateur pour un duel serré entre le magnat de la banane Alvaro Noboa, candidat de la droite, et celui de la gauche Rafael Correa, soutenu par le Vénézuélien Hugo Chavez.
Contre toute attente, M. Noboa, 56 ans, l'homme le plus riche d'Equateur, est arrivé en tête avec 26,7% des suffrages contre 22,5% pour M. Correa, 43 ans, après dépouillement de 70% des bulletins de vote, a annoncé lundi le Tribunal suprême électoral (TSE).

Aucun des deux candidats n'ayant rempli les conditions pour l'emporter dès le premier round (majorité absolue ou 40% des suffrages et 10 points d'avance sur le deuxième), les deux hommes se retrouveront le 26 novembre pour le second tour.
M. Correa a contesté lundi ces résultats, affirmant avoir remporté le premier tour. Il a estimé que le système informatique brésilien E-Vote, utilisé pour le dépouillement, avait "échoué" dans ses calculs et pouvait l'avoir privé d'un suffrage sur trois. "On est en train de tromper le pays, on essaye de nous voler la victoire", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Ecuavisa.

Pendant les jours précédant le scrutin, il avait déjà dénoncé une fraude électorale organisée, selon lui, avec la complicité tacite de l'Organisation des Etats américains (OEA) et de ses 150 observateurs dans le pays.

Il y a moins d'une semaine, les sondages le donnaient encore largement vainqueur dès le premier tour, avec une avance de dix points sur M. Noboa.

Le président sortant Alfredo Palacio et le chef de la mission de l'OEA, l'Argentin Rafael Bielsa, ont rejeté tout soupçon de fraude.

Le quotidien de Quito El Comercio a attribué le mauvais score de M. Correa à une "erreur stratégique". "Il a négligé sa campagne à Guayaquil" --ville portuaire et industrielle très peuplée-- "où Noboa a obtenu le double de ses suffrages", a estimé le journal.

Pour El Comercio, l'avantage de M. Noboa s'explique aussi par un discours plus pragmatique que celui de son rival.

Le candidat de la droite a pour sa part estimé que l'amitié de son adversaire "avec Cuba et le président du Venezuela Hugo Chavez" était à l'origine de sa déroute.

M. Correa a répliqué en conseillant aux électeurs d'accepter d'ici le second tour les "T-shirts, médicaments, le riz et le ciment" distribués par son rival. "Mais au moment de voter, ne choisissez pas les oligarques qui pendant si longtemps nous ont opprimés", a-t-il recommandé.

Une dure confrontation gauche-droite est attendue pour la campagne du second tour dans ce pays très instable, dirigé par sept présidents en dix ans, dont trois destitués avant la fin de leur mandat. Le dernier en date, Lucio Gutierrez, avait vu son mandat abrogé par le parlement en avril 2005 et il avait été remplacé par M. Palacio, son vice-président.

Au premier tour de dimanche, Gilmar Gutierrez, frère de l'ancien président, est arrivé en troisième position avec 16,36% des suffrages dépouillés, suivi par le socialiste modéré Leon Roldos (15,5%).

Les 9,2 millions d'électeurs étaient appelés dimanche à désigner, outre leur président et vice-président, 100 députés, cinq membres du Parlement andin, 67 conseillers provinciaux et 674 conseillers municipaux. Le vote est obligatoire en Equateur.

M. Correa avait décidé de ne pas présenter de candidats aux législatives car il compte, s'il est élu président, convoquer une assemblée constituante pour réformer la Constitution et réduire le pouvoir du Congrès qu'il considère comme la cause de l'instabilité chronique du pays.

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Présidentielle en Equateur : second tour entre le millardaire Noboa [le roi de la banane !]
et le pro-Chavez Correa


Par Jean-Luc PORTE

QUITO (AFP) - 16/10/6 - Le milliardaire de droite Alvaro Noboa est arrivé en tête dimanche du premier tour de l'élection présidentielle équatorienne et affrontera au second tour le 26 novembre l'économiste de gauche Rafael Correa, un proche du président vénézuélien Hugo Chavez, aux thèses radicales.
M. Noboa, magnat de la banane de 56 ans et homme le plus riche d'Equateur, a obtenu 26,8% contre 22,4% pour Correa, soit plus de quatre points de différence, sur la base de 60% des bulletins dépouillés, a annoncé le Tribunal suprême électoral (TSE).

La remontée spectaculaire de plus de 11 points dans les sondages en moins d'une semaine de Noboa, devenu in extremis le favori du scrutin, sans qu'il ne se soit rien passé ni dans un camp, ni dans l'autre, a été une surprise totale.
M. Noboa, donné vainqueur du premier tour par les sondages à la sortie des urnes, a déclaré dès l'annonce des premiers résultats que l'amitié de Rafael Correa, 43 ans, "avec Cuba et le président du Venezuela Hugo Chavez" était à l'origine de sa déroute.

"Le peuple a donné la plus grande correction possible à cet ami des terroristes, de Chavez et de Cuba", a-t-il affirmé.
M. Correa a d'abord contesté les estimations sortie des urnes des instituts de sondage le plaçant en deuxième position, affirmant être en tête avec "deux points d'avance". Puis il a indiqué qu'il y avait "match nul" entre les deux rivaux et a appelé les autres formations de gauche à le soutenir au deuxième tour.

Il a ironisé sur son rival Noboa en conseillant aux électeurs d'accepter les "t-shirts, médicaments, le riz et le ciment" qu'il distribue. "Mais au moment de voter, ne choisissez pas les oligarques qui pendant si longtemps nous ont opprimé, ce que savent parfaitement les producteurs de banane", a-t-il lancé.

L'économiste Correa, 43 ans, a aussi continué de dénoncer comme les jours précédents, une fraude électorale organisée, selon lui, avec la complicité tacite de l'Organisation des Etats américains (OEA) et de ses 150 observateurs déployés dans le pays.

"Ces gens qui possèdent des millions pensent qu'ils peuvent même acheter les consciences", avait déclaré M. Correa après avoir voté à Quito. "Jamais nous ne les laisserons voler les élections. Attention à ces mafieux qui jouent avec la volonté populaire", avait-t-il mis en garde.

Après l'annonce des résultats, le candidat Leon Roldos, un socialiste modéré, a admis sa défaite affirmant que "s'est imposé le pouvoir du chéquier", à propos du milliardaire Noboa, mais aussi de Correa, accusé par ses rivaux d'être financé par le Venezuela d'Hugo Chavez.

Une dure confrontation gauche-droite est attendue pour le second tour de la présidentielle dans ce pays très instable, dirigé par sept présidents en dix ans. Le dernier à avoir été élu, Lucio Gutierrez, avait été destitué par le parlement en avril 2005 et remplacé par son vice-président Alfredo Palacio.

Les Equatoriens interrogés dans les bureaux de vote dimanche ne dissimulaient pas leur scepticisme envers la politique. "Dans ce pays, les hommes politiques sont tous pourris, tous des voleurs", a indiqué un électeur désabusé du quartier défavorisé du "Comité du peuple".

"Noboa au moins fait des cadeaux à ses électeurs, les autres se contentent de promesses non tenues", a ajouté Maria Bustamente, une ménagère de 63 ans.

Quelque 36.607 bureaux de vote avaient été installés dans les 22 provinces du pays afin de permettre à 9,2 millions d'Equatoriens d'élire leur président, leur vice-président, 100 députés, 5 membres du Parlement andin, 67 conseillers provinciaux et 674 conseillers municipaux. Le vote est obligatoire en Equateur.

M. Correa avait décidé de ne pas présenter de candidats aux législatives car il compte, s'il est élu président, convoquer une assemblée constituante pour réformer la Constitution et réduire le pouvoir du Congrès qui, pendant des années, a imposé sa loi aux présidents successifs.

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Présidentielle en Equateur :


Alvaro Noboa en tête après le premier tour, selon des résultats partiels...

QUITO, Equateur (AP) - 18/10/6 - Après dépouillement de 87,5% des bulletins de vote à l'élection présidentielle de dimanche en Equateur, le milliardaire Alvaro Noboa obtenait mercredi 26,3% des suffrages exprimés contre 23,2% à l'économiste Rafael Correa, selon des résultats officiels.

Les deux candidats s'affronteront lors du deuxième tour prévu le 26 novembre.

Le Tribunal suprême électoral a indiqué mercredi que les résultats définitifs du premier tour seraient connus ce week-end. Les résultats intermédiaires donnaient mercredi l'ancien député Gilmar Gutierrez, frère de l'ancien président Lucio Gutierrez, en troisième position, avec 17,3%, devant l'ancien vice-président de centre-gauche Leon Roldos (15,2%). Les neuf autres candidats arrivaient loin derrière.

Tenant de la ligne de gauche qui l'a déjà emporté dans plusieurs pays d'Amérique latine et admirateur déclaré du Vénézuélien Hugo Chavez, Rafael Correa, économiste de 43 ans, était présenté comme le favori du scrutin par les sondages face au milliardaire de la banane Avaro Noboa, qui propose lui aussi une ligne populiste, mais du point de vue capitaliste.

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Coude à coude Noboa-Correa pour la présidentielle en Equateur

QUITO (Reuters) - 25/11/6 - Alvaro Noboa, riche homme d'affaires pro-américain, et Rafael Correa, réformateur de gauche proche du président vénézuélien Hugo Chavez, sont opposés dimanche au second tour de l'élection présidentielle en Equateur, théâtre d'un nouvel affrontement indirect entre Washington et Caracas.

D'après les instituts de sondage, Noboa est légèrement en tête des intentions de vote mais un Equatorien sur cinq reste indécis alors que le vote est obligatoire dans ce pays.

Pour les observateurs, Noboa, partisan du libéralisme économique, part avec un léger avantage après avoir remporté le premier tour en octobre.

Correa semble toutefois avoir tiré les leçons de son relatif échec du premier tour en édulcorant ses appels en faveur d'une rénovation de la classe politique. Conjuguée à son alliance avec Chavez, qui cherche à contrer les accords de libre-échange conclus avec les Etats-Unis par les pays d'Amérique latine, cette volonté de procéder à un "coup de balai" semble avoir effrayé une partie des électeurs de la classe moyenne.

"L'impression est que Noboa va perdre. La classe politique dirigeante est probablement plus derrière lui", juge Riordan Roett, de l'Université Johns Hopkins. "Correa reste un personnage populaire et les gens intéressés par le changement pourraient voir en lui un meilleur choix."

L'Equateur, premier exportateur mondial de bananes, souffre d'une instabilité politique qui a conduit, en 10 ans, au départ de trois présidents, victimes de la rue ou d'un parlement rebelle.

CRAINTE DE MANIFESTATIONS

De nombreux Equatoriens ont perdu toute illusion avec leur classe politique traditionnelle et ils réclament des changements non seulement de personnes mais aussi de politiques afin de mieux lutter contre la pauvreté affectant 60% de la population, notamment dans les milieux indigènes.

L'Equateur a certes profité de la hausse de ses revenus pétroliers mais cet afflux de richesses a créé des tensions autour de leur répartition, les populations des régions pauvres d'Amazonie et des zones montagneuses en réclamant une plus grande part.

Pour sa troisième candidature à la présidentielle, Noboa a multiplié les promesses pour panser les plaies sociales du pays, faisant miroiter des emplois immédiats, des logements et des investissements.

Dans ses publicités télévisées, les électeurs sont invités à participer à son programme censé permettre la construction de 300.000 logements pour les pauvres. Ses déplacements de campagne sont ponctués de distribution d'argent, d'ordinateurs et même de chaises roulantes.

Si les investisseurs se réjouissent de ses vues libérales en matière économique, ses détracteurs craignent en revanche que Noboa, en cas de victoire, profite de son statut de président pour faire fructifier les affaires de son empire économique, qui s'étend de la culture du café à l'immobilier.

D'autres l'accusent de faire travailler des enfants dans ses plantations de bananes, ce qu'il dément.

Correa promet lui aussi davantage d'emplois aux Equatoriens, tout en prenant ses distances avec Chavez.

"Nous ne sommes pas un pays de mendiants, nous n'avons pas besoin de charité mais plutôt de justice, d'emplois et de dignité", a lancé Correa à une foule de partisans lors d'un meeting électoral avant le second tour.

Pour les observateurs, Noboa paraît davantage en mesure de garantir à court terme la stabilité du pays en cas d'élection à la présidence, car son Parti du renouveau institutionnel pour l'Action nationale contrôle 28 des 100 sièges du parlement. D'autres formations pourraient se joindre à une éventuelle coalition autour de ce parti tandis que Correa n'a présenté aucun candidat aux législatives.

Ce dernier a par avance dénoncé des fraudes électorales, ce qui alimente les craintes de manifestations en cas de résultats serrés dimanche.

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RAFAEL CORREA
Photo prise le 26 novembre 2006/
REUTERS/Jose Miguel Gomez


Rafael Correa remporterait largement le 2e tour en Equateur !

QUITO (Reuters) - 26/11/6 - Le candidat de gauche à l'élection présidentielle équatorienne, Rafael Correa, l'a emporté au second tour avec 57% à 58% des suffrages, contre 42% à 43% pour son adversaire conservateur Alvaro Noboa, selon trois sondages à la sortie des urnes.

Le mouvement politique de Correa a aussitôt proclamé la victoire de son candidat.

Correa, selon la chaîne Teleamazonas, obtient 57%, et le riche hommes d'affaires Noboa 43%. Le candidat de gauche, ami du président vénézuélien Hugo Chavez, recueille 57,9% selon un autre sondage, réalisé pour la chaîne Gamavision, contre 42% pour Noboa.

Enfin un sondage diffusé par la chaîne Ecuavisa crédite Correa de 57% et son rival de 43%.

Devancé de 4% au premier tour le 15 octobre, Correa a depuis lors édulcoré ses appels en faveur d'une rénovation de la classe politique. Conjuguée à son alliance avec Chavez, cette volonté de procéder à un "coup de balai" semblait avoir effrayé, lors du premier tour, une partie des électeurs de la classe moyenne.

Si les résultats du second tour confirment les sondages à la sortie des urnes, Correa deviendra le deuxième président d'un pays latino-américain à l'emporter en s'inspirant du bolivarisme et la politique de gauche de Hugo Chavez.

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Equateur : le nationaliste de gauche anti-américain, Rafael Correa, remporte la présidentielle

Par Jean-Luc PORTE et Philippe ZYGEL

 

QUITO (AFP) - 27/11/6 - Le nationaliste de gauche anti-américain, Rafael Correa, a remporté dimanche soir l'élection présidentielle en Equateur avec 56,9% des voix, selon des projections réalisées à partir d'échantillons représentatifs portant sur 63% des bulletins.
Selon ces projections son rival, le milliardaire Alvaro Noboa obtient 43,1% des voix.

Auparavant, trois sondages de sortie des urnes ont donné M. Correa, ancien ministre de l'Economie, vainqueur du scrutin avec une avance moyenne de 14 points sur son adversaire.

Le magnat de la banane Alvaro Noboa, première fortune du pays, ne recueille pas plus de 43,2% des suffrages, selon ces sondages, qui ont été publiés juste après la fermeture des bureaux de vote à 17h00 heure locale (22h00 GMT).

Les résultats officiels ne sont pas attendus avant mardi ou mercredi, a averti le Tribunal suprême électoral (TSE).
Un concert de klaxons a salué l'annonce de la victoire du candidat nationaliste dans les rues de la capitale équatorienne.

Dimanche M. Correa avait accusé le TSE de favoriser son rival. "Le TSE est totalement acquis à Alvaro Noboa", a-t-il affirmé à Quito. "S'il y a fraude, en acceptant les résultats, nous deviendrions complices de la corruption", a-t-il dit.

Alvaro Noboa, qui votait à Guayaquil (sud-ouest), s'était déclaré dimanche certain de "gagner cette élection avec un bon pourcentage", se présentant comme "le président du travail, le président des pauvres", et promettant de "doubler" les salaires.

Alors que les derniers sondages donnaient une nette avance à son rival, il a assuré qu'ils lui étaient favorables. "Les sondages d'hier me donnaient favori. Je suis le gagnant, c'est Dieu qui m'a aidé", a-t-il proclamé face à la foule, brandissant une Bible devant l'entrée de son bureau de vote.

Quelque 19,2 millions d'Equatoriens étaient invités à se rendre dans les bureaux de vote ouverts à partir de 07h00 (12h00 GMT).

La perspective d'un duel serré avait créé un climat de tension et de suspicion dans tout le pays.

Le magnat de la banane Alvaro Noboa n'avait cessé d'accuser son concurrent de vouloir instaurer "un Cuba de plus" en plongeant le pays dans "la guerre civile" avec l'aide d'Hugo Chavez.

De son côté, M. Correa avait brandi la menace d'une "fraude électorale" massive. Son état-major avait déployé 30.000 militants dans les bureaux de vote, les invitant à accompagner les soldats chargés d'acheminer les urnes auprès des instances régionales du TSE.

Redoutant des violences, le TSE avait exhorté les médias à attendre les résultats officiels et à s'abstenir de publier des projections de sortie des bureaux de vote au cas où les deux candidats seraient au coude-à-coude.

L'Organisation des Etats Américains (OEA), qui a envoyé une mission de 80 observateurs, avait également souhaité que "les candidats et les Equatoriens respectent avec calme le résultat" quel qu'il soit.

Près de 80.000 militaires et policiers ont été mobilisés sur l'ensemble du territoire pour surveiller les 36.607 bureaux de vote.

Les candidats ont multiplié avant le second tour injures et accusations mutuelles, tout en rivalisant de promesses mirifiques.

La presse a régulièrement dénoncé "la sale guerre" et "les coups bas" entre deux rivaux cherchant plus à discréditer l'adversaire qu'à proposer un véritable programme de gouvernement.

Ainsi M. Noboa a achevé sa campagne avec des discours messianiques, implorant Dieu de lui "donner la présidence et de battre son rival, le roi de l'enfer".

M. Correa, pour sa part, a comparé le milliardaire à un dictateur et l'a qualifié de "fondamentaliste d'extrême droite", accusé d'exploiter des enfants dans ses bananeraies, de mener une politique anti-syndicale brutale et de "voler l'Etat".

L'ex-ministre prône la fermeture de la base américaine de Manta en Equateur et refuse de signer un traité de libre-échange avec Washington.

Déjouant les prévisions des sondages, M. Noboa, 56 ans, était arrivé en tête du premier tour avec 26,8% des voix contre 22,8% pour M. Correa, 43 ans.

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Présidentielle en Equateur : Rafael Correa en tête,
selon un décompte officieux et des sondages à la sortie des urnes

QUITO, Equateur (AP) - 27/11/6 - Rafael Correa, économiste de gauche se réclamant du président vénézuélien Hugo Chavez, était largement en tête du second tour de l'élection présidentielle en Equateur devant le milliardaire pro-américain Alfredo Noboa, selon un décompte officieux réalisé par une organisation citoyenne et deux sondages à la sortie des urnes dimanche soir.

Le décompte réalisé par l'organisation de surveillance électorale Participacion Ciudadana plaçait Rafael Correa en tête avec 56,9% des voix, contre 43,1% pour son adversaire. Ces résultats officieux sont basés sur des échantillons de bulletins provenant de 1.607 bureaux de vote (sur plus de 36.000 au total) et reflétant 80% du territoire équatorien, selon cette organisation, qui revendiquait une marge d'erreur inférieure à un point.

D'après un sondage CEDATOS-Gallup, Rafael Correa, 43 ans, a obtenu 56,8% des voix contre 43,2% à Alfredo Noboa. L'enquête a été effectuée auprès de 40.000 électeurs dans 21 des 22 provinces du petit pays d'Amérique du Sud, avec une marge d'erreur de deux points. Un autre sondage de l'institut Market crédite Correa de 58% des suffrages, contre 42% à son adversaire. Soixante-quinze mille électeurs ont été interrogés dans les 22 provinces, avec une marge d'erreur de deux points.

Les sondages avant le scrutin prédisaient un résultat plus serré, donnant les deux hommes au coude-à-coude. Les bureaux de vote ont fermé à 17h heure locale (22h GMT).

Noboa, 56 ans (Parti rénovateur indépendant-Action nationale, PRIAN), est l'homme le plus riche du pays, roi de la banane dont l'Equateur est le premier exportateur mondial. Il est favorable à la signature d'un accord de libre-échange avec les Etats-Unis et au développement de la manne pétrolière.

Face à lui, le charismatique Correa (Allianza PAIS), 43 ans, est un nouveau venu pourfendeur de la "partidocracia". Il prône des réformes radicales pour nettoyer une classe politique corrompue et insensible aux besoins du pays, dont les trois-quarts des habitants sont pauvres.

Lors du premier tour, le 15 octobre, Correa avait été devancé sur le fil par Noboa, qui était arrivé en tête des 13 candidats avec 27% des voix, contre 23% au candidat de gauche.

Dimanche matin, Correa s'est dit une nouvelle fois préoccupé par les risques de fraudes de la part du camp adverse, craignant de possibles changements de bulletins lors du transfert des urnes entre les bureaux de vote et les sites de dépouillement. Le candidat d'Allianza PAIS se dit prêt à accepter une défaite propre mais, a-t-il prévenu, "si elle est frauduleuse, nous ne l'accepterons jamais".

Après une dégringolade dans les sondages, Correa a réussi à remonter la pente entre les deux tours, à tel point qu'un ultime sondage Cedatos-Gallup publié samedi le donnait vainqueur du second tour avec 44% des voix, contre 38% à Noboa, et 18% d'indécis. Toutefois, la marge d'erreur de trois points laissait envisager un second tour serré.

Le vainqueur de cette élection deviendra le neuvième président de l'Equateur, l'un des pays les plus pauvres du continent, en seulement 10 ans. Sur les huit précédents, trois ont été contraints à quitter leurs fonctions à la suite de manifestations de rues.

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Investiture du président équatorien anti-américain Rafael Correa

Par Jean-Luc Porte

QUITO (AFP) - 15/1/7 - L'économiste Rafael Correa prend officiellement lundi la présidence d'Equateur après avoir annoncé qu'il rejoignait en Amérique latine le camp anti-américain mené par le Vénézuélien Hugo Chavez.

M. Correa, 43 ans, formé en Europe et aux Etats-Unis, assumera pendant 4 ans ses fonctions de chef de l'état dès lundi matin à Quito après une cérémonie d'investiture devant le Congrès et un parterre d'une douzaine de présidents.

Tous les principaux représentants du socialisme en Amérique du sud, dont son ami le président Chavez, ses homologues bolivien Evo Morales, chilienne Michelle Bachelet, brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, et nicaraguayen Daniel Ortega seront présents.

A signaler également la venue du président iranien Mahmoud Ahmadinejad dans un contexte de crise avec les Etats-Unis. En tournée dans la région, M. Ahmadinejad tente de rallier des soutiens auprès des dirigeants latino-américains proches de Chavez, principal appui du programme nucléaire du régime islamique.

La tâche qui attend Rafael Correa, président d'un pays dont tous les prédécesseurs élus au cours de la dernière décennie n'ont pu terminer leur mandat, s'avère particulièrement ardue.

Dimanche à Zumbahua (sud), en présence des présidents Chavez et Morales, tous trois revêtus de ponchos rayés aux couleurs vives, il a proclamé l'arrivée du socialisme du 21ème siècle.

"C'est comme si un miracle avait renversé les gouvernements serviles et le modèle néo-libéral et qu'il ait commencé à apparaître au 21ème siècle une Amérique latine, libre, souveraine et socialiste", a-t-il déclaré lors d'une cérémonie où pour la première fois dans leur histoire les Indiens d'Equateur ont remis à un président élu le "bâton du chef" ("la lance" dans la langue quetchua), la plus haute distinction symbolique accordée par ces communautés.

L'élection de cet anti-américain a encore renforcé l'axe de gauche en Amérique latine où les Etats-Unis voient leur influence remise en question.

Se basant sur le principe du "respect mutuel", il a annoncé une série de mesures contre les Etats-Unis, pays qu'il a à plusieurs reprises qualifié "d'hégémonique".

Faisant écho à son allié vénézuélien, M. Correa a averti qu'il rejetterait tout traité de libre échange avec les Etats-Unis. Il a aussi annoncé qu'il ne prolongerait pas en 2009 l'accord de 1999 permettant à Washington de bénéficier d'une base militaire sur le sol équatorien, à Manta, tête-de-pont de sa lutte contre la drogue dans le Pacifique, également utilisée contre la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC - marxiste).

Les multinationales pétrolières qui opèrent en Equateur, 5e producteur d'Amérique latine, sont également préoccupées par sa décision de modifier les contrats afin de réduire leurs bénéfices.

M. Correa devra commencer par lutter sur le plan intérieur car il s'apprête à organiser un référendum afin de convoquer une Assemblée constituante, lançant un défi au parlement équatorien hostile à sa politique.

Le nouveau président qui souhaite réformer la Constitution afin d'entériner ses réformes et mettre fin à l'instabilité politique, se heurte à l'opposition du parlement dirigé par la droite et de durs combats sont prévisibles.

"Correa veut se convertir en un empereur du style Napoléon, et nous ne pouvons pas permettre cela", a mis en garde le président du parlement, Jorge Cevallos (droite).

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Rafael Correa en compagnie de sa femme, Anne Malherbe,
et de leur plus jeune fils Miguel, le 15 janvier 2007 à Quito
Mauricio Duenas


Equateur : investiture du président Correa

Par Jean-Luc PORTE

 

QUITO (AFP) - 15/1/7 - Rafael Correa est devenu officiellement lundi à Quito le 13e président d'Equateur depuis le retour de la démocratie en 1979 et a annoncé qu'il rejoignait le camp anti-américain en Amérique Latine mené par le Vénézuélien Hugo Chavez.
"Je jure de remplir le mandat que le peuple m'a donné", a déclaré, le bras levé, Rafael Correa, très ému devant le Congrès et un parterre de onze présidents.

Dans son premier discours à la nation, cet économiste de 43 ans, formé en Europe et aux Etats-Unis, a réaffirmé son intention de mettre à profit son mandat de quatre ans pour orienter l'Equateur vers le socialisme.
Dimanche à Zumbahua (sud), en présence de M. Chavez et du président bolivien Evo Morales, tous trois revêtus de ponchos rayés aux couleurs vives, il avait proclamé "l'arrivée du socialisme du 21e siècle".

Le nouveau président a immédiatement annoncé après sa prestation de serment qu'il renégocierait la dette extérieure de son pays. "Soyons solidaires, renégocions la dette, restructurons le dette et nous pourrons prendre soin de notre secteur social", a-t-il dit.
En novembre la dette extérieure de l'Equateur était de 10 milliards et 328 millions de dollars, soit 25,3% du Produit intérieur brut (PIB), selon les chiffres de la Banque centrale.

Le chef de l'Etat a également indiqué qu'il organiserait "un référendum" afin de convoquer une Assemblée constituante, lançant un défi au parlement équatorien de droite très hostile à sa politique.
Correa veut réformer la Constitution afin d'entériner ses réformes et mettre fin à l'instabilité politique. Le chef de l'Etat a ainsi annoncé "la révolution constitutionnelle avec un changement profond de la classe dirigeante". "Les institutions politiques en Equateur se sont effondrées", a-t-il conclu.

La tâche qui attend Rafael Correa, président d'un pays dont les trois prédécesseurs élus au cours de la dernière décennie n'ont pu terminer leur mandat, risque d'être particulièrement ardue.

L'élection de cet anti-américain a encore renforcé l'axe de gauche en Amérique latine où les Etats-Unis voient leur influence remise en question.

Invoquant le principe du "respect mutuel", il a annoncé une série de mesures contre les Etats-Unis, pays qu'il a à plusieurs reprises qualifié "d'hégémonique".

Faisant écho à son allié vénézuélien, M. Correa a averti qu'il rejetterait tout traité de libre échange avec les Etats-Unis. Il a aussi indiqué qu'il ne prolongerait pas en 2009 l'accord de 1999 permettant à Washington de bénéficier d'une base militaire sur le sol équatorien, à Manta, tête-de-pont de sa lutte contre la drogue dans le Pacifique, également utilisée contre la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC - marxiste).

Les multinationales pétrolières qui opèrent en Equateur, 5e producteur d'Amérique latine, sont également préoccupées par sa décision de modifier les contrats afin de réduire leurs bénéfices.

Tous les principaux représentants du socialisme en Amérique du sud, dont son "ami" le président Chavez, ses homologues bolivien Evo Morales, chilienne Michelle Bachelet, brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, et nicaraguayen Daniel Ortega étaient présents lors de la cérémonie d'investiture.

A signaler également la venue du président iranien Mahmoud Ahmadinejad dans un contexte de crise avec les Etats-Unis. En tournée dans la région, M. Ahmadinejad tente de rallier des soutiens auprès des dirigeants latino-américains proches de Chavez, principal appui du programme nucléaire du régime islamique.

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Le président équatorien accuse la CIA d'avoir noyauté son renseignement

Par Alonso Soto

QUITO (Reuters) - 6/4/8 - Le président équatorien a accusé samedi la CIA de contrôler de nombreux services de renseignement du pays, ce qui pourrait affecter les relations entre Quito et Washington et entraîner l'agence de renseignement américaine dans la querelle opposant l'Equateur à la Colombie.

Rafael Correa a limogé un haut responsable des services de renseignement et compte les réorganiser, furieux d'avoir été informé tardivement des liens entre les rebelles colombiens des Farc et un Equatorien qui a péri lors du raid mené le mois dernier par la Colombie en Equateur, qui a provoqué une crise régionale.

"Nombre de nos services de renseignement sont passés sous le contrôle de la CIA", a déclaré le dirigeant équatorien lors de son allocution radiophonique hebdomadaire.

"Par le truchement de la CIA, des informations relevées ici ont été transmises à la Colombie pour améliorer leur position" dans le conflit, a-t-il ajouté.

Correa a accusé les Etats-Unis d'avoir versé de l'argent à certains agents au sein des services de renseignement équatoriens et il a affirmé qu'une réforme de ces services s'imposait.

TENSIONS PERSISTANTES

Le porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis à Quito, Arnaldo Arbesu, n'a pas souhaité commenter ces accusations mais a déclaré : "Nous sommes toujours prêts à travailler avec le gouvernement équatorien sur n'importe quel dossier."

A l'instar de son homologue et allié vénézuélien Hugo Chavez, Correa ne ménage pas ses critiques envers le président américain George Bush dont il a dit qu'il était pire que Satan. Il a aussi dit qu'il préfèrerait se couper un bras plutôt que de renouveler un bail autorisant les forces américaines à utiliser une base aérienne pour leurs opérations anti-drogue.

L'Equateur a rompu ses relations diplomatiques avec Bogota après l'attaque par les forces colombiennes d'un camp des Forces armées révolutionnaires de Colombie en territoire équatorien, causant la mort d'une vingtaine de guérilléros, parmi lesquels Raul Reyes, numéro deux des Farc.

Ce raid a brièvement placé la région au bord de la guerre après le déploiement par l'Equateur et le Venezuela de troupes le long de leurs frontières avec la Colombie.

Une réconciliation est intervenue lors de la réunion du "Groupe de Rio", à Saint-Domingue, mais la récente confirmation de la mort d'un Equatorien tué lors du raid du 1er mars a relancé les tensions entre les pays voisins.

Le président équatorien a formulé l'espoir que la crise diplomatique serait rapidement réglée mais il a brandi la menace d'actions en justice contre la Colombie pour la mort d'un ressortissant équatorien présent dans le camp des Farc.

Il a ajouté que la décision de son pays de poursuivre la Colombie devant la Cour internationale de justice de La Haye pour des épandages anti-drogue effectués le long de sa frontière constituait une riposte au raid colombien.

Alonso Soto, version française Nicole Dupont et Natacha Crnjanski

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Le président équatorien Rafael Correa salue l'arrivée prochaine de la Flotte russe

ALTERINFO - 30/9/8 - Le président équatorien Rafael Correa est favorable à la venue de la Flotte russe près des côtes sud-américaines, annonce lundi la télévision équatorienne.

"La quatrième flotte américaine peut bien se trouver près des côtes latino-américaines. Pourquoi la flotte russe devrait-t-elle renoncer à nous rendre visite, uniquement sous prétexte que cela signifierait un retour à la guerre froide?", a déclaré M. Correa commentant les exercices navals russo-vénézuéliens qui auront lieu en novembre en mer des Caraïbes.

Selon lui, l'Equateur reste fidèle à la politique de la porte ouverte. "Je souhaiterai la bienvenue à toute flotte désireuse de nous rendre visite", a-t-il ajouté.

Le président a en outre qualifié "d'atroce" la politique menée par le président américain George W. Bush à l'encontre des pays d'Amérique latine, ajoutant que son gouvernement ne comptait pas prolonger l'accord permettant aux missions antidrogue américaines de décoller de l'aéroport de Manta, qui expirera en novembre 2009.

Les déclarations de M. Correa paraissent au lendemain de l'approbation par référendum d'un projet de nouvelle constitution adopté avec 64% de suffrages favorables.

Le texte prévoit de mettre le pays sur la voie du "Socialisme du 21e siècle". M. Correa, ennemi du néolibéralisme et partisan d'une politique étrangère indépendante, prône l'intégration des pays sud-américains, le renforcement de la protection sociale et la défense des droits de la population indigène.

La nouvelle constitution autorisera le président à briguer deux nouveaux mandats, ce qui pourrait lui permettre de se maintenir au pouvoir jusqu'en 2017, et lui octroie d'importantes prérogatives dans les domaines judiciaire, législatif et économique.

Le gouvernement se réserve également le contrôle des principaux secteurs de l'économie.

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L'Equateur expulse un autre diplomate américain

AFP - 18/2/9 - L'Equateur a expulsé mercredi le premier secrétaire de l'ambassade des Etats-Unis, Marc Sullivan, et lui a donné 48 heures pour quitter le pays en raison d'ingérence dans ses affaires intérieures, a annoncé le chef de la diplomatie équatorienne, Fander Falconi.

A Washington, le département d'Etat a déclaré regretter cette décision "injustifiée".

"On a expulsé le fonctionnaire de l'ambassade (...) pour ingérence dans les affaires internes de l'Equateur. Il a 48 heures pour quitter le pays", a déclaré M. Falconi lors d'une conférence de presse.

Le 7 février déjà, le président équatorien Rafael Correa avait ordonné l'expulsion Armando Astorga, chargé d'affaires américain pour les questions migratoires, de sécurité et de douane, qui était accusé d'avoir conditionné une aide économique au choix du commandant d'une unité de la police.

Le gouvernement accuse M. Sullivan d'avoir tenté d'agir de même.

"A la suite de l'affaire Astorga, Sullivan a aussi conditionné la coopération logistique avec la police", a précisé le ministre des Affaires étrangères.

L'ambassadrice Heather Hodges "est très préoccupée (par la situation). Il existe une inquiétude mutuelle et partagée" par Quito, a ajouté M. Falconi.

Dans le cas de M. Astorga, le président socialiste avait précisé que le diplomate avait tenté d'imposer à la police équatorienne le choix du commandant d'une unité de lutte contre la contrebande, en échange d'une aide économique de 340.000 dollars.

"Nous regrettons cette décision du gouvernement équatorien", a déclaré pour sa part un porte-parole du département d'Etat, Gordon Duguid, à Washinton.

"Nous rejetons également toute suggestion selon laquelle le personnel de l'ambassade n'aurait pas agi correctement", a-t-il ajouté devant la presse. "Malgré la décision injustifiée du gouvernement équatorien, nous restons résolus à coopérer avec l'Equateur pour lutter contre le trafic de drogue".

Interrogé sur d'éventuelles mesures de rétorsion de l'administration américaine, M. Duguid est resté vague. "Nous répondrons de façon adéquate", s'est-il contenté de déclarer.

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Le président équatorien Rafael Correa affirme qu'un coup d'Etat contre lui se prépare


AFP - 21/2/9 - Le président équatorien Rafael Correa a accusé samedi ses adversaires politiques d'avoir un plan pour l'accuser d'implication dans le trafic de drogue et favoriser un coup d'Etat avant les élections générales du 26 avril, lors desquelles il veut obtenir un nouveau mandat.

"Ils créent de toutes pièces une histoire de trafic de drogue et trouvent un homme de paille qui affirme (m') avoir donné 500.000 dollars de l'argent de la drogue, et si la population le croit, le gouvernement perd de sa popularité et ils font un coup d'Etat", a déclaré M. Correa lors de son intervention radio-télévisée hebdomadaire.

Le président équatorien a lancé un appel à la vigilance aux pays de la région. "La démocratie est en danger en Equateur. Il y a des gens qui ne veulent pas que nous nous présentions aux élections du 26 avril, et l'Amérique latine se doit d'être très attentive", a-t-il déclaré.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2007, M. Correa a déjà évoqué à plusieurs reprises des tentatives de conspiration lors de campagnes électorales, sans que la justice n'ait jamais confirmé la réalité de tels faits.

Selon le président équatorien, il s'agirait cette fois d'une partie de ce qu'il a appelé la "presse corrompue", alliée à des groupes de pouvoir économique et à des partis politiques qui chercheraient à le discréditer par le biais d'une enquête sur un ancien secrétaire ministériel pour des liens supposés avec les trafiquants de drogue.

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Le président Correa vainqueur du scrutin équatorien

Par Jeanneth Valdivieso

AP - 27/4/9 - Les Equatoriens ont confirmé aux commandes Rafael Correa, président de gauche très populaire désormais doté de pouvoirs amplifiés, une victoire apparemment aisée.

Trois sondages sorties des urnes pour la télévision publique et deux stations indépendantes lui attribuent au moins 54% des voix, parmi huit candidats en lice.

Il serait donc le premier président en 30 ans élu dès le premier tour à la majorité absolue. Son adversaire le mieux placé, l'ancien président putschiste Lucio Gutiérrez arrive second.

Depuis son arrivée à la tête du très instable Equateur il y a deux ans, Correa, jeune économiste de 46 ans a multiplié les mesures sociales (triplement des dépenses en matière d'éducation et de santé, doublement des allocations pour les mères-célibataires, aides aux petits paysans...) et protectionnistes.

"Enterrons la partitocratie", lançait-il jeudi soir, sûr de sa victoire, devant la foule de ses partisans en chemise verte lors de son meeting de fin de campagne, à Palestina, au nord du port de Guayaquil. Avant de faire claquer une nouvelle fois ce ceinturon ("correa" en espagnol), sa marque de fabrique, avec lequel il appelle à frapper ses ennemis...

"Il est sincère, il a fait ce que d'autres n'avaient pas fait: il a baissé le prix de l'électricité, nous a donné des subventions et tenu toutes ses promesses", note Luis Ariolfo Hugo, 73 ans.

Rafael Correa avait selon les derniers sondages vingt points d'avance sur son principal rival, l'ancien président et ex-putschiste Lucio Gutiérrez. Le roi de la banane, Alvaro Noboa, battu par Correa en 2006, est loin derrière.

En campagne à Quito, Gutiérrez, chassé du pouvoir en 2005, a parlé d'un "pays fatigué des coups de ceinturon", tandis que Noboa, à Guayaquil, qualifiait Correa de "tyran", se refusant à "baisser la tête" devant un homme qui "veut nous arracher nos propriétés et notre monnaie", le dollar.

En vertu de la nouvelle Constitution, adoptée par référendum en septembre dernier, le président pourra se représenter pour un second mandat de quatre ans en 2013. Son mandat en cours a été automatiquement interrompu par la réforme constitutionnelle.

Les Equatoriens votent également dimanche pour leurs maires, gouverneurs et une nouvelle Assemblée nationale de 124 membres, dont six représentant les Equatoriens de l'étranger. La nouvelle loi fondamentale a également abaissé à 16 ans l'âge légal pour voter et élargi le corps électoral aux soldats, policiers et détenus qui jusqu'ici ne votaient pas.

Comme son allié le Venezuela, l'Equateur, petit pays de 14 millions d'habitants, a connu une croissance de 6,5% l'année dernière, grâce aux revenus de la manne pétrolière. Mais au premier trimestre 2009, ces revenus ont déjà baissé de 67%.

Si le modèle de gouvernement de Correa a connu le succès pour ce qui est de la redistribution des richesses et de l'attribution de ressources aux programmes sociaux, ce n'est pas le cas pour ce qui est de créer de nouveaux types de productivité, note Vladimir Sierra, chef du département de sociologie de l'Université catholique de Quito.

La mesure la plus controversée prise par Correa aura été de refuser de s'acquitter des intérêts d'une dette extérieure de 10,1 milliards de dollars, ce qui a "contribué à l'isolement" de l'Equateur, provoqué une fuite des capitaux et une réduction des lignes de crédit, obligeant les gens à garder leurs économies chez eux, note l'économiste Ramiro Crespo, d'Analytica Securities.

Et les experts pensent que cette politique va pousser l'Equateur à renoncer à la dollarisation. Le pays est encore aujourd'hui la principale économie mondiale hors Etats-Unis à fonctionner avec le billet vert américain en guise de devise nationale.

Si ses détracteurs reprochent à la nouvelle Constitution de concentrer trop de pouvoirs, notamment budgétaires, entre les mains du président, nombre d'analystes estiment qu'il fallait un exécutif fort au pays après de longues années de gouvernement corrompu et inefficace.

L'Equateur a vu dix présidents défiler en succession rapide depuis 1997, dont trois chassés par la révolte de la rue. "La réussite de Correa est qu'il a combiné ordre et changement", estime l'analyste politique indépendant Jorge Leon. "Son gouvernement est dur, plutôt autoritaire" et particulièrement exigeant en matière économique: Correa en est à son quatrième ministre des Finances...

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Rafael Correa, Président de l'Equateur

 

L’Équateur à la croisée des chemins

 

par Éric Toussaint

 

Mondialisation.ca - 27/4/9 - Lors des élections générales qui ont eu lieu le dimanche 26 avril, les Equatoriens ont donné un nouveau mandat de 4 ans à leur président Rafael Correa. Celui-ci obtient un peu plus de 55% des voix et devance de plus de 20 points Lucio Gutierrez, son principal adversaire, l’ancien président de droite renversé par une mobilisation populaire en 2002.

A la tête de ce qu’il appelle lui-même un «processus de révolution citoyenne», Rafael Correa a déjà gagné plusieurs suffrages importants. Elu président fin 2006, il a remporté en avril 2007, avec 82% de «Oui», le referendum sur la convocation d’élections générales afin de désigner les membres d’une assemblée constituante (à l’époque tout l’establishment et tous les medias étaient contre lui). En septembre 2007, les électeurs ont donné la majorité à l’Assemblée constituante aux candidats d’Alianza Pais, le nouveau mouvement politique de Rafael Correa, et aux partis de gauche qui soutenaient son projet. Le texte de la nouvelle Constitution a été approuvé par les «assembléistes» en juillet 2008 après 8 mois d’élaboration démocratique au cours de laquelle les élus de l’opposition ont eu tout le loisir de faire des propositions. Ce projet de Constitution élaboré avec une grande participation de la société civile a ensuite été soumis à un référendum le 28 septembre 2008. Il a été approuvé par plus de 60% des votants. Les élections du dimanche 26 avril confirment donc le soutien populaire dont bénéficie Rafael Correa et les partis qui lui sont alliés.

Selon les résultats provisoires, le mouvement Alianza Pais disposerait de 62 élus sur les 124 membres de la nouvelle assemblée nationale issue des élections de dimanche. Les autres partis de gauche qui pourraient s’allier à Correa obtiendraient ensemble une quinzaine d’élus (7 pour le MPD, 5 pour les municipalistes et 4 pour Pachakutik).

La nouvelle Constitution garantit davantage de droits culturels, économiques et sociaux à la population. Elle a également instauré un mécanisme démocratique qui permet de révoquer à mi-mandat des élus à tous les niveaux, y compris le président de la République (c’est le cas également des Constitutions en vigueur au Venezuela depuis 1999 et en Bolivie depuis 2009).

Les changements politiques démocratiques en cours en Equateur sont systématiquement passés sous silence par les grands médias des pays les plus industrialisés. Au contraire, une campagne de dénigrement est méthodiquement orchestrée afin de présenter les chefs d’Etat de ces trois pays sous l’image repoussante de dirigeants populistes autoritaires.

Les expériences de ces trois pays andins, en termes d’adoption de nouvelles Constitutions, sont très riches. Elles devraient inspirer les peuples et les forces politiques des autres pays. Il suffit de comparer la situation en Europe avec l’absence de procédure démocratique en matière d’adoption du Traité constitutionnel. Bien sûr, les expériences en cours au Venezuela, de Bolivie et en Equateur sont aussi traversées par des contradictions et des limites importantes qu’il faut analyser.

Les mois qui viennent montreront si, en Equateur, le gouvernement sera capable de prendre des mesures pour affronter les effets de la crise internationale qui affecte fortement la population équatorienne.

Sur le front de la dette, depuis novembre 2008, l’Equateur a suspendu le remboursement d’une partie des emprunts réalisés par les gouvernements antérieurs sous la forme de bons (les «bonos global 2012 et 2030»). Les autorités équatoriennes ont pris cette décision sur la base des résultats des travaux réalisés par la Commission d’audit intégrale de la dette publique[1]. Ces bons sont effectivement frappés de nullité vu les conditions dans lesquelles ils ont été émis. Le 20 avril 2009, le gouvernement a proposé aux détenteurs de ces bons d’accepter une réduction de valeur de 70%. Leur décision est attendue pour le 15 mai 2009. Personnellement comme la majorité de la commission, j’étais partisan de mettre fin purement et simplement au remboursement de ces bons de manière définitive et d’entamer des poursuites légales contre les responsables équatoriens et étrangers (essentiellement de grandes banques des Etats-Unis) pour les différents délits qu’ils avaient commis. Tout en annonçant que des poursuites légales seraient engagées, les autorités équatoriennes, dont c’était bien sûr leur droit le plus strict, ont choisi une voie plus modérée (à l’image de ce que l’Argentine a réalisé entre 2002 et 2005). L’avenir dira si cette voie permettra d’alléger durablement le poids du remboursement de la dette, mais rien n’est moins sûr.

Il n’en reste pas moins que, jusqu’ici, le gouvernement équatorien est le seul gouvernement au monde à avoir entrepris au cours des années 2000 un audit intégral de la dette publique avec une large participation publique. Le fait que d’autres gouvernements n’aient pas encore suivi cette voie a constitué un frein pour les autorités de Quito car elles ont craint d’être confrontées à un isolement international. Une nouvelle crise de la dette publique est en gestation comme conséquence de la crise internationale initiée dans les pays du Nord en 2007. Dans les mois et les années qui viennent, de nombreux pays vont rencontrer de grands problèmes de remboursement. C’est pourquoi il est important d’adopter une attitude ferme pour défendre le droit des peuples face aux diktats des créanciers.

[1] En tant que membre, j’ai personnellement participé aux travaux de cette commission qui a fonctionné de juillet 2007 à septembre 2008.

 

Eric Toussaint est président du CADTM Belgique. Ils sont auteurs du livre 60 Questions 60 Réponses sur la dette, le FMI et la Banque mondiale, CADTM/Syllepse, novembre 2008.
Éric Toussaint est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.

 

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Le président équatorien réélu Rafael Correa (g) et le vice-président élu Jorge Glass (d),
le 17 février 2013 au palais présidentiel à Quito

Equateur : Rafael Correa célèbre son nouveau plébiscite à la tête du pays

Voila.fr - 18/2/13 - Les Equatoriens ont offert un nouveau plébiscite dimanche au président Rafael Correa, l'un des leaders de la gauche américaine, triomphalement réélu à la tête de ce pays de 15 millions d'habitants, selon un décompte officiel partiel.

Dirigeant charismatique et populaire, cet économiste de 49 ans, qui a impulsé un virage socialiste depuis son arrivée au pouvoir en 2007, a promis de renforcer sa "révolution", durant le dernier mandat de quatre ans que lui autorise la loi.

"Merci pour cette confiance. Nous ne vous décevrons jamais, cette victoire est la vôtre", a lancé M. Correa, depuis le balcon du palais présidentiel de Quito, devant des milliers de partisans en liesse.

"Cette révolution, personne ne l'arrête. Nous sommes en train de faire l'histoire", a encore déclaré le chef de l'Etat, vainqueur dès le premier tour avec plus de 56% des voix, après le dépouillement de près de 40% des bulletins.

M. Correa devance nettement son principal concurrent, le banquier conservateur Guillermo Lasso, crédité de 24% selon ce décompte partiel publié par le Conseil national électoral (CNE).

Trois sondages, réalisés à la sortie des urnes, ont également donné M. Correa vainqueur, avec une marge confortable sur son concurrent direct qui a reconnu sa défaite.

Le président sortant a "obtenu la réelection et cela mérite notre respect", a admis M. Lasso, au bord des larmes, devant ses militants, réunis dans le port de Guayaquil (sud-ouest).

Cet éphémère ministre des Finances, balayé durant la crise qui a entraîné la dollarisation de l'économie en 2000, s'est posé en chef de l'opposition en tant que "second leader politique d'Equateur".

Après l'annonce des résultats, les rues ont été envahies par une forêt de drapeaux verts, la couleur du parti présidentiel Alianza Pais. "Rafael, on t'aime", a crié la foule, au milieu des pétards et concerts de klaxons.

"J'espère que Correa va continuer à mettre la pauvreté au tapis et à donner encore plus de travail aux Equatoriens", a affirmé à l'AFP Rodrigo Felicitas, un père de famille de 43 ans.

Favori depuis des semaines, le président vise une majorité absolue au parlement, où son parti ne dispose que de 42% des sièges, après les élections générales de dimanche, durant lesquelles les Equatoriens choisissaient aussi leurs représentants.

"Même le pouvoir ne s'attendait pas un un tel score. Cela lui offre une énorme légitimité pour le prochain mandat", a expliqué l'AFP Santiago Basabe, politologue à la Faculté des sciences sociales de Quito (Flacso), estimant que le défi de M. Correa est désormais de "consolider la démocratie".

Issu d'une famille modeste, ce catholique fervent, formé grâce à une bourse dans une grande université américaine, s'est forgé une forte popularité en utilisant la rente pétrolière, principale ressource, pour financer des programmes de santé et d'éducation ou améliorer le réseau routier.

Près de 30% des Equatoriens vivent encore sous le seuil de pauvreté, selon le dernier rapport de la Banque mondiale en 2011, un taux que le gouvernement se targue d'avoir réduit à 16%.

Le style intransigeant de M. Correa, qui a imposé un moratoire sur la dette extérieure et contraint les multinationales pétrolières à verser plus de dividendes à l'Etat, lui a permis d'obtenir une longévité record dans un pays qui a vu défiler dirigeants en dix ans avant son arrivée.

Malgré le triomphe annoncé de M. Correa, la haine d'une partie de la population à son encontre demeure puissante.

Les milieux d'affaires lui reprochent aussi de faire fuir les investisseurs étrangers et de vouloir mettre au pas les grands groupes de communication avec une loi de régulation de la presse.

Ses détracteurs pointent ses amitiés avec Cuba et le soupçonnant de briguer la succession de son allié vénézuélien Hugo Chavez auquel il a dédié sa réélection.

Même s'il affiche une attitude plus pragmatique, M. Correa a nargué récemment Washington en accordant l'asile au fondateur australien du site WikiLeaks Julian Assange.

Après sa réélection, il a appelé à trouver une "solution rapide" pour le cyber-militant, réfugié dans son ambassade à Londres, estimant que son sort était "dans les mains de l'Europe".

 

 

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