EFFET DE SERRE
ET RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE PLANÉTAIRE

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SORTIR DU CAUCHEMAR CLIMATIQUE

Le Sommet de Copenhague 2009

 



LA TERRE SE MEURT


par Agence Cubaine de Nouvelles

 

Voltaire.fr - 19/11/9 - Depuis La Havane (Cuba) - Il existe actuellement un petit groupe de personnes qui disposent d’un tel pouvoir qu’elles agissent sans tenir compte de l’existence des autres habitants de notre planète. Guidées par leurs esprits tortueux et leurs seuls intérêts, elles sont en train de mener lentement la terre à sa destruction.

Un fait éclaire parfaitement la situation. Il est révélateur et connu depuis longtemps mais étrangement tenu dans l’oubli. Depuis près de quarante ans, c’est-à-dire depuis les années soixante du siècle dernier, le monde globalisé a perdu sa capacité naturelle de réparer les dommages écologiques dérivés de la croissante activité humaine.

Pour être plus clairs, disons qu’il lui est devenu impossible de se nettoyer et de se régénérer lui-même en raison du volume énorme de déchets liquides, gazeux et solides déversés par l’homme dans les mers, dans les rivières, dans l’atmosphère et sur les sols.

Par conséquent, depuis quarante ans, les ordures et les déchets toxiques s’accumulent sans que la nature puisse éliminer d’elle-même un niveau aussi élevé de pollution.

Quelles en sont les conséquences ? Le réchauffement atmosphérique, la perte de sources d’eau potable, la disparition d’espèces, la destruction de la couche d’ozone, l’élévation du niveau des mers et des océans et l’augmentation de sa température. Les désastres naturels voient augmenter leur fréquence.

L’humanité a-t-elle conscience de ce qui se passe ? On ne peut pas le nier. Malheureusement, tout le monde ne s’en alarme pas autant. Certains se limitent à prononcer de grands discours pour maintenir leur image publique sans aller plus loin. D’autres encore, seulement soucieux de leur fortune, se montrent complètement indifférents, comme s’ils n’étaient pas, eux aussi, victimes du désastre qui s’approche, un désastre occasionné précisément par leur imprévoyance voulue et leur évidente carence de matière grise. Ce qui est grave, c’est que la plupart des gros contaminateurs se trouvent précisément dans ce dernier groupe.

En 1992, lors du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, George Bush père, à l’époque président de l’empire, avait refusé d’entériner le protocole par lequel les pays signataires s’engageaient à réduire leurs émissions des gaz responsables de l’effet de serre. Quelques années plus tard, Washington refusa de signer le protocole de Kyoto, également conçu pour sauver notre planète du réchauffement global.

Un nouveau rendez-vous est prévu pour le mois de Décembre, à Copenhague, avec le même objectif de tenter de freiner la destruction de l’environnement, mais la Maison Blanche ne donne pas le moindre signe qui puisse laisser penser que le plus gros contaminateur se dispose à assumer sérieusement sa responsabilité afin de préserver le futur de l’humanité.

Les calottes polaires disparaissent peu à peu, les déserts gagnent du terrain, sécheresse et inondations frappent des régions entières. La terre se meurt.

Agence Cubaine de Nouvelles


 



La marginalisation des populations indigènes dans les négociations sur le climat


Par Fanny Simon

LE BLOG DE FANNY SIMON


Copenhague, Bella Center, 9/12/9 - L’évolution des négociations de Copenhague tend de plus en plus à marginaliser la voix des plus faibles, dont celles des peuples indigènes. Ce sont pourtant elles les premières victimes du changement climatique auquel elles n’ont pour ainsi dire pas contribué : menaces sur la sécurité alimentaire par la modification des conditions agro-écologiques, sur la santé de ces populations par la disparition de plantes médicinales traditionnelles, sur leur identité par la perte de leur terre…

Cette marginalisation est d’autant plus honteuse que les populations indigènes sont directement concernées par les mesures de réduction et d’adaptation au changement climatique discutées au sein de ces négociations. En effet, comment peut-on discuter de la «gestion durable des forêts» inscrite dans le cadre des programmes REDD et REDD+, sans intégrer les populations autochtones résidant dans ses forêts ?

De même, comment peut-on expliquer que le texte proposé par le Danemark et refusé par les pays du Sud, ne fasse aucune référence au respect des droits des populations autochtones ?

C’est pourquoi les peuples indigènes s’insurgent contre cette marginalisation. Ils demandent que leurs voix soient prises en compte dans les processus de négociations et, d’autre part, que soient respectées les droits des populations autochtones conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Populations Autochtones (DNUDPA).

Par ailleurs, ils appellent à ce que leurs connaissances et pratiques traditionnelles soient reconnues pour leur contribution à l’adaptation aux changements climatiques, celles-ci ayant largement prouvé leur capacité d’adaptation à la résilience des écosystèmes.



La Bolivie demande la création d'un tribunal climatique

Blog Solidaridad Latina

Par Julie Pacorel et Jean-Baptiste Mouttet

 

Youphil - 10/12/9 - Pour le président bolivien Evo Morales, les responsables du réchauffement de la planète doivent indemniser leurs victimes et être jugés.

Les pays en développement ne comptent pas se laisser abuser par les plus riches au sommet de Copenhague. Le principe “qui pollue, paie” est de mise. Le président bolivien fraîchement réélu, Evo Morales, comme son homologue équatorien Rafael Correa, est sur le créneau. Lui qui qualifie le capitalisme de “pire ennemi de l'humanité”, a souligné le 8 décembre que les pays qui appliquent ce modèle économique avec un “développement industriel illimité” sont “coupables” du changement climatique.

La proposition bolivienne au sommet sera d'ailleurs intitulée “Sauvons la planète du capitalisme.” Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la Chine, qui a officiellement adopté “une économie socialiste de marché”, est le premier émetteur de CO2 au monde (plus de 6 000 millions de tonnes émises dûs à la consommation énergétique), devant les Etats-Unis (5.000 millions de tonnes émises). La Bolivie proposera au sommet de Copenhague que les pays industrialisés paient “la dette écologique”.

Une communauté aymara se dit victime du réchauffement

Selon le vice-ministre bolivien de l’Environnement Juan Pablo Ramos, une partie de cette dette climatique sera affectée au remboursement de la lutte contre le réchauffement engagée par les pays en développement, ainsi qu’à l’indemnisation des freins à leur développement causés par ce phénomène.

Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a présenté un rapport alarmant sur les effets de la fonte des glaciers en Bolivie, qui influe déjà sur l’approvisionnement en eau de certains agriculteurs du département de la Paz. La communauté aymara Khapi, dépendante des glaciers de l’Illimani (un des plus hauts sommets de Bolivie, au sud-est de La Paz), se considère victime du réchauffement.

Son cas sera présenté par la Plateforme bolivienne, groupe de pression formé d’organisations civiles boliviennes, lors du sommet de Copenhague. La Plateforme cite Don Ceferino Cortez, de Khapi : "Nous vivons tous de l’eau de l’Illimani. Nous cuisinons avec cette eau, nous lavons nos enfants pour qu’ils ne tombent pas malades, nous cultivons… Si notre glacier disparaît, de quoi allons-nous vivre ? Nous devrons quitter cet endroit."

Indemniser les pays en développement

La communauté de Khapi prépare une plainte contre les pays industrialisés qui n’ont pas ratifié le protocole de Kyoto. Ils réclameront une indemnisation, grâce à laquelle ils adopteront des mesures d’adaptation au changement climatique.

En septembre, Evo Morales avait fait part de la nécessité qu'il y ait “une instance qui enquête de façon permanente sur les gouvernements et les entreprises qui polluent.” La plateforme de la société civile contre le changement climatique proposera au Danemark que soit mis en place un Tribunal international de justice qui puisse “identifier et sanctionner moralement les véritables responsables des crimes contre la Terre-mère.”

Les Indiens de Bolivie, qui se considèrent "gardiens de la Pachamama", la Terre-mère, veulent aussi participer activement à la conservation de l’environnement. Leur chef d'Etat a déjà prévu qu’ils soient fortement impliqués dans la rédaction d’une "Déclaration des Droits de la Terre-mère" qui prévoirait la protection de la régénération, de sa biodiversité, de son harmonie et de son équilibre.

 

 

 


NON À LA MARCHANDISATION DU CLIMAT !

COMMUNIQUÉ DES ATTAC D'AFRIQUE SUR LE SOMMET DE COPENHAGUE


Par Samirtg le ven

Non à la marchandisation du climat

Un autre monde, social, solidaire et écologique, est possible

 

Attac -11/12/9 - Les africains ont encore en mémoire les récentes inondations qui ont causé, dans plusieurs pays du continent, au cours de cette année, des centaines de morts et des centaines de milliers de déplacés. Ce genre de catastrophe naturelle devient de plus en plus fréquent en Afrique qui fut relativement épargnée par de tels déchainements de la nature.

Les prévisions ne sont pas de nature à rassurer : les climatologues prévoient de véritables drames climatiques du fait du réchauffement climatique. L’Afrique est, d’ores et déjà, une grande victime du changement climatique en cours.

Il est actuellement largement admis, au sein de la communauté scientifique internationale, qu’une augmentation de deux degrés Celsius de la température moyenne à la surface du globe aura pour conséquence directe en Afrique, notre continent, une augmentation de 127 % des victimes des inondations, plus de 600 millions de personnes affectées de manque d’eau, 55 millions de personnes qui seront touchées par la famine, avec également une augmentation de 17% du nombre de malades du paludisme et de 16 % du nombre de personnes atteintes par les maladies diarrhéiques. L’agriculture et l’élevage sur le continent seront également très affectés avec des pertes évaluées à 133 milliards de dollars. Face à ces catastrophes qui s’annoncent, il faut plus que jamais que les gouvernements africains, au lieu de recourir à des appels continuels à l’aide humanitaire, perpétuant ainsi dans les esprits à travers le monde l’image d’une Afrique éternellement mendiante, s’engagent résolument dans la dénonciation de la responsabilité du système économique capitaliste actuel dans ce drame.

Après près de trois siècles de règne du capitalisme au niveau mondial et autant de présence coloniale en Afrique, il est plus qu’urgent de faire le bilan. Ce système économique impose son modèle individualiste de comportement, marginalisant les logiques collectives de nos sociétés ancestrales, exploitant les peuples et pillant les richesses naturelles et minières sur le continent, déniant les droits sociaux des populations et saccageant leur environnement naturel, sans d’autre logique que l’accumulation des profits par et pour une minorité sociale dominante dans les pays du Nord comme sur le continent. Et comme toujours ce sont les pauvres sur le continent qui continueront de subir les conséquences dramatiques de cette crise climatique. Ils sont les plus exposés à la pollution, aux inondations et autres conséquences du changement climatique, tout en étant dépourvus de moyens d’adaptation au nouveau contexte climatique.

Face à cet avenir incertain, l’oligarchie capitaliste qui domine le monde cherche à détourner l’attention de citoyens de plus en plus conscients du désastre imminent en essayant de leur faire croire que la technologie et la marchandisation du climat pourraient contribuer à lutter contre le réchauffement de la planète. Ainsi nous propose-t-on la compensation des excès d’émissions des gaz à effet de serre des industries du Nord par des compensations financières pour le reboisement au Sud ; nous parle-t-on de fabriquer plus de voitures électriques ou plus de biocarburants, d’intensifier le développement de l’énergie nucléaire, d’amplifier des taxes écologiques au niveau mondial… Tout un ensemble de mesures pour faire perdurer la logique économique de croissance et de destruction des ressources naturelles et minières au Sud au profit des riches.

Nous rejetons catégoriquement ces solutions et nous appelons les peuples africains à ne pas se laisser berner par ces mystifications que nourrissent les médias qui sont aux mains des dirigeants du système. L’avenir n’est pas dans une technologie au service des profits, mais dans un nouvel agencement des relations sociales dans nos pays et entre le Nord et le Sud. Plus que jamais, nous devons lutter pour sauver nos vies, ainsi que celles des générations futures, du changement climatique en prenant la défense de nos forêts, en luttant également pour l’accès à l’eau, la souveraineté alimentaire et énergétique pour tous. Nous devons plus que jamais lutter en solidarité avec les peuples pygmées d’Afrique centrale et les peuples nomades du désert, qui ont de tout temps vécus en symbiose avec la nature, et que l’exploitation capitaliste effrénée des ressources naturelles et minières dans nos forêts et déserts est en train de décimer. Nous devons lutter pour la reconnaissance enfin de la dette écologique historique que nous doivent les pays du Nord après 300 ans d’esclavage, de colonisation, de pillage et d’assassinats des leaders africains éclairés pouvant conduire le continent africain à l’émancipation totale et à la préservation de ses richesses.

Nous appelons les salariés, les paysans, les pêcheurs, les jeunes et les étudiants, les peuples d’Afrique dans toutes leurs composantes à se mobiliser contre la logique du marché que nous impose le capitalisme néolibéral basé sur le consumérisme et la croissance sans fin et pour revendiquer que les questions sociales et de justice climatique, soient au cœur des discussions du Sommet sur le climat qui se tient actuellement à Copenhague.

Nous soutenons les actions et mobilisations des mouvements sociaux présents à Copenhague et nous sommes solidaires de la mobilisation mondiale du 12 décembre pour la justice sociale et pour la sauvegarde du climat.

Ensemble sauvons notre mère nourricière, la Terre.

Un autre monde maintenant !!!

ATTAC Bénin, ATTAC Burkina Faso, ATTAC Centrafrique, APASH/ATTAC Congo Brazzaville, ATTAC Côte d’Ivoire, ATTAC Gabon, CERIDA/ATTAC Guinée, ATTAC Maroc, ATTAC Togo, RAID/ATTAC Tunisie

 

 

Une marée humaine prête à déferler sur Copenhague


Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 12/12/2009

 

REUTERS/Bob Strong


Les manifestants commençaient à se rassembler dans le centre de Copenhague ce samedi.

Une marée humaine s'apprêtait à se lever samedi dans 130 villes du monde pour réclamer un accord juste, ambitieux et contraignant aux délégués de la Conférence sur le climat de Copenhague, où plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attendues.
Puisque l'avenir du monde se joue à Copenhague, c'est aux quatre coins du globe que les citoyens réclament ce samedi que les délégations présentes au Danemark signent un accord contraignant.
La région Asie-Pacifique, qui abrite de nombreux Etats, dont des îles, particulièrement vulnérables au réchauffement, a donné le coup d'envoi avec des dizaines de milliers de personnes mobilisées, dont 50 000 en Australie.
A Copenhague, les premiers rassemblements se sont formés dans le calme et le froid.
Avant midi, près de 7000 personnes étaient déjà regroupées devant le Parlement, point de départ du cortège qui prendra à partir de 14h00 la direction du Bella Center, où se déroulent les négociations à 6 km au sud de la ville.

AFP/Greg Wood

Des Australiens manifestent à Sydney le 12 décembre 2009 pour réclamer un accord sur le climat à Copenhague.
Un manifestant, déguisé en Père Noël, prévenait avec une pancarte que le réchauffement va près de deux fois plus vite en Arctique: "Mon Rudoph (son renne) ne peut plus le supporter".
La police, sur les dents par crainte de débordements de la part de groupuscules ultra, restait discrète mais les hélicoptères des forces de l'ordre tournaient déjà dans le ciel.
75 interpellations vendredi soir
La police a annoncé attendre plus de 50 000 manifestants. Les organisateurs - plus de 500 ONG - en espèrent de 60 000 à 80 000, venus en car et en train des grandes villes d'Allemagne, de Londres, d'Amsterdam ou encore de Milan.
Le chef adjoint de la police, Per Larsen, a lancé une nouvelle mise en garde aux éventuels casseurs: "Il y a des limites à ne pas dépasser", a-t-il prévenu, visant particulièrement le groupuscule d'extrême gauche "Never Trust a Cop", qui a appelé à une manifestation "anti-capitaliste" au centre-ville.
Sa mise en garde est également destinée au mouvement altermondialiste Climate Justice Action, qui appelle à la "désobéissance civile" et entend "faire du bruit" sous la bannière: "Changez le système, pas le climat".

AFP/Adrian Dennis

La police anti-émeutes en direction du site de la manifestation monstre à Copenhague le 12 décembre 2009
La veille, 75 personnes avaient été interpellées dont trois - deux Britanniques et un Français - ont été expulsées samedi.
Près de 3000 personnes, pour la plupart en imperméable bleu ciel, ont formé un premier rassemblement dans la matinée à l'appel des Amis de la Terre, qui entendent former des "marées bleues" pour la "justice pour le climat".
A Sydney, Melbourne ou Canberra, les manifestants arboraient également des lacets bleus.
"Toute la semaine, nous avons entendu une série d'excuses de la part des pays du nord, responsables de la crise écologique", expliquait Lidy Nacpil, militante philippine de la Jubilee South Coalition à Copenhague. "Aujourd'hui, nous descendons dans les rues pour demander réparation de la dette écologique en faveur du Sud".
Pour la première fois dans l'histoire de la diplomatie climatique, née en 1992 avec l'adoption de la Convention de l'ONU, le mouvement altermondialiste s'est rapproché des organisations environnementales.
En fin d'après-midi, l'ancien archevêque sud-africain du Cap Desmond Tutu participera à une veillée aux chandelles au Bella Center.
A Manille, la couleur choisie par les manifestants était plutôt le rouge, "en signe 'd'alerte rouge'" sur le climat, justifiait Ali Obusan, de Greenpeace Philippines.

 

 

ARRESTATIONS ARBITRAIRES À COPENHAGUE LORS DE LA MANIF' DU 12

Par Nikolaz le sam, 12/12/2009

Nikolaz's blog


Le cortège ATTAC était situé dans le deuxième tiers de la manifestation de ce samedi 12. Depuis 40 minutes, nous défilions dans les rues de Copenhague, sans que le moindre incident ne se produise ; l'ambiance du cortège était au contraire très agréable, amusée et imaginative. Nous allions aborder les premiers faubourgs en direction de Bella Center où se tiennent les négociations du Sommet de l'ONU, lorsque des policiers à pied ont traversé le cortège depuis la rue perpidenculaire et barré le passage à la manifestaton. Quelques secondes plus tard, 5 fourgons de la police nous ont coupé de la fin de la manifestation. Nous étions environ 100 personnes, principalement d'Attac et de Bizi, coincés sur cette étroite bande. A l'intérieur des fourgons, nous entendons les chiens aboyer. Regards de surprise, d'incompréhension ou de crainte.

Sans que l'on ne sache pourquoi le cordon de policiers à pied se retire au bout de quelques minutes. Un second cordon de fourgons se positionne alors de sorte à bloquer le groupe derrière nous au niveau des rues perpidenculaires précédentes de l'avenue. Nous distinguons mal ce qui se passe, les fourgons de police nous barrant la vue. A la louche, ce sont entre 500 et 1000 personnes qui sont coincées entre les deux cordons de fourgons.
Il est évident que la manifestation est coupée. Devant nous, on distingue mal ce qui se passe avec la nuit qui arrive : quelques manifestants reviennent, comme la Batucada qui nous soutiendra jusqu'à la fin, des banderolles au loin qui semblent nous attendre, le gros du cortège a continué sans avoir eu connaissance de cette irruption inattendue de la police.

Nous restons à cet endroit une grosse heure. Il fait nuit noire, les décorations lumineuses de Noël sont depuis quelques temps allumées. Nous scandons à plusieurs reprises « Let's them go ». Les policiers nous expliquent qu'il faut que nous continuions la manifestation si nous voulons qu'ils lèvent le barrage, le temps pour eux de neutraliser les élements « violents » de cette partie du cortège qu'ils ont repérés.
Au final, ce sont environ 850 manifestants qui ont été interpellés, par « mesure préventive », ainsi que l'autorise la loi danoise. A 5 mètres près, j'en étais ; une partie du cortège ATTAC en a fait partie.
Ce samedi soir à 21h00, une manifestation de soutien est partie depuis le KlimaForum pour dénoncer cet arbitraire policier et exiger la libération sans condition de toutes les personnes interpellées. Selon une personne présente, après une charge de la police, deux nouvelles arrestations auraient eu lieu.

 

Pourquoi l'eau monte ?

 

Par François Gemenne

 

Youphil.fr - 13/12/9 - L'eau se réchauffe, les glaces fondent : deux phénomènes qui pourraient faire disparaître des territoires sous les océans.

J’ai été étonné, lors d'un de mes derniers billets sur le réchauffement climatique, de voir autant de commentaires de "climato-sceptiques", mais aussi de constater que ceux qui souhaitaient leur répondre ne mettaient pas toujours en avant les bons arguments scientifiques.

Il faut dire que l’explication à l’origine de la hausse du niveau des mers est assez technique. D’abord, l’expansion thermique des océans est responsable pour 2/3 de la hausse du niveau de la mer. Quant à la fonte des glaces (pas de la banquise mais des glaciers de montagne et de la calotte polaire), elle est responsable pour 1/3 de la hausse du niveau des mers.

18 ou 60 cm.... voire un mètre

Le GIEC évalue la hausse du niveau des mers entre 18 et 60 centimètres d’ici la fin du siècle. Mais ce chiffre ne prend en compte que l’expansion thermique des océans, et pas la fonte des glaces. C’est pourquoi on estime que l’augmentation réelle du niveau des mers sera d’un mètre d’ici la fin du siècle.

Quand les océans ont chaud, l’eau monte

Derrière ce chiffre souvent entendu, une réalité reste trop méconnue : ce chiffre (un mètre) désigne en fait une hausse moyenne. L’eau ne va pas monter de la même manière partout.

Il n’y a pas d’effet de vases communicants à l’échelle du globe, l’océan ne va pas se réchauffer de la même manière partout. Là où il se réchauffera le plus, le niveau de l’eau augmentera plus. Il y a aussi le phénomène de la tectonique qui rentre en compte.

Cette hausse du niveau des mers ne sera pas sans conséquence pour l’homme. Il y a deux risques : la submersion de territoires et la contamination d’eau potable, qui deviendrait imbuvable. Bref, une menace réelle, que tout le monde ne subira pas de la même façon.

 

Au lendemain de ce qu'ils appellent le "premier contre-sommet écolo mondial",
les militants oscillaient dimanche entre fierté et résignation avant de quitter Copenhague

Photo prise le 10 décembre 2009/REUTERS/Christian Charisius

 

Copenhague, le Klimaforum se congratule mais doute

Par Laure Bretton


Reuters 13/12/9 - Le caractère pacifique, massif et très à gauche de la marche de samedi est sur toutes les bouches au Klimaforum, le "sommet des peuples" organisé en parallèle du sommet officiel sur le climat.

Mais "cela ne suffira pas qu'on ait un bon accord international la semaine prochaine", juge John qui rappelle pourtant avec satisfaction qu'il y a deux ans, ils étaient à peine 500 à célébrer la "journée mondiale du climat" à Copenhague.

La veille, la police danoise a compté 25.000 personnes dans les rues pavées de la capitale danoise, un chiffre revu nettement à la hausse par les organisateurs de la marche "Planet first, People first".

"Etre 100.000 ici, ça montre que la prise de conscience a enfin eu lieu, que ces questions touchent le grand public", estime John le Danois avant de renseigner un groupe de militants africains.

"Hier, c'était un succès mais ce n'est pas assez", renchérit Alejandro, chef d'une délégation d'ONG du Nicaragua. S'il y a un accord en fin de semaine, lors du sommet de chefs d'Etat et de gouvernement, cela ne peut être qu'un "mauvais accord", estime le jeune homme.

Pour la plupart des participants au Klimaforum, sorte de tour de Babel militante et alternative au coeur de Copenhague, les pays développés sont coupables du blocage actuel des négociations officielles.

TUVALU

"L'Union européenne a peur pour ses intérêts financiers alors il n'y a pas de pression sur les Etats-Unis. C'est avec les pays pauvres que les Européens devraient être solidaires, pas avec Obama", dénonce Alejandro.

La "déclaration des peuples sur le climat", qu'on peut signer à l'entrée du Klimaforum, réclame une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2020 et l'équivalent d'1,5% du PIB mondial pour aider les pays les plus vulnérables à s'adapter aux changements climatiques.

Ses initiateurs cherchent à obtenir un laissez-passer pour remettre la pétition lors d'une session plénière de la conférence des Nations unies, qui se déroule à six kilomètres de là, au Bella Centre, entre un centre commercial et un quartier résidentiel.

Maria Isabel y a passé la journée de samedi, abandonnant son envie de manifester pour assister à un débat sur les forêts dont son ONG s'occupe au Guatemala.

Pour elle, "c'est mieux de ne pas avoir d'accord qu'un mauvais accord". De toutes façons, rappelle la jeune dirigeante, le processus onusien compte déjà d'autres étapes pour 2010, à Bonn puis à Mexico.

Face à l'enlisement des discussions diplomatiques, l'archipel des Tuvalu, directement menacé par la hausse du niveau des mers, a même réclamé une suspension du sommet de Copenhague.

Malgré le pessimisme ambiant, Fred, militante française, estime que la manifestation de samedi reste une date à retenir.

"C'est le premier contre-sommet purement écolo", se réjouit-elle. La crise a jeté des "passerelles" entre l'environnement et le social, analyse-t-elle. "On a la responsabilité de ne pas faire éclater ce mouvement".

 

 

Forte mobilisation à Copenhague et dans le monde pour le climat

Voila.fr - 12/12/9 - Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi pour réclamer un accord ambitieux et contraignant sur la lutte contre le réchauffement climatique, à travers le monde et à Copenhague, où la police a procédé à plusieurs centaines d'interpellations. Evénement

Au moins trente mille personnes, selon la police, une centaine de milliers selon les organisateurs, ont défilé dans le froid dans la capitale danoise, en marge de la Conférence des Nations unies sur le climat, chargée d'aboutir d'ici vendredi à un accord pouvant entrer en vigueur le 1er janvier 2013.

Pour Connie Hedegaard, présidente danoise de la conférence climat, la mobilisation croissante sur le climat à travers le monde, illustrée par ces manifestations, a contribué à rendre "le prix politique" d'un échec à Copenhague très élevé.

Les incidents dans la capitale danoise se sont produits peu après le départ du cortège, quand un groupe de 300 manifestants, entièrement vêtus de noir, ont brisé des vitrines à coups de pavés et de marteaux, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des policiers anti-émeutes sont aussitôt intervenus sans ménagement. Au total, la police a annoncé l'interpellation de 600 à 700 personnes, essentiellement selon elle des membres "des Blacks Blocs", ces groupuscules ultra-violents qui s'étaient notamment illustrés au sommet de l'OTAN à Strasbourg, dans l'est de la France, en avril.

La coalition Climate Justice Action (CJA), l'un des organisateurs de la manifestation, a dénoncé les conditions dans lesquelles des centaines de militants ont été interpellés "sans distinction", soulignant qu'une centaine d'entre eux "étaient toujours retenus dans la rue samedi soir "menottés et maintenus en position assise malgré le froid extrême".

Parti du Parlement, le cortège, plutôt bon enfant, a pris la direction du Bella Center, site des négociations. Les manifestants se sont arrêtés à 500 mètres environ du bâtiment, sans chercher à y pénétrer.

Une scène avait été dressée pour accueillir les orateurs prévus, avant une veillée aux chandelles avec la participation de l'ancien archevêque sud-africain du Cap, Desmond Tutu.

La majorité des manifestants étaient venus en car et en train des grandes villes d'Europe, mais de nombreux Asiatiques, dont quelques Chinois et Coréens, étaient également présents ainsi que des Africains.

Près de 3.000 personnes, pour la plupart en imperméable bleu ciel, avaient formé un premier rassemblement dans la matinée à Copenhague à l'appel des Amis de la Terre, qui entendaient former des "marées bleues" pour la "justice pour le climat".

"Aujourd'hui, nous descendons dans les rues pour demander réparation de la dette écologique en faveur du Sud", expliquait Lidy Nacpil, militante philippine de la Jubilee South Coalition à Copenhague.

"On ne peut pas continuer à se dire : on a du temps", a estimé la chanteuse béninoise Angélique Kidjo. "Il y a des rivières qui s'assèchent en Afrique, des cours d'eau où on peut marcher comme on ne l'avait jamais fait avant. C'est maintenant ou jamais", a-t-elle déclaré à l'AFP en marge de la manifestation.

Pour la première fois dans l'histoire de la diplomatie climatique, née en 1992 avec l'adoption de la Convention de l'ONU, le mouvement altermondialiste s'est rapproché des organisations environnementales.

L'eurodéputé français José Bové, figure de l'altermondialisme, a expliqué être venu à Copenhague pour "lier justice climatique et justice sociale" : "aujourd'hui, il n'y pas de coupure entre le combat contre le réchauffement climatique et le combat pour un autre monde".

La région Asie-Pacifique, qui abrite de nombreuses îles particulièrement vulnérables au réchauffement, avait donné le coup d'envoi des manifestations. Quelque 50.000 personnes, selon les organisateurs, étaient descendues dans les rues en Australie.

A Manille, quelques centaines de personnes, étudiants pour la plupart, ont défilé en rouge, arborant des bandanas vantant l'énergie solaire.

A Hong Kong ou Djakarta, mais aussi au Canada, des rassemblements de quelques centaines de manifestants se sont également tenus pour réclamer une action énergique contre le changement climatique.

En France, les manifestations organisées par le réseau "350" ont rassemblé quelques centaines de personnes, notamment à Paris, Marseille (sud), Lille (nord), Bordeaux (ouest) et Lyon (est). A Genève quelques dizaines de personnes se sont rassemblées.

 


100 000 personnes venues de toute l'Europe manifestent à Copenhague

 

Greenpeace.fr - 12/12/9 - A mi-parcours des négociations climatiques, la manifestation citoyenne et associative qui a eu lieu ce samedi 12 décembre a été un grand succès. 100 000 personnes venues de toute l'Europe se sont retrouvées dans la capitale danoise pour faire pression sur les dirigeants politiques et leur demander un accord ambitieux d'ici à la fin du sommet le 18 décembre.

Le cortège est parti du Parlement pour se diriger, dans le froid mais la bonne humeur, vers le Bella Center, où se déroulent les discussions. Une scène avait été dressée à proximité pour accueillir les orateurs. Parmi eux, Kumi Naidoo, directeur exécutif de Greenpeace International (ci-dessous). Il a scandé devant la foule : " Yes we can, Yes we must, Yes we want ".

La majorité des manifestants étaient des Européens, venus en car et en train des grandes villes européennes. Mais de nombreux Asiatiques et des Africains étaient également présents. De très nombreuses associations étaient représentées, environnementales bien sûr, mais également de défense des droits de l'homme et luttant pour la justice sociale, prouvant ainsi que les enjeux discutés à Copenhague dépassent de loin les seules questions écologiques.

 

Fristaden Christiania

 

Romandie News


Climat: barricades à Copenhague près du squat géant de Christiania

 

COPENHAGUE - 15/12/9 - La police danoise est intervenue lundi soir près du squat géant de Christiania à Copenhague pour dégager des barricades en feu dressées dans la rue par des dizaines d'activistes, arrêtant plusieurs dizaines de personnes dans le quartier, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des cocktail-molotov ont été lancés sur les policiers qui tentaient d'éteindre des feux sur la chaussée, obligeant les forces de l'ordre à utiliser des gaz lacrymogènes pour ramener le calme.

Les policiers, présents en force, ont pénétré ensuite peu avant minuit dans Christiania, avec des chiens, interpellant "entre 150 à 200 personnes" dans un bar Woodstock de ce squat et dans les rues environnantes" a déclaré à l'AFP Henrik Suhr, porte-parole de la police de Copenhague.

"Nous sommes entrés dans Christiania pour poursuivre des individus qui avaient dressé des barricades, mis le feu dans la rue et jeté des bombes incendiaires sur nos policiers avant de se réfugier dans Christiania", a-t-il expliqué.

Un grand nombre de militants climatiques danois et étrangers participaient lundi à une fête à Christiania, une ancienne caserne occupée depuis 1971 par des "hippies" [sic] et devenue depuis "le plus grand repaire de marginaux d'Europe" [sic].

Selon un témoin interrogé par la chaîne TV2 News, la police, qui bloqué toutes les entrées et sorties de Christiania, est intervenue dans une tente où se tenait la fête et lancé des gaz lacrymogènes pour en déloger les occupants.

Les forces de l'ordre étaient intervenues en début de soirée pour éteindre des barricades constituées de poubelles et de matériau inflammable en feu en face de Christiania. Elles ont été attaquées avec des cocktail-molotov et ont été obligées de recourir à des gaz lacrymogènes pour "se dégager" selon ce porte-parole.

Plus tôt dans la journée dix-sept personnes avaient été interpellées à la suite d'une manifestation de plus d'un millier de militants qui réclamaient l'ouverture des frontières aux réfugiés climatiques.

AFP / 15 décembre 2009


 

Les pays africains ont suspendu temporairement leur participation aux négociations

 

Youphil - 14/12/9 - Après les îles Tuvalu, qui avaient bloqué les négociations quelques heures la semaine dernière, c'est au tour des pays africains de taper du poing sur la table des négociations.

Soutenus par le G77, qui regroupe les pays en développement, ils ont suspendu quelques heures leur participation aux groupes de travail. Les négociations ont donc été temporairement arrêtées.

Au coeur de leurs inquiétudes : le protocole de Kyoto. Les pays africains accusent les pays riches de vouloir y mettre fin. Or, ce protocole impose des engagements de réduction des gaz à effet de serre aux pays industrialisés - les pays en développement, eux, n'ont aucune contrainte.

Les pays industrialisés auraient dans l'idée de remplacer le protocole de Kyoto par un nouveau texte, alors que les pays en développement souhaitent conserver Kyoto, tout en mettant en place, parallèlement, un nouvel accord.

Le Groupe des pays africains, qui représente 53 Etats, a réclamé une séance de discussions exclusivement consacrée à l'avenir du protocole de Kyoto.

Connie Hedegaard, la présidente de la conférence, leur a finalement donné l'assurance qu'une partie des travaux porterait sur le protocole; les pays africains ont alors accepté de reprendre les négociations.

 

Sept questions clés sur le réchauffement climatique

Par Stéphane FOUCART
 

Le réchauffement climatique s’est-il arrêté en 1998 ?

Le Monde - 6/12/9 -Tout s’est arrêté d’un coup en 1998. Depuis, les températures ont cessé de croître; le réchauffement appartient au passé. Bien que fausses, ces affirmations qui circulent intensément sur le Net reposent sur un calcul de tendance bien réel. Entre 1998 et 2008, la croissance moyenne de la température globale terrestre n’a crû que de 0,02 oC à en croire les données du Hadley Centre et de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni). Soit presque rien.

Selon le climatologue Stefan Rahmstorf (université de Potsdam, Allemagne), cette présentation est biaisée. Elle intègre en effet, dans la même série, deux années singulières : 1998 et 2008. La première a été marquée par le plus puissant El Niño jamais mesuré. Ce phénomène de réchauffement du Pacifique, qui survient tous les trois à sept ans, est responsable d’une brusque hausse des températures, qui s’ajoute à celle liée aux activités de l’homme. En outre, en 2008, on a observé le phénomène inverse, dit La Niña. Commencée par une année surchauffée par El Niño et achevée sur une année refroidie par son mécanisme antagoniste, la période 1998-2008 présente donc une croissance faible, mais statistiquement biaisée, de la température moyenne globale.

En outre, précise M. Rahmstorf, la température moyenne terrestre calculée par l’Hadley Centre et l’université d’East Anglia « n’intègre pas l’Arctique, où s’est produit le plus fort réchauffement ces dix dernières années ». De fait, rappelle Hervé Le Treut, directeur de l’Institut Pierre-Simon-Laplace, « la température moyenne globale n’est qu’un indicateur du réchauffement comme un autre : on peut aussi rappeler que les trois dernières années ont vu les plus fortes réductions estivales de la banquise arctique » jamais mesurées.

Pour autant, un intense débat est en cours au sein du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) sur une possible pause du réchauffement au cours de la prochaine décennie, temporairement « masqué » par les phases froides de cycles naturels de l’Atlantique (Atlantic Multidecadal Oscillation) et du Pacifique (Pacific Decadal Oscillation).

En septembre, au cours d’une réunion de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le climatologue Mojib Latif, qui dirige une équipe réputée à l’université de Kiel (Allemagne), a ainsi déclaré « qu’il est possible que nous entrions dans une décennie, peut-être deux, dans laquelle les températures diminueront par rapport à aujourd’hui ». Ce qui, a-t-il ajouté en substance, ne serait pas la « fin » du changement climatique, mais seulement l’occultation, temporaire, de l’un de ses multiples effets...

Les scientifiques ne prédisaient-ils pas un refroidissement dans les années 1970 ?

Généralement illustrée par la couverture du magazine Time du 31 janvier 1977, barrée par ce titre : « The Big Freeze » (« Le grand coup de froid »), cette question est à l’origine d’une des plus tenaces légendes sur la science climatique.

John Fleck, journaliste scientifique à l’Albuquerque Journal et deux chercheurs, Thomas Peterson (National Climatic Data Center) et William Connolley (British Antarctic Survey) y sont allés voir de plus près. En fouillant dans les archives de la presse grand public d’abord. Puis en analysant les bases de données de la littérature scientifique publiée dans les années 1970, afin d’évaluer objectivement les idées qui s’imposaient alors dans la communauté scientifique sur l’avenir climatique de la planète.

Les résultats de leurs travaux, publiés en septembre 2008 dans Bulletin of the American Meteorological Society, sont éloquents. Sur 71 études sur le climat publiées entre 1965 et 1979, seules 7 anticipent une baisse des températures. La grande majorité d’entre elles, plus d’une quarantaine, prédisaient sans surprise, s’appuyant sur des principes physiques connus depuis plus d’un siècle, que les températures augmenteraient sous l’effet des rejets de gaz carbonique... Quant à la vingtaine d’études restantes, elles ne traitent pas la question sous l’angle d’une discrimination entre réchauffement et refroidissement climatiques.

Les températures augmentent, mais le Groenland n’était-il pas verdoyant en l’an mil ?

Pendant la période dite de l’optimum médiéval (entre 900 et 1 400 environ), marquée par des températures clémentes sur l’Europe, les Vikings sont parvenus à coloniser le Groenland - mot qui signifie « Pays vert ». Il n’en faut pas plus à certains pour avancer l’idée d’un Groenland aux paysages jadis verdoyants, image très éloignée de cette terre, qu’on se figure volontiers ensevelie sous une épaisse calotte de glace... L’idée est donc simple : si cette région s’est tant refroidie au cours du dernier millénaire, il faut alors relativiser l’ampleur du réchauffement actuel.

La réalité est très différente. D’une part, les deux principales colonies vikings installées sur la côte n’ont jamais totalisé que 3 000 à 5 000 individus environ. L’image d’un Groenland hospitalier et densément peuplé est donc fausse. Quant à l’étymologie, il suffit pour l’expliquer de revenir à la source. En particulier à la Saga d’Erik Le Rouge, le fondateur de la première colonie viking au Groenland, en 986. Que dit ce texte, daté des alentours du XIIIe siècle ? Qu’« Erik partit pour coloniser le pays qu’il avait découvert et qu’il appelait le »Pays vert« , parce que, disait-il, les gens auraient grande envie de venir dans un pays qui avait un si beau nom ».

Le Groenland ne fut donc pas « vert » il y a mille ans. Pas plus, d’ailleurs, qu’il n’est aujourd’hui « blanc ». « Contrairement à une opinion très répandue, le Groenland est loin d’être entièrement recouvert par les glaces, explique la climatologue Valérie Masson-Delmotte (Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, CEA). Sur une bande de 20 km environ, au sud et à l’ouest, on trouve une végétation de type toundra, avec des buissons, des arbustes, etc. » Aucun des sites archéologiques vikings du Groenland n’est donc aujourd’hui enseveli sous les glaces...

Pour autant, les températures étaient-elles plus ou moins douces qu’actuellement ? L’analyse du pollen piégé dans des sédiments lacustres prélevés sur place montre que l’environnement végétal est « plus ou moins le même aujourd’hui qu’il y a mille ans », selon la palynologue Emilie Gauthier et le géologue Vincent Bichet (CNRS, université de Franche-Comté). Du coup, ajoutent-ils, « les conditions climatiques actuelles au Groenland ne sont pas très différentes de celles de l’optimum médiéval ».

Sur le reste de l’Europe, les changements actuels ne s’apparentent-ils pas à un simple retour à l’optimum médiéval ? A cette question, posée par la revue Regards croisés sur l’économie (Ed. La Découverte), le célèbre historien du climat Emmanuel Le Roy Ladurie répond par la négative, estimant que « le réchauffement actuel va bien au-delà ».

Les climatologues sont-ils trop pessimistes ?

Les scientifiques associés au processus du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) sont régulièrement suspectés d’assombrir leurs prévisions et leur diagnostics. Quelques faits mettent à mal cette idée très répandue.

Par exemple, le GIEC a imaginé plusieurs scénarios de développement économique, des plus sobres en carbone aux plus gourmands. Pour chacun de ces scénarios, le GIEC dresse une courbe de prévision des émissions jusqu’en 2100. Avec désormais près d’une décennie de recul depuis la publication de ces scénarios, dans un rapport spécial de 2000, on constate que la réalité des émissions mondiales au cours des dernières années se situe légèrement au-delà du scénario le plus pessimiste imaginé par le GIEC (scénario dit A1FI).

De même, dans sa dernière estimation de l’élévation du niveau des mers à l’horizon 2100 (entre 18 et 59 cm), publiée en février 2007. Le GIEC ignore volontairement un phénomène découvert au milieu des années 2000 : l’effondrement des calottes glaciaires. Celles-ci, en effet, ne se réduisent pas uniquement en fondant : elles « glissent » et se déversent dans la mer. Les observations de cette dynamique des inlandsis du Groenland et de l’Antarctique étaient jugées trop récentes et trop lacunaires au moment de la rédaction du rapport : les experts ont décidé de ne pas en tenir compte.

Or aujourd’hui, les observations satellites montrent que cette dynamique des calottes s’accélère : elle représente environ 500 milliards de tonnes de glace qui sont précipitées, chaque année, dans les océans. Le débat reste vif sur la manière dont va évoluer ce phénomène dans l’avenir. Mais un consensus se dégage dans la communauté scientifique pour admettre que les dernières estimations du GIEC sur l’élévation des océans étaient bien trop optimistes...

Autre exemple d’une prévision trop favorable des experts : la rapidité de la réduction de la banquise estivale arctique. La plupart des modèles numériques qui simulent le comportement de la glace de mer sous l’effet du réchauffement anticipent une disparition totale de la banquise arctique en été vers la fin du siècle. Or si elle se poursuit, la tendance actuelle verrait une disparition complète de la banquise arctique d’ici une trentaine d’années seulement.

Les variations de l’activité du Soleil, responsables de l’évolution récente des températures ?

De nombreux travaux ont été proposés pour expliquer le réchauffement actuel par les variations de l’activité du Soleil. La publication la plus célèbre en ce sens date de 1991, dans la revue Science par Eigil Friis Christensen et Knud Lassen. Elle mettait en évidence une corrélation étroite entre le nombre de taches solaires et les variations de températures moyennes de la Terre ; elle était en définitive biaisée et a été réfutée dans les règles. A la fin des années 1990, un autre chercheur, Henrik Svensmark, a cru observer un lien entre couverture nuageuse et intensité du flux des rayonnements cosmiques - un autre indicateur de l’activité solaire. Là encore, plusieurs recherches ont mis au jour des biais qui, jusqu’à preuve du contraire, invalident ces travaux.

Le Soleil oscille selon un cycle relativement régulier de onze ans. Il est depuis mi-2007 à un minimum profond de son activité : il n’a jamais été aussi calme depuis les années 1910 ! Pourtant, selon le National Climatic Data Center (NCDC) américain, les dix premiers mois de l’année 2009 sont, à période équivalente, les cinquièmes plus chauds jamais enregistrés...

N’est-ce pas plutôt l’élévation des températures qui fait monter le taux atmosphérique de CO2 ?

Au cours des derniers 800 000 ans au moins, le climat terrestre a oscillé - sur des échelles de temps de l’ordre de la dizaine de milliers d’années - entre âges glaciaires et périodes interglaciaires, analogues à la période actuelle. Les glaces de l’Antarctique ont conservé la mémoire de ces grandes variations climatiques. Or, explique le glaciologue Jérôme Chappellaz (Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement), « les données de la glace suggèrent que l’augmentation du CO2 débute quelques siècles après le début du réchauffement observé en Antarctique à la fin de la dernière glaciation ». « La meilleure estimation actuelle situe ce retard autour de 400 ans, mais il y a encore une incertitude forte sur cette valeur », précise M. Chappellaz.

A première vue, ce serait donc l’élévation des températures qui provoquerait l’augmentation de la teneur atmosphérique de CO2. Pour comprendre cet apparent paradoxe, il faut savoir que les grandes et lentes oscillations climatiques du million d’années écoulées sont dues à des variations cycliques de l’orbite de la Terre et de son inclinaison sur son plan de rotation. Au cours d’un âge glaciaire, lorsque ces paramètres (découverts par Milutin Milankovitch) sont dans une certaine configuration, les températures augmentent d’abord légèrement, entraînant une fonte des calottes glaciaires, d’où une modification des courants marins. Et c’est précisément cette réorganisation de la circulation océanique qui provoque l’émission de CO2. L’augmentation de l’effet de serre entraîne à son tour les températures à la hausse, qui accentue les émissions de CO2.

En outre, dans la situation actuelle, l’argument n’a pas de sens. « Si c’est en effet l’augmentation des températures actuelles qui provoque l’augmentation de gaz carbonique dans l’atmosphère, alors, nous avons un gros problème de bilan, ironise le climatologue Edouard Bard (Collège de France). Parce que, du coup, cela voudrait dire que les 10 milliards de tonnes émises chaque année par l’homme disparaissent par magie ! » L’analyse des isotopes du carbone excédentaire dans l’atmosphère montre qu’il s’agit de carbone principalement issu des ressources fossiles. Enfin, à la fin des années 1990, une très légère diminution de l’oxygène présent dans l’atmosphère a été mise en évidence, validant une bonne fois pour toutes que l’augmentation de CO2 dans l’atmosphère était bel et bien due à un processus de combustion consommateur d’oxygène.

Peut-on prédire le climat quand on ne sait pas prévoir la météo au-delà de quelques jours ?

La météorologie s’intéresse à des phénomènes chaotiques, dont l’évolution au-delà de quelques jours est par essence imprévisible. Elle tente de décrire l’évolution du temps à partir d’une connaissance fine des conditions atmosphériques en cours, que les modèles numériques prolongent. La climatologie est une science statistique. Elle s’appuie sur les bases de données de la météorologie et se nourrit des moyennes des mesures physiques, dans l’espace et dans le temps. Mais elle se nourrit d’autres disciplines, comme la glaciologie, l’océanographie, l’astronomie, pour reconstituer les climats du passé et tester ses modèles numériques. Ceux-ci peuvent ensuite simuler l’avenir, en fonction de la variation de la concentration des gaz à effet de serre. Pour prendre une image, la trajectoire de chacun des jets d’un pommeau de douche est difficile à prévoir (météo), mais on peut prédire quand la baignoire débordera (climatologie).

Stéphane Foucart

 

 


L’assemblée des mouvements sociaux au Klimaforum

Par Geneviève Azam

ATTAC - 14/12/9 - Au Klimaforum (forum alternatif) s’est tenue ce 13 décembre l’assemblée des mouvements sociaux, qui a réuni certainement plus de mille personnes, dans une ambiance joyeuse, fraternelle et combative.

Ce sont les mouvements de base qui se sont exprimés, depuis tous les continents, soulignant que pour beaucoup, la lutte contre le changement climatique est une question de survie : paysans de Via Campesina, peuples indigènes du monde entier, associations africaines, autant d’ONG et associations rassemblées dans le réseau Climate Justice Now ! Avec la présence de la caravane Genève-Copenhague, pour rappeler que les règles du commerce doivent être changées et qu’elles constituent une pièce centrale des politiques à mettre en œuvre pour le changement climatique.

Nous sommes là très loin du Bella Center et de la conférence officielle arrêtée ce dimanche : la crise climatique n’est plus l’abstraction qui planne sur des chiffres, sigles et toutes sortes de quantification, elle est ramenée à sa dimension sociale, humaine et culturelle.
La manifestation du 12 décembre a été saluée par tous comme un immense espoir, une combativité renouvelée, un moment certainement historique pour le mouvement altermondialiste.

Attac Danemark est intervenue pour faire le bilan de la manifestation et dénoncer les interpellations «préventives» de la police danoise qui agissent comme une intimidation pour les manifestations et tendent à en criminaliser le contenu.

Attac France est intervenue sur la position de l’Union européenne dans les négociations qui peut se résumer autour de quatre points et sur les marchés du carbone:

1- Si l’Union européenne était au départ favorable à un traité contraignant dans le cadre du protocole de Kyoto, avec des engagements de réduction pour les pays industrialisés, elle se range de fait aujourd’hui derrière la position des USA qui refusent un traité contraignant pour les pays de l’annexe 1 (pays riches). Et ceci contre les demandes renouvelées du G77 d’un traité juridiquement contraignant.

2- L’Union européenne a annoncé qu’elle s’engagerait sur une diminution des émissions à hauteur de 23% entre 1990 et 2020. Elle a donc abandonné la promesse de passer à 30% de réduction si d’autres pays s’engageaient. (propositions nouvelles du G77 plus la Chine : 52% de réduction d’émissions 1990-2017, 65% en2020, 80% en 2030 et 100% en 2050, pour arriver à un réchauffement maximum de 1.5°C.

3- L’Union européenne propose un financement d’urgence de 2,4 milliards d’euros d’ici 2012, ce qui soulève la colère des pays du Sud, d’autant plus qu’il n’y a aucune annonce sérieuse d’engagement financier à plus long terme

4- Cette faiblesse des financements publics illustre la priorité donnée aux marchés du carbone pour assurer le financement de la lutte contre le changement climatique. Nous sommes opposés aux marchés du carbone, car ils sont inefficients et contre-productifs, car ils augmentent les opportunités de spéculation financière, parce que, grâce aux mécanisme de compensation, ils permettent aux pays riches d’atteindre leurs objectifs sans changer fondamentalement leur système. Notre air n’est pas à vendre ! Notre monde n’est pas à vendre !


Quelques repères pour comprendre les discussions sur la nature du texte attendu de Copenhague


Vendredi 11 décembre dans la journée, ont circulé deux textes qui sont proposés pour les négociations entre les Parties (COP, conférence des parties). Ces textes sont distribués par le président du AWG-LCA (Ad-hoc Working Group on Long-term Cooperative Action) et le président du AWG-KP ( Ad-hoc Working Group on the Kyoto Protocol).

Que sont ces groupes ?

Chaque année se tient la conférence des Parties de la Convention pour les changements climatiques de l’ONU (UNFCCC, 1992). La conférence de Copenhague est la 15ième, d’où COP 15. À Bali en 2007 (COP 13), fut décidé le Plan d’action de Bali, devant aboutir en décembre 2009.

À Copenhague, il y a deux différentes lignes de négociations : une négociation pour les parties qui ont signé le protocole de Kyoto (KP), et une négociation pour toutes les parties de la Convention. D'où les deux textes proposés, qui sont seulement pour l'instant des squelettes à remplir.

AWG-KP : en 2005, les parties ayant signé le protocole de Kyoto (2005-2012) ont décidé d’initier un processus pour une deuxième période d’engagement après 2012. Le protocole de Kyoto est un traité qui doit être ratifié par les parlements, donc la date de fin 2009 doit permettre, si cet engagement est poursuivi, d’assurer la continuité pour après 2012.

AWG-LCA : lors de la conférence de Bali fut décidé d’arriver à un accord pour appliquer la Convention en 2009.

Les États-Unis, l’Australie, le Canada, et aujourd’hui l’Union européenne, souhaitent sortir de Copenhague avec un seul texte, ce qui revient à abandonner le protocole de Kyoto dans son caractère contraignant pour les pays industrialisés.

En même temps, plusieurs pays du Sud ont également préparé des projets de texte, dont un de la Chine, soutenu par Inde, Afrique du Sud, Brésil.
Voir : http://medias.lemonde.fr//mmpub/edt/doc/20091210/1278666_2b8e_thebeijingdraftok.pdf.

Un autre document a été écrit aussi par les pays les moins avancés, ainsi qu’un texte des pays africains et enfin un texte de l’Aliance des États insulaires. Un effort de coordination entre ces propositions est en cours.

Ci-dessous (en anglais, non disponible en français), le texte de la Bolivie pour la conférence des Parties)



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Submission on behalf of the Plurinational State of Bolivia

Shared Vision for Long term Cooperative Action

The Conference of Parties,

1. Recognizing that human beings are part of an interdependent system with which we must live together in harmony and balance while respecting the rights of all;

2. Recognizing the need to achieve not merely peace among humanity but to restore equilibrium and harmony to nature by defending everything that has life and gives life;

3. Acknowledging that we have followed the laws of humanity while violating the fundamental laws of nature giving rise to climate change and other forms of ecological destruction;

4. Believing that to achieve the realization of human rights and human dignity it is necessary to recognize and defend the rights of Mother Earth;

5. Recognizing that access to and use of the Earth’s atmosphere and climate system is necessary for the realization of human rights including the right to development, and that atmospheric space should be fairly shared between all countries and peoples;

6. Recalling that the Intergovernmental Panel on Climate Change has recognized that global atmospheric concentrations of greenhouse gases have increased markedly as a result of human activities since 1750 and now far exceed pre-industrial values;

7. Noting that the majority of the historical emissions contributing to current atmospheric concentrations and to current and committed future warming originated in the developed countries;

8. Recognizing that the past, current and proposed future emissions by and for developed countries are limiting and will further limit access to and use by developing countries of an equitable share of the atmospheric space required for their development;

9. Affirming that by over-consuming the available capacity of the Earth’s atmosphere and climate system to absorb greenhouse gases the developed countries have run up an “emissions debt” to developing countries;

10. Recognizing further that current levels of warming are damaging forest, mountain and other ecosystems, melting snow and glaciers, thinning ice sheets, causing the oceans to rise and acidify, threatening coral reefs and intensifying droughts and floods, fires and extreme weather events and that these adverse effects threaten to worsen as the warming already committed in the Earth’s systems takes effect;

11. Recognizing that the countries most vulnerable to the adverse effects of climate change are developing countries and that climate impacts are already imposing substantial and rising costs, damages and setbacks to development thereby undermining the rights and aspirations of developing countries to development;

12. Acknowledging that climate change has caused and is causing increasing adverse impacts to indigenous peoples, local communities and other vulnerable groups and that the human rights, including the inherent rights of indigenous peoples as affirmed in the UN Declaration on the Rights of Indigenous Peoples and other instruments, must be respected in all efforts to mitigate and adapt to climate change;

13. Affirming that the historical emissions of developed countries are causing disproportionate harm to developing countries and that developed countries are thus responsible for compensating developing countries for their contribution to these adverse effects as part of an “adaptation debt” owed by developed countries to developing countries;

14. Recognizing that developed countries emissions debts and adaptation debts together constitute a climate debt, which in turn is part of a broader ecological debt reflecting the environmental footprint, excessive consumption of resources, materials and energy and contribution to declining biodiversity and ecosystem services;

15. Emphasizing that further delay by developed countries parties in addressing their excessive emissions and consumption, and reducing and repaying their climate debts to the developing countries, and significantly constrain opportunities to achieve lower stabilization levels of greenhouse gases and increase the risk of more severe climate change impacts;

16. Seeking to ensure the full, effective and sustained implementation of the Convention through long-term cooperative action;

Decides as follows :

17. All parties shall enhance their contribution to long-term cooperative action to combat climate change with a shared vision which is based and in fulfillment of the objective and principles of the Convention in particular common but differentiated responsibilities and respective capabilities, equity and historical responsibility.

18. The shared vision is for long-term cooperative action, which is comprised of a range of essential elements including :

Enhanced implementation by developed countries of their commitments to enable developing countries to facilitate adequate adaptation to climate change and to meet the costs its adverse effects, in accordance with Articles 4.1, 4.3, 4.4, 4.7 and 4.8;
Enhanced implementation by developed countries of their commitments to implement policies and measures that demonstrate they are taking the lead in modifying longer-term trends in anthropogenic emissions consistent with the objective of the Convention established in Article 2, in accordance with Article 4.2;
Enhanced implementation by developed countries of their commitments relating to the provision to developing countries of financial resources in accordance with Articles 4.1, 4.3, 4.4. 4.5 and 4.7, including through the provision of full costs for the implementation by developing countries of commitments relating to the communication of information related to implementation under Article 12.1 and the provision of agreed full incremental costs of implementation of commitments included in Article 4.1 of the Convention;
Enhanced implementation by developed countries of their commitments relation to the development and transfer of technology and the enhancement of endogenous technologies and capacities in developing countries, in accordance with Articles 4.1, 4.3, 4.4. 4.5 and 4.7;
Enhanced action by developing countries to mitigate climate change including through voluntary nationally appropriate mitigation actions in the context of sustainable development, in accordance with Article 4.1 of the Convention, supported and enabled by technology, financing and capacity-building, in a measurable, reportable and verifiable manner; and
Changes to the international financial, economic and social system, which drives excessive production and consumption, including the excessive production of greenhouse gas pollution, and perpetuates unfair and unbalanced relations between peoples and between peoples and nature.


19. A shared vision integrates a set of global goals including a global goal for emission reductions. These include :

The equitable allocation atmospheric space between developed countries and developing countries during the period 1750 to 2050 based on the principles of equity and historical responsibility, and the needs of developing countries in order to achieve their economic and social development and poverty eradication;
Achievement by Annex I countries that are not party to the Kyoto Protocol of total and domestic emission reductions comparable to those undertaken by Annex I parties to the Kyoto Protocol through a second and subsequent commitment periods;
Provision of financial resources by developed countries to developing countries for adaptation, technology transfer, capacity building and mitigation as described in sub-paragraphs (d) to (g) of this paragraph;
Provisions by developed countries of means of implementation to developing countries to facilitate adequate adaptation to climate change, to meet the costs of its adverse effects and to repay adaptation debts including through the provision of financial resources by developed countries equivalent to at least 3% of their GNP;
The transfer of environmentally sound technologies to developing countries and enhancement of their endogenous capacities and technologies including through the provision of financial resources by developed countries equivalent to at least 1% of their GNP;
Capacity building to enable the upgrading of developing countries institutional capacities to address climate change and its adverse effects including through the provision of financial resources by developed countries equivalent to at least 1% of their GNP;
Measures by developing countries to mitigate climate change, including nationally appropriate mitigation actions supported and enabled by developed countries including through the provision of financial resources by developed countries equivalent to at least 1% of their GNP;
Identification and removal of all barriers to access to technologies at the most affordable cost and appropriate treatment of intellectual property rights including exclusion of patents on climate related technologies to developing country Parties;
Capacity building for developed countries to enable them to reduce their high per-person greenhouse gas emissions, to live in harmony with nature and to reduce their climate and ecological debts to developing countries and nature; and
Quantified changes to the unsustainable patterns of consumption and production by developed countries.

20. Subject to the fulfillment of the global goals established in paragraph 19, and in order to achieve the objective of stabilizing greenhouse gas concentrations in the atmosphere at a level that prevent dangerous interference with the climate system, the parties will seek to return greenhouse gas concentrations in the atmosphere to well below 300ppm CO2eq with a view to returning concentrations to levels as close as possible to pre-industrial levels in the longer-term, and to limit the average global temperatures to well below 1°C with a view to returning temperatures to levels as close as possible to pre-industrial levels in the longer-term.

21. Achieving the shared vision requires reversing the trend of increasing global greenhouse gas emissions through a just, comprehensive and science-based approach. It calls for:

Agreement on the equitable allocation of global atmospheric space between developed and developing countries;
The deepest possible reduction of emissions from domestic sources by developed countries; and
Adequate and timely provision of financial resources and transfers of technology to developing countries to enable and support their measures to mitigate emissions, including nationally appropriate mitigation actions.

22. Achieving an equitable allocation of global atmospheric space between developed and developing countries is determined by:

An agreed global emission budget between the period [1750][1900] to 2050;
An agreed methodology for sharing the global emissions budget among developed and developing countries reflecting cumulative historical and/or per-person annual emissions and the needs of developing countries to achieve economic and social development and poverty eradication; and
The allocation, based on this methodology, of total and domestic assigned amounts to Annex I parties under the Kyoto Protocol and targets for a comparable effort for Annex I parties that are not party to the Kyoto Protocol.

23. For this purpose, developed countries shall take on total and domestic commitments to reduce greenhouse gas emissions that reflect an equitable allocation of atmospheric space and address the needs of developing countries. Developed countries shall ensure that:

Their greenhouse gas emissions do not exceed their total assigned amounts, with a view to modify longer-term trends in global greenhouse gas emissions consistent with the objectives of the Convention and enabling developed countries to repay their emissions debt to developing countries; and
Their greenhouse gas emissions from domestic sources do not exceed their assigned domestic amounts, with a view to ensuring that their overall domestic emissions of greenhouse gases are reduced by a minimum of 49% by 2017 to enable developing countries to have access to adequate atmospheric space to achieve economic and social development and poverty eradication.

24. A developed country may, with the agreement of other parties, meet the difference between its total assigned amount and its assigned domestic amount by the provision of financial resources and the transfer of technology through mechanisms operating under the authority of the UNFCCC, in the context of its commitment to provide the agreed full incremental costs of actions by developing countries under the Convention.

25. The implementation by developed countries of their commitments to reduce greenhouse gas emissions, and to provide the agreed full incremental costs of actions by developing countries to implement their commitments under the Convention, shall together enable parties to reverse the trend of increasing global greenhouse gas emissions, and to ensure that global greenhouse gas emissions peak before 2015 at the latest and decline thereafter.

26. Developed countries shall further ensure that they reduce their net domestic greenhouse gas emissions by more than 100% before 2040 through the reduction of greenhouse gas emissions from sources and enhancement of greenhouse gas removals by sinks.

27. Developed countries shall not resort to any form of unilateral climate related-measures including border adjustment measures and tariffs against the goods and services of developing countries on climate-related grounds as such measures violate the principles and provisions of the Convention including those related to common and differentiated responsibilities, trade and climate change and the relation between mitigation actions of developing countries and provision of finance and technology by developed countries.

28. Developed countries shall not take actions to deal with environmental challenges including taxation or imposing levies on the services or sectors of developing countries (e.g. aviation/maritime) or environmental measures addressing trans-boundary or global environmental problems unless such measures have been agreed to by international consensus and are in coherence with the principles and provisions of the Convention.

29. The inherent rights of indigenous peoples as affirmed in the UN Declaration on the Rights of Indigenous Peoples and other instruments must be respected in all efforts to mitigate and adapt to climate change.

30. The extent to which developing countries will effectively implement their commitments under the Convention will depend on the effective implementation by developed countries of their commitments under the Convention related to financial resources and transfer of technology.

 

Copenhague : Jour-3

 

Voila.fr - 15/12/8


19H45 - L'ONU veut montrer l'exemple. L'ONU sous l'égide de laquelle est placée la conférence climat tient à montrer l'exemple en révélant la quantité de dioxyde de carbone émise chaque année par ses diverses activités à travers le monde, soit 1,7 million de tonnes. Ce chiffre est basé sur les estimations des émissions de gaz à effet de serre produites par les différentes agences de l'organisation, son siège new-yorkais et ses opérations sur le terrain, a précisé son porte-parole, Martin Nesirky. "Cet inventaire représente un premier pas vers la réduction des émissions". L'ONU va maintenant "s'employer à réduire ses émissions", notamment en adoptant "des stratégies de réduction pour chacune de ses institutions", a-t-il ajouté.

18H45 - Al Gore pense déjà à l'après-sommet. L'ancien vice-président américain et prix Nobel de la Paix réclame un sommet dès juillet 2010 à Mexico pour finaliser l'accord contre le réchauffement climatique qui pourrait être adopté vendredi. La prochaine conférence climat sous l'égide de l'Onu est normalement prévue fin 2010 mais Al Gore juge la date trop tardive et trop proche de la mi-mandat du président américain Barack Obama. "Je ne crois pas que nous puissions attendre jusqu'à novembre ou décembre", a-t-il déclaré.

18H30 - Fermeté... de Chine. La Chine n'a pas l'intention de débattre de ses objectifs en termes d'émissions de gaz à effet de serre devant la Conférence de Copenhague prévient l'ambassadeur de Chine pour le climat, Yu Qingtai: "Nous avons annoncé ces objectifs. Nous n'avons pas l'intention de les soumettre aux discussions".

18H15 - Le Prince et les ministres. Le Prince Charles d'Angleterre était aux côtés du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon pour l'ouverture de la session ministérielle de la conférence mardi après-midi. Cette session a débuté par la projection d'une vidéo illustrant les dangers du changement climatique.

17H30 - Merkel "nerveuse". La chancelière allemande Angela Merkel évoque le risque d'un échec au sommet. "Nous savons qu'il reste peu de temps" pour trouver un accord contraignant, a-t-elle déclaré. "Je ne vais pas cacher que je suis quelque peu nerveuse (de savoir) si nous allons tout réussir".

17H00 - L'UE rappelle les deux grands à l'ordre. L'Union européenne appelle la Chine et les Etats-Unis, les deux principaux pollueurs de la planète, à s'engager plus fortement afin d'aboutir à un accord mondial sur le climat. "Il y a deux pays qui représentent la moitié des émissions (de gaz à effet de serre) mondiales", a déclaré mardi le ministre suédois de l'Environnement, Andreas Carlgren, dont le pays préside l'UE. "Nous attendons toujours de leur part qu'ils relèvent leur niveau d'ambition en termes de réduction d'émissions, sinon nous ne serons pas en mesure de tenir l'objectif des deux degrés" (au-dessus de la température moyenne de l'ère industrielle), a-t-il ajouté.

16H15 - Accusé climat levez-vous ! Un procès factice dont le climat était l'accusé s'est tenu aujourd'hui au Bella Center. Le procureur ? Le prix Nobel de la Paix Desmond Tutu. Les témoins ? Des habitants des quatre coins du monde aux vies bouleversées. Le juge? Le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Mary Robinson. "Ceux qui vont témoigner sont tous les pères, les mères et les enfants dont les vies ont été dévastées par les désastres naturels qui ne cessent de se multiplier", déclare en ouverture Desmond Tutu. "Nos glaciers fondent et nos réserves d'eau diminuent. Quand nous n'avons pas d'eau, nos cultures ne poussent pas et nous ne pouvons récolter. Nos enfants ont moins à manger", témoigne Cayetano Huanca, venu du Pérou. Puis tombe le verdict: "Le changement climatique menace les droits de l'homme à une échelle sans précédent (...), c'est une injustice profonde et mondiale (...), il est vital que ces négociations aboutissent à un accord juste, ambitieux et contraignant".

15H45 - "Reprendre le pouvoir". Deux groupes militants impliqués dans plusieurs manifestations depuis une semaine à Copenhague ont appelé à un rassemblement mercredi aux abords du Bella Center pour "reprendre le pouvoir" et dénoncer "15 ans de négociations ratées sur le climat". Climate Justice Action et Climate Justice Now veulent tenir une "Assemblée du peuple" dans le périmètre de la conférence climat après avoir défilé dans la matinée dans la banlieue. La manifestation, autorisée par la police, doit partir de 08h00 (07h00 GMT) de la station de métro de Taarnby, au sud-est de la ville, pour rejoindre le Bella Center vers midi.

15H30 - Comme des écoliers....qui ne veulent pas revoir leur copie. Les Etats-Unis n'envisagent pas de revoir à la hausse, à Copenhague, leurs objectifs de réduction d'émission de gaz à effet de serre à l'horizon 2020, affirme l'émissaire américain pour le climat, Todd Stern. "Je ne m'attends pas à quelque changement que ce soit dans notre engagement de réduction" d'émissions de gaz à effet de serre, explique-t-il. Le président Obama a proposé de réduire d'ici à 2020 les émissions de CO2 aux Etats-Unis de 17% par rapport à 2005, ce qui correspond à une réduction d'environ 4% par rapport à leur niveau de 1990 [sic].

15H00 - Comme des écoliers. Les ressorts psychologiques à l'oeuvre pour parvenir un accord mondial sur le climat sont similaires à ceux de l'écolier qui doit rendre un devoir: seule la pression du dimanche soir fonctionne, estime la présidente danoise de la conférence climat de l'ONU, Connie Hedegaard. "C'est comme les écoliers" (...) "lorsqu'ils ont du temps devant eux pour rendre un devoir (...) ils vont toujours le rendre au tout dernier moment", a-t-elle déclaré.

14H00 - Terminator contre le changement climatique. Le gouverneur de la Californie Arnold Schwarzenegger a fait le déplacement à Copenhague où il devait donner aujourd'hui une conférence de presse au Bella Center. Hier, dans une interview au Fiancial Times, celui qui incarna Terminator sur grand écran a exhorté le gouvernement américain à mener la bataille contre le réchauffement climatique. Il "serait bon pour le monde entier que les Etats-Unis deviennent la puissance en mouvement dans la lutte contre le réchauffement climatique", a-t-il dit assurant qu'il soutiendra les efforts du président Obama devant le Congrès américain pour fixer des objectifs clairs contre les émissions de gaz carbonique. Schwarzenegger, affilié au parti républicain, a fait voter une loi historique dans son Etat en 2006 en imposant une limite aux émission de gaz à effet de serre.

13H45 - Rasmussen "raisonnablement confiant". Le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen a déclaré qu'il n'était pas certain qu'on parvienne à un accord en fin de sommet, tout en se disant "raisonnablement confiant"."Il n'est pas sûr qu'on aboutisse à un accord. C'était aussi le cas lundi dernier" à l'ouverture de la conférence , a-t-il dit.

12H25 - Zigzag. Un nouveau projet d'accord mondial contre le réchauffement vient d'être rendu public par les négociateurs. Il ne contient aucun objectif chiffré ni sur les réductions des émissions polluantes ni sur le financement. Et encore moins sur un seuil maximal d'augmentation de la température à ne pas épasser. C'est le second projet d'accord rédigé à ce jour. La formulation du premier avait déplu aux Américains. Le principal point de désaccord portait sur le vocabulaire utilisé. Il stipulait que les pays industrialisés "doivent" prendre des engagements de réduction alors que les pays en développement "pourraient" le faire.

12H13 - Ban Ki-moon confiant. Le secrétaire général des Nations unies est arrivé à Copenhague où il devrait rester jusqu'à la fin de la conférence. Vendredi, il s'exprimera devant 120 chefs d'Etat et de gouvernement. "Je suis confiant qu'un accord équitable est à notre portée", a-t-il déclaré hier à New York. "Un accord qui puisse être accepté par tous les pays, grands ou petits, riches ou pauvres".

12H05 - Volte-face. La Chine, premier pollueur de la planète, estime que les aides débloquées par les pays développés pour combattre le réchauffement doivent aller en priorité aux pays les plus pauvres. Sans exclure cette fois d'en bénéficier. Une volte-face pour la Chine qui avait laissé entendre hier qu'elle pourrait ne pas accepter ces financements. Les pays en développement réclament au moins 300 milliards de dollars. Depuis le début du sommet, l'Empire du Milieu défend farouchement le principe de responsabilités partagées mais différenciées. Pour les Chinois, les pays développés ont bâti leur richesse sur une industrialisation remontant au XIXe siècle, alors que les pays en développement sont de tout récents pollueurs.

11H27 - Et dans 10 ans ? Angela Merkel vieillie pour la bonne cause : "Je suis désolée. On aurait pû arrêter ce changement climatique catastrophique... mais nous n'avons rien fait". Sur cette affiche, Greenpeace projette un scénario catastrophe en 2020 si rien n'est décidé aujourd'hui à Copenhague.

10H47- Canular. Le Canada, mauvais élève écolo, a été victime d'une supercherie montée sur internet. Des communiqués pastiches ont été envoyés à plusieurs médias: dans l'un d'entre eux Ottawa annonçait sa volonté de réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020 par rapport à 1990. Un tel objectif est à des années lumières de la position du Canada qui a tourné le dos au protocole de Kyoto et se propose plutôt de réduire ses émissions d'environ 3%. Le porte-parole du Premier ministre canadien a accusé un écologiste québécois de renom, Steven Guilbeault, d'être à l'origine du canular, ce qui a donné lieu à une prise de bec entre les deux.

09H42 - Acrobates. Nouvel exploit de Greenpeace : monter sur le toit de l'opéra-coquillage de Sydney pour y dérouler une banderole de 100 mètres carrés. "Arrêtez la politique - un accord sur le climat maintenant". Cinq militants ont été arrêtés.

09H14 - Cocktail-molotov contre gaz lacrymo. Nuit agitée à Copenhague : 210 personnes ont été arrêtées dans le squat géant de Christiania où une fête était organisée par des militants climatiques. Christiania est une ancienne caserne occupée depuis 1971 par des hippies et devenue depuis un repère de marginaux. Un peu plus tôt dans la soirée, les policiers y avaient été accueillis à coups de cocktail-molotov alors qu'ils tentaient d'éteindre des barricades incendiées par des activistes tout autour de la "cité libre".

9H00 - Al Gore gourmand. Pour lui, Barack Obama a fait "beaucoup, beaucoup" depuis moins d'un an contre le réchauffement, mais l'ex-vice président américain Al Gore pense que "les Etats-Unis doivent faire beaucoup plus". Le "gourou du climat" est arrivé à Copenhague et multiplie les interventions. Obama a "des contraintes" pour aller plus loin, en raison des réticences du Congrès, a-t-il expliqué. "Même si son propre parti politique (démocrate) contrôle le Congrès, il existe "une forte résistance à réduire profondément les émissions de CO2".

 


 

ENLISEMENT DES NÉGOCIATIONS

ET RÉPRESSION DES ACTIVISTES À LA VEILLE DE L’ASSEMBLÉE DES PEUPLES


Par Fanny Simon

 

ATTAC - 15/12/9 - Les négociations pour un accord à Copenhague ne semblent guère avancer, à quelques heures de l’ouverture du Haut Segment. Les pays du Sud continuent de faire pression pour le maintien du Protocole de Kyoto, seul accord juridiquement contraignant, et la signature d’un autre accord sous la Convention.

A l’inverse, les pays développés poussent en faveur de la signature d’un seul accord, placé sous la Convention et engageant tous les pays, ce qui signifierait l’abandon du Protocole de Kyoto remplacé par une simple déclaration politique. Pour ces derniers, ils réclament un engagement symétrique de tous les pays développés (sous-entendu les Etats-Unis), ainsi qu’un engagement des pays émergents (notamment la Chine) prétextant que sans un tel accord leurs efforts seraient vains. D’après le dernier communiqué de l’Union européenne (en date du 15.12.09), les objectifs de l’Union européenne de réduction des émissions de GES de 30% d’ici 2020 par rapport à 1990, seraient désormais soumis à ces conditions :

« As part of a global and comprehensive agreement for the period beyond 2012, the EU reiterates its conditional offer to move to a 30% reduction by 2020 compared to 1990 levels. This offer is dependent on other developed countries committing themselves to comparable emission reductions, and on developing countries contributing adequately according to their responsibilities and respective capabilities »

(source:http://www.se2009.eu/polopoly_fs/1.27812!menu/standard/file/G-20_letter_final.pdf)

Quant aux difficultés rencontrées pour la deuxième phase du Protocole de Kyoto, Yvo de Boer et Connie Hedegaard (Présidente danoise de la COP 15) répondaient ce matin lors de la conférence de presse, qu’à la différence de Kyoto (1992), il s’agissait désormais d’obtenir un accord global qui ne pouvait se passer des Etats-Unis … Cela ne laisse présumer rien de bon sur la suite des négociations, et encore moins si l’on s’en tient aux récentes déclarations d’Hilary Clinton : « La croissance des émissions dans les 20 années à venir viendra du Sud. Sans leur engagement, rien n'est possible » (source : http://twitter.com/Libe_Copenhague).

… Et une répression de plus en plus forte des activistes à la veille de «Peoples Assembly to reclaim power» :

Après les événements d’hier à Christiana (210 personnes arrêtées dont 80 du groupe non violent yabasta), la répression des activistes par la police danoise continue de sévir : arrestation de Tadzio Muller (un des pilliers du CJA) à sa sortie du Bella Center par des policiers en civil ; contrôle de police à la Candy Factory (lieux d'accueil du Bike Bloc) en fin de matinée (1 personne arrêtée et saisie de certains vélos) ; une vingtaine de «désobéissants» arrêtés près du Klimaforum ; et d’autres personnes arrêtées suite à un sitting de contestation (pas de chiffre précis, ni le lieu de cette opération).

Les activistes appellent à ne pas se laisser intimider par les provocations de la police danoise, et à venir en nombre pour la mobilisation non violente de demain.

 

 

 

Non aux États/Nations Uni(e)s

Vive l'Assemblée des Peuples-Unis !

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A Copenhague, les ministres arrivent, les ONG sont priées de sortir...

 

Greenpeace - 15/12/9 - Plus la fin du sommet approche, moins les ONG sont les bienvenues à Copenhague. Dès ce mardi, elles n'ont plus qu'un accès limité au Bella Center, qui accueille les négociations de l’Onu sur le climat. Parmi les 16 000 observateurs indépendants accrédités au départ, 1 000 personnes pourront accéder au centre de conférences à partir de jeudi, et 90 seulement vendredi !

Il est inquiétant de voir limité l’accès aux ONG. La négociation sur ce défi majeur pour l’humanité qu'est le changement climatique ne doit pas se dérouler derrière des portes closes. La présence d’observateurs indépendants est essentielle.

La raison officiellement évoquée par les organisateurs est qu'il n’y aura plus assez de place dans le centre de conférences pour contenir tout le monde. Mais aucune restriction n’a pour l’instant été annoncée contre les journalistes, qui sont pourtant presque 5 000. Il y a peut-être d’autres explications… Les négociations patinent et les inquiétudes grandissent quant à l’issue de la conférence de Copenhague, et avec elles le risque qu’un message dissonant vienne troubler la belle unanimité et l’autosatisfaction que ne manqueront pas d’exprimer les délégués ou les chefs d’Etat à la fin de la semaine.

Les ONG se sentent de plus en plus exclues du processus de négociations. Même quand les chargés de mission de Greenpeace détiennent un badge, indispensable sésame, les places dans les plénières sont restreintes, les délégués de plus en plus difficiles à voir…

Ecarter les ONG des discussions met en cause la transparence du processus de négociations et ouvre la porte au "greenwashing". Les observateurs indépendants que sont les ONG, dont Greenpeace, représentent des millions de citoyens et travaillent depuis des années sur les changements climatiques. Tous vont avoir le plus grand mal à suivre les négociations et à faire pression en faveur d’un accord équitable, ambitieux et juridiquement contraignant.

Jusqu'à présent la seule réduction importante qu'on ait obtenue ne concerne malheureusement pas les émissions de gaz à effet de serre, c'est celle des accréditations pour les ONG !

 

 



Pour que toutes les voix dissidentes puissent encore se faire entendre !

 

16 déc 2009 : «Peoples Assembly to reclaim power»

 

Par Maxime Combes

 

Source : CLIMATE JUSTICE NOW

 

De 5000 à 10 000 manifestants ont participé à l’action non-violente et légale «Reclaim Power» ce mercredi 16 décembre. Compte tenu de la psychose sécuritaire régnant à Copenhague et des provocations multiples des autorités danoises vis-à-vis de cette initiative portée par les coalitions Climate Justice Action et Climate Justice Now, c’est une nouvelle réussite, après l’immense manifestation du 12 décembre qui fera date.

Comme l’on pouvait s’y attendre, la police danoise a réagi de manière violente et complètement disproportionnée en multipliant les arrestations arbitraires, dont celle d’un Français, Nicolas Haeringer, membre du comité de rédaction de Mouvements et porte-parole du Mouvement pour une Alternative Non-Violente. C’est intolérable. Nous exigeons des autorités qu’elles cessent ces provocations incessantes.

L’action Reclaim Power visait à bousculer les négociations officielles en créant un «Forum des Peuples» pour faire entendre celles et ceux qui sont ne sont jamais écouté-e-s et pour imposer notre propre agenda et nos solutions.

Alors que les négociations piétinent, que la présidente de la Convention démissionne, que les pays du Nord refusent de reconnaître leurs responsabilités historiques, que l’Union Européenne revoit ses promesses à la baisse, que la France manœuvre vilement pour acheter le soutien de l’Afrique etc, il est plus que temps d’agir pour que les négociateurs entendent les revendications des mouvements sociaux et écologistes.

Loin de réclamer la fin des négociations, notre action vise à exiger un “bon accord“, qui engage de façon contraignante les pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre à hauteur au minimum des recommandations du GIEC, qui reconnaisse la responsabilité historique des pays du Nord et qui dégage les fonds nécessaires à l’adaptation et à la conversion énergétique des pays pauvres. Nous portons également les revendications suivantes : pas de solutions basées sur le marché, laisser les ressources fossiles dans le sol, contrôle démocratique des populations sur les ressources naturelles, relocalisation des productions, réduction des surconsommations notamment du Nord, reconnaissance de la dette écologique contractée auprès des pays du Sud, reconnaissance des droits des populations indigènes.

Loin de chercher à nous entendre, l’ONU et les autorités danoises remettent en cause le caractère démocratique et transparent affiché de la COP-15 et la possibilité pour toutes les voix dissidentes de se faire entendre : réduction drastique des accréditations ces mardis et mercredis pour atteindre à peine 1000 puis 90 accréditations jeudi et vendredi pour l’ensemble des ONG et mouvements sociaux, interdiction d’entrée arbitraire depuis ce mercredi matin pour des ONG, comme les Amis de la Terre, ou mouvements perçus comme une «menace» pour le bon déroulé des négociations…

Au final, la COP se referme sur les seuls chefs d’Etat sans que les ONG, les populations indigènes, les mouvements sociaux et plus largement tous les représentants de la «société civile» puissent faire entendre leurs voix. Nous condamnons ces agissements et nous continuerons à faire entendre toutes les voix qui ne peuvent plus s’exprimer librement.

 

 

Greenpeace dénonce le blocage US des négociations à Copenhague

 

Greenpeace.fr - 16/12/9 - Alors que les ministres ont pris la main sur les discussions de Copenhague, les négociations patinent toujours et encore à Copenhague. Les États-Unis bloquent les discussions et vident de leur contenu les textes qui sont sur la table. Les citoyens sont exaspérés et Greenpeace condamne l’attitude du pays le plus riche du monde, le premier pollueur historique. Les Etats-Unis font tout pour durcir les obligations des pays en développement, tout en se soustrayant eux-mêmes à toute contrainte.

Les négociateurs de Barack Obama vident les textes de tout objectif chiffré, mettent tout entre crochets, etc. Ils ressortent les ficelles utilisées par leurs prédécesseurs sous la houlette de George W. Bush. C’est inacceptable ! Les États-Unis prennent en otage ces négociations et l’Europe fait le dos rond. Les négociateurs et les ministres semblent avoir laissé chez eux leur volonté politique. Espérons qu’il n’en sera pas de même des chefs d’État et que ceux-ci viennent à Copenhague avec des engagements ambitieux dans leurs bagages.

Leur arrivée coïncide avec l'exclusion des observateurs indépendants. Dès demain jeudi, les délégations des ONG seront réduites à peau de chagrin. Ce matin, les représentants des Amis de la Terre et d’Avaaz n’ont pas été autorisés à entrer dans le centre de conférences. Il s'agit d'une mesure de rétorsion suite à une interpellation pacifiste organisée par ces deux associations envers la délégation européenne. Greenpeace, WWF et le Réseau Action Climat international ont officiellement demandé à la présidence danoise et au secrétariat des Nations unies d’autoriser les Amis de la Terre et Avaaz à entrer dans le Bella Center.

Le centre de conférences s’est transformé en camp retranché et la conférence de Copenhague prend des allures de G8. Greenpeace fait pression sur les négociations à l’intérieur mais aussi à l’extérieur du Bella Center. Greenpeace est une organisation de défense de l’environnement pacifiste et non-violente. Elle appelle les manifestants au calme mais aussi les négociateurs à entendre l’exaspération des pays africains, des États insulaires du Pacifique, des représentants des ONG, des citoyens qui tous réclament un accord équitable, ambitieux et juridiquement contraignant, qui permette de sauver le climat et de maintenir la hausse des températures sous la barre des 2° C.

Pour avoir une chance d’obtenir cet accord, les États-Unis et l’Europe doivent enfin afficher des objectifs contraignants et ambitieux de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre et mettre sur la table l’argent nécessaire à la lutte contre les changements climatiques. Greenpeace va tout mettre en œuvre pour faire avancer les choses dans ce sens. D’ici demain soir, l’Union européenne doit annoncer qu’elle s’engage unilatéralement et sans condition à réduire des émissions d’au moins 30 % d’ici à 2020.

 

 

Et pendant ce temps là...

 

La Chambre des représentants US adopte le budget du "Pentagone" :

636 milliards de dollars (437 milliards d'euros)

pour financer la poursuite des guerres en Irak et Afghanistan !

 

AP - 17/12/9 - La Chambre des représentants a voté mercredi un projet de loi de finances pour la Défense, portant sur 636 milliards de dollars (437 milliards d'euros), destinés à payer la poursuite de la guerre en Afghanistan et en Irak.

Le vote par 395 voix pour, 34 contre, du budget du Pentagone est le premier d'une série de projets de lois incontournables que la Chambre doit faire passer avant la fin de la session. Les représentants devront aussi se prononcer sur le plafond de la dette, pour que le Trésor puisse continuer à emprunter, et un plan de soutien à l'emploi de 174 milliards de dollars (120 millions d'euros).

Les parlementaires américains pensent déjà aux vacances, certains iront à Copenhague, mais le Sénat va travailler jusqu'à Noël pour que les démocrates arrivent à leurs fins sur le texte de loi réformant la santé.

Le projet de loi de finances comprend précisément 128 milliards de dollars (88 milliards d'euros) affectés aux conflits en Irak et en Afghanistan, mais n'inclut pas le renfort de troupes récemment décidé par le président pour l'Afghanistan. Ces budgets militaires sont prolongés par tranches de deux mois, alors qu'ils arrivent à terme en fin d'année. AP

 

 

 

Manifestation : ce qui se passe à Copenhague

 

Climatoblog

 

Par Anne-Sophie Novel

 

YOUPHIL - 16/12/9 - Grosse journée de mobilisation citoyenne devant le Bella center aujourd'hui. A l'intérieur, certains essayent aussi de perturber les négociations.

Aujourd'hui à Copenhague a lieu la manifestation Reclaim Power, pushing for Climate Justice, organisée entre autres par le Climate Justice Action. Nous avons donc décidé d'y aller pour voir cela de plus près avec Isabelle car... entre les restrictions d'accréditations pour les ONG, l'arrivée des chefs d'Etat et de gouvernement, et la tension qui monte tant les négociations n'avancent pas dans le sens d'un accord ambitieux, juste et contraignant... l'ambiance n'est plus la même et nous allons probablement assister à une plus grande agitation dans les jours à venir.

Pour suivre la manif, il faut d'abord choisir le lieu de rencontre, i.e. quel "bloc" on va suivre. Ils sont divisés ainsi :

Le Blue bloc, qui suit le chemin annoncé à la police, avec une assemblée importante de manifestants.
Le Green bloc (le bloc mobile, qui peut se séparer en plusieurs groupes, et approcher le Bella Center en usant de différents chemins)
Le Bike bloc ("essaims de révolution" dont nous avions parlé dans cet article)
Les groupes autonomes (ceux qui viennent par eux-même)
Ceux qui sont à l'intérieur du Bella Center (qui vont essayer d'interrompre les discussions avant de rejoindre, dehors, l'assemblée de manifestants).

Ce matin donc, nous choisissons d'aller au Green Bloc, métro Orestad, une station plus bas que que celle du Bella Center, très calme quand nous passons devant.

A l'arrivée, une petite centaine de personnes, pas grand monde. Des policiers partout, qui bloquent la route permettant de remonter à pieds vers le Bella Center. Quand le mouvement cherche à aller dans leur sens, ils sont rapidement arrêtés. Résultat : on va dans l'autre sens, et certains se mettent à courir à travers champs. Certains militants sont encerclés par des policiers et des camions, tandis que d'autres sont partis sur le passage en terre. Ils seront rapidement arrêtés.

En réalité, la majorité des manifestants arrive en parallèle devant le Bella center. Une heure après (à l'heure où j'écris ces lignes), environ 1 000 personnes sont devant le centre de négociations.

Les ONG Tcktcktck, les Amis de la Terre, Avaaz et quelques autres se sont vues retirer leur droit d'entrée également.

Les Amis de la Terre ont reçu 2 explications ce matin à ce sujet: (1) ils menacent la sécurité (alors qu'ils accèdent au centre depuis deux semaines) OU (2) il n'y aurait plus de place à l'intérieur... ce qui ne tient pas si on en laisse d'autres entrer bien sûr...

José Bové, qui a réussi à entrer ce matin au Bella Center, fait un sitting car on lui refuse l'accès aux conférences.

En principe, des représentants de la société civile, des délégués et des négociateurs issus des pays du nord comme du sud doivent sortir du Bella Center pour rejoindre le mouvement à l'extérieur.

Pour Micheal Dorsey, un membre du réseau Climate Justice Now, "le retrait des accès aux ONG symbolise le manque de démocratie des négociations."

Pour Natalie Swift, porte-parole du Climate Justice Action, "nous avons besoin de changer le système pour crée un monde qui sera vraiment juste et durable afin de résoudre la crise climatique".

Pour suivre en temps réel la manifestation, que faire ?

En vidéo, via ce site, vous serez comme dans la manif. Vous pouvez aussi aller voir sur ce site COP15-live, pendant que les négociations sont retransmises ici. Une des chaînes très utile aussi, c'est OneClimate.net.

Il y a aussi le fil de Reuters dédié au sommet sur le climat et surtout le fil d'Indymedia.

Enfin, cet agrégateur de fils twitter qui, sur place, disent en direct ce qui se passe.

Questions en suspens

A nous maintenant de prendre du recul. Nous nous questionnons vraiment avec Isabelle sur ce que contestent les ONG, sur ce qui va se passer à l'intérieur du Bella Center...
Beaucoup râlent tels José Bové et Corinne Lepage, car ils n'ont pas accès aux plénières, même en tant qu'observateurs... mais là bas toutes les plénières sont accessibles en retransmission vidéo...

Les ONG qui sont exclues du Bella Center ont toutes pu participer jusqu'à maintenant, jamais les ONG n'avaient obtenu autant d'accréditations. Si elles ne peuvent plus entrer maintenant, est-ce parce que nous sommes désormais dans une phase politique des négociations ?

Une piste de réponse nous est donnée par Friends of the Earth America : le rôle des ONG est précieux pour les négociateurs de certains pays en développement, qui ne possèdent pas de suffisamment de ressources pour communiquer et faire face aux pays riches. Les pays en développement sont totalement éclipsés face aux délégations massives des pays riches.

En décidant d'exclure les ONG telles les Amis de la Terre en cette phase cruciale des débats, cela supprime un soutient aux pays qui en ont le plus besoin. Question donc : les pays n'ont donc pas le même nombre de délégués dans les délégations officielles ?

En France, certains représentants d'ONG font partie de la délégation officielle... Il faudrait que les délégations de pays en développement prennent avec elles des représentants d'ONG peut être? En tout cas, c'est une information à vérifier! Pour l'instant, les policiers ne tolèrent plus aucune ONG, même dûment badgée...

 

 

 

Climat : plus de 100 arrestations devant le Bella Center à Copenhague


Voila.fr - 16/12/9 - Plus de 100 personnes ont été arrêtées mercredi matin devant le Bella Center de Copenhague où se déroule la conférence de l'ONU sur le climat, a annoncé à l'AFP une porte-parole de la police.Les manifestants "ont été interpellés près de la station de métro du Bella Center", dans la banlieue de Copenhague par des policiers avec des chiens, a-t-elle ajouté.

Ils font partie d'un groupe de manifestants rassemblés près du Bella Center pour tenter de pénétrer par l'arrière de l'enceinte clôturée par plus de 6 kilomètres de grillages.

"Notre but est de pénétrer sans violences par d'autres voies au Bella Center", a déclaré Peter Nielsen, un porte-parole des militants sur TV2 News.

Entre 700 et 800 personnes, selon une estimation d'un journaliste de l'AFP, ont tenté de franchir les quelques mètres qui séparent la station de métro de l'entrée de la zone de conférence, mais ont butté sur un impressionnant dispositif policier.

Les manifestants se sont éparpillés pour tenter de désorganiser les forces de sécurité, mais sans succès.

Après une brève bousculade, et quelques jets de gaz lacrymogène, des militants ont été arrêtés, menottés et assis par terre.

Ce rassemblement de militants, illégal selon la police, est parallèle à une autre grande manifestation autorisée qui se dirigeait vers le site de la conférence.

Quelque mille cinq cent manifestants, selon la police ont entamé mercredi une marche vers le Bella Center à l'appel du collectif "Climate Justice Action", a constaté l'AFP.

A trois jours du sommet qui doit rassembler quelque 120 chefs d'Etat et de gouvernement pour clore la conférence, les ministres de l'Environnement ont formellement entamé leurs travaux, mardi, en présence du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, venu donner un coup de fouet à des pourparlers enlisés dans les querelles entre pays riches et en développement sur les objectifs et les financements. Ce sommet constitue un "moment déterminant dans l'histoire", a-t-il affirmé.

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Copenhague : Jour J-2 pour un accord


Voila.fr - 16/12/9 - Le bilan des arrestations continue à grimper. Il y a désormais environ 230 personnes interpellées près du Bella Center et dans le centre de Copenhague. Encore quelques heurts sporadiques entre des policiers et des manifestants qui refusent de quitter les lieux. De leur côté, environ 200 délégués, nombre d'entre eux issus de pays en développement, sont sortis pour aller à la rencontre des manifestants bloqués. Chantant des slogans, ils ont traversé tout le Bella Center puis sont sortis, canalisés par un cordon de policiers se tenant épaule contre épaule.

12H45 - "Nous sombrons": c'est le message du chef de la délégation de Tuvalu, minuscule archipel du Pacifique particulièrement menacé par la montée des océans. Pas sur la situation de son archipel, mais sur les négociations. "J'ai le sentiment que nous nous trouvons sur le Titanic et que nous sombrons rapidement", a déclaré Ian Fry. "Mais nous ne pouvons lancer de bouées de sauvetage parce que l'équipage a décidé que nous ne coulions pas et qu'il faudrait des consultations informelles pour décider si on coule ou pas"."Il est temps (...) de mettre à l'eau les bateaux de sauvetage. Il est temps de sauver le processus", a-t-il ajouté.

12H25 - Annonce surprise: la Danoise Connie Hedegaard, qui assurait la présidence du sommet, est remplacée par le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen. Elle se voit confier la charge des consultations informelles pour boucler l'accord contre le réchauffement. Elle était notammetn critiquée par les pays en voie de développement.

12H20 - "Bazar intégral", Titanic, et arrestations: l'ambiance devient chaotique. Les ministres travaillaient dans un centre de conférence en état de siège, alors que le pessimisme s'installe sur la possibilité de parvenir à un accord d'ici vendredi. A la reprise des travaux ce matin, l'Inde a dénoncé un "bazar intégral", Tuvalu comparait la conférence... au Titanic. "Il n'y a aucune garantie de succès. Soyons très clairs là-dessus", a lancé le Premier ministre australien Kevin Rudd.

11H35 - Les 2 degrés en doute. C'est l'objectif de limitation du réchauffement climatique. Mais le Premier ministre suédois Fredrik Reinfedlt, qui préside l'UE, émet des doutes. "Je ne suis pas certain que nous parviendrons à y arriver", a-t-il dit à Strasbourg. Une nouvelle note pessimiste qui s'ajoute à celles émises ces dernières heures, notamment par Gordon Brown et Angela Merkel. "Nous avons besoin que les Américains, les Chinois, les Indiens s'engagent avec nous", a aussi dit le président de la Commission européenne José Manuel Barroso pour qui l'atmosphère "n'est pas très bonne" à Copenhague.

10H30 - Le spectre de l'échec. A un peu plus de deux jours du terme de la conférence sur le climat, le spectre d'un échec des négociations se fait de plus en plus présent comme en témoigne la déclaration de Gordon Brown à son arrivée, hier soir, à Copenhague. Il sera "très difficile" d'aboutir à un accord pour lutter contre le réchauffement climatique, a regretté le Premier ministre britannique qui s'est toutefois dit "déterminé à travailler avec tous les pays" pour tenter d'y parvenir malgré les "nombreuses questions à résoudre".

Autre manifestation d'inquiétude, hier, celle de la chancelière allemande Angela Merkel qui s'est dite "nerveuse" sur l'issue du sommet, évoquant elle aussi un possible échec.

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RECLAIM POWER ACTION

LE CHAOS ET L'INCOMPRÉHENSIBLE VIOLENCE DE LA POLICE DANOISE


Par amelimelo le mer


ATTAC - 16/12/9 - En arrivant à 8h ce matin nous apprenons que la totalité de la délégation des Amis de la terre International est interdite d'accès au centre de conférences. C'est la consternation, et un très mauvais signe pour la suite de la journée.
La mise en place de l'action Reclaim Power démarre et la tension monte rapidement. José Bové, en voulant plaider la cause des Amis de la terre aux côtés de leur Président Nimmo Bassey, est embarqué par la sécurité du Centre de conférence et y demeure enfermé un moment. De nombreux observateurs d'ONG restent coincés à l'extérieur bien qu'ils soient en possession des incontournables badges de niveau 1 et 2.
Côté Reclaim Power, deux actions coordonnées doivent converger. L'une à l'intérieur du Centre de conférences autour du réseau CJN, l'autre, une marche partie depuis 8 heures et rassemblant plusieurs milliers de personnes, dans les environs du Bella Center. Les deux espèrent tenir une assemblée populaire sur le lieu de leur convergence, à quelques cent mètres de la porte du centre. C'est le sens de l'action : réunir les insiders et les outsiders qui appellent à un accord contraignant, une responsabilité différenciée du Nord et du Sud, des transferts financiers à long terme et surtout un changement radical du modèle économique en vigueur et leur donner l'occasion d'exprimer, ensemble, leurs critiques et leurs propositions. L'action "in" doit aussi porter la voix du réseau CJN et de ses membres, organisations paysannes, féministes, indigènes... auprès des nombreux délégués officiels présents.

Sur ce dernier plan c'est un succès. Dès le départ de la marche dans les couloirs du BC, une foule de journalistes, micros, caméras, appareils photos, se masse autour du groupe d'activistes, et les suivra jusqu'à leur sortie. Plus d'une centaine de personnes participent à l'action, qui met tout le centre en ébullition. Mais la convergence n'aura pas lieu.
La violence de la police danoise s'est abattue depuis une heure sur les manifestants à l'extérieur. Des manifestants ont été arrêtés avant même son arrivée au Bella Center. La marche partie de l'intérieur de la conférence se trouve bloquée sur le pont qui la sépare du premier groupe, et les CRS locaux tabassent les militants à leur portée. De l'autre côté des barrières, les manifestants bloqués sont violemment malmenés par la police. Des centaines d'arrestations, des blessés aussi.

Les forces de l'ordre se transforment en agents de violence et de chaos. La police danoise déchaîne une répression disproportionnée sur des groupes de manifestations résolument pacifiques, venus se rejoindre en chantant et battant fanfare aux cris de "Climate Justice Now", "Reclaim power" et "Join the people assembly".

Après l'exclusion de 95% des observateurs de la société civile pour les deux dernières journées du Sommet, une telle attitude jette un discrédit profond sur le caractère réellement démocratique des Nations unies et des négociations climatiques qui s'opèrent dans leur cadre. La participation des mouvements sociaux et citoyens à la CCNUCC et aux différents COP et leurs réunions préparatoires a toujours été garantie, contrairement à d'autres organisations ou directoires, tels l'OMC ou le G8. Les ONG et les mouvements sociaux ont toujours salué les efforts de la CCNUCC et développé des relations de collaboration et de confiance avec son secrétariat.

Dans ce contexte le traitement infligé aux mouvements citoyens depuis deux jours apparaît incompréhensible. Des militants et proches d'Attac ont été molestés, battus, embarqués manu militari et on est toujours sans nouvelles d'eux à 16h45 ce 16 décembre.
Images ahurissantes de militants traînés par terre, menottés dans le froid glacial, frappés avec acharnement par des policiers les poursuivant jusque sur le toit des véhicules... Ou comment rendre agressifs et paranoïaques les mouvements au Nord et au Sud qui se battent en toute légalité pour la justice climatique, et qui veulent simplement pouvoir se faire entendre...

Impossible désormais d'entrer dans le centre de conférences. Les ONG sont admises sur des critères définis à discrétion et leurs illustres représentantes pleurent leurs privilèges (c'est ce qui arrive quand la plèbe veut se mêler des affaires des élites) ; vous zen faites pas les filles, ya une vie après le lobby, c'est moins glamour, ça brouille le teint, casse les ongles et fait froid aux pieds mais le parfum de l'insurrection peut chavirer les médias les plus récalcitrants. Alors que la marche, bloquée toute la journée, s'apprête à rejoindre le Klimaforum, des véhicules de police déferlent dans le quartier. Tadzio Muller (voir post d'hier) est sur le point d'être jugé à huis clos.

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Greenpeace dénonce un fiasco climatique, les politiciens en restent aux déclarations d’intentions

Greenpeace.fr - 18/12/9 - Hier soir, deux militants de Greenpeace se sont invités au dîner organisé par la reine du Danemark pour les 120 chefs d’état dans le palais. Déjouant le dispositif de sécurité, le «couple présidentiel» de Greenpeace est sorti d’une limousine en tenue de soirée. Ils ont monté les marches sur le tapis rouge et, une fois en haut, ont brandi des banderoles : «Politicians talk, leaders act» (les politiciens parlent, les leaders agissent).

Ce message avait déjà été diffusé dans l’après midi sur des banderoles en hauteur, en dehors du périmètre de sécurité, afind e communiquer directement avec les chefs d'état en route vers le palais. Greenpeace avait aussi projeté sur le bâtiment qui abrite le bureau du Premier Ministre danois «Ne trahissez pas l’avenir de nos enfants», pour une fois de plus rappeler l’importance d’engagements concrets.

27 chefs d’état, des pays industrialisés comme des pays en développement, se sont réunis la nuit dernière pour élaborer un texte présenté aux autres dirigeants dans la matinée. Initiative qui sonne creux alors que des chiffres manquent sur la table. La déclaration politique élaborée cette nuit n’en comporte qu’un, celui besoins financiers des pays en développement, sans parler de qui paiera et à quelle hauteur. Aucun engagement de réduction des émissions ne figure non plus dans ce texte. L’intervention de Barack Obama qui vient de se terminer ne fait qu’aller dans le sens d’une déclaration convenue, vide de tout engagement.

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Désespoir à Copenhague…

Sauf coup de théâtre, un échec se profile. A qui la faute ?

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Réponse : Aux marchands du temple/marchands de canons de la SICK : Société Industrielle, Capitaliste, et de Konsommation.

R. Ripert

 

Youphil - 18-12-9 - Nous ne sommes jamais à l’abri d’un retournement de situation, mais pour l’instant, tous les observateurs présents au Bella Center pensent que le sommet se dirige vers un échec.

Si c’est le cas, le Danemark aura une lourde responsabilité à porter. C’est un pays qui a sans doute eu un péché d’orgueil : ils ont voulu peser dans les négociations, court – circuiter la logistique des Nations Unies, imposer leur propre texte.

Une autre erreur a été de mettre dehors les ONG. Aujourd’hui, au Bella Center, il n’y a plus que des apparatchiks, des conseillers en communication… Des personnes qui pour beaucoup jouent leurs propres intérêts, et qui n’ont pas leur place ici !

Sans oublier les gardes du corps : c’est une personne sur deux en moyenne ici. Les ONG, qui pouvaient avoir un pouvoir de pression (beaucoup conseillent les négociateurs), elles ne sont même plus là pour suivre la fin du sommet !

On peut, enfin, regretter le manque de leadership de Barack Obama. Son discours était très attendu (vous pouvez le retrouver ici, en anglais). Mais il a montré qu’il n’était pas le leader mondial dont tout le monde rêvait, mais juste un président américain soumis à son Congrès. On ne peut évidemment pas lui reprocher mais c’est une immense déception.

Au final, on attend, au mieux un texte qui définisse le futur cadre des négociations, en reprenant les points en suspens. Certains évoquent des prolongations (la délégation française aurait réservé des chambres pour ce soir), ce qui montre que l’espoir d’aboutir à un accord ne serait pas tout à fait mort.

Pour le moment, l’ambiance est pourtant suicidaire au Bella Center.

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Vers un texte non contraignant à Copenhague

 

Par Morgane Tual

 

Youphil - 18/12/9 - Un projet de déclaration politique a été rédigé cette nuit au Bella center. Si l'aspect non contraignant du texte se confirme, le sommet risque de se finir par un fiasco.

Les négociateurs ont travaillé toute la nuit pour produire un texte qui sera soumis aujourd'hui aux dirigeants et qui devrait servir de base aux ultimes discussions. Mais à quelques heures de la clôture du sommet, ce projet de déclaration commune est bien en deça de ce qu'on est en droit d'espérer d'un tel événement, puisque le texte serait non contraignant.

Concrètement, ce document se veut un "chapeau" de deux autres textes, actuellement discutés à Copenhague. Le premier prolonge le protocole de Kyoto, le second doit décider des actions sur le long terme. C'est ce dernier qui pose problème, car de nombreux points doivent encore être discutés. Le texte "chapeau", rédigé cette nuit, a pour but de mettre tout le monde d'accord: il ne contiendrait que trois ou quatre pages.

Il aurait comme mérite de donner quelques objectifs chiffrés, comme une aide de 100 milliards de dollars nécessaires pour l'adaptation des pays pauvres au réchauffement climatique. Le texte propose aussi la limitation du réchauffement à 2°C au-dessus des niveaux pré-industriels d'ici 2050 et ce que cela implique en termes de réduction des émissions de CO2.

Des objectifs sur 10 ou 40 ans ?

Mais au début des négociations, les objectifs portaient sur l'année 2020, soit dans seulement dix ans. Reculer l'échéance de 30 ans, c'est limiter les garanties et, surtout, déresponsabiliser les hommes politiques signataires qui, en 2050, n'auront plus vraiment de comptes à rendre.

Le plus important reste que ce texte n'est pour le moment qu'un projet de déclaration politique, et non pas de traité. Ce qui n'engage donc à rien. L'idée serait de le rendre contraignant dans l'année à venir. Mais pourquoi reculer encore l'échéance ? On sait ce que cela avait produit à Kyoto : un texte que les Etats-Unis avaient signé, mais pas ratifié le moment venu.

Il reste encore quelques heures pour faire évoluer ce projet. Au Bella center, le pessimisme est de mise mais chacun veut croire qu'il reste un espoir. La présence de Barack Obama, arrivé ce matin à Copenhague, laisse espérer pour certains un coup d'éclat de dernière minute.

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CONFÉRENCE RECHERCHE CONSENSUS DÉSESPÉREMENT

 

Par Christophe Aguiton, militant d’ATTAC, actif dans la coalition Climate Justice Now !

 

ATTAC - 18/12/9 - Alors que la conférence de Copenhague semble sur le point de sombrer, il peut être utile d’essayer de comprendre comment fonctionne ce type de mega-sommet.

Comment aboutir in fine à un accord avec 192 pays et 45.000 personnes représentants les gouvernements, les ONGs, les mouvements sociaux et les scientifiques ?

La «COP» (Conference of Parties) est une conférence de l’ONU qui a pour objectif un traité international qui sera signé par les chefs d’États et de gouvernements du maximum de pays possible. A priori donc une négociation interétatique classique dans laquelle seuls les gouvernements ont leur mot à dire. Les choses sont en fait plus compliquées que cela…

Le rôle du GIEC, le "Groupe d’expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat"

Premier élément inhabituel, qui s’explique par l’importance des analyses scientifiques sur un sujet aussi complexe que l’évolution du climat et ses conséquences probables, l’existence d’un organisme ad hoc, le GIEC, dont les rapports et les préconisations sont le soubassement des négociations en cours. Le GIEC fonctionne comme un organe hybride où les scientifiques jouent un rôle clé mais où les états sont représentés en tant que tel et jouent un rôle important dans l’adoption des rapports et préconisations.

Les «observateurs»

Les réunions des COP et des conférences préparatoires sont ouvertes à de nombreux observateurs qui jouent un rôle non négligeable dans les débats et les prises de positions. Il y a tout d’abord les différents membres de la "famille" ONU, PNUD, CNUSED, etc., s’y rajoute 67 "IGOs" les organisations intergouvernementales telles que l’OCDE ou la Banque Mondiale et surtout 985 ONGs.

Ces ONGs sont elles-mêmes regroupées en différents groupes d’intérêt : les "BINGOs", Business et Industries, où l’on retrouve les chambres de commerce et organisations patronales, les "RINGOs" pour les organismes de recherche, "IPO" pour les peuples indigènes, "TUNGOs" pour les syndicats regroupés dans la Confédération Syndicale Internationale, "LGMA" pour les collectivités locales, les "ENGOs" pour les associations et groupes militants sur les questions environnementales et 3 groupes non encore officiellement reconnus mais qui sont accrédités comme les autres, "YOUNGOs" pour les organisations de jeunesse, "Farmers" pour les organisations paysannes et "Women & Gender" pour une coalition féministe.

Le nombre croissant des ONGs et le caractère mouvant de leur composition ne permet plus à l’ONU de décider de la représentativité de chacun. Chaque "groupe d’intérêt" autogère ses interventions dans les commissions thématiques ou dans les réunions plénières, la gestion des salles et espaces alloués dans les centres de conférence et enfin la répartition des places quand le nombre de représentants est limité. Les ENGOs, le groupe des ONGs militant sur les questions environnementales comporte 2 coalitions : "CAN" (Climate Action Network) et "CJN !" (Climate Justice Now !). CAN est la coalition historique, elle regroupe les principales grosses ONGs environnementales internationales, comme GreenPeace et WWF.

CJN ! est beaucoup plus récente. Cette coalition s’est créée à Bali, en décembre 2007, avec l’objectif de lier fortement les questions sociales et les questions environnementales. Elle regroupe les Amis de la Terre, Via Campesina, l’organisation internationale qui regroupe des syndicats de petits paysans, comme la Confédération Paysannes en France, ATTAC et beaucoup de mouvements sociaux qui participent de la mouvance altermondialiste. Ces deux coalitions doivent s’entendre pour partager les ressources mises à dispositions par l’ONU et les interventions publiques : la grande salle de réunion commune est ainsi réservée pour CJN ! le matin et CAN l’après midi ; quand il n’y a plus que 300 représentants des ONGs admises en session plénière, 100 sont pour les ENGOS. Elles sont alors partagées moitié/moitié, etc. Dans un second temps, ces coalitions répartissent à leur tour entre leurs membres les temps de parole et les places disponibles.

Alliances, mobilisation des opinions publiques, consensus…

L’ensemble de ces acteurs se rencontrent, cherchent à s’influencer, utilisant toute une panoplie de moyen d’actions pour faire pencher les choses en leur faveur. La règle du jeu est simple : l’accord final devant se décider au consensus, chaque acteur –et surtout les états– doit peser ses capacités de faire jouer son droit de véto et calculer ce qu’il lui en coûterait de le faire. Émettre un refus –un véto– est une prise de risque, l’accord pouvant se faire sans le pays considéré ou contre la position de l’acteur de la société civile impliqué dans la discussion. En pratique, cela donne un pouvoir considérable aux pays les plus pollueurs, États-Unis et Chine au premier plan : un accord sans eux n’aurait que peu de sens et obligerait les autres à des alliances qui deviennent obligatoires pour peser par le poids de leurs vétos cumulés.

C’est cette nécessité qui explique la solidité du groupe des 77, qui regroupe en fait plus de 100 pays du Sud qui ont beaucoup de désaccords entre eux et que certains pays du Nord, à commencer par la France, voudraient bien voir se diviser. Le consensus donne un pouvoir énorme aux "grands", mais permet à certains "petits" de peser par le poids symbolique qu’ils peuvent représenter : on a ainsi vu Tuvalu, un micro-Etat du Pacifique menacé de disparition, bloquer à deux reprises le processus de négociation. Et chacun sait qu’un accord sur les forêts (négociation connue sous le nom de REDD) serait impossible si la coalition des peuples indigènes s’y opposait frontalement...

Pour faire avancer les causes qu’ils soutiennent, les acteurs tissent des alliances - dans une première période CAN a été proche des positions de l’Union Européenne et CJN ! a des liens avec les Boliviens et latino-américains de l’ALBA ou certains Etats du Pacifique- et utilisent différents moyens pour convaincre l’opinion publique (réunions des gouvernements avec les ressortissants de leurs pays, conférences de presse, etc.)

Il faut aussi du liant pour que tout cela fonctionne. A Copenhague, on croise des personnes -ressources qui jouent de leur influence, Al Gore, Yann Arthus-Bertrand, Naomi Klein ou John Kerry, et surtout des centaines de "passeurs" qui évoluent d’un monde à l’autre. Les délégations gouvernementales ont dans leur sein des syndicalistes, des chefs d’entreprises ou des responsables d’ONG, les journalistes cherchent eux des informations mais en fournissent aussi à leurs interlocuteurs, la généralisation du wifi permettant à l’information de circuler en temps réel et aux personnes présentes de communiquer entre elles en permanence.

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LE SHOW MEDIATIQUE DU SIEUR SARKOZY

Sarkozy évoque "un accord positif mais pas parfait à Copenhague" [sic]

Par Emmanuel Jarry, édité par Henri-Pierre André

 

Reuters - 18/12/9 - Nicolas Sarkozy a fait état d'un accord "positif" mais "pas parfait" au sommet de Copenhague sur le climat.

Le président français a précisé lors d'une conférence de presse que tous les pays avaient accepté de mettre par écrit leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici janvier prochain.

Ils ont aussi accepté de consacrer 100 milliards de dollars par an d'aide aux pays en développement à compter de 2020 et d'examiner pour ce faire des financements innovants, a-t-il poursuivi.

"Pour emmener tout le monde, il faut accepter des compromis", a-t-il ajouté. "On n'est pas passé loin d'une absence d'accord." [sic]

Nicolas Sarkozy a estimé qu'il manquait deux choses à cet accord: l'objectif de réduction globale de 50% des émission de CO2 d'ici 2050 et la future création d'une Organisation mondiale de l'environnement pour vérifier la mise en oeuvre des engagements de chacun.

Il a souligné que cela constituait pour lui deux déceptions mais il a néanmoins ajouté qu'il assumait l'accord conclu à Copenhague.

"Cet accord, je le signe au nom de la France en conscience", a ajouté Nicolas Sarkozy, qui a estimé que c'était "le meilleur accord possible" (en l'état actuel des choses).

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AGGRAVATION DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE A VENIR :

Copenhague se termine par la conclusion d'un "accord non contraignant"

et un rendez-vous en décembre 2010 à Mexico...

Par Jennifer Loven

 

AP - 19/12/9 - Le sommet sur le climat de Copenhague se termine par un accord à minima. Barack Obama a annoncé vendredi soir dans la capitale danoise que les Etats-Unis et quatre autres pays, dont la Chine, avaient effectué "une percée significative et sans précédent" [sic] en trouvant un accord destiné à lutter contre le changement climatique, mais il a souligné qu'il faudrait encore beaucoup de travail pour conclure un accord légalement contraignant...

"Cela va être très dur, et cela va prendre du temps" pour parvenir à un tel accord, a-t-il souligné.

Il a expliqué qu'il y avait "une impasse fondamentale dans les perspectives" entre les grands pays industrialisés comme les Etats-Unis et les pays plus pauvres. Il a toutefois signalé que les efforts de cette semaine "nous aideront à assumer nos responsabilités de laisser à nos enfants et petits-enfants une planète plus propre" [sic].

L'accord constitue un progrès en matière d'aide aux pays pauvres pour faire face au changement climatique et pour amener la Chine à prendre des dispositions pour lutter contre le problème du réchauffement. Mais il ne va pas jusqu'à contraindre tous les pays à réduire leurs émissions.

Barack Obama a souligné que tous les pays devront prendre des mesures plus agressives pour combattre le réchauffement climatique dans l'avenir. Mais il a dit que la première étape était de construire la confiance entre les pays développés et les pays en voie de développement.

L'accord conclu entre les Etats-Unis, la Chine, l'Inde et l'Afrique du Sud inclut un moyen de vérifier les réductions de gaz à effet de serre, avait annoncé un peu plus tôt un responsable de l'administration Obama. Il avait affirmé que cet accord entre ces pays contraignait chacun à faire la liste des actions qu'ils prendront pour réduire d'un montant précis les gaz à effet de serre.

L'accord réaffirme l'objectif pris plus tôt cette année de réduction des émissions à long terme, et fournit un mécanisme pour aider les pays pauvres à se préparer au changement climatique.

Le responsable de l'administration Obama a qualifié l'accord de première étape, mais il a noté que ce n'était pas suffisant pour combattre la menace du réchauffement climatique sur la planète.

L'accord a été trouvé au terme d'une rencontre entre le président américain Barack Obama, le Premier ministre chinois Wen Jiabao, le Premier ministre indien Manmohan Singh et le président sud-africain Jacob Zuma.

Le sommet de Copenhague était censé trouver un accord prenant la suite du Protocole de Kyoto sur la lutte contre le réchauffement climatique, qui expire en 2012. Les 193 pays participants espéraient parvenir au moins à une déclaration politique, à défaut d'un texte juridiquement contraignant. La conclusion d'un accord légalement contraignant pourrait n'intervenir qu'en décembre 2010, lors d'une nouvelle conférence à Mexico. AP

 

 

Source : INFOX.RU

20/12/9

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Une bataille est perdue, mais les ONG en sortent renforcées

 

Par Isabelle Delannoy et Anne-Sophie Novel

 

Youphil - 19/12/9 - Le sommet n'est pas encore officiellemenet clos, mais c'est déjà l'heure du bilan pour les ONG. Trois "stars" de l'écologie nous livrent leur sentiment : entre amertume et espoir pour l'avenir.

Ils ont été parmi les plus grands acteurs de la campagne menée par la société civile sous des angles très différents, au sommet de Copenhague. Phil Bloomer, directeur d’Oxfam International, Tara Rowe, conseillère politique du WWF international et Ben Wickler, directeur de campagne d’Avaaz étaient réunis au Fresh air center pour discuter ensemble des leçons et messages à tirer de ce sommet.

Les mines fatiguées, la parole assurée, leur constat est le même : la lutte contre le changement climatique est une guerre.

Une déception générale

"Ce que l’on voit ici à Copenhague va vraiment dans la mauvaise direction" déclare Tara Rowe tandis que Phil Bloomer pointe les incohérences du texte en cours "-50 % en 2050 et 2°C ne sont pas conciliables.
Cela peut charmer les gens mais cela ne veut rien dire" - ainsi que ses limites "Nous devons sauver le protocole de Kyoto qui est le seul protocole permettant aux pays riches de tenir leurs engagements".

Le sommet de Copenhague souffre de sa nouveauté

Le sommet de Copenhague n’a pas de précédent. Et il en souffre. Pour Phil Bloomer, "Le problème de cette négociation est qu’elle fonctionne comme une négociation habituelle où chaque pays défend ses propres intérêts alors qu’ici, on négociait un intérêt commun. Les chefs d’Etat sont venus ici sous la pression du mouvement que vous, nous, avons créé tous ensemble. Si les pays riches sont si loin des objectifs, c’est parce qu’ils sont confrontés à leurs objectifs de politique interne, pris dans les intérêts de leurs industrie, du chômage, etc.".
Ben Wiclkler, directeur de campagne à Avaaz, renchérit "Quand vous regardez la position des Etats-Unis aujourd’hui, elle est essentiellement dictée par les lobbies du charbon et du pétrole."
Phil Bloomer pointe la situation délicate dans laquelle se trouve l’Europe après ce sommet "Il n’y a pas eu d’accord entre les leaders. L’Europe européenne va prendre un engagement unilatéral."

La société civile sort renforcée

Pour Tara Rowe, ce mode de négociation pose un véritable problème de démocratie "Nous parlons de survie et nous ne sommes pas entendus. Mais ce qui est si porteur d’espoir c’est la façon dont, aujourd’hui, nous sommes capables de débattre dans notre diversité, la manière dont nous allons relever ensemble les défis, en dépit des échecs. Ce challenge doit être une opportunité pour tous et pas seulement pour quelques uns. Ma plus grande peur c’est que mes enfants me disent un jour 'tu savais et tu n’as rien fait'. Nous avons tant à faire encore, et nous devons savoir ce que personnellement et collectivement, nous pouvons faire et comment la résilience humaine est possible. Nous devons regarder et porter ensemble cette résilience humaine."

Ben Wickler d’Avaaz enfonce le clou "Nous perdons si nous nous focalisons sur les négociations et non sur les grands objectifs, car le sujet profondément n’est pas technique, il est politique."
Mais les forces de la société civiles croissent et elles sont mondiales. "Dans le monde aujourd’hui, des millions de personnes se sentent solidaires et elles font en ce moment pression sur les dirigeants alors qu’ils sont encore en train de négocier l’accord". Puis il annonce avec une vraie joie "la pétition d’Avaaz, Un vrai accord à Copenhague, vient de remporter 4 millions de signataires supplémentaires en moins de 48h, nous venons de dépasser la barre des 15 millions!"

Si pour eux la bataille est perdue, la société civile en sort quand même renforcée.

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Les écologistes français furieux contre les politiques


Par Gérard Bon

 

Reuters 19/12/9 - Les écologistes français dénoncent l'échec et les mensonges des politiques après l'accord a minima de Copenhague sur la lutte contre le réchauffement climatique, signé par une minorité d'Etats.

Le projet, dont les participants à la réunion organisée par les Nations unies ont simplement "pris note", fait l'impasse pour l'heure sur toute contrainte de réduire les émissions de gaz à effet de serre, renvoyant les objectifs chiffrés et l'adoption d'un traité international à 2010.

Pour Djamila Sonzogni, porte-parole des Verts, "La conférence de Copenhague s'achève sur un fiasco".

"Le résultat est aussi désespérant que les enjeux étaient d'importance. La Chine et Obama sont les coupables numéro un, mais l'Europe a péché par sa désunion et son absence de leadership", dit-elle dans un communiqué.

"Nous avons eu la preuve éclatante durant ces jours passés que nombre de nos responsables sont en fait des irresponsables", a-t-elle ajouté.

Des responsables de Greenpeace France et du Réseau action climat (RAC) ont reproché à Barack Obama et à Nicolas Sarkozy d'avoir "tenté de passer en force un accord qui n'en était pas un", provoquant l'irritation de pays en développement.

"Alors que Copenhague devait rassembler par un contrat de confiance l'ensemble des pays autour de la cause climatique, l'arrogance de quelques chefs d'État ébranle le processus même des négociations", dit Morgane Créach, directrice du pôle international du RAC-France, dans un communiqué.

"LA HONTE AU FRONT"

Pour Karine Gavand, de Greenpeace France, qui parle de "forfaiture", le texte de l'accord entraîne sur une trajectoire d'augmentation des températures d'au moins 3° C, ce qui revient à jouer à la roulette russe avec le chargeur à moitié plein."

Pascal Husting, le directeur général de l'organisation, estime que cette déclaration "ne vaut pas la feuille de papier sur laquelle elle est écrite".

"Et les coupables le savent bien, qui se sont vite enfuis en avion, chez eux, la honte au front", insiste-t-il, en se demandant si le temps n'est pas venu de "changer d'hommes politiques".

Yannick Jadot, au nom des députés européens Europe Ecologie présents à Copenhague, raille également l'attitude des dirigeants des grands pays.

"Plutôt que d'assumer leur échec devant les pays les plus vulnérables qui n'ont pas pris part aux discussions finales, ils sont partis par la petite porte", écrit-il dans un communiqué.

Il reproche également à Nicolas Sarkozy d'avoir parlé de "succès" et évoqué lors de sa conférence de presse un accord "juridiquement contraignant", ce qui est faux, dit-il.

"Comment espérer mobiliser les citoyens en juin quand les négociateurs de l'Onu se retrouveront à Bonn ? Comme leur faire croire que les chefs d'Etat peuvent prendre des décisions courageuses après tous ces mensonges ?"

L'écologiste Nicolas Hulot a également dénoncé sur France info un "fiasco". "Ce qui est consternant, c'est qu'on a bradé l'avenir de nos enfants et on injurie le futur", a-t-il dit.

Mais contrairement à d'autres responsables écologistes, Nicolas Hulot estime que "la France a fait son job" et que "l'Europe a été plutôt offensive" alors que la Chine et les Etats-Unis ont "verrouillé le processus".

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Les engagements climatiques actuels impliqueraient 3°C

de hausse des températures


Par Gerard Wynn, version française Gregory Schwartz


Reuters - 17/12/9 - Les engagements pris jusqu'à présent par les Etats sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre impliquent que les températures augmenteront néanmoins de 3°C, indique une note scientifique de l'Onu obtenue par Reuters.

Cette note à usage interne, datée du 15 décembre, a été transmise à Reuters en marge du sommet climatique de Copenhague, pour la clôture duquel près de 120 dirigeants mondiaux se rassemblent dans la capitale danoise.

Les pays industrialisés considèrent une hausse des températures de 2°C comme le seuil à ne pas dépasser pour éviter les pires effets du réchauffement climatique.

Mais le document du secrétariat de l'Onu sur le climat (CCNUCC) indique que les efforts actuellement consentis ne suffisent pas, et qu'ils impliquent qu'entre 1,9 et 4,2 milliards de tonnes de gaz à effet de serre seront émis chaque année d'ici 2020 au-dessus du seuil "de sécurité".

Cela aurait pour conséquence "un processus insoutenable qui pourrait déboucher sur (...) une hausse des températures de 3°C", indique la note, qui souligne que de nouvelles mesures sont "possibles et nécessaires".

Le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec) avait recommandé en 2007 de réduire les émissions de 25% à 40% sous leur seuil de 1990 avant 2020 pour avoir 50% de chances de limiter la hausse à 2°C.

La note de l'Onu indique désormais que la baisse d'émissions minimale pourrait être de 30% sur l'intervalle 1990-2020.

Pour conserver une marge de sécurité, il faudrait que "les réductions d'émissions cumulées des parties de l'annexe 1 (les pays riches) atteignent au moins 30% sous l'année de référence (1990)", peut-on lire dans ce document.

 

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De "Hopenhaguen" à "Flopenhaguen"

Le bilan des 15 jours de négociations du Sommet de Copenhague.
De l'espoir à la désillusion finale.

 

Par Alexis Prokopiev

Co-secrétaire des Verts de Montreuil et porte-parole national des Jeunes Verts

 

Youphil - 21/12/9 - Dans le centre de la capitale danoise les employés municipaux s'empressent de démonter et ranger les grands panneaux "Hopenhagen". Normal, en quelques jours "Hopenhagen" est devenu "Violenthagen" puis "Flopenhagen".

En arrivant pour la première fois à une COP (Conférence des Parties, comme la COP15 de Copenhague) un observateur se retrouve tout de suite perdu. Des dizaines de réunions, de réceptions, de conférences... et surtout un accès aux réunions plénières très limité. Une fois sur trois on vous répond que l'accès est "interdit aux ONG" (dont font souvent partie les observateurs).

En gros vous comprenez très vite que les décisions se prennent exactement là où vous n'êtes pas.

Dans les "réunions informelles", au cours des discussions derrière des portes fermées, parfois dans les couloirs ou autour d'un verre. C'est donc à vous de ramasser quelques miettes en tendant bien l'oreille à la cafétéria ou en échangeant des infos avec d'autres observateurs, souvent autant paumés que vous. Il est clair que dans un système aussi non-transparent et peu démocratique il est difficile de faire pression sur les Etats qui défendent, en réalité, presque toujours leurs égoïsmes nationaux.

Ceux qui bloquent et ceux qui proposent

Lorsqu'un observateur arrive toutefois à accéder à une "plénière" il s'aperçoit très vite que rien ne s'y passe :

1. Les "grands" pays n'y interviennent presque pas.

2. D'autres pays pratiquent avec joie le blocage permanent (ex: Arabie Saoudite).

3. Certains proposent mais sont trop petits pour être entendus (ex: Tuvalu).

En gros c'est le grand "Climate circus" (cirque climatique) où chacun joue son rôle bien défini par avance. C'est ce système qui est à l'origine de tous les échecs. Une négociation obscure, faite dans le dos des uns, de la majorité, en accord avec quelques autres, de la minorité, ne peut aboutir à un accord ambitieux.

Même quelques groupes formés pour réduire les égoïsmes nationaux n'ont pas vraiment fonctionné : AOSIS (petites îles) s'est désolidarisé de Tuvalu et le G77 s'est divisé sur de nombreux sujets. Dans un tel système, les ONG (pratiquement seuls défenseurs d'un accord juste et ambitieux) n'ont qu'une place très réduite.

Elles peuvent émettre un avis et mettre un peu la pression sur les négociateurs. C'est tout. Quand elles essayent d'aller plus loin pour jouer pleinement leur rôle elles sont écartées, même physiquement virées du lieu des négociations comme lors des derniers jours du Sommet de Copenhague.

«System change, no climate change »

La COP15 à Copenhague a sans doute été le sommet le plus attendu, le plus médiatisé, le plus suivi et le plus plébiscité du siècle et peut-être même de tous les temps. "Le plus grand Sommet depuis Versailles", disait-on. Il serait intéressant de calculer le nombre d'articles, d'émissions TV, de reportages et même de bouquins qui y sont consacrés.

Il serait aussi intéressant de voir combien de millions ont été dépensés en publicité et en marketing (direct et indirect), aussi bien par les organisateurs du Sommet que par quelques entreprises qui en ont profité pour remettre une couche de greenwashing.

Il serait surtout intéressant de voir, mais c'est incalculable, le nombre d'heures que les scientifiques, les ONG, quelques politiques et une partie des négociateurs ont passé pour préparer ce Sommet, pour qu'un accord puisse y être trouvé, pour que l'espoir qu'il a suscité ne soit pas vain.

Si l'on fait ces calculs, on comprendra vite pourquoi le vendredi 18 décembre, lors de l'annonce du "non-accord", certains se soient effondrés en larmes et d'autres ont trinqué, sourire à peine caché, à la santé des leaders des grands pays industrialisés.

Le flop du siècle

Dans le système actuel de la Conférence des Parties de l'ONU, en désespoir de cause, la planète est toujours obligée d'espérer un miracle. D'abord on regarde du côté de la Chine, puis de l'UE, puis, enfin, arrivent les sauveurs : Obama et les "super négociateurs" qui vont mettre tout le monde d'accord et aboutir à un résultat génial en un temps chrono. Raté. Ce qui devait être le Sommet du siècle est devenu le flop du siècle.

Quelques jours avant mon départ, un ami me disait : "Je suis jaloux, un jour tu pourrais raconter à tes enfants que toi tu y étais." Sauf que je n'aurais jamais pu penser que je leur parlerais du plus gros échec du siècle dont ils connaîtront, eux, les conséquences.

Et la société civile ?

Aujourd'hui, après l'échec cuisant du sommet de Copenhague, on a plus de doutes que de certitudes et personne n'a la recette magique pour que la prochaine fois (à Bonn ou à Mexico ou on ne sait où...) ça marche.

Toutefois quelques pistes se dégagent. Il est certain qu'il faut changer le processus de la COP. La société civile ne peut plus rester la caution d'un processus dont elle ne fait pas partie et qu'elle n'approuve pas. Pourquoi la société civile ? Car c'est de ce côté là qu'on voit un espoir. Le Sommet de Copenhague a servi à une chose : faire émerger un mouvement mondial pour le climat.

En quelques jours les ONG, les mouvements de jeunesse, les associations locales, les syndicats, les membres du mouvement social et certains partis politiques venant du monde entier, se croisant et se parlant souvent pour la première fois, ont réussi à voir qu'ils étaient tous à Copenhague avec un seul et même objectif : un accord juste, ambitieux et légalement contraignant.

Je répète, ce mouvement mondial ne fait qu'émerger, mais il se construit sur des bases solides et peut se transformer en une force inédite et transnationale, qui ne défend pas les intérêts égoïstes d'un pays ou d'une corporation mais l'intérêt général, celui de la population qu'elle représente.

Nouvelle structure de négociation

Le processus décisionnel de l'ONU doit changer et intégrer ce mouvement naissant. Sinon il n'arrivera à rien. L'ONU doit donc clairement mettre sur la table une "Organisation mondiale de l'écologie" qui réunirait, avec des pouvoirs égaux, les Etats, les ONG, le mouvement social, les syndicats et les entreprises.

C'est le seul système qui pourrait être reconnu comme légitime pour conduire à un accord ambitieux. Enfin, et c'est un constat largement partagé : nos leaders nous conduisent dans une impasse.

De gauche traditionnelle ou un peu rénovée, de droite conservatrice, nationaliste ou libérale... des modérés, des démocrates... aussi brillants et charismatiques qu'ils soient : ces femmes et hommes politiques, chefs d'Etats et de gouvernements, préfèrent les intérêts particuliers à l'intérêt général, le bi-latéralisme au multi-latéralisme, la concurrence plutôt que la coopération, et la puissance plutôt que le compromis.

Avec ce constant certains diront que le XXIe siècle doit inventer une force politique nouvelle capable de rompre avec ces logiques héritées du XIXe siècle. D'autres savent que cette force existe déjà.


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GREENPEACE

 

Le dérèglement climatique : où en est-on ?

Aujourd'hui ...

Notre planète a déjà commencé à se dérégler. C'est particulièrement visible en Arctique et en Antarctique. Les pôles sont les victimes les plus spectaculaires des dérèglements climatiques en cours. Mais l'ensemble des régions du monde est concerné. Le niveau moyen des océans s'est élevé de 17 cm au cours du XXème siècle. Les événements météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents, de plus en plus intenses : canicules, sécheresses, inondations, tempêtes, etc. Les écosystèmes sont menacés et les réfugiés climatiques déjà une réalité.

Ces bouleversements sont dûs à l'augmentation de nos émissions de gaz à effet de serre. Elles conduisent à un réchauffement de notre planète : +0,7°C au cours du XXème siècle (par rapport à 1850), au minimum +1,7°C d'ici à 2100. Et peut-être beaucoup plus ! Les prévisions les plus pessimistes parlent de 7°C d'augmentation par rapport à 1850 d'ici la fin du siècle. Une hausse de 4°C semble tout à fait probable. C'est bien plus que la Terre ne peut supporter. Au-delà d'une augmentation de 2°C d'ici la fin du siècle, les conséquences seraient catastrophiques.


... et demain ?

Si l'augmentation de la température mondiale était supérieure à 2° d'ici la fin du siècle, 20 à 30% des espèces végétales et animales seraient menacées d'extinction. Les événements climatiques extrêmes seraient de plus en plus nombreux et puissants. La montée du niveau des mers et les inondations engloutiraient certaines zones côtières et de petits Etats insulaires. Ailleurs, les pénuries d'eau seraient de plus en plus fréquentes. Les ressources agricoles diminueraient du fait de la désertification, des sécheresses et des inondations, d'où famines et malnutrition. À quoi s'ajouteraient le développement des maladies infectieuses (malaria en Afrique, choléra en Asie) et la surmortalité due aux événements climatiques extrêmes.
Tous ces phénomènes auraient à leur tour d'autres conséquences : de très importants mouvements de populations (des centaines de millions de «réfugiés climatiques»), un accroissement des inégalités économiques et sociales partout dans le monde, des conflits entre pays, entre régions et des tensions internationales.

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Après l’échec du Sommet de Copenhague, le président Evo Morales appelle à

une conférence mondiale en Bolivie contre le changement climatique

AUTEUR: ABI (Agence Bolivienne d'Information)

Traduit par Philippe Cazal

Culpina, Chuquisaca, 20/12/9 - Le président Evo Morales a annoncé ce dimanche qu’il appellera toutes les nations de la planète à une «grande mobilisation» en défense de l’environnement et qu’il convoquera, pour avril prochain en Bolivie, une conférence mondiale des mouvements sociaux, à la suite de «l’échec» du sommet de Copenhague.

«Le problème mondial (du changement climatique) est dû au développement industriel irrationnel des usines. C’est sur cela que nous devrions nous pencher. J’ai demandé des arguments techniques et scientifiques pour rendre possible, à partir d’ici, une grande mobilisation internationale pour défendre l’environnement, plus particulièrement l’eau. Il y aura lundi une conférence de presse internationale pour inviter les peuples du monde», a affirmé le président à Culpina, localité rurale du Sud-Est de la Bolivie.

À la suite du Sommet sur le Changement Climatique, qui a donné lieu à un maigre document de conclusions, «antidémocratique» selon Morales lui-même qui est rentré samedi de la capitale danoise, La Paz propose d’organiser en Amérique du Sud un forum alternatif à celui de Copenhague.

Ce forum, dont l’agenda est en cours de discussion, aura lieu le 22 avril, Journée Mondiale de la Terre.

Morales, qui a participé ce dimanche au 49e anniversaire de la fondation de Culpina*, où il a remis des fonds pour la réalisation de plusieurs projets d’irrigation, la construction d’une unité d’enseignement et d’équipements sportifs, pour un montant de 6 millions de bolivianos, invitera les forces sociales du monde entier à une réunion en Bolivie « pour la réalisation d’un grand événement où l’on proposera des solutions sur le changement climatique ».

Le président a exprimé sa frustration du fait qu’aucun accord n’ait été atteint pendant le Sommet de Copenhague, tout en soulignant le succès qui consiste à avoir brisé l’hégémonie des pays développés sur cette manifestation.

Il a protesté contre la proposition de représentants des pays développés qui ont pris l’option d’une augmentation de deux degrés de la température de la planète alors qu’à l’heure actuelle, avec une augmentation de 0,7 % de la température moyenne de la planète, des lacs s’assèchent, les glaciers disparaissent et on craint la disparition d’îles, de régions situées à peine à 10 ou 20 m au-dessus du niveau de la mer du fait de la fusion des glaces continentales.

« Si nous ne prenons pas maintenant des décisions importantes, dans 30 ans nos enfants et les générations futures auront de sérieux problèmes. Des gens meurent déjà de chaleur en Europe. Et les pays capitalistes ne veulent pas changer leurs politiques pour éviter de plus grands dommages à la nature », a-t-il déclaré.

Et si eux (les puissances industrielles) ne veulent pas, «les peuples vont devoir les faire changer», a-t-il averti.

Le président a suggéré qu’à partir du moment où il y aura une invitation officielle pour la réunion internationale, les organisations sociales de Bolivie devront lancer immédiatement le débat parmi leurs adhérents, avec l’objectif de trouver des solutions à la problématique mondiale.

Il a dit que l’un des buts principaux de l’appel à cette mobilisation est de garantir l’alimentation mondiale, face à la famine qui sévit en divers lieux de la planète.

« J’ai même pensé à avoir des camarades dirigeants qui parlent anglais pour les envoyer éveiller les consciences, mobiliser et nationaliser les ressources naturelles dans le monde entier, y compris en Afrique où il y a beaucoup de souffrances, ce qui est déplorable », a conclu le Chef de l’Etat.

L’accord de Copenhague, proposé par les USA, qui ont obtenu l’appui de dernière heure de la Chine, reconnaît la nécessité de maintenir le réchauffement global en dessous de deux degrés, mais il ne contient aucun engagement sur les moyens d’y parvenir.

L’assemblée plénière a approuvé un document qualifié de ridicule par les organisations écologistes.

L’accord, non contraignant, est avant tout une déclaration de principes et il est très loin des objectifs initiaux.

Le Sommet de Copenhague sur le Changement Climatique, présenté depuis deux ans presque comme « la dernière opportunité » pour sauver la planète, a été un échec manifeste et, ce qui est plus grave, a représenté un changement par rapport au mécanisme accepté antérieurement.

 

* Plus précisément, le 49e anniversaire de la désignation de la commune de Culpina comme capitale de la 2e section de la province du Sud Cinti, département de Chuquisaca. http://www.enlared.org.bo/portal/default.asp?cg2=6042 [NdT]

Source : Presidente Evo Morales Morales llama a una conferencia mundial en Bolivia contra cambio climático tras cumbre de Copenhague

Article original publié le 20/12/2009

Sur l’auteur (le traducteur)

Philippe Cazal est membre de Tlaxcala, le réseau international de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur et la source.

URL de cet article sur Tlaxcala : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=9606&lg=fr

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Le réchauffement de l'Arctique apporte froid et neige à l'Europe

Voila.fr - 27/2/12 - La réduction des glaces dans l'océan Arctique dû au réchauffement climatique pourrait expliquer les hivers fortement enneigés et froids de ces dernières années en Europe et dans certaines autres parties de l'hémisphère Nord, révèle une étude américaine publiée lundi.

Depuis que la superficie de la banquise est tombée à un niveau record en 2007, des chutes de neiges nettement plus abondantes que la normale ont été observées dans de vastes régions nord-américaines, du continent européen et de la Chine, soulignent-ils.

Durant les hivers 2009-2010 et 2010-2011, l'hémisphère Nord a enregistré ses deuxième et troisième plus fortes accumulations de neige dans les annales.

Les données recueillies de 1979 --début des observations par satellites-- à 2010 montrent une diminution d'un million de km2 (-29,4%) de la superficie des glaces de l'océan Arctique en automne, soit près de deux fois la superficie de la France, précisent les scientifiques de l'Institut de Technologie de Géorgie (sud-est).

Cette diminution des glaces arctiques a correspondu à une couverture neigeuse hivernale nettement plus élevée que la normale dans le nord-est des Etats-Unis, le nord-ouest et le centre de l'Europe, ainsi que le Nord de la Chine, ajoutent-ils.

"Notre étude démontre que la diminution des glaces de l'océan Arctique est liée à des changements dans le circulation atmosphérique de l'hémisphère Nord en hiver", souligne Judith Curry, présidente de l'Ecole des sciences atmosphériques et de la Terre à l'Institut de Technologie de Géorgie (Georgia Tech) et principal auteur de cette communication.

"Les modifications dans la circulation de l'air forment plus fréquemment des zones stagnantes de haute pression atmosphérique centrées sur l'Atlantique qui bloquent le flux d'air chaud venant d'ouest et provoquent un flux d'air polaire et de forte chutes de neige sur l'Europe" et le nord-est de l'Amérique du Nord, poursuit la chercheuse.

Les conclusions de cette étude, qui confortent celles d'autres recherches, pourraient être utilisées pour améliorer les prévisions météorologiques saisonnières, selon les auteurs.

Ces travaux paraissent dans la version en ligne des Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) datée du 27 février 2012.

Concentrations en gaz à effet de serre : du jamais vu depuis plusieurs millions d'années

 

par Christophe Magdelaine/notre-planete.info


Notre-planete-info - 31/10/2017 - Selon le dernier bulletin de l'Organisation Météorologique Mondiale sur les gaz à effet de serre, les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone (CO2) ont augmenté à un rythme record en 2016, confirmant que les niveaux actuels sont sans précédent depuis plusieurs millions d'années...

Toutes les bonnes intentions, discours, protocoles, accords, partenariats, démonstrations et sommets mondiaux sur les gaz à effet de serre n'y changent rien : il y a toujours plus de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. En 2015, un seuil significatif a été franchi : la teneur de l'atmosphère, moyennée à l'échelle du globe, en dioxyde de carbone (CO2) a atteint 400 parties par million (ppm).
En 2016, cette moyenne a dépassée les 403,3 ppm, "en raison de la conjonction des activités humaines et d'un puissant épisode El Niño", précise l'OMM
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Rappelons qu'avant 1750 et donc la révolution industrielle, les teneurs en gaz à effet de serre étaient inférieures à 280 ppm, l'augmentation est donc de... 45 % ! Pire, la dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c'était il y a plusieurs millions d'années. "Les relevés géologiques indiquent que les niveaux actuels de CO2 correspondent à un climat « d'équilibre » observé pour la dernière fois au Pliocène moyen (il y a 3 à 5 millions d'années), période pendant laquelle la température était de 2 à 3 °C plus élevée et qui a vu fondre les nappes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique occidental, ainsi qu'une partie de la glace de l'est du continent. Cette fonte avait entraîné une élévation du niveau de la mer, qui était supérieur de 10 à 20 m au niveau actuel", précise le bulletin de l'OMM.

Publié tous les ans, le Bulletin sur les gaz à effet de serre est fondé sur les observations du Programme de la Veille de l'atmosphère globale de l'OMM. Ces observations contribuent à la surveillance des concentrations de gaz à effet de serre, principaux éléments moteurs des changements climatiques au niveau de l'atmosphère et, à l'instar des systèmes d'alerte précoce, permettent de rendre compte de leurs fluctuations.

Autre élément de comparaison : au Miocène moyen, il y a 15 à 17 millions d’années, la concentration de CO2 dans l'atmosphère atteignait entre 400 ppm et 650 ppm et la température moyenne à la surface du globe était de 3 ºC à 4 ºC supérieure à celle d’aujourd’hui.

Pourquoi les concentrations en gaz à effet de serre continuent d'augmenter ?


Outre la persistance des gaz à effet de serre dans l'atmosphère de quelques années à plusieurs milliers d'années, les émissions de gaz à effet de serre ne faiblissent pas.
En effet, les activités humaines (agriculture de plus en plus intensive, plus grande utilisation des terres, déforestation, industrialisation et exploitation des combustibles fossiles à des fins énergétiques) couplées à une croissance démographique géométrique continuent d'émettre massivement des gaz à effet de serre dans l'air.

Ainsi, au niveau mondial, les émissions de dioxyde de carbone (combustible fossile et industriel) continuent d'augmenter, bien que plus légèrement ces dernières années avec une estimation de + 0,2% de 2015 à 2016. Depuis l'année de référence du Protocole de Kyoto (1990), la croissance des émissions de CO2 est de 63 % selon les données du Global Carbon Project. Depuis 1990, le forçage radiatif total causé par l'ensemble des gaz à effet de serre persistants, qui induit un réchauffement de notre système climatique, s'est accru de 40 %, et une hausse de 2,5 % a été enregistrée en 2016 par rapport à 2015, selon les chiffres de l'Administration américaine pour les océans et l'atmosphère (NOAA).

Grâce aux observations du satellite Orbiting Carbon Observatory (OCO-2) de la NASA, les scientifiques ont réalisé une représentation en 3D des sources d'émissions géographiques de Co2 et de la dispersion planétaire dans l'atmosphère du dioxyde de carbone, en seulement quelques jours.
La moitié des émissions de gaz à effet de serre est absorbée par la végétation (25%) et les océans (25%), le reste s'accumule dans l'atmosphère.

Les objectifs de l'Accord de Paris restent hors de portée

L'Accord de Paris sur le climat vise à limiter le réchauffement climatique en-deçà des 2°C avec un objectif encore plus ambitieux de 1,5°C. Cependant, "dans l'état actuel des choses, une mise en œuvre complète des contributions prévues déterminées au niveau national conditionnelles et inconditionnelles entraînerait très probablement une augmentation des températures d’au moins 3°C à l'horizon 2100 – « inconditionnelles » signifie que les gouvernements seront tenus de prendre des engagements bien plus importants lorsque ceux-ci seront révisés en 2020" indique le PNUE dans la huitième édition du rapport annuel de l'ONU sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, publié le 31 octobre 2017. Une perspective qui ne prend pas en compte la volonté des Etats-Unis de se retirer de l’Accord de Paris et qui devrait donc être bien plus pessimiste.
"L'accord de Paris a donné un nouvel élan aux mesures pour lutter contre les changements climatiques, mais cet élan faiblit", déclare Edgar E. Gutiérrez-Espeleta, ministre de l’environnement et de l'énergie du Costa Rica et Président de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement 2017. "Nous faisons face à des choix douloureux : renforcer nos ambitions ou subir les conséquences de leur affaiblissement.".

L'étude des Nations Unies précise que l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions pour atteindre l’objectif de 1,5°C de réchauffement se situe entre 16 et 19 Gt éq-CO2, un objectif plus important que prévu.

Comment pourrait-il en être autrement alors que rien ne change dans la finalité de nos sociétés ? Nous continuons de produire tout et n'importe quoi pour satisfaire des consommateurs de plus en plus nombreux et superficiels afin de soutenir ou rattraper coûte que coûte une croissance économique sans intérêt et sans aucun avenir durable.

"Les chiffres ne mentent pas. Nos émissions continuent d'être trop élevées et il faut renverser la tendance. Ces dernières années, les énergies renouvelables ont certes connu un formidable essor, mais nous devons maintenant redoubler d'efforts pour faire en sorte que ces nouvelles technologies à faible émission de carbone puissent se développer. Nous disposons déjà de nombreuses solutions pour faire face à ce défi. Il ne manque que la volonté politique de la communauté internationale et l'acceptation d'une évidence : le temps presse" a indiqué Erik Solheim, chef d'ONU-Environnement. Il ajoute : "Un an après l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, nous nous retrouvons dans une situation où les efforts sont encore insuffisants pour éviter un avenir misérable à des centaines de millions de personnes".

Vers un avenir climatique de plus en plus sombre

Outre les nombreuses conséquences environnementales et éthiques, cette hausse rapide des concentrations de CO2 et d'autres gaz à effet de serre dans l'atmosphère est susceptible de déclencher une modification sans précédent des systèmes climatiques et d'entraîner ainsi de "graves bouleversements écologiques et économiques" est-il précisé dans le bulletin de l'OMM.

"Si l'on ne réduit pas rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et notamment de CO2, nous allons au-devant d'une hausse dangereuse de la température d'ici la fin du siècle, bien au-delà de la cible fixée dans l'Accord de Paris sur le climat", a averti le Secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas. "Les générations à venir hériteront d'une planète nettement moins hospitalière" a-t-il ajouté.

Nos sociétés ont manifestement échoué à contenir de manière responsable leurs émissions de gaz à effet de serre, rendant déjà obsolète l'accord de Paris signé fin 2015, alors que le climat devrait plus probablement voir sa température moyenne augmenter de 5°C. Cela ne doit pas nous empêcher d'oeuvrer pour diminuer au maximum notre empreinte carbone en suivant quelques astuces simples et économiques et en diminuant notre consommation de viande dont les impacts sont de plus en plus importants sur le climat.

 

 

 

Les effets néfastes du changement climatique seraient plus graves qu'on ne le pensait

 

 

Sputnik - 8/10/18 - Dans un rapport rendu public ce lundi par l’Onu, les experts mettent en garde contre les effets néfastes du changement climatique à l’échelle mondiale. Des effets qui seraient beaucoup plus graves qu'on ne l’avait auparavant supposé: des conditions météorologiques extrêmes, des pénuries alimentaires, et l’extinction des coraux d'ici 2040.

Les conséquences immédiates du changement climatique pour l'environnement seront bien pires que prévu, annoncent les principaux climatologues mondiaux travaillant pour l'Onu. Leur mise en garde face à un risque accru pour la planète d'ici 2040 est l'une des principales conclusions de leur rapport sur la probabilité de contenir le réchauffement climatique à une hausse de 1,5 degré, soit au niveau préindustriel.

Pour minimiser les risques  des dommages immédiats, il serait nécessaire de repenser le concept de l'économie mondiale à une vitesse et à une échelle sans précédent, annoncent les climatologues dans leur rapport publié ce lundi par l'Onu. Limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés d'ici le milieu du siècle nécessiterait selon eux «des changements rapides, d'une portée considérable et sans précédent dans tous les aspects de la société».

Annonçant les pires scénarios au cas où rien ne serait fait pour aller dans ce sens, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) prévient que la planète pourrait faire face à des phénomènes météorologiques extrêmes, des pénuries alimentaires, des incendies de forêt, ainsi que la disparition massive des récifs coralliens d'ici 2040.

Tout réchauffement au-delà de 1,5 degré, même d'un demi-degré, aggravera considérablement les risques de sécheresse, d'inondations, de chaleur extrême et de pauvreté pour des centaines de millions de personnes à travers le monde, soulignent les chercheurs.

Avec des avantages évidents pour les populations et les écosystèmes naturels, limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré contre les 2 degrés annoncés pourrait aller de pair avec une société plus durable et équitable, indique le GIEC dans son rapport.

Leur étude a d'ailleurs révélé qu'une différence d'un demi-degré pourrait également empêcher l'éradication complète des coraux et venir alléger la pression qui pèse sur l'Arctique.

 

Emballement du climat : La Terre sera-t-elle toujours vivable ?

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spacer.gifRéseauInternational - 12/10/18 - Le rapport du GIEC (Organisme des Nations Unies qui s’occupe de l’étude du climat) du 8 octobre est alarmant. Il dit que : dépassé 1,5 °C d’augmentation de températures les perturbations climatiques seraient incontrôlables. Disparition progressive de la faune et la flore, ouragan, tempête, canicule, stress hydrique, famine, maladie.
Un réchauffement à deux degrés pourrait détruire des écosystèmes sur environ 13% des terres du monde D’où la nécessité de sortir des hydrocarbures qui dégagent du gaz carbonique responsable en grande partie de l’effet de serre sur la Terre ( effet de cocotte minute) ce qui fait que la température augmente. Les « contributions déterminées au niveau national » de la COP21 nous mettent pour l’instant sur une trajectoire de 3 °. Or ces contributions ne sont même pas respectées. En 2017, les émissions au niveau mondial sont ainsi reparties à la hausse, et la tendance pour 2018 devrait être la même. Et l’Europe n’est pas meilleure élève que les États-Unis, par exemple.

La faute est naturellement en priorité aux Pays développés qui ont pollué pendant un siècle en envoyant dans l’atmosphère des milliards de tonnes de CO2 ( gaz carbonique) qui font que la température augmentent Les énergies renouvelables devraient passer de 20 à 70% de la production électrique au milieu du siècle. L’industrie devra réduire ses émissions de CO2 de 75-90% d’ici 2050 par rapport à 2010 , les transports passer aux énergies bas carbone (35-65% en 2050 contre moins de 5% en 2020).

La Terre proche du «point de rupture», alertent des scientifiques 

Même si l’humanité réduit les émissions de gaz à effet de serre la planète elle-même pourrait perturber les efforts des hommes et basculer dans un état durable d’étuve, selon une étude de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Les émissions de gaz à effet de serre ont déjà provoqué une hausse de 1°C de la température moyenne de la Terre, augmentant les probabilités et l’intensité des canicules, des sécheresses ou des tempêtes. Dans son dernier rapport, le (Giec) prévient que la production d’électricité issue des énergies fossiles doit cesser d’ici à 2050 si nous voulons limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. les experts du Giec assurent qu’il faut «des changements sans précédent dans tous les aspects de la société» afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ». (1)

Le rapport met aussi en évidence un certain nombre d’impacts du changement climatique qui pourraient être évités en limitant la progression du réchauffement. Dans leur rapport, les scientifiques expliquent qu’»au rythme actuel, nous allons atteindre les 1,5°C de réchauffement entre 2030 et 2052″, faute de réduction massive des émissions de gaz à effet de serre. Il faut réduire les émissions de 45% d’ici 2030 «Cela demande des changements sans précédent», assurent les climatologues. Il faut enlever du CO2 de l’atmosphère : planter des forêts, absorber la pollution. Les deux prochaines années sont les plus importantes de notre histoire, Il faut amorcer dès maintenant »des changements sans précédent dans tous les aspects de la société» » (1)

Que va-t-il se passer si on ne fait rien ? 

Si le réchauffement atteint +1,5°C, il aura des impacts irréversibles. Si le réchauffement atteint +1,5%, il y aura des impacts irréversibles sur certaines espèces animales ou végétales, comme les coraux, la toundra et la forêt boréale. De plus, parvenir à circonscrire la hausse des températures à 1,5°C limiterait l’acidification de l’océan qui menace la survie d’espèces, poissons, algues, La baisse de productivité du maïs, du riz ou du blé sera plus limitée à +1,5°C qu’à +2, Le rapport, décrit aussi des risques accrus pour les ressources en eau, la sécurité alimentaire ou la santé. Pour rester à 1,5°C il faut baisser drastiquement les émissions de CO2 bien avant 2030 pour ensuite arriver, vers 2050, à une »neutralité carbone» : Les énergies renouvelables devraient ainsi passer de 20 à 70% de la production électrique au milieu du siècle, la part du charbon devrait être presque nulle, la demande d’énergie devrait baisser, l’efficacité énergétique croître » (1).

Le scénario qui effraie les climatologues 

Hervé Kempf fondateur du site « Reporterre » signale l’inquiétude des climatologues notamment une étude faite : Nous lisons : « Une question qui préoccupe vivement les climatologues du monde entier : la possibilité que le réchauffement dépasse un seuil à partir duquel se produiraient des effets irréversibles et s’amplifiant sans limitation possible. Ce scénario a été décrit clairement dans un article paru en août 2018 dans la revue de l’Académie américaine des sciences, la PNAS, sous la signature de Will Steffen, Johan Rockström et d’autres chercheurs. Cette équipe mène depuis des années un travail de fond sur les limites biosphériques que franchit l’humanité. Dans l’étude publiée cet été, Steffen et son équipe étudient l’évolution possible du climat et de l’humanité à partir du concept de rétroaction positive (ou feedback) : ce concept décrit le fait qu’un phénomène, une fois amorcé, peut s’amplifier de façon autonome parce qu’il enclenche un mécanisme qui l’auto-entretient. Les chercheurs estiment de même qu’un certain niveau de réchauffement enclencherait de telles rétroactions, empêchant la température moyenne de se stabiliser » (2) « Or, cette approche se différencie de la majorité des modèles climatiques qui « supposent une relation quasi-linéaire entre les émissions de CO2 et l’augmentation de la température »,. Dire d’une relation qu’elle est linéaire signifie qu’un effet évolue de manière proportionnelle à l’évolution de ce qui le produit : ici, la température par rapport au volume émis de CO2. Mais, assurent Steffen et ses collègues, « il y a aujourd’hui un risque significatif que les puissants effets non-linéaires des processus de rétroaction deviennent un facteur important, voire le principal, de la trajectoire du système Terre dans les siècles prochains ». Autrement dit, que la machine climatique s’emballe et se réchauffe plus fortement que ne pourraient l’induire les seules émissions de CO2, nous conduisant vers une Hothouse Earth, une Terre-serre très chaude et peu vivable : « Le réchauffement pourrait activer des éléments déclencheurs, qui augmenteraient eux-mêmes la température dans un effet domino conduisant la Terre vers des températures toujours plus élevées. » À quel niveau ce processus d’auto-amplification entrerait-il en action ? Autour de 2 °C de réchauffement, ils se référent aux effets déjà observés sur plusieurs de ces « points de déclenchement » (tipping points) et produits par l’élévation de 1 °C ».(2)

Quels pourraient être ces éléments déclencheurs, amorcés par le réchauffement ? Les chercheurs en citent particulièrement cinq : le dégel du pergélisol, l’affaiblissement de la capacité des océans et des sols à absorber le CO2, l’augmentation de la respiration bactérienne océanique (générant plus de CO2), la disparition de la forêt amazonienne et celle de la forêt boréale. Les éléments pourraient interagir. () On est entré dans une zone jamais vue jusque-là de réchauffement, et que les auteurs caractérisent comme la nouvelle ère de l’anthropogène. L’humanité est maintenant devant deux chemins possibles, expliquent Steffen et son équipe : soit elle poursuit ses émissions, et le climat risque fort d’entrer en s’emballant dans la zone très chaude (rouge) qui sera sans retour ; soit elle agit pour rentabiliser le climat de la Terre à un niveau supportable pour les sociétés humaines mais qui resterait cependant plus chaud qu’à aucun moment depuis 800.000 ans. Ce choix implique de réduire drastiquement les émissions, de protéger et de restaurer les milieux naturels capables d’absorber le CO2, d’améliorer la balance énergétique de la planète. Pour ce faire, il faut une transition radicale, axant les efforts sur la recherche de la résilience, à l’opposé des « théories, outils et croyances dans les petits changements ». Rien de tout ce que disent Steffen et son équipe n’est contradictoire avec les analyses du Giec. (2).

Dans cet unanimisme nous devons signaler une étude à contrario qui critique la méthode Il semble que Le GIEC rédige ses rapports à partir de données bâclées inexploitables en clair les résultats sont discutables comme l’affirme une contribution du chercheur australien John Mc Lean (3)

Que faut-il faire dans le cas où les craintes du GIEC seraient justifiées ? 

Pour Gregory Rozieres « Un défi gigantesque et mondial, mais qui aurait des effets très clairs, rappelle le Giec. Dans le résumé du rapport, on trouve en effet beaucoup d’éléments permettant de comprendre ce que l’on pourrait sauver avec un monde à 1,5°C (pas tout, malheureusement). Et ce que l’on perdrait avec un monde à 2°C (sans même parler de la trajectoire actuelle, encore plus catastrophique). Voici quelques exemples concrets. Des canicules récurrentes, le nombre de jours très chauds augmentera dans la plupart des régions, notamment dans les tropiques. Les risques de sécheresses, mais aussi de précipitations extrêmes dans l’hémisphère nord et de l’apparition de cyclones augmenteront également. « Maintenir le réchauffement à 1,5°C permettrait de réduire de 50% le nombre de personnes exposées à des pénuries d’eau, même si ce chiffre est très variable en fonction des régions. Les chercheurs ont utilisé de nombreuses études qui ont analysé un peu plus de 100.000 espèces. L’augmentation des températures et l’acidité des océans qui en découlent posent aussi des risques pour les poissons. Et donc, pour la pêche et l’alimentation mondiale. De manière générale, la baisse de production agricole sera plus marquée dans le cadre d’un réchauffement climatique de 2°C » (4).

Le marché peut-il sauver le climat ? Oui, selon les lauréats 2018 du «Prix Nobel d’économie» 

Allier innovation, climat et économie pour plus de croissance verte : le 50e prix Nobel d’économie a été attribué aux Américains William Nordhaus pour ses travaux en économie de l’environnement et des choix publics, et Paul Romer spécialiste des cycles économiques face aux dérèglements climatiques qui ont modélisé les vertus et nuisances de l’activité économique sur le climat. Les co-lauréats « ont mis au point des méthodes qui répondent à des défis parmi les plus fondamentaux et pressants de notre temps : conjuguer croissance durable à long terme de l’économie mondiale et bien-être de la population de la planète », a indiqué l’Académie des sciences.» (5).

La vision des deux lauréats, Nordhaus et Romer, tranche singulièrement avec les conclusions du Giec sur le réchauffement planétaire. Les membres de l’Académie royale de Suède ont voulu récompenser des spécialistes de l’économie de l’environnement, face à la problématique du dérèglement climatique, afin de souligner l’urgence de la situation, Au cours de leurs carrières respectives, les deux économistes américains n’ont eu de cesse de pointer l’aspect adaptatif de l’économie de marché et sa possibilité de se réinventer face aux nouveaux aléas mondiaux » (6).

Une vision libérale de la solution aux changements climatiques

D’après les deux lauréats, c’est à travers la maximisation des intérêts particuliers, les choix rationnels des individus, la capacité d’adaptation continue et la force des connaissances et du progrès technique que la société sera capable de faire face à la crise environnementale. Autrement dit: il ne faut pas perdre espoir, malgré l’urgence. () Ici, la doctrine de Nordhaus et Romer est facile à comprendre: les ressources naturelles ne sont pas disponibles en quantité illimitée, contrairement à ce que pouvaient admettre les économistes du siècle dernier. Il y a une déperdition continue, due à la fois à la quête effrénée de croissance et aux intérêts particuliers contraires à l’intérêt général, notamment politiques, lors des échéances électorales. Il conviendrait alors de marquer une valeur monétaire aux biens naturels et de rationnaliser les comportements afin d’éviter les déséquilibres.  Si les ressources venaient à disparaître, les prix exploseraient et les agents optimisateurs chercheraient un substitut à un prix plus faible, à s’adapter et à modifier leur capacité de production et leur consommation, notamment via le progrès technique. Pour Romer, tout partirait de la connaissance. Avec la recherche, la circulation de l’information et les innovations, la société capitaliste sera capable de subsister plus de «cinq milliards d’années». (6)

« ()Les deux économistes américains militent pour une mondialisation des consciences, .() L’Académie royale des sciences de Suède célèbre donc une vision particulière de l’économie, celle du libéralisme et de la force des marchés. () Un choix qui peut surprendre au moment où un nombre important de scientifiques et d’équipes de recherche, notamment du GIEC, ont mis en lumière la destruction orchestrée par l’économie de marché, par la mondialisation et le laisser-faire. Le péril climatique ne serait pas historique, évolutionniste, lié à l’action humaine depuis des milliers d’années, mais se trouverait être le résultat du capitalisme moderne, qui règne en maître depuis le XVIIIe siècle et la révolution industrielle. Selon cette vision, nous ne serions pas à l’ère de l’anthropogène, vision qui admet le changement climatique par la présence seule de l’humain, mais à l’ère du «capitalocène», l’ère du système capitaliste incapable de contenir sa course au profit ». (6)

A l’autre bout du curseur, justement le capitalisme est mis en accusation 

Faut-il sauver le capitalisme en lui donnant un sursis notamment en mettant en œuvre la géo-ingénierie ? ou faut il prêter attention à une autre théorie qui affirme que nous sommes mal barrés, capitalisme ou pas, l’homme depuis son avènement est un destructeur de la nature . La contribution suivante s’inscrit en faux avec des arguments qui font appel à la sobriété heureuse dont parle si bien Pierre Rabhi l’agro géologue natif de Béchar, qui fait appel à la fameuse kanna’a (le contentement) ne prendre de la nature que ce dont nous avons besoin Ana Minski et Nicolas Casaux témoignent de cela : « L’homme serait-il un destructeur invétéré, ne laissant à la Terre qu’une perspective d’anéantissement ? Les auteurs de cette tribune contestent cette vision fataliste et réductrice, qui ignore la diversité des sociétés humaines et qui légitime « l’idéologie capitaliste dominante De l’astrophysicien Aurélien Barrau à Vincent Mignerot l’idée selon laquelle l’être humain a toujours été un destructeur ne cesse de gagner en popularité. S’ils n’en tirent pas exactement les mêmes conclusions, il n’en reste pas moins que ce que cela suggère est problématique pour de multiples raisons » (7)

« L’association Adrastia affirme, dans son manifeste, que « la protection de l’environnement » est « incompatible avec l’existence humaine ». Vincent Mignerot, son fondateur, écrit que : « Nous participons à un processus destructeur, mais ça n’est pas de notre faute et, contrairement à ce que nous croyons parfois, nous n’y pouvons rien. toute tentative de protection active de l’environnement est vaine », « toute pensée, même une pensée optimiste sur l’avenir, ne peut que participer à la destruction de l’équilibre écologique vital et à la disparition de l’humain à terme ». Il affirme également que l’être humain nuit au monde vivant depuis au moins 800.000 ans () Malgré ses avertissements, nous choisissons de penser.

Et nous constatons que ce qu’il affirme est absurde et faux. Une telle affirmation révèle un refus de la vie terrestre : la mort est nécessaire à la vie, qui est une circulation de « forces vitales ». Façonner des outils de pierre pour chasser et se vêtir n’est pas destructeur. En revanche, ce qui est destructeur, c’est d’extraire des quantités monstrueuses de pétrole pour se déplacer toujours plus et plus vite ». Affirmer que l’espèce humaine a toujours été destructrice, c’est nier la complexité des relations qui existent entre les différentes espèces et leur milieu. C’est nier la diversité des cultures qui ont jalonné la préhistoire et l’histoire de l’humanité. () Il est facile de définir une seule nature humaine, qui serait destructrice, lorsqu’on ignore la pluralité des cultures et sociétés ». (7)

« Cette projection de la destructivité dont fait montre la civilisation industrielle sur toutes les cultures et tous les peuples qui composent et qui ont de tout temps composé l’humanité n’est qu’une autre manière de rationaliser et de naturaliser l’idéologie capitaliste dominante. Elle s’inscrit dans la même veine que l’affirmation de certains selon laquelle la compétition est l’unique moteur de l’évolution. L’idéologie capitaliste ainsi projetée sur le monde naturel, le capitalisme hérite d’une justification naturelle. () Le mouvement écologiste ne doit pas se laisser envahir par cette idéologie fataliste () 50.000 ans après le premier peuplement humain de Bornéo, l’île était encore recouverte d’une forêt luxuriante. La destruction de la forêt de Bornéo a véritablement commencé au XXe siècle, avec l’exploitation induite par la civilisation industrielle ». (7)

Qu’en est-il de l’Algérie  et de la lutte contre les changements climatiques? 

Il serait malhonnête de nier les actions entreprises par les départements ministériels. Mais force est de constater que c’est toujours sous la dictature de l’urgence que l’on s’agite. Il y a des inondations ? On s’aperçoit après les dégâts matériels et psychologiques que les personnes responsables n’ont pas fait leur travail en temps voulu ! Les changements climatiques en Algérie c’est la désertification l’avancée du désert nous perdons des milliers d’hectares, ce sont les incendies ce sont les inondations catastrophiques une étude a montré que l’Algérie aurait perdu près de 200 millions de dollars (dégâts) Nous devons chacun en ce qui nous concerne participer par des actions éco-citoyennes à atténuer les effets des changements climatiques ;

L’Algérie en gaspillant de l’énergie pollue ; l’Algérie rejette chaque année l’équivalent de 140 millions de tonnes de CO2 pour 60 millions de tonnes de pétrole Seule une stratégie d’ensemble permettra à l’Algérie d’avoir un modèle énergétique vertueux qui fait la chasse au gaspillage, valorise les déchets par une politique du bien commun où les APC mettraient en place le tri sélectif, et taxerait les décharges sauvages et récupéraient les produits valorisables des décharges

Entamer la transition énergétique en allant vers l’électricité verte 

Il n’y a pas de mon point de vue une stratégie d’ensemble avec une cohérence sur le moyen terme ( 2030 c’est demain ! ) . Nous ne serons pas prêts du fait que nous vivons au quotidien. On démarre l’initiative d’aller graduellement vers la vérité des prix des carburants. Les premiers résultats ont montré l’engouement pour la conversion au sirghaz La loi des finances 2019 contre toute logique est une régression. Non seulement les prix sont maintenus mais le Diesel banni dans tous les pays européens sa disparition est programmée au même titre que l’essence dans moins de 15 ans Aux Etats Unis le Diesel est à 5% max) . Le Diesel est un danger pour la santé des citoyens et pourtant rien n’est fait pour le ramener au moins au même prix que l’essence

Il y a donc nécessité aussi de sortir du tout hydrocarbure en allant d’abord vers les hydrocarbures qui dégagent moins de CO2 le sirghaz et le GNC ( gaz naturel carburant) il y a donc une nouvelle politique de transport à inventer en favorisant ces «carburants» verts- par une politique des couts des carburants mais en allant aussi vers la mobilité électrique ( le diesel tend à être interdit partout en Europe et en Inde même avec des normes beaucoup plus drastiques qu’en Algérie) La mobilité électrique est un train à prendre. Les carburants fossiles vont disparaitre à partir de 2030 Il faut être prêt à cette échéance car il n’y aura plus de voitures thermiques Nous devons favoriser les énergies vertes et l’électricité solaire. A titre d’exemple General Motors lance en Chine un modèle à bas prix (5300 dollars, soit environ 4500 euros) La Chine est devenue la première puissance technologique dans le solaire et la locomotion électrique Ce qui nous reste d’énergie fossiles nous devons le laisser aux générations futures. Le plan solaire peut être financé en partie par les carburants non utilisés mais aussi le gaz naturel non utilisé.

Il faut donner une seconde vie aux choses .pour lutter contre le gaspillage Le Plan 3 R : Réduire Réutiliser Recycler, représente les fondements de la gérance vertueuse d l’environnement Il faut pour cela accompagner cela par la pédagogie d’abord en formant les gestionnaires au niveau des APC mais plus largement en imposant une culture de la sobriété à l’école à l’Ecole (l’éco-citoyen doit graduellement l’ego-citoyen au lycée avec le Bac durable.

Ce qui doit être enseigné dans les écoles les lycées en priorité comme lutter contre le gaspillage qui est un sport national comment aller vers la sobriété heureuse Nos élites ne rendent pas service aux jeunes qui seront là en 2030 la Transition énergétique vers le développement Durable est une nécessité. La société civile bouge mais elle n’a pas les moyens pour les actions de grandes ampleurs de celles qui laissent des traces

Conclusion 

En définitive ce sont les pays du Sud qui vont être le plus impactés par les convulsions climatiques. Nous le voyons avec les inondations diluviennes au Bangladesh à l’épée de Damocles de disparition au dessus des pays insulaires Le Nord pollue le Sud paye. Quelque 2.400 Mds de dollars d’investissements annuels seront nécessaires entre 2016 et 2035 pour la transformation des systèmes énergétiques, soit 2,5% du PIB mondial. Un coût qu’il faut mettre en regard avec le coût, bien plus élevé, de l’inaction.

Chaque geste aussi simple soit il compte. Nous devons prendre exemple sur le colibri , en effet si on croit un conte amérindien « Lors d’un immense feu de forêt un colibri, un tout petit oiseau, faisait des allers-retours à la source d’eau pour éteindre l’incendie. Tous les autres animaux de la forêt, atterrés, la regardaient brûler Un tatou agacé par ces aller et retour l’interpelle : « Tu perds ton temps, ce n’est pas avec ces quelques gouttes que tu vas arrêter le feu ! ». Le colibri toujours affairé répond : « Oui , Je le sais, mais je fais ma part ». Nous sommes avertis. C’est d’ailleurs le sens de mon intervention sur le climat et que ce que devrait faire l’Algérie, à l’émission « l’invité de la rédaction de la chaine 3 ce mardi 9 avril (8)

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger

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Notes

1.Anne-Laure Barral https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/cop21

/rechauffement-climatique-il-faut-une-action-rapide-et-de-grande-portee-alertent-les-experts-du-giec_2975715.html

2.https://reporterre.net/Le-scenario-qui-effraie-les-climatologues

3.www.breitbart.com/big-government/2018/10/07/damning-audit-climate-change-scare-based-on-unreliable-data/

4. https://www.huffingtonpost.fr/2018/10/07/ce-quun-rechauffement-climatique-a-1-50c-pourrait-sauver-selon-le-rapport-giec_a_23553567

5.https://www.afp.com/fr/infos/334/le-prix-nobel-deconomie-deux-americains-precurseurs-de-la-croissance-verte-doc-19p1b93

6.Pierre Rondeau 8 octobre 2018 http://www.slate.fr/story/168287/prix-nobel-economie-marche-rechauffement-climatique-giec

7.Ana Minski et Nicolas Casaux https://reporterre.net/Non-l-humanite-n-a-pas-toujours-detruit-l-environnement

8. Chems Eddine Chiitour https://youtu.be/Xii2wAEVIgo

 

 

 

Météo : 29 °C attendus à Bayonne, 28 °C à Bordeaux, 27 °C à Paris...

La journée de samedi (13 octobre 2018) va être exceptionnellement chaude

 

Il fait chaud pour la saison, et ce n'est pas qu'une impression. La France a enregistré, jeudi, son 11 octobre le plus chaud depuis l'existence des relevés. Et la journée de samedi pourrait aussi battre des records. Un prévisionniste explique pourquoi à franceinfo.  

Franceinfo - 12/10/18 - Ciel dégagé, grand soleil... L'automne a déjà commencé, mais la France transpire encore : la journée de jeudi a été le 11 octobre le plus chaud depuis le début des relevés de Météo France. Et ce n'est pas terminé, d'autres records pourraient bien être battus samedi, annonce l'organisme dans son bulletin. Frédéric Nathan, prévisionniste, nous décrypte cet été indien.

Franceinfo : On attend demain 29 °C à Bayonne, 28 à Bordeaux, 27 à Tours... Est-ce du jamais-vu ?  

Frédéric Nathan : Il est clair que ce 13 octobre va être exceptionnellement chaud. Plus encore que la journée de vendredi et plus encore que celle de jeudi. C'est simple, la température moyenne pourrait être proche des 20 degrés sur tout le territoire, ce qui serait du jamais-vu. A Paris, on attend 27 °C. C'est donc plus chaud que la température normale de l'été dans la capitale. Nous sommes entre 8 et 10 degrés au-dessus des valeurs de saison. 

L'automne est bien là, depuis trois semaines, mais les températures affichent un niveau digne d'un mois d'août.Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo Franceà franceinfo

Cela signifie-t-il que l'on bat des records ? 

Oui, et ça a commencé jeudi. Ce 11 octobre 2018 est le plus chaud depuis le début des relevés en 1947. Il a fait 18,8 °C en moyenne sur tout le territoire. C'est un degré de plus que le précédent record, qui remonte au 11 octobre 1995, où il avait fait en moyenne 17,8 °C.  

Des records ont aussi été battus localement. C'est le cas à Bourges (Cher), où il a fait 28,6 °C jeudi après-midi, du jamais-vu là-bas pour une deuxième semaine d'octobre. Record battu également à Nancy (25,6 °C), ou encore à Nevers (26,8 °C).

A quoi est liée cette situation exceptionnelle ?

Elle s'explique par la tempête Callum, qui a circulé dans la nuit de jeudi à vendredi au large de l’Irlande. Elle favorise à l'avant des vents de sud/sud-ouest qui ramènent de l'air très doux depuis l'Espagne.

Cette météo va-t-elle durer ? 

Pas vraiment. Dès dimanche, de l'air plus frais va arriver par l'ouest du pays. La pluie devrait s'inviter sur l'ensemble de l'Hexagone. Les températures vont repasser sous la barre des 15 °C sur une majorité du pays, et en dessous de 20 °C sur le pourtour méditerranéen. Et dès la semaine prochaine, on retrouvera des valeurs de saison. Plus globalement, cet épisode est évidemment lié au changement climatique. Des records de ce type, on en battra de plus en plus.

 

 

 

Relaxe des «décrocheurs» à Lyon :

La décision du juge est-elle vraiment «historique» ?

 

DROIT DE L'ENVIRONNEMENT  Un juge lyonnais a estimé que l’urgence climatique invoquée par les prévenus était un « motif légitime » au décrochage du portrait d’Emmanuel Macron

Par Helene Sergent

 

20minutes.fr - Publié le 17/09/19

  • Ce lundi, le tribunal correctionnel de Lyon a relaxé deux militants qui avaient décroché le portrait du président de la République dans la mairie du 2e arrondissement de Lyon en février.
  • Ces deux militants écologistes, poursuivis pour « vol en réunion » souhaitaient dénoncer la politique gouvernementale en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
  • Le juge a décidé de les relaxer, estimant que « face au défaut de respect par l’État d’objectifs pouvant être perçus comme minimaux dans un domaine vital, le mode d’expression des citoyens en pays démocratique ne peut se réduire aux suffrages exprimés lors des échéances électorales ».

Il aura fallu moins de 24 heures au parquet pour faire appel de cette décision. Ce lundi, le juge Marc-Emmanuel Gounot est peut-être entré dans l’Histoire judiciaire française en décidant de relaxer deux prévenus poursuivis pour « vol en réunion ». Jugés pour avoir décroché le portrait du président de la République en février dernier à la mairie du 2e arrondissement de Lyon, les deux militants écologistes n’ont écopé d’aucune condamnation.

Au-delà du seul jugement, les motivations invoquées par le juge dans sa décision sont inédites. S’il reconnaît que « l’infraction de vol est matérialisée », il a estimé que face à l’inaction climatique de l’Etat pointée par les prévenus et démontrée par des éléments scientifiques, les citoyens se devaient d'« inventer d’autres formes de participation dans le cadre d’un devoir de vigilance critique ». Un moyen de juger légitime le décrochage des portraits d’Emmanuel Macron, prôné par plusieurs collectifs écologistes.

  • Qu’a dit le juge exactement ?

Dans cette décision consultée par 20 Minutes, le magistrat reconnaît effectivement que l’infraction de vol est caractérisée. Mais l’infraction n’est pas le seul élément pris en compte par le juge. Au contraire. En préambule de son jugement, il explique que les prévenus et leurs avocats ont plaidé la relaxe « au nom d’un état de nécessité légitimant un acte délictueux proportionné à l’éloignement d’un danger grave et imminent ». « L’état de nécessité », intégré au Code pénal depuis le XIXe siècle, permet de juger quelqu’un pénalement « non responsable d’une infraction si elle est commise face à un danger actuel ou imminent et si c’est un acte nécessaire à la sauvegarde d’une personne ou d’un bien ».

La logique avancée par les militants est simple : le péril représenté par le changement climatique est tel et l’inaction de l’Etat si forte qu’ils nécessitent des actions de désobéissance civile, à savoir ici le décrochage du portrait d’Emmanuel Macron. Une logique à laquelle le juge lyonnais a visiblement adhéré puisqu’il écrit dans sa décision :

« Face au défaut de respect par l’État d’objectifs pouvant être perçus comme minimaux dans un domaine vital, le mode d’expression des citoyens en pays démocratique ne peut se réduire aux suffrages exprimés lors des échéances électorales mais doit inventer d’autres formes de participation dans le cadre d’un devoir de vigilance critique ; des messages à l’adresse du gouvernement peuvent ainsi être diffusés au moyen de rassemblements dont les organisateurs et les autorités s’efforcent de limiter le trouble à l’ordre public »

Et le magistrat va plus loin. Dans son jugement, il estime que le décrochage des portraits d’Emmanuel Macron résulte aussi d’un « dialogue impraticable entre le président de la République et le peuple ».

  • Est-ce courant ?

Non. C’est la raison pour laquelle cette décision a largement surpris, au-delà des seuls cercles militants. « Sur les questions environnementales, c’est la première fois qu’on a une jurisprudence sur "l’état de nécessité" climatique. En 2016, une décision de la chambre criminelle de la cour de Cassation a considéré – a contrario – que la destruction de plantations OGM commise par des militants n’avait pas été commise face à un danger imminent », recontextualise Laura Monnier, juriste pour Greenpeace France.

« C’est une décision historique » s’enthousiasme Marie Toussaint, juriste en droit international de l’environnement et présidente de « Notre affaire à tous ». « Elle l’est pour trois raisons. D’abord, la justice reconnaît que la protection de la planète est vitale et essentielle pour la liberté et les droits des citoyens. Ensuite, le juge reconnaît clairement les manquements de l’Etat en matière de politique environnementale. Enfin, il légitime les actions de désobéissance civile », analyse la militante.

  • Le juge est-il dans son rôle ?

Sur les réseaux sociaux, beaucoup d’internautes se sont étonnés de cette décision, estimant que le juge avait fait part d’un certain militantisme et non d’impartialité comme l’exige sa fonction. Invitée ce mardi matin sur le plateau de France 2, la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne a qualifié la décision de « cas isolé » avant d’ajouter : « Je pense que franchement des comportements inciviques ne méritent pas d’être encouragés par des décisions de ce type ».

Pour la juriste Laura Monnier, le magistrat est resté dans son rôle : « Un juge apprécie chaque affaire au cas par cas. Quand les prévenus plaident l’état de nécessité c’est comme la légitime défense. Pour l’analyser, le magistrat doit se pencher sur les circonstances matérielles de l’infraction et sur tous les faits justificatifs ». En bref, les militantes estiment qu’un juge n’a pas seulement vocation à faire appliquer le droit, il peut aussi l’écrire.

« Des règles naissent régulièrement de la jurisprudence. Sur les questions climatiques, de nombreux juges prennent à travers le monde des décisions ambitieuses pour protéger le climat et l’environnement. Il me semble normal qu’ils reconnaissent que le changement climatique relève d’une question de justice et qu’ils s’en saisissent », poursuit Marie Toussaint.

  • Qu’est-ce que ça peut changer ?

Concrètement, pas grand-chose et pour plusieurs raisons. Le parquet a immédiatement fait appel de cette décision. Certes les prévenus pourront toujours se pourvoir en Cassation s’ils sont condamnés en appel, mais la portée du jugement en première instance serait amoindrie. Ensuite, sur la question de l’inaction climatique, la jurisprudence est encore balbutiante et les décisions varient d’un tribunal à l’autre.

« Les juges judiciaires ou administratifs doivent s’aligner sur ces questions-là. Sur le même sujet, d’autres tribunaux ont eux condamné des décrocheurs de portrait alors que les arguments avancés par leurs avocats étaient les même qu’à Lyon », souligne Laura Monnier.

 

 


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