Hommage à Rémi Fraisse

 

Rémi Fraisse (DR)

 

PORTRAIT DE RÉMI

 

Libération - 28-10-14 - Le jeune étudiant tué samedi soir n’avait jamais pris part à un tel rassemblement militant auparavant.
L’étudiant botaniste Rémi Fraisse, 21 ans, tué dimanche à Sivens (Tarn) pour s’être opposé à un barrage dont les experts du ministère de l’Ecologie expliquent qu’il n’était pas nécessaire, est décédé, selon le procureur d’Albi, du fait d’une grenade des gendarmes qui lui a arraché le haut du dos.

Ce que l'on sait sur la mort de Rémi Fraisse


La victime n’était que discrétion. Le jeune homme était adhérent à France Nature Environnement (FNE) mais sans fréquenter l’association avec assiduité. «J’ai cherché sur Internet, je n’ai pas trouvé» : Pascale Mahé de l’antenne toulousaine de FNE ne se souvient pas de l’établissement où Rémi Fraisse a décroché son BTS «Protection et gestion de la nature» en juillet dernier. Cette année, il était inscrit à l’université des sciences Toulouse-III Paul-Sabatier, précise un ami de la famille, lui-même n’étant «pas sûr» que Rémy n’y suive pas ses études par correspondance.

Pascal Barbier, élu de l’opposition municipale de Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne) où le jeune homme résidait, n’en sait guère plus : «Tout ce que j’ai de lui, ce sont des photos où il est au milieu de la nature en train de rigoler avec des copains. Il pouvait être très effacé.»«Je ne savais pas grand-chose de lui», décline, par téléphone, Paul, un de ses voisins de banc à l’université. Une couleur domine toutefois le portrait à trous que laisse Rémi Fraisse : son calme. «Il venait très rarement aux réunions. Adhérent depuis un an, les militants ne le connaissent pourtant pas», raconte ainsi l’animatrice de Nature Midi-Pyrénées.

Plantes rares.

Si le projet de protéger la Terre est un projet collectif, Rémi Fraisse pensait l’alimenter par des recherches menées en solitaire, «sur le terrain, non pas à travers des discussions dans des réunions à n’en plus finir, reprend l’animatrice. Tout dans son attitude traduisait son extrême gentillesse, il semblait fuir toute polémique.» L’objet des recherches du jeune homme, son sujet d’étude : le recensement et la protection des plantes rares menacées par l’hyper-urbanisation dans la région toulousaine. Une fois ces plantes repérées, il s’agissait pour lui de convaincre les propriétaires des lieux de les sauvegarder.

Une amie à lui a pu passer quelques dimanches après-midi sur les bords du lac de Plaisance-du-Touch. Elle rapporte aujourd’hui à ses parents que leurs conversations consistaient pour l’essentiel à «refaire le monde, mais autrement qu’avec des centres commerciaux partout et sans productivisme en agriculture». «Ce garçon était un non-violent convaincu», reprend l’élu écologiste Pascal Barbier. Non-violent, mais plus par philosophie que par militantisme ou engagement dans l’action publique. Rémi a d’ailleurs laissé son père Jean-Pierre, militant de la Nouvelle Donne de Larrouturou, se présenter, et se faire élire, quoique dans l’opposition, derrière l’écologiste Pascal Barbier aux élections municipales.

La bataille politique était tellement peu à son goût qu’il en aurait ignoré, selon son père, que cette bataille-là n’est pas toujours des plus tendres. «La raison lui indiquant qu’il fallait protéger la zone humide du Testet, il est resté à l’affrontement samedi soir, sans casque et les mains nues, dit-il. Il n’avait pas cette expérience…»

«Ecolo de base». Petit Prince botaniste égaré dans la fureur du monde et de ses bombes lacrymogènes. L’un des derniers à l’avoir croisé est un «militant pacifiste» qui dit s’appeler Dadou. C’était samedi après-midi. «On a discuté une demi-heure ensemble. C’était la première fois qu’il venait sur une ZAD [acronyme de Zone à défendre pour les militants pro-environnement, ndlr]. Il se renseignait sur l’organisation du lieu. Il a dit qu’il n’était jamais allé sur un "front". Il disait s’intéresser aux utopies et aux villages autogérés»

Dimanche, à l’heure où l’information a circulé selon laquelle il y a avait eu un mort à Sivens, le monde toulousain de l’écologie a encombré les voies d’Internet et du téléphone. «Il s’agissait de savoir qui manquait à l’appel», raconte l’élu régional EE-LV Gérard Onesta. Ce n’est que dans la soirée que l’information lui est arrivée sur son portable, parce que Rémi n’était pas dans un réseau ou groupe d’amis qui aurait tout de suite donné l’alerte. Il s’est promené tout seul parmi les 2 000 manifestants de la journée sans rien dire ni entreprendre quelque chose qui aurait pu le faire remarquer. «Il était là en touriste, en écolo de base comme France Nature Environnement en recense tant», développe l’élu EE-LV, accablé. «J’avais averti la présidence du conseil général du Tarn que son entêtement à passer en force et poursuivre ses travaux de barrage pouvait entraîner des morts», rage-t-il de ne pas avoir été entendu. Rémi Fraisse, 21 ans, y a laissé la vie. Ses parents ont porté plainte mardi pour «homicide volontaire».

Gilbert LAVAL TOULOUSE, de notre correspondant. et Jean-Manuel ESCARNOT

 

La famille de Rémi Fraisse en appelle à Hollande pour faire la lumière sur sa mort

Charentelibre.fr - 6-11-14 - La famille de Rémi Fraisse a demandé ce jeudi au président de la République de faire la lumière sur les circonstances de la mort du jeune homme, tué par une grenade offensive lancée par les gendarmes dans la nuit du 25 au 26 octobre à Sivens dans le Tarn.

A quelques heures d'une intervention télévisée du chef de l'Etat, l'avocat de la famille de Rémi Fraisse, Arié Alimi, a interpellé François Hollande sur plusieurs "éléments qui ressortent des témoignages et révélations" qui leur sont parvenus sur la mort de leur fils.

"Pourquoi alors que les militaires le voient expressément tomber à la suite de l'explosion de la grenade, que les circonstances de sa mort sont connues dès cet instant, la vérité sur la mort de notre enfant et frère n'a-t-elle pas été immédiatement révélée ?", a notamment demandé la famille, dans une déclaration lue devant la presse par leur avocat.

Selon Me Alimi "les éléments qui sont parvenus (à la famille) établissent sans l'ombre d'un doute" que les gendarmes ont compris le lien direct entre l'explosion de la grenade et la chute du jeune homme.

La famille se demande également pourquoi "le préfet du Tarn a appelé à une extrême sévérité à l'égard des manifestants du barrage de Sivens" et pourquoi "des militaires en si grand nombre et surarmés étaient présents en face du rassemblement pacifique auquel Rémi participait alors qu'il n'existait ni bien, ni personne à protéger ce soir là".

Enfin ils demandent également "pourquoi ces militaires ont délibérément jeté une grenade contenant exclusivement des explosifs (...) en direction de notre enfant et frère".

"M. le Président, nous vous demandons solennellement (...) de nous apporter ces réponses, pour nous permettre d'inhumer notre fils et frère dans la vérité, commencer à faire notre deuil et que plus jamais un tel drame ne puisse se reproduire", concluent-ils.

Dans la même déclaration, la famille a demandé "expressément aux médias, mais également à toute personne, quelle que soit sa fonction, son bord ou ses opinions" de ne pas se rendre aux obsèques.

 

Mort de Rémi Fraisse : de nouvelles manifestations contre la répression policière

 

Manifestation en hommage a Remi Fraisse mort sur le site du barrage de Sivens dans le Tarn
et contre les violences policieres. Nantes le 01 11 2014. Photo SIPA.


20 Minutes avec AFP - 22-11-14 - Défilé dans le calme à Toulouse avant une manifestation non autorisée, rassemblements à Nantes et à Paris : des centaines de personnes ont dénoncé ce samedi «les violences policières», des manifestations étant prévues dans une vingtaine de villes françaises, un mois après la mort de Rémi Fraisse, tué par une grenade de la gendarmerie, dans le Tarn.
L'appel à «reprendre la rue le 22 novembre» avait d'abord été lancé à l'initiative de comités opposés au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, avant d'être élargi à toute la France. Des rassemblements étaient annoncés à Tours, Brest ou encore Marseille.
Dans la capitale, une centaine de personnes se sont réunies à l'appel de plusieurs collectifs. Une sono diffusait des titres hostiles à la police et égrenait des noms de victimes de violences des forces de l'ordre.
Des forces supplémentaires demandées à Nantes
A Toulouse comme à Nantes, d'importants dispositifs policiers ont été déployés: de précédentes manifestations à la mémoire de l'écologiste de 21 ans ont été suivies de heurts violents et dégradations, se soldant par plusieurs blessés et des dizaines d'interpellations.
La maire PS de Nantes, Johanna Rolland, a d'ailleurs demandé vendredi à l'Etat «de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher tout débordement et toute dégradation». Dans cette ville toutefois, c'est dans le calme que quelque 800 personnes selon la police ont commencé à défiler en début d'après-midi en partant du palais de justice.
Sur une banderole, on pouvait lire : «26 octobre, mort de Rémi Fraisse. Ni oubli, ni répit !» alors que des pancartes brandies par des manifestants proclamaient «Désarmons la police» ou «Armé.e de son désir de justice».
Les organisateurs entendent «dénoncer la répression», suite à une manifestation d'opposants à l'aéroport, la plus importante contre le projet, le 22 février dernier à Nantes, lors de laquelle trois manifestants ont perdu l'usage d'un oeil.
A Toulouse, quelque 300 personnes selon la police, 600 selon les organisateurs, ont répondu en fin de matinée à l'appel de partis de gauche (EELV, PCF, PG, NPA) et des organisations syndicales FSU ou Solidaires, et défilé dans le calme derrière une banderole «Non au barrage de Sivens, non aux violences policières».«C'est vous les casseurs d'avenir»
Mais un second rassemblement -non autorisé- était prévu à 15h dans le centre-ville où l'on redoutait des affrontements violents et dégradations de commerces, en raison d'un appel aux Toulousains «à crier leur rage jusqu'à ce que la peur change de camp». Les participants à ce rassemblement illégal «s'exposent à des sanctions pénales», a prévenu le préfet à Toulouse.
Depuis le début du mois, plusieurs manifestants interpellés lors de violents heurts avec la police ont déjà été jugés à Toulouse et condamnés à des mois de prison.
Dans la matinée, c'est sous une pancarte clamant : «C'est vous les casseurs d'avenir» que Léon, étudiant en droit et «jeune communiste» de 24 ans, voulait interpeller le gouvernement, en faisant un «lien entre austérité, inégalités, troubles sociaux et violences policières».
Et dans la ville de Toulouse, où plus d'un millier d'étudiants ont voté la semaine dernière «la grève et le blocage» de leur université, des jeunes filles criaient : «Du fric pour les facs et les lycées, pas pour les flics ni pour l'armée.»
Le samedi précédent, plusieurs milliers de manifestants, agriculteurs et élus locaux avaient au contraire défilé à Albi pour exiger le maintien du projet de barrage-réservoir sur 34 hectares à Lisle-sur-Tarn. Ils disaient «leur ras-le-bol des "zadistes"», opposants au projet qui occupent le chantier et y ont créé une «zone à défendre» (Zad).
A Brest, une trentaine de personnes s'est rassemblée devant la mairie.

 

Rémi Fraisse : pas de «faute professionnelle» des gendarmes, selon l'enquête administrative !

Le Monde.fr avec AFP - 2.12.2014 - L'enquête administrative confiée à l'inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), après la mort fin octobre du manifestant Rémi Fraisse à Sivens, a conclu, mardi 2 décembre, qu'aucune «faute professionnelle» n'avait été commise par les gendarmes [sic].

Auditionné par la commission des lois de l'Assemblée nationale, le chef de l'IGGN, le général Pierre Renault, a ajouté qu'«il reviendra à l'enquête judiciaire de déterminer l'exacte responsabilité et le degré de responsabilité imputable au lanceur» de la grenade offensive à l'origine de la mort du manifestant.

Cette enquête avait pour objectif de déterminer les conditions dans lesquelles les opérations de maintien de l'ordre avaient été conçues, conduites et exécutées depuis fin août, mais aussi d'évaluer le respect des procédures d'engagement et la conformité à la déontologie.
Dans la nuit du 25 au 26 octobre, à 1 h 50 du matin, Rémi Fraisse, jeune manifestant écologiste de 21 ans, a été tué sur le site du barrage controversé de Sivens. Les analyses du sac à dos et des vêtements du manifestant, qui montraient des traces de TNT, avaient confirmé la thèse d'une mort due à une grenade offensive des gendarmes.

23 GRENADES OFFENSIVES TIRÉES

Dans son rapport, l'IGGN donne des précisions sur le déroulement de la nuit du drame. A partir de 0 h 25, des projectiles sont envoyés sur l'escadron de gendarmerie mobile par 50 à 70 manifestants. Le niveau de violence s'accroît alors «rapidement». Dix minutes plus tard, les gendarmes font leurs premiers avertissements « à la voix ou par haut-parleur » et « précisent le type des munitions qui vont être lancées ou tirées ».

Les premières grenades lacrymogènes sont lancées à 0 h 49. Au total, les gendarmes tireront cette nuit-là 237 grenades lacrymogènes, 41 balles de défense (LBD), 38 grenades F4 (mixtes lacrymogènes-effet de souffle) et lanceront 23 grenades offensives (effet de souffle).
Vers 1 h 40, le nombre de manifestants augmente. L'évaluation de leur nombre est « difficile » en raison de l'obscurité et de leur dissémination sur le terrain. A l'aide de jumelles nocturnes, un gendarme repère la position d'un groupe de manifestants. « Il adresse ensuite à haute voix un avertissement (...) puis il lance sa grenade dans le secteur préalablement identifié et réputé inoccupé, par un mouvement de lancer “en cloche” au-dessus du grillage de 1,80 m », provoquant la dispersion du groupe.


PLAIE IMPORTANTE» AU DOS

Ce gendarme a précisé lors de son audition « ne pas avoir suivi visuellement la trajectoire de la grenade ». Il dit avoir aperçu, « après la détonation (...), un manifestant tomber au sol ». Cependant, il assure ne pas être « pas en mesure de faire la relation entre les deux situations ».

« Une masse sombre à terre » est signalée quelques instants plus tard. A 1 h 45, des gendarmes sont chargés d'aller le chercher et de le ramener pour le secourir. Un secouriste «lui prodigue les premiers soins dont un massage cardiaque. Il est interrompu par la découverte d'une plaie importante dans le haut du dos ». A 1 h 51, un commandant signale l'événement :
« Il ne précise pas que la victime est déjà décédée et demande l'intervention des pompiers. Il ne donne aucune précision sur l'origine des blessures, si ce n'est la possible concomitance avec un tir de LBD. »
Deux minutes après, le même commandant signale la mort de Rémi Fraisse ainsi que «la concomitance avec un tir de LBD et un lancer de grenade offensive». La mort du manifestant est constatée par les pompiers à 2 h 17.
Les résultats de l'autopsie du corps de Rémi Fraisse, pratiquée le 27 octobre, ne permettent pas de déterminer la cause exacte de la mort, selon le rapport de l'IGGN. Ce n'est que le lendemain que les résultats des analyses «permettent d'affirmer que la blessure (...) est imputable aux effets d'une grenade offensive en dotation dans la gendarmerie mobile».

 

 

Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET
Non au barrage de Sivens !
Aidons les agriculteurs à économiser l'eau !


Le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet a été créé en 2011 pour protéger la dernière zone humide d’importance du bassin versant du Tescou (Nord-Ouest du Tarn) menacée de destruction par le projet de barrage de Sivens. Ce barrage, présenté comme d'intérêt général, est en fait destiné à 70% pour l’irrigation intensive d'une vingtaine de fermes et pour 30% au soutien d'étiage (dilution des pollutions).

C'est un projet inadapté, dont le coût environnemental et financier est très élevé, au profit de pratiques agricoles qui sont une impasse pour les agriculteurs comme pour la société dans son ensemble. Agissons ensemble pour obtenir enfin des pratiques agricoles qui économisent l'eau et respectent les zones humides !

Rôle des zones humides

Pour vous présenter le rôle des zones humides, nous donnons la parole au Ministère chargé de l'écologie :
Extrait de la page : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Marais-pres-sales-vasieres-les.html (c'est nous qui soulignons ci-dessous les parties concernant son rôle sur l'eau)

Marais, prés salés, vasières… les zones humides nous rendent bien des services

Dans l’imaginaire, les zones humides renvoient immédiatement aux marais qui, il y a encore quelques décennies, étaient associés à la pauvreté, à l’insalubrité, au danger… Pourtant, ces écosystèmes revêtent des réalités écologiques et économiques très différentes et nous rendent de nombreux services.

Les zones humides sont d’importants réservoirs de biodiversité et ont un pouvoir d’épuration important, filtrant les polluants. Elles contribuent également au renouvellement des nappes phréatiques et stockent naturellement le carbone, contribuant à limiter l’impact des activités humaines émettrices de CO2. Par ailleurs, elles réduisent l’érosion, en particulier sur le littoral, et protégent des crues comme des sécheresses par leur capacité à accumuler l’eau et à la restituer en période sèche.

Ces espaces naturels ou semi-naturels rendent ainsi de nombreux services à l’homme parmi lesquels :
- une ressource en eau ;
- la prévention des risques naturels (inondations, sécheresses…) ;
- la lutte contre le changement climatique ;
- la production de ressources biologiques : production agricole (herbages, pâturages, élevages, rizières, cressonnières, exploitation forestière, roseaux...), piscicole (pêches, piscicultures), conchylicole (moules, huîtres...). 25 % de l’alimentation mondiale en dépend ;
- des valeurs culturelles, touristiques, éducatives, scientifiques et patrimoniales (patrimoine naturel, paysager et culturel, support d’activités touristiques ou récréatives).
Depuis le début du XXe siècle, on a assisté à la disparition de 67 % de leur surface sous la conjonction de trois facteurs : intensification des pratiques agricoles, aménagements hydrauliques inadaptés, pression de l’urbanisation et des infrastructures de transport. Malgré un ralentissement de leur régression depuis le début des années 1990, lié à une prise de conscience collective de leur intérêt socio-économique, les zones humides sont parmi les milieux les plus dégradés et les plus menacés (en surface et en état de conservation).

La préservation des zones humides passe par la sensibilisation du public à l’importance écologique de ces milieux.

En savoir plus...

Les services et fonctions rendus par les zones humides
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Les-services-et-fonctions-rendus.html

Le site gouvernemental spécial sur les zones humides
http://www.zones-humides.eaufrance.fr/

Pour en savoir plus, voir Wikipedia

Chronologie du projet de barrage de Sivens

Manifestation des 25 et 26 octobre 2014 contre le barrage de Sivens

Projet du barrage de Sivens

Le barrage de Sivens est un projet controversé de barrage sur le cours du Tescou, un affluent du Tarn dans le bassin de la Garonne. Ce projet, dont la première version date de 1969, créerait un lac de barrage permettant la constitution d'une réserve d'eau d'un volume de 1,5 million de m3 utilisable notamment pour l'irrigation de terres agricoles et le contrôle de l'étiage du Tescou.

L'impact du projet de retenue réside dans la submersion de 12 hectares d'une zone humide. Les mesures compensatoires prévoient d'en restaurer une superficie totale de 19,5 hectares.

Le ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie demande un rapport d'évaluation du projet en septembre 2014.

Au cours de la manifestation du 26 octobre, Rémi Fraisse, un opposant au projet, est tué par une grenade lors d'affrontements entre les forces antiémeutes et un groupe de manifestants. Après cette mort, le projet est suspendu et des manifestations en hommage à Rémi Fraisse et «contre les violences policières» se déroulent.

 

Des centaines de personnes ont rendu hommage à Rémi Fraisse, mort il y a un an, sur le site du barrage de Sivens, le 25 octobre 2015. - REMY GABALDA / AFP

 

Un an après la mort de Rémi Fraisse,

des centaines de personnes lui rendent hommage

Le jeune écologiste de 21 ans est mort dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, tué par une grenade offensive lors d’affrontements entre les gendarmes et les zadistes…

20minutes.fr - 25/10/15 - Il y a exactement un an que Rémi Fraisse est mort sur le site du barrage controversé de Sivens (Tarn), tué par une grenade offensive, arme que sa famille appelle à faire interdire. Des centaines de personnes ont rendu hommage ce dimanche au jeune écologiste de 21 ans.


Un rassemblement apaisé et encadré sur le site du barrage

Une manifestation prévue sur le lieu même du décès du jeune homme avait été interdite par la mairie de L’Isle-sur-Tarn, dont dépend Sivens. Mais un noyau de militants, dont Véronique, sa mère, a voulu aller se recueillir à l’endroit où son fils était décédé dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, victime d’une grenade offensive lancée par un gendarme durant des affrontements avec les zadistes.
Les militants, qui s’étaient donné rendez-vous sur un parking de Gaillac, à 20 km de là, se sont vus offrir la possibilité d’y aller, encadrés par les gendarmes : «Je vous propose d’y aller dans les meilleures conditions de sécurité», leur a dit Laurent Gandra-Moreno, le secrétaire général de la préfecture. En dépit de l’interdiction de la manifestation, «nous ne l’empêcherons pas», a-t-il ajouté face aux militants d’abord hostiles.


Environ 400 personnes présentes

Les militants écologistes sont ensuite partis en convoi, mené par des véhicules de gendarmes et deux motards, jusqu’à la maison de la Forêt de Sivens, puis ont parcouru à pied, dans un grand silence recueilli, quelques centaines de mètres jusqu’à l’immense sculpture de deux mètres érigée en début de semaine sur le lieu, représentant une main tenant un globe de métal. Un hélicoptère tournoyait au-dessus des quelque 400 personnes présentes.

La mère de Rémi Fraisse a refusé de prendre la parole et de parler à la presse. « Il était très important d’être ici. C’est ici qu’il est mort, c’est aussi le moment pour rappeler cette lutte contre le barrage », a déclaré Laurent, la quarantaine, l’un des premiers zadistes de Sivens.

L’hommage de son père à Plaisance du Touch

A Plaisance de Touch dans la banlieue toulousaine, là où Rémi a grandi, Jean-Pierre Fraisse a lu une sorte de poème dédié à son fils. «J’ai fait un rêve, Rémi. Plus jamais la France ne mutilera avec des grenades offensives», a-t-il commencé par dire devant notamment plusieurs élus et l’ex-ministre des Verts Cécile Duflot.

Quelques jours après la mort du jeune botaniste, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé l’interdiction d’utiliser cette arme «dans les opérations de maintien de l’ordre». Enchaînant sur le combat de son fils, il a ensuite appelé à prendre soin de la Terre, représentée sur le monument, «cette planète que nous devons porter et sauver de tous les usurpateurs», a-t-il déclaré.


Un rassemblement à Paris

Dans la capitale, une soixantaine de personnes - militants écologistes, pacifistes et quelques élus - se sont rassemblées devant le Mur de la Paix, sur le Champ-de-Mars, autour de banderoles : «Rémi tué, c’est la jeunesse frappée au cœur» ou encore «Tous nos yeux forment une zone humide et nos cœurs une forêt sauvage».

 

 

Toulouse : Des fleurs géantes en hommage à Rémi Fraisse

 

Par Helene Menal

20minutes.fr - 25/10/15 - Le jeune botaniste étudiait la renoncule à feuilles d'ophioglosse. Un an après sa mort, la fleur est apparue sur plusieurs bâtiments emblématiques...

C’était sa fleur emblématique: Celle que Rémi Fraisse étudiait au sein du collectif France Nature Environnement (FNE). Celle sans doute aussi qui l’a poussé à manifester pour protéger la zone humide de Sivens. Des renoncules à feuilles d’ophioglosse ont fait leur apparition sur plusieurs bâtiments toulousains samedi soir, mais aussi sur la façade du Panthéon, à Paris.

Cet hommage poétique a été mis sur pied par la FNE qui constate qu’un an après le drame, des créations de barrages sont encore entérinées « en catimini » par l’Etat en accord avec les Chambres d’agriculture. «Le choc de démocratie tant attendu ne s’est toujours pas produit», estime le collectif d’associations environnementales.


Après l’interdiction de la marche de recueillement prévue à Sivens ce dimanche, les proches du botaniste et sa famille lui rendront un autre hommage en début d’après-midi à Plaisance-du-Touch, près de Toulouse, où il habitait.

Des militants ont aussi prévu une marche au départ de Gaillac, dans le Tarn, où la préfecture a mis en place des mesures préventives.

 

Un an après, où en est l'enquête sur la mort de Rémi Fraisse ?

L’enquête judiciaire sur la mort du jeune homme n’est toujours pas close…

 

Helene Menal. avec AFP


20minutes.fr - 22/10/15 - Il était deux heures du matin dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 quand les gendarmes ont constaté le décès de Rémi Fraisse, 21 ans. Le jeune militant avait été « récupéré » peu avant, inanimé, sur le théâtre de violents heurts entre les forces de l’ordre et les opposants au barrage de Sivens.


Pas de mise en examen

La mort du jeune homme serait due à un tir de grenade offensive. Le gendarme qui a lancé l’engin a été exonéré en décembre 2014 dans l’enquête administrative menée par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Dans son rapport, cette dernière a estimé que le lanceur «a démontré sa volonté d’éviter de blesser un manifestant» [sic].

Parallèlement, une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Toulouse. Le gendarme a été placé en garde à vue le 14 janvier 2015. Il est ressorti libre, sans poursuites. Mais il doit être à nouveau auditionné « dans les mois qui viennent » par les juges d’instruction en charge du dossier.
L’usage des grenades offensives par les forces de l’ordre a été banni.


La famille redoute un non-lieu

Selon France 3 Midi-Pyrénées, la famille de Rémi Fraisse regrette que l’enquête soit menée par les gendarmes alors que l’un des leurs est mis en cause. Elle redoute par-dessus tout qu’elle aboutisse à un non-lieu. Les parents de Rémi Fraisse, dont la parole est rare, n’ont toujours pas pu procéder à la crémation de leur fils.


Toujours pas de barrage

Le projet de barrage initial ne verra jamais le jour. Les travaux ont été suspendus au lendemain de la mort du jeune homme. Et Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie, l’a définitivement enterré en janvier 2015, proposant deux versions « light » de l’ouvrage. Le Conseil départemental du Tarn a voté le 6 mars pour une retenue située un peu en amont et réduite de moitié. Un projet lui aussi contesté et dont le premier coup de pioche n’a pas été donné.

 

 

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