Doomsday clock

L'horloge du Jugement dernier

IT IS TWO AND A HALF MINUTES TO MIDNIGHT

Couverture du N° 32 de la revue Oniros - 4e tr. 1990 - 1er tr. 1991

 


 

La Fin du Monde

 

COP 25 2019

 

 

 

Carolina Schmidt Zaldívar, présidente de la COP25

 

Conférence de Madrid de 2019 sur les changements climatiques

La Conférence de Madrid de 2019 sur les changements climatiques se déroulera du 2 au 13 décembre 2019 dans la ville de Madrid, en Espagne. Elle est la 25e des Conférence des parties annuelles, d'où le nom de COP 25, de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Chaque année, les participants de cette conférence (196 pays, l'Union européenne, ainsi que des organisations environnementales) se réunissent pour décider des mesures à mettre en place dans le but de limiter le réchauffement climatique. Ce sont des engagements plus contraignants et ambitieux en matière de protection de la planète qui devraient être pris.

Après le désistement du Brésil suite à l'élection de Jair Bolsonaro, le sommet international devait se tenir au Chili dans des structures construites à cet effet dans le parc du bicentenaire de Cerrillo. Cependant, le 1er novembre 2019, la COP 25 est délocalisée à Madrid en raison d'une situation politique instable au Chili. Bien que la conférence se déroule en Espagne, elle reste présidée par le Chili.

Son slogan est « Time for Action ».

Le sommet aura lieu à l'Ifema, au Campo de las Naciones, à Madrid, structure qui dispose de 200 000 m2 de surface utile.

Contexte

Suite à un important mouvement de contestation sociale, le gouvernement chilien renonce le 30 octobre 2019 à accueillir la COP 25 et le président du gouvernement d'Espagne Pedro Sánchez propose alors de l'organiser, ce qui est officiellement accepté par l'ONU le 1er novembre 20194.

Il s'agit d'un défi pour le pays organisateur qui dispose d'un mois avant la COP alors même que des élections législatives ont lieu le 10 novembre. 

C'est également un défi logistique pour les 25.000 délégués initialement attendus à Santiago, en particulier des milliers de participants issus de la société civile (ONG, syndicats, partis, entreprises) venus aiguillonner ou tenter d’influencer les négociateurs officiels.

Pour l’ONG internationale ActionAid, la relocalisation de la COP « présente de réels obstacles à la participation de pays du sud et de la société civile » en ce qui concerne les visas et les coûts. L'ONG craint également une modification des équilibres politiques de la conférence, qui pourrait « avoir des conséquences réelles et durables pour les populations vulnérables ».

 

 

COP 25-2019 à Madrid : la conférence pour le climat

du 2 au 13 décembre 2019

https://selectra.info

Initialement prévue au Chili, la conférence de Santiago sur le changement climatique a été déplacée à Madrid en Espagne.

Quels sont les enjeux et les objectifs de cette dernière édition de la convention des parties des Nations Unies ? Doit-on s’attendre à des changements radicaux pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique mondial ? Toutes les alertes sont au rouge pour la COP 25, les promesses seront-elles au rendez-vous ? Focus sur la convention des nations 2019.

COP 25 : de Santiago à Madrid, les enjeux n’ont pas changé

La COP 25 2019 aura bien lieu et ce, aux dates initialement prévues : du 2 au 13 décembre 2019. Seul le lieu change, au lieu de se dérouler à Santiago au Chili, la COP 25 se tiendra à Madrid en Espagne sous la présidence Chilienne comme prévue à l’origine. En cause, une crise sociale similaire aux Gilets Jaunes en France qui secoue la capitale chilienne et a poussé son gouvernement à annuler sa participation en tant qu’hôte au sommet des nations unies pour le climat. Ceci étant dit, si le lieu change, les enjeux restent plus que d’actualité. Et une actualité brûlante, si l’on place le curseur sur les dernières données scientifiques énoncées en septembre 2019.

Les océans au cœur de la lutte pour le réchauffement climatique

Le dernier rapport de septembre 2019 du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) est sans équivoque : si rien n’est fait dès aujourd’hui pour réduire les émissions de GES dans le monde, la planète va subir non seulement une hausse de +3°C mais également une catastrophe écologique sans précédent. La hausse des températures atmosphériques impacte la température des eaux. Les conséquences vont être dévastatrices et en particulier pour les océans et la cryosphère (i.e tout ce qui est gelé comme les glaciers, lacs et banquises etc.)

Source de toute vie, l’eau fournit plus de 50% de l’oxygène présente sur Terre. La hausse des températures annoncée va d’une part accentuer la montée du niveau des océans, et d’autres part avoir un impact vital sur la vie présente dans les eaux. L’acidification de l’eau provoquée par les émissions de CO2 et sa désoxygénation vont détruire peu à peu les diverses formes de vie (algues, coraux, planctons etc.), et menacer de ce fait toute la chaîne alimentaire jusqu’aux hommes.

Et cela ne va pas s’arrêter là puisque l’environnement autour des mers et des océans est également concerné : la cryosphère va disparaître à l’image de la fonte des glaciers qui ne va faire que s’accentuer, et les littoraux et îles menacés de submersions marines.

Une augmentation des objectifs des Etats

Les objectifs pris par chaque Etat en matière de quota d’émissions de GES – notamment lors de la COP 21 - doivent être revus à la hausse, pour le bien de la planète et de l’humanité. La Cop 25 va être le théâtre de négociations serrées pour les partisans d’une lutte acharnée contre le réchauffement climatique. Les décisions attendues lors de la Cop 25 étant qu’une large majorité des pays membres s’engagent à doubler leurs objectifs respectifs.

Et surtout, une mise en action concrète de ces objectifs. L’Accord de Paris signé en 2015 par les 196 Etats sur 197 que compte la convention cadre des Nations Unies, comporte des objectifs très ambitieux : une réduction de près de 50% des émissions de GES d’ici 2050. Autant dire, que l’urgence est de mise en 2019 !

COP 25 date : Après la COP 24, où en sont les Etats membres ?

Quid des engagements pris lors de la COP 24 censée établir une mise en place de ledit Accord de Paris ?

L’accord de Paris de la COP 21 enfin opérationnel ?

Signé en 2015, l’Accord de Paris s’est retrouvé au centre des enjeux des précédentes COP que sont la COP 23 (2017) et la COP 24 (2018). Ces éditions antérieures furent les lieux de négociations ardues pour adopter une feuille de route concrète sur la mise en œuvre des mesures phares de l’Accord de Paris.

Problème : La COP23 et la COP24 n’ont abouti sur rien de concret et même sur une absence de cohésion de certains pays. A l’image du rétropédalage de la Russie, la Turquie et l’Iran qui n’ont pas ratifié le traité, ou l’Australie qui a revu certains de ses engagements… Et cerise sur le gâteau : les Etats-Unis (1er émetteur de GES dans le monde !) qui ne veulent plus rester dans l’Accord de Paris – Une sortie actée officiellement en novembre 2019. La partie est donc loin d’être gagnée pour les défenseurs de la planète !

Autre problème de taille, le manque de prise de conscience face aux projections des scientifiques du GIEC voire leur contestation par certains chefs d’Etats. Le GIEC tire pourtant la sonnette d’alarme sur le réchauffement climatique. Les projections des scientifiques sont sans équivoque, car au-delà de la fonte des glaciers et de la montée des eaux, c’est la perte de la biodiversité et des catastrophes humanitaires qu’il faut craindre : la montée des océans menace l’existence de certaines îles et littoraux, il faut donc s’attendre à des mouvements de populations et de fortes migrations vers des pays d’accueil. La question n’est pas de savoir comment arrêter la montée des températures, celle-ci aura bien lieu, mais comment enrayer le phénomène pour limiter la casse !

Seulement voilà, face à l’urgence climatique, tous les pays ne sont pas égaux pour mettre en place une ingénierie et des programmes de développement durable. C’est un autre point embarrassant pour l’Organisation des Nations Unies (ONU) : le financement de l’Accord de Paris.

Quid du Fond Verts pour les Climat dans les pays en développement ?

L’accompagnement des pays en développement plus vulnérables face au changement climatique est une nécessité si l’on veut que l’avancée soit efficiente pour la planète. L’enjeu est qu’il ne peut y avoir de lutte à deux vitesses dans la course contre le réchauffement climatique.

Les Etats membres se sont donc engagés à réunir près de 100 milliards de dollars d’ici 2020. Ce fond monétaire - destiné à accompagner la transition écologique et énergétique des pays démunis – pâtit du climat géopolitique : l’administration Trump en actant la sortie de l’Accord de Paris, a de fait suspendu son financement (3 milliards de promesses de dons). Les pays premiers producteurs d’énergies fossiles – les pays du Golfe et la Russie – n’ont pas voulu y participer. Il est vrai que certains pays d’Europe - comme la France, le Royaume-Uni, la Norvège et la Suède – ont augmenté leur participation respective, mais cela va-t-il suffire dans un contexte de crise climatique sans précédent ?

Toute la question est là et fera sûrement l’objet de débats houleux entre des pays émergents avec de fortes attentes économiques et des pays développés davantage intéressés par leurs problématiques nationales.

Critiques et bilan de la COP 24

La Cop 24 a laissé un goût amer pour beaucoup, et nombres critiques ont jalonné l’après concertation des parties. Parmi lesquelles on peut évoquer :

  • l’absence de prise de conscience – le mépris ? - de certains Etats sur les recommandations des scientifiques du GIEC ;
  • le manque de considération pour certains pays particulièrement touchés par les conséquences actuelles et futures du dérèglement climatique ;
  • malgré l’adoption d’un mode d’emploi de l’Accord de Paris, on note un manque de cohésion entre les Etats souvent centrés sur leurs intérêts économiques au détriment d’un objectif écologique mondial ;

Les objectifs de la France pour la COP 25 sont-ils atteints ?

La France comme tous les pays membres de la Convention des Parties (Convention of parties pour COP) a un certain nombre d’engagements à remplir pour être conformes aux objectifs de réduction de ses émissions de GES. Suit-elle le bon chemin de la transition énergétique ?

La France mauvaise élève européenne

Malgré ses promesses de réduire ses émissions de GES de l’ordre de 40% d’ici 2030 en parallèle d’une baisse de sa consommation d’énergies fossiles de 30%, la France est encore à la traîne et aura du mal à tenir les échéances.

Elle a d’ailleurs été épinglée dans le dernier rapport du Haut Conseil pour le Climat de juin 2019 : en substance, il est reproché à la France son manque d’actions concrètes pour boucler son programme « budget carbone 2015-2018 ». Ce budget prévoit une baisse annuelle de -3%, or elle atteint à peine -1% sur cette période. La France va devoir mettre les bouchées doubles voire triples pour atteindre ses objectifs de réduction de GES d’ici 2050 (diviser par 6 ses émissions de GES par rapport au niveau de 1990). Et être en accord avec les engagements pris pour atteindre la neutralité carbone.

En cause, le secteur du transport routier dont les émissions de dioxyde d’azote n’ont pas baissé depuis 10 ans (près 122 millions de tonnes en 2016), et le secteur du bâtiment dont les programmes de rénovation de la performance énergétique ne sont pas assez nombreux (pour rappel, les passoires thermiques représentent près de 7.5 millions de logements avec une norme DPE de niveau F ou G).

La France a été condamnée également par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) en octobre 2019 pour « […] manquement aux obligations issues de la directive qualité de l’air » de 2008. La pollution de la qualité de l’air, outre la conséquence environnementale, a un impact sanitaire important sur la population.

Comment peut-on réduire sa consommation d’énergie ?

Tout le monde peut à son niveau réduire son empreinte carbone et prendre le chemin de la transition énergétique en France. A l’heure des différentes marches pour le climat et du mouvement de la jeunesse pour secouer les dirigeants du monde entier, c’est une nécessité et non plus un choix que d’apporter sa pierre à l’édifice.

Comment agir concrètement pour le Climat ?

Différentes éco-gestes du quotidien peuvent être accomplis pour réduire sa consommation d’énergie sans pour autant totalement bouleverser sa vie. Après tout, le changement est généralement bénéfique !

  • baisser le chauffage de 1°C dans les pièces à vivre, c’est 7% d'économies réalisées ;
  • entreprendre des travaux d’isolation du logement pour moins chauffer et avoir moins recours à la climatisation en été. Ces travaux peuvent être financés tout ou en grande partie par des dispositifs financiers tels que la prime énergie, le coup de pouce isolation ou les crédits d’impôt ;
  • remplacer son mode de chauffage par un dispositif plus économe et écologique. Les dispositifs financiers – nombreux - sont similaires à ceux des travaux d’isolation (coup de pouce chauffage, prime énergie etc.);
  • utiliser des coupe-circuits pour les appareils électriques en veille ;
  • résilier son abonnement d'énergie actuel pour une offre d'électricité verte ;
  • consommer des produits avec moins d’emballages plastiques ;
  • acheter des produits alimentaires locavores ;
  • changer son mode de transport : voiture électrique, vélo, transport en commun, covoiturage ;
  • privilégier le train à l’avion lorsque les trajets le permettent ;
  • etc.

Les COP 24, 21 etc., définition et historique

Les COP se sont succédées depuis 1992, date du premier engagement pour le climat : le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro. Pendant des décennies, ces réunions internationales ont été jalonnées d’avancées, de mises en doute et de reculs sur le plan de la lutte contre le dérèglement climatique. Pourquoi et qu’est-ce que veut dire une COP ? Quelle est son utilité et peut-on s’en passer ?

C’est quoi une COP ?

Le terme COP veut dire Conférence des Parties (conference of parties en ang.), soit en tant que Parties, les pays membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ayant adopté la Convention-cadre contre le changement climatique.

Cette rencontre internationale annuelle se déroule dans un pays différent chaque année. Pour exemple, la COP 25 devait initialement se faire au Brésil, puis au Chili suite au refus du nouveau président Bolsenaro et enfin en Espagne. Une situation inédite, certes, qui ne devrait toutefois pas faire perdre de vue l’objectif principal : la mise en place d’actions concrètes en termes d’économies d’énergie, de développement des énergies renouvelables etc. pour réduire le réchauffement climatique mondial.

Appelés également les conférences pour le climat, les COP se sont succédées pendant plus de 20 ans en réunissant un parterre d’acteurs variés - des représentants de chaque pays membres, des scientifiques, des ONG et des entreprises privées – réunis pour trouver un consensus sur des problématiques dépassant largement le cadre écologique.

Toutes ces parties ont un rôle à jouer pour arbitrer sur les mesures à mettre en place, qui répondent à des objectifs communs mais également propres à chaque pays. En effet, parmi les 200 pays intervenant lors d’une COP, beaucoup n’ont pas les mêmes quotas d’émissions de GES à respecter, ni les mêmes moyens financiers pour les mettre en place.

Parmi les différentes COP, on peut en citer deux comme étant historiques dans leurs objectifs :

  • le protocole de Kyoto de 1997 qui signe de manière officielle de la prise de conscience des Etats sur le rôle joué par les émissions de GES d’origines anthropiques sur le réchauffement climatique. Ce traité est aussi le premier du genre à contraindre juridiquement les 37 pays signataires à baisser leurs émissions de GES de 5% par rapport à une année de référence 1990. Cet objectif a été atteint et reconduit jusqu’en 2020. L’objectif est là beaucoup plus ambitieux puisque la baisse des émissions demandées est de 18% par rapport à 1990 ;
  • l’Accord de Paris lors de la COP 21 en 2015 a réussi le challenge de mettre d’accord 195 pays sur la question du Climat. Historique par sa forme, il l’est aussi par le fond puisque tous les pays signataires s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin de maintenir la hausse de la température mondiale sous la barre des 2°C ;

Pourquoi est-il urgent d’agir pour le climat ?

S’il y a un argument à mettre en avant pour tous les climato-sceptiques de l’hexagone : tout ce que l’on a aujourd’hui est voué à disparaître, et ce sur le court-moyen terme. Jamais dans l’histoire de l’humanité, l’impact des activités humaines n’aura eu autant de conséquences.

En l’espace de moins de 2 siècles, depuis la révolution industrielle précisément, la température moyenne de la Terre ne cesse d’augmenter. En cause, l’augmentation de l’effet de serre, pourtant un phénomène naturel, accentué lui par des phénomènes qui ne sont loin d'être naturels : les activités anthropiques. Cette augmentation de la température (de l’ordre de 1°C dont 0.5°C entre 1970-2010 !) est trop rapide pour que les populations puissent s’adapter.

Les conséquences néfastes ne vont faire que s’accentuer au fil du temps : multiplication des évènements météorologistes (ouragans, tornades, inondations, sécheresse), mouvements migratoires, crises économiques, guerres etc.

Il est plus qu’urgent de réagir et d’agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’autant plus que les énergies fossiles sont vouées à une disparation avant la fin du 21e siècle. Revoir nos modes de vie et notre façon de consommer est une priorité. Et celle-ci ne peut que se faire qu’avec la participation de tous – citoyens, entreprises, gouvernement. La résilience vis-à-vis du changement climatique peut permettre d’avancer et ce, efficacement vers une adaptation salutaire. On ne peut stopper le changement climatique, à nous d’en ralentir les impacts et surtout trouver des solutions alternatives pour s’y adapter.

Le marché de l’Energie par exemple a besoin de restructurations fondamentales, rapides et efficientes, et de se tourner vers les énergies renouvelables. Les politiques climatiques doivent être encouragées et se développer vers le plus grand nombre.


 

 

Des Indigènes manifestent à Madrid pour appeler les dirigeants du monde à agir pour l'urgence climatique, le 6 décembre 2019. (PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP)

 

COP25 : des milliers de personnes manifestent à Madrid pour pousser les dirigeants à agir pour l'urgence climatique

 

Une autre marche était prévue simultanément à Santiago au Chili où devait se tenir la réunion annuelle sur le climat de l’ONU avant que le pays ne renonce à l’accueillir.


FranceInfo - Publié le 06/12/2019

L'horloge tourne et les températures et les émissions polluantes ne cessent de grimper sur la planète. Des milliers de personnes ont manifesté vendredi 6 décembre à Madrid avec la Suédoise Greta Thunberg pour pousser les pays réunis pour la COP25 dans la capitale espagnole à agir contre la crise climatique"Les dirigeants actuels nous trahissent et nous ne laisserons plus cela se produire", a dit l'adolescente de 16 ans à la foule rassemblée à la fin de la manifestation.

Dans la manifestation, des personnes ont porté des pancartes affichant des messages tels que "Sans planète, pas de futur""Politiques, la Terre se meurt", "Ce sommet est une farce" ou encore "Le capitalisme tue la planète". D'autres portaient un cercueil pour mettre en scène l'enterrement de l'environnement.

"Le monde va vers sa fin"

Des représentants et membres des peuples indigènes, notamment les Mapuches du Chili, ont aussi participé pour demander la fin des violences subies par leurs communautés et l'expropriation de leurs terres. "Le changement climatique nous touche tous, nous mais aussi les générations futures. Il faut en prendre conscience, le monde va vers sa fin", a déclaré Paula Sánchez, une Madrilène de 16 ans.

Nadine Wulf, étudiante allemande de 25 ans, a indiqué pour sa part espérer que la mobilisation fasse en sorte que "les gens soient convaincus que le changement climatique existe et qu'ils doivent changer leurs habitudes". L'acteur espagnol Javier Bardem a lui aussi pris la parole à la fin de cette marche pour le climat qui a rassemblé 15 000 personnes selon la préfecture. Greta Thunberg a elle évoqué le chiffre de 500 000 participants.

"Nous vivons l'un des moments les plus critiques de notre histoire et pour la première fois, nous parlons d'une seule voix", a-t-il dit, en qualifiant de "stupide" [ça c'est bien vrai !] le président américain Donald Trump qui a décidé de quitter l'Accord de Paris sur le climat.

Hausse de 1°C par rapport à l'ère pré-industrielle

Le dalaï-lama a apporté son soutien aux manifestants dans un tweet : "Nous ne pouvons plus exploiter les ressources de la Terre (...) sans nous soucier des générations futures. Je soutiens les manifestations des jeunes contre l'inaction des gouvernements face à la crise climatique". 

Les quelque 200 signataires de l'Accord de Paris, qui visait à limiter le réchauffement de la planète à +2°C, voire +1,5°C, et dont les objectifs semblent de plus en plus inatteignables, sont réunis depuis lundi pour deux semaines à Madrid, pressés de toutes parts de fixer des objectifs plus ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le mercure a déjà gagné 1°C par rapport à l'ère pré-industrielle, amplifiant les catastrophes climatiques.

Franceinfo est partenaire de la consultation "Agissons ensemble pour l'environnement" avec Make.org. Si vous souhaitez y participer, vous pouvez proposer vos idées et voter sur celle des autres participants dans le module ci-dessous.



 

 

PHOTO : REUTERS / SUSANA VERA

 

Une « COP de la honte », dénoncent des groupes environnementaux

Bien des groupes environnementalistes et des militants ont dénoncé la mollesse des grands pollueurs dans le cadre des négociations portant sur un système de bourse mondiale du carbone.

 

 

Radio-Canada - 2019-12-15 

Rien de moins qu'une « COP de la honte » : l'échec des négociations serrées à Madrid, qui avaient pour but de renforcer les méthodes de lutte contre les changements climatiques, déçoit clairement les experts et les groupes de pression d'ici.

Le constat est clair pour ces groupes mobilisés : les grands émetteurs de gaz à effet de serre (GES) ne cessent de remettre à plus tard l'idée d'agir dans l'urgence pour limiter la hausse moyenne des températures mondiales.

Alors que nous sommes frappés par les changements climatiques, les événements extrêmes, et que la population de mobilise, malheureusement, les États n'écoutent pas la science, ne se donnent pas d'objectifs ambitieux, n'avancent pas l'argent promis il y a longtemps pour les pays les plus vulnérables, lance Patrick Bonin, de Greenpeace Canada.

Il y a urgence d'agir; il faut réduire les émissions, les couper de moitié en 10 ans, et ce n'est certainement pas en retardant l'action qu'on va y parvenir.

Son de cloche similaire pour Louise Hénault-Éthier, de la Fondation David Suzuki, qui évoque une grande déception de voir que certains pays ont réussi à faire bloquer des avancées.

C'est urgent : tous les scientifiques le disent, de même que tous ceux qui manifestent... il faut que les choses changent rapidement. On a une opportunité, à l'échelle planétaire, de prendre des décisions qui vont avoir un impact et de protéger la planète entière, et c'est via les COP, a-t-elle poursuivi.

Énorme gouffre

Chez Équiterre, Caroline Brouillette, experte en choix collectifs en matière de changements climatiques, parle d'un « énorme gouffre » entre ce qui a été discuté à la COP25 et ce qui était réclamé dans les rues de partout dans le monde.

Plus la mobilisation climatique gagne du terrain, plus ceux et celles qui bénéficient du système actuel d'exploitation des énergies fossiles résistent, analyse-t-elle.

Pour Léa Ilardo, co-porte-parole du collectif étudiant La planète s'invite à l'Université, ce sommet des Nations unies laisse un goût particulièrement amer.

C'est très difficile à accepter. Ça fait un an de mobilisation pour ma part, mais des années et des années pour beaucoup d'autres personnes, notamment les peuples autochtones qui sont au premier rang de cette lutte. Mais finalement, il n'y a aucune ambition au niveau politique et encore du temps de perdu. Ça s'est terminé avec des textes finaux qui sont très faibles, quasiment vides, se désole-t-elle.

Le gouvernement fédéral déçu

Le ministre fédéral de l'Environnement, Jonathan Wilkinson, a ajouté sa voix à celle des intervenants se disant déçus des résultats de la COP25.

Dans une série de tweets publiés dimanche en début de soirée, M. Wilkinson a précisé que le Canada s'est rendu à la COP25 dans un esprit de compromis et dans une perspective de s'engager à agir.

S'il y a eu des succès, nous sommes déçus que la planète n'ait pas été en mesure de s'entendre sur des règles régissant la bourse mondiale du carbone qui nous aiderait tous à rehausser nos ambitions à Madrid, a-t-il ajouté.

Le ministre précise par ailleurs qu'Ottawa continuera d'oeuvrer, avec ses partenaires internationaux, pour déterminer des règles efficaces pour les marchés internationaux lors de la prochaine COP, en 2020.

Un processus qui a manqué de souffle

Les tractations internationales en cours à Madrid depuis deux semaines se sont enlisées, les pays n'arrivant pas à s'entendre sur ce qui est appelé la règle 6, soit un projet de mise sur pied d'une bourse mondiale du carbone.

Les participants à la conférence ont donc reporté le dossier à l'an prochain, à Glasgow, dans l'espoir de trouver une façon de sortir de l'impasse.

Un tel système permettrait aux pays qui arrivent à dépasser leurs cibles de réduction des GES de vendre des crédits aux pays qui ne sont pas capables de les atteindre. Cela inciterait aussi, pense-t-on, les entreprises à adopter des pratiques écoresponsables, que ce soit en améliorant leur efficacité énergétique ou en utilisant les énergies renouvelables.

 

 

 

COP25 : un constat d'échec et de nombreuses réactions

 

Carolina Schmidt, ministre chilienne de l'Environnement et présidente de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP25), clôt la COP25 à Madrid, le 15 décembre 2019.REUTERS/Nacho Doce

Un constat d’échec. Voilà le principal point à retenir de cette COP25, la conférence climat de l'ONU organisée à Madrid sous la présidence du Chili cette année. Les États-Unis, le Brésil, le Japon, l’Australie ou encore l’Arabie saoudite sont pointés du doigt. Des pays qui refusent de prendre des engagements significatifs. Ce qui a suscité de nombreuses réactions.

Même si un texte a finalement été adopté, la communauté internationale a « raté une occasion importante d’être à la hauteur de la crise climatique », n’a pas hésité à dire Antonio Guterres.

Pour le secrétaire général de l’ONU, c’est le manque d’ambition qui a fait échouer ce rendez-vous, pourtant tant attendu. Même constat du côté de la présidence de cette COP.

Un manque de leadership

« Le monde nous regarde et attend de nous des solutions concrètes plus ambitieuses », estime la ministre chilienne de l’Environnement. Même si Carolina Schmidt a tenu à valoriser l’accord a minima arraché ce dimanche, elle appelle à plus de volonté politique, car les solutions trouvées jusqu’à présent ne sont tout simplement pas suffisantes.

Carolina Schmidt s'était attiré les foudres de plusieurs ONG qui lui reprochaient de ne pas suffisament protéger l'accord de Paris, au moment de la COP. Et l'accord trouvé ne leur convient pas. Au Chili, le sénateur Guido Girardi a déclaré que son pays avait manqué d'autorité et de leadership pour convaincre les grandes puissances comme les États-Unis ou encore la Chine, rapporte notre correspondante à Santiago,Naïla Derroisné.

 
« Nous sommes parvenus à de grandes avancées mais elles sont insuffisantes face à l'énorme défi qu'est le changement climatique. Nous devons être plus ambitieux », a écrit le président chilien sur Twitter, Sebastian Pinera. 

À lire aussi : COP25: à Madrid, on essaye d'éviter l'échec de la conférence sur le climat

« Le résultat n’est pas proche du tout de ce que nous voulions », a déclaré quant à elle la représentante des îles Marshall, en colère, car son État est particulièrement touché par le dérèglement climatique.

« Au vu de l’urgence climatique et des attentes des citoyens, la France regrette que les gouvernements ne soient pas allés assez loin dans leurs engagements », peut-on lire dans le communiqué du ministère français de la Transition écologique et solidaire.

Le prochain rendez-vous pour tenter de sauver la planète se tiendra en novembre 2020 à Glasgow, en Écosse. D’ici là « nous n’abandonnerons pas », a lancé sur Twitter la jeune militante suédoise Greta Thunberg.

Les militants écologistes ont exprimé leur colère à l'issue de cette COP en déversant du fumier à côté du centre de conférences madrilène.

Pour beaucoup, on a évité le pire

Lucile Dufour, responsable des négociations internationales au Réseau Action Climat(RAC) est très déçue, mais elle pense qu'on a évité le pire.

Aujourd’hui, on a eu un accord, mais cet accord il est bien sûr insuffisant parce qu’il ne crée pas de feuille de route pour guider les pays dans l’année 2020 qui est une année essentielle pour lutter contre les changements climatiques.

Lucile Dufour du Réseau Action Climat 15/12/2019 - par Laurence Théault

? Les marchés carbone, un dossier épineux

La COP25 a échoué à trouver un accord sur les règles des marchés carbone internationaux, dernier volet du manuel d'utilisation de l'Accord de Paris de 2015. Si pour une grande partie des acteurs de ce rendez-vous cette COP 25 est un échec, le fait de ne pas avoir plié sous les pressions exercées par l’Australie, le Japon, le Brésil, les États-Unis ou encore l’Arabie saoudite a évité un mauvais accord sur les règles des marchés du carbone, comme l’explique Sara Lickel, chargée de plaidoyer sur le climat au Secours Catholique-Caritas France.

On a évité le pire, en effet. Ce qu’il faut comprendre c’est que les marchés carbone s’ils sont mal encadrés et mal dimensionnés, ils sont très dangereux et ils sont plus dangereux finalement que de ne pas en avoir ou de ne pas agir via les marchés carbone.

Sara Lickel du Secours catholique-Caritas France 15/12/2019 - par Romain LemaresquierÉcouter

? Un risque de triche après l'accord

Pour Rémi Parmentier, directeur de The Varda Group et coordinateur du secrétariat de l'initiative Because the Ocean, le risque de cet accord trouvé à Madrid est l'article 6 qui règle le système d'échange d'émissions de carbone.

Le risque avec la situation qui demeure avec l’article 6 qui n’est pas résolu, c’est que certains pays trichent au détriment de l’équilibre climatique, qu’il y a des doubles comptabilités, ce genre de choses, et il est vraiment urgent que ces questions soient réglées, car sinon on n’arrivera pas à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

Rémi Parmentier de The Varda Group et Because the Ocean

Sylvia Celli

• Un bilan bien maigre vu d'Afrique

Amertume et déception également pour les pays africains, en première ligne même s'ils ne représentent que 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

Les pays africains espéraient des avancées sur la question du financement climat, c'est-à-dire plus de moyens de la part des principaux pollueurs pour les aider à prévenir les effets des changements climatiques qu'ils subissent de plein fouet, mais aussi les conséquences des catastrophes (sécheresses, inondations) qui se multiplient sur le continent.

Ils espéraient notamment que cette COP 25 permette de fixer de nouvelles règles pour ce que l'on appelle le marché des carbones. Un système d'échange de droit d'émissions de gaz à effets de serre.

Actuellement, une taxe de 2% est prélevée sur une partie de ces échanges pour financer un « fond d'adaptation » censé permettre aux pays les plus vulnérables de prévenir les effets du changement climatique.

L'Afrique voudrait que cette taxe augmente et soit systématisée. Mais ce dossier a été renvoyé à l'année prochaine.

Autre sujet de déception : la fameuse promesse faite par les pays riches en 2009 de mettre chaque année 100 milliards de dollars sur la table d'ici 2020 pour aider les pays fragilisés par les défis des changements climatiques. À un an de l'échéance, on reste loin du compte.

Le groupe Afrique réclamait qu'un rapport soit réalisé par les experts climat des Nations unies pour faire l'état des lieux, mais cette proposition n'a pas été adoptée. « Le financement de l'adaptation est en crise », déplore Seyni Nafo, le porte-parole du groupe Afrique. Surtout depuis que les États-Unis, autrefois l'un des principaux contributeurs aux financements climat sous l'administration Obama, ont annoncé leur retrait de l'Accord de Paris et sont revenus sur leurs engagements.

En dépit du fait qu’un certain nombre de pays notamment la France, l’Angleterre, l’Allemagne... aient multiplié par deux leur contribution au Fonds vert pour le climat, on arrive à un niveau qui est inférieur à 2014. Fondamentalement parce que les Américains ne contribuent plus au fonds.

Seyni Nafo, porte-parole du groupe Afrique 16/12/2019 - par Florence Morice

La présidence d'une COP, c'est du leadership

C’est la COP la plus longue, et le bilan est maigre. Mais en même temps, la présidence d’une COP c’est du leadership, ce n’est pas juste de la logistique. Il faut mobiliser toute votre diplomatie, il faut qu’il y ait une volonté politique au plus haut niveau et je pense que le président du Chili a d’autres préoccupations aujourd’hui.

Seyni Nafo, porte-parole du groupe Afrique 16/12/2019 - par Florence Morice

 

 

 

"Ils écoutent Bolsonaro, Trump et Abe*, vous imaginez la plaisanterie ?" :

Greenpeace dénonce l'échec de la COP25

Au rythme actuel, le mercure pourrait gagner jusqu'à 4 ou 5°C d'ici la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle.


Publié par Franceinfo le 17/12/2019

 

Greenpeace ne cache pas sa déception : "C’est un échec". Dans sa ligne de mire : l'accord final de la COP25, la conférence climat de l'ONU. "Ils n'écoutent pas les jeunes, ils n'écoutent pas les îles, ils écoutent Bolsonaro, Trump et Abe, vous imaginez la plaisanterie ?", s'est emportée la patronne de Greenpeace, Jennifer Morgan, samedi 14 décembre, à la veille de la clôture du sommet.

Etats-Unis, Chine, Inde, Japon... Pendant ces deux semaines de réunion, les plus grands pays émetteurs de gaz à effet de serre n'ont pas fait preuve de volonté de faire plus et plus vite contre le réchauffement de la planète qui amplifie un peu partout tempêtes, canicules ou inondations.

Pour que l'espoir de limiter le réchauffement à +1,5°C, objectif idéal de l'accord de Paris, ne s'envole pas, il faudrait réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an, chaque année dès l'an prochain et jusqu'à 2030, ce qui nécessiterait une transformation inédite de l'économie mondiale. Au contraire, les émissions continuent à croître. Au rythme actuel, le mercure pourrait gagner jusqu'à 4 ou 5°C d'ici la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle.

Franceinfo est partenaire de la consultation "Agissons ensemble pour l'environnement" avec Make.org. Si vous souhaitez y participer, vous pouvez proposer vos idées et voter sur celle des autres participants dans le module ci-dessous.

* le Premier ministre japonais Shinzo Abe

 

 

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